Corinne Hoex * : « Le pays lointain »

Il n’y a plus rien à dire.
Te voilà à l’orée de cette forêt
que tu vas traverser.
Seulement écouter
le frottement léger de ton espadrille
dans le sous-bois feutré.

Tu fais signe au revoir.
Le vent dans les pins
t’emporte et tu danses,
danses avec le ciel,
danses avec la pie
au-dessus des nuages.

Tu fais signe au revoir.
Au revoir. Au revoir.
Tu bois l’horizon.
Tu bois la lumière.
À travers les branches,
le dard du soleil.

Tu fais signe au revoir.
Les oiseaux se taisent.
Couronnement muet.
Avalanche d’aiguilles.

Au revoir. Au revoir.
Le dard du soleil.
Parfum vert du vent
que le ciel emporte.

POÈMES FUNÉRAIRES GÉNÉRAUX, le 2 avril 2020

* Corinne Hoex est la mère de mon fils aîné. À une dizaine, dont elle et moi, nous avons donné naissance au SEES (Syndicat des étudiants de l’enseignement secondaire). Nous avions 15 ans : qu’on ne vienne pas dire que nous n’avons rien tenté !

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  1. On risquerait d’écrire une boulette (keftedes d’Egée ou de Thessalie , köfte de Thrace orientale, de Lydie ou d’Anatolie, voire…

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