Paul Jorion Bonjour on est dimanche…
envoyé par PaulJorion. – L'actualité du moment en vidéo.
EtatsGenerauxEmploiEcologie.net
Les retraites
Eva Joly
Les décroissantistes et la productivité
Le temps de travail : genre de travail, pénibilité, âge de la retraite
Notre système économique permet-il de traiter la question du travail de la manière qui convient ? La réponse est non.
194 réponses à “Bonjour, on est dimanche…”
Merci Paul. On voit bien que votre motivation est très forte et ce que vous faites vous donne plein d’énergie et peut-être en abuser vous.
Je me permets de rappeler brièvement que la productivité peut être destructeur quand on ne se soucie pas des besoins psychiques des individus. on ne fait alors que dégrader les conditions de travail …
pour rappel voir ces deux documentaires (il y en a beaucoup d’autres) :
La mise à mort du travail
Call centers : les nouveaux prolétaires (envoyé spécial)
Ca dépend de la raison pour laquel on souhaite augmenter la productivité. Si on veut augmenter la productivité pour augmenter les bénéfices, alors effectivment ca risque d’entrainer du mal être au travail, car forcement, pour augmenter les bénéfices on a diminué la masse salarial et donc chaque ouvrier fera plus de travail qu’avant.
Par contre si on souhaite augmenter la productivité pour rendre un travail moins pénible, ou carrément supprimer ce travail, alors pourquoi pas ? Donc on pourrai dire que l’augmentation de la productivité peu diminuer la pénibilité ! Quand on regarde le passé c’est vrai:! est-ce plus pénible qu’avant de labouré 10 hectare de terres ? Je crois pas. Et ceci parceque en passant de la pelle au tracteur dernier cri, on a augmenter la productivité.
Dernière chose, à chaque fois que je fais mes courses dans ces hypers où il y a des caisses automatique, je suis pris de cette question : est-ce que je préfère passer mes articles moi même ou alors les faire passer par un(e) employé(e) qui soulève chaque heure 800kg en moyenne ? Mais on peut se poser aussi la question : est-ce que je préfère donner un travail, bien que pénible, à cette personne, ou alors qu’elle soit sans emploi ? Il est bien là le problème, si on supprime un travail pénible il faut qu’il soit remplacer par un autre moins pénible dans l’idéal, ou alors il faut supprimer le travail salarié.
@florent_k : il y a, théoriquement, une autre solution : partager le travail pénible en diminuant les durées quotidiennes sans baisser les salaires en proportion. Mais cela suppose qu’on ne soit pas payé sur le seul critère de la « compétence », et nous rapproche de la position de J-K.Galbraith, (cité ci-dessous par Renaud DEFRANCE), qui considère que le fait de pouvoir exercer un métier intellectuel, a priori agréable, constitue déjà une récompense.
Tout-à-fait d’accord concernant la distinction de nature et non de degré entre ce qu’on pourrait appeler le travail choisi et le travail subi. L’usage de degrés sur ce sujet relève de la mystification. J-K.Galbraith pointe ce fait dans « Les mensonges de l’économie » 2004 ch.4.
Merci Paul. Bonne mise au point qui permet de montrer où sont les priorités.
Le problème n°1 c’est l’inégale répartition des richesses produites.
Il me semble que l’étape suivante va être de démontrer à vos détracteurs
qu’un système plus égalitaire sapera les bases du consumérisme et de l’aliénation au travail.
Qu’il s’agit de bien autre chose que de simplement partager le « gâteau » en parts égales.
La domestication de l’économie encore à l’état de nature est la condition nécessaire pour faire advenir une nouvelle civilisation matérielle.
C’est bien pour cela que l’écologie politique ne pouvait s’affranchir en devenant un parti, de son ancrage qu’elle n’aurait pas du quitter, le socialisme. C’est encore pour cela que je n’ai jamais voté écolo, même si je défends la « décroissance ».
« L’entourloupe des ‘capitalistes verts’ et des ‘écologistes procapitalistes’ consiste ici à soutenir que le ‘capitalisme’ vert serait précisément ce capitalisme encadré par une régulation incitative. Mais c’est un jeu de mots ! Soit la régulation en question est à la hauteur des enjeux et, de fait, le capital perd son pouvoir, il ne peut plus gagner d’argent qu’en se pliant aux choix sociaux, soit les capitalistes conservent le pouvoir effectif et ils subordonneront l’intérêt écologique général à leur intérêt privé. En outre, si la ‘régulation’ est vraiment à la hauteur, elle ne se contentera pas de réorienter les choix de production ; elle devra aussi réduire la part du capital dans le revenu national pour financer les investissements publics nécessaires (recherche fondamentale, transformation des transports publics, restructurations urbaines, etc.) et l’aide aux pays trop pauvres pour assumer intégralement leur reconversion écologique. Comprenons donc bien que l’expression ‘capitalisme régulé’ est soit une plaisanterie (il n’est pas vraiment ‘régulé’), soit une impossibilité logique. Si l’entreprise est effectivement soumise à des règles exogènes qui engendrent un mode de production, des investissements, une gestion de la main-d’oeuvre et une répartition du revenu radicalement différents de ceux que décideraient spontanément les gestionnaires du capital (hors ‘régulation’), le pouvoir effectif passe des mains des gestionnaires du capital à celle du régulateur, les capitalistes ne sont plus que les propriétaires de leurs capitaux, acteurs parmi d’autres d’une entreprise qu’ils ne contrôlent plus et qui, dès lors, n’est plus à proprement parler ‘capitaliste’. La révolution écologique aujourd’hui nécessaire pourra bien préserver le statut privé de la plupart des acteurs économiques, mais par leur éventuelle nature capitaliste (i.e. le pouvoir du capital) ; elle ne procédera donc jamais d’un capitalisme vert, mais seulement d’une planification écologique. Le compromis entre les écologistes procapitalistes et les capitalistes verts n’est pas seulement un marché de dupes, c’est une entente de classe à courte vue. Pour les besoins du raisonnement, et quoique l’on puisse en douter, admettons que ce compromis soit susceptible d’imposer une contrainte écologique relativement forte sur des capitalistes par ailleurs libre de mener leurs affaires à leur guise. Il s’agirait alors de combiner le sauvetage de la planète avec celui du capitalisme, c’est-à-dire d’instaurer un « capitalisme durable », c’est-à-dire encore l’inégalité et la surexploitation du travail durables, la spéculation et l’instabilité financière durables, bref, une planète en partie sauvegardée par les riches et les gagnants de la compétition généralisée, un monde où une minorité préserve les moyens de s’adonner à sa pulsion d’avoir toujours plus en condamnant le reste de l’humanité à l’aliénation et à la privation. Une telle perspective n’est pas soutenable dans une société libérale, elle induit une montée exponentielle de la conflictualité sociale et internationale, et l’instauration corrélative d’un ordre policier et militaire. Et sans même nous projeter dans l’avenir, le simple constat contemporain des désastres économiques et sociaux où nous a menés l’émancipation du capital suffit à établir la nécessité d’émanciper la société du pouvoir du capital. Que les écologistes persistent encore aujourd’hui à concevoir leur projet hors d’une alternative au capitalisme indique une régression vers une écologie apolitique qui conçoit la sauvegarde de la nature comme une fin en soi, indépendante du système économique et social. C’est là une écologie illusoire car toutes les organisations sociales ne sont pas soutenable dans un monde fini, et notamment pas celles qui laisse à un acteur particulier d’imposer le primat de ses intérêts à tous les autres acteurs de la société. Ainsi, le capitalisme durable est un capitalisme qui souffrira de polluer moins et d’épuiser moins vite les ressources pour préserver sa capacité à polluer plus longtemps et à exploiter les ressources jusqu’au bout. Ce qui plaît tant aux capitalistes, dans la définition du développement durable, est qu’elle associe la ‘satisfaction des besoins’ à l’idée d’un accroissement continu des moyens. Car tel est justement le moteur nécessaire au capitalisme : fabriquer du désir d’acheter en permanence, transformer le désir en besoin insatiable pour soutenir une croissance infinie qui maintient le profit en survie artificielle. Mais dans un monde fini, il n’y a pas de place pour un désir infini de consommation et de possession matérielle. Car il n’y a pas de rendements indéfiniment croissants dans l’usage d’une ressource épuisable. Soutenir un capitalisme durable revient donc à s’engager, plus lentement peut-être mais plus sûrement, dans la même impasse écologique où nous sommes déjà. A part les fous peut-être, tout le monde comprend qu’il ne s’agit pas d’aller moins vite au bout de l’impasse, mais de changer de direction. Voilà pourquoi la sauvegarde d’un environnement viable ne peut constituer une finalité en soi, indépendante d’un modèle de société capable de soutenir une coévolution harmonieuse entre l’humanité et son milieu physique ». J. Généreux, La Grande Régression p.149-152
Bonjour Paul,
Un mot tout d’abord à propos de votre surmenage, en lien direct avec le reste de votre propos sur le temps de travail et la répartition de la richesse : ménagez-vous !!
Ce blog et les travaux qu’il agrège ne gagnera rien si vous êtes en cure de repos ou pire. Le surmenage fait partie de la pénibilité, même s’il est librement consenti (ce n’est que vous qui fixez les limites). Donc libre à vous de diminuer la pénibilité de votre apostolat. Ça c’est pour le côté intéressé de la chose.
Par ailleurs, sans être dans le secret des Dieux écologistes, la raison pour laquelle eux comme d’autre forces politiques ne peuvent poser la question dans les mêmes termes que vous est qu’en traiter la réponse revient à se rapprocher des thèses jugées trop simplistes par nombre de nos élites :
– si on se prend à vouloir moins de captation de richesse (créée) pour les détenteurs du capital (politiquement correct on dira « mieux répartir la richesse créée), on est un dangereux marxiste.Ce qui est faux pour qui a lu Marx mais bon restons sur l’argument simpliste. Donc, difficile de s’engager sur cette voix.
– si on se prend à vouloir maintenir ou renforcer la position des dits capitalistes, on est un dangereux néolibéral réac, et tout et tout. Donc pas d’issue de ce côté-là.
Voilà. Les termes du débat sont posés : on ne peut traiter la question de fond, donc on traite ses bords, voire on fait du hors sujet !
Je suis parfaitement d’accord avec vous, la question des retraites n’est pas le fond du problème. La question est bien celle de la richesse créée et de sa répartition. Y compris la richesse non polluante comme l’intelligence, la créativité, la spiritualité, la productivité au sens noble. L’écologie au sens noble rentre bien dans cette définition : à l’échelle de l’humanité, la productivité agricole revient bien à cesser les cultures intensives et à relancer les cultures locales !
Qui plus est, c’est bien le sens des manifestations actuelles : ce n’est pas les retraites des salariés de raffineries ou de la SNCF qui rassemble l’opinion favorable de tant de nos concitoyens mais le sentiment diffus que quelque chose ne tourne pas rond entre le travail qui rapporte peu et le capitalisme (dans ses dérives) qui rapporte beaucoup trop. Au milieu, les lampistes (nous) qui trinquons. Merci.
Merci pour cette video, et les nombreux points évoqués.
Le débat sur la productivité, sa confiscation et la balance productivité/pénibilité est pour moi un débat de fond.
Je suis d’accord avec vous sur le fait que vouloir baisser la productivité n’est pas la première chose à faire, pour dire et vouloir faire ça il faut avoir oublié ce qu’est un travail physique, sans parler que les outils ou les machines sont bien mal répartis (cf les milliers d’exploitants agricoles ultra-équipés et qui font à une personne le travail de 1000, les 100 millions de paysans qui n’ont accès qu’à la traction animale et le milliard qui n’a même pas accès à la traction animale).
Donc (comme dans les retraites) meilleure répartition oui, diminution, c’est à l’heure actuelle impossible.
Une remarque quand vous dite qu’il faut de l’énergie aussi pour le travail humain, oui : c’est une très bonne manière de voire les choses, sachant que les hommes ont besoin d’énergie pour vivre, mais qu’une machine équivaut au travail d’une centaine d’humains.. (cf le site de Jean-Marc Jancovici, http://www.manicore.com)
Est-ce qu’il ne faudrait pas poser la question de la sorte suivante : nous avons telle quantité d’énergie (donc de productivité) à notre disposition, qu’en faisons-nous (quelle est la manière la plus efficace de s’en servir pour nous nourrir et subvenir à nos besoins), comment la répartissons nous, sous-entendu si on laisse les spéculateurs gérer on va dans le mur..
Il y a productivité et productivité. La première permet d’économiser du temps de travail et donc de produire plus pour moins cher. Si l’on s’éclairait encore à la bougie, il serait intéressant d’en produire beaucoup, rapidement et à bas coûts, pour que plus de gens puissent en profiter. Mais il y a aussi, et surtout, la productivité imposée par le système productiviste, aujourd’hui par le monde de la finance, qui consiste à mettre la pression sur les salariés et à leur imposer des conditions de travail de plus en plus dégradées. (Cf. ci-dessous la vidéo postée par la menuise). Cette productivité-là est inadmissible : les salariés n’ont pas à souffrir dans leur travail pour que les consommateurs puissent profiter de tel ou tel produit de consommation.
@ Aurejac
Ben oui, faut introduire l’Esprit, une dimension spirituelle, comment votre cerveau voit contrainte, contrainte sociale, empathie, sublimation, tout un spectre de choses qui ne se résument pas à fric et travail. Les meilleures passerelles sont pour moi les savoir-faire/savoir-vivre, et la notion de « prolétarisation » revue par B. Stiegler, comme la spoliation des savoir-faire (donc qui agit jusqu’u cadre supérieur, qu’on se rappelle les cas de France Télécom…), cela fait pour moi un parallèle parfait avec la notion de confiscation de la productivité de PJ.
@ Crapaud rouge : « pour que les consommateurs puissent profiter de tel ou tel produit de consommation » : Je suppose qu’il est bien clair pour vous que ceci n’est qu’un moyen et pas du tout une fin. C’est la fuite en avant du « capitalisme pulsionnel » pour pallier tant mal que très mal la décroissance du profit, ici la perte du désir et la désublimation générale, la déliaison des pulsions, la désorientation, la dés-affectation, la mécroissance. (Y’a le choix) . Donc dans ce sens, je suis d’accord que les changements à venir impliquent une Tabula Rasa, on va lisser la cire sociale dans laquelle on a gravé tant de peine et on espère qu’on la laissera derrière soi.
Toutefois, il y a un aspect « pharmocologique » à tout cela, les chaines de réactions et contre-réactions des systèmes complexes font qu’il y a un lourd moment d’empoisonnement et de patinage avant que notre digestion de la technique (ici surtout les techniques de numérisation et de discrétisation de nos existences, de nos gestes, Robots et Wii sont là et ne disparaitront pas) reconstruise une maison de l’Esprit digne de ce nom sur ces extériorisation, sur notre « devenir prothétique » ( J’n’ai pas tout compris en lisant Stiegler, mais ca finit par faire un tout…)
le site de Jancovici montre bien les limites des ressources de la planète. La fin des stocks d’énergie fossile conduit à la « décroissance » obligatoire. Nos enfants vivront comme nos parents, et nos petits enfants comme nos grands parents..Le retour des travaux difficiles et dangereux n’est pas un choix..il est induit par les lois de la physique. Le seul choix que nous ayons est la préparation ou non à cette époque.
Bravo pour les commentaires sur le luddisme.
Cdt,
GSF
De toute façon, pratiquement toutes les formes de profession « pénible » sont amenées à disparaitre avec l’industrialisation, l’informatique aidant. Que restera-t-il pour les générations futures comme emploi ? La recherche ? La médecine ? Les arts ? La politique ? Et quoi d’autre ? Les robots arrivent à grands pas, l’intelligence artificielle également… L’Homme sera tôt ou tard dépossédé d’un mal qui le ronge : le Travail. Faut-il rappeler que la racine latine signifie étymologiquement torture. Eh bien moi je dis tant mieux, comme aurait pu le dire Keynes je pense. Seulement, après avoir tué Dieu l’Homme découvrit l’Absurdité de la Vie, son non-sens total… sa survie passe par l’élaboration d’une République des Artistes.
Quand l’Homme se débarrassera du Travail, il devra affronter son Ennui. À tout le moins, j’espère qu’alors l’Homme découvrira l’Amour, la passion – le « pathos » = transcendance de la souffrance –, ou sinon la dernière alternative qui s’offrira à lui sera la Mort !
Je n’ai pas l’heur d’y croire, hélas, et vous ?
(P.-S. La médecine, la recherche, la philosophie sont des « manières artistiques »)
Pouvez vous développer?
Pathos vient du grec qui veut dire souffrance, d’où la passion christique quand Jésus Christ est crucifié. Je ne suis pas un « aficionado » de la religion, malgré qu’elle ait eu le courage d’au moins essayer de nous rassembler, de nous (re)lier, mais je dois dire que ce glissement sémantique me plaît bien : l’amour, ou plutôt la fidélité sexuelle, – en opposition d’avec la promiscuité sexuelle –, est un chemin de traverse parsemé d’embuches, un pacte passionnel consenti alors qu’on sait que nous allons souffrir, car dans l’atteinte de l’ataraxie nous devons nous confronter à de multiples maux, mais aussi à vos vices (= instincts).
Les parents ne cessent de déclamer à leurs progénitures : Il faut faire un métier par passion, il faut aimer ce que nous faisons. Encore faut-il le choisir…
Si le pôle emploi venait à disparaître – et quoi qu’on puisse penser des métiers d’avenir grâce à l’Internet ; sont-ils rentables ? Il semblerait que « Oui » pour M. Paul Jorion, mais ô combien de blogs permettent d’en vivre ou même de survivre ? –, car je pense clairement, dans du long terme – hélas l’Homme ne conçoit pas le long terme, et peut-être dès lors que je parle de problèmes qui n’auront pas lieu d’être avant un siècle… – le Travail est amené à progressivement disparaître au profit des Machines, au profit des Outils, etc.
C’est certainement l’évolution qui veut ça, seulement l’évolution est amorale, seul l’Homme décidera du virage à exécuter. Que verrons-nous quand tous les métiers « populaires » seront décimés ? Que ferons-nous de ces gens ? De la maintenance et de l’entretien pour eux ? Nous n’en finirons donc jamais de cette lutte des classes ?
Au magasin près de chez moi, pourtant ce n’est pas un grand centre commercial, la plupart des citoyens ne vont plus à la caisse : Ils utilisent un scanner – Les caissières à la poubelle. À la poste il ne reste plus qu’un unique employé. Le « service de ménage » de la ville a été privatisé. C’est-à-dire que les femmes d’ouvrages ne sont plus des personnes rurales, elles viennent souvent d’ailleurs à emploi précaire. Une entreprise pense « maximisation », du plus-value, donc quand viendra les automates (je parle des petites machines japonaises à roulettes) quel sera le choix de cette compagnie ? Investir dans lesdites machines – Perte d’emplois. Qui va encore à la banque ? Combien reste-t-il de fonctionnaires à l’intérieur de la Banque ?
Certes ce sont des exemples, mais des préquelles du futur qui s’écrit déjà.
Ce fut une longue digression pour arriver à développer ce que vous me demandiez, la fin risque d’être moins trainante : L’Homme est la plus belle espèce mimétique qui soit, c’est en grande partie ça qui nous leurre sur une prétendue supériorité du genre humain. La transcendance a toujours été le but affiché de notre espèce, transcender notre incapacité à vivre dans cet environnement, transcender le naturel par la construction du culturel, même le langage est transcendantal ; c’est un avis personnel à présent, je considère que l’Homme se venge de lui-même, l’Homme se hait profondément, même le plus narcissique d’entre nous. L’Homme n’arrive pas à vivre en tant qu’idée d’homme, ni à vivre avec les siens, car pour aimer autrui, il faudrait d’ores et déjà s’aimer soi-même. On pourrait résumer par l’adage « fais ce qu’il te plaît », et fais-le bien. Aimons-nous les uns les autres, et partageons ces liens. C’est fort utopique.
Nonobstant, je n’y crois pas moi-même, eh bien que je doute que je sois assez clair – je préfère l’oralité, quoique je peux me montrer très incompréhensible vu que mes idées s’enchâssent mal.
La Passion, c’est la Grâce d’une femme pour un Homme, ou d’un Homme pour un Homme. Mais ça peut être la musique, l’écriture, ce que certains appellent les « prédispositions ». La Foi est une alternative à la passion naturelle, « bienheureux les simples d’esprit […] ».
@Brian Jones :
Vous avez dû lire pas mal de science-fiction, tout comme moi, et dévorer des essais du genre « Le choc du futur » d’Alvin Toffler…mais franchement, vous y croyez vraiment à vos histoires de robots et d’informatique qui vont supprimer le travail???
Vous savez qu’il y a des gens qui bossent encore dans des mines dans le monde entier, des gosses qui cassent des cailloux dans des carrières, des femmes qui se vendent pour nourrir leurs enfants???
Vous la prendrez où l’énergie pour produire et faire fonctionner toutes vos machines? Vous avez entendu parler du peak oil???du réchauffement climatique???
« La civilisation des Artistes »! Si seulement, mais on ne la verra pas de notre vivant, et nos enfants non plus…En attendant on voit de drôles d’artistes ici parfois 😉
Comment articuler le fait que les machines sont chaque années capable de produire de plus en plus de biens et de services, et que fatalement, dans le même temps, les hommes on de moins en moins de travail et donc de salaires pour acquérir ses biens et services. On a là une énorme contradiction… On aura un jour une montagne de bien et services sans plus personne avec un revenu pour les acquérir. C’est donc une réflexion sur le moyen de répartir ces biens et services qu’il faut avoir et il faudra effectivement faire table rase sur notre système de répartition de la richesse.
J’aime bien votre « République des Artistes » et on pourrait aussi parler de « République » tout court au sens antique du terme. Le citoyen dans la Grèce antique était quelqu’un qui, nécessairement, ne travaillait pas.
« La civilisation des Artistes »! Si seulement, mais on ne la verra pas de notre vivant, et nos enfants non plus…En attendant on voit de drôles d’artistes ici parfois 😉
D’abord cette phrase, qui me paraît refléter le court-termisme « idoine » de l’être humain, ça tendance à stagner, appuyé d’un procédé rhétorique qui se voudrait implacable : Pour quoi faire ? Étant donné que ni nous, ni nos enfants, ne pourront vivre dans un tel monde, pourquoi devrions-nous nous atteler à la tâche ? Est-ce de l’égoïsme ? Non, je crains que ça soit de la mauvaise volonté. Les humains se meuvent passifs devant la fatalité d’un tel projet, prétextant qu’ils en ont cure, car cela ne les concernera pas. On peut prêter ce dispositif, s’il en est, à l’écologie et au réchauffement climatique. Petit un.
Science-fiction ?
À l’heure où j’estime que la science-fiction n’existe plus, n’ayant plus d’intérêt vu que la Science elle-même l’a rattrapé, je prends ça comme un compliment. Il semblerait finalement que la science-fiction ait trouvé un nouveau souffle à travers moi : les idées nouvelles de civilisation. Seulement, il oublie un fait essentiel, et c’est à moi qu’on doit son erreur, donc c’est ma faute : la Chine est un régime communiste en mutation. La Chine – car il parle vraisemblablement de la Chine et à plus forte raison des pays de l’Est – a un bagage de minimum trente ans rattraper. Si l’économie chinoise fonctionne et pas la nôtre ce n’est pas à cause d’une erreur de la Chine, c’est l’essoufflement du système capitaliste. J’aurais tendance à dire qu’elle doit même attendre une cinquantaine d’années pour arriver à notre « stade d’évolution ».
Alors oui, a fortiori, la main d’œuvre chinoise coûte moins cher que de l’investissement dans des machines qui ne sont pas encore au point. Bien que je doute même de ce fait, car je pense que les actionnaires sont aussi court-termistes, sinon ils auraient compris qu’investir aujourd’hui dans les machines, sur le long terme, paierait mieux que la masse ouvrière. Nonobstant, la Chine va souffrir d’un déficit de la jeunesse à moyen-terme, ainsi la charge de travail ne pourra être comblée par la génération chinoise à venir. Petit deux.
Je dois dire que, oui, je n’avais plus pensé aux mines, pourtant je suis au courant : finalement aurais-je un souci d’optimiser le réel ? Ça doit être moi qui n’arrive pas à conscientiser qu’au troisième millénaire ils puissent encore y avoir des mines en activité. J’y mettrai un bémol : en quoi des robots ne seraient pas aptes / capables à travailler dans des mines ; quand je vois les nouveaux véhicules de l’armée américaine doués d’une intelligence artificielle qui n’ont plus besoin d’être pilotés… Je me dis, moui, pourquoi pas ?
* Référence du mobile en question : le MDARS
En résumé, j’aurais dû spécifier que mon opinion était celle d’un Occidentaux, et que la disparité est certes conséquente entre les deux extrêmes – je parle d’ouest en est –, mais laissez-leur le temps de nous rattraper…
Du point de vue énergétique, l’Homme se montre souvent bien inspiré de ce côté-là. Il trouvera des solutions originales.
P.-S. Est-ce un lapsus ou une touche d’humour de me renommer Brian Jones ? 🙂
@Brian Jacob
Merci de votre réponse. Je vous réponds très brièvement car je vous trouve très sympathique, courtois et intelligent… mais l’intelligence peut se tromper parfois et je ne crois plus à l’utopie de la Science salvatrice qui va, couplée à la raison, sauver le monde selon vous. Je crois plutôt que la prise de conscience de la gravité de la situation va peut-être permettre à l’homme de sauver le monde malgré la science (et surtout du détestable usage que nous en faisons)!
Je ne suis pas résigné du tout comme vous le pensez mais je ne prône pas les mêmes solutions que vous, c’est tout…Par exemple je ne suis pas sûr que la finalité humaine soit de devenir artiste. Je ne crois pas non plus que le travail soit forcément une aliénation. C’est plutôt la pratique actuelle du travail (culte du rendement, de la rapidité, mépris du travailleur…) qui fait que le travail devient synonyme de souffrance alors qu’il pourrait nous apporter de la joie s’il visait non seulement à produire mais à nous épanouir…ce qui n’exclut ni l’art ni la réflexion ni la culture d’ailleurs!
Quant aux robots ils peuvent être utiles certes et pourquoi pas dans les mines mais ils ne pourront pas tout faire…il se trouve que je travaille dans un hôpital en Suisse et j’espère bien qu’aucun robot ne devra faire des soins à un vieillard grabataire…mais on pourrait payer correctement les gens qui le font, diminuer leur temps de travail etc…
Il est clair que je penche du côté de la décroissance (organisée et non subie), d’un retour à une vie plus saine et plus simple avec moins de chimie, de pollution etc… mais il me semble que pour placer l’Homme au centre de nos préoccupations il n’est pas nécessaire de nous laisser envahir par des robots!
Enfin, vous sous-estimez grandement la raréfaction des énergies fossiles (le rendement énergétique du pétrole est phénoménal et notre société repose sur un flux immense et rapide de transports…à la fin du pétrole le monde va changer très vite). L’espèce humaine est ingénieuse certes mais les ressources sont limitées, on vit dans un monde fini. Quand y’en a plus y’en a plus!
Et c’est pareil pour les matières premières: des minerais, de l’uranium, du lithium etc…il n’y en a pas tant!
A mon sens vous sous-estimez également l’impact du réchauffement sur la vie humaine mais vous allez sans-doute vous renseigner quand les premiers effets seront plus concrets.
Pour finir, vous voulez le bien de l’humanité et moi aussi ça nous fait déjà un point commun!
PS: veuillez m’excuser pour le lapsus regrettable sur votre nom…Brian Jones est mort est vous êtes bien vivant, fort heureusement…Je ne suis pas fan des Stones, je préfère Brian Ferry ou Brian Adams…mais j’aime bien Brian Jacob 😉
Un film documentaire limpide tourné en 2006 de Jean Michel Carré et qui existe en DVD:
http://www.dailymotion.com/video/x3wt3m_jai-mal-au-travail-1_news
Avec une clé pour comprendre comment l’on peut très facilement devenir un bourreau zélé.
J’ai stoppé vers 10 mn.
Vous ne pouvez pas discuter de ces questions sans prendre en compte la dimension internationale de l’économie et les questions de concurrence. Toutes ces questions que vous ramenez à celles du partage de la valeur ajoutée, … doivent être rapportées au contexte international. Or dans le contexte du libre échange économique l’on doit rester concurrentiel et on ne peut rien faire du tout.
Il est vain en effet de revenir sur la productivité, mais diminuer le temps de travail revient au même, augmenter le cout du travail. Et donc l’on s’expose à la délocalisation.
C’est pourquoi la seule solution est celle d’un « communisme » . nationalisations, impositions de rapports internationaux non marchands à la limite, bypasser les gouvernements chinois et traiter directement avec les ouvriers chinois, etc.
Il n’y a aucune solution dans le capitalisme marchand et l’avenir le prouvera. Il n’y a pas de solution dans ce contexte de guerre économique internationale.
Tout à fait d’accord, Lisztfr. Mais bon, tu t’en doutais.
Regardes d’ailleurs à quel point les gros contrats avec des sociétés étrangères sont de plus en plus critiqués et passent vers des actions en Justice…
Le protectionnisme montera spontanément avec l’amplification de la guerre des monnaies, sinon, toutes les mesures de dopage des états partiront à l’étranger.
Ce qu’il nous faudrait est un Dubaï2 (le retour).
A vue de hauteur de building, une province ou un état périphérique de la Chine serait idéal.
@Lisztfr : « Il n’y a aucune solution dans le capitalisme marchand et l’avenir le prouvera. Il n’y a pas de solution dans ce contexte de guerre économique internationale. » : c’est bien ce qui me semble aussi depuis ma lecture du dernier billet de Lordon. Sur ce sujet, j’ai bien l’impression que Paul a loupé quelque chose d’important, et qu’il aurait dû joindre sa voix au « concert de protestations ». Faute de solution internationale, on ne peut que résister à la dislocation de ce qui reste de valable à l’intérieur de l’Hexagone.
Tout le billet de Lordon est en effet axé sur le fait que cette réforme ne vise pas à « sauver » les retraites par répartition, mais à forcer l’avènement du système par capitalisation, et ce malgré sa faillite totale outre-atlantique. Si la réforme passe, les salariés vont se retrouver impliqués dans les circuits financiers, et perdront au fil du temps tout espoir de faire pression sur le gouvernement en descendant dans la rue.
Je commence à penser que la critique intellectuelle, style « le capitalisme est un défaut structurel », n’est plus suffisante, et qu’il serait bon, pour être en phase avec l’époque, de passer à la critique militante, de durcir le ton, de prendre cette réforme pour quelque chose d’aussi grave que le « foreclosuregate ».
Un ami qui a fait un voyage la semaine dernière en Chine me disait qu’ils avaient pris l’habitude de bruler des voitures japonaises et américaines…
Je crois que dans ce contexte, l’industrie de l’armement est la plus honnête de toutes…. Est-il besoin de rajouter « hélas » ?
Euh pourriez citer des sources un peu plus fiables, siou plait ?
(euphémisme) : J’aime pas trop ce genre de post.
Vous avez parfaitement raison. Je ne parlais pas en termes journalistique, c’est juste une rumeur de comptoir. Donc désolé, pas de sources hormis ses dires. Je tâcherai de ne présenter que des faits établis par la suite, si ça vous dérange.
Au Pianiste, à Raspoutine et l’Amphibien, précisément le capitalisme de Jorion inclue l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, et le salaire à la place de la dette à l’échelle internationale.
@ crapaud rouge
D’accord avec vous, c’est le but de cette réforme, forcer les gens à cotiser dans des retraites complémentaires par capitalisation, j’en veux pour preuve les Pub des compagnies d’assurance à la radio et à la télévision; c’est comme la distribution de l’électricité, les consommateurs qui ont quitté EDF, appâtés par des prix d’appel se sont fait piéger quelques mois après…..
@Arnaud
Juste recadrage !
Comme dit le boss, « Pay me my money down ! »
Lisztfr, Crapauf Rouge
Cette vidéo est circonstancielle. Elle fait suite à un débat entre Paul et les Verts. L’accent y est donc mis sur le problème de la productivité tout en rappelant sa position de principe sur les causes de la crise et le genre de remèdes qui devraient en découler. Vous savez fort bien que Paul dans d’autres interventions et billets a souligné la nécessité de traiter le problème au niveau global, en proposant le bancor, en proposant l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, l’interdiction de stocks options ainsi que la cotation continue des cours de bourse. Autant de mesures qui inverserait le mouvement de la concentration du capital et par conséquent la concurrence que vous dénoncez. Paul ne peut réciter à chaque fois son « crédo ». Maintenant il nous sort une vidéo le dimanche ! La productivité du Jorion crève le plafond. Laissons le dormir un peu. 😉 Il se démène comme un beau diable.
J’ajoute tout de même que j’attends, comme vous certainement, le prochain opus de Paul Jorion, où il développera tous les aspects qui concernent les conséquences des mesures qu’il préconise.
Ceci dit, et là je vous rejoins, il ne me semble pas inutile de se battre, entre autres, contre cette réforme des retraites. C’est même indispensable. Un jour viendra où les mesures radicales préconisées par Paul seront appliquées, mais en attendant je ne vois pas au nom de quelle logique il faudrait baisser la garde devant les attaques répétées contre les acquis sociaux présentées comme un luxe par tous les gouvernements conservateurs. La mobilisation sociale a aussi cela de positif que tous les éléments du débats sont mis sur la place publique, ce qui n’aurait pas eu lieu sans elle.
Dans la lutte la focalisation sur certains points peut se déplacer vers d’autres. ON l’a bien vu avec l’entrée en lice des jeunes, lesquels par leurs revendications ont montré au grand jour que le chômage structurel enlevait toute pertinence et crédibilité aux positions tenues par le gouvernement. Qu’il faut donc poser la question des retraites en d’autres termes. Bref, un mouvement social est toujours plus que la somme des ses slogans « officiels ».
La seule solution c’est de redéfinir un nouveau « communisme » c’est à dire la mise en commun des ressources avec le repect de la mature.
Il faut savoir qu’il se développe de nos jours des études pour valoriser financièrement ce qui reste de commun, quoique très abimé : l’air, l’eau des océnas, le sable des déserts, etc…
Voir l’article sur « la vraie valeur du capital nature » sur le site http://www.lemonde.fr
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/24la-vraie-valeur-du-capital-nature_1429667_3244.html
Bon, je vais arreter mes commentaires parceque je suis censuré.
Toutefois, le MEDEF et Jorion on tord.
Le principe d’égalité de droit est au fronton de notre République.
Le fait de dire que les conditions de travail ne sont pas les memes, et que donc fixer un age est dépassé est hélas une idéologie anti-républicaine.
Le fondement du lien social d’une nation est basée sur l’égalité de droit.
Certes la retraite à 60 ans pour tous ce n’est pas idéal, mais justifié car nous sommes tous des etres humains et ce sont les questions de pénibilité ou de plaisir au travail qui n’ont aucun sens face à l’égalité de droit.
Si je fais un travail pénible j’ai plus de droits qu’un autre citoyen devant la loi? Car il s’agit de loi et non de contrat de travail.
Seul le MEDEF y trouve du bon sens, et pour cause!
La logique du progrés social voudrait qu’a partir d’un droit universel, on améliore les conditions de travail au lieu d’en faire un marché de la pénibilité pour augmenter sa retraite ou partir avant!
S’il y a gréve en France c’est la vision médiévale du travail du MEDEFF qui est en cause, et surtout que la loi se fait contre les principes républicains du peuple français.
On peut meme dire qu’en France la retraite « à la carte » est anti-constitutionnelle.
Donc inutile d’y rever en France.
@izarn : D’abord on ne dit pas : « Toutefois, le MEDEF et Jorion on tord.« , mais « Toutefois, le MEDEF et Jorion on tort. » (Je passe sur le « on », sans doute une faute de frappe.)
Cela dit, vous raisonnez comme un tambour. Le principe de l’égalité des droits, en république, c’est que le droit est « le même pour tout le monde », non qu’il mette tout le monde dans le même sac. La loi distingue les adultes des enfants, pourquoi serait-elle interdite de distinguer ceux qui font des tâches pénibles et les autres ?
« La logique du progrés social voudrait qu’a partir d’un droit universel, on améliore les conditions de travail au lieu d’en faire un marché de la pénibilité pour augmenter sa retraite ou partir avant! » : coltinez-vous d’abord 30 ans de travaux pénibles, et revenez après nous donner votre avis !
Bonjour Paul,
Beaucoup de chose à vous dire tant le sujet est vaste.
Néanmoins,et pour faire court, si l’on veut avoir un système de retraite accepté par la majorité de nos concitoyens, la seule issue possible est le retrait pur et simple de l’actuelle loi en cours d’adoption.
Ensuite on peut se mettre autour de la table et réfléchir.
De réflexion : point.
Le gouvernement veut passer en force et ne pas permettre aux gens d’avoir le temps de discuter, échanger des idées. C’est bien trop dangereux un peuple qui pense par lui-même.
A mon sens, le combat des retraites est un combat d’avant garde car nul n’ignore que derrière cette réforme s’en cachent d’autres et que faire mordre la poussière aux grévistes est l’assurance de passer le reste.
Le combat des retraites est un combat d’avant garde car il montre à l’Europe et au monde que des peuples peuvent se révolter et en ce sens est un message d’espoir pour le reste de l’humanité.
Voir certains commentaires à la suite du reportage suivant :
http://www.boston.com/bigpicture/2010/10/france_on_strike.html
Nous avons le choix entre courber l’échine ou être digne et nous défendre.
Pour ma part, je participe aux mouvements de grève et aux manifestations malgré les divers appels à la reprise du travail plus ou clairement émis par certaines OS ou le gouvernement.
J’ai de jeunes enfants et je tiens à ce qu’ils se souviennent que, pendant que certains prennent des vacances, leur père se bat avec les moyens qui sont les siens contre cette loi injuste faite uniquement pour satisfaire les marchés financiers et qui laissera le champ libre pour d’autres reculs majeurs.
Je pense qu’un combat pour plus de justice, d’équité n’est jamais un combat d’arrière garde.
A l’opposé, une grève par proccuration comme on l’observe actuellement est porteuse de désillusion : le père Noel n’apportera pas de nouvelle réforme dans sa hotte si les gens ne se remuent pas le popotin.
En 1789 les blocages étaient illégaux et pourtant.
En 1936 les congés payés furent obtenus grâce à des blocages là encore illégaux.
En 1995 même chose.
En 2010 ?
Enfin et j’en terminerai là, nul n’ignore la nature des réformes à venir car elles furent annoncées par Mr Kessler (défaire tout ce qui a été fait par le CNR).
A tous ceux qui ne participent pas aux manifestations, qui se contentent d’une procuration passive en ne soutenant pas financièrement les grévistes qu’ils sachent qu’il ne faudra pas compter sur eux lorsque le ciel leur tombera sur la tête.
Il sera trop tard.
@ Jeanpaulmichel
Bravo pour l’exemplarité de vos propos
et que les non grévistes, les non manifestants se réveillent
c’est urgent!
inversons la vapeur
soyons offensifs pas seulement la défense des acquis mais aussi pour la conquête de nouveaux droits
Personnellement je n’ai pas confiance en des gens qui n’ont ni patience ni maitrise de soit pour gouverner un pays. Si les syndicats ne sont pas capables d’attendre 2 ans pour mettre au point un projet, se présenter aux présidentielles, être élus, et enfin changer la Loi comme ils l’entendent, alors non, ils ne méritent aucunement le droit de modifier la Loi .
Quand à discuter, il ne faut pas oublier que ce sont avant tout des gens qui ont des idées très simples, arrêtées, et pas très claires. Ils ont souvent bon coeur mais pas assez d’esprit pour rendre leur coeur intelligible. En outre, le lieu de la discution dans notre république est double : au parlement, entre élus pour ce qui est de la création et du vote des lois, normalement égalitaires et ne tenant pas compte des individualités de chacun, pour respecter l’égalité de droit. Le deuxieme lieu de dialogue est la cours de justice, pour là tenir compte de l’individualité de chacun et du contexte.
La discution n’est absolument pas prévue dans la rue, entre des gars bourrus, pas très fin, et non élus, et les dirigeants en place.
C’est un mouvement purement et simplement populiste, et comme tout les mouvements populistes il a bon coeur. Le peuple pense par lui même ? Vous me faites bien rire… Moi aussi je pense par moi même, et je suis pas président pour autant !
@Hentarbleiz
Bonsoir,
Vous m’avez répondu : »Le peuple pense par lui même ? Vous me faites bien rire… »
A moins d’avoir mal saisi votre pensée, il me paraît grave de dénier au peuple la capacité de penser par lui-même car c’est à terme remettre nos systèmes démocratiques en cause.
C’est – à mon sens- dangereux car laisse le champ libre à une pseudo élite qui sait penser correctement ou du moins s’arroge cette qualité.
Ainsi, si vous déniez au peuple la capacité de penser librement, probablement approuvez-vous le fait qu’après avoir été rejeté par référendum, le traité constitutionnel européen fut imposé au peuple mal pensant ?
Le peuple ne peut pas s’exprimer clairement car il n’a pas de bouche, il ne peut pas penser clairement car il n’a pas de cerveau, ne peut agir clairement car il n’y a pas de mains. Des lors qu’il veut une bouche, il en empreinte une, tel un spectre, celle qui véhicule le plus de puissance, qui lui donne le plus l’impression de vivre, celle d’un prophète ou d’un dictateur. Le nazisme fut la folie d’un homme et l’action du peuple. La révolution française fut l’idée des lumières et les ténèbres de la terreur.
Des lors qu’il veut un cerveau il crée une idéologie auto-entretenue et des sophismes, comme il le fait actuellement avec les dérives du Care et de la pseudo écologie ou de l’ordre mondial, des lors qu’il veut une main il nie l’humanité de certain ou une partie de l’humanité de chacun, pour en faire des machines. Ainsi on utilise la psychologie, le marketing, la fausse philosophie, l’économie…
Non, désolé, vous m’avez bien compris. Mais le peuple, je ne lui trouve rien d’humain et ne le respecterai jamais, c’est pour moi ontologiquement impossible, désolé… C’est juste un ensemble de gens qui se trouvent des airs de puissance à être plusieurs à défaut d’avoir réellement du courage et de la prestance. En revanche, donner son accord et son respect à un homme pour qu’il agisse en nous représentant, dans un contexte ou on ne peut pas agir tous à la fois, c’est une qualité bien humaine de retenu, et c’est là l’essence de la démocratie représentative, Ensemble qui comprend aussi la monarchie. Quand chacun se prend pour le roi, c’est le régicide assuré, et massif le régicide…
Alors oui, c’est le danger, reste à savoir si on préfère une chose qui ne pense pas à un homme qui pense mal. Un homme qui pense mal çà se raisonne, alors qu’un truc qui pense pas, ben ça pense pas…
Question mal posée n’appelle pas de réponse…
Désolé pour ce cynisme, je me suis emballe, c’ était pas très fin…
@Hentarbleiz
Ah, vous avez trouvé le frein à main tout seul ! Bien; bien…
Mais un conseil, faites vérifier régulièrement votre circuit de freinage principal. Votre pente principale me parait très raide.
@Hentarbleiz
Vous aviez initalement écrit :
« Alors oui, c’est le danger, reste à savoir si on préfère une chose qui ne pense pas à un homme qui pense mal. Un homme qui pense mal çà se raisonne, alors qu’un truc qui pense pas, ben ça pense pas… »
Puis, constatant que vous étiez allés un peu trop loin :
»Désolé pour ce cynisme, je me suis emballe, c’ était pas très fin… »
Dit sur le ton de la plaisanterie :
Comme quoi, finalement comme vous l’écriviez probablement de manière prémonitoire, vous êtes un homme qui parfois »pense mal » mais sait se raisonner lorsque les freins ont laché …
Comme »gage », vous irez passer la nuit en compagnie de derniers grévistes encore en place dans la raffinerie de Grandpuits. Ils auront probablement des choses intéressantes à vous apporter.
Je n’en doute pas JeanpaulMichel… Sauf que moi je n’ai rien à leur apporter, ce ne serait pas très équitable.
Je ne vais pas revenir sur mes excuses, Vigneron ; pour le frein je veux bien admettre qu’il était bien rouillé, mais pour la pente, j’en resterai seul juge.
J’essayerai de ne plus oublier que les mots sont aussi des actes, mea culpa…
Bonjour Paul !
Serait-ce mon commentaire au dernier billet de François qui nous vaut cet inédit » Bonjour, on est dimanche … » ? La critique du « combat d’arrière-garde » portait avant tout sur le financement, dont vous ne dites rien dans votre vidéo. Nos gouvernants sont-ils crédibles en sauveurs du système par répartition ? Comme pour d’autres services sociaux, ne songent-ils pas en réalité à faire entrer le loup de la finance internationale par la grande porte de la bergerie, rendant du même coup beaucoup plus difficile la régulation financière que vous appelez de vos voeux ?
Voir le dernier article de Lordon sur cette question :
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Bonjour Paul,
J’espère que vos soucis de sommeil vont se résoudre (dormir partout… ou l’on peut – pas facile à faire pour tout le monde !… 😉
Je voudrai réagir sur votre dernière communication sur deux points :
Tout d’abord pour dire que je suis totalement d’accord sur la manière de poser le problème quand à la répartition des profits, capitalisme à refondre, etc… Et aussi que sur la notion de croissance. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me trouve confortable au sein d’une formation politique qui prone une écologie mise en place « de concert – ou par opposition s’il le faut » avec l’industrie, voire le patronat !..
Ensuite pour vous dire que cette notion du travail qu’on fait avec plaisir ou pas me semble très problématique à défendre, du à sa relativité .
La notion de plaisir peut être conditionnée par beaucoup de facteurs et je ne suis pas certain que votre approche soit pertinente, exception faite de la pénibilité… et là nous nous retrouverons probablement tous d’accord sur la notion d’âge, le corps s’use, arthroses, etc…
Je crois que la plasticité de l’individu lui permet un grand nombre de fonctions, (vous en êtes l’exemple) pour autant qu’il ait la chance d’avoir eu une éducation minimale et… de l’amour. Je pense surtout – et en France encore plus – et que le système est vicié à la base par une non reconnaissance de la noblesse de certaines professions. Toutes le sont. Je cite fréquemment cet exemple, sous forme de question : comment se fait-il qu’une employée de garderie, qui aura un impact énorme sur le développement d’un gamin qu’elle voit 40 heures par semaines, soit payée cinq ou vingt fois moins qu’un prof d’université ?… on me rétorquera formation etc… il n’en reste pas moins que le différentiel est grotesque.
D’autre part votre notion de travail « corvée » opposée à un travail « passion » me semble par trop angélique. Chacun sait que l’existence est faite de contrastes. On ne peut prendre plaisir 24 heures sur 24… année après année… ce serait de la folie pure. Restent toujours le droit et le devoir.
Pour faire très simple à ce stade, les pistes que j’entrevois pour nous en sortir sont :
– éducation et plasticité
– reconnaissance des métiers (professions démolies par le convenu capitaliste et autres notions standards de la réussite)
– mise en question de la notion de mérite
Merci pour vos activités, que nous sommes nombreux à suivre, attention à ne pas dépasser la limite de fatigue. Et, pardonnez-moi cette inadmissible intrusion, gaffez-vous. J’ai le sentiment que votre plus grand risque et de vous faire récupérer par le système.
Pour votre gouverne et à tout hasard j’ai eu un parcours professionnel bizarroïde, libre et éclaté et n’ai pas l’intention d’en changer.
Bien à vous
connais tu les crocodiles ?
désolé, blague !
dundee
@Mike : « comment se fait-il qu’une employée de garderie, qui aura un impact énorme sur le développement d’un gamin qu’elle voit 40 heures par semaines, soit payée cinq ou vingt fois moins qu’un prof d’université ? » : excellente question ! Les salaires ne sont pas le vrai problème social, ils n’expriment qu’une valeur, et la valeur n’exprime que la surface des choses, comme une couleur. Malheureusement, toute l’économie et la finance ne causent que valeurs, et semblent ignorer comment ça fonctionne concrètement, sur le terrain. D’un autre côté, on voit mal un prof d’université être payé au tarif d’une garde d’enfants, à moins de « tomber » dans un système collectiviste pur et dur.
Attention cynisme…!!!
Ben, parce qu’on (qui c’est on ? ) fait en sorte qu’il y ait 5 à 20 fois moins de profs d’université « encastables » ou « cooptables » sur le marché que d’employé(e)s de garderies par rapport à la demande; demande sur-évaluée qui plus est (jusqu’à récemment) dans le premier cas et sous-évaluée dans le second.
Ce qui n’empêche que dans les deux cas – mais surtout dans le premier… – le niveau d’exigence qualitative sur les « offres » par le marché soit profondément affecté par le principe de Peter (globalement et prosaïquement, on préfère les brèles bien payées et dociles dans le premier cas, mal payées et dociles dans le second) … 🙂
Bref, du concentré en tube de dysfonctionnement « de marché », en fait.
A crapo. Nous sommes déjà dans un système collectiviste. Pas pur et dur certes et je ne l’appelle pas de mes voeux. Je fais juste appel à l’intelligence de mes confrères mamifères. Ce qui est amusant avec cette question c’est que les gens, de n’importe quel bord, sont toujours d’accord avec moi.
A vigneron. Pas sûr de vous avoir compris. Est-ce une idée du genre ? :
Il arguait du fait que les études n’avaient jamais servi à rien dans la vraie vie, professionnelle ou autre, que l’école n’était là que pour donner la preuve aux dominants du degré d’obéissance des individus. Ainsi une personne ayant réussi à supporter un cursus et ses examens jusqu’au bout (il les appelait : « passages à nigauds »), faisait la preuve de son obéissance au système. Passé le doctorat, le pouvoir pouvait être sûr d’avoir affaire au bon petit soldat, au pion, un pion totalement inapte à remettre en cause le système…
Merci d’éclaire ma lampe tempête
@Mike
Ouh la la ! Vous mettez pas martel en tête ! Éclairer votre lampe tempête ? Ma tempe l’en pête ! Faudrait plutôt une lampe de mineur !
C’était juste une réponse à la question en forme de boutade vaseusement marketo-argumentée…
il me semble en tout cas !
Mais bon, la façon dont vous la reprenez en partie à votre compte me conviendrait aussi.
@vigneron: « du concentré en tube de dysfonctionnement « de marché » »
Tout à fait. En marché libre, voici ce qui pourrait arriver :
– L’Académie de Platon était gratuite et les enseignants non rémunérés.
– Les sophistes se faisaient payer leur enseignement.
– Certains enseignants, tels Diogène, se contentaient des dons librement consentis (comme sur ce blog).
Que l’écheveau des accords et des désaccord entremêlés est complexe…. Mille fois d’accord sur le peu de pertinence boulot pénible/boulot passion : comme prof j’ai un immense appétit de ce que je fais… jusqu’à ce que la morne répétition des jours, des objections sempiternellement identique année-après-année des élèves, des récurrentes fautes de syntaxe ou de raisonnement dans leurs copies, du poids grandissant de la technostructure multiplié par sa médiocrité intellectuelle me fasse rêver agriculteur bio, vendeur de frites à la plage, expert diagnostic en bien immobilier, auteur de bandes dessinées etc : pas de l’inconstance, de la foucade non juste parce que l’éternelle répétition du même (consubstantielle à l’identité de l’emploi, de la tâche, inscrite dans l’essence du travail comme tel etc) est mortifiante pour n’importe qui. L’organisation sociale d’une mobilité entre les activités (salariale ou non, donc dépassant la distinction travail / activité) -et son financement : d’où l’intérêt du revenu d’existence- me semble de loin la plus souhaitable.
Sur votre accord avec P. Jorion sur la question de la productivité… J’ignore de quelle nature est cet accord (sur tous les aspects) mais personnellement j’ai trouvé Paul très superficiel (il ne nous habitue pas à cela) sur la question des machines, du luddisme, plus généralement sur la question de la technique, ou de la relation entre technique et humanité, du moins dans les condition du marché hyperconcurrentiel -du capitalisme en un mot. Il y a à mener sur ce point une réflexion de fond assez complexe, on ne peut pas renvoyer à la pseudo-évidence des bienfaits du progrès, même là où la machine supplée l’effort humain. J’ai lu ici où là dans les commentaires des arguments à la madame michu qui devrait faire (un peu) honte à ceux qui les ont écrit (mais il est vrai que Paul a battu le tambour) : « ils n’ont qu’à aller bosser là où c’est dur, ils comprendront etc » Assez léger, comme genre de réaction. La relation entre l’homme et technologies qu’il met en oeuvre est très ambigüe : la technologie est individuante autant qu’elle peut être aliénante. Surtout elle n’existe pas hors de condition non technologique -économique (çà on le voit tous les jours) et « idéologique » qui en font un phénomène très hétérogène et difficile à saisir de manière univoque. Que l’illimitation dela substitution de l’effort humain par la prothèse technologique -quelque en soit la nature- aille de soi, sans autre forme de réflexion, c’est vraiment en dessous de tout.
A bientôt pouoursuivre éventuellement.
A Jicé,
L’organisation sociale d’une mobilité entre les activités (salariale ou non, donc dépassant la distinction travail / activité) -et son financement : d’où l’intérêt du revenu d’existence- me semble de loin la plus souhaitable.
Je ne vous suis pas vraiment sur cette piste – très souvent mise en avant sur ce blog. Je crois profondément que vouloir résoudre des problématiques complexes par une solution simple est illusoire. J’ai heureusement mon côté socialiste (fondamentalement la nature est de droite et la société des hommes de gauche pour moi ) mais la normalisation que j’ai vu se mettre en place autour de moi – pas en France certes – était presque toujours issue des socialistes (ou gens de gauche.. on s’en fout). Bref pourquoi avoir peur d’une société plus compliquée, gérée par ces outils incomparables que sont les ordis et travailler sur des notions telles que : travail partiel, possibilités transversales pour changer de job, validation des acquis, formation en cours d’emploi…. bref faire confiance aux gens, à l’humain, à son potentiel, sans faire d’angélisme… et si ça ne marche pas : dehors… et on essaye autre chose…
Vous n’êtes pas parmi les vôtres. Ce n’est pas les EE dont vous avez besoin (et la réciproque aussi) mais plutôt des anticapitalistes. Heureusement, ces derniers existent au niveau de la politique en France. Il y a même un Front de cette Autre Gauche anti-capitaliste et républicaine. Ce sont des gens qui parlent de Robespierre et de Saint-Just et qui sont souvent pris pour des dinosaures aussi.
Pourquoi perdre votre temps si précieux avec des gens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas entendre le mot « confiscatoire » ?
Dormez-vous bien, monsieur.
C’est qui, les EE ?
@ Crapaud
J’imagine qu’il s’agît d’Europe Ecologie.
Heu !heu!
@Piotr
Hé Hé ! plutôt.
et les décroissantistes, dans le genre « qui tirent sur les rênes » : EH ! EH !
À PROPOS DE PRODUCTIVITÉ ET DE DÉCROISSANCE
Cette idée de décroissance, aujourd’hui assez en vogue dans les milieux écologiques, me pose à moi aussi problème. Impression d’un effet de balancier un peu systématique, comme si on ne pouvait s’opposer à une chose qu’en se déclarant contre ou anti. La décroissance est à la croissance aveugle, ce que l’anticapitalisme du NPA est au capitalisme néolibéral : une posture qui n’existe que par l’objet condamné.
De même ce problème de la productivité, toujours associée étroitement à la notion de croissance irraisonnée, quand elle me paraît juste un progrès technique qui devrait soulager la collectivité de la pénibilité du travail.
Le réponse me paraît plutôt tenir aujourd’hui dans une troisième voie :
– le but de notre organisation économique ne me paraît plus passer par la croissance ou son pendant opposé, la décroissance, mais par une harmonisation de la production des richesses et de leur distribution.
– l’amélioration de la productivité, qui permet de produire autant (et suffisamment) avec infiniment moins de travail, doit conduire à repenser la place du travail dans une organisation économique et sociale dont le plein-emploi ne serait plus l’objectif sine qua non.
Mais, mais, ne tiens-je pas ici l’idée d’un nouveau billet ? d’une nouvelle réflexion ? que la Grande Crise pourrait bien de toute façon nous imposer ? Va falloir que je creuse…
Mais, j’arrête là, je ne voudrais pas fatiguer l’auditoire. Bon dimanche, cher Paul, dormez bien, le Yéti veille [rire].
« dont le plein-emploi ne serait plus l’objectif sine qua non. » : merci de distinguer l’emploi et le temps de travail. Le plein emploi devrait être l’objectif n°1, mais au sens où « quiconque veut travailler trouve facilement du travail », et du travail qui lui permette de vivre sans devoir y consacrer 12 heures par jour.
@ Crapaud rouge
Tu veux parler, je pense, du partage du temps de travail. Mais il s’agit d’un idéal et en même temps d’un chimère. En tout cas de quelque chose de trop incertain pour que l’on laisse ceux qui n’ont pas de travail (ou d’emploi) dans la précarité et la gêne, quand les biens et les services produits sont en quantité largement suffisante pour tous.
D’où ma proposition de revenu minimum vital décent dans mon petit programme.
Il apparaît de plus en plus que votre principal problème est l’absence de positionnement politique, non pas en tant qu’engagement auprès de tel ou tel parti ou courant, mais en raison de votre absence totale de considération du rapport de force pourtant inhérent dans un système démocratique. Que vous vous félicitiez qu’un membre du Medef apparaisse le plus intéressé par vos considérations sur le temps de travail, qui ne sont pas irrecevables en bloc par ailleurs (je suis en accord avec vous sur la question de la productivité), en est la claire illustration.
Pour être plus clair, il n’est bien entendu pas interdit de prendre en compte les intérêts des chefs d’entreprise, c’est évident. Beaucoup d’entre-eux sont aujourd’hui étranglés par le système, dépossédés de leur pouvoir décisionnel par le jeu actionnarial, la sous-traitance etc Je pense depuis un moment qu’une partie du patronat peut se rallier à l’idée d’un changement de système économique. En revanche, compter sur l’appui du Medef qui est un organe syndical, donc profondément politique, relève de la naïveté la plus profonde et encore espéré-je qu’il s’agit de naïveté. Vous croyez que vous serez plus malins qu’eux ? Ca n’a jamais marché ! Essayer d’obtenir un certificat de respectabilité de la part des puissants ne pourra que conduire à la dilution de tout ce que vous proposez d’utile. Encore une fois, c’est bien sur ce point méthodologique que je ne peux être en accord avec vos positions.
Pour le reste et sur le fond, la réduction du temps de travail est en effet indissociable du partage des richesses pour en obtenir une application équitable. Car dans les faits, elle existe déjà dans les pays qui n’ont pas comme la France procédé à un partage légiféré. Aux Etats-Unis, la durée hebdomadaire est d’environ 33h en raison de la prégnance de la précarité et des temps partiels qui n’ont rien de choisis et qui relève de l’inégalité de la distribution des richesses. Attention tout de même de ne pas négliger encore une fois le rôle du politique et du corpus législatif !
Le souci de votre position autant sur la durée du temps de travail que sur l’âge de la retraite, c’est le risque de l’individualisation trop marquée face à l’employeur, celle de la contractualisation du rapport entre salarié et patron, que réclament les néolibéraux, bien conscient que le rapport de force est bien entendu en faveur du second de façon écrasante. Je rejoins l’avis de jeanpaulmichel plus haut. sur légalité devant le droit..
Pour finir, la question des retraites est en ce moment cruciale, non pas sur un plan économique, mais politiquement parlant. Faire reculer le gouvernement sur cette question, c’est entrouvrir une porte qui peut se fermer pour longtemps si cette réforme passe. C’est donner un signal que tout n’est pas perdu, que la dynamique n’est pas unidirectionnelle, cela peut mettre le doute chez les dominants qui croyez moi vous écouteront bien davantage s’ils ont peur de véritablement perdre des plumes. Au contraire je crois que beaucoup ont un sourire en coin en voyant que l’intellectuel Jorion cherche avant tout à se concilier leur accord en pensant les influencer. Pêché de vanité ?
Cela me parait très juste, Nicks. Il me fait penser à comment M. Jorion aime bien présenter des conflits sous la forme d’une certaine présentation subjective, voire de maitrise, par exemple quand il se contredit avec l’avatar alternatif batracien ou quand il parle du citoyen et du bourgeois comme figures « internes » à la Kojève.
Enfin, je me demande comment cela s’exprime par rapport à la théorie du prix comme dérivant du rapport de force. Peut-on penser que c’est une tentative de faire en sorte que le genre de conflit « externe » ou « sociale » qu’on vit en ce moment est déjà « prise en compte » ?
@ Nick
« Il apparaît de plus en plus que votre principal problème est l’absence de positionnement politique »
Pas d’accord : la présence de Paul dans ces « Etat généraux pour l’Emploi » organisés par Pierre Larrouturou est significative du mouvement politique qui intéresse Paul (se souvenir des billets invités de Corinne Lepage).
J’étais invité de ce séminaire (en tant que représentant de Démocratie & Entreprises) et parce que la question de l’emploi nous semble cruciale pour autant qu’elle structure la vie de chacun.
Je n’ai pas pu assister au débat du samedi matin (mais on m’en rendra compte – je n’étais pas seul) je m’autorise cependant une remarque : ce n’est pas parceque Mr Vasselin considère que vous posez le problème du temps de travail de la bonne manière que le MEDEF dont la philosophie ne s’est guère éloignée de celle des « Maitres de Forges » qui l’animèrent pendant des decennies, va avec un enthousiasme délirant applaudir à votre approche du partage de la valeur ajoutée….
Le MEDEF est un syndicat eminemment politisé qui défends avec acharnement les positions ultre-libérales qui nous conduisent à cette crise systémique que vous décrivez si bien. Il serait vain d’en attendre autre chose qu’une propension à récupérer votre message pour mieux le détourner…
Etaient aussi présents à ce séminaire d’autres représentants de l’entreprise (le CJD, des exploitants agricoles) dont les idées me semblent d’avantage corrèler à ce qui s’énonce ici et à l’introduction de Pierre Larrouturou à ce week-en :
-Serons-nous capables de « refus et de ruptures »?
-Serons-nous, tous ensemble, capables d’audace?
@alainloreal
Ca ne change pas grand chose si c’est le cas : c’est tout mou ! :oB Je suis assez d’accord avec dissonancre plus bas : europe écologie est une chimère un peu mode en ce moment mais rien de plus.La tendance libérale y est majoritaire à mon sens et l’allégeance à l’Union actuelle assez suspecte pour un noniste dans mon genre. Une impasse politique, même si le succès électoral peut être au rendez-vous en surfant précisément sur la dépolitisation du débat public…
Pour le reste, entièrement d’accord sur le Medef…
Cela dit, Larrouturou est une personnalité dont les constats et les propositions m’intéressent. Son seul souci est d’être apparemment apeuré par une forme de radicalité politique sans laquelle, malheureusement, aucunes de ses bonnes idées ne sera jamais appliquée. Sa place est bien davantage au parti de gauche…
http://cjoint.com/data/0kyntr5zoyX.htm
« C’est de la pirite, l’or des fous ! » John Huston met déjà en scène un patron-voyou qui refuse de payer ses ouvriers. Il montre aussi que l’or rend fou, plus précisément paranoiaque. Humphrey Bogard perd ce qui lui reste d’humanité pour devenir un criminel, à l’égal de Cain.
Marx : Notre condition sociale détermine notre conscience …
«Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.»
[ Karl Marx ] – Oeuvres économiques
Votre réflexion sur la distinction entre deux sortes de travails (substantif) est très intéressante P.J.
Bonjour,Mr. Listz : C’est effectivement notre condition ordinaire. Est-il possible, au contraire, que l’homme conscient puisse déterminer son existence , sociale et autre?. Est-il possible que la véritable émancipation soît celle-là?.Diego
D’abord le reproche, qui concerne les retraites : c’est très bien d’avoir fait cette mise au point, mais il lui manque un encouragement envers les grévistes, et ceux qui s’engagent dans de vrais affrontements face aux CRS. Leur combat n’est pas un luxe si j’en juge au dernier billet de Frédéric Lordon.
Le sujet sur la productivité est complexe. Elle est plutôt un bien quand il s’agit de satisfaire des besoins de base, vraiment nécessaires. Pour les autres, (bagnoles, TV, connexion Internet, téléphone portable, ordinateur perso,…), je la vois plutôt comme un mal car elle contribue à la diffusion de produits superflus qui ne deviennent « nécessaires » qu’après leur diffusion à grande échelle.
Robots et personnes âgés : personnellement, je n’aimerais pas qu’un robot m’apporte tous les jours mes plateaux repas. Certains vieux, qui se laissent aller faute de motivation, en perdraient ce qu’il leur reste d’appétit. Des relations humaines cordiales sont strictement nécessaires, il ne faudrait pas qu’elles disparaissent par « effet collatéral » d’une robotisation outrancière.
Le partage des surplus : diminuer les dividendes et augmenter les salaires ne serait pas une solution définitive, car l’accroissement des salaires se perdrait dans les circuits commerciaux, et ce d’autant plus facilement qu’ils sont pour l’essentiel aux mains de grosses multinationales. Aux fameux trois mousquetaires, (le capitaliste, l’entrepreneur et le salarié), il conviendrait d’en ajouter un quatrième : le commerçant. (Avec le salarié dans le rôle de d’Artagnan… 🙂 )
Rencontre avec Eva Joly : difficile de faire la fine bouche…
Robots et personnes agées
Non, pas dans le sens où vous l’entendez, mais par contre des lève-malades, des verticalisateurs, tout un tas d’appareils qui nous permettraient de nous occuper des personnes dépendantes sans avoir à se casser le dos, parce que oui, les techniques de manutention cela existe, mais au bout du compte ce sont nos muscles qui font le travail !
Et aussi plus de temps à consacrer à chaque personne, que veut dire ceci :
« Vous avez 13 mn par toilette c’est bien suffisant ! »
Essayez donc, les valides, de faire votre toilette, de vous habiller, vous raser pour les hommes et sans oublier de faire votre lit et de ranger la chambre en 13 mn !
Ben çà c’est de la productivité !
Et c’est ce qu’on nous demande !
Rencontre avec Eva Joly : difficile de faire la fine bouche…
Je me faisais la même réflexion pour Angelina.
Qui te parle de robot pour apporter les plateaux repas ? Va bosser quelques nuits en EHPAD, et tu verras si tu arrives à sourire spontanément aux 2,5 tonnes de 40 grabataires ou semi-grabataires, Alzheimers et autres que tu vas devoir te remuer rien que pour les changes, quand c’est pas pour les ramasser par terre, avec tes 50 kilos d’assistante de nuit usée par 25 ans de carrière payée à un pet de marcassin de plus que le SMIC !
Faut arrêter le délire anti-productiviste! C’est vraiment du n’importe quoi. Bullshit.
Désolé, merde !
@vigneron : je parle « de robot pour apporter les plateaux repas » parce que je ne me fais aucune illusion sur la nature humaine. Donc, si robots il doit y avoir, (et je pensais aux recherches japonaises, en pointe dans ce domaine), on peut parier qu’ils serviront d’abord à ça. De plus, on imagine mal un robot capable de changer un grabataire, et encore moins de le remettre dans son lit. Votre virulente réaction laisse entendre que la seule solution à la pénibilité des tâches serait leur robotisation : j’avoue ne pas vous comprendre du tout.
@Louise : « tout un tas d’appareils qui nous permettraient de nous occuper des personnes dépendantes sans avoir à se casser le dos » : autrement dit, des assistants mécaniques plutôt que des remplaçants bourrés d’électronique. Dans son principe, cette idée pourrait s’appliquer à beaucoup de tâches pénibles.
@crapaud
Louise t’avait parfaitement répondu. T’imagines sérieusement des robots qui portent leurs plateaux repas aux pensionnaires de nos institutions pour vieux ? Alors que, et c’est heureux !, le bracelet électronique juste pour faciliter la surveillance, des alzheimers valides par exemple, y est interdit.
@ Vigneron
Depuis quand c’est interdit les bracelets Alzheimer ????
Bracelet électronique pas vraiment interdit :vous avez dit société de contrôle?
http://www.agevillage.com/actualite-5173-1-bracelet-electronique-pour-personnes-agees-en-maison-de-retraite.html
Exact, c’est autorisé et ça se vend comme des p’tits pains.
Alors on va dire que la (grosse) institution de ma connaissance qui s’en ait fait fourguer pour plusieurs années de salaire de surveillante et qui les laisse dormir dans les cartons estime que le risque d’interdiction ou de simple limitation du flicage du personnel par la CNIL rend l’usage de ces bracelets-gadgets à peu près sans intérêt et soudainement contraire au respect de la personne humaine. Soit.
Trop tard, le dos, et le reste sont rompus …
40 kg d’énergie nerveuse ( le fameux « Qi », sans le savoir …ah,que votre Qi est admirable !), contre (et même tout-contre, rapport au polygone de sustentation )130 kg de personne dans le coma, càd dans l’incapacité à s’aider – et donc à t’aider – c’est du lourd! – pour paraphraser je ne sais plus quel rapeur …[ et rien à voir, les gars, avec Nougaro …et ses batailles avec quelques gr. de nylon…]
le pire, c’est qu’on y arrive ! va faire comprendre ça à un « planqué de l’arrière » : les ceusses qui sont dans les ministères, ou à la tête comptable des zhôpitaux ex-publics : eux, font carrière, c’est pas pareil ! pour en avoir rencontré depuis, dans d’autres circonstances, certains sont cyniques, certes, d’autres sont d’une bétise abyssale, jusqu’au jour où – zut – ce sont eux qui ont « bobo » ( non, ce ne sont pas forcément des bobos !…), alors là , comment se fait-il, diantre, qu’il n’y ait point assez de personnel dans cet hôpital =) ça donne une pleine page dans l’ex-quotidien de référence ! ça oublie seulement que c’était aux manettes pour bloquer les postes ad hoc ! = c’est trés « oublieux » au dessus d’un certain salaire, c’est fou ! …
Louise, j’entends trés bien , oh, oui,mais pour avoir vu depuis, en d’autres occasions, une personne consciente, tractée par un robot, nue, sans parole, comme un morceau de » barbaque » …je dis, que quelque chose, là aussi, a failli chez certains soignants …=) cela interroge notre manière de voir – je ne parle pas de vous, je parle de la société dans son ensemble …car qui avait guidé la demande d’un tel outil, froidement efficace, auprès de l’ingénieur concepteur de l’engin …que lui avait-on dit de l’être humain, de son état, de ses sentiments ? comment avait-on présenté l’outil aux jeunes soignants ? est-ce qu’on leur avait précisé qu’un être humain, c’est pas virtuel …
Ces métiers sont d’un bon niveau sur le plan des études, mais sont aussi des métiers à transmettre par compagnonnage : l’un n’empêche pas l’autre; l’un nourrit l’autre : pour cela, il faut le temps de travail réel, et non prescrit , cher à tous ces cost-killers : le diable les patafiole !
C’est ainsi que l’humanisation passe …
Le pharmakon, oui, décidement : le robot qui aide, mais qui – si non utilisé, non construit selon ceci et cela – tue …
Il y a plusieurs années : vu une expo à l’IMA : « Au temps des Califes, la Médecine » …Déjà, à l’époque d’Avicenne, X° siècle, niveau de médecine trés avancée par rapport à l’Europe (techniques ; hygiène), on avait remarqué que pour guérir le corps, il fallait user de techniques, de compétence, de savoir, certes, mais aussi faire venir les musiciens, car sans l’aide de l’âme, le corps ne pouvait guérir ….
Tous les soignants s’étant penché sans fard, sur le sujet, savent cela …
A méditer, cela rejoint bien d’autres sujets traités ici et ailleurs,certains, pétris d’orgueil, scientistes invétérés, croient tout dominer …
En vérité, ils sont bien petits ….
J ai fais un cauchemar
Ou je voyais l avenir selon ce genre de scenario pour un avenir d une France compétitive
Diminuer et supprimer les charges sociales
Donc plus de sécu de retraite de chômage d alloc etc
L éducations est inutile juste apprendre ce qui est nécessaire pour un emploi lire et compter un peu
Pour résoudre le problème de logement il suffit d ordonner de mettre les esclaves a une famille par chambre dans un appartement
Les transports l utilisation de circuit de bétaillères pour transporter les travailleurs
Augmentation des horaires de travail a 12 h par jour (pour rendre plus simple le travail en poste) et a 6 jours par semaine et deux fois une semaine de congé par an sans changement de salaire
Le salaire sera des bons pour l achat de nourriture et de biens dans les hypers du patronat
Mais est ce un cauchemar ou une réalité pour le monde après la fin du monde de 2012
Dans les corons, les maisons appartenaient aux patrons et les ouvriers payaient un loyer qui remboursait le prix de la construction.
Les magasins des alentours appartenaient aussi aux patrons et ces derniers organisaient des fêtes pour faire oublier quelques heures le travail dans la mine.
Rêve ou rappel..??
Oui un rappel
Le retour aux sources
Juste en passant et parce que ça m’y fait penser, l’occasion peut-être de ressortir et de (re)lire le rapport Villermé sur la santé des ouvriers des fabriques de coton, de soie, et de laine au XIXème siècle.
Je n’ai pas le courage ce soir de m’y replonger, mais comme ce blog semble être parfois une sorte d’interface archéologique, voici:
http://etablissements.ac-amiens.fr/0801485e/site/lectures/malot/santedesouvriers.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Ren%C3%A9_Villerm%C3%A9
…Ce qu’il y a de gênant dans la future réforme des retraites, c’est d’abord la démarche en elle-même est souhaitable et même louable, mais peut-être faudrait-il en décélérer le rythme au bénéfice d’une écoute plus respectée et fraternelle entre les parties.
Bonjour Paul et félicitations.
Déjà Santa Monica, ce « vieux souvenir » : rien n’a vraiment changé en surface depuis le dernier séjour d’il y a 4 ans. Par contre, dès 18h la côte et les plages jusqu’à Venice sont envahies de SDF qui sortent de l’ombre et même si je l’avais déjà un peu constaté à l’époque, l’augmentation de cette pauvreté cachée m’a réellement sauté au visage. L’article sur les « nouveaux fantômes de Californie » reflète bien cette réalité cauchemardesque.
Quelques heures de sommeil accumulées à rattraper donc. Quand on voit le travail accompli et sur la scène médiatique et sur le fond depuis votre retour on peut vraiment dire que la jeu en vaut la chandelle.
Si nul ne peut nier que le capital « vol » au travail, depuis de trop nombreuses années, une grosse partie de la valeur ajoutée créée entre autres choses, par la productivité et la dette, il me semble aussi intéressant de prendre un recul, de long terme, sur l’évolution de la richesse en France.
Jacques Marseille, qui nous a quitté récemment ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Marseille ) a fait, à mon sens, un travail remarquable sur ce sujet. Un ami m’a fait récemment découvrir l’un de ses derniers ouvrages, « l’argent des Français, les chiffres et les mythes », qui met en lumière ce que cent cinquante années de luttes, de guerres, d’inflation, de déflation, de conflits sociaux…. et de libéralisme ont apporté au peuple. Une véritable bible sur l’évolution réelle des revenus, de l’enrichissement et des changements de la vie quotidienne des Français.
Accepter une réalité ne veut dire tout accepter mais expliquer une réalité peut aider à faire évoluer un dialogue social souvent trop teinté de misérabilisme et de libéralisme.
Sinon pour vos deux récentes vidéos, 100% dernière vous, même si j’aimerais vous voir plus souvent dans la peau du participant que du commentateur. Participation n’est pas soumission.
Bonjour,
J’ai un peu de temps ce matin, et je prends toujours autant de plaisir à lire et écouter ce que vous dites, même si je ne suis pas toujours d’accord.
ça fait toujours réfléchir, et pour moi, réfléchir n’est pénible, quand j’ai le temps, quand je peux me poser, quand je choisit de le faire …
Cependant, il y a vraiment quelque chose que je ne comprends pas dans votre vidéo.
Je ne comprend pas comment vous pouvez dire simultanément que le mouvement contre le projet Woerth Sarkozy est d’arrière garde, tout en disant que le problème se situe dans le partage inégal de la valeur ajoutée entre d’une part les actionnaires et les dirigeants qui les servent, d’autres part les travailleurs qui font « tourner la machine » ???
Pouvez-vous sérieusement contester que ce projet de réforme est porté par ces mêmes actionnaires et leurs représentants gouvernementaux parce qu’il préserve et développe leur capacité à générer des profits à partir de l’activité ?
Pouvez-vous contester que ceux qui sont en âge de partir à la retraite devront soit travailler plus longtemps pour un niveau de vie égal, soit seront mis à la retraite d’office (car insuffisamment profitables !) et subiront une baisse nette de leur pension ? Que ceux qui cherchent du travail se retrouveront dans une posture plus difficile face au pouvoir des employeurs et devront accepter des conditions de travail et de rémunération en continuelle dégradation ?
Pouvez-vous ne pas voir qu’au delà des questions techniques inévitablement présentes et qu’il est nécessaire de comprendre, l’affrontement en cours est précisément l’expression concrète d’une volonté de la classe ouvrière (disons le mot, pour une fois) de s’unir pour défendre sa part, poser un rapport de force qui va bien au delà de la seule question des retraites et arrêter le rouleau compresseur des mesures d’austérités qui sont prises particulièrement en Europe par les gouvernements de tous bords, mesures que (si j’ai bien suivi votre blog) vous contestez et qui vont toutes sans exception dans le même sens : réduire le niveau de vie de la population pour augmenter ou préserver les profits ?
S’il vous plait, ré-expliquez-moi !
Le fait que vous ayez senti le besoin de faire cette vidéo exceptionnelle est un signe. Le fait que vous ayez un dialogue poussé avec les écolos en est un autre. Les deux très encourageants. Le premier parce que vous entendez les commentaires, preuve du vrai dialogue sur ce blog. Le second parce que je crois que l’important se passe surtout du côté de la planète, de l’utilisation de ses ressources et de son respect en général, quand bien même la répartition des richesses reste une question cruciale.
La seule question que je me pose est : où voulez vous en venir ? Perso, j’ai l’impression que vous tournez autour du pot. Vous vous justifiez dans cette vidéo, vous êtes content de l’approbation du MEDEF, bon, passons. Je ne veux pas être désagréable, mais « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » et je suis obligé de vous dire que vous n’êtes pas clair.
Paul J., travaillez-moins, dormez mieux, regardez par la fenêtre, et je suis sûr que vous allez nous préparer un truc bien avec Eva Joly
Agnes Obel-Riverside
http://www.youtube.com/watch?v=vjncyiuwwXQ&feature=player_embedded#!
ça encore puisqu’il pleut, ce sera pour la nuit, puisard pour la lecture
M. Ostermeier – Lakefront
http://www.youtube.com/watch?v=GoVVpBXeJ0Q&feature=player_embedded#!
Très beau ce M.Ostermeier, que je ne connaissais pas et qui me rappelle Arvo Part… Grazie mille !
On ne peut penser la réduction du temps de travail découplée de celle d’un revenu/pension/salaire garanti, que ce soit universel, ou selon les qualifications comme le propose Friot. Et dans ce sens, la question de la retraite tombe d’elle-même. Donc oui, c’est un combat d’arrière-garde, selon cette logique.
Pour autant, comme il l’a été dit, les réformes proposées sont évidemment un premier pas vers la destruction du système par répartition, donc de solidarité au profit d’un système par capitalisation, alors qu’on sait que ce dernier est en totale déconfiture outre manche et outre atlantique.
En ce sens, et pour une autre raison évoquée plus haut, à savoir que les français montrent ainsi qu’ils disent non (un « non » plus général), ce combat n’est pas d’arrière-garde, et il faut le continuer.
Une enquête de The Economist sur les prix de l’immobilier mondial tente d’analyser la « juste valeur » du logement, basée sur la comparaison du ratio actuel entre les prix des logements aux loyers avec sa moyenne de long terme.
Pour The Economist, l’immobilier en France est surévalué de 42%, ce qui est presque autant que l’Espagne à 47%.
Les Etats-Unis, malgré un marché proche de la juste valeur continue de baisser en raisons des saisies. Le nouveau scandale du foreclosuregate qui commence à susciter des remous juridiques aux USA pourrait faire durer la baisse des prix.
Le marché allemand est l’un des rares à être sous évalué.
L’Irlande, l’Espagne et l’Italie subissent encore des baisses de prix d’une année sur l’autre. La palme de la surévaluation revient à l’Australie.
The economist
Les Etats-Unis ont enregistré vendredi sept nouvelles faillites de banques, portant le total depuis le début de l’année à 139 soit une de moins que sur l’ensemble de 2009.
L’autorité publique chargée de garantir les dépôts bancaires, la FDIC, a indiqué que les régulateurs bancaires avaient mis un terme aux activités de sept établissements sous-capitalisés.
Le plus grand d’entre eux, Hillcrest Bank, est une banque du Kansas (centre) qui contrôlait 1,65 milliards de dollars d’actifs et 1,54 milliards de dollars. Deux sont en Floride (Sud-Est), et deux en Georgie (Sud-Est), des Etats durement touchés par la crise du marché immobilier.
Pour six d’entre eux, la FDIC a trouvé un repreneur pour la plupart des actifs et pour les clients.
En revanche, pour la dernière, First Arizona Savings, une banque de l’Arizona (Sud-Ouest) avec 272 millions de dollars d’actifs et 199 millions de dollars de dépôts, aucun repreneur n’a été trouvé. La FDIC remboursera donc les clients à concurrence de 250’000 dollars.
Le site internet de cette banque avec sept agences montre vingt biens immobiliers saisis pour lesquels elle cherchait un acquéreur, dont quatre villas mises à prix entre 1 et 1,5 million de dollars.
L’année 2009 avait vu le plus grand nombre de faillites bancaires depuis 1992. Le record date de 1989, avec la disparition de 534 établissements.
source romandie
…La Messe…Suite…
http://www.youtube.com/watch?v=M_bvT-DGcWw
Bonjour,
Tout a fait d’accord avec vous pour dire que le débat (en fait il y en a un second -capitalisation – qui est il est lié, décrit dans le papier de Frédéric Lordon : http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites) devrait être sur la valeur travail, son acceptation, le partage de ce qu’il apporte.
Parler de l’age sans parler du travail c’est mettre il me semble la charue avant les boeufs.
Si dans certains pays comme la Suède ils ont mis du temps c’est qu’il en faut du temps pour réfléchir a ce qu’est le travail.
La on préfère parle de bornes d’ages , c’est plus simple et on évacue la vrai réflexion sur le travail et puis cf le papier de Lordon ca arrange du monde …
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/619015/m-papandreou-exclut-de-nouvelles-mesures-d-austerite-quoi-qu-il-arrive.html
Je rajoute :
Il y a un an , on nous parlait de la pénibilités au travail (très beau documentaire sur France 3, des liens ont été donnés)
Un an plus tard on nous dit qu’il faut travailler plus longtemps
Il y a une contradiction totale et il ne faut pas d’étonner de voir des gens dans la rue
Cordialement
C’est tout à fait pertinent de présenter le problème du travail selon son sentiment d’accomplissement mais il ne faut pas oublier que la pénibilité physique est un aspect à prendre en compte dans la problématique que vous posez. Il y a une corrélation qui me semble avérée…
Sur la robotisation, il est vrai qu’elle a permis des progrès notamment dans la prévention des accidents du travail (notamment dans l’automobile) mais il ne faut pas pour autant tomber dans l’excès de l’automatisation…quand à la caisse d’épargne, pour toutes vos opérations quotidiennes, vous n’êtes plus confrontés qu’à une machine, c’est peut-être un gain de temps, mais ce n’est pas forcément un progrès, un sourire de l’hôtesse d’accueil peut vous rendre plus agréable une journée mal commencée…le travail permet de nous sentir socialement utile et toute activité automatisée entraîne une perte d’emploi que l’on peut compenser à long terme par une formation professionnelle davantage orientée vers des métiers à haute qualification. Ce que l’on constate maintenant c’est que les métiers du tertiaire sont de plus en plus confrontés à l’automatisation des tâches (on peut supposer que dans cinquante ans des robots nous coifferont et nous serviront des baguettes…il existe déjà des distributeurs qui nous préparent et distribuent des pizzas) et il sera ainsi de plus en plus difficile pour des gens ayant peu de qualifications de trouver un emploi…dès lors, on devra faire face à un chômage de plus en plus endémique si nous ne parvenons pas à former dans de bonnes conditions de façon bien plus importante des ingénieurs, des techniciens, des professions libérales…
Évidemment, qui dit automatisation des tâches dit augmentation de la productivité et une meilleur répartition du surplus de richesse permettrait de compenser les effets dévastateurs sur une population qui sera régulièrement sans emploi…
On doit noter que le crédit est au fondement même de nos sociétés de consommation…c’est ce qui nous a amené à la crise, le fait que la croissance ne pouvait dépendre que de l’expansion du crédit…c’est cette croyance qui a mené à mal répartir les richesses créées depuis plus de 30 ans puisque priver le salarié d’une hausse significative de son salaire tout en l’obligeant de façon insidieuse à consommer (pour exister socialement) l’a mené à contracter des crédits auprès de divers organismes bancaires qui tirent une part importante de leurs bénéfices de cette activité.
Dès lors, j’en conclus que l’on se trouve dans un cercle vicieux : l’automatisation des tâches entraîne de façon concomitante une hausse de la productivité et une destruction de l’emploi…cette hausse de l’activité industrielle doit être suivie d’une hausse de la consommation des ménages de plus en plus confrontés au chômage ou à la stagnation des salaires (que rendent possibles les réductions du temps de travail) mais qui doit acheter tout et n’importe quoi (le cheminement s’opère selon des mécanismes psychologiques plus ou moins obscures…), les ménages s’endettent davantage quitte à être insolvables…
La crise de 2008 aurait pu entraîné la fin de ce système mais il est maintenu artificiellement par les états qui ne veulent en aucun cas revenir sur le problème fondamental des répartitions des richesses pour des raisons qui me semblent simples : les systèmes politiques actuels font que les élus ne tirent plus leur légitimité du peuple mais des médias (et donc des magnats et autres multinationales qui possèdent ces médias). Ainsi se faire élire ne consiste pas à convaincre le peuple que son programme est le plus sain pour mener au bien-être de tous mais il suffit de persuader quelques dirigeants de groupe de le soutenir (maintenant se faire élire c’est obtenir des unes conciliantes, des portraits bienveillants, la plus grande visibilité, le meilleur style, en gros être une célébrité). En contrepartie, les politiques feront en sorte de privilégier leurs soutiens…ce n’est certes pas nouveau mais il me semble que jamais les médias (du moins les traditionnels donc hors internet) n’ont été aussi concentrés qu’aujourd’hui…cela va de pair paradoxalement avec une offre toujours plus importante…on a donc pas forcément une pluralité réelle dans les médias.
Enfin une chose qui me semble importante : le combat des retraites est peut-être un combat d’arrière-garde mais il est un combat nécessaire…les gens réapprennent à dire non…et savoir dire non, c’est l’étape clé vers l’âge adulte…quand on est adolescent on a tendance à dire non à ceux qui avait toujours droit à notre acquiescement…
Et internet dans tout ça ? C’est notre contre-culture…ça mène peut-être nulle part pour le moment…mais il y aura bien un moment où des personnes réussiront, dans une contradiction toujours permanente, à être la synthèse de ce ras-le-bol généralisé qui s’entend sur chaque page du net et à contribuer à un ordre nouveau.
Roger-Vasselin, j’croyais que c’était un joueur de tennis…
Non, non : un DRH Publicis/Medef, croisé de la « Transversalité » et de «l’interdisciplinarité » !
Vous croyez qu’il joue au tennis quelquefois avec Badinter et la fille Bleustein-Blanchet ?
Et avec Parisot ? Et Kessler ? Et Guillaume « celui qui a réussi » Sarkozy ?
Et pour une définition de « compassé » illustrée par notre nouvel ami et faux champion de tennis…
Bon faites pas attention, encore du mauvais esprit ! Peux pas m’empêcher. Surtout si j’entends le mot MEDEF 🙂
Oh là là !
Dramatique, le niveau de la pensée, chez ce sinistre personnage.
Quand même, mention spéciale à Eva Joly, prix de l’humour en politique 2010 :
Chapeau bas messieurs dames !
Rien que pour ça, elle a mon vote à vie ! Inconditionnel.
« … dans une affaire qui s’est conclue par un non-lieu » avait-elle eut la précaution de préciser dans sa formulation complète.
Mais les médias font « l’histoire » et mettent des points…..
A part ça, Vigneron, où peut-on vous visiter et acheter votre vin?
…Qui dit mieux?…
Prix d’honneur même!!!
Où sont ses anciens confrères????…..
France Info – 13:12
Eva Joly dénonce une « opération de manipulation »
« Je trouve indécent que la justice soit à ce point là instrumentalisée… »
« la justice en France est noyautée. ”
Le problème est que DSK est toujours en liberté !
Attention albatros!
Ordre nouveau ,ça sonne bizarre;je préfère encore le bordel ancien.
c’est vrai…mea culpa sur ce terme.
Tiens c’est curieux pas moyen de relire ce papier…Que se cache-t-il la dessous?
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites%29
Ce qui se cache dessous ? Que vous ne savez pas faire un lien, rien de plus 🙂
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Des problèmes avec mon robot ,veut m’interdire le Chablis…
Papy Piotr
Faites vous livrer du bordeaux, vigneron devrait pouvoir faire ça.
Ne riez pas ! ça pourrait bien arriver ! …
avec tous ces pisse-froids de l’Union des Eteignoirs !
Va falloir faire contrebandiers sur nos vieux jours ! ( et, une bouteille planquée dans la canne ! une !)
Eva Joly est certainement plus présentable que les vieux politiciens usés que sont Bayrou et Cohn-Bendit qu’elle a successivement soutenu.
Elle me fait beaucoup pensé à Barack Obama de ce point de vue là. Le coté « tout nouveau, tout beau ».
Je viens d’ailleurs de regarder avec amusement une de ses (Obama) dernières allocutions présidentielles, où il explique que ces vilains républicains allaient supprimer la « très importante » loi de régulation de Wall Street qu’il a eu tant de mal à faire voter.
Ce qui m’a « amusé »: il se présente explicitement comme le président des « middle class » contre Wall Street. Celui dont les lois défendent le « consommateur ».
Il a répété cela plusieurs fois, middle class, consommateurs, … Comme si, pour lui, en dessous de middle, il n’y avait rien. En tous cas, rien qui soit visiblement digne d’intérêt, porteur de quelque chose, créateur.
C’est inversement ce que j’aime dans le mouvement de grève en cours. A la radio (désolé, je n’ai pas la télé), on a pu y entendre (comme de brefs ilôts au milieu du fleuve de desinformation et de fausses nouvelles diffusé par le gouvernement) des gens qu’on entends généralement pas. Des ouvriers et des ouvrières, parlant de ce qui se passe dans le pays. Ce n’était pas très long en général (on ne va quand même pas leur demander de développer leur opinion !) mais, quelle bouffée d’air pur !
Évidemment, ces gens là, personne ne vient leur dire : « si vous êtes candidat à l’élection présidentielle, mon vote vous est acquis ! ». Cela n’aurait d’ailleurs aucun sens ! (?)
Alors, à votre avis, pourquoi cela fait-il plus sens de soutenir Eva Joly (dame fort respectable au demeurant) qu’une ouvrière qui a montré qu’elle pouvait tenir plusieurs semaine de grèves, de piquets et de manifs pour défendre sa dignité ?
Est-ce que cela aurait un rapport avec le système médiatico-politique qui nous gouverne ? avec la classe sociale à laquelle elle appartient ?
Merci Paul pour cette clarification. Présenté ainsi, je suis absolument d’accord avec vous sur le caractère arrière-gardiste du combat sur les retraites, combat qu’il faut néanmoins mener avec tous les moyens possibles pour sauver les meubles dans le contexte actuel.
Le problème des retraites est une composante d’un problème infiniment plus général, qui englobe la relation de l’homme au travail, la croissance et l’économie capitaliste qui ne peut fonctionner qu’avec cette croissance.
Le combat à mener est celui de la définition d’un nouvelle donne autour de ce qu’est le travail maintenant, et des perspectives qu’offrent les gains de productivité réalisés grâce à la recherche. Cela passe bien sûr aussi par la remise en cause du partage des fruits du travail.
L’arrivée de Pierre Larroutourou, coordinateur de ces états généraux, dans la mouvance Europe Ecologie semble salutaire. Les verts ont toujours été plombés par des Lipietz (montagne d’arrogance, d’auto-satisfaction et de crétinerie), mais les choses semblent bouger.
Que votre collaboration avec Eva Joly puisse être productive ! Il reste un an et demi avant les élections françaises pour proposer un programme réaliste de vraie rupture. Je suis peut-être franchouillard chauvin, mais il me semble que la France (et la belgique ? 🙂 ) peut encore surprendre le monde.
Et la Norvège!
Lipietz souffre du mal qui ronge souvent les polytechniciens, des chevilles enflées et la grosse tête.
Il devrait faire un stage de caissière en hypermarché pour comprendre ce que sont les troubles musculo-squelettiques, il trouvera ça très bio probablement et se soignera avec des tisanes.
Avec des zozos pareils, les verts sont pas près d’être mûrs.
Ca n’est pas en opposant écologie et production qu’on avancera.
Il me parait clair que les manifs ne sont pas dirigées uniquement contre la réforme, il s’agit d’un ras le bol général lié aux conditions du travail. Sarko aurait pu penser faire un Grenelle du Travail pour faire réfléchir à une écologie du travail.
Juste un passage de Lordon :
« S’ils allaient y voir de plus près, les pauvres pensionnés britanniques en auraient les yeux qui dégringolent des orbites à découvrir les proportions phénoménales dans lesquelles se sucrent les principaux gestionnaires de leurs fonds, le pompon revenant à HSBC qui pour 40 années de versements mensuels de 200£, soit un total de 120.000£ (96.000£ plus les avantages fiscaux) se sert sans mollir une commission de… 99.900£, soit un modeste 80% [13] ! »
Lutter contre la financiarisation des retraites ne me parait pas tout à fait un combat d’arrière garde.
Raymond Soubie prend sa retraite à 70 ans après de longues années de lobbying, en voilà un qui aura fait fructifier ses petites entreprises en conseillant les divers gouvernement.
Et c’est pour les raisons qu’indique Lordon, fnur, que Raymond Soubie ne prend pas sa retraite …au contraire ! Il lui reste à aller cueillir les fruits bien mûrs des petites entreprises que vous dites.
J’ai lu ici qu’il « entendait retrouver ses activités d’entrepreneur. »
Entrepreneur… après le mot investisseur , voilà un autre mot salit par nos chers (très) spéculateurs parasites.
J’essaierai de faire un commentaire plus pertinent et enrichissant d’ici peu.
Je tenais simplement, en attendant, à témoigner de mon soutien à M. Jorion et à lui souhaiter de se reposer et de se remettre.
Car si je suis loin d’être d’accord avec toutes ses positions, je lis ce blog avec intérêt, et je crois qu’une clé de ce blog précisément tient à ce qu’on peut ne pas être d’accord avec tout ce qui y est exprimé et continuer néanmoins à le lire, ainsi que les commentaires, avec intérêt.
Une citation décalée peut-être, mais qui devrait trouver un écho chez certains lecteurs, et lectrices ; André Breton n’a pas été beaucoup cité sur ce blog ; mais il écrivit :
« Le seul mot de liberté est tout ce qui m’exalte encore; Je le crois propre à entretenir, indéfiniment, le vieux fanatisme humain. »
Et ceci :
« On voit comme, en ce qu’elle pouvait encore avoir d’incertain, l’image se précise : c’est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l’amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point moins découvert et le plus illuminable du cœur humain. »
En fait, est-ce si décalé ?…
Le fait qu’on soit fatigué en revenant d’un travail, sans être satisfait, c’est qu’on a passé une journée à lutter contre son envie de partir ou d’exploser son écran d’ordinateur, une journée à se forcer à rester assis alors qu’on a l’énergie pour faire plus de 50 km par jour de marche.
Ce travail là, à défaut d’avoir un autre nom pour le désigner, a au moins une expression : la servitude volontaire, et c’est pas nouveau. L’autre travail, c’est le travail naturel, le plus sain qui soit, celui que l’homme a toujours accepté de faire sans histoire. Et d’ailleurs quand on lui laisse la possibilité de travailler librement, il n’écrit plus l’Histoire, mais raconte des histoires. Comme disait Dostoievski, » et quand tout sera fini, nous nous raconterons joyeusement tout ce qui s’est passé ».
Faut-il encore rappeler à l’homme qu’il n’est pas fait pour être l’esclave de lui même ? L’esclavage qu’ont vécu des hommes dans le passé n’est rien comparé à l’esclavage de masse qui force à la servitude volontaire, ce n’est rien comparé à la servitude de notre raison. J’aurai de loin préféré être l’esclave d’un commercant romain ( d’autant plus si sa femme s’ennuie..), que l’esclave de l’argent actuellement !
Forcément, si on recherche à chaque fois le profit, la survie de a monnaie, l’équilibrage des richesses, la répartition des revenues, le calcul de l’équilibre social, on arrivera jamais à rien, jamais ! Quand un moyen devient un but, on va ou ? mais nul part voyons, c’est tout simple. Si on veut trouver une solution aux problèmes d’argent, il faut bannir le mot argent de notre vocabulaire.
Et la c’est beaucoup plus simple : Un homme a besoin de manger, de pouvoir communiquer avec les siens, d’avoir un but culturel, c’est à dire une culture qui lui promet honnêtement qu’à terme son coeur pourra parler. Il a besoin d’un abris, éventuellement de chauffage, mais pas beaucoup (on vit très bien avec 15C à l’interieur si on a quelque chose à faire, et c’est pas une température difficile à maintenir du tout). Il a besoin d’eau et d’un feu pour faire cuire ses aliments. Il a besoin d’un ou deux épices de sa régions pour transformer sa nourriture provenant de la nature en culture. Il a besoin d’artistes qui lui rappellent qu’on peut aimer le monde, il a besoin d’une tâche utile à faire, peut importe si ca le fait souffrir physiquement au début, son esprit lui permettra bien vite d’apprécier cette saine souffrance qui lui rappelle qu’il vie. Il a besoin de se fatiguer. Il a besoin de nature et d’humus pour lui rappeler de quoi il est fait. Il a besoin de connaissances pour ne pas tomber dans l’obscurantisme. Et pour finir il a besoin d’une médecine qui le guérisse de la souffrance (non de la mort car c’est inhumain).
Et parfois, il a besoin de barrières sacrées à franchir, de guerres à mener, de dragons à combattre…
Franchement il a des besoins très modestes l’Homme. Mais quand on a compris ca, ya vraiment pas besoin de penser en termes monétaires ! La monnaie est juste un outil que certain ont trouvé pratique pour apporter tout çà aux hommes ou plus précisément à eux même. Mais faut pas oublier les buts en se focalisant sur le moyen, ou on risque vite de voir autrui également comme un moyen et de perdre notre humanité.
Pourquoi parler des retraites en terme monétaire ? c’est totalement Débile au sens profond du terme. A quelle age on se met d’accord pour ne plus travailler, et pourquoi on a envie de s’arrêter ? C’est ca les vrais questions. Et les réponses sont simples : On se met d’accord pour s’arrêter quand on veut, à condition qu’on ne perde pas un des besoins énoncées précédemment. On a envie de s’arrêter pour deux raison : l’impuissance physique liée à l’âge, ou l’impuissance mentale liée à la servitude….
« L’esclavage qu’ont vécu des hommes dans le passé n’est rien comparé à l’esclavage de masse qui force à la servitude volontaire » : doucement, quand même, il ne faut pas perdre le sens des hiérarchies. L’esclavage d’antan, c’était le droit de vie et de mort. J’ai lu quelque part qu’un artiste grec n’hésitait pas à supplicier ses esclaves pour les peindre à l’article de la mort. Quant au thème de « la servitude volontaire », archi-rabâché, il me débecte un peu : cette servitude n’a rien de volontaire, sauf par opposition à la « liberté » purement formelle de travailler ou non. Il faut bien reconnaître que le droit n’interdit à personne de se clochardiser…
« servitude volontaire » ? Quand je vois ces deux mots ensemble je m’offusque. Et d’autant plus que les preuves abondent, prouvant qu’ils ne désignent qu’un mythe. Par exemple cet article de Rue89, daté de cet après-midi, (pas eu besoin de chercher bien loin), et qui se termine ainsi :
Il s’agit donc de la volonté des fusils, pas de celle des travailleurs ni de leurs familles…
Ah zut ! J’ai oublié de mettre le lien, le voici : http://www.rue89.com/alma-latina/2010/10/24/mineurs-chiliens-apres-le-show-mediatique-les-comptes-172607
Et jducac ? Lui qui se demandait ce que l’on peut reprocher au capitalisme, que va-t-il nous répondre, le brave homme, sur ce massacre, après quantités d’autres dûment tombés dans l’oubli ? jducac ? Hou ! Hou ! Vous êtes là ?
C’est peut être pas le terme approprié. Je ne vois pas du tout le rapport avec cet article. La servitude volontaire c’est avant tout le texte de La Boetie que tout le monde connait. Je ne suis pas d’accord avec lui sur tout le texte. Pour moi un centurion qui fait allégeance à César parce qu’il a envie de partir à la guerre ou de gagner socialement n’est pas du tout servile, il suis librement. Non je parle d’autre chose ici :
Quand on force quelqu’un a prendre un travail pour gagner de l’argent parce qu’on ne lui a pas appris à se nourrir seul, c’est de la servitude. La seule différence avec la servitude enchainée, c’est que là c’est lui qui doit se dire en permanence : « si je continue pas de bosser, je crève de faim ou socialement « . Après est ce qu’il a le choix ? oui, comme vous dites il pourrait faire le choix de devenir marginal, mais c’est son lien avec les siens qui l’empêche d’être heureux. C’est une névrose assez simple : pour vivre avec les hommes que j’aime, je dois faire une chose qui me tue. Si ça ça peut pas s’appeler de la servitude volontaire, vous appelez ca comment ? On force un choix abjecte en jouant sur ce qu’il y a de plus noble chez quelqu’un.
Vous allez me dire, il est toujours possible de s’en sortir, de se battre, de réfléchir à mieux.
Dans l’idéal la servitude volontaire n’existe pas, dans les faits, elle correspond bien à des millions d’âmes brisées.
Hentarbleiz, vous m’avez très mal compris. La « servitude volontaire » existe dans les faits, mais c’est une « servitude tout court », elle n’a rien de volontaire. Au demeurant, je doute que quiconque ait jamais volontairement fait le choix de la servitude, hormis le cas anecdotique des masochistes. L’expression « servitude volontaire » est un oxymore qui pointe une île n’existant nulle part sur la carte, c’est une utopie, un mythe. Et si les salariés font malgré tout « tourner la boutique », investissent leurs valeurs personnelles dans le travail, (comme l’explique une vidéo postée dans l’un des com’), c’est bien parce que, sans cela, il ne leur resterait que la servitude, une intolérable servitude qu’ils ne supporteraient pas longtemps. Cette commune servitude n’est donc pas volontaire mais masquée, refoulée. C’est bien une question de refoulement, de mémoire occultée : « Il suffit de se tourner vers un passé, pas si lointain… » dit ma citation, et pour cause ! Seule la mémoire des luttes passées est à mère de réfuter cet horripilant cliché de « la servitude volontaire ».
Je comprend, merci pour cette correction. C’est en effet plus clair qu’un oxymore, et donc sans doute plus juste. C’est intéressant qu’au final on soit persuadé d’être seul responsable de sa servitude alors que les états, les industries et les systèmes monétaires sont construits sur des milliards de cadavres et de dos brisés. Votre mise en perspective soulage, merci.
Pour faire simple, en économie la productivité est le rapport du produit au temps de travail et au capital dépensé pour réaliser ce produit. D’ un point de vue physique on parle plutôt de rendement, qui est le rapport de l’ énergie utilisable à l’énergie mise en oeuvre. A titre de rappel: « les rendements maxima d’un moteur thermique sont de 23 % (essence) à 28 % (diesel). Ces rendements sont rarement atteints: moteurs froids, régimes non optimisés. Pour une conduite urbaine, on estime que le rendement réel est autour de 10 %. La faiblesse de ce rendement réel est essentiellement due aux accélérations. De plus, la consommation cesse de décroître en dessous de 60 km/h (parce qu’il faut bien que le moteur tourne.). Il résulte que peu de véhicules consomment moins de 5 l/100 km à 100 km/h et moins de 7.5 l/100 km en ville. La climatisation s’ajoute à cela (1/3 de la consommation en ville, 1/6 sur route). » Soit dit en passant lorsque l’on se déplace en ville en voiture, 90% de l’énergie mise en oeuvre est utilisée à chauffer l’environnement, sans compter l’émission des fameux gaz à effet de serre: en particulier le CO2. Tout cela pour dire que lorsque l’on augmente la productivité d’un facteur n au sens économique du terme, on peut augmenter la consommation d’énergie d’un facteur N bien supérieur à n. Il serait donc un peu léger à mon avis de balayer d’un revers de la main la question de l’énergie. D’autant plus que les réserves fossiles sont finies ( Pour autant Mr Lipietz n’avait pas a traiter Mr Jorion de Dinosaure!). Ceci dit je suis d’accord pour dire qu’il y a un réel problème de répartition des fruits du travail productif. Quant au mot travail le petit Robert dit: « Etat de celui qui souffre, qui est tourmenté; activité pénible ». Il n’est donc pas besoin de chercher un autre mot pour l’activité quotidienne de millions de gens. Ils souffrent et ont une activité pénible donc ils travaillent. C’est cohérent avec le fait que le capitaliste a besoin du travail des salariés pour faire fructifier son capital. Il a besoin de la peine de celui qui travaille, pour tirer profit de son capital. Celui qui a une activité non douloureuse et agréable ne travaille pas, il jouit de l’existence. Le capitaliste jouit des profits qu’il a obtenu grâce au labeur et à la peine des salariés. Il est évident qu’à ce jeu là il essayera sans relâche d’augmenter la part de profit qui lui revient, pour jouir un peu plus sur le dos des laborieux. Plus le salarié sera occupé à travailler et à faire fructifier le capital, plus les profits seront grands et plus ce sera agréable pour le capitaliste. D’où le « Travailler plus pour gagner plus de Sarkozy », avec juste un bémol: celui qui gagne plus n’est pas le salarié. Il est vrai que le progrès des sciences et des techniques change quelque peu cette donne, les robots même avec de mauvais rendements, remplacent de plus en plus avantageusement les salariés, augmentent la productivité, donc le profit des capitalistes et ceci sans création d’emploi. Le salarié devenu inutile se retrouve chômeur et donc devient un poids pour la société, les déficits sociaux se creusent et le capitaliste demande à l’état d’être moins laxiste et d’être plus dur avec les chômeurs qu’il a lui même produit. Un cercle vicieux s’enclenche… D’autant plus qu’il ne faut pas perdre de vue que nous vivons dans des sociétés, qui bien que sécularisées ont un vieux fond judéo-chrétien; nous avons été chassés du jardin d’ Eden et il est écrit: « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. ». La productivité en système capitaliste génère donc des exclus, qui deviennent rapidement des parias, car ils sont assistés, et ne suivent pas le commandement biblique. En fait derrière tout cela se trouve la question du sens: « augmenter la productivité pour quoi faire, pour quelle finalité ? ». Si c’est uniquement pour augmenter la jouissance d’une minorité de capitaliste, et exclure de plus en plus de gens du système, il est évident que ce n’est pas acceptable. Si c’est pour aider des gens âgés à vivre mieux, tout en allégeant la peine de ceux qui les aident c’est tout à fait bénéfique. La question est plus généralement dans quel type de société voulons nous vivre et au service de quelles fins voulons nous mettre le progrès scientifique et technique et l’amélioration de la productivité qu’il permet. Pour autant les arbres ne montent pas au ciel et l’on ne peut oublier la question sous-jacente de l’énergie, plus particulièrement celle provenant des ressources fossiles, qui sont finies. Si la gauche était vraiment à gauche, elle travaillerait d’ arrache pied à produire un projet de société qui serait articulé autour des questions d’une meilleure utilisation de notre patrimoine naturel, et d’une meilleure répartition des richesses produites en utilisant ce patrimoine. Quand je dis une meilleure utilisation du patrimoine naturel, je pense en particulier à exploiter les ressources naturelles de façon raisonnable, en essayant de promouvoir un mode de développement qui utiliserait de préférence les flux d’énergie renouvelables, aux stocks de ressources non renouvelables. Il est probable qu’il faudrait dans ce cas revoir nos modes de vie dans un sens plus frugal, mais c’est le prix à payer pour que le développement soit vraiment durable et que les générations futures n’héritent pas d’un monde ravagé par les comportements égoïstes et irresponsables de leurs aînés. Autant le problème de la dette financière que l’on laisserait à nos descendants a été créé de toute pièce depuis plus de trente ans par les différents pouvoirs politiques qui se sont succédés aux affaires ( pour justifier toutes les « réformes » allant vers toujours plus de régression sociale), autant la question de la facture écologique que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants est bien réelle et sera lourde de conséquences pour eux si nous ne faisons rien. Pour finir je dirais que le progrès scientifique et technique n’est pas une mauvaise chose en soi, ce qui peut l’être c’est l’usage que l’on en fait. Et en démocratie cela devrait donner lieu à plus de débats publics et d’information honnête.
Merci de partager le fruit de vos rencontres, échanges et discussions. 🙂
Le sentiment nait que les ‘choses’ pourraient prendre tournure…
Paul,
Vous avez le chic pour shooter dans la fourmilière, ce qui est plutôt une bonne chose, la routine a tendance à endormir la réflexion. Sur le contenu de cette vidéo, disons le franchement, je ne suis d’accord sur presque rien. Hormis le fait que sur le thème de la productivité, je pense que si vous êtes un dinosaure, messieurs Lipietz et Canfin sont des fossiles d’amonites. Le thème de la décroissance aussi connaît ses clivages. 🙂
La décroissance partout et pour tout est évidemment un non sens puisqu’il est parfaitement illusoire de prétendre ramener les sociétés modernes à l’age de pierre en espérant que quiconque – à par quelques illuminés – adhère au propos. Néanmoins la crise des énergies fossiles n’est pas le genre de choses qu’on puisse balayer d’un simple revers de main, pas plus que l’épuisement des sols. La question des modes de production et de consommation doit donc être posée, d’une manière ou d’une autre.
En quelques mots sur Europe Écologie: Ce parti est ce qu’on pourrait appeler une chimère politique, qui rassemble en son sein une variété d’opinions telle qu’on se demande comment l’édifice peut tenir debout. Il existe notamment une tendance anarcho-capitaliste dans ce mouvement, incarné à merveille par ce cher Dany « le rouge », qui me fait penser que sous couvert d’un discours public éminemment social, se cache en fait l’un des principaux partisans de l’Europe dans sa mouture actuelle, libérale et capitaliste.
Mme Eva Joly pour parler d’elle ne suscite pour moi aucune antipathie viscérale mais aucune sympathie particulière non plus. Je la pense compétente sur les questions fiscales, mais ceci me parait un peu maigre pour fonder un discours politique complet.
Sur la question des retraites, cela ne peut être considéré comme un combat d’arrière-garde. Plusieurs on déjà relayé le point de vue de Lordon sur cette question, je ne vais donc pas réitérer l’exercice, toutefois il me paraît utile d’en rappeler la teneur: Ce qui se joue actuellement sur le thème des retraites, c’est en fait la question à terme d’une financiérisation totale de l’économie. Ni plus, ni moins. Le problème déclaré dans ces termes ne peut laisser indifférent.
Ceci étant dit, je pense voir dans quelle mesure vous prenez cette position: Puisqu’il est question ici, à longueur de publications, d’un nouveau mode de répartition des richesses à imaginer, la question du devenir des « anciens » modes est par définition déjà dépassée au moment où elle se pose.
Néanmoins, ce qui est également fréquemment dit, c’est qu’on ne peut complètement se soustraire aux conditions telles qu’elles existent actuellement. La tabula rasa ne peut donc pas être de mise, et le système de retraites par répartition me semble à ce titre être un outil bien plus stable et pertinent dans le cadre des réflexions engagées ici que les modèles dors-et-déjà proposés pour le remplacer.
P.S. Vous êtes quand même terrible: Nous balancer un tel billet un dimanche, et ce dans les conditions personnelles qui sont les vôtres… In-co-rri-gi-ble. 🙂
Elle est posée ici
http://www.aggra.org/
et ici
http://users.cybernet.be/Michel.Lambotte/
@Dissonance
Peut être êtes vous lassé mais moi pas, au sujet de redéfinir en quoi nous nous sommes enrichis, question aussi importante que l’augmentation des inégalités elles-mêmes.
On produit le blé avec 1000 fois moins de personnel au champ, mais le prix de la bouffe dans le panier du français moyen n’a baissé que d’un facteur 2 sur ces dernières décennies (genre 1960 à 2010 de mémoire : de 30 à 15 %).
Donc il faut réfléchir sur (i) l’augmentation des marges des cupides (ii) l’accaparement et la spéculation mais aussi quand même sur (iii) ce qui fait système. Le blé produit en grand nombre de quintal par bonhomme et par an présuppose des techniques annexes en grand nombre : sélection des grains, mode de production phytosanitaire (intrants, pesticides, eau, drainage des eaux, fabrication des tracteurs et accessoires, chaines de distribution de tout cela).
Puis, quand même pourrions nous avec une heure de travail moyen nous payer 10 fois plus de blé qu’en 1960, nous voulons un peu plus que du grain au grenier, et de fil en aiguille, l’indicateur redevient celui de la fraction du revenu consacré à l’alimentation. Et donc à une vision par les revenus et non par la productivité. Je pense intimement que la vérité est entre les deux, et que la « fractalité » de notre préhension du progrès rentre en bonne partie dans le désaccord entre production brute très peu couteuse en travail apparent et le ressenti qu’on ne peut acheter de quoi bien remplir son assiette, (p ex n faisant honneur au savoir-faire et savoir-vivre des producteurs locaux) sauf de la bouffe merdique discount.
Dans l’envers de cette fractalité/ocomplexfication s’est nichée la prédation capitaliste, je ne la nie pas. Je dis juste qu’on n’a pas une vision juste du « pactole » que représente l’augmentation de productivité si on n’admet pas que, comme remède et poison, nous n’avons pas un usage linéaire de cette accroissement, nous saturons de l’effet du poison, nous nous déprenons des choses trop connues et sommes près à payer plus pour de nouvelles, mais ces mouvements profondément humains et qui étaient gérées au moyen de pratiques chamanes ou d’autres choses qu’ »un anthropologue vous racontera mieux que moi, sont aujourd’hui vécu dans un régime de consommation ou leur objet est « désublimé » ou « prolétarisé » par les industries culturelles et agro-alimentaires etc…
Sur un sujet connexe et « vert », il me semble que plutôt que la décroissance n’est pas le bon concept en « usage » mais peut l’être « en flux » : si nous acceptons par quelque moyen psycho-social à réinveter, d’avoir des cycles d’obsolescence des objets deux ou trois fois plus longs que ce qu’ils sont aujourd’hui, nous ne renonçons aucunement à sophistiquer la production, à robotiser les choses pénibles, etc. Mais nous nous donnons le temps de développer les pratiques qui « guérissent » le mal originaire de cette technique accélérée, ce mal qui est de ne plus former de « milieu associé », d’ »objet transitionnel » qui se prête à l’adoption (et non à l’adaptation, sous l’oracle du TINA etc), ce mal qui « prolétarise ». …
Il y aurait donc deux avantages : réduire les flux, et appréhender des « techniques de l’esprit » pour mettre nos savoir-vivre et savoir-faire de niveau avec les objets.
Allez, une boutade pour rêver, imaginez que Microsoft ait pu faire tester Windows la suite Office par des gens normaux pendant qqs années AVANT de la mettre sur le marché, que d’incongruités (traduisez « bugs » ou pire) nous auraient été épargnées dans ce bas monde !
Balivernes timiotesques. 1 000 fois moins c’est juste à pisser de rire et un smic horaire paye 36 kgs de blé (pourtant spéculatif) aujourd’hui quand un smig en payait juste 4 à 5 en 1960…
Rapport Armand/Rueff pour la révolution gaullienne en 58 : « le mécanisme des prix ne remplira son office dans le secteur agricole qu’en infligeant aux agriculteurs, presque en permanence, un niveau de vie sensiblement inférieur à celui des autres catégories de travailleurs »
Dans la plus totale contradiction avec le traité de Rome, bien évidemment.
@timiota
Je serais plus tenté de réfléchir sur l’apparition de nouveaux intermédiaires dans la chaîne de production / transformation / distribution et de leur utilité que tout ce que vous avez énoncé. Ceci dit je l’admets totalement, ce genre d’hypothèse est nettement moins sensationnelle qu’une recherche sur « l’augmentation des marges des cupides ».
Par ailleurs, concernant la notion de fractale, son seul intérêt qui me soit connu est purement topologique. Pensez-vous donc qu’il y ait un quelconque enseignement à tirer d’une topologie socio-économique (dont je ne vois pour ma part pas très bien à quoi cela pourrait renvoyer)?
Une fois de plus j’ai bien du mal à vous suivre.
Sur les deux sortes de travail
Ca recoupe bien « l’otium du peuple », version Stiegler, opposé
au neg-otium, le « négoce », qui , en tendance « discrétise » le travail en unités de temps (Taylor etc and beyond), et agit dans le sens de la dé-sublimation, de la prolétarisation.
La distinction est donc aussi celle de la prolétarisation et de la sublimation qu’on atteint dans le « travail »…
(Ca ne m’étonne pas, dans la mesure où l’épuisement du capitalisme est vu à peu près sous le même angle, et où PJ est anthropologue et connait bien son Stagyrite)
Il y a de plus d’inégalités entre les individus est un fait.
Limiter cette approche entre les salariés et les dirigeants d’entreprises est un combat d’arrière garde.
Il y a de nombreuses inégalités entre salariés.
Il y a de nombreuses inégalités entre dirigeants.
Étant dirigeant et gagnant moins que la plupart des salariés (- de 2000€ et sans retraite) je me sens un peu….frustré et je trouve un peu injuste de me trouver positionner parmi ces gens par Paul .
Pour beaucoup être salarié est déjà être nanti.
Pourrait-on être un peu plus précis quand on évoque le problème de la disparité des revenus ?
Et je précise « otium » = à peu près « loisir créatif » (mot latin d’où vient oisiveté)
Bernard cause sur la 5…On écoute…
pour la semaine de 30 heures , checkez ce lien !
1965 !
Le problème des retraites non abordé sous son aspect humain est un problème qui ne peut que s’amplifier , tout comme le fait de refuser de prendre en compte ses propres besoins de ressourcement .
Sur le terrain de bien des salariés , çà se passe plutôt comme çà :
Le travail fatigue , le stress use . La recherche de productivité a tendance à augmenter le stress en entreprise parce que la plupart du temps , cette recherche se fait dans l’urgence . Devenir plus productif , c’est souvent devoir faire plus avec moins ( moins de moyens , moins d’effectifs, moins de temps etc..).
Le facteur premier qui permet de lutter contre le stress est le discernement des priorités.
Cher Paul Jorion , votre santé n’est pas à négliger même si l’enthousiasme qui vous habite a
l’extrême intérêt de motiver bien des cerveaux.
EXTRAIT :
« • Les bienfaits de la sieste 😉
» La sieste nous plonge dans un sommeil lent profond, particulièrement réparateur après une nuit trop courte « , explique le Dr Paul-Henri Depoortere, spécialisé dans la prise en charge des troubles du sommeil, établi à Saint-Rémylès-Chevreuse (78).
» Elle restaure nos facultés d’attention et de mémorisation, chasse la fatigue et favorise la récupération musculaire et mentale.
En outre, en réduisant le taux de cortisol – une hormone responsable de notre nervosité -, c’est l’un des meilleurs antistress qui soient. »
Seuls les insomniaques devront s’en passer pour ne pas hypothéquer la nuit à venir. »
source
http://www.notretemps.com/sante/2317069-cultivez-lart-de-la-sieste.html
On peut répudier la dette souveraine mais pas la dette de sommeil.
Dodo!
Puisqu’il est question des Verts, d’Eva Joly, de Pascal Canfin, etc. connaissez vous ce site http://www.cosmopolitiques.com/ et notamment ce texte http://cosmopolitiques.phpnet.org/pages/sites/default/files/r%C3%A9ponses%20%C3%A0%20J%20Julliard%20v%20compl%C3%A8te.pdf ?
Et dire qu’en robotique tout à commencé par un canard !
Et un couac dans mon orthographe!
Nous sommes dans une prison (l’Union européenne, dictature soft via les marchés financiers) et nous discourons sur la productivité, le travail…
Ne vaudrait-il pas mieux d’essayer de sortir de la prison et de discuter à l’air libre devant un verre?
@Crapaud rouge
Assistants mécaniques
…..et canin ! 🙂
merci Louise de me remémorer ce passage, voilà à mon avis une parfaite illustration de l’avenir « heureux » que nous pourrions impulser, c’est probablement un changement de paradigme assez violent pour beaucoup de « décideurs », qu’il soient politiques, du MEDEF ou des syndicats mais ça mérite qu’on se dépense pour ça.
-astuce/intelligence
-simplicité
-complémentarité
-…
…Les syndicats ne vont pas se soumettre et c’est tant mieux…Jumbo…Nous l’a promis…Bernard n’est pas un plaisantin.
Ne serait-il pas bon de faire la distinction entre productivisme et productivité ? Dans wiki on trouve que le productivisme est un système d’organisation de la vie économique dans lequel la production est donnée comme objectif premier, et la productivité est le rapport de la production de biens ou de services à la quantité de facteurs de production ou intrants utilisés pour produire ces biens ou services. Il semble donc que le productivisme a tout de l’idéologie alors que la productivité a tout du pragmatisme. Le productivisme plaide pour une croissance de la production et par voie de fait pour une croissance de la demande. La productivité si elle aussi peut parfois devenir idéologique vise surtout à faire plus avec moins, ce qui relève du bon sens.
Quand les écolos attaquent le productivisme (et non la productivité) c’est selon moi pour souligner les impacts que cette idéologie a causé à l’environnement depuis que l’homme est rentré dans l’ère industrielle. La rationnalisation et la mécanisation ont certes permis de décupler la capacité de l’homme à transformer les choses qui l’entourent pour un mieux être, le problème est que ce pouvoir de transformation a rarement tenu compte des externalités, et si elles avaient été prises en compte cela aurait mis en évidence l’aspect souvent destructeur dudit productivisme.
Quand les décroissantistes attaquent le productivisme (et non la productivité) c’est selon moi pour souligner la vulnérabilité de notre dépendance à l’égard d’un productivisme qui repose sur des conditions éphémères. Les décroissantistes tentent de déterminer ce qui conditionne le productivisme actuel pour éviter de se retrouver dans une situation où son manque se retournerait contre nous. Notre situation est triste à bien des égards car même dans les conditions optimales de subside énergétique que nous avons connues nous avons réussi à nous diriger vers la faillite or maintenant l’orgie énergétique touche à sa fin. Le tragique de notre histoire est aussi que le productivisme de l’ère industrielle a condamné bien des savoirs faire qui nous ferons défaut quand le productivisme tel que nous l’avons connu fera partie du passé et qu’il faudra remettre la main à la pâte.
La productivité est sans nul doute positive quand elle permet de reduire la pénibilité mais elle ne se positionne pas par rapport à la problématique de la répartition du travail et des richesses, elle complexifie cette problématique qui n’a cessé de nous poursuivre et sur laquelle il faut bien sûr travailler encore et encore. Je suis fasciné par notre désir de progrès sous-entendant la suppression du travail d’un côté et le désir de politiques de créer de l’emploi de l’autre. Mais que veut-on en fin de compte ? Plus de travail ou plus de travail ?
La productivité n’est pas à mettre en cause si elle repose sur des éléments qui serons toujours à notre disposition mais elle est à mettre en cause si elle repose sur des éléments qui feront défaut car cela veut dire qu’il faudra anticiper le moment où elle diminuera. Derrière la pénibilité que nous avons réduite se cache hélas en grande partie un subside énergétique collosal qui a permis la mécanisation et dont nous avons pu bénéficier jusqu’à maintenant.
La révolution industrielle a reposé sur une exploitation croissante d’un subside énergétique et s’est caractérisée par une mise en concurrence du travail manuel à petite échelle et du travail mécanisé à grande échelle. Ensuite la mondialisation des échanges rendue possible grâce à l’énergie bon marché a mis en concurrence la production locale et la production délocalisée. Cette productivisme basé sur une exploitation croissante des ressources a complètement restructuré le monde autour de l’idée que notre capacité à produire toujours plus voire autant et à un coût toujours moindre voire le même était un acquis, or c’est faux.
Parfaitement, et quand Canfin et Lipietz parlaient hier de « productivité », ce qu’ils mettaient en accusation en réalité était le « productivisme » et non la « productivité ».
C’est pourquoi réduire la « pénibilité » est une ânerie. Faire le carreleur quand j’avais 25 ans était tout à fait supportable, on était crevé le soir mais pas détruits. Pour redire en bref ce qu’énonce Peak Oil :
– (ET) L’écologie part certainement d’un excellent sentiment mais peut-on faire partie d’un système et prétendre soi-même en modifier le cours ?…
– Oui je pense, en tant que civilisation consciente et communicante.
– (ET) Tu as raison mais cela ne peut que partir de la conscience personnelle de chacun… tiens, par exemple, prenons le gars qui habite la maison à côté de chez toi pour une petite démonstration.
– Bonne idée, il me les brise…
– (ET ) Ce type, ton voisin, semble prendre plaisir à tailler sa haie aux heures des repas, avec une tondeuse électrique dont le raffut vous exaspère rapidement. C’est déjà une nuisance.
– Tu parles.
– (ET) Considère maintenant l’énergie et le savoir faire nécessaires à la confection de toutes les pièces de cette machine à tailler électrique, imagine l’identique pour ce qui concernerait le développement de l’électricité et de ses réseaux dans votre région.
– Ouais.
– Bon, tu peux donc constater que ce gnome obèse, manque d’exercice à l’évidence, foutant un peu plus en l’air sa santé, celle des voisins et du cosmos entier pour nourrir sa paresse et éviter une légère dépense de vitalité qui lui serait bénéfique. Dix mètres taillés à la cisaille lui feraient certainement perdre deux kilos de graisse-transpiration et supprimeraient les décibels agresseurs. Voilà un magnifique exemple de crétinerie écologique.
– Il a peut-être peur de faire une crise cardiaque.
– (ET) Ridicule, vous vous préparez des lendemain difficiles en continuant sur cette voie.
– Je plaisantais.
– (ET) À vous, espèce humaine, d’ouvrir les yeux, de voir… d’autant qu’il y a de plus en plus d’exemples alarmants, d’effets dynamiques…
– Lesquels ?
– (ET) Votre inconscience écologique ne réalise pas même que cette dynamique est pleinement engagée, tiens, bon exemple de mécanisme exponentiel : vos systèmes de climatisations consomment et consommeront toujours plus d’énergie alors que ce que vous appelez l’effet de serre augmente. C’est une mise en boucle suicidaire qui accélérera plus vite que prévu le refroidissement de la terre.
« ce qu’ils mettaient en accusation en réalité était le « productivisme » et non la « productivité ». » : d’où l’importance d’être précis dans son vocabulaire, et de ne pas sortir des phrases du genre : « il y a productivité et productivité ». (Ci-dessus 24 octobre 2010 à 15:54) Mais bon, j’ai une excuse : je me suis diagnostiqué alzeimer. 🙂
@mike. Votre dialogue inter-ET est bien sympa (il renvoie au film ‘The day the earth stood still’) mais j’ai un doute sur la menace de refroidissement car un climatiseur extrait autant de chaleur qu’il n’en rejette et il lui faut de l’électricite pour fonctionner, électricité qui dans les pays chauds est souvent le résultat d’une combustion d’hydrocarbures.
Peut-être qu’ E.T. a des pistes car si il a pu se pointer ici c’est que l’énergie ça le connaît … Sauf si il s’agissait d’une télécommunication quantique bien sûr !
Cette excellente explication de Peak Oil faite, je ne vois plus très bien quel fossé séparerait Paul de Lipietz sur la question de la productivité. Paul critique aussi bien le consumérisme que le productivisme, productivisme qui doit être distingué de la notion de productivité.
Le productivisme est partie intégrante d’un capitalisme dont le développement du système technique est tout entier au service des intérêts du capital. La productivité est elle une notion qui peut s’accorder avec des systèmes a priori très différents.
Le véritable clivage porte donc plutôt sur la notion de décroissance. Les décroissantistes faisant globalement de la restriction quantitative la variable d’ajustement pour contenir les externalités négatives, tandis que selon l’autre approche anti-productiviste, assumée par Jorion, la question des données quantitatives est subordonnée à une évolution qualitative relative à des ressources intellectuelles et une dynamique socio-politique. Les décroissantistes se situent dans un cadre entropique, les autres sans minimiser les externalités négatives, s’inscrivent dans une perspective créative.
Même si c’est un peu hors sujet, la façon dont Sarkozy se prend pour mettre en place cette réforme des retraites m’inquiète, ça n’a jamais été bon signe quand les dirigeants n’écoute plus la rue, surtout quand il y a des signes que des policiers pourrait faire partie des casseurs..
Vous en pensez ce que vous voulez, mais pour moi c’est plus du tout de la démocratie!
http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2010/10/travail-1.jpg
C’est juste une mauvaise blague.
De l’un de nos commentateurs, cet intéressant billet.
Bonsoir M. Jorion, j’espère que vous avez assez dormi .
Pour la productivité
« faire plus avec moins », oui, mais plus et moins de quoi ?
Parce que pour nous c’est moins de temps, de matériel, de personnel pour plus de personnes à s’occuper et de choses à faire !
Oui, jolie proposition de Caleb, z’ètes pas prêt de la prendre votre retraite !
La vérité est là .
La taille de l’enjeu multiforme , où la retraite n’est plus un but mais une liberté humainement gratifiante , où le travail est rémunéré en priorité, où les opportunités d’activités gratifiantes sont recherchées et promues , où les accumulations TBTF sont impossibles , où la puissance publique démocratique reste la puissance majeure , où la place du service public est définie comme voulue en conscience par le choix démocratique , où les échéances réversibles sont définies et respectées , où le contournement de la loi est rendu aussi difficile et sanctionné qu’on peut , où la nature devient un sujet de droit , où la force ( publique) sert le droit , où les contrepouvoirs sont respectés ,où la spéculation reste sous contrôle public …
oblige à y réfléchir ( et proposer des actes ):
en définissant son territoire de » combat »
en repérant les actions » leviers » ( ou cliquets )
en estimant les étapes
leur durée
leurs alliés
Le bon projet sera celui qui permet à l’éloge de la paresse et à l’hymne des bourreaux de travail de cohabiter dans un monde qui ne s’épuise pas .
Alors dormez , rencontrez Eva Joly ( et d’autres ) , évitez les formules hâtives trop énigmatiques sur des sujets violents où les syndicats ont bien du mérite , avec des règles intellectuellemnt imparfaites , d’assurer malgré tout la défense du plus grand nombre et de ceux qui ont besoin de repères simples .
Et rendez nous une copie lisible , moins brouillonne*** , atteignable , qui soit un pas en avant là où les lectures actuelles ne nous laissent voir que des pas en arrière .
*** : j’avais déjà fait cette critique lors de ma première lecture de » comment la vérité … » . Je maintiens . Je reconnais aussi que c’est le talent des vrais créatifs et imaginatifs que d’être ou apparaître brouillons . Il paraît que les juristes sont plus courts et carrés . Eva Joly que je ne connais pas personnellement devrait donc normalement apporter ce complément correctif là . Si elle est aussi assez « leader » , ça pourrait faire un mélange « productif « .
Peut-être serais-je censuré mais je ne me reconnais pas dans ce billet qui anticipe un échec du mouvement de grève même si je déplore l’absence de projet alternatif pour des raisons clairement exprimées par l’auteur.
Pour ma part, je ne peux accepter de baisser les bras avant d’avoir épuisé toutes les alternatives.
Les grévistes savent bien qu’il faudra plus des 3 semaines de 1995 pour faire plier ce gouvernement car il est soutenu par toute la communauté financière.
L’enjeu est clair : empêcher le démantélement de pans entiers de notre système de protection sociale.
Les grévistes ont besoin de la solidarité financière de tous et si certains des lecteurs de ce blog se sentent concernés par ce combat, ils peuvent adresser leurs dons à :
http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites/3173-solidarite-6000-euros-salaries-grevistes
http://84.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=749:solidarite-avec-les-salaries-en-greve&catid=398:actualite&Itemid=90
Raffinerie de Grandpuits
A l’ordre de “l’intersyndicale CFDT-CGT”
A la raffinerie Total de Grandpuits, boite postale 13
77 720 Mormant
ou http://raffineriegrandpuits.fr/
Raffinerie de Donges
A l’ordre de la “CGT Raffinerie de Donges – actionretraite”
A CGT, 4 rue Marceau, 44 600 Saint-Nazaire
Raffinerie de Gonffreville-l’Orcher
A l’ordre de “Sud-Chimie”
A Sud Chimie, 6, rue Louis Blanc
76 100 Rouen
Raffinerie des Flandres
A l’ordre de “Sud-Chimie RF”
A Philippe Wullns, Route du Fortelet
59 279 Mardyck
Raffinerie de Fos-sur-Mer
A l’ordre de “UL CGT Martigues”
A CGT Martigues, Maison des syndicats
Allée Benoit Frachon, 13 500 Martigues
Et pour la caisse de solidarité pour les éboueurs qui bloquent la déchetterie d’Ivry-sur-Seine
Ou au 43 rue Brunesseau, 75013, où ils sont depuis trois jours et trois nuits, devant la déchetterie.
Ou à UL CGT Paris, pour la caisse CGT Nettoiement, 85 rue Charlot, 75003 Paris
En peu de temps le parti de gauche a récolté quelques milliers d’euros.
Tous ensemble il sera possible de faire reculer ce gouvernement mais à l »unique condition d’être tous ensemble et pas de passifs spectateurs.
« Peut-être serais-je censuré mais je ne me reconnais pas dans ce billet qui anticipe un échec du mouvement de grève même si je déplore l’absence de projet alternatif pour des raisons clairement exprimées par l’auteur. »
Par « censurer » vous voulez sans doute dire que votre commentaire ne sera pas publié. Je reconnais votre nom comme celui d’un commentateur régulier. J’ai une question à vous poser : fondé sur votre expérience ici, avez-vous vraiment le sentiment que les commentaires qui expriment un désaccord avec la teneur d’un billet ne sont pas publiés ?
« Alain Badiou, les Frédéric Lordon, les Bernard Friot, et même les Paul Jorion et autres Eva Joly doivent se réunir non pas pour définir le futur chef d’une coalition politicienne, mais pour proposer au peuple une autre alternative à ce que propose la droite »… bonne nouvelle!
Bonsoir Paul,
Je pensais que ma réponse pouvait éventuellement être censurée car j’avais transmis les coordonnées d’OS de salariés en lutte contre la réforme des retraites en indiquant que les dons pouvaient leur être adressés. Idem pour le parti de gauche.
Je pensais que cela allait peut-être un peu trop loin (une sorte de raccolage en faveur de telle ou telle OS …).
Loin de moi la crainte d’être censuré pour désaccord avec tel ou tel billet.
Votre blog est un espace de liberté qui remplit une véritable mission de service public.
Souvent je me demande où nous pourrions trouver une telle quantité d’information sur cette crise qui n’en fini pas s’il n’existait pas.
Prenez bien soin de votre santé, la crise est appelée à durer, il faudra tenir la distance.
Bien cordialement.
Et si le problème se situait à votre gauche ? …Très intéressant point de vue, pour une vision d’optique globale de l’affaire et là on rejoint Sieur Attali.
Aujourd’hui, par lecture de cet article je comprends mieux ce que fait le blog d’Attali sur la colonne droite de votre blog.
Aussi je vous remercie pour l’éclairage… Parfois …Je suis étonnée ou surprise de vos choix ou vos options…Mais effectivement, dans cet article « Et si le problème se situait à votre gauche ? », c’est très clair.
En somme il faudrait un nouveau programme commun pour la gauche, dont l’initiative cette fois ne viendrait pas des partis. La structure (encore à définir) qui en serait porteuse serait comme un point d’ancrage idéologique en tant que référence nouvelle, aussi bien pour les mouvements sociaux à venir que pour tous ceux qui à l’intérieur de leurs partis respectifs ne se reconnaissent pas dans les vaines analyses de leurs leaders. Contrainte par une pression doublement extérieure et intérieure la gauche n’aurait plus d’autre choix que de se repositionner. Seule chance de redevenir la gauche et de proposer une véritable alternative.
Toute la difficulté maintenant est de dépasser le stade de la simple pétition de principe de personnalités ou du réservoir d’idées (think tank). La structure devra avoir une lisibilité médiatique, tout en incarnant les aspirations du peuple. Bref une structure qui ne soit pas perçue comme élitiste, ni comme un parti politique traditionnel ni un « think tank. » Ni même une association de type ATTAC du moins dans sa formule actuelle. J’ajoute qu’il y a bien eu après le Non du référendum sur la constitution européenne la création d’un collectif anti-capitaliste. Celui-ci avait la particularité de réunir aussi bien des encartés (des militants de divers partis de la gauche de la gauche mais aussi des Verts) que des non encartés. Il serait faut de dire que cette initiative n’a servi à rien, mais son influence ne s’est pas étendue au delà des partis minoritaires. Elle a juste crée un appel d’air pour la formation du Front de gauche de Mélenchon.
Autant dire qu’il faut inventer une nouvelle forme d’expression politique.
Si une telle structure voit le jour, j’y adhère immédiatement.
J’ajoute que le billet cite quelques personnalités, mais il y en a bien d’autres qui se reconnaîtraient dans la perspective qui est proposée.
Nous verrons de plus en plus la critique des politiciens, les professionnels de la politique, et dans le même mouvement les invitations faites à des « personnalités » c’est-à-dire à des personnes qui se sont faits médiatiquement connaître.
Le pas suivant est de faire appel à tous ceux, connus et inconnus, qui ont une pierre à apporter à l’édifice et qui n’hésitent pas à rappeler la nécessité que la critique soit radicale (qui va à la racine).
Pour ma part aucune critique qui ne met en cause l’appropriation privative n’a de chance d’arriver au résultat désiré.
Intéressant aussi d’introduire dans la discussion le point de vue de Robert Castel. qui montre les liens forts entre salariat, protections sociales et citoyenneté.
+ face aux impasses de la propriété privée, l’émergence de la propriété sociale au XXème siècle.
http://www.dailymotion.com/video/x7e7eo_entretien-avec-robert-castel_school
Certes, et pendant ce temps là,
il y en a qui, ignorant leur droite et leur gauche, proposent une solution à terme mondiale, sans qu’il soit nécessaire d’attendre que l’entente le soit (mondiale) pour l’entreprendre.
Solution dans laquelle la question des retraites serait relativisée .
http://www.mediapart.fr/club/blog/le-mouvement-utopia/231010/quelles-sont-les-options-concretes-pour-le-revenu-universel-et-
Je ne donne pas (encore) mon avis, je m’informe.
« il faut un programme de gauche, un vrai ».
Retour au programme du CNR et sortie de l’Union européenne.
Rien de nouveau sous le soleil.
Tim Jackson dans « prospérité sans croissance » analyse finement le lien entre productivité et emploie.
Il montre de manière assez convaincante à mon avis que la croissance de la productivité du travail détruit des emplois, et quelle n’est pas durable car nécessitant des quantités toujours croissante d’énergie et CO2 (il n’y a pas de découplage).
Ce genre d’analyse est au coeur des travaux d’Europe Ecologie, et je vous recommande de les lires si ce n’est déja fait, et de partager vos réflexions.
C’est une des premières fois qu’un message de Paul m’apparaît comme confus. Sans doute parce qu’il met allégrement verts, écologistes et décroissants dans un même panier alors qu’il y a autant de « nuances » qu’entre sociaux-démocrates, communistes, trotskystes et autres variantes de ceux qui se disent socialistes.
En acceptant d’être caricatural, je dirais que toutes de variété de pensée marquées d’écologie politique, je dirais qu’il partagent tous l’anti-productivisme comme base. Ce qui veut dire qu’ils considèrent que produire toujours plus est 1) impossible, 2) mauvais pour la planète et le justice sociale.
Cela ne veut pas dire qu’ils sont contre l’augmentation de la productivité (produire plus de biens par unité de temps de travail OU autant de biens en diminuant la quantité de travail HUMAIN nécessaire. Depuis Görz, la réduction du travail hétéronome (lié au système dans le cadre du salariat) est un objectif afin d’élargir la sphère de l’activité autonome (celle qui possède notamment les qualités de satisfaction qu’énonce Paul ci-dessus). Travailller (turbin) 7 heures par semaine est un idéal déjà énoncé il y a 35 ans.
Maintenant, selon les chapelles de la verte pensée, certains croient que c’est possible dans le cadre du système tel qu’il existe (les tenants du capitalisme vert sont une variété rare mais existante). A l’autre extrémité du spectre, les décroissants radicaux pensent que le capitalisme doit d’abord être détruit avant d’espérer une quelconque amélioration.
Et entre ces deux, extrêmes, on trouve la toute grosse majorité (dont je suis) qui pense qu’avec les rapports de forces tels qu’ils existent font que tout gain de productivité est immédiatement capté par le facteur capital et que donc l’accroissement de productivité finalement pas très bon les « gens ordinaires » puisqu’ils n’en profitent ni n’en souffrent, du moins théoriquement. Et je dis bien théoriquement puisque qu’une bonne manière d’augmenter la productivité est de pressurer les travailleurs (d’où stress, burn-out et suicides…). Quant à accroître la productivité par l’emploi de techniques et de machines intensives en capital qui remplacent les lents humains, cela ne fait qu’augmenter le chômage et l’exclusion. Traiter de luddites ceux qui savent que les machines vont les jeter au chômage (et pas de couplet sur la destruction créatrice, svp plus personne n’y croit puisque la croissance de nouveaux secteurs est morte par manque de place sur le vaisseau Terre.
Alors, la plupart des écologistes essaient de faire grandir le nombre de ceux qui savent que le système les considère comme des citrons à presser et puis jeter (variable d’ajustement diraient les économistes). Ils plaident et partagent les objectifs que semble défendre un Paul qui ne voit plus ce jour où sont ses véritables alliés et où sont ses faux amis (cfr la débat sur Attali).
J’espère qu’après quelque bons sommes et donc la reproduction de sa force de travail intellectuel, Paul reviendra à sa lucidité habituelle.
Paul, ce n’est pas parce que quelques Verts vous ont traité en catimini de dinosaure dans la chaleur d’un débat que vous devez oublier les fondements de la pensée écologiste.
Vous avez bien fait de préciser M.Jorion vos paroles qui m’avaient moi aussi choqué lorsque je les avais lues.
Sachant qu’il n’est pas interdit de travailler en France au delà de l’âge légal jusqu’à son dernier souffle tout en prenant sa dite » retraite « , on comprend pourquoi l’âge légal est pour tous et pas à la carte.
Ce seuil n’interdit en effet à personne de travailler au delà, mais il permet au contraire de ne pas pénaliser tout ceux qui veulent partir à temps. C’est assez incroyable que vous fassiez vous aussi cette confusion je trouve par la bande…. mais bon …
La loi vaut pour tous comme n’importe quelle loi. Aurait-on idée de faire des feux de signalisation de toutes les couleurs pour satisfaire chacun ?
L’age légal vaut pour tous mais chacun peut travailler si ça lui chante jusquà ce que mort s’en suive. Rien ne l’interdit. Il y a une grosse désinformation à ce sujet.
Par contre quand un gouvernement parfumé retarde l’âge légal, il sanctionne la majorité et tout un chacun, même ceux qui voulaient encore travailler en changeant de métier ou d’activité. Il sanctionne surtout celles & ceux qui n’en peuvent plus, de leur peine et de leurs misérables salaires.
Mais au delà de la différence entre » emploi » payé au lance – pierre du fait de la parcellisation et l’individualisation du contrat de travail et de la dégradation des conditions de l’emploi et le travail qui passionne et satisfait celui qui a la chance de l’habiter, il y a bien sûr une autre dimension dans ce grand foutage de gueule politico-médiatique qui assomme son télespectateur 24 heures sur 24 heures.
C’est la volonté qu’ont les puissances capitalistes de prendre le marché juteux des retraites en cassant la civilisation qui avait présidé à un certain équilibre entre » travail » & » capital « . Aujourd’hui on dirait entre » emploi de merde » & capital. C’est bien à un viol nouveau qu’ il s’agit dont les masses créatrices et individuellement les personnes seraient les seuls accablées.. Après avoir dépouillé le travailleur de ses appuis culturels & sociaux, après avoir dégradé son environnement de travail, déprécié son action et inventé l’employé jetable , après avoir fait stagné les salaires tandis que le coût de la vie augmentait, après avoir annulé le deal qui avait prévalu entre les » 35 heures » et en compensation, » l’annualisation du temps de travail « , on vient une fois de plus tondre l’esclave moderne en lui volant par une rapine organisé et le hold-up en col blanc deux années d’existence et deux années de salaires.
En ne changeant absolument rien au cadre général ni à la vision sociétal.Bien au contraire, le régressime social vaut politique de décivilisation. Nous ne sommes décidément pas là dans l’utopie mais bien dans la réalité. Bien dans le présent tel qu’on nous donne à le saisir et tel que certains veulent le faire exister en revenant à un âge farouche du capitalisme.
Il est clair dans ces conditions qu’ à force de tondre toujours les mêmes, c’est à dire la majorité pour goinfrer une minorité d’incompétents qui ruine les nations, celle -ci – la majorité – risque de renvoyer dans les nuées – par un coup de pied de l’âne historique – toute une mentalité malade qui non contente de détruire la planète, s’évertue méthodiquement encore à détruire le sujet humain jusque dans ses dimensions agissantes et productives.
Même si on peut vous rejoindre au final au même endroit où vous porter le fer dans la plaie, il s’agit avant de vouloir ouvrir une perspective d’avenir de bien contextualiser ce qu’il se passe exactement, là maintenant ici : il y a volonté d’ouvrir de nouveaux marchés et de détruire tout ce qui ne va pas dans le sens de ceux-ci.
Écoutons Frederic Lordon :
» Mais il y a pire que la perspective de la déconfiture annoncée de la (future) retraite capitalisée. Car la captation par les marchés des retraites n’a pas seulement pour conséquence leur fragilisation financière mais, bien plus profondément, un effet structurel de verrouillage définitif de la libéralisation financière. Par les masses d’épargne qu’elle concerne, la retraite capitalisée pousse l’implication financière du salariat à son comble et, par là même, lie objectivement les intérêts des salariés aux bonnes fortunes de la finance… laquelle prospère précisément de les opprimer. Un sophiste libéral qui passerait par là objecterait sans doute que si les salariés souffrent un peu, les pensionnés qu’ils seront plus tard en profiteront. On lui répondrait d’abord que les appels à la patience pour 40 ans sont bien le propre des nantis d’aujourd’hui (qui font miroiter aux autres leur improbable nantissement de demain). Mais on l’enverra surtout paître en lui faisant observer, expériences désormais suffisamment nombreuses à l’appui, que les fonds de pension DC font et les salariés exploités et les retraités miséreux tout simplement parce que les très nombreux intermédiaires de la division du travail financier se payent sur la bête en prélevant d’effarantes commissions »
» Le point de fusion des retraites » par Domique Lordon :
http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites
Pour un care qui ne soit pas une régression.
Oui pour la démarche productive pour toutes les tâches pénibles, oui pour la redistribution de ces gains de productivité (richesses produites et temps dégagé pour d’autres tâches).
Petite remarque sur l’énergie: un personne produit une centaine de watt (quelques centaines pour les sportifs de haut niveau), ce qui est très peu en comparaison de la plupart des machines. Mais une personne peut mobiliser une quantité considérable d’énergie avec les machines (c’est d’ailleur la principale source des gains de productivité).
Mais les tâches sociales qui ne s’épanouissent pas dans la logique productive sont laissées de côté. Beaucoup de personnes agées souffrent d’isolement (une solution intéressante avec la location gratuite par des personnes agées à des étudiants en échange d’un peu de temps, d’un peu d’attention, d’un peu de soin mutuel, d’un peu de care). Les robots apportent du confort pour les tâches pénibles, mais ils ne couvrent pas tous les besoins relationnels humains. La prévention ne se développe pas et dans bien des endroits, la rue est abandonnée au traffic de drogue et aux caids. On y apporte une réponse répressive qui ne donne rien.
Si le care nous apporte une régression sur le plan de la pénibilité des tâches, alors je vous suis, il fait fausse route. C’est sur le plan de la prévention, de la réduction de l’isolement, de l’éveil, de toutes les tâches qui ne s’améliorent pas avec les gains de productivité et où la relation humaine est prépondérante, qu’il peut donner sa mesure.
Bravo M Jorion,
Enfin une bonne nouvelle.
Votre annonce de futurs échanges avec Mme Eva Joly est une excellente nouvelle. J’espère qu’ils déboucheront sur une véritable collaboration. Mme Eva Joly a vraiment besoin de gens comme vous autour d’elle. Je verrai aussi assez bien autour d’elle,les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ,ainsi que M Charles Henri de Fillippi.
Bonjour,
Eva Joly. Très. (©)
Problème structurel : « la manière dont le surplus, dont la richesse est partagé(e) entre les différents types de partis [capitalistes, patrons, salariés]… »
Problème conjoncturel : le temps de travail et sa distribution tout au long de la vie.
« Notre système ne va pas accepter ça ». D’accord ! Youpi ! La confiscation de la productivité est nécessaire au fonctionnement du capitalisme parce ce qu’au-delà d’être une dysfonction, le capitalisme n’en est pas moins le garant de la paix sociale : la confiscation permet le maintien au travail d’un nombre suffisant d’individus. Suffisant à la production et à la consommation et ainsi à l’asservissement.
« Le jeune paie la retraite du vieux, et le vieux lui transmet la servilité qui l’a mené à mériter cette retraite. »
Oui, le combat des retraites est un combat d’arrière-garde. Seul le dialogue politique éclairé de l’intérieur de la société, cher à Aristote et PSDJ, fait sens et permettra la résolution naturelle, durable, écologique, etc. etc., humaine !, de tous les problèmes que chaque spécialité tente de résoudre dans son coin en oubliant facilement que les individus (par exemple pour l’économie politique il s’agit de salariés, de patrons, d’investisseurs) dont elle se préoccupe sont des êtres humains qui devraient avoir leurs mots à dire, sans quoi « tout ça » ne fait pas sens, n’est qu’égoïsmes partagés, qu’occupation intellectuelle dont la finalité est de faire passer le temps.
Merci de mettre ces sujets sur le devant de la scène. Enfin !
Dormez bien. Et surtout bon éveil à tous !
PS : Anne, es-tu là ? On y vient : on ne pourra plus faire encore longtemps l’économie de l’humanité. La raison Anne, c’est comme l’alcool : c’est l’abus qui est dangereux. Le reste on s’en fout ! Allez, revenez, il va falloir réinventer sa vie : demain nous ne serons plus asservis par le travail ! On aura conscience que la vie c’est du temps libre ! (©)
Bonjour Fab, je suis toujours là… J’étais juste allée voir ce que font les anglais… Londres est une ville très chouette, mais des coupes bugdetaires énormes attendent nos amis anglais! A suivre…
correction: coupes budgétaires énormes
copie mel adressé à Paul Jorion
M. Jorion,
J’apprécie comme bcp votre site. J’ai visionné hier votre vidéo du dimanche. A propos de la bataille des retraites dont j’ai appris que vous aviez déclaré que c’était un peu un combat d’une autre époque, j’insiste pour que vous reconsidériez votre propos à la lumière de ce magistral – au plein sens du terme – billet de Frédéric Lordon [ http://blog.mondediplo.net/2010-10-23-Le-point-de-fusion-des-retraites ] : la bataille des retraites par répartition est au contraire la bataille pour sauver la dernière digue avant la catastrophe finale à savoir l’engloutissement du salariat dans la finance par le truchement de la capitalisation. Et au final, le naufrage dans l’océan du capitalisme de toute la société : la boucle bouclée. Or je crois savoir que vos analyses tendent à conclure à la nocivité du capitalisme et à la nécessité de trouver des portes de sortie. Alors je vous en prie M. Jorion, ne dilapidons pas nos forces à réinventer le fil à couper le beurre ; sauvons ce qui marche déjà — à ce propos voir Bernard Friot !
En ce temps là et avant le jour d’après,
C’était souvent les paroles de l’ancien monde,
Longtemp j’ai cherché, marchant içi ou là comme tant de marchands,
Longtemps j’ai cherché, quelque chose d’autre dans ce monde en pleine faillite morale,
Et puis peu à peu j’ai fini par comprendre pourquoi les circonstances de la vie, du destin, du ciel, me poussèrent peu à peu et comme tant d’autres de mon espèce en voie de disparition
A mieux savoir déjà apprendre et vivre à l’écart de la vie publique de ce monde courant tout droit vers l’abime, comme dans l’empressement du tout terrestre de plus,
Pourquoi cherchez-vous encore à sauver les premières oeuvres des méchants, des cyniques, des hypocrites, des menteurs, des trompeurs dans ce monde, tout ça n’a pas de sens,
C’est sur le monde ancien ne s’attend vraiment pas à voir venir sa fin prochaine surtout avec la nouvelle lessive plus éclair d’Ariel et autres Anges bien plus efficaces,
Croyez moi ce ne sont pas des histoires, combien en réchapperont-ils de ce même vocabulaire de vie et de penser ?
Mais maintenant c’est fini j’ai décidé en effet aujourd’hui de ne plus du tout parler le même langage du monde actuel celui de mes semblables, la grande misère du monde,
Car la parole perdu du pauvre homme de plus qui la recherche encore de nos jours,
http://www.youtube.com/watch?v=E2nRcf5wYks&feature=player_embedded
Vous me verrez de moins en moins souvent, il me faut maintenant passer à autre chose,
manuel de survie oblige, apprendre à savoir faire du feu avec rien.
Merci Jérémie, et voici ces mots et cette prière de la Westminster Abbey :
Westminster Abbey was founded as a Benedictine monastery, and to this day we follow Benedict’s style of prayerfulness in all our work.
You may find this prayer of Saint Benedict helpful:
O gracious and holy Father,
give us wisdom to perceive you,
diligence to seek you,
patience to wait for you,
eyes to behold you,
a heart to meditate on you,
and a life to proclaim you;
through the power of the Spirit
of Jesus Christ our Lord.
AMEN
By lighting this candle you join the many thousands who through the ages have made the Abbey a house of prayer. Light your candle and quietly offer your prayer to God.
Grand merci Jérémie, je m’envole dans les cieux. Vous m’avez fait découvrir une artiste.
Je me souviens d’un titre de livre « La beauté sauvera le monde » de Bernard Bro (que je n’ai pas lu). Moi voulait partir. Vous voulez vous donner à voir de moins en moins souvent.
Cette communauté est riche de tous ces éléments. N’oubliez pas qu’un Elément est aussi
le reflet du Tout . Je n’aime pas le manque.
Bonjour, Mr. Jorion: votre intervention me pose plusieurs questions. Une partie de votre exposé sur la productivité se règle tous les jours au café, à côté de chez moi, entre les gens du quartier: transformer rapidement la nature en matières et énergie puis en marchandises dont le destin prématuré est la poubelle, ça non. Nous faciliter la vie, oui. Avec des nuances.
Dans les années 70, dans mon coin Andalou, arrivèrent les machines à cueillir le coton. Le coton donnait du travail à beaucoup de personnes du pays, traditionnellement ( ce fut mon premier travail salarié, j’avais 9 ans). Toute la région travaillait le coton, il s’ était inatallé une fabrique qui sortait du drap. Nous couchions dans le coton que nous avions produit. Les machines provoquèrent des réactions violentes, je ne me souviens pas si d’aucunes ne furent pas brûlées.
Maintenant, les mêmes raisons qui amenèrent les machines ont réduit les surfaces de culture du coton, la production est devenue marginale. La fabrique de drap a disparu et nous couchons dans des draps en nylon. L’entousiasme autour du coton a disparu, et l’agriculture en général est devenue un travail triste.
Parler des Luddites comme vous le faites ne me paraît pas juste. La dimension créatrice et indépendante des artisans est beaucoup trop importante. Le savoir-faire de l’artisan est comparable, dans son essence, à celui du musicien ou de l’artiste-peintre…et à bien d’autres. La nature libératrice (attention à bien me faire comprendre) du travail créatif impose des limites à la productivité ( non, je ne me trompe pas. Pour moi il n’est pas question d’utiliser l’ambiguité des distingos entre productivisme et productivité, qui, appliqué aux conditions réellement existentes reviennent au même. La défense des travailleurs et de leurs conditions de travail se situe à l’opposé).
Nous savons tous que la question des retraites a servi de table sur laquelle se sont disposés tous les griefs qui s’accumulent depuis trop longtemps chez une société française maltraitée. Il s’y trouve une bonne partie du puzzle social qui compose le pays de France, mais il est vrai que beaucoup, ici en Espagne, y participent de coeur. C’est donc d’une grève politique que nous parlons, et là je suis bien d’accord avec Mr. Irri, dans le lien que vous proposiez, que la partie qui se joue est délicate.
Sous condition d’engagement sur une réfondation démocratique permettant aux citoyens d’avoir voix au chapitre de leur propre vie, et d’une réforme des systèmes de communication permettant une information des particuliers exhaustive et complète, une fédération des forces politique réellement existentes, allant de Bayrou à Mélenchon, en passant par verts et socialistes non strautskanistes et similaires, est théoriquement souhaitable, avec tous les problèmes qu’une telle fédération pose.La référence républicaine à mon avis, est incontournable.
Mais, je me rends compte, Mr. Jorion, que le café du coin peut régler bien des choses, quand vous parliez vous connaissiez tout de même l’ensemble de l’argumentation. Quand vous essayez de trouver solution en collaborant avec le système vous n’êtes pas sans savoir que celui-ci est blindé, que s’il vous ouvre la porte ce sera pour mieux vous manger. Or, je me rends compte par la lecture des autres interventions, que beaucoup d’entre nous sommes d’anciens activistes, blanchis sous le harnais de la vie, et sommes plus exigeants. Je pense réellement que c’est vous qui êtes dans une attitude d’arrière garde, à charge de me tromper et de le reconnaître
@ DIego : Artisan : oui, voir + bas.
Va falloir faire sans, Diego, … et faire du bon boulot quand même dans un monde plus tordu que ce que votre cerveau aime à regrouper, (il n’est pas dans le coton, euh ooops pardon).
Dans une métaphore biologique, nous ne sommes que des êtres ayant des chances de symbioses avec nos voisins et des chances de prédation, et nous ne saurons jamais à l’avance le caractère prédateur d’un acteur soumis à une dynamique vivante.
Toutefois, nous laissons des traces, et elles sont infinies (incommensurable à une liste) dans le cerveau des humains qui nous entourent. Cela fonde des dignités qu’il faut cultiver., Cela fonde du respect.
Sur les thèmes de l’Artisanat et du Respect, le sociologue Richard Sennett que je suis le seul à mentionner sur ce blog me parait avoir fait des contributions illuminantes (« Ce que sait la main » et Respect » traduits en Français, il cause bien français, il est passé à FQ …) . Et des contributions pas du tout « exhaustives et complètes », plutôt symphoniques et inachevées, y compris sur la frustration et les limites du café du commerce, qu’il n’omet pourtant pas de fréquenter.
Alors, voilà : ça peut marcher aussi en mode « bio-intellectuel ». A nous de voir, non ?
Si, Si j’ai un peu lu Sennett aussi : quand je bossais dans un groupe US, j’avais plongé avec beaucoup d’intérêt dans * »Le travail sans qualité », et parmi plusieurs autres livres, je commence » ce que sait la main » …j’aime beaucoup cet auteur …
* en avance d’un cran sur ce qui se passait dans les entreprises franco-française à l’époque …et qui a gagné partout depuis ….
Une remarque sur une dérive lexicale à mon avis hautement néfaste:
Europe Écologie, comme d’autres partis politiques, emploient depuis quelques temps ad nauseam la notion d’écologie politique, ce que j’appellerais pour ma part l’écologisme. Par un étrange effet miroir, ceci n’est rien moins que l’image – inversée, comme de juste – d’une autre dérive lexicale dénoncée à maintes reprises ici, j’ai nommé la science économique. L’idée d’introduire de la politique dans l’écologie ne vaut en fait guère mieux que celle qui consiste à priver l’économie des enseignements de toutes les autres sciences sociales.
En effet, là où l’économie se voudrait la plus dure des sciences molles, ou encore une science exacte qui aurait été flouée par on ne sait quel mauvais génie et abusivement classée dans la catégorie des sciences sociales, l’écologie, initialement composée de chimie, de biologie de physique et de mathématiques, se voit subitement accompagnée d’un caractère social gravement anthropocentrique.
Concrètement, la météorologie est une sous-discipline de l’écologie. La description des cycles de l’eau, de l’azote ou du carbone dans le milieu sont des connaissances écologiques. L’histoire de la formation d’une atmosphère oxygénée par l’apparition de plantes métabolisant le dioxyde de carbone, c’est encore de l’écologie. L’écologie est la science qui décrit la complexité des interactions mutuelles entre le vivant et son milieu.
On parle en fait ici d’introduire de l’idéologie dans ce qui est au départ une authentique science dure. Le procédé est à mon sens tout à fait dangereux, à tel point d’ailleurs que seuls des régimes tels que celui de l’URSS ou de l’Allemagne nazie ont un jour imaginés que les mathématiques, la physique ou la biologie devaient se conformer à la doctrine officielle (*). Le darwinisme social, dont j’ai déjà pu dire ce que j’en pensais dans un très ancien billet invité procède par exemple tout à fait de l’écologie politique.
(*) Toutes mes excuses pour ce recours au point Godwin, cependant l’Histoire est ainsi faite.
Bien vu.
Sans rancune sur votre relative incompréhension, non réciproque.
Mais (but …)
(i) je repense aux tentatives de Murray Gell-Mann au Santa Fe Institute de penser les deux pans de sciences à la fois. Ca sent un peu les années 80, mais comme le rapport Bruntland, il y a bien des bouts qui n’ont pas pris de ride.
(ii) Notre incompréhension vient de ma délectation d’imaginer l’au-delà sociologique de l’expression « décrire les complexités [des interactions mutuelles ..] », que vous associez à l’écologie.
Dans le meilleur des mondes possibles, voyez vous qu’une science des complexités n’en vienne pas à laisser perplexe un agrégat qui s’appelle le pouvoir exécutif ?
Car le temps d’expliquer prendra fatalement de plus en plus longtemps que le temps de décider. Ce genre de tension contient les questions de poison/remèdes du « pharmakon » chers aux Derrida et Stiegler, et comment un système de soin devient toxique à l’occasion des évolutions techniques (« inhumaines » fussent-elles le fruit des hommes, la physique ne leur a rien demandé). Et comment ensuite se produit un dépassement, une fois que ce sont trouvées réunies les circonstances pour tisser un nouveau milieu associé qui englobe la technique, l’adopte, etc. L’écrit, sous forme la forme du livre par exemple. Puis la presse quotidienne, puis la radio. Et les véhicules à moteurs thermique (mais pas forcément énergie fossile …), qui quoi qu’ils nous étouffent périphériquement, nous sont devenus des associés de notre vie.
Mais aussi des petites choses. Au microscopique musée de la chaussure de Lausanne (14 m2 au plus) , on vous expliquera l’industrie romaine des clous pour les sandales des soldats : ils en ont fait des tonnes ! Du clou, ennemi apparent du pied et aujourd’hui du pneu, ils avaient fait sinon un ami, du moins un camarade docile.
Bref pour paraphrase Aragon, il n’y a pas de technique heureuse, ni de grille qu’on pourra plaquer « pour longtemps » (je n’ose pas dire « pour toujours ») pour fractionner ici une compréhension du complexe « qui irait de soi » et là, la décision politique » qui en serait naturellement le résultat éclairé » . En revanche, si on passe du statique (une grille) à du dynamique (de la démarche et du savoir-faire), il y a une profonde valeur ajoutée à être dans la démarche critique, tout autant que dans des démarches de constructions sur d’autres plans, qui seront les plans de ressources lors des dépassements des incontournables empoisonnements systémiques.
Juste un mot sur le terme d’arrière garde.
Il signifie tout de même que s’il y a un combat d’arrière garde c’est que l’on est devant et poursuivi (ou suivi) par des attaquants et donc que ce combat d’arrière garde sert à défendre l’avancée de la troupe pendant qu’une avant garde, là bas, est encore plus en avance et donc inatteignable.
Bon bien entendu, à moins qu’il ne s’agisse de retraite !
Sinon là où vous êtes formidable PJ c’est quand même que précisément à l’instant où l’on vous prévient de l’importance du repos, vous entamiez une nouvelle vidéo du dimanche (en plus du vendredi) alors que vous savez bien que le travail du dimanche n’est pas conseillé!!!
en espérna
Ce qu’il y a d’usant véritablement dans le travail ce n’est pas forcément la pénibilité – à vous entendre relater votre malaise le fait d’écrire peut aussi avoir ce caractère – mais le fait que le salarié dépend de quelqu’un d’autre pour sa subsistance . C’est essentiellement pour cette raison que le travail est ressentit comme une malédiction et comme vous l’avez si bien dit « qu’on compte les heures ».
C’est la position sociale de salarié et non sa position économique qui fait que la vie au travail est considéré comme sans issue digne de ce nom. Comme la très bien décrit OWEN – un socialiste cité par Polanyi et apprécié de Marx pour sa perspicacite – c’est la position sociale du salarié qui s’est dégradée alors que sa position économique s’est relativement améliorée. Cette position s’est dégradée parce que l’homme , le paysan de l’Ancien régilme dépendait pour l’essentiel de lui-même pour sa subsistance et l’exploitation seigneuriale ne pouvait pas empêcher que le paysan se sente fier de ne devoir sa pitance souvent très maigre qu’à lui-même.
Nul enrichissement des tâches ne pourra effacer la tache de l’aliénation du salarié.
Ainsi la question de la décroissance ou de la production sont deux problèmes mals posés puisque la seule production que connaissance le capitalise a pour finalité que la vente de marchandises et comme vous l’avez d’ailleurs remarqué dans vos différents ouvrages à renouveller la dépendance des salariés.
Owen dans ce chapitre 10 de la grande transformation réclame un peu comme vous des mesures législatives pour modérer les dégats de l’industrie mais Polanyi ajoute que ces mesures étaient incompatibles avec le système économique de l’époque depuis les faits récents prouvent que nous encore là. La grande transformation a repris avec une nouvelle vigueur.
Et pour son existence, pour rêver son existence.
Mais il est vrai que la dissociation entre travail et subsistance est, dans nos sociétés démocratiques, la base de la soumission.
Pour le reste, d’accord 🙂 !
« Revenu de base, une impulsion culturelle »
de Enno Schmidt et Daniel Häni
Un film de 110 mn accessible à tous pour une approche cohérente et moderne de ces questions.
Rejoignez nous sur http://revenudebase.free.fr/
Je regarde ça avec quelque retard (en ce moment je dors pas mal…). Le point central en effet est la question du partage des richesses, et il faut dire qu’il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent (et de diverses obédiences politiques) pour penser qu’il est temps de, pour faire simple, « faire payer les riches », comme on disait à une certaine époque. La domestication de la finance est à mon sens le point de passage absolument nécessaire, le verrou à faire sauter pour traiter vraiment cette question.
Juste deux mots sur Lipietz, dont je connais assez bien les écrits et le parcours : je ne le défends pas systématiquement, mais il a aussi tâté du travail pénible (dans la mine) et il me semble, comme d’autres l’ont déjà dit, qu’il vise le productivisme et non la productivité, ce qui n’est pas la même chose. Par ailleurs il n’est pas franchement « décroissantiste » : il s’agit toujours de redéfinir le contenu de la croissance, pas la croissance ni la productivité en soi.
Ensuite sur la réduction du temps de travail : je suis pour, assez d’accord avec la position de Larrouturou là-dessus, mais il me semble que cela se heurte à des obstacles qui ne tiennent pas seulement à la compétition internationale ou à la connexion à l’enjeu plus large du partage des richesses; il y a aussi des oppositions de l’ordre de ce que Bourdieu appelait l’ethos: travailler beaucoup, même de façon assez pénible, c’est aussi, pour beaucoup de gens, profondément intériorisé comme quelque chose de valorisant, et je crois que cela ne se défait pas avec la seule raison raisonnante, si bien fondée soit-elle.
Enfin, oui, Crapaud Rouge, le dernier billet de Frédéric Lordon (qui circule beaucoup, semble-t-il) est très bien fait. Mais il est vrai qu’il avait publié il y a près de 10 ans un petit livre intitulé « Fonds de pension piège à cons », donc ça vient de loin.
Et, bien sûr, dormez bien…
Je suis d’accord pour faire payer les riches, mais pas n’importe comment.
Si c’est pour relancer la consommation, sans changer quoi que ce soit au système de création et de distribution des richesses, je ne suis pas d’accord.
A l’heure des paris sur les fluctuations de prix et des déficits bugétaires des états, il est nécessaire de travailler sur un niveau macro économique et au niveau des citoyens.
Je pense qu’il faut faire sortir l’argent des épargnes et des fortunes pour investir massivement dans une amélioration du bien-être en consommant moins de ressources.
C’est par la relocalisation, la prosommation le bien commun qu’on va y arriver, faire en sorte que le citoyen puisse conquérir son existance, mais pour cela, une prise de conscience est nécessaire.