Impression de lecture : Capital et idéologie – Thomas Piketty, par Bruno Grall


Universellement, qui dit société humaine dit hiérarchie. Que celle-ci soit trinitaire ou quaternaire.

Si autrefois l’inégalité consistait essentiellement dans le pouvoir, aujourd’hui, c’est dans un accès inégal aux services et aux biens entre ses membres et de l’influence qu’une élite détient et qu’elle déploie pour se justifier.

Le capitalisme en réunissant argent et pouvoir, en figurant le paroxysme.

Une société véritablement égalitaire, au moins plus juste, reste une utopie.

Mais une société se tient toujours entre des forces centrifuges, assurant un minimum de stabilité et de cohérence, et des forces centripètes, qui tendent à sa dislocation. Dans l’histoire, ces deux courants se sont souvent opposés, menaçant la paix et la cohésion dans la communauté.

La question que soulève Thomas Piketty dans son long ouvrage (1198 pages) reste de comprendre comment une classe privilégiée a pu se maintenir en place et faire accepter des injustices parfois criantes.

Il n’a pas manqué dans l’histoire autant d’idéologies pour faire accepter l’ordre des choses que pour les contester; elles se combinent pour créer des conditions de transformation de régimes qui resteront toujours inégalitaires.

Il y a assurément une perméabilité entre argent et pouvoir quand elle est faite par une caste, se combinant pour en faire un instrument d’asservissement du plus grand nombre.

Autrefois, du temps du féodalisme puis du colonialisme et de son pendant l’esclavagisme, ces injustices prenaient des formes extrêmement violentes.

Il est notoire que ces deux dernières formes coïncident avec le racisme qui subsiste encore aujourd’hui.

Lors de l’abolition de l’esclavage (début du XIXème) les propriétaires d’esclaves furent dédommagés de la perte pécuniaire que provoquait l’abolition de cette pratique, au nom du principe d’égalité défendu par la Révolution française. La Révolution française, si elle proclamait l’égalité, n’a pas vraiment été accomplie : une classe possédante a émergé, mais ce n’était plus la même ; les marchands avaient pris la place de l’aristocratie.

Pour cette raison la république naissante d’Haïti dut payer des indemnités aux anciens propriétaires d’esclaves. Dette faramineuse, qui a roulé jusque dans les années 50, et qui, en obérant les investissements a interdit les développements d’une société développée. Haïti est aujourd’hui un des pays les plus pauvres du monde.

Pour administrer l’immensité de l’Inde, les colonisateurs britanniques, fidèle au vieux principe : diviser pour régner, ont encouragé le système de caste, qui, malgré des politiques volontaristes (notamment sous l’impulsion du Parti du Congrès) subsiste encore aujourd’hui. Les politiques dites de ‘discrimination positive’ tendant à y remédier, ont révélé plus leurs insuffisances et leurs inconvénients que leur efficacité.

– Dévalorisation de la fonction ou du diplôme.

– Création d’un sentiment d’injustice pour ceux qui n’en bénéficient pas.

– Encouragement au communautarisme. Ce qu’une société cohérente veut justement éviter.

Aux USA les mesures semblables n’ont pas eu l’effet escompté.

Et puis, dans l’expression ‘discrimination positive’, il y a encore le mot ‘discrimination’.

Au XIXème siècle en Europe la montée du sentiment nationaliste fut, pour la classe possédante, une méthode pour démobiliser, détourner le prolétariat émergeant de ses revendications salariales. (L’ennemi étant à l’extérieur et non à l’intérieur).

Les dernières parties de l’ouvrage sont plus intéressantes, car elles offrent un regard sur les sociétés démocratiques (essentiellement Europe et USA) contemporaines, et nous concernent plus directement.

Le XXème siècle a vu une croissance économique sans précédent avec l’émergence d’une classe moyenne sur les deux continents, notamment grâce à des politiques plus distributives (sécurité sociale, allocations familiales), participation dans les entreprises, et surtout à une politique fiscale établissant un impôt plus juste et progressif, du moins jusqu’aux années 1980, jusqu’à l’ère des Reaganomics et du Thatcherisme inspirés notamment pas Milton Friedman, et avec la fin des 30 ‘glorieuses’.

Si les inégalités se sont un peu estompées durant la période 1945-1980, elles se sont redéveloppées depuis. Et ce changement coïncide avec la fin des années fastes : en période de vaches grasses, les disparités de richesses s’amenuisent, en période de vaches maigres, elles s’accroissent !

Nous serons d’accord pour dire que les années qui viennent ne sont guère favorables à la croissance économique des pays les plus développés. Aucun économiste sérieux (?) ne prête crédit à un avenir radieux, opulent, et d’autant plus que nous avons déjà dépassé la capacité de charge de la planète. À interpréter en tendance les mouvements de ces deux dernières périodes, il y a tout lieu de craindre une réapparition de l’inéquité, les périodes faciles voyant l’inégalité régresser, et les périodes moins favorables les voir croître globalement.

Les chiffres des fortunes des plus riches qu’avance Thomas Piketty dans son long ouvrage sont proprement édifiants !

Entre 2010 et 2021, les 500 plus grandes fortunes françaises sont passées, d’après le magazine Challenges (peu suspect de gauchisme), de 200 milliards à près de 1.000 milliards, c’est-à-dire de 10 % du PIB à près de 50 % du PIB. La hausse est plus forte encore si l’on élargit la focale et que l’on examine les 500.000 plus grandes fortunes (1 % de la population adulte), qui dépassent aujourd’hui les 3.000 milliards d’euros (6 millions d’euros par personne, selon la World Inequality Database), contre à peine 500 milliards pour les 25 millions les plus pauvres (50 % de la population adulte, détenant chacun 20.000 euros en moyenne). Choisir au milieu d’une telle période de prospérité spectaculaire des plus hauts patrimoines et de stagnation des plus modestes de supprimer le maigre impôt sur la fortune, alors que, de toute évidence, il aurait fallu l’alourdir, témoigne d’un curieux sens des priorités. Les historiens qui se pencheront sur cette période ne seront pas tendres pour les gouvernements Macron et leurs soutiens. [Le Monde 07/05/2022]

Dans cette dernière partie de son ouvrage, Thomas Piketty se penche sur les tendances électorales dans les pays dominants (Europe, USA).

S’il réfute la notion de populiste, il distingue essentiellement 3 tendances : la droite marchande, la gauche brahmane, et les nativistes. Deux courants traditionnels :

– La droite marchande ; défendant foncièrement le droit de propriété. Conservatrice des valeurs traditionnelles- ‘le mieux est l’ennemi du bien’.

– La gauche brahmane : héritière des partis sociaux démocrates et travaillistes (Démocrates aux USA).

Dans son livre, il y a beaucoup de tableaux sur la sociologie électorale, dans les pays développés (Europe USA), démontrant l’abandon des classes populaires par la gauche classique, qui n’attire aujourd’hui essentiellement que le vote des CSP++. Ce délaissement des classes défavorisées expliquant la montée de ce que Thomas Piketty dénomme

– Les nativistes : essentiellement les partisans d’un repli sur soi, niant le bouleversement climatique, et rejetant la responsabilité des maux actuels que nous traversons, sur l’étranger.

Les USA, malgré une longue tradition de bipartisme n’échappe pas à cette tendance avec le GOP divisé en 2 tendances : incarnées par Liz Cheney et Donald Trump pour les nativistes.

Le premier remède aux inégalités entre les mains de l’état, c’est l’imposition.

Piketty indique des pistes pour un impôt mieux réparti, plus progressif, et en appelle à une meilleure coopération internationale. Le dumping fiscal n’est pas une vue de l’esprit. Il évoque aussi la nécessité d’accords internationaux pour prohiber le dumping fiscal entre états (paradis fiscaux). Si l’Europe des 27 peut préfigurer l’antichambre pour de premières tentatives en la matière, à l’échelle mondiale, hélas, nous en sommes loin !

Cela passe aussi par une simplification de l’impôt; les données économiques, à l’heure de l’informatisation, sont plutôt transparentes. Et que dire des réductions, déductions fiscales qui ne profitent qu’aux plus riches, le succès des cabinets d’avocats fiscalistes l’illustrant bien.

Piketty insiste aussi sur la nécessité d’un accroissement des rentrées fiscales de l’état pour financer la transition écologique. Ce serait faire d’une pierre deux coups, les plus riches ayant un bilan carbone bien plus déplorable que celui des classes plus démunies.

Enfin en attribuant l’hégémonie sur le monde par les USA dans les années 50-60, au niveau de formation et d’instruction générale de sa population, Thomas Piketty insiste sur les besoins croissants d’éducation pour envisager l’avenir, qui réclame aussi des moyens financiers.

Pourtant en réaction à une tribune du monde où il plaidait pour une fiscalité plus efficace dimanche dernier, Piketty s’est vu traiter de maoïste !

Si nous n’entendons pas les considérations et les propositions de Thomas Piketty, que nous abandonnons l’idée de justice, en laissant à une petite élite la direction et la gestion du monde, en continuant sur la même voie, nos enfants, l’humanité à venir devra vivre dans une dystopie oscillant entre 1984 d’Orwell et Le meilleur des mondes d’Huxley.

Mais l’histoire est aussi faite de ruptures et de surprises.

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18 réponses à “Impression de lecture : Capital et idéologie – Thomas Piketty, par Bruno Grall”

  1. Avatar de Garorock
    Garorock

     » l’abandon des classes populaires par la gauche classique »
    La gauche classique = le parti solférinien.
    La gauche canada dry!
    Celle qui ne remplit les frigos que jusqu’au 20 du mois.
    Avec du Flamby.

  2. Avatar de Guy Leboutte

    Piketty est avant tout un créateur de statistiques longues irréprochables, dont le modèle a été dit « un bijou mathématique » par un de ses profs lors de son doctorat aux EU. Mais il n’est pas un théoricien de l’économie. Le titre de son premier best-seller, « Le capital au XXIème siècle » est clairement une évocation de Karl Marx, et j’espère pour lui que c’est un titre imposé par son éditeur, sans quoi ce serait assez triste pour l’auteur. Car le « capital » dans son bouquin est essentiellement une donnée chiffrée patrimoniale, alors que l’idée de génie du grand Karl a été de montrer, et même démontrer, que le capital est un rapport social</em". C'est très riche ! (Si on peut dire.)

    Je dirais que les préconisations de Piketty, une fois les inégalités établies, relèvent d'un horizon social-démocrate de bon ton, à l'eau tiède, non exempt de moraline, et sans guère de perspectives de réalisation en-dehors d'une bonne volonté humaniste dont nul ne sait d'où elle pourrait advenir. Ça ne nous aide guère.

  3. Avatar de Nosfératus
    Nosfératus

    « la gauche classique » de notre temps (on n’est malheureusement plus en 1936 ou en 1968) rime à « l’espoir fait vivre » – c’est de prendre des gens pour des imbéciles; c’est une traditionnelle récette du pouvoir: ceux qui ne font que espérer se soumettent. Et ca marche, les églises en ont tiré d’énormes bénéfices. Idem la gauche dite gauche de caviar………

  4. Avatar de Guy Leboutte

    Bruno Grall
    Aucune mention du mouvement social dans votre recension. C’est pourtant lui qui mettra une idéologie au pouvoir, et pas les idéologies comme semble le postuler votre phrase « Il n’a pas manqué dans l’histoire autant d’idéologies pour faire accepter l’ordre des choses que pour les contester; elles se combinent pour créer des conditions de transformation de régimes qui resteront toujours inégalitaires.
    En ce sens votre billet, qui je le suppose reflète le livre, relève de l’idéalisme (l’essence précède l’existence). Une vision matérialiste (l’inverse) donnerait la prééminence à des conditions matérielles, parmi lesquelles le mouvement social et les conditions de ce que Marx appelait les « forces productives », la technique pour lui, et (surtout ?) l’énergie désormais, avec aujourd’hui le « mur thermodynamique » du climat et des ressources.

    Pour ce qui est des surprises de l’Histoire, je ne peux qu’abonder.

  5. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    (Si l’on me permet…)

    Bien plus en phase du sujet développé ici…

    … » La comptabilité traditionnelle est fondée sur l’existence d’une personnalité juridique autonome de l’entreprise. Cette dernière est indépendante du patrimoine de ses actionnaires.

    Mais que notre comptabilité est désuète ! Bien qu’élaborée selon une logique arithmétique implacable de partie double, elle s’articule toujours autour d’un cycle industriel et surtout, elle reflète un ordre manufacturier :
    les capitaux apportés par les actionnaires sont un élément bilantaire, tandis que la rémunération du travail n’est pas un actif : c’est une dépense.
    Le capital est une ressource, le travail, un embarras.
    » …

    in https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/11/10/voici-une-piste-de-solution-concrete-pour-conjuguer-lecologie-et-le-capitalisme-DQFLUD7I6FA6FN4ISJBIYKEQ2E/

    Bruno COLMANT…une vieille connaissance…

    …  » Le problème est que l’exploitation de la nature n’est pas comptabilisée. Certes, une entreprise peut comptabiliser des ressources naturelles acquises (une mine, des champs, des forets, et même des êtres vivants comme du bétail ou de la volaille) au titre d’actifs, et considérer que l’exploitation de ces ressources est un coût, mais il n’est nulle part question de la remédiation des externalités négatives, c’est-à-dire de la réparation et de la réjuvénation de la nature. La nature, silencieuse n’est donc pas rémunérée, ni pour le passé (c’est-à-dire le temps qu’il lui a fallu pour générer des matières premières) ni pour le futur (pollution, déchets, etc.), même si certaines provisions doivent être enregistrées. Inversement, les investissements, souvent colossaux, de certaines entreprises énergétiques en matière de recherche et de développement (R&D), sont insuffisamment comptabilisés pour leurs effets bénéfiques futurs.
    …(…)…
    De manière plus générale, les externalités seraient monétisées. Les ressources naturelles seraient tarifiées à leur coût de remplacement, et non plus considéré comme gratuites. Bien qu’elle n’ait pas de personnalité juridique, la nature et le travail deviendraient « co-actionnaires » de l’entreprise. Le travail serait rémunéré pécuniairement, mais sa valeur d’actif pourrait être reconstituée ou amplifiée si l’entreprise accroît l’employabilité ou le bien-être des travailleurs.
    …(…)…
    Comment le bénéfice de l’entreprise serait-il affecté ? Il faudrait s’assurer que les revenus de l’entreprise soient d’abord affectés au maintien de l’actif environnemental et social. Ensuite, seulement, le capital des actionnaires serait rémunéré. En étendant l’idée de Karl Marx, on pourrait avancer que le capital est un « quantum » de travail et de ressources naturelles.

    Il s’agirait donc d’une inversion de la logique comptable traditionnelle. L’intégration de ces coûts environnementaux transformerait alors le capitalisme spéculatif, et forcerait les entreprises à investir dans la remédiation pour rester « environnementalement » et socialement compétitives. Mais il pourrait y avoir plus : la fiscalité de la nature serait fondée sur une taxation (en sus d’une internalisation) des externalités négatives, reconnues au travers de provisions pour obligations environnementales.  » …

    1. Avatar de Christian Brasseur
      Christian Brasseur

      Je m’étais inquiété de cette non-prise en compte réelle de l’environnement dès mes 15 ans, au collège, au cours de « sciences économiques »; ce qui rétrospectivement, traduisait déjà de la conscience que j’avais du péril environnemental auquel nous serions tôt ou tard confronté, en d’autres termes de la véritable écologie. Imaginer une comptabilité environnementale est bien entendu vital, encore faudra-t-il imaginer parallèlement, l’articuler avec une la comptabilité de la gratuité des biens de base afin de couper défintivement l’herbe sous le pied du capitalisme, au détriment de la vraie écologie.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        https://www.youtube.com/watch?v=957WNZXPJ-0

        Qui va couper son frigo cet hiver?
        Si vous êtes à Kiev, ça ne compte pas…

    2. Avatar de Jean-Claude Svadchii
      Jean-Claude Svadchii

      Cette proposition me semble tout à fait justifiée.
      Les élites accepteront peut-être d’en appliquer quelques bribes, pour faire bien, mais je ne les vois guère se dépouiller de leurs avantages, surtout que ce sont elles qui détiennent le pouvoir de changer le paradigme.

  6. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    Merci pour ces éclairages intellectuels, comptables, idéologiques, politiques qui nous laissent dans les espoirs de changement qui résistent et nous dirigent inéluctablement vers le chaos selon la loi du tao.
    La jouissance de ceux que l on nomme les élites et les puissants n est rien d autre que la matérialisation sur deux jambes de l animal humain prédateur qui joui de son désir de puissance et qui a plus qu il n est (l homme sans âme)
    L humanisme, quel
    Joli conte à l occidental … De rêver sa vie il faut se réveiller dit le tao
    La cupidité, la volonté de domination, la toute puissance et tous ses vomissements ne fait que relater notre manque d HUMANITÉ. Ceci reste et restera, il n y a aucun espoir…
    Seul le vivant persiste, accepter l inévitable avec sérénité…
    La vie et belle et c est ainsi….
    Excellente journée chers amies amis.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      https://www.youtube.com/watch?v=xbeVZtegdP0
      Le succès de Mick Jagger ou la gloire de l’instituteur…

  7. Avatar de mezigue
    mezigue

    « Universellement, qui dit société humaine dit hiérarchie. » Cela ne devient vrai qu’avec l’avènement de l’Etat en Mésopotamie, un projet délibéré d’organisation sociale pyramidale destiné à l’exploitation de céréales dans une riche mais étroite niche écologique, au service de ses élites.

    Ailleurs ou avant, c’est la nature qui fait la loi, et dans le clan des hommes, la liberté individuelle s’efface volontiers devant la solidarité et la puissance du groupe. Question de survie.

    Si l’État ne devient pas planétaire, ils nous tueront.

  8. Avatar de CloClo
    CloClo

    « Si l’État ne devient pas planétaire, ils nous tueront. »

    Salut mezigue. Je dois être embrumé, mais comment faut-il comprendre ta phrase stp surtout le « ils » ?

    1) Si ils échouent à construire un Etat planétaire, ils (ceux qui veulent cet Etat) nous tueront.

    Ou

    2) Si on ne veut pas être tué, il faut construire un Etat planétaire ?

    Ce sont deux positions totalement contraire que ta phrase ainsi donné de mon point de vue laisse un doute quant au sens ou il faut la prendre. Y a un côté soit Mondialiste soitAnti Mondialiste que je n’arrive pas à démêler comme ça juste en lisant, malgré ton introduction sur la Mésopotamie.

    Tu peux préciser donc ce que tu penses stp…

    1. Avatar de mezigue
      mezigue

      Tu m’as pourtant bien compris dans mon ambiguïté, CloClo.
      « Ils », ce sont les états d’aujourd’hui à peu de nuances près, surtout soucieux de leur pérennité, fusse au dépend de leurs populations. Sauf à prétendre en tenir les rênes, concurrence impérialiste oblige, ceux-là ne voudraient pas d’une organisation à vocation planétaire qui mettrait l’humanité face à elle-même et à sa responsabilité vis à vis de la Vie sur Terre.
      Le paradoxe d’une anarchie sociocratique comme transcendance de la notion d’Etat… et ne me demande pas de m’expliquer !

      1. Avatar de Timiota
        Timiota

        Tout se jouera à L’OND, l’Organisation des Nations Désunies.
        (sponsorisée par Faukse-Niouze).

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Dup, j’avais visionné cet échange entre Piketty et Lordon.

      Tu en penses quoi de la critique de Lordon (hormis la forme acerbe, bouffie de suffisance et vitriolante) sur le bouquin de Piketty ?

  9. Avatar de Enrique
    Enrique

    « Universellement, qui dit société humaine dit hiérarchie. Que celle-ci soit trinitaire ou quaternaire. »

    Pour un marxiste sans doute, pour un anarchiste certainement pas.

  10. Avatar de Chabian
    Chabian

    Ayant lu ce livre en 2019, je ne le reconnais pas tout à fait dans ces notes. Vous n’évoquez pas la « propriété privée » qui préside à la dérive d’inégalité.
    4e de couverture : « À l’encontre du récit hyperinégalitaire qui s’est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c’est le combat pour l’égalité et l’éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain. En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs. »
    Mais ce n’est pas un livre sur les mécanismes idéologiques, plutôt une comparaison sur l’efficacité et les blocages de systèmes économiques où une idéologie particulière accompagne la société (Inde, URSS, etc).
    Je rejoins Guy Leboutte pour dire que Piketty, après le travail admirable de son premier livre, ayant provoqué une mise en commun de statistiques des inégalités dans le monde entier, n’aborde pas les forces matérielles du changement et donc la lutte des classes, limitant sa perspective à une approche « réformiste ».
    (Et je perds le sens des mots « quaternaire », brahmane, nativistes » dans l’usage que vous en faites. Explicitez ?).

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