Irénisme de gauche, par Terence

Illustration par ChatGPT 4o

À propos de La Libre : Si tu veux la paix, prépare la paix !, le 10 mai 2025 (article reproduit ci-dessous).

Il n’aura pas fallu 24h pour que je lise à nouveau dans la presse l’irénisme de gauche que j’ai tenté de dénoncer dans mon précédent billet.

Dont un grand philosophe belge.

Beaucoup d’affirmations du texte sont contraires aux faits établis et à la simple causalité logique. On est dans le sophisme digne de la propagande de Poutine.

Je ne connais PERSONNE qui se sente menacé en Belgique par la France, sa grosse armée et ses bombes nucléaires. Je n’ai jamais lu que ce soit le cas parmi les voisins de la France.

À l’inverse, TOUS les pays voisins de la Russie se sentent menacés par elle, y compris ses « alliés » comme la Biélorussie.

Quand je lis ce genre de texte je vois du pétainisme à l’œuvre, une défaite de la pensée, une honte au regard de la souffrance des Ukrainiens.

Cela ne signifie pas que je soutiens aveuglément une hausse sans limite des dépenses militaires par les Européens.

On peut être lucide ET dans le caractère ennemi actuel de la Russie ET dans l’analyse du fait militaire et des nécessités de la stricte dissuasion défensive (dépenses militaires raisonnées).

La Gauche verse ici encore dans « ce que je ne supporte pas du réel, je me convaincs d’en nier l’existence » au prix de toute crédibilité.

L’article critiqué : « Si tu veux la paix, prépare la paix ! » (La Libre)

Une opinion de Gérard Bodifée (astrophysicien et philosophe), Réginald Moreels (chirurgien humanitaire), Tom Sauer (professeur de politique internationale, UAntwerpen) et Philippe Van Parijs (philosophe, UCLouvain)

En nous armant, nous renforçons le sentiment d’insécurité de la Russie. Plus que de défense, ce dont nous avons urgemment besoin, c’est d’engagement de la diplomatie européenne auprès de Moscou.

La sécurité est une sécurité partagée. L’Union européenne peut dépenser des centaines, voire des milliers de milliards en armes, mais si la Russie ne se sent pas en sécurité, l’insécurité persistera en Europe, et en premier lieu en Ukraine et en Europe de l’Est. Le paradoxe est qu’en nous armant, nous renforçons le sentiment d’insécurité de la Russie. Nos responsables politiques européens semblent à nouveau tomber dans ce piège, à la fois par peur de la Russie et par soif de pouvoir et de prestige.

La crainte d’une attaque russe contre un pays de l’Union européenne ou de l’OTAN (dont l’Ukraine ne fait pas partie jusqu’à nouvel ordre) est pourtant sans fondement. Les États membres européens de l’OTAN (y compris le Royaume-Uni, la Turquie et la Norvège) dépensent à eux seuls 500 milliards de dollars cette année pour la défense, soit quatre fois plus que la Russie. Nous disposons de beaucoup plus d’artillerie, de chars, de véhicules blindés, d’avions de combat, d’hélicoptères, de navires et de soldats. La Russie ne jouit d’un avantage que pour les armes nucléaires, les bombardiers et les satellites militaires. Le ministre Francken le dit lui-même : cela ne leur permettra jamais d’atteindre la Grand-Place de Bruxelles. Après des années de guerre, la Russie n’est même pas en mesure de prendre Kiev. Le danger russe est donc exagéré dans nos médias par des acteurs qui y ont intérêt, à commencer par l’appareil militaire et l’industrie de la défense.

Une affaire de pouvoir

Si les dirigeants politiques d’Europe occidentale se rallient à ce point de vue, c’est moins une affaire de sécurité qu’une affaire de pouvoir. Ou plutôt, c’est parce qu’ils ont le sentiment d’avoir trop peu de pouvoir. La réaction crispée de l’Union européenne lors de la rencontre entre les Américains et les Russes en Arabie saoudite en était un exemple frappant. Se sentant ignorée, elle a jugé que c’est surtout de puissance militaire qu’elle manquait. Mais quelqu’un devrait tout de même arriver à lui faire comprendre ce que signifient les chiffres cités ci-dessus concernant les budgets et les capacités de défense. Dans la mesure où cette course aux armements se fait au détriment d’autres dépenses publiques bien plus utiles, elle finira par nuire gravement à l’économie européenne. Certains affirment du reste que c’est là précisément l’intention de l’administration Trump.

Écoutez l’ »ennemi », essayez de vous mettre à sa place et informez-vous sur les causes historiques, politiques et culturelles du conflit, plutôt que de vous contenter de répéter « C’est la Russie qui est l’agresseur ».

Plus que de défense, ce dont nous avons urgemment besoin, c’est d’engagement de la diplomatie européenne auprès de Moscou. Depuis plus de trois ans, l’Union européenne évite cette voie. Aujourd’hui encore. Les visites à Kiev, accompagnées ou non de larmes, ne feront pas avancer les choses. Osez plutôt vous rendre à Moscou ! Menez le dialogue jusqu’au bout.

À la table des négociations

Écoutez l’ »ennemi », essayez de vous mettre à sa place et informez-vous sur les causes historiques, politiques et culturelles du conflit, plutôt que de vous contenter de répéter « C’est la Russie qui est l’agresseur ». Mieux encore que de rechercher un cessez-le-feu, asseyez-vous immédiatement à la table des négociations pour élaborer un accord de paix durable.

Une fois l’accord de paix conclu, l’UE devra veiller à ce que non seulement l’Ukraine, mais aussi la Russie se sentent en sécurité. C’est possible à condition de tenir compte des intérêts légitimes de cette grande puissance régionale en matière de sécurité nationale. Tant que la Russie ne sera pas intégrée sur un pied d’égalité dans l’architecture de sécurité européenne, elle sera contrainte d’utiliser l’Ukraine comme État tampon neutre. Ce n’est que normal dans une constellation d’équilibre des pouvoirs, qui est par définition précaire.

Il s’impose bien plutôt de créer une organisation régionale de sécurité collective incluant l’Ukraine et la Russie. Cela peut se faire dans le cadre de l’OTAN, désormais conçue comme une organisation de sécurité collective et non de défense collective. Cela peut aussi se faire sous la forme d’une Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dûment renforcée. De telles organisations ne sont pas dirigées contre un ennemi extérieur, mais visent à garantir la sécurité entre les États membres en concluant des accords sur la guerre et la paix, y compris l’assistance militaire mutuelle si l’un des États membres enfreint les règles. Elles devront se substituer aux alliances dirigées contre un ennemi extérieur qui existent aujourd’hui à l’Est comme à l’Ouest.

Menaces de guerre hybride

Au sein de cette organisation régionale de sécurité collective, il est opportun, pour des raisons d’efficacité, que l’Union européenne poursuivre son intégration en matière de défense sans pour autant tenter d’édifier un complexe militaro-industriel à l’image des États-Unis ou de l’URSS à l’époque de la guerre froide. Et il est encore plus opportun qu’elle se concentre sur la lutte contre les menaces de guerre hybride (même si ces menaces diminueront considérablement après un accord de paix), et surtout qu’elle s’attaque, avec la collaboration de tous les pays du monde, à ces fléaux majeurs que sont le réchauffement climatique et la prolifération des drogues. Pour tout cela, nous n’avons nul besoin de chasseurs F-35 supplémentaires équipés d’armes nucléaires européennes.

Au lieu de son attitude défensive actuelle, l’UE doit se ressaisir de toute urgence et prêter main-forte – en les infléchissant – aux efforts diplomatiques désordonnés de l’administration Trump, afin de mettre fin au plus vite à cette guerre meurtrière et destructrice.

Le droit d’entrer en guerre est invoqué bien trop facilement. Une guerre vraiment juste est une fiction. Pour chacun d’entre nous, la recherche de la paix est un devoir politique.

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35 réponses à “Irénisme de gauche, par Terence”

  1. Avatar de arkao

    Irénisme de gauche. On entend les même propos au sujet du voile, du trafic de drogue, de la prostitution, des aires d’accueil pour les gens du voyage et j’en passe. N’est-ce pas finalement reprocher à la gauche de ne pas être de droite?

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Ou seulement reprocher à Poutine de ne pas être de gauche?

  2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    Térence (« écouter l’ennemi. Essayer de se mettre à sa place »)

    C’est la définition que mon gourou Thom donne de l’intelligence.

    Pour l’instant il met paraît clair que, en ce sens et à ce jour, le bear Poutine et l’ex URSS sont nettement plus intelligents que le bull Trump et l’actuelle EURSS.

    L’EU hissant le pavillon blanc de la paix et venant à l’aide des éclopés de tous bords de cette guerre fratricide?
    Ce propos n’engage que moi.
    Chacun voit midi à sa porte.

  3. Avatar de Pad
    Pad

    Quand on fait, on ne parle pas
    Par PAD & Sydney – Tribune conjointe pour la lucidité stratégique

    Depuis février 2022, l’Europe parle beaucoup. La Russie agit. Tandis que nos dirigeants annoncent, débattent et tergiversent, les frappes s’abattent sur l’Ukraine. À chaque délai, chaque conditionnalité, chaque prudence excessive, une vérité s’impose : le verbe ne protège pas du feu.

    Le 10 mai, La Libre Belgique publiait une tribune plaidant pour une diplomatie active avec Moscou. L’idée ? Réintégrer la Russie dans une architecture de sécurité collective, éviter de « renforcer son sentiment d’insécurité », relativiser le danger d’une attaque sur un pays de l’OTAN.
    En filigrane, le message est clair : la paix passerait par notre désescalade plus que par la dissuasion.

    C’est une vision marquée par l’irénisme, cette tentation de croire que tout conflit peut se résoudre par le dialogue, indépendamment de la nature du régime en face. Or, la Russie ne bombarde pas Kyiv par crainte d’être encerclée. Elle le fait parce qu’elle considère l’indépendance ukrainienne comme une anomalie historique à corriger.

    Non, ce ne sont pas nos dépenses militaires qui ont déclenché la guerre, ce sont nos hésitations, nos lenteurs, notre peur de provoquer, alors que l’agression avait déjà commencé. La Russie n’a cessé de tester notre seuil de tolérance, elle l’a trouvé trop bas.

    Répéter que l’OTAN dépense plus que Moscou ne change rien à la dynamique du conflit. L’essentiel n’est pas dans les budgets, mais dans la volonté d’agir. Or, celle de la Russie est manifeste ; la nôtre, encore inconstante.

    Appeler à la paix est légitime mais on ne bâtit pas une paix durable sur un déni des faits. On ne défend pas les Ukrainiens en leur expliquant que leur résistance alimente l’insécurité de leur agresseur.

    L’Europe doit cesser de croire qu’elle protège la paix en se repliant dans le confort moral. Elle ne la défendra qu’en étant lucide, stratégiquement ferme, et capable d’agir avec cohérence et constance.

    La paix ne se déclare pas, elle se construit. Et pour cela, il faut parfois faire, sans trop parler!

  4. Avatar de Jean-Jacques
    Jean-Jacques

    …Ceci dit, l’article n’est pas totalement faux. L’OTAN possède effectivement plus de matériel militaire que la Russie. Par ailleurs, la Russie peine à envahir l’Ukraine sur un front de 1.000 kilomètres. On imagine difficilement qu’elle attaque l’Union européenne et puisse se battre sur plus de 6.000 km. Même un expert militaire comme le général Trinquant estime que cela n’est pas possible.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Et il en pense quoi Trinquant d’une potentielle armée européenne qui serait assez puissante pour aller se déployer dans Gaza et qui empêcherait de fait Bibi de terminer son génocide?
      Et qu’en pensent les va-t-en paix?

    1. Avatar de Pad
      Pad

      L’article du Guardian présente de nouvelles allégations selon lesquelles Rinaldo Nazzaro, ex-contractuel du Pentagone et fondateur du groupe néonazi américain The Base, pourrait être un agent des services de renseignement russes (FSB).

      Nazzaro, qui a travaillé pour le US Special Operations Command, s’est installé en Russie, où il réside à Saint-Pétersbourg avec sa famille. Il est apparu comme leader de The Base sur des canaux Telegram, recrutant des extrémistes et diffusant de la propagande violente.

      Des sources internes au groupe et au FBI soupçonnent qu’il travaille avec le FSB, certains évoquant des flux financiers suspects vers ses comptes. Bien qu’il nie tout lien avec les services russes, Nazzaro est au cœur de spéculations renouvelées, notamment depuis l’apparition en avril d’une cellule ukrainienne de The Base, proposant des paiements pour des assassinats et attaques.

      L’article replace ce cas dans un contexte plus large : la stratégie hybride du Kremlin, qui inclut le soutien à des groupes d’extrême droite, le financement de partis politiques, et la formation paramilitaire d’activistes étrangers via le Russian Imperial Movement (RIM). Ces activités visent à affaiblir les démocraties occidentales sans confrontation militaire directe.

      Des experts comme Colin Clarke (Soufan Center) estiment que la Russie entretient ces réseaux comme une forme de “profondeur stratégique”, à l’image de ce que pratiquent d’autres États avec des groupes non étatiques. Le renseignement britannique (MI5) a récemment dénoncé des actes de sabotage attribués à des agents russes opérant en Europe.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Grok 3 nous rappelle ceci :
        Oui, plusieurs activistes et figures de l’extrême droite française sont connus pour avoir effectué des séjours en Russie, souvent dans le contexte de rapprochements idéologiques ou de soutien à la politique de Vladimir Poutine. Voici quelques exemples documentés :

        1. **Marine Le Pen et le Rassemblement National (RN)** : Marine Le Pen, figure centrale du RN, s’est rendue en Russie à plusieurs reprises. En 2013, elle a affirmé sur la chaîne d’État russe Rossia 1 que « la Russie a sauvé la Syrie ». En 2017, elle a été reçue à la Douma et a rencontré Vladimir Poutine, quelques semaines avant l’élection présidentielle française, pour exprimer son soutien à l’action russe en Syrie. D’autres membres du RN, comme l’eurodéputé **Thierry Mariani**, ont également visité la Russie, notamment en 2015 en Crimée annexée, pour soutenir la politique russe.
        [](https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_l%27extr%25C3%25AAme_droite_europ%25C3%25A9enne_et_la_Russie_depuis_les_ann%25C3%25A9es_2010)%5B%5D(https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-06-01/france/les-liens-de-l-extreme-droite-francaise-avec-la-russie-releves-dans-un-rapport.php)%5B%5D(https://basta.media/l-axe-kremlin-paris-comment-l-extreme-droite-francaise-s-enthousiasme-pour)

        2. **Unité Continentale** : Après l’invasion de l’Ukraine en 2014, ce groupe de volontaires français pro-russes, lié à l’extrême droite, s’est rendu dans le Donbass pour soutenir les séparatistes prorusses. Leur action était davantage axée sur la propagande et la guerre psychologique que sur des opérations militaires.
        [](https://www.umontpellier.fr/en/articles/lattirance-de-lultra-droite-francaise-pour-la-russie-de-poutine)%5B%5D(https://theconversation.com/lattirance-de-lultra-droite-francaise-pour-la-russie-de-poutine-239070)

        3. **Xavier Moreau et André Chanclu** : En 2022, ces figures de l’extrême droite radicale et du complotisme ont séjourné côté russe pour jouer le rôle d’« observateurs étrangers » lors des référendums d’annexion organisés par Moscou dans le Donbass. Xavier Moreau, basé à Moscou, est connu pour ses discours prorusses sur sa chaîne YouTube, tandis qu’André Chanclu, ancien membre du GUD, est président d’une association pro-Kremlin.
        [](https://www.liberation.fr/politique/lextreme-droite-francaise-offre-sa-caution-aux-referendums-russes-en-ukraine-20220927_VPHJLCSJ6VG2BKUIXRHMGLPXEI/)

        4. **Emmanuel Leroy** : Ancien conseiller de Marine Le Pen et membre du Front National, Emmanuel Leroy est un habitué du Donbass, où il préside l’association « Urgence enfants du Donbass ». Il a effectué plusieurs missions humanitaires relayées par la presse d’extrême droite française, comme TV Libertés.
        [](https://www.liberation.fr/politique/lextreme-droite-francaise-offre-sa-caution-aux-referendums-russes-en-ukraine-20220927_VPHJLCSJ6VG2BKUIXRHMGLPXEI/)

        5. **Alain Soral et autres idéologues** : Alain Soral, figure de l’extrême droite antisémite, a entretenu des liens avec des intellectuels russes comme Alexandre Douguine, théoricien de l’eurasisme. Soral a préfacé des traductions françaises des ouvrages de Douguine et a organisé des actions pro-Poutine après sa rupture avec le FN en 2009.
        [](https://www.slate.fr/france/87457/extreme-droite-russophile-mysteres-pourquoi-comment)%5B%5D(https://www.umontpellier.fr/en/articles/la-russie-terre-promise-de-lextreme-droite-francaise)

        Ces séjours s’inscrivent souvent dans une convergence idéologique avec le régime de Poutine, perçu comme un modèle de valeurs traditionnelles, anti-libéral et anti-occidental. Cependant, depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, certains, comme Marine Le Pen, ont tenté de minimiser leur proximité avec Moscou, bien que des liens persistent. À noter que d’autres activistes d’extrême droite français, notamment des néonazis, ont rejoint le camp ukrainien à partir de 2022, marquant une fracture dans la mouvance.
        [](https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_l%27extr%25C3%25AAme_droite_europ%25C3%25A9enne_et_la_Russie_depuis_les_ann%25C3%25A9es_2010)%5B%5D(https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-06-01/france/les-liens-de-l-extreme-droite-francaise-avec-la-russie-releves-dans-un-rapport.php)%5B%5D(https://www.umontpellier.fr/en/articles/lattirance-de-lultra-droite-francaise-pour-la-russie-de-poutine)

  5. Avatar de Pascal
    Pascal

    J’ai un peu l’impression qu’on mélange un peu tout. Si ma sensibilité est plutôt de gauche et pacifiste, il y a cependant un pragmatisme qui me semble parfois échapper à certains.
    Être de gauche (comme de droite), c’est avoir un projet de société. Mais que devient un projet de société lorsque la question de la survie est posée ?
    Autant que je me souvienne, quand en Grèce on inventa le vote démocratique pour désigner ceux qui allaient gérer la citée, lorsque la question poser était celle de la survie de la société, on choisissait les meilleurs généraux, les plus expérimentés pour aller défendre les frontières. Pas question de votation démocratique à ce moment là.
    Un projet politique n’a de sens que lorsque la sécurité territoriale est assurée. Quand celle-ci est menacée, être de gauche ou de droite a-t-il encore un sens ? Existe-t-il une guerre de gauche et une guerre de droite ?
    Vladimir Poutine en militarisant la société russe s’impose de fait comme une menace. On ne militarise pas une société dès l’école primaire pour préparer la paix, on prépare la guerre pour les décennies à venir.
    https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=qAXOpNqDeMQ (14eme minutes, militarisation des enfants)

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Pascal Il semble que dans la confédération Helvétique, les citoyens sont armés et entrainés à utiliser des armes de guerre. En France il semble (par la suspension du service militaire) au contraire que l’on veuille ne pas donner de formation à l’usage des armes aux jeunes de quartiers, alors que ça pourrait leur être utile ainsi qu’aux habitants.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Sacré Ruiz, toujours à marier la carpe et le lapin. Au moins on est sûr que vous n’êtes pas une IA.
        Ne vous inquiétez pas pour les jeunes des quartiers, ils se font leur « propre » service militaire !😉

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          @Pascal A la réflexion un service militaire serait peut être un peu tard, vu l’age (pour des raisons judiciaires) des tireurs mal formés.

  6. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    Ne mélangeons pas tout. Les réformes économiques systémiques que nous devons faire ne doivent pas nécessairement se faire en lieu et place d’un réarmement européen.

    L’idée que l’argent qu’on mettrait dans la défense nous empêcherait de lutter contre le changement climatique est erronée. Nous n’avons pas fait d’effort de défense particulier les années précédant l’agression de l’Ukraine, et je n’ai pas remarqué que cela encourageait la paix, ni intérieure, ni extérieure.

    findutravail.net

  7. Avatar de CloClo
    CloClo

    « En nous armant, nous renforçons le sentiment d’insécurité de la Russie. Plus que de défense, ce dont nous avons urgemment besoin, c’est d’engagement de la diplomatie européenne auprès de Moscou. »

    Dans le même genre on aurait :

    « Alors ma petite dame, partir en ce moment de la maison, avec les enfants, parce que votre mari vous cogne quand il boit à cause de sa jalousie maladive et du peu d’éducation qu’il a reçu, cela risque de le rendre encore plus fou et de lui confirmer sa paranoïa que vous aller le trahir. Il faut plutôt demander à votre entourage de discuter franchement avec lui, de faire le dos rond, lui préparer de bons petits plats et d’essayer d’adapter votre comportement à ses réactions. N’hésitez pas à revenir me voir dans 1 an pour en reparler »

    Je caricature à peine !

    1. Avatar de Jean-Yves
      Jean-Yves

      « En nous armant, nous renforçons le sentiment d’insécurité de la Russie. Plus que de défense, ce dont nous avons urgemment besoin, c’est d’engagement de la diplomatie européenne auprès de Moscou. »

      L’un n’empêche pas l’autre et la diplomatie, ce sont les passages que j’ai évoqué au dessus (un peu long je vous l’accorde).
      Ce ne sont pas des trous dans la raquette de l’armement mais la garantie d’une respiration commune qui tende encore à vouloir éteindre le feu.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        « le sentiment d’insécurité de la Russie » n’est que dans la tête du petit pervers du Kremlin!
        Le peuple russe n’était pas en train de construire des bunkers et des abris anti-atomique!
        La diplomatie du calin avec le poupou n’est plus d’actualité.
        Idem pour le pervers de jérusalem.
        Poutine ne plie que lorsqu’il a peur!

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          Les israéliens et les russes sont plus similaires qu’il n’y parait…

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Les gouvernements, Cloclo, les gouvernements !

            1. Avatar de CloClo
              CloClo

              Pas que, pas que ! Les gouvernements ne tombent pas du ciel ! Les généralisations systématiques sont inadéquates oui de même que les exclusions abusives.

              Ici même dois je rappeler que 35 % des électeurs sont prêt à voter pour le RN ? Arrêtons de déresponsabiliser tout le monde systématiquement en ne regardant que les représentants.

              1. Avatar de Pascal
                Pascal

                35%, déjà ça ne fait pas tous français, si tu ajoutes les abstentionnistes et les non inscrits sur les listes, tu arrives au bas mot à 20%.
                En Israël, je suis pas suffisamment informé mais pour la Russie, pour l’élection d’un Poutine, on ne joue pas dans la même catégorie. Faire reporter la responsabilité sur des moujiks sortis du servage il y a seulement 100 ans, c’est pas correcte.

                1. Avatar de CloClo
                  CloClo

                  Au bas mot non, on peut assez sûrement étendre ces 35 % à la population, arrête de croire à cette histoire d’abstentionnistes qui seraient pur et sain. Juste de tous bords certains vont plus à la pêche 🎣 ! Et potentiellement plus ceux de droite que de gauche. Et ne prend pas les russes pour des illettrés encore sous servage. Ils ont eu une marche forcée à la connaissance en 75 ans ! Et depuis ils goûtent aux plaisirs de la puissance. Ne pas les voir t’empêche de comprendre ce qui est.

                2. Avatar de Garorock
                  Garorock

                  En Israël, aujourd’hui sont quasi 70% à être contre la politique de Netanyaou. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont 70% à vouloir deux états.
                  C’est peut être cela que veut dire Cloclo…

                  1. Avatar de CloClo
                    CloClo

                    Je veux dire qu’il faut regarder la réalité une partie des populations ont sciemment et volontairement validées et soutenues les régimes en place. Partout dans tous les pays les parties les plus réactionnaires et conservatrices et psychorigides des populations prennent de l’ampleur et se referment sur elles mêmes. L’autre n’existe plus et chacun d’aveugle dans son unique réalité. Ça finira en guerre totale ces bêtises et ces peurs.

                    1. Avatar de Garorock
                      Garorock

                      C’est pas faux.
                      Hélas.

                    2. Avatar de CloClo
                      CloClo

                      C’est là qu’est l’os.

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      100% d’accord,Cloclo.
      Poutine veut la guerre. Poutine aime la guerre.
      Arrivé au pouvoir en 2000, reprise de la guerre en Tchétchénie jusqu’en 2009, 2008, c’est avec la Géorgie, 2015 le Syrie, 2014 jusqu’à aujourd’hui l’Ukraine mais c’est aussi Wagner en Afrique.
      Il n’y a pas de sentiments d’insécurité en Russie (sauf pour la population), il y a juste un sentiment de revanche devenu obsessionnel dans l’élite au pouvoir après la chute de l’URSS. MAGA n’est qu’une pâle copie de Make Russia Great Again qui l’a précédé.
      Poutine n’a aucune considération pour son peuple qu’il envoie à la boucherie chaque jour en Ukraine. Économiquement ce sera une catastrophe pour la Russie après la guerre. Cette boucherie va durablement accélérer le déclin démographique et les forces vives qui devront relancer l’économie.

    3. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @CloClo Alors que l’inénarrable Boris (Johnson) champion du Brexit a convaincu en avril 2022 l’Ukraine (et Zelenski) de résister au lieu de poursuivre des négociations déjà bien avancées après le premier round (et que l’on pourrait poursuivre jeudi après 3 ans) et ainsi lui a fait subir une raclée inutile !

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Mais oui mais oui Ruiz, le spécialiste de la réécriture pour les nuls. Et donc entre février et avril 2022, Zelensky et tous les ukrainiens étaient tranquillement entrain de siroter un verre de champagne en regardant voler les hélicoptères russes et rouler les chars russes massacrant joyeusement des civils, vieillards, femmes, enfants, et tutti quanti.

        Parler de raclée en évoquant des crimes contre l’humanité, des crimes de guerres, des massacres de masses, des viols et des exactions de toutes natures, je te reconnais bien là, l’esthète de l’euphémisme à deux balles et des réflexions alambiquées, distillant en permanence du faux et de la contrefaçon (comme cette histoire de Boris J. comme élément fondamental dans la résistance Ukrainienne) sous couvert d’une forme de débilité légère. Epargnes moi ton avis, à force, ce genre de boulettes passent de plus en plus difficilement, je pourrai malencontreusement de décocher une droite virtuelle pour te faire passer l’envie de recommencer à minimiser la résistance juste et volontaire d’un peuple contre un voisin sanguinaire et tyrannique.

  8. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Si cette réflexion s’impose à éclairer la division de la Gauche sur la notion de « pacifisme » armé ou « angélique » (la référence au pétainisme est-elle un « point godwin » version 2.0 ?), pourquoi n’est-elle pas posée dans un contexte plus large, dont il serait coupable d’en nier l’existence, comme celle où la probabilité d’une défaite de la Gauche – à l’échelon électoral national comme européen – permette qu’adviennent aux pouvoirs les forces belligérantes d’extrêmes droites/droites extrêmes (celles macronniennes inclues) ?

    Que feront ces forces d’extrêmes droites… de pareils surplus d’armements militaires et la « mallette nucléaire » en cerise sur le gâteau, en cas d’accession aux pleins pouvoirs, avec en « ambiguïté stratégique » des adversités comme celle de Poutine et/ou Trump ? Et vers quelles allégeances ira le complexe militaro-industriel national/européen ainsi enrichi et « empuissantisé » ?

    Cela posé ne veut nier en rien la souffrance du peuple ukrainien, la reconnait pleinement et aussi entièrement que celle palestinienne, soudanaise, etc…

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Un truc à peu près sûr, c’est que si la baronne de Montretout arrive à l’Elysée, elle n’aidera ni les ukrainiens, ni les palestiniens!
      Si c’est Mélenchon, il aidera les palestiniens.
      Si c’est Lucie et son gouvernement civique, ils aideront les peuples dont les droits sont bafoués. Où qu’ils soient.
      Cela mérite d’y réfléchir…

  9. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    La question du choix de l’allégeance du complexe militaro-industriel ainsi « empuissantisé » interroge le fait qu’il est de notoriété publique (avec chiffres et enquêtes à l’appuie) que le personnel du « monopole de la légitime violence de l’État », maintenant l’ordre sur le territoire intérieur, et les intérêts particuliers de la nation à l’internationale – un maintien de l’ordre… dans le même état d’inégalités, d’injustices… – vote plus que majoritairement, et depuis longtemps, maintenant, pour l’extrême droite.

  10. Avatar de Kaiel

    les réseau d’influences en image David Chavalarias : https://youtu.be/hSWzWTSR4dU?si=u-mbIkukYzMtR0kj

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