Veille effondrement #133 – Compte-rendu de « Don’t Look Up »

(The story of my life !)

Mmes Streep, Lawrence, Blanchett, Grande, MM. DiCaprio, McKay, Perlman, Chalamet, on savait que vous étiez du côté des bons, mais vous vous êtes surpassés. Merci de vous être rangés avec talent du côté de ceux qui auront au moins tenté quelque chose. (+ Mme Lynskey, MM. Rylance, Morgan, Hill)

Avis à ceux qui sur mon blog n’ont pas aimé : Désolé les gars, vous êtes virés. Je ne veux plus vous voir : vous constituez un handicap trop lourd pour l’humanité.

Merci à toutes celles et tous ceux d’entre vous qui vous êtes dévoués pour que je puisse voir ce film !

(J’ai vécu douze ans dans ce pays de cinglés, il m’a accueilli avec une extraordinaire générosité, et j’ai joui de chaque seconde que j’y ai passé, et je lui en suis très reconnaissant, mais c’est vraiment un pays de cinglés. De toute manière nous serons comme cela dans dix ans. Comme d’habitude.)

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64 réponses à “Veille effondrement #133 – Compte-rendu de « Don’t Look Up »

  1. Avatar de Philippe Soubeyrand
    Philippe Soubeyrand

    Aaah ! Cool ! Paul l’a vu ! Yes !

  2. Avatar de Khanard
    Khanard

    yessss!!!

    par contre pour ce qui est des cinglés en France je crois que nous avons repris un peu de temps de retard !

    Bonne soirée à toutes et tous !

  3. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    Pour ceux qui n’ont pas Netflix… Sinon au ciné il y a Matrix 4 et l’anime Belle…

    1. Avatar de 2Casa
      2Casa

      Salut Arnaud,

      Même les Wachowsky devraient savoir mettre un terme à leur oeuvre… dommage pour le 4 !

      1. Avatar de Arnaud
        Arnaud

        2Casa en l’occurrence c’est Lana Wachowsky seule qui a fait le film.
        J’ai beaucoup aimé la mise en abîme de l’histoire initiale et la renaissance du couple Trinity/Néo,, parce que je suis un romantique invétéré😉 et qu’on a vieilli comme les héros (à peu près). La partie baston est plus dispensable quoique distrayante et « obligée ».

        L’ anime BELLE m’a vraiment surpris ému et émerveillé. J’en ai oublié mon mal de dos pendant 2 heures… C’est un film que je recommanderai. J’en dis pas plus.

  4. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    OK. Je n’étais pas loin de la réalité en disant « dégénérés », mais comme à chaque fois, je vous fais confiance. Mon fils qui a 37 ans et mon petit-fils de 11 ans n’ont pas attendu plus longtemps pour le visionner, ils l’ont aimé et abondé dans le même sens, à ma plus grande satisfaction…

  5. Avatar de Manuel
    Manuel

    Voilà les notes que j’ai prises en regardant le film. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

    Découverte des coulisses du pouvoir, plus noires que noires – Le film est conforme à ce que j’en ai vu –

    Impossible de supporter la réalité (voir dissonance cognitive dans « Comment sauver le genre humain »)

    Société du divertissement
    journalistes égocentriques et incultes
    Choc des scientifiques face à la réalité du pouvoir, des médias

    Système mediatico-politique : corruption/consanguinité/inceste
    Media dirigés par l’audience et le profit

    Haut-fonctionnaires incompétents et corrompus
    Complotisme
    Utilisation de la force publique à des fins politiques

    Forces de l’argent contrôlent les politiques, dit autrement, des sociopathes contrôlent des sociétés humaines.

    On pourra sauver la vie sur terre uniquement si c’est profitable

    Lanceurs d’alerte criminalisés

    Corruption des élites scientifiques pour des strapontins ministériels ou des postes prestigieux

    Dictature des trissotins (personnes ridicules, pédantes et vaniteuses) qui occupent tous les rouages du système social – sublimation des instincts humains les plus vils parce que ça rapporte de l’argent

    Privatisation de la recherche à des fins de prédation économique

    Le cerveau de la plupart des humains est fait pour croire ce qu’il voit. Sapiens est dans l’impossibilité de réagir face à un danger vital invisible. Il faut qu’il soit perceptible pour que le slogan devienne viral « just look up ». Réveil des masses. Réaction plutôt qu’anticipation.

    Impuissance organisée des états au profit des milliardaires

    Disparition des élites authentiques

    Les milliardaires construisent leur radeau (Nouvelle Zélande)

    Deuil, retour au religieux, attente du miracle, adieu, mort

    L’herbe n’est pas plus verte ailleurs et encore moins quand sur les autres planètes.

      1. Avatar de François M
        François M

        Tout à fait ça.

    1. Avatar de Hadrien
      Hadrien

      Vous oubliez les deux « religions » populacières: le nationalisme et le pouvoir d’achat.

  6. Avatar de Helene Douhairet
    Helene Douhairet

    J’ai adoré, ça fait du bien de se marrer un peu, même si on rit jaune. Et tant pis pour les pisses froids, rira bien qui rira le dernier.
    Bonne année à toutes et tous.

  7. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Un pays de cinglés pourquoi pas ! mézalors la contagion prend quel véhicule pour se répandre insidieusement (10 ans !) et y a-t-il des vaccins pour s’immuniser ? A part la Corée du nord très étanche, quoi d’autre ?

  8. Avatar de Bruno Lalonde
    Bruno Lalonde

    COSMIC TITANIC

    J’ai beaucoup aimé Don’t look up ! Une grosse bouffonnerie. Apocalypse is fun !
    Le second degré, et le troisième degré disparaissant au rythme des glaciers, je comprends que beaucoup n’ont pas aimé. Quelle époque, même le tragi-comique fout le camp ! Le choix de Di Caprio fort judicieux également, et à ce Titanic interstellaire il ne survivra pas non plus. Mais au lieu de crever dans les eaux glacées du capitalisme, il sera emporté parmi les siens en récitant une prière ! Pas de mort plus heureuse, non ? Et quant à la chanson-thème, mièvre à souhait, mais portée par une voix émouvante et puissante, l’aura de Céline Dion y est manifeste.
    Conclusion : si le film Titanic avait eu la possibilité d’avoir une suite ( ! ), cela aurait été ce film parodique, distrayant en diable !

  9. Avatar de Jeanpaulmichel
    Jeanpaulmichel

    Bonsoir,
    Je viens de finir le film et après avoir souri jaune, j’ai pensé à Paul et son plan B lorsque la présidente US s’est faite bouffer par une bestiole à l’allure sympathique.
    Désolé Paul mais penser à vous et votre plan B à cet instant fut le seul moment de rigolade durant ce film.

  10. Avatar de Benjamin
    Benjamin

    Ce film laisse un petit arrière goût amère de « déjà vu »… ou plus précisemment de « en cours de vécu »…

  11. Avatar de Dominique-e
    Dominique-e

    Une autre version ! via Twitter
    Alice de Charentenay @AlicedeCha1 28 déc.
    Allez comme c’est les vacances, je m’en vais vous raconter Don’t Look Up en version campagne présidentielle 2022 c’est parti.
    https://pic.twitter.com/x4xWzeVXpH

  12. Avatar de Jean-Luc Mercier
    Jean-Luc Mercier

    À mettre en parallèle avec « Je fais partie de la génération qui va vivre l’effondrement – Salomé Saqué ».

    D’ailleurs, il faut y lire les commentaires qui font référence à ce film…

    Pour ce qui est du film « Don’t Look Up », j’ai l’impression qu’il ne frappe pas assez fort et pas au bon endroit. Je le trouve léger et pas percutant. Ce film aura-t-il un effet sur les gens ? Il me semble que j’aurais « fessé plus fort » sur la réalité de notre influence sur l’environnement, et pas sur une comète innocente. Il me semble que j’aurais osé nommer des gens et des entreprises qui freinent la connaissance sur notre survie. Pour moi, qui me suis informé sur le sujet de l’effondrement, de la déliquescence et des limites physiques depuis 2008, j’y vois une redondance qui me donne l’impression qu’on enfonce des portes ouvertes. Mais que sais-je de l’esprit réel de mes concitoyens ? L’avenir dira si ce film a contribué à quoi que ce soit. Mais la courbe de la concentration de CO2 en fonction des COPs me laisse perplexe…

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Jean Luc

      J’avais déjà vu l’extrait avec la scène avec Salomé Saqué et les deux gros cochons rigolards gavés par les auges de la vie, c’est tellement dans la ligne de mire de celle du film sur le plateau TV quand la jeune scientifique donne son message, que cela en est jouissif de réalisme. Merci pour le rappel, que la réalité est au moins égale, quand elle ne la dépasse pas, à la fiction.

    2. Avatar de Vincent Rey
      Vincent Rey

      La bonne humeur de Quatremer qui pouffe de rire… on ne sait pas trop pourquoi !
      ou plutôt si : surtout ne pas perdre notre bonne humeur, comme dit Paul Jorion !

  13. Avatar de Marcel
    Marcel

    J’achève à l’instant de le voir. Pas vraiment ri, mais ce n’est pas vraiment le but. C’est bien vu, on dirait que tout y est. Plutôt déprimant. Et puis un brin prévisible pour des convaincus d’avance comme la majorité des lecteurs de ce blog. Pas un grand film, mais un film important. Bravo effectivement à tous les noms cités d’avoir fait leur part avec talent. Comme le dit le personnage de Jennifer Lawrence, au moins ils ont essayé (pas les mots exacts, je les ai déjà oubliés). J’ai plutôt aimé, je vais plutôt continuer à suivre le blog si on m’y autorise..

  14. Avatar de Hervey

    Vous allez me regretter de ne pas l’avoir vu.
    Mais je ne vais pas me plaindre.
    Nous avons le Premier Ministre qu’il faut pour nous divertir.

  15. Avatar de kaiel

    Oui ! excellent film, qui raconte bien le problème celui de l’humanité.
    La première écologie est l’écologie des humains, le social…
    Ce système qui exprime les forces du chaos est impuissant et refuse de changer, d’où le déni.
    Pour ceux qui n’ont pas netflix : http://zaniob.com/tecjhvm1/b/zaniob/724536294

    Cordialement,

  16. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    Je voudrais aussi signaler l’excellente chanson de Bernard Laviliers « Le Coeur du monde »,
    une vraie poésie de l’effondrement ..

    https://youtu.be/Yq04L1xVqhY

    Vincent Rey

    1. Avatar de Vincent Rey
      Vincent Rey

      prendre plutot ce lien,

      l’autre est une pub pour de pulls ! méfions-nous du « copier l’url de la vidéo », c’est traitre ! désolé

  17. Avatar de Quelartpierre
    Quelartpierre

    Chères toutes, chers tous,
    Après un rapport de plus,
    Après un sommet de plus
    Après un livre de plus,
    Un film de plus,
    Ce la va t’il changer le monde ?
    Rien n’est moins sur dans ce monde morcelé.
    Pour voir ce film de plus il vous faut être un auditeur de France Inter, un lecteur de Télérama, en général blanc et éduqué avec des moyens de se payer Netflix.
    Oui morcelé, atomisé dans ma communauté culturelle.
    Oui morcelé, atomisé dans ma communauté de CSP+
    Oui morcelé, atomisé dans ma communauté de sachant ….
    Avec la bonne conscience qui va avec
    Ne plus prendre l’avion,
    Ne plus manger de viande,
    Ne plus aller faire du ski…
    Et pendant ce temps là d’autres communautés la tête dans le sac vide se demande même pas s’il le saumon du réveillon sera bio mais que contiendra le panier des restos après 3 h00 de queue sous la pluie (c’est en ce moment en direct à Montargis). La communauté des gens au RSA et RSA+ (les pauvres quoi.
    Ben combien de cette communauté regarderont « Don’t look up » ?
    Combien de la communauté des antivax regarderont ‘Dont look up » ?
    En fait ce n’est pas un ségrégation que de diffuser uniquement ‘Don’t look up » sur Netflix.
    C’est du réalisme like capitalisme as realisme, as usual.
    Alors le film était divertissant et je vais même le revoir pour qu’il me rende mes droit d’auteur moi qui dit a tous mes contacts que le pire du pire est plus consternant que tout : « ceux que l’on nomme à tort les puissants sont juste bêtes »
    Et leur prêter des intentions comme le grand remplacement c’est juste leur donner une puissance, une puissance dont nous nous avons besoin de croire qu’ils posséderaient !!!!
    Ils sont puissants comme des dieux et les dieux tout le monde sait bien qu’kils veillent sur nous !!!
    Amen et tenez vous la main en cercle pour le 1 de l’an, en vrai sans ironie ca fait du bien.

    1. Avatar de Cédric Chevalier
      Cédric Chevalier

      @quelartpierre.

      Notre situation actuelle tragique (écocide, risque d’extinction de l’humanité ou au mieux, d’effondrements de société), met cruellement en lumière la condition humaine et la très ancienne question philosophique : l’humanité, la société humaine, l’être humain, ont-ils une puissance d’agir réelle ? Y a-t-il un libre arbitre et pouvons nous décider d’agir rationnellement et collectivement pour améliorer notre sort ?
      Ce problème n’est pas apparu à cause de l’écocide en cours, il se posait déjà au temps des Egyptiens et de leurs esclaves et encore bien avant. Pourquoi le mal ? Pourquoi les sociétés humaines, l’individu, nourrissent-ils eux-mêmes ce mal qu’ils s’infligent à eux-mêmes, d’une manière si irrationnelle ? Et les découvertes du Bouddha sur les origines de la souffrance : aversion, désir, illusion. Comme un sentiment d’enfermement planétaire, corporel et d’aliénation psychique. Etre lucide, plus lucide que les autres, c’est souffrir d’être minoritaire et impuissant. Que puis-je espérer se demandait Kant ?

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Ouais, alors il y a une logique au message christique :

        1) Le royaume de Dieu est ici et maintenant : « le royaume de Dieu est au milieu de vous ».

        2) « Heureux les simples d’esprit car le royaume de Dieu leur appartient ».

        = vous cassez pas le trognon, soyez dans le temps présent juste à aimer et à partager sans faire autre chose, car Dieu pourvoit à tout, même pour les oiseaux du ciel qui ne s’inquiètent pas de ce qu’ils mangeront. Et les croyants seront donc sauvés, les autres perdus.

        Pauvre Kant, des tonnes de pages pour ne même pas effleurer cette simple Vérité. Sont cons ces intellos. 😱

        1. Avatar de Cédric Chevalier
          Cédric Chevalier

          @cloclo. Merci !

          L’écrivain Tolstoy était arrivé lui aussi aux conclusions du message christique, après avoir passé en revue (et épluché et traduit lui-même) : les sciences, la philosophie et lesreligions orthodoxe et catholique instituées. Il en revient, après avoir fait fonctionné sa « raison raisonnante » à une forme de foi du « tout ou rien », du « se jeter dans le vide » ou plutôt « se jeter dans l’existence ». Tout ça articulé autour du fameux « Sermont sur la montagne » qu’il réinterprète d’une manière révolutionnaire (aussi disruptive que l’est le personnage Jésus d’ailleurs). C’est aussi une conclusion du Bouddha et de Krishnamurti. Ici et maintenant. Pas le paradis ou le miracle ou demain mais ici et maintenant.

          Néanmoins, je rejette une interprétation « laissez-faire » purement contemplative du genre « le monde est ce qu’il est, le mal existe, inspirer… expirer et ne rien faire… ». Je rejette le sage méditant qui ne sort pas de sa méditation pour sauver la vie d’un enfant qui se noie.

          Donc oui, vivre dans le réel (le royaume des cieux est au milieu de vous. NB : l’enfer aussi ;-), observer les limites à sa toute-puissance mais éviter de tomber dans l’autre extrême de l’impuissance. Eviter de tomber dans le renoncement et la résignation face à l’absurde du monde. Pour reprendre Camus : vivre en homme révolté. Donc la sagesse combine peut-être la contemplation intérieure (laissez faire) mais en ne renonçant pas à l’engagement extérieur dans l’action au service d’un monde meilleur (cf. Jésus et Bouddha d’ailleurs : ils sont engagés envers les autres et ne vivent pas en ermite en laissant le monde dans sa merde).

          Enfin, je ne suis pas d’accord avec la résignation à l’illusion ou la bêtise pour « vivre heureux ». La lucidité fait souffrir certes, mais c’est un peu les premiers niveaux de conscience. Les niveaux de conscience supérieurs donnent accès à mon sens à une forme de sérénité et de joie (à acquérir bien sûr, Krishnamurti explique que nous sommes tous des disciples en apprentissage toute notre vie).

          La compréhension des « choses telles qu’elles sont », initialement, fait souffrir. Mais plus on creuse, plus on va vers une forme de libération des peurs et des autres causes de la souffrance.

          On peut alors à mon avis combiner la sérénité et joie intérieure (avec son lâcher prise) ET un engagement extérieur « dans le monde », au service de la société et de l’être humain, qui soit déterminé et combatif.

          C’est un peu l’idéal du guerrier samouraï je crois… le parfait équilibre de la non-pensée, de la pensée et de l’action justes.

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            Salut Cédric,

            « Enfin, je ne suis pas d’accord avec la résignation à l’illusion ou la bêtise pour « vivre heureux ». »

            Oui est dans le message christique c’est bien tout l’inverse qui est demandé :

            « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.

            Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. »

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Est, Et, hop tout mélangé !

        2. Avatar de Paul Jorion

          J’ai déjà parlé de ça : j’ai vu prier des gens qui ne croyaient à rien parce qu’il était bien possible que le bateau aille bientôt par le fond. Il y avait sûrement une part de « Sait-on jamais ? », mais l’essentiel, c’était de se recueillir au sens propre, de rassembler ses pensées autour de l’idée : « Voilà, ça devait arriver un jour et c’est probablement maintenant. »

          C’est ça d’ailleurs qui m’avait choqué dans ce – par ailleurs – bon film, « The Perfect Storm » : à aucun moment on ne voit quelqu’un recommander son âme au Ciel, et ça, j’en suis sûr, ça ne s’est jamais vu depuis 10.000 ans sur un navire en perdition.

          ATTENTION SPOILER : Et de ce point de vue là, je trouve que c’est fait de manière extrêmement réaliste dans « Don’t Look Up » : il se trouve qu’autour de cette table où chacun veut se recueillir, il n’y en ait qu’un qui sache encore comment on prie, le loubard, pièce rapportée, qui a eu cette idée splendide, parce qu’incongrue de « se fiancer » avec sa copine de trois jours, parce qu’il sait que c’est fi-ni, fini. Merci M. Chalamet d’avoir su faire ça si bien.

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            « mais l’essentiel, c’était de se recueillir au sens propre, de rassembler ses pensées autour de l’idée : « Voilà, ça devait arriver un jour et c’est probablement maintenant. » »

            Je crois que c’est exactement cela, un apaisement volontaire, une vraie acceptation sereine, autant partir tranquille.

          2. Avatar de timiota
            timiota

            Où ai-je lu cette anecdote que Elvis Presley connaissait très bien la Bible car c’était la seule lecture dans le tiroir de la chambre d’hotel ?
            (A moins que ce soit un personnage du même tonneau joué par Marlon Brando, loubard d’une autre sorte).

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Bonne année Timiota,

              Parfois aussi c’est une propriété émergente de l’internet via les moteurs de recherche, suffit alors d’un simple souvenir.

              1. Avatar de timiota
                timiota

                Merci, Cloclo, que les djinns du poil-à-gratter autant que ceux de la béatitude continuent d’habiter ta prose en 2022.

      2. Avatar de Vincent Rey
        Vincent Rey

        Les vrais ennuis commenceront quand à l’impossibilité de se projeter dans le futur économique, s’ajoutera l’impossibilité de se projeter dans le futur parce qu’on aura bousillé tout l’environnement.

        Alors ce sera le Bunker d’Hitler assiégé en 1945 pour 30 milliards d’individus. Pinard et orgies à gogo, pour penser à autre chose.. (vraiment pas de quoi se marrer Jean Quatremer)

        si nous ne faisons rien, bien sûr.

  18. Avatar de Cédric Chevalier
    Cédric Chevalier

    Je conseille vivement ce film : Don’t look up.

    Film sorti brièvement en salles puis directement sur Netflix (oui je sais…), avec Leonardo Di Caprio et Jennifer Lawrence. Je l’ai vu récemment, c’est excellent, à hurler de rire et glaçant à la fois. Glaçant car ce film parle de notre époque. C’est une satire politique à l’acide sulfurique, en forme de scénario de science fiction, qui dénonce entre les lignes l’inertie généralisée face à l’urgence climatique. Dans le film, des scientifiques découvrent qu’une comète va heurter la Terre et risque d’éradiquer toute vie sur celle-ci dans 6 mois. Ils alertent les autorités (la présidente des USA) et la presse et les citoyens et découvrent peu à peu que personne ou presque ne réagit aux cris d’alarmes. Il y a aussi une dénonciation des fondateurs des GAFAM qui proposent des solutions techniques pour soi-disant « sauver l’humanité » quand ils découvrent… qu’ils peuvent tirer un profit de la catastrophe…

    J’ai adoré ce film. Un climatologue de la Nasa en fait récemment l’éloge dans la presse : https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/dec/29/climate-scientist-dont-look-up-madness
    Ce climatologue et d’autres (https://www.currentaffairs.org/2021/12/critics-of-dont-look-up-are-missing-the-entire-point ) critiquent en fait les critiques de cinéma (sic) qui sont sévères sur le film, en disant que ces critiques de cinéma n’ont pas compris le film, et que ces critiques réagissent en fait exactement comme le film le dénonce et le prévoit, en passant complètement à côté du message : l’humanité est menacée, il faut agir de toute urgence. Des critiques de cinéma estiment que le film « en fait trop », que la satire est « trop lourde » mais pour les contre-critiques justement, c’est passer à côté du film que de dire cela : la réalité est tellement ahurissante aujourd’hui, le déni est tellement massif, l’inertie tellement énorme, que le film ne fait que décrire fidèlement notre époque. Etc.

    Le climatologue dans le Guardian dit ceci :
    « I also hope Hollywood is learning how to tell climate stories that matter. Instead of stories that create comforting distance from the grave danger we are in via unrealistic techno fixes for unrealistic disaster scenarios, humanity needs stories that highlight the many absurdities that arise from collectively knowing what’s coming while collectively failing to act.

    We also need stories that show humanity responding rationally to the crisis. A lack of technology isn’t what’s blocking action. Instead, humanity needs to confront the fossil fuel industry head on, accept that we need to consume less energy, and switch into full-on emergency mode. The sense of solidarity and relief we’d feel once this happens – if it happens – would be gamechanging for our species. More and better facts will not catalyze this sociocultural tipping point, but more and better stories might. »

  19. Avatar de Tom
    Tom

    Un très bon film de constat des Etats-Unis aujourd’hui, moins quelques aspects passés sous silence puisque la menace est partiellement déportées de l’action de l’homme vers une comète, et donc, les solutions ne sont pas non plus développées, ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est le déni, la corruption, l’humain, les Etats-Unis aujourd’hui… et là c’est quand même fort !
    Pour un public averti, ça m’a semblé un peu indigeste sur la première partie, mais, bizarrement et heureusement, j’ai apprécié de plus en plus sur la longueur 😉
    Quid pour un public non averti ? (Mais est-ce que ça existe vraiment ?)

  20. Avatar de Christian
    Christian

    « Avis à ceux qui sur mon blog n’ont pas aimé : Désolé les gars, vous êtes virés. Je ne veux plus vous voir : vous constituez un handicap trop lourd pour l’humanité. »

    Désolé, sauf votre respect, mais là je me demande ce que vous avez fumé.
    Ce film n’ajoute rien, mais alors rien à ce que l’on savait depuis des années, même avant la lecture de votre ouvrage sur le sujet.

    Bon réveillon, bonne année…
    Christian

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je ne fume plus depuis plusieurs années, ça me fait tousser. Sauf un havane, une ou deux fois par an. Curieusement, ils ne me font pas tousser. Ou alors très peu, ou d’une manière très saine, ou bien il y a longtemps…

  21. Avatar de Chabian
    Chabian

    Quelqu’un a demandé d’où viendrait « l’effet à agir », disant que les humains ont besoin de voir, sans quoi ils ne ressentent pas (dans un autre fil peut-être). Je songe à ces deux leçons d’expérience du XXe siècle :
    – Seul un état de nécessité, de besoin immédiat remue profondément les foules (mieux que pour une simple petite émeute)
    – La révolution ne sera pas filmée.
    Ici, si je comprends bien, le cauchemar du réel a été rendu en spectacle « comique »…

    1. Avatar de Paul Jorion

      les humains ont besoin de voir, sans quoi ils ne ressentent pas

      On trouve ça dans Le dernier qui s’en va éteint la lumière (2016), et développé dans Comment sauver le genre humain (2020 – avec Vincent Burnand-Galpin).

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Les chiens aussi . Ils ne comprennent pas vraiment ce que « dit » le maître s’ils ne captent pas son regard , en particulier s’il s’agit d’aller dans une direction plutôt qu’une autre .

        Il faudrait tester en laboratoire s’ils comprennent en  » voyant » le regard de leur maître au cinéma .

        PS : Meilleure année 2022 à Vincent Burnand-Galpin et à Julien Alexandre .

  22. Avatar de Quelartpierre
    Quelartpierre

    @Cédric Chevalier, et plus,
    Certes, notre condition grave y terre (gravitaire) de terrien nous oblige toutes et tous.
    Il n’empêche que la morcelisation ; la parcelisation, la pixelisation extrême de nos corps sociaux rend la tache plus ardue.
    Ce n’est pas du c’était mieux avant.
    Avec quelques canaux d’information style « les dossier de l’écran » à la télé même l’enfant que j’étais y avait droit, nous recevions :
    Dans une unité de temps (pas de redif)
    Dans une unité de lieu (le salon familial)
    Dans une unité d’action (téléspectateur).
    Certes la règle des 3 unité à été conspué.
    Il n’empêche que dans le cadre qui nous occupe, la fin du monde à venir, la désunion ou plutôt le manque d’unité semble porté un coup qui nous serait fatal empêchant la capacité à s’unir pour faire face.
    Clin d’œil aux lectures psychanalytiques de et avec Paul Jorion.
    Je me rappelle les séminaires du samedi aprem à La clinique de la Borde avec le Docteur Oury Psychaitre et Psychanalyste, analysé par Lacan.
    Ce dernier expliquait ce que l’on faisait dans un établissement pratiquant la psychothérapie Institutionnelle pour un public majoritairement composé de malade de psychose en tout genre dont majoritairement des schizophrènes.
    Il utilisait la métaphore marine de celles et ceux qui ravaudent les filets de pèches.
    En effet il considérait qu’il fallait faire des liens entre différents partis du cerveau de ces personnes malades. Cela était permis par le fait qu’un malade suivait « un moniteur » qui lui changeait de poste, de fait le malade découvrait d’autres parties de la clinique, pour celles et ceux associé à un seul lieux, le fait que les moniteurs « tournaient » sur chaque lieux fonctionnels (accueil, chambres, cuisine, etc) amenait la personne malade à faire d’autres rencontres.
    En clair,pas en codé et pas sur Netflix nous avons à tisser des liens avec celles et ceux qui ne sont pas de notre communauté d’origine, de pensées, d’opinions.
    C’est selon moi notre seule chance.
    L’autre n’est pas mon ennemi il est une partie de moi.
    Et cela demande de l’énergie comme sortir de son salon et de ces certitudes pour aller rencontrer d’autres que moi.
    Beaucoup l’on fait au moment de la crise des Gilets Jaunes comme la tête d’affiche François Ruffin qui en a fait
    un film de plus ou un film tout court ?

  23. Avatar de Quelartpierre
    Quelartpierre

    A oui,
    J’ai plus dans mon cercle relationnel d’antivax et certains très actifs que des personnes 3 fois vaccinés comme moi.
    Et je les écoute longuement avec beaucoup d’attention et d’humanité.
    « Avec eux on est pas tout seul » chantait Thoams Fersen que j’ai vu à la salle de spectacle de la Clinique de Chaille soeur jumelle de la Borde.
    Certaines et certains ont donné de leur temps sur la construction de ma maison, l’un est le meilleurs boulanger bio du Loiret selon mon plus jeune fils, l’autre est une super famille d’accueil d’enfants de l’ASE, l’autre est un extraordinaire agriculteur bio etc etc.
    Alors Monsieur Jorion le jour ou vous avez dit que ces personnes étaient égoïste, j’avoue que j’étais très triste.
    Ils sont juste des croyants et tout sauf des égoïstes.
    Pour agir il s’agit de bien comprendre l’écosystème.
    Le film Dont Loook up sera vu par un public cible d’une ou plusieurs communauté.
    LE film fait plaisir à mon égo dans le sens ou carresse dans le sens du poil ma vision de l’effondrement et du déni associé à cet effondrement.
    Je ne sais pas s’il sera un pont vers d’autres communautés de pensée.
    Je l’espère, car la dérision est un puissant vecteur.

  24. Avatar de MG
    MG

    Même si j’ai bien ri, je ne crierai pas au génie.
    un film fait par des membres du centième de centile le plus riche pour 4 ou 5 centiles de la population ça laisse songeur.
    J’ai longtemps espéré un retournement du situation vraiment subversif, style: les chinois détruisent la comète à la dernière minute, les US déclarent la guerre à la Chine et la terre est détruite. Mais non, rien, un film à gros budget US tendance démocrate pour les USiens tendance démocrate, on fait un peu d’autodérision (choix du saumon, concert pour la cause, …) mais il manque la mise en abime avec des gens très riches qui font leurs métiers de comédiens jouant la pantomime dans un film humoristique pour défendre la cause. Le reste du monde « ? », je ne vois pas de quoi vous voulez parler?
    Au fait et le problème du modèle on en parle de ce fameux modèle consommateur de ressources à tous crins qui emprisonne les rêves dans un Eden inatteignable et intenable?
    Comment espérer atteindre une forme de crédibilité quand les donneurs de leçon sont également dans la vie des VRP de la machine à rêves.
    Parce que c’est facile, un exemple avec l’agent immobilier du tas: https://www.autoevolution.com/news/leonardo-dicaprios-luxury-eco-resort-blackadore-caye-proves-an-impossible-dream-163814.html#agal_1 ; je suppose qu’on s’y rendra à la rame.
    Bon, peut-être qu’avec un peu de pédagogie, on pourrait utiliser le film dans l’enseignement: voilà à quoi nous ressemblerons dans 10 ans(? ça me parait très long), une bande de cinglés, soit hystériques hurlant qu’il ne faut pas faire comme eux, soit demeurés remâchant des haines rances en guise de dérivatif.
    Vu que les cinglés sont les plus armés il y a de grandes chances qu’on échappe aux changements climatiques finalement … (fallait finir sur une prospective optimiste quand même).

    PS: « Vous êtes virés! » C’était pas le truc de Trump ça? 😅

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      C’est moins pire que « virussé » .

      1. Avatar de MG
        MG

        Du coup on peut aussi dire que « c’est plus mieux bien ».
        Par contre si vous voulez vraiment causer virus il y a des moulins à paroles pour ça, le dernier à la mode est ici:
        https://www.pauljorion.com/blog/2021/12/29/covid-19-circulez-y-a-rien-a-voir/
        Vous ne manquerez pas d’obtenir 10 réponses avec une saillie aussi percutante.
        Sinon j’attends avec impatience votre critique du film (si vous souhaitez le visionner cela va sans dire).
        Bonne nuit!
        MG

    2. Avatar de Chabian
      Chabian

      Merci. J’ai pas la télé depuis 1995 à peu près. Les séries « préhistoriques », Zorro, Fantômas, Fontcouverte, Dallas-et-Dynasty restent mes référ… oups, mes réminiscences.
      J’ai reçu mes enfant quadras ce soir et ils m’ont parlé 3 minutes de « DLUp ».
      Par contre j’ai des souvenirs.
      Ce que j’entends ici me fait penser à La Tour infernale, qui annonçait septembre 2001. Mais j’aimais mieux les films d’auteur, et j’ai pensé à « Les Chinois à Paris », qui était aussi visionnaire.

      1. Avatar de Paul Jorion

        « La tour infernale » (1974) n’était pas mal dans son genre, de même que « L’aventure du Poséidon » (1972), du même Irwin Allen, mais c’étaient des films catastrophes, ce serait tiré par les cheveux d’affirmer que c’étaient des films de lanceur d’alerte pour attire l’attention sur la sécurité dans les ascenseurs ou sur les paquebots de croisière. Alors qu’ici on est dans le film d’un lanceur d’alerte : « This could happen to you ! » : LE RISQUE EST ÉLEVÉ QUE CELA VOUS ARRIVE À VOUS !

        1. Avatar de Chabian
          Chabian

          Cela m’amène à repenser à ce que me disait hier sur le film cette génération qui me suit. « Si cela peut en conscientiser quelques-uns, pourquoi pas ? ».
          En fait, selon mon impression, ils sont (en partie) passés de l’autre côté du miroir du Progrès, ils n’attendent plus rien d’un système (dont ils ont une vision un peu complotiste) qui promet catastrophes et précarité et surveillance. Une mentalité « Débranche tout ! Par exemple l’un d’eux se consacre à rénover un immeuble, mais c’est pour vendre et se planquer « nature, peace and love » (je caricature).
          Peut-on dire qu’ils sont au-delà des lanceurs d’alerte ? Qu’ils me voient comme un ancien combattant d’un combat d’opérette « Changer le monde » ?
          Je prends conscience que beaucoup de nos descendants ne seraient absolument plus sur nos traces, sans qu’on s’en aperçoive. Je pose la question, à tout le moins.

          1. Avatar de Paul Jorion

            La vision qui promet catastrophes et précarité et surveillance n’est pas « complotiste » : elle est démystifiée.

          2. Avatar de Juannessy
            Juannessy

            Proverbe chinois plusieurs fois cité :

             » l’humanité qui devrait avoir 6000 ans de sagesse , retombe en enfance à chaque génération « .

            Et quand on sait qu’il y a  » une nouvelle génération » chaque année !…

            Mais il y a combat tant qu’il y a une génération , et j’ai presque tendance à penser que c’est le changement du monde qui fait le changement de combat plutôt que l’inverse . ( Rafio ne va pas être d’accord et encore moins Eninel ) .

  25. Avatar de Jean-Yves
    Jean-Yves

    La catastrophe, ce n’est pas la comète ou une tour infernale, ce sont les gens qui sont en face…😄

  26. Avatar de AD
    AD

    Un tissu de propagande populiste pour faire peur au Gogoy et le rincer en taxes impôts et libertés fondamentales, un peu comme le covid en somme.
    80% de ce que produit netflix est de la propagande progressiste lgbt antiraciste ou appocalipto climatique pour transformer l’homme blanc en untermensh à l’image du papy jorion qui sera de toute façon bientôt plus la pour s’apercevoir qu’on l’a manipulé avec la religion climatique.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Bienvenue !

      Je dis cela sincèrement parce que vous n’êtes pas un Troll : vous n’êtes pas là pour dire le contraire de ce que vous pensez, juste pour le plaisir de faire chier le peuple ! Non, je suis convaincu que vous le pensez vraiment.

      Discutons donc systématiquement, point par point. Vous êtes contre l’impôt et les taxes ? Mais ils existent depuis les Romains, bien avant le Covid et le réchauffement climatique. Pourquoi alors ?

      P.S. Êtes-vous anti-vax (beaucoup de gens partageant vos points de vue sont anti-vax) ? Si oui, êtes vous vraiment sûr que je partirai avant vous ? Vous prenez quand même beaucoup plus de risques que moi.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        ADieu…

  27. Avatar de timiota
    timiota

    Sans spoiler trop le film, je vois que la religion a déjà fait un tour de manège.
    Quid de la parabole de la tour de Babel ?
    La langue que nous utilisons ne fait plus sens aux autres, ici les celles des scientifiques pour les dirigeants.
    Du coup, le projet « vers la haut » d’un « monde meilleur » (façon Keynes pour ses petits enfants)
    va à vau l’eau comme le récit biblique le raconte pour la Tour de Babel, une fois les langues confusionnées
    (intriqués quantiquement, en novlangue).
    Je viens de voir les hautes flèches des églises des villes de la Hanse, petites Babel à leur façon, mais le projet commerçant de la Hanse
    était aussi une façon d’avoir son autonomie.
    La discordance se situe entre le projet de construction de société « drivé » par le capitalisme d’une part et le discours sur les conséquences et leur prise en compte d’autre part.

    L’idée du film DLUp semble particulièrement parlante sur le côté linguistique de notre Babel moderne, dont l’édifice serait, mutatis mutandis, une serre géante .

    Elle me semble un peu faible sur ce qui « corrige le tir ». Les marchands de la Hanse ont su faire pour toutes leurs cités de la prospérité sans trop d’esclavage, c’est suivant Kropotkine une caractéristique du Nord: dans les conditions rudes de l’hiver, l’entraide est nécessaire. Ce qui l’a conduit à moduler le Darwinisme, qui s’applique dans sa version idéale en milieu tropical où l’abondance organique est la règle. Les autocrates des hautes latitudes n’en ont pas moins existé (la fondation de St Petersburg, un peu plus tard…).

    Le piège sur nous est dans le type de « praxis » que nous avons, qui ne nourrit pas d’antidote au capitalisme. L’énergie fossile conduit à de moins en moins de « choses publiques ». Le Guardian, judicieusement cité par Cédric Chevalier pour son article/Opinion d’un scientifique du climat, raconte aussi, dans un registre parallèle mais pas déconnecté,
    que même les relations amoureuses (« dating ») subissent un devenir étrange dans l’orbe des réseaux sociaux (discours et attitudes incongrues et qui durent via les autres réseaux sociaux même après un refus, par exemple, du type « je te vois »). De fait, c’est la « langue commune implicite » du cercle d’amis et de proches auprès desquels on sait qu’on devra tôt ou tard s’ouvrir de notre relation à un/une partenaire X ou Y « dragué.e » ici ou là, qui conduit à une régulation « pas trop étrange » de ces choses là. Ca n’empêchait pas le machisme, le paternalisme et les formes trop acceptées de droit de cuissage, mais l’étrangeté n’était pas la caractéristique dominante, il fallait des artistes, des Visconti ou des Fellini, des Bergman ou des Kaurismäki, des Angelopoulos encore, pour que l’étrangeté, esthétisée, soit rendue visible comme poésie se reliant au quotidien (au fond du Berry, le grand Meaulnes si on veut).

    Ce long détour pour dire que la comète à dévier est en partie celle câblée dans notre langage. Et que seules quelques bribes de pratiques et de résultats convaincants, qu’on peut encore habiller d’oripeaux de gauche si on veut (c’est à double tranchant me dit Joe Manchin dans mon oreillette), peuvent servir de buttes-témoins aux âmes de bonne volonté.

    C’est peut-être parce qu’il est difficile d’attendre quelque chose de bien de 2022 que, justement, nous serions disponibles à retrouver de quoi s’accorder sur des myriades de petites Babels en gésine.

  28. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Pour réviser les Hanse et le capitalisme marchand quand il devient « politique » ( déjà et à la suite de Venise ) :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hanse

    Pour les tours de Babel et le partage du langage :

    https://www.pauljorion.com/blog/2021/12/24/la-participation-citoyenne-en-france-par-foulques-renard/#comment-881227

    en souhaitant , comme vous , que 2022 verra plus d’échos à ce billet que 2021 .

    Meilleurs vœux, ainsi qu’à Clo Clo que je suspecte d’avoir une Bible ( la bonne ?) en référence . Pas sur que ce soit la même que celle de Bernard que je salue également .

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Juan !

      Je te souhaite de faire encore un tour de notre étoile, bien que pour chacun déjà au loin quelque part dans l’Espace, il y a un point où on va basculer, c’est pour cela que j’ai toujours une Bible quelque part dans un Tiroir au cas où pour caler une table, une idée branlante 😀

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Cette bible n’a pas fini de servir alors ! ( Gniark!Gniark!)

    2. Avatar de Bernard
      Bernard

      « Pas sur que ce soit la même que celle de Bernard que je salue également . »

      Pas sûr en effet .
      Du coup je les ai recompté et , pour certaines , dépoussiéré avec émotion .
      C’est incroyable tout ce qu’on peut lire dans une vie .Pour en retenir quel essentiel?
      Ceci dit , mieux vaut avoir plusieurs bibles , et prendre conscience des différentes interprétations de celles ci.

      Dans la très hilarante critique de la culture américaine moderne «  don’t look up » , c’est vrai , belle prière à la fin .
      A noter qu’elle en dit long sur le type de foi évoquée .
      Elle évoque un Créateur sans fils , pour des besoins de cohérence probablement , vu que rien n’est sauvé dans ce scénario.

      A se repasser la fin de ce film , bonne occasion de méditer le sens du mot Amen .

      https://www.youtube.com/watch?v=7OEfI0dvrkg&list=RD7OEfI0dvrkg

      PS : Scander « bonne année « pour satisfaire à la tradition?J’hésite de plus en plus depuis que j’ai mis les larmes aux yeux à une clodo dans les rue d’Annecy , en lui souhaitant «  Joyeux Noël »…
      « La meilleure année possible » me semble plus réaliste , et pour certains , la moins solitaire possible.

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