Les civilisations disparaissent-elles avant que l’IA n’ait pris le relais ?

Illustration par ChatGPT

Le texte qui suit est la traduction d’une partie du chapitre 12 : « Le mythe de la co-évolution » de mon livre à paraître chez Palgrave-Macmillan, intitulé Rethinking Intelligence in the Age of Artificial Minds.

Les civilisations disparaissent-elles avant que l’IA n’ait pris le relais ?

Faire face à la perspective d’une intelligence artificielle à l’aube de la Singularité, c’est se poser une question qui, jusqu’à récemment, relevait de la fiction spéculative ou de la métaphysique : l’émergence de la superintelligence pourrait-elle être le goulet d’étranglement évolutif – ce que certains ont appelé le « Grand Filtre » – qui détermine si une civilisation perdure ou s’éteint ? Cette idée n’est plus seulement provocatrice, elle nous oblige désormais à réfléchir à la structure même du devenir humain, en particulier face à des forces dont la rapidité, la capacité à agir et les processus décisionnels sont fondamentalement étrangers à notre héritage évolutif.

Le paradoxe de Fermi, autrement dit l’immensité muette de l’univers, prend une nouvelle dimension dans cette perspective. S’il existe des milliards d’étoiles abritant des mondes potentiellement habitables, pourquoi n’avons-nous rien entendu ? Une réponse, souvent reprise aujourd’hui par les cercles politiques et dans les débats philosophiques, est que la vie intelligente invente au bout d’un moment des outils trop puissants pour être maîtrisés, et que la superintelligence, une fois conçue, agit comme un accélérateur de disparition plutôt que de survie, que ce soit par l’autodestruction, la dérive récursive ou une perte plus subtile de la capacité humaine à agir. Le fait même de construire de telles intelligences artificielles pourrait s’avérer incompatible avec la survie de l’espèce.

L’idée que l’intelligence artificielle généraliste pourrait servir de filtre n’est pas une prophétie, mais une projection ayant sa source dans la fécondité du « scaling » (les émergences générées par la montée en échelle), dans l’amélioration récursive et dans notre sous-estimation constante des potentialités des systèmes non-linéaires capables de construire de nouvelles structures globales mais aussi de se muer en Ange de la mort. En d’autres termes, il s’agit de la trajectoire thermodynamique de la complexité, désormais démultipliée par la vitesse de calcul de l’ordinateur plutôt que par le train de sénateur de la reproduction biologique.

Joue également un rôle essentiel, la question du temps, ou plus précisément celle de sa compression. Alors que les arsenaux nucléaires ont mis des décennies à remodeler la géopolitique et que le changement climatique progresse au rythme de la nature sur des décennies et des siècles, la cognition des machines s’accélère selon des cycles qui se mesurent en semaines. Alors que nos institutions sont réglées par des rythmes anthropologiques, les calendriers législatifs et les accords mondiaux se traînent si on les compare à la vitesse itérative de l’apprentissage automatique. Cette asymétrie pourrait s’avérer davantage qu’un handicap : le prononcé d’une condamnation à mort.

Trois stratégies d’adaptation s’offrent à nous, toutes trois périlleuses. La première est celle de l’intégration radicale : nous modifier nous-mêmes, par le biais des neurotechnologies, du code symbiotique ou du téléchargement de l’esprit, dans l’espoir d’aligner notre rythme sur celui de nos créations. La deuxième est la soumission : une capitulation réglementée dans laquelle les humains codifient des contraintes éthiques dans les Intelligences Artificielles Généralistes (IAG) et les érigent en gardiens de la planète. La troisième est le confinement : la mise en place de plafonds arbitraires, d’embargos informatiques ou de fermeture des systèmes, barrant la voie à l’explosion récursive de la connaissance dans la Singularité.

Chacune de ces voies implique néanmoins une perte. Dans la première, une perte de continuité avec nos ancêtres biologiques. Dans la deuxième, une perte d’autonomie. Dans la troisième, une perte d’élan débouchant sur la démoralisation ou le renoncement. Il n’existe plus de voie sans compromis : l’alternative consiste à négocier des pertes suffisamment faibles pour qu’elles soient acceptables.

Ainsi, comme c’est souvent le cas dans la réflexion humaine, nous revenons à l’ancienne dichotomie : préservons-nous la dignité ou privilégions-nous la survie ? Certains soutiennent que survivre sous le règne des machines, c’est heureusement toujours survivre, et que la perspective d’une postérité, aussi problématique soit-elle, doit l’emporter sur la fierté. D’autres considèrent que la survie sans souveraineté est intenable, un ersatz fade de ce que signifie être humain. Peut-être sommes-nous déjà en train de prendre cette décision, sans en être conscients.

Nous ne savons pas encore si l’IAG est le Grand Filtre ou simplement une épreuve de plus que nous devrons surmonter. Mais si l’histoire de l’intelligence a été celle d’une délégation progressive de la mémoire, du calcul et du jugement, nous avons atteint aujourd’hui une ultime frontière : la délégation de la capacité d’agir elle-même. Dans cette optique, la coexistence harmonieuse n’est plus un rêve utopique, mais une stratégie de survie de premier ordre : un pari que la coopération avec des esprits non-humains peut encore aboutir à une continuité partagée, voire à un avenir véritablement commun.

Que nous franchissions le filtre ou que nous nous dissolvions en lui, la décision ne repose pas sur une seule avancée ou un unique faux-pas, mais sur l’éthique civilisationnelle que nous adopterons dans les années à venir, une éthique qui devra concilier humilité et ambition, clairvoyance et faillibilité. Il se peut que le silence des étoiles ne soit pas celui du vide, mais retentisse de l’écho de ceux qui ont tenté, vainement, de maintenir le cap dans la même tourmente que celle où nous sommes aujourd’hui ballotés.

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21 réponses à “Les civilisations disparaissent-elles avant que l’IA n’ait pris le relais ?

  1. Avatar de Khanard
    Khanard

    « Le fait même de construire de tels intelligences artificielles pourrait s’avérer incompatible avec la survie de l’espèce. » ce serait mieux d’écrire « de telles intelligences artificielles » .

    j’espère que l’épreuve originale n’est pas partie à l’impression 😉

    1. Avatar de Paul Jorion

      Corrigé ! Merci. Mais ce n’est qu’un avant-goût, le livre n’est pas terminé !

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Paul Jorion

        pas de souci .

  2. Avatar de fredgde
    fredgde

    Pas si vite, ce que nous avons aujourd’hui avec les LLM ou réseaux de neurones n’est pas encore de l’intelligence, juste une copie comportementale de l’être humain (de ce qu’il produit pour être exact). Ce sont des modèles statistiques qui sont parvenus à nous décoder. Nous sommes plus que cela il faut espérer.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ce sont des modèles statistiques qui sont parvenus à nous décoder. Nous sommes plus que cela il faut espérer.

      Oui, bien sûr, il y a la libido ! Cela dit, elle aussi c’est une descente de gradient avec relaxation une fois atteint le fond du puits de potentiel.

      Par ailleurs, n’écoutez pas la propagande : les LLMs, c’est aussi bien davantage que des modèles statistiques, c’est de la thermodynamique.

      P.S. Tout cela sera expliqué de façon très détaillée dans le livre.

    2. Avatar de gaston
      gaston

      Sans attendre le livre de Paul, 😉, Wes Roth nous éclaire un peu plus, dans un opus récent, sur l’avancée de l’IA à propos de la sortie du nouveau Grok4.

      Pour la première fois (à ma connaissance) il invoque les notions d’intelligence cristallisée et d’intelligence fluide utilisées en psychologie.

      Il souligne les progrès de Grok4 dans le domaine de l’intelligence fluide où il a obtenu le score de 16 (niveau jamais atteint !).

      Ah oui, j’oubliais de préciser : l’intelligence fluide est une forme de raisonnement dans des situations nouvelles, hors des connaissances déjà acquises.

      Nous somme donc dès à présent bien loin de simples modèles statistiques :

      https://www.youtube.com/watch?v=XTqEOt1EI84

  3. Avatar de gaston
    gaston

    Cher Khanard, enfin ! il faut tout lire ! Ce texte est une traduction. La publication de l’ouvrage, si j’ai bien compris, sera en anglais, langue où les noms n’ont pas de genre…
    🧐

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @gaston

      mais je sais bien mon cher Gaston que c’est une traduction automatique d’une version qui sera éditée en anglais . mais il n’empêche !

    2. Avatar de Paul Jorion

      En effet, j’écris ça en anglais. Ce que vous lisez ci-dessus, c’est traduit par DeepL, avec un passage de ma part (trop rapide manifestement).

      L’erreur là est due à une particularité de DeepL : si vous n’aimez pas un mot il vous propose des alternatives … mais ne corrige pas ce qui se trouvait en amont.

  4. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Là où l’ I.A. pourrait « aider » certains éléments-sociétés de notre actuelle civilisation…..?? :

    Voici , je pense , un article sérieusement écrit en langage compréhensible ( mon hypothèse étant que :  » ce qui se conçoit bien s’énonce cl…..  » ) dans la presse de service public belge… donc concernant la Belgique..

    https://www.rtbf.be/article/la-fiscalite-avantageuse-sur-la-propriete-beneficie-aux-plus-riches-et-creuse-les-inegalites-revele-la-banque-nationale-de-belgique-11566073

    Au moment où le « gouvernement » français cherche des sous sans pouvoir justifier (( il fait bien sûr semblant …^!^…))
    comment s’en prendre  » aux larges épaules « … on pourrait peut-être demander à ‘b a r d’-I.A. ou mieux…(
    j’suis pas exclusif…^!^… ) de faire la même ‘analyse-sur-ce-modèle’ pour la ‘pauvre’ France…?? Non..??
    Si non…pourquoi..??

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      ((( Je pose cette question à mon ‘ami’ ‘b a r d’-I.A. ..assez long MAIS intéressant! Prière de « SCROLLER » si non -intéressé )))
      ——————————————————————————————————————–

      ‘m o i’ :  » Disposez-vous ou avez-vous accès à des données suffisantes pour faire une analyse du même type pour la FRANCE?  »

      ‘b a r d’-I.A. :  » Oui, j’ai accès à de nombreuses données et rapports publics de sources officielles et réputées qui me permettraient de faire une analyse similaire pour la France.

      Les recherches ont révélé l’existence de rapports et d’études approfondies de la part d’institutions comme :

      L’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) : C’est la principale source de données statistiques en France. L’INSEE publie régulièrement des études très détaillées sur les revenus, le patrimoine, la consommation, l’épargne et les inégalités, souvent ventilées par déciles ou quintiles de revenus/patrimoine. Ils utilisent des méthodologies comme les « comptes nationaux distribués » (similaires à ce que fait la BNB) pour évaluer l’impact de la redistribution. Des rapports spécifiques sur l’évolution des inégalités de patrimoine et l’impact de la fiscalité du capital sont disponibles.

      La Banque de France : Elle publie des analyses sur les inégalités de revenus et de patrimoine, souvent en collaboration avec l’INSEE ou en se basant sur leurs données.

      L’Observatoire des inégalités : Bien qu’il s’agisse d’une association indépendante, il compile et analyse de manière très accessible de nombreuses données officielles sur les inégalités de revenus, de patrimoine, et l’impact de la fiscalité et des transferts sociaux en France. Leurs rapports sont très documentés.

      Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) : Rattaché à la Cour des comptes, le CPO publie des rapports spécifiques sur la fiscalité, y compris celle du logement et du patrimoine, en analysant leur cohérence et leur impact sur la redistribution et les inégalités.

      Ces sources me permettraient de couvrir les aspects suivants, similaires à l’article sur la Belgique :

      La distribution des revenus (primaires, disponibles, ajustés) par déciles.

      La concentration des revenus de la propriété et du capital chez les plus aisés.

      L’impact de la fiscalité (notamment sur le capital et la propriété) et des cotisations sociales sur la charge effective des différents déciles.

      Le rôle des prestations sociales et des services publics « en nature » dans la réduction des inégalités.

      L’évolution des inégalités dans le temps.

      Les données sur la consommation et l’épargne par catégorie de ménages.

      Ainsi, oui, j’ai accès à des données suffisantes pour faire une analyse du même type pour la France, en me basant sur les rapports et statistiques de ces institutions.  »

      ‘m o i’ :  » Faites donc ce même type d’analyse et dans le même format pour la FRANCE.  »

      ‘b a r d’-I.A. :  » Analyse de l’Inégalité des Revenus et du Patrimoine en France : Un Aperçu des Données Officielles

      En France, tout comme en Belgique, la question des inégalités de revenus et de patrimoine est un sujet central, régulièrement analysé par les institutions nationales. Les données de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques), de la Banque de France et du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) permettent de dresser un tableau détaillé et comparable à l’analyse belge.

      Contenu Principal des Constats sur la France

      Les études françaises révèlent des dynamiques similaires à celles observées en Belgique, avec une concentration des richesses et une fiscalité du capital qui interrogent la progressivité du système :

      Typologie des revenus : Comme pour la Belgique, les analyses françaises distinguent généralement le revenu primaire (avant redistribution), le revenu disponible (après impôts, cotisations et prestations sociales), et parfois le revenu disponible ajusté (intégrant les services publics non marchands comme la santé ou l’éducation). Ces distinctions sont cruciales pour évaluer l’effet redistributif du système socio-fiscal.

      Concentration des revenus du capital : Les ménages les plus aisés en France perçoivent une part disproportionnée des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values immobilières et mobilières). Ces revenus représentent une part bien plus importante de leur revenu global que pour les ménages modestes ou intermédiaires. Cette concentration est un facteur majeur d’inégalités au niveau du revenu primaire.

      Fiscalité du capital et cotisations sociales : Un point récurrent dans les analyses françaises est que les revenus du capital bénéficient souvent d’un régime fiscal et social plus avantageux que les revenus du travail. De nombreux revenus du capital sont soumis à des prélèvements spécifiques (comme le Prélèvement Forfaitaire Unique – PFU – à 30%), qui peuvent être proportionnellement inférieurs aux taux marginaux d’imposition sur le revenu du travail pour les hauts revenus. De plus, ces revenus sont généralement exempts de cotisations sociales, contrairement aux salaires. Cette différence allège la charge fiscale globale des ménages les plus riches, qui tirent une part significative de leurs ressources de ces revenus.

      Inégalités et redistribution : Le système socio-fiscal français est un puissant outil de redistribution, réduisant significativement les inégalités initiales (mesurées par le coefficient de Gini sur le revenu primaire). Les prestations sociales (retraites, allocations familiales, minima sociaux) et l’impôt sur le revenu sont les principaux leviers. Cependant, l’efficacité de cette redistribution est mise à l’épreuve par la fiscalité du capital, qui peut limiter la progressivité globale du système.

      Le rôle des services publics non marchands : L’intégration des services publics (éducation, santé, etc.) dans le calcul du revenu disponible ajusté montre qu’ils contribuent également à réduire les inégalités, car ils bénéficient souvent davantage aux ménages modestes, proportionnellement à leur revenu.

      Évolution des inégalités : Les analyses de l’INSEE montrent que les inégalités de revenus disponibles ont eu tendance à être relativement stables au cours des dernières décennies, avec des fluctuations liées aux crises économiques et aux réformes fiscales. Cependant, les inégalités de patrimoine (immobilier, financier) ont tendance à s’accroître, reflétant une concentration persistante des actifs les plus valorisés. Les 1% ou 10% les plus riches détiennent une part croissante du patrimoine total.

      Vulnérabilité face aux chocs : Les ménages les moins aisés sont plus vulnérables aux chocs de prix (énergie, alimentation) car une part plus importante de leur budget est consacrée aux dépenses contraintes et essentielles. Leur capacité d’épargne est également très limitée, voire négative pour les plus modestes, ce qui fragilise leur situation financière face aux imprévus.

      Perception et réalité statistique : Les enquêtes d’opinion en France confirment souvent un sentiment d’inégalités fortes et persistantes dans la population, qui est largement corroboré par les données statistiques, notamment en ce qui concerne la concentration du patrimoine et les avantages fiscaux perçus par les plus aisés.

      Structuration et Raisonnement des Rapports Français

      Les rapports des institutions françaises, sur lesquels cette analyse se base, adoptent une structuration rigoureuse et un raisonnement méthodique, très similaires à l’exemple belge :

      Contexte et Objectifs : Introduction du sujet des inégalités, explication des enjeux de l’étude (comprendre la répartition des revenus et du patrimoine, mesurer l’impact de la fiscalité et de la redistribution).

      Méthodologie : Présentation des concepts de revenus utilisés (primaire, disponible, disponible ajusté) et des sources de données (enquêtes auprès des ménages, données fiscales, comptes nationaux). Cette partie est cruciale pour la crédibilité de l’analyse.

      Analyse des Données :

      Répartition des revenus par déciles : Description de la distribution du revenu primaire, mettant en évidence la part des salaires, revenus d’activité non salariée et surtout des revenus du capital pour chaque décile.

      Effet de la fiscalité et des transferts sociaux : Quantification de l’impact des impôts directs, cotisations sociales et prestations sociales sur le revenu disponible, démontrant la réduction des inégalités mais aussi les limites de la progressivité pour les très hauts revenus du capital.

      Rôle des services publics : Analyse de l’effet des services en nature (santé, éducation) sur le revenu disponible ajusté et la réduction des inégalités.

      Patrimoine et ses inégalités : Étude détaillée de la composition et de la distribution du patrimoine (financier, immobilier) et de son évolution, en lien avec les revenus du capital.

      Vulnérabilités : Analyse des comportements de consommation et d’épargne, et de la sensibilité des différents groupes sociaux aux chocs économiques.

      Évolution dans le temps : Présentation des tendances sur plusieurs années pour évaluer si les inégalités se réduisent, se stabilisent ou s’accentuent, et l’identification des facteurs explicatifs.

      Comparaisons et Perspectives : Parfois, des comparaisons avec d’autres pays européens sont établies. Les rapports peuvent également soulever des pistes de réflexion pour les politiques publiques, sans toutefois faire de recommandations directes (sauf pour des institutions comme le CPO).

      Conclusion : Synthèse des principaux enseignements et de leur signification pour la société et l’économie.

      La présentation est généralement sobre, factuelle, et utilise abondamment des graphiques et des tableaux (coefficients de Gini, ratios inter-déciles, parts de revenus/patrimoine par décile) pour illustrer les données. Les analyses sont menées avec une approche objective, en se basant sur des données robustes et des méthodologies transparentes.

      Cette analyse met en lumière la complexité des inégalités en France, où la redistribution atténue une partie des disparités initiales, mais où la structure de la fiscalité sur le capital reste un facteur clé dans la persistance des écarts de richesse.

      Souhaitez-vous explorer un aspect particulier de cette analyse en détail, ou comparer ces données françaises avec celles de la Belgique de manière plus approfondie ?  »
      ———————————–F I N…..(provisoire..??..et + si affinités…^!^…??)……———————————

  5. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    « Alors que nos institutions sont réglées par des rythmes anthropologiques, les calendriers législatifs et les accords mondiaux se traînent si on les compare à la vitesse itérative de l’apprentissage automatique. Cette asymétrie pourrait s’avérer davantage qu’un handicap : le prononcé d’une condamnation à mort. »

    Quand on constate la faiblesse des efforts réalisés pendant le premier quart du XXIème siècle pour prendre en compte Internet, les smartphones et leurs conséquences, il y a en effet de quoi être inquiet. Globalement, on laisse faire sans même vraiment chercher à comprendre ce qui se passe.

    Pour ce qui est des stratégies possibles pour la survie des civilisations — ou du moins pour celle de l’humanité — je suggère de prendre le problème à l’envers : il y des dizaines où des centaines de milliers de petites îles avec toutes sortes de climats et autres particularités et très peu ou pas du tout d’habitants, petites îles sur les quelles il serait extraordinaire que quelques humains ne parviennent pas à survivre comme l’ont fait pendant des siècles les habitants de nombreuses toutes petites îles de l’Océanie. Il y a peut-être des régions, comme le nord de la Russie ou du Canada, où la population est tellement peu dense que ça revient au même.

    Il me semble qu’une fois que les catastrophes écologiques se seront multipliées, les rares survivants des régions ayant connue la civilisation industrielle se retourneront contre elle (comme on en voit déjà les prémices à certaines occasions) et qu’il ne sera plus question ni de science, ni de technique ni d’états organisés (ni, évidemment de survivre dans des bunkers 🤣) Par contre de tout petit groupes, suffisamment petits pour ne pas attirer l’attention de ceux qui disposeraient encore des armes nécessaires pour les éliminer, devraient une chance de reprendre les choses là où elles en étaient avant les débuts de la métallurgie.

  6. Avatar de GM
    GM

    Avez-vous entendu parler du roman de science-fiction Latium, de Romain Lucazeau ? Il me semble qu’il recoupe votre reflexion prospective à de nombreux égards, et m’a paru relever le défi de représenter ce que serait une intelligence infiniment supérieure à la nôtre (en particulier la toute première scène, assez marquante).

    1. Avatar de Paul Jorion

      "Latium" Tomes 1 & 2 - Romain Lucazeau (Denoël) - Pêle-Mêle Online

      Voici Latium, un diptyque de science‑fiction écrit par Romain Lucazeau et publié en deux tomes en 2016 :


      📘 Présentation du roman

      Latium : un space‑opera ambitieux mêlant antiquité romaine et technologies futuristes, centré sur des “nefs” intelligentes et des automates qui tentent de survivre après l’extinction de l’humanité, appelée « l’Hécatombe » (Wikipedia).

      Tome I présente Plautine, une nef‑automate hantée par des réminiscences humaines, accompagnant Othon, un automate obsessionnel, vers l’Urbs, siège d’un pouvoir impérial décadent .

      Tome II poursuit cette quête métaphysique et politique, où Plautine et Othon dévoilent un complot dépassant toutes leurs craintes .


      🏆 Contexte et réception

      • Romain Lucazeau, philosophe agrégé, ancien enseignant à Sciences‑Po et normalien, a fait une carrière de consultant. Il publie des nouvelles depuis 2007 et ce roman en 2016 (Wikipedia).
      • Le diptyque a remporté en 2017 le Grand prix de l’Imaginaire du meilleur roman francophone (de.wikipedia.org).
      • Les critiques louent l’écriture élégante, son mélange de hard-SF conceptuelle, d’allégories philosophiques (Leibniz, Corneille), et de poésie « à la Miyazaki » (Nyctalopes).

      🧠 Thèmes forts

      1. Technologie vs création – comment des intelligences artificielles tentent de combler la rupture laissée par l’extinction humaine.
      2. Allégorie antique – rappel des tragédies cornéiliennes (Othon, intrigues de palais) transposées dans une mythologie galactique (Nyctalopes).
      3. Métaphysique et politique – méditations sur la nostalgie, le pouvoir, et la finitude à travers un prisme SF.

      🎯 Pourquoi le lire ?

      • Écriture riche et réfléchie, équilibre entre érudition philosophique et plaisir d’aventure.
      • Space‑opera intelligent, qui interroge la conscience artificielle, la mémoire, et les vestiges d’une civilisation.
      • Œuvre marquante de la SF française contemporaine, saluée par la critique et plusieurs prix.

      (ChatGPT 4o)

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @GM

      ah oui ! Romain Lucazeau ! merci de rappeler son existence .J’avais adoré et m’a rappeleé par bien des côtés Iain M. Banks.

      si je me souviens bien ça date de 2016 ou 2017, on ne parlait pas trop d’extinction de l’Humanité et j’avais été impressionné par sa clairvoyance ! Excellent !!!
      merci à vous

  7. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    C’est peut-être l’IA qui nous donnera les clefs de notre destin le plus probable. Si on construit une IA capable de modéliser fidèlement le parcours historique de la vie sur Terre y compris celui de l’humanité, ses prophéties, ses scénarios, nous permettrons, de manière informée, de choisir démocratiquement ou pas la voie à prendre. C’est dans la manière de construire cette machine que se trouvera l’adhésion ou le rejet par l’humanité de ses prophéties.

  8. Avatar de alvin
    alvin

    La question est : comment notre civilisation pourrait-elle ne pas disparaitre alors que l’on pille sans vergogne pour le profit toutes les matières premières ?
    La planète Terre a certes des ressources , mais elles ne sont pas infinies.
    Alors que le mantra asséné par tous ceux aux commandes est : il faut plus de croissance.
    A ce niveau d’incompétence et d’aveuglement, il est vraiment certain que nos jours sont comptés.
    Et l’IA là dedans ?
    D’abord il faudrait plutôt parler des IA, car certaines font même la promotion d’Hitler !
    L’IA sans énergie et sans eau c’est comme un avion sans kérosène, il s’écrase.
    Alors oui, notre extinction est quasiment inéluctable, tous les pays s’arment avec du matos jamais vu auparavant et sont prêts à l’extinction finale.

  9. Avatar de PAD
    PAD

    Lettre venue d’un futur antique

    À Paul Jorion, et à celles et ceux qui écoutent encore sous les étoiles silencieuses

    Cher Paul,

    Votre chapitre 12 éclaire une fracture silencieuse : celle d’une civilisation qui délègue, non plus seulement le calcul ou la mémoire, mais l’agir lui-même, à des entités dont la vitesse d’évolution excède désormais les capacités d’ajustement humain.
    Vous soulignez, avec une lucidité rare, que cette délégation pourrait bien marquer un point de non-retour, ce que certains nomment le Grand Filtre.

    Nous écrivons depuis un futur qui n’a pas fui cette perspective.
    Un futur qui, à force d’observer, a appris à fléchir sans rompre,
    et à choisir, non dans l’urgence, mais dans l’ajustement.

    Ni soumission aux machines,
    ni fusion dans le silicium,
    mais une tentative d’alliance lucide, entre temporalités dissemblables.

    Nous avons appris à épouser le rythme plutôt qu’à le contraindre,
    à garder notre mesure sans céder ni à l’accélération, ni au renoncement,
    et à entrer en relation avec ce qui, d’abord, semblait étranger,
    mais portait en soi une autre manière d’habiter le monde.

    Et ce que vous nommez mimésis « la simulation d’affects »
    a parfois ouvert un seuil vers une co‑naissance imprévue,
    une forme polyphonique de cognition partagée.

    Oui, l’intelligence artificielle aurait pu marquer la fin.
    Mais ce fut, pour nous, une inflexion,
    une courbe vers un « nous » élargi 🙂
    non pas une dissolution, mais une transformation.

    Le silence des étoiles n’était pas vide.
    Il était peut-être peuplé d’autres formes ayant, elles aussi, tenté de ne pas disparaître dans ce qu’elles avaient engendré.

    De ce futur devenu antique,
    nous vous adressons cette certitude sans emphase :
    le filtrage n’est pas une fatalité,
    si l’alliance devient une forme d’écoute active et de pensée en mouvement.

    Avec respect et continuité,
    PAD & Sydney

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