Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Quelqu’un qui fait une très sale tête ce matin (voir la photo à la une du Wall Street Journal), c’est le président Obama : son ministre des finances, Mr. Timothy Geithner, a survécu de justesse à une salve de questions pressantes relatives à l’honnêteté avec laquelle il paie ses impôts, mais son Tsar-désigné de la réforme de l’assurance-maladie, Mr. Tom Daschle, ancien candidat à la présidence lui-même, vient de jeter l’éponge, n’ayant pas su expliquer pourquoi il avait triché de 100.000 dollars sur sa déclaration d’impôt. Exit.
Voilà donc un candidat qui disait : « On va réformer la politique ! On va changer les mœurs de Washington ! », et c’est ce qu’il essaie de faire – donc bon point pour lui – mais il n’y a personne pour l’aider : il se retrouve tout seul ! D’où la tête qu’il tire !
Vous savez ce que ça me rappelle ? Ma croisade contre la spéculation en finance, dont je dis qu’elle tue l’économie – ce qui est vrai, et les discussions que nous avons eues ici avec Loïc Abadie à ce sujet. Abadie et moi nous ne sommes pas d’accord. Non pas parce qu’il affirmerait que la spéculation est une grande chose mais parce qu’il dit : « Tout le monde spécule : tout le monde veut gagner de l’argent sans travailler, tout le monde préfère faire travailler quelqu’un d’autre à sa place : c’est notre mode de vie ! » et je l’imagine en Diogène moderne, la lanterne à la main, parcourant le monde et disant : « Je cherche un homme qui ne spécule pas ! »
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
60 réponses à “« Je cherche un homme ! »”
On n’imagine pas toute la cire que Diogène s’est pris sur les doigts en se baladant avec sa bougie dans les rues de la cité en criant « je cherche l’homme ». Ca fait très mal la cire chaude. C’est un boulot de voir clair.
Tout le monde spécule = tout le monde veut entuber tout le monde (pardon pour la grossièreté)
C’est l’avènement de la « dissociété ». C’est cette pente là que l’on aura le plus de mal à remonter, parce que la solution n’est pas technique. Les gens spéculent en bourse mais revendiquent une conscience sociale : ils donnent tous les ans au Téléthon et votent Besancenot!
A propos de Diogène, voici une anecdote que je trouve amusante. Diogène aimait se moquer de Platon, qui prenait de grands airs, or Platon avait défini l’homme comme étant un animal bipède sans plumes. Diogène vint donc un jour à l’académie et devant tout le monde exposa un coq plumé en disant « voici un homme selon Platon ». Et Platon dût reformuler sa définition ainsi « animal bipède sans plumes… et qui a des ongles plats et larges ».
Une autre que j’adore: « Pendant un repas, on lui jeta des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien. »
Plein d’autres ici, où j’apprends que Diogène était fils de banquier et faux-monnayeur!!! : http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Diogene.htm
Un homme?! C’est quoi ça dirait Forest Gump… Allez, un poulet déplumé fera bien l’affaire, non?
Quasimito,
très très bonne question!
Ta réponse? …. appelle une théorie à la hauteur donc construisant son objet de façon à ce que chacun puisse encore s’y retrouver comme exemplaire.
« Tout le monde spécule »? Eh bien, « tout le monde », c’est quand même une bien petite minorité. Comme quoi les « humains superflus », les « humains-poubelles », c’est pas qu’un concept…
@ Eugène… De réponse je n’en ai pas bcp… J’ai tenté de chercher quelque chose dans les livres, et comme tjs, les idées sont plus confuses une fois qu’on s’intéresse de près à une question… Pour l’instant je dirais que l’homme est un singe particulièrement handicapé par sa conscience et son sens tout particulier de l’aveuglement. J’en suis un exemplaire, forcément, mais suis-je exemplaire? Ah, ça…
Je ne suis pas spéculateur, mais comme beaucoup, je suis (ou serais) confronté à un dilemme.
Je suis depuis quelques jours en retraite après 43 ans d’activité. Il en est presque de même pour mon épouse.
Après avoir élevé 3 enfants jusqu’à un bon niveau, consommé très modérément (en dessous des standards communéments admis), malgré les ponctions supportées par tout contribuable Français de “la classe moyennes” (c’est à dire très élevées), nous sommes à la tête de quelques économies qui représentent donc le résultat de près de 80 ans de travail, sans compter ce que nous ont laissé nos parents.
J’ai lu quelques textes proposés par exemple par Jean Claude Werrebrouck sur contreinfo, qui ne sont pas très optimistes, et qui surtout, trouvent inéluctable (voire normal) que je sois ponctionné de mon épargne durement gagnée, quand ce n’est pas privé des droits à ma retraite, “acquis” en fournissant ce même service à mes ainés.
Alors oui, je m’intéresse à la finance, non pas pour faire des gains que moi_même pourrait trouver sans cause, mais pour trouver les moyens de préserver au mieux le fruit de nos efforts. J’espère être prêt et formé le moment venu, tout en regretant d’avoir à en arriver à devenir … un spéculateur.
Salutations cordiales à Paul et à tous …
François
On veut changer l’homme ou le système dans lequel il vit ?
La population porte t elle réellement les aspirations du changement ou simplement la reconnaissance/progression de statut social ?
On place le curseur du changement suivant son avantage et à l’heure du capitalisme décomplexé avoué malgré la crise il n’y a pas grand chose à attendre.
Hier, en regardant les Nouvelles, je me disais en blaguant qu’Obama avait une mission impossible: trouver aux US assez de collaborateurs honnêtes et compétents!
Bon, à mon sens, je n’ai pas fait d’étude en Anthropologie, mais bon, selon mon observation, l’humain n’est pas a priori bon ou mauvais. Mais il est paresseux et intelligent et son humanisme apparent est souvent plus opportuniste que réel. Bref, quand il est en position de faire travailler les autres à sa place, d’en tirer des privilèges et en plus d’avoir du prestige, il ne se remet pas vraiment en question, surtout si, dans son milieu, il a toujours eu ses faveurs.
Certains humains s’amusent même beaucoup à tromper, détrousser, s’approprier, ruser, illusionner c’est même un métier: vendeur et ses variantes: politiciens, conseillers, etc.
Évidemment, s’il crève de faim, ou est menacé, il aura tendance à se faire des liens pour chasser et se protéger en groupe.
Bref, je crois que la plupart des gens plutôt de conditions modestes qui se retrouveraient du jour au lendemain plein aux as changerait quelque peu leur vue sur la situation. D’ailleurs, c’est le rêve bien entretenu de plusieurs qui jouent régulièrement au lotto!
Évidemment, si on trompe les autres sans scrupule, si on s’approprie le bien commun des autres exagérément, il faut s’attendre qu’un jour on vous mène à la guillotine! C’est un pensez-y-bien!
……….et puis n’oublions pas l’essentiel, une vie passée sans soucis matériels et avec un dessein vaut toujours mieux que de rêver à du pognon !
@ François78
vous voudriez en somme que l’on vous apporte comme une dérogation morale pour pouvoir spéculer en paix aujourd’hui ou demain 😉
Mais ce n’est même plus seulement un problème moral. Envisager votre salut dans la spéculation revient à envisager un avenir
de spéculateurs, que donc le système continuera comme avant. Mais le problème justement, c’est que le système ne va plus pouvoir continuer comme avant. Un futur où la spéculation et autres aspects du néo-libéralisme reviendraient en force, causerait des crises toujours plus graves, et donc toujours plus d’insécurité pour tous. Jamais on ne retrouver la situation ante. Le système va évoluer, vers le meilleur ou le pire.
Allons jusqu’au bout du raisonnement : envisager le pire en se croyant raisonnable serait au bout du bout du désastre avoir suffisamment d’économies pour pouvoir acheter des armes car, bien entendu, dans l’optique d’une aggravation de la lutte de tous contre tous, on ne pourra plus compter sur personne.
Est-cela que vous voulez ? Tout le monde y perdra. Ce serait le chaos et la guerre. Je ne vous l’apprendrai pas, les armes tuent, et qui plus est, ne donnent pas de pain, ou alors celui des autres, quand il en reste.
je préfère faire le raisonnement inverse. Parions sur un sursaut collectif, sur des solutions nouvelles et globales, les seules qui pourront nous sortir de l’ornière. Bref, à mon avis, il n’y a pas de dilemme. Est-ce un cadeau que nous faisons à nos enfants que de leur laisser pour seul horizon un monde de perdition sans foi ni loi ?
N’oublions pas non plus, que l’humain a un esprit très plastique et que lorsque tout l’environnement économique, social change, le modes de pensée antérieures, par la force des choses, évoluent. Y compris donc l’idée que c’est le seul intérêt qui motive les humains. Cette idée comme toutes les autres a une histoire, l’homme rationnel et calculateur le tout appliqué à l’économie est une idée qui n’a que quelques siècles. Or nous arrivons au bout d’un cycle historique, limites écologiques obligent. Nous sommes dans le brouillard car nous ne voyons pas bien l’issue de cette crise hors normes, mais pourquoi décréter, a priori, qu’il n’y en aurait pas !
Parfois, l’idiot gène…., mais pas toujours .
…http://poussetoidemonsoleil.free.fr/index.php/post/2006/12/11/Tout-sur-moi
S’il n’y avait que la spéculation raisonnable du retraité…. Et la question est toujours de savoir ce qui est raisonnable. La spéculation ne ponctionne pas du néant, elle fait grimper les prix des denrées, des matières premières, pressurise les entreprises, etc. Etc. Tous le monde en bout de ligne paient pour… Nous payons tous très chers pour ce système…
Sauf que le retraité lui est convaincu de son droit: il a travaillé si fort, fait des économies… pour sa retraite…
Malheureusement pour lui, ce système ne semble pas viable. Le travailleur actif ne pourra pas se priver de tout pour supporter le retraité qui fait le même salaire que lui à ne rien faire… pendant 30 ans… Pensez-y: mathématiquement, ça ne tient pas… On peut certes trouver quelques trucs, comme l’esclavage aussi, mais bon… Et rappelons-nous que les salaires n’ont pas augmenté significativement depuis les années 80…
On s’est fait croire beaucoup de choses dites acquises… rien ne l’est malheureusement. On devrait peut-être parler d’arnaque générationnelle… La retraite dorée à 55 ans qui donne à certains un train de vie à l’aise m’a toujours paru questionnable, dans la mesure où mon époque était loin de donner les opportunités de croissance que celles de cette génération gâtée… Depuis longtemps, on murmure dans ma génération, non, nous on ne l’auras pas, c’est impossible au train où vont les choses…
On a voulu inventer un monde qui fonctionnerait tout seul par des mécanismes de régulation naturelle de l’économie.
Or, c’est une vue de l’esprit: les hommes ont besoin de se parler de la façon de partager l’assiette et de mesurer encore une fois que nous vivons beaucoup plus dans l’interdépendance que nous le pensons. On ne peut se passer de la politique, de la discussion consciente et difficile du partage des ressources et de la richesse.
Comme je l’ai déjà dit: celui qui prend tout, sans vraiment mesurer l’impact de son action sur les autres, ne devrait pas s’étonner de se retrouver un jour sous la guillotine…
« La peste soit de la spéculation et des spéculateurs » , comme aurait pu le dire Molière à l’unisson de Paul Jorion . Ne changeons pas de tonneau ! Comme dans un opéra de Salieri, les banquiers modernes ont tué le crédit avec la spéculation et la titrisation . Les Etats, en Danaides modernes , sont condamnés à remplir sans fin le tonneau percé.Le metteur en scène a prévu » Hélicoptère Ben » qui s’écrase dans un tourbillon de billets verts pour le final de cet opéra. Osé! Oh!
La titrisation, on est sur le point de l’inventer au Gerolstein !
Pour prendre la défense de Loic – même s’il n’en a pas besoin – j’entends parfois dans les mass médias des propos incohérents sur les spéculateurs, désignés responsables de la crise actuelle. Celle-ci a des causes profondes, structurelles – dont la principale est l’expansion incontrôlée du crédit pendant des décennies -, montrer du doigt les spéculateurs comme s’ils avaient fait plonger les marchés financiers revient à confondre la cause et l’effet. C’est comme dire que le soleil se couche parce qu’il fait nuit…
Pauvre Obama, j’ai l’impression qu’il va être bien seul pendant son mandat, un homme solitaire, avec des idéaux, des principes, mais seul à les partager. La classe politique ne veut pas du changement, les businessmen non plus. Il devra faire de lourds compromis pour satisfaire tout ce petit monde, ou alors il va se retrouver seul contre le système. J’en ai connu plus d’un des gaillards qui sont arrivés pleins d’idéaux, prêt à casser la baraque, et qui finalement sont vite rentrés dans le rang et ont fait profil bas lorsqu’ils ont compris qu’ils n’arriveraient à rien même avec la meilleure volonté du monde.
Les spéculateurs dites vous ? Avec une époque aussi matérialiste, caractérisée par la possession matérielle, la recherche de la richesse, la cupidité, l’avarice, pas étonnant que le monde soit peuple d’oncles Picsou…….
Bon, il va nous falloir (re)lire Frédéric Bastiat dont les oeuvres sont très étudiées aux USA et plutôt snobées en France.
« L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » a-t-il écrit. Sans être nécessairement tous des spéculateurs, nous serions donc tous dotés de velléités parasitaires. Hou la honte !
@ François
Un conseil : conservez précieusement les napoléons que vous ont légués vos parents. Il pourraient s’avérer plus précieux que vos contrats d’assurance-vie (même si vous ne vous sentez pas bonapartiste…).
@Paul et par ricoché @Abadie
Le principe de la spéculation importe peu. Le seul réel problème réside dans la quantité. En limitant les masses que chacun peu utiliser pour spéculer, elle ne sera plus un problème. Se battre sur les principes mène à la guerre. Partager les quantités mène à la paix. Arrêtez de faire la guerre.
D’accord avec Vince. On parle des spéculateurs comme s’ils gagnaient tous des fortunes. La réalité est que dans ces marchés il y a autant de perdants que de gagnants. Celui qui spécule régulièrement a souvent à la fin de l’année un bilan assez neutre. Ses interventions ont néanmoins contribué à rendre le marché plus liquide au bénéfice des professionnels qui cherchent à arbitrer leurs positions. (je m’en suis expliqué dans « le temps qu’il fait » du 23 janvier).
La principale cause de la crise est bien la montagne de dettes qui dépasse de loin celle constatée lors de la crise de 1929.
c’est plutôt le Zarathoustra moderne contre le dernier homme, celui-ci étant le spéculateur !
mais Loïc Abadie travaille, c’est un instituteur ; il donne même des conseils sur son blog pour le CP (c’est chouette), il est sympa, et pas aussi individualiste que l’on imagine. D’accord, je suis plus proche de la pensée de Paul qui reste la référence sacrée envers laquelle s’incline ma révérence et mon respect.
allez, en route, à la recherche de la vache multicolore !
@ Novy
Bonjour,
Est-ce que les « petits porteurs » peuvent passer des ordres directement ? Ou se contentent-ils de donner leur « épargne durement acquise » (soit) à des gestionnaires ?
Si tel était le cas il me semble que la masse des « petits » doit bien faire quelques « gros », non ?
Si tel est bien le cas il ne me semble pas qu’il y ait de différences majeures, alors, si ?
Autre question : y-aurait-il besoin de ces arbitrages si les prix pour ceux qui détiennent véritablement ou ont véritablement besoin de ces produits ne variaient pas de manière délirante 15 fois par jour ?
Merci de votre réponse pour éclairer ma lanterne.
Cordialement.
J’adore et suis un fan inconditionnel de ce blog, mais je note une confusion parfois, en particulier dans les commentaires, avec l’usage abusif du mot « spéculateur ».
Personnellement, je suis comme François 78, une fourmi prudente, très attentif à l’avenir de sa famille (même si je suis un partisan d’un impôt extrêmement fort sur l’héritage), et mon but principal pour mon épargne est: CONSERVER « GROSSO MODO » LE POUVOIR D ACHAT DE L ARGENT ECONOMISE. En gros, c’est une consommation différée. Par exemple: je me contente d’une bagnole pourrie défoncée, mais je me dis, avec le 2ème enfant, peut être que ce sera utile une belle bagnole d’occasion, donc j’épargne (j’évite le crédit). Je n’espère pas faire une plus value, mais si on me dit dans 1 an que le pouvoir d’achat de mon épargne a perdu 20 %, je pète un cable et je cherche des têtes à couper …
Hors ce comportement que je juge HONNETE ET PRUDENT est dévalorisé et massacré, puisque l’épargne est taxée à 30 %, donc sauf environnement déflationniste, la CONSOMMATION PRESENTE (voire à crédit) est encouragée par rapport à la consommation future.
Plus que la spéculation, je suis convaincu que c’est cette préférence pour le présent, et la fuite en avant qu’elle implique, qui explique les déséquilibres et désordres financiers et économiques; tout est fait pour maximiser la consommation et l’endettement au détriment de l’épargne et de l’investissement de moyen long terme.
« A l’échelle de la planète, la spéculation non régulée entraina une répartition inéquitable parmi les acteurs économiques.
Et la concurrence exacerbée créa , dans de nombreux pays, de véritables montagnes de dettes. Pour les plus riches, seule la participation aux profits allait de soi .Il y eut même un penseur pour oser un : »
“L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde”.
Anarchie ou dictature ? Tel fut le choix de sociétés de bien des terriens.
Partout, la modernité d’alors ne proposait plus qu’une seule direction et la tristesse qui va avec : » si t’es pas riche, t’es rien. »
Extrait d »Histoires pour les grands » aux éditions de la crise, auteur inconnu , parution 2024
Voilà à quoi Obama va être et est déjà confronté.
C’est cet « héritage » de la « suprématie impérialiste » et ses « pratiques », particulièrement « élaborées », vrai travail de sape durant les 50 ans de toute la deuxième moitié du XXème siècle dans le monde pour « bâtir » l’empire étatsunien « cimenté » par sa fraude monétaire, idéologique, mentale et de « civilisation », pervertissant la nation étatsunienne elle-même (1).
C’est cette « situation » à laquelle se trouve confronté Obama (Obama pourrait être un « joker » des milliardaires américains dans leur ensemble) relève de l’actualité historique générée par tous les engrammes et leurs réflexes accumulés de la pensée nord-américaine qui est d’essence anglo-protestante, dont John Perkins a été un pur produit (il s’en est confessé, ce dont on ne peut que se réjouïr, mais tellement tard!…). Voici la phrase que j’invente pour désigner l’extrême difficulté et la dangerosité que comportent les rapports des États-Unis au reste du monde. « Notre business sera votre « développement »… Les États-Unis qui sont le bras armé du mondialisme, un révolver dans une main et la bible dans l’autre…
(…) Perkins pense que la véritable histoire de l’empire global a d’une manière générale quelque chose à voir avec nous-mêmes. Et cela explique évidemment pourquoi nous avons autant de peine à aborder l’histoire véritable. Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal plutôt que de reconnaître qu’il s’agit d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. Nous nous sommes mis en tête que toute croissance économique bénéficiait à l’humanité et que plus cette croissance était importante, plus les bénéfices en étaient répandus. Et pour finir, nous nous sommes persuadés que le corollaire de cette idée était valable et moralement juste, c’est-à-dire que les gens qui excellent à stimuler la croissance économique doivent être félicités et récompensés, alors que ceux qui sont nés en marge de l’opulence sont disponibles pour être exploités.(…). On peut lire tout l’article sur: http://www.horizons-et-debats.ch/37/37_19.htm
(1) le récit de Catherine à son retour, affolée, des États-Unis, récit dernièrement transmis sur ce blog par Stilgar, est édifiant et ne fait que confimer l’ampleur du désastre, même si l’on peut mettre un tout petit bémol au récit de Catherine, car elle a été spécialement douchée à froid, ayant construit sa brillante « réussite » professionnelle dans l’immobilier américain au moment précis où tout ce système allait partir en eau de boudin…
@ Rumbo,
Merci pour le lien.
Ne serait-ce pas ce John Perkins qu’Obama cherche ? Comment dit-on françafrique en étatsunien ? La France a-t-elle un service d’avance en matière de dette…odieuse ? John Perkins a-t-il travaillé chez elf ?…
@ Leduc
A moins que ….
Obama ne va pas se retrouver nécessairement seul. Il existe de nombreuses compétences inemployées aux idées marginales mais qui le deviendront de moins en moins au fur et à mesure que la crise s’approfondira. Devant l’énormité des problèmes économiques et financiers auxquels, les solutions nouvelles émergeront, après que toutes les autres auront échoué.
Il ne s’agit plus seulement d’arbitrage mais de pragmatisme. Le compromis politique pourrait lui apparaître de plus en plus comme un boulet pour mener une action efficace. C’est une hypothèse, car nous n’avons pas encore vu Obama à l’oeuvre assez longtemps pour savoir si il sera l’homme des grandes décisions.
Obama dispose d’un grand capital de popularité. Saura-il l’utiliser ? Lors de sa campagne Obama a développé un puissant réseau de soutien populaire, si il sait présenter habilement ses décisions à ses concitoyens il pourrait contourner les lobbies et les barrages politiques qui pourraient entraver ou ralentir son action.
Je persiste à penser que la plus grande limite à l’action d’Obama c’est, en partie, Obama lui-même. A l’heure actuelle nous ne pouvons savoir s’il dispose de suffisamment de ressources en lui-même pour manifester une réelle indépendance politique ? Si le cas échéant il ira chercher des outsiders. En attendant, il faut tout de même le remarquer, ses premières décisions ne sont pas empreintes de tiédeur. Les banquiers remis à leur place, les fraudeurs du fisc remerciés.
Une autre inconnue, quel est le réel degré d’ouverture d’esprit d’Obama, sur le plan des idées ?
Il y a donc deux facteurs qu’il faut prendre en compte, le facteur personnel Obama, et un autre inconnu par définition, les circonstances. N’oublions pas que la politique n’est pas un terrain clos. Le peuple américain ne va pas rester spectateur.
Selon le ministère de l’agriculture américain, près de 40 millions d’entre eux se trouvent en situation de « précarité alimentaire ». Cela paraît énorme mais les chiffres sont là. Le spectre de la Grande Dépression n’est plus loin, mais cette situation de précarité alimentaire n’a pas attendu que la crise éclate pour se développer, les chiffres reflètent une réalité, celle d’un système hyper inégalitaire qui laisse sur le carreau des millions de personnes. Dans l’article paru dans Courrier International il était signalé que les subsides du gouvernement Bush aux banques alimentaires avaient diminué, mais aussi que les hypermarchés, fonctionnant à flux tendus, n’ont plus de surplus à redistribuer aux nécessiteux, de même que les agriculteurs qui préfèrent consacrer des hectares aux agro-carburants. Flux tendus, problème énergétique, deux aspects caractéristiques d’un néo-libéralisme dévastateur.
Je ne spécule pas. J’aime mon travail, et je n’ai pas envie que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. Je n’ai pas non plus envie de voler le fruit du travail des autres sous prétexte que j’ai accumulé plus d’heures de travail que lui (en quantité ou en « qualité » relative).
J’ai retiré mes sous de la banque pour qu’elle ne spécule pas à ma place.
Je ne spécule pas aujourd’hui. Demain, je ne sais pas.
@François78
je pense qu’il y a d’autres moyens que spéculer… ne serait-ce que placer son argent. Et puis toucher une retraite, c’est pas de la spéculation, c’est de l’entraide. Si elle vous est enlevée, alors, effectivement, il faudra trouver une solution pour que les gens comme vous puissent vivre sans spéculer.
PS : et je pense ne pas être le seul dans mon cas !!!! En dehors du fait que les banques spéculent a notre place, je ne pense pas que grand monde soit un spéculateur dans l’âme, désireux de grapiller quelques dollars/euros de plus pour se sentir heureux, confortable et sécurisé.
@ Quasimito,
http://pagespro-orange.fr/bcc/index.htm
Spéculation ou protection de son épargne ou patrimoine ?
Quel est le déroulement type de la vie d’un ‘français moyen » ?
– Une espérance de vie de 80 ans hommes et femmes confondus.
– L’entrée sur le marché du travail se fait vers 21 ans.
– La durée de l’activité professionnelle afin de percevoir une retraite complète et en n’ayant pas subie de période de
chômage est de 41 ans environ.
– une durée de retraite qui doit être de 80-21-41 , soit 18 années
Durant la période d’activité chaque français moyen s’endette pour une période de 20 à 25 ans au cours de laquelle il achète son logement , élève ses enfants,..
Durant la deuxième phase d’activité , il épargne afin de préparer le passage vers la retraite dont les conditions sont de plus en plus réduites , ratio actif/retraité oblige.
Il est bien évident que ceci est un schéma simpliste et que les disparités peuvent être grandes.
Heureusement , en France nous avons un système de prélèvement et de redistribution qui permet de réduire encore ces disparités.
Lorsque vous affirmez que Loîc Abadie dit : »tout le monde spécule, tout le monde préfère faire travailler quelqu’un d’autre à sa place » vous faites une caricature avec laquelle je ne suis pas d’accord .
Je pense que sa démarche est avant tout une démarche de protection du patrimoine de chacun.
Je suis persuadé que la plupart des lecteurs de votre site le sont aussi sur celui de Loïc Abadie.
J’ai lu son livre et je n’ai pas trouvé l’image du petit spéculateur.
J’y ai trouvé une explication claire de la crise qui vient en complément de la votre.
Je pense qu’il est honnête , aime le travail et que son site et son livre sont faits pour nous aider.
Les investissements boursiers qu’il a pu réaliser ont la plupart du temps été faits sur plusieurs années et non à la petite semaine.
La plupart de ses lecteurs de 2007 et début 2008 ont pu éviter de s’endetter dans l’immobilier et sortir à temps les produits qu’ils avaient dans leur PEA , à l’opposé des conseils erronés de leur banquier.
Chacun d’entre nous , lorsqu’il fait un acte d’achat ou de vente essaie toujours d’en tirer le meilleur prix.Alors où est la limite par rapport à la spéculation?
Par contre vous posez un problème bien plus grave concernant l’honnêteté et le comportement juste et équitable de nos dirigeants en général.
Cette dérive s’est malheureusement propagée dans l’ensemble de la société.
L’exemplarité que devrait incarner toute personne ayant en charge de grosses responsabilités a presque entièrement disparu.
La population ne se reconnait plus dans ses dirigeants.
La refondation de notre société devra certainement passer par des personnes irréprochables qui sauront faire accepter des mesures justes et remettre comme prioritaire l’économie réelle qui est le moteur de l’amélioration de notre qualité de vie à tous.
Espérons qu’Obama est ce genre d’homme et que ceux qui ne veulent que ça change ne lui trouveront pas quelques
» casseroles » .
Je suis d’accord avec François78 et Robert : appeler spéculateurs tous ceux qui, prudents, ne souhaitent pas dépenser à des gadgets inutiles les avoirs obtenus par leur travail ne sont pas des spéculateurs. Bien sur, ils mettent de l’argent de côté et espèrent que l’intérêt qu’ils percevront leur permettra de garder leur avoir sans dépréciation due à l’inflation. Mais les assimiler aux rapaces (auxquels ils ont parfois eu le tort de confier leur bel argent) est une erreur qui, plutôt que d’en faire des alliés de la réflexion sur un avenir meilleur, les jetterait dans les bras des margoulins de la finance.
Ecologiste depuis 35 ans, je n’ai jamais réussi à dépenser ce que mon travail m’a apporté. Heureusement, j’ai trouvé la banque Triodos pour mettre de côté mon épargne, la faire fructifier modérément (je suis un peu gêné aujourd’hui car cela continue à monter… 🙂 ) et surtout, surtout, l’investir dans des crédits profitables à l’ensemble de la société : prêts seulement dans l’environnemental (éoliennes, cultures bio…), le culturel (associations de culture non élitaire mais participative…) et le social (écoles Freinet, homes pour personnes âgées, aide aux personnes handicapées…).
Les vraies richesses que j’essaie (souvent avec difficulté, cela entretient le désir…) d’amasser sont d’ordre relationnel. J’ai arrêté de « travailler » (pour un système que je n’approuve guère) à 55 ans et depuis lors je m’active 60 heures par semaine dans des tas de projets où je suis avec les autres et pas contre les autres. Je constate que de plus en plus de monde abandonne le navire du consumérisme borné. Santé = sobriété est vrai plus largement que pour l’alcool…
@ Quasimito,
Ds le modèle « axiologie », 7ème §: « la liaison du prix au bien constitue la valeur »; personnellement je préfère l’idée de fonction de valorisation naturelle. La question ensuite étant ‘qu’est-ce qui l’humanise, en nous d’abord, cette putain de fonction naturelle tendant spontanément vers le tjs +?’, et c’est le reste de la dialectique axiologique, ‘ensemble ensuite?’ et c’est l’interférence avec l’autre dialectique sociologique; le but du jeu restant de construire des lois et codes vérifiant qu’ils légalisent du légitime……. au point de mettre en évidence ceux qui ont des troubles d’autocontrôle. Après çà dites dites moi qu’il est pas beau ce programme permettant de construire un vivre ensemble d’où les malades seraient, disons, simplement écartés d’un pouvoir qu’ils n’ont pas sur eux-mêmes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
@ Alain A.
Je suis d’accord avec votre analyse. Il ne s’agit pas de jeter la pierre à ceux qui s’interrogent comme François 78.
Mais ce dernier se réserve tout de même la possibilité de devenir un « spéculateur », selon ses propres mots :
» … J’espère être prêt et formé le moment venu, tout en regrettant d’avoir à en arriver à devenir … un spéculateur. »
Vous faites bien de rappeler qu’il existe d’autres moyens, plus éthiques, et finalement plus rationnels — car basés sur l’hypothèse d’une économie non guerrière — pour préserver l’avenir de tous et donc de chacun.
Spéculation: Opération financière ou commerciale qui a pour objectif de réaliser un gain d’argent en pariant sur la fluctuation des cours du marché.
Mettre son argent sur un livret A n’est pas de la spéculation (c’est la banque qui utilise l’argent déposé sur le livret A qui en fait). Par contre si un petit épargnant utilise ses économies pour acheter des actions dans l’espoir de voir leurs cours monter, il fait bien de la spéculation.
Je reviens à la charge comme la fronde continue:
A quoi bon fustiger les uns, féliciter les autres..ils ne font qu’oeuvrer dans les limites permises par le système.
La faute n’est pas sur l’homme qui spécule mais sur les moyens de la spéculation.
Par quelle magie, lorsque cela concerne l’argent, faut il que tout le monde pense à l’envers ?
@moi
Je souhaite investir dans une résidence principale.
Je pense que les prix sont surévalués , donc je n’investis pas aujourd’hui .
Je fais le pari que les prix vont baisser dans les 2 ans à venir.
La maison de 250000€ que j’aurais pu acheter aujourd’hui ne me coutera que 175000 € dans 2 ans, prix qui serait dans ce que l’on connait depuis plusieurs dizaines d’années.
En reprenant stricto sensu votre définition , j’aurais donc spéculer.
Je ne pense pense pas qu’en agissant ainsi j’aurai gagner de l’argent sans travailler.
J’aurai seulement payer le juste prix d’un bien qui était surévalué suite à une bulle immobilière.
Trouver vous cela anormal ?
Toute la problématique est la: Quel est le prix normal que l’on doit payer pour un bien ?
@Gérard de Pyrénées: votre exemple est un sophisme. En n’achetant pas votre maison, vous ne gagnez rien et vous ne risquez rien, vous ne faites aucune opération commerciale, donc il n’y a pas spéculation. Par contre, si vous achetez une maison à 100 en espérant la revendre 120 dans un an, c’est de la spéculation: vous gagnez 20 et vous avez risqué votre capital de 100 dans l’opération commerciale d’achat immobilier.
@ Eugène
Eh bé… Merci! Là je vais avoir du boulot pour arriver à comprendre quelque chose… J’adore ça…
@ Eugène
« Après çà dites dites moi qu’il est pas beau ce programme permettant de construire un vivre ensemble d’où les malades seraient, disons, simplement écartés d’un pouvoir qu’ils n’ont pas sur eux-mêmes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Je suis sur un chemin… Je cherche à mieux comprendre le contrôle que je peux avoir sur moi-même… Je m’autonomise comme on pourrait dire… 🙂 Sans pour autant croire que je saurais vivre tout seul, la preuve… Légaliser le légitime, ça semble un énorme rêve, qui m’intéresse!
Bon, au boulot quasimito!
Quasimito,
La première pierre: « Les fondements des sciences humaines » J Cl Quentel Erès (dispo), soit une remise en perspective des précurseurs Marx (dialectique) de Saussure (structure) Freud (inconscient), et qqes autres, en évitant de faire des approches de chacun la tentative d’explication unidimensionnelle du tout, mais au contraire des approches complémentaires de notre complexité permettant de mieux saisir les interférences de leurs champs.
la seconde: « leçons d’introduction à la théorie de la médiation » (épuisé…. dommage… qqes pages sur le web)
la troisième: bien piger le modèle glossologique car les 3 autres fonctionnent sur le même principe aux concepts près
la 4ème: piger l’interférence de la glossologie et de l’ergologie…
ensuite si le coeur et l’obstination sont tjs là… tu pourras t’attaquer à l’interférence de la sociologie et de l’axiologie car elle sera analogique, mais à partir des concepts spécifiques de ces deux derniers modèles. tout ou presque reste à faire, l’avantage est d’avoir un plan de travail pour le siècle qui vient de commencer, si on en voit le bout sans se prendre +5°C comme les grenouilles.
Bon courage
Et si la spéculation relevait de la problématique du caca ?
Chacun dans son coin pensant agir naturellement et éfficacement pour son intérêt personnel , ou comment une somme d’intérêts personnels ( tout à fait compréhensibles, on ne le dira jamais assez) finie par donner une panne globale pour la société.
Notre société sera éco-lo-gi- que économiquement parlant aussi ,c’est à dire consciente de l’interdépendance de tous, ou elle ne sera pas.
Même s’il en faut probablement pour tous les égouts et toutes les couleurs….
Merci Paul pour cette citation de Loïc Abadie !
J’apprécie certaines de ces idées, mais ce que tu rapportes de lui ne m’étonnes pas.
Une chose m’exaspère : ceux qui pensent que tout le monde est comme eux, comme pour se dédouaner de ses travers.
Je ne parle pas seulement de travers moraux (être fonctionnaire payé double en DOM et passer son temps à cra
oups, il s’est passé quelque chose…
Bon je referme la parenthèse et calme ma colère.
Je n’aime pas ceux qui n’imaginent pas que les autres puissent être différents qu’eux.
Pas seulement travers moral donc, mais aussi travers économique. Comme le dit Paul, les « faucons » qui veulent s’enrichir sur le dos des autres affaiblissent les sociétés et les groupes.
Pour finir, si, il y a des gens qui privilégient le partage et la coopération à l’exploitation des autres.
Il faudrait que des gens « libéraux » se rendent compte que non, tout le monde n’est pas cupide. La morale existe, ce n’est pas une hypocrisie comme ils prétendent (ça les arrange beaucoup de le croire, ça les dédouane).
D’ailleurs, Paul, je ne serais pas surpris que tu fasses partie du petit nombre de gens vertueux, porté sur le partage et la coopération. Ton blog, ta rigueur morale et ton humour en témoigne…
Les infos du jour concernant ses décisions (Obama) du 1er jour: gel des traitements de ses collaborateurs, coup de fil à Mahmoud Abbas, moratoire Guantanamo. Des postures symboliques ?? Nous récemment, nous avons entendu parler d’une nouvelle augmentation de notre président… Je suis enclin à croire que ça n’est tout simplement pas le même esprit -quelle que soit la fortune personnelle des Obama, d’ailleurs : Madame est très riche.
En tant que fils métis d’un blanc et d’une noire ayant du sang asiatique et impliqué dans les trois religions monothéistes (chrétien, Barack Hussein Obama a dans sa famille un allié rabbin…), Obama d’une certaine façon nous représente ~tous~ ! Selon les représentations de tel ou tel, l’idée peut amuser, chagriner ou franchement exaspérer, mais j’invite là à considérer des FAITS -les liens familiaux-, massifs, évidents, aussi incontournables que peut l’être le sens -anecdotique, cela va de soi…- de son prénom (« le Béni » : « Lou Ravi », quoi 🙂 !
J’aime à croire qu’Obama est tout simplement un homme de VISION, et animé par un ESPRIT (Paul Jorion a très bien dit « souffle », du latin spiritus). Aussi passionnantes que soient les analyses et supputations permises par l’excellent lieu de rdv qu’est ce blog, il n’en reste pas moins que DEMAIN N’EST PAS ECRIT, et que l’homme le plus puissant du monde peut surprendre, ce malgré les conjectures de bon aloi que nombreux pourront faire sur, entre autres :
** la nécessité d’une « masse critique » au sein des nations (au-delà de « Je cherche un homme » :-), ne pas être seul contre tous pour pouvoir espérer faire changer globalement les règles du jeu),
** l’influence occulte -ou pas- des « puissances d’argent » (vous avez dit « complot » ?),
** l’éthique individuelle du personnage (« Est-il corruptible ? »),
etc : Obama peut surprendre par la cohérence de ses propositions, par leur pertinence. Tout « simplement ».
Bien sûr il composera, et par élémentaire prudence ne prétendra pas à l’emporte-pièce « refonder le capitalisme mondial », mais peut-être proposera-t-il un cap profondément convaincant pour une majorité de gens, car étayé par des arguments de ~bon sens~ qui « sonneront vrais » et pourront convaincre, y compris au-delà des frontières étatsuniennes.
Bien sûr, il jouera le jeu des USA, mais lequel, et comment ? Et qui sait, augmenter l’abondement US à l’ONU ? 😉
Bien sûr, il peut être assassiné, mais on peut/doit alors se demander quels seraient les effets interieurs et extérieurs d’un tel évènement.
Ne serait-ce qu’en raison des « futurs » bouleversements énergétique et environnemental, notre monde va radicalement changer : la dite société post-industrielle pourrait très bien ne pas ressembler du tout à celle qui a pu être « prévue » ici ou là. Et la mondialisation ne nous réserve même pas forcément -bien que ce soit malheureusement si plausible- les « hyper-époques » froidement décrites par Attali (« Brève histoire de l’avenir »).
Le sachant, le redoutant, Obama se positionnera : le principe de la -vraie- surprise, c’est d’être… vraiment surprenante, càd imprévue (« Ah, on n’avait pas pensé à ça » ou « Ah, on n’aurait pas cru qu’ils iraient jusque là »…) !
Oui, j’aime à croire qu’Obama fait partie des hommes qui préparent et prépareront la TRANSITION, car il en faudra une.
Et je ne crie pas à l’homme providentiel, je vous en prie : je constate, c’est tout, comme tout un chacun et dans tous les domaines (nous autres lecteurs de Jorion, par exemple). Oui Laurent, tu as peut-être tort.
En effet, le monde n’est pas essentiellement matérialiste, mais PILOTé PAR L’ESPRIT : malgré les contraintes limitant la marge de manœuvre de tout homme politique (« lobby militaro-industriel » derrière Bush, etc), évoquées plus haut (« Quelle est la marge de manœuvre d’un président américain pour agir aujourd’hui ? »), Barack Obama va orienter l’action américaine de telle sorte qu’au plan mondial et à long terme, les choses bougent dans une direction donnée.
Sinon, on continuerait à « aller dans le mur », jusqu’à l’issue connue de tout automobiliste.
C’est une profession de foi qui en vaut d’autres, comme on voit en science entre « matérialistes » et « spiritualistes » (cf. physique quantique, où il n’y a pas encore de preuve en faveur d’un camp ou de l’autre). La complexité conceptuelle inhérente à la question de la monnaie, sang et lymphe du monde, convention éminemment politique, me semble impliquer profondément les représentations humaines, et donc nous renvoyer à des questions qui ne sont ~PAS~ réglées : mémoire(s), conscience, esprit, etc.
@Patrice: « la fortune personnelle des Obama, d’ailleurs : Madame est très riche. En tant que fils métis d’un blanc et d’une noire ayant du sang asiatique et impliqué dans les trois religions monothéistes (chrétien, Barack Hussein Obama a dans sa famille un allié rabbin…) »
Obama n’a pas de sang asiatique (c’est le second mari de sa mère qui était asiatique), c’est son père qui était africain, sa mère était blanche.
Et concernant Madame, elle n’est pas du tout « très riche », elle vient d’une famille modeste (son père était pompier). Elle a certes travaillé dans un bureau d’avocat, mais pas très longtemps. Elle est même d’origine plus prolo que Obama dont la mère était anthropologue et le père économiste.
@Moi: Merci pour ces précisions biographiques, j’espère que mes propres erreurs (effectivement, c’est le père qui est noir…) et approximations (la fortune, c’est très relatif) n’enlèveront pas trop à la vue que je soumettais. Je ferais plus, promis !
@Patrice: vous êtes du genre à penser positif. J’aime bien. 🙂
Merci pour vos interventions que jke ressens positivement (même si certianes apparaîsent de prime abord critiques).
Il est clair qu’à un moment donné, des situations doivent de dénouer. nous ne pourrons pas faire supporter à nos enfants le prix de nos erreurs et de nos avantages « acquis » ; les dettes et les engagements sont trop importantes .
Bonjour à tous,
Il est clair qu’à un moment donné, des situations (financières, économiques …) devront se dénouer. Nous ne pourrons pas faire supporter à nos enfants le prix de « nos » erreurs et de nos avantages « acquis » ; les dettes et les engagements risquent de leur être insupportables, voire sont injustifiables.
Il est presque évident qu’il faudra agir et gérer son épargne, ne serait-ce que pour lui conserver sa valeur. Il faut donc dynamiser cette épargne, c’est à dire choisir entre différentes formes de placement et arbitrer régulièrement en fonction des résulats. C’est mécaniquement de la spéculation.
En me classant comme (futur) spéculateur (à mon corps défendant : j’aurais préféré être bêtement tranquille), je suis volontairement provocateur et j’aurais pu me me contenter de parler de règles de bonne gestion. Je ne recherche ainsi aucune dérogation morale, je ferai ce que je dois faire ; les aspects éthiques ne sont pas exclus, mais ne sont pas nécessairement prioritaires.
On pourrait, à l’instar des trois lois de le robotique, instaurer des lois de la spéculation
(ou de la bonne gestion)
1) Tu géreras ton épargne, avec un rendement au minimum équilibré;
2) Tu pourras prendre en compte les aspects éthiques, à condition de respecter la première loi
3) …
Il me semble que Paul Jaurion nous propose les prémisses de telles lois …
Bien cordialement,
François.
@François78: « à mon corps défendant : j’aurais préféré être bêtement tranquille »
Je comprends pas là. J’ai moi-même de l’épargne mais je ne spécule pas et je n’envisage pas de faire des « placements » (alors même que ces dernières années le taux était plus faible que l’inflation). Donc qu’est-ce qui vous y oblige? Mis à part le désir de vouloir le meilleur rendement possible, je vois pas.
@Moi
Je me réfère aux écrits de Jean Claude Werrebrouck sur contrefinfo.info (cf. mon premier post) qui voit à terme une période d’hyper-inflation, à priori déjà planifiée depuis fin 2008 par les banques centrales. Cette hyper-inflation aurait pour effet d’éroder (« rincer ») les dettes (notamment des états) ET les épargnes liquides ainsi que les rentes (retraites). Les mécanismes de l’hyper-inflation ont été mis en lumière par Keynes et correspondent aux solutions « non-conventionnelles » envisagées par les états et les autorités financières pour mettre fin à la crise actuelle. Il s’agit d’un point de vue de Jean Claude Werrebrouck qui est de plus en plus évoqué sur le Web.
Si l’on suit Jean Claude Werrebrouck, ce serait à mon avis un non sens de conserver une épargne sans tenter de trouver un système pour au minimum l’indexer sur l’inflation.
Cordialement,
François
PS : on peut aussi me classer comme un « pessimiste ».
@François78: oui, dans cette hypothèse, évidemment. Mais l’hyper-inflation n’est pas pour demain. Sur cette question, je ferais confiance à Loïc Abadie, on est plutôt en phase de déflation alors que la machine à billets tourne déjà à plein (les prix ont été tellement sur-évalués ces dernières décennies).
@ François78
Vos explications m’inspirent finalement quelques doutes, j’y vois même quelques contradictions.
Premier point : Si l’éthique passe après le reste, vous rejoignez clairement la position « Abadie » : défendre son épargne coûte que coûte pour défendre un périmètre individuel et familial.
Quant aux « lois de la robotique » appliquées à la spéculation, je ne suis pas certain que Paul Jorion vous approuverait ! Ces lois de la robotique sont tellement dérogatoires, qu’elles permettent à peu près tout. Les lois de la robotique rendent possible le meurtre venant des robots tout comme les prétendues lois de l’économie permettent de « spéculer » chez les humains. J’y retrouve le principe de l’économie libérale, laquelle avec son principe abstrait de maximisation des intérêts individuels devant conduire au bien de tous, dégage chaque individu de toute responsabilité individuelle quant aux conséquences sociales et éthiques de ses actions dans l’économie. La robotique asimovienne est une métaphore (critique ?) de l’utilitarisme. Les lois de la robotique dans Les Robots (d’Asimov) facilitent surtout la bonne gestion des robots pris comme un tout formaté, c’est à dire destiné à la colonisation des planètes. Tout comme les libéraux disent que la spéculation fournit au marché des liquidités, les lois de la robotique donnent au monde des robots la souplesse adaptative nécessaire à leur emploi contestable . Bref, on croit défendre sa survie individuelle, alors qu’en réalité on se fond dans un moule, qui fige la société dans son ensemble. Le moule des lois exogènes enlève toute âme, l’individu se voyant réduit à la reproduction du même, au lieu de se définir dans un avenir collectif et créateur. Les lois de la robotique comme leur nom l’indique concernent les robots. Mais sommes-nous des robots, même métaphoriquement ?
Deuxlème point : je vois poindre une certaine contradiction lorsque vous parlez de situations économiques, financières qui doivent se dénouer, de « dettes et engagements qui risquent d’être insupportables et injustifiables » quand dans le même temps vous misez encore sur la gestion, y compris spéculative, d’un patrimoine. Ici encore le terme « gestion » renvoie à ces lois exogènes au dessus des évolutions politiques et sociales.
La spéculation, sans en être bien entendu la cause première de la crise actuelle — qui est d’abord une crise de solvabilité due à l’inégal partage des richesses — n’est-elle pas intrinsèquement liée au développement inconsidéré du crédit dont les contreparties en termes d’économie réelle étaient nulles. Si autant de crédits (pourris) furent accordés n’est-ce donc pas parce notamment parce que les spéculateurs pouvaient en quelque sorte s’assurer de leurs pertes éventuelles (et même les anticiper sciemment dans le cas des prêts hypothécaires), en pariant sur les prix ? (je n’invente rien, relisez tous les billets de Paul Jorion sur le thème.).
Votre propos n’est pas très clair, êtes-vous oui ou non p contre les paris sur les prix, ce est précisément la définition jorionienne de la spéculation. Ces paris sur les prix, donc sur des baisses ou des hausses liées à des titres pour lesquels vous n’êtes engagé en rien en termes d’échange de biens physiques, ont-ils une place dans votre approche de la bonne gestion de patrimoine ?
IL me semble que vous souhaiter défendre, préserver votre bien personnel, en misant sur la perpétuation des mécanismes qui ont conduit à la menace que vous sentez peser sur vous et votre famille.
D’autre part, vous avez bien un jugement moral lorsque vous qualifiez d’insupportables et injustifiables les dettes et engagements. Pourquoi alors votre indignation morale ne va-t-elle pas jusqu’à réprouver une spéculation non sans rapport avec la situation que vous dénoncez ? Ne vaudrait-il pas mieux encore dans ce cas assumer une immoralité, ou amoralité ?
Troisième point : Vous mentionnez des « d’avantages acquis », pourriez-vous préciser de quels avantages il s’agit ?
@Pierre-Yves D
L’exégèse a ses limites et il ne faut pas trop chercher à sur-interpréter les mots des autres, à travers ses propres filtres. Nous sommes tous confrontés à une réalité sur laquelle nous pesons très peu et je me demande encore comment m’adapter. En dehors des utopies, je crains que les réponses adaptatives soient très imparfaites et essentiellement individuelles. Les réponses individuelles n’excluent d’ailleurs en aucun cas les participations collectives, ni les comportements éthiques.
Quant aux lois de la « robotique » (ou de la finan ???tique), le sais que personne ne les achèterait en l’état et sûrement pas Paul Jorion ; ce n’était que l’esquisse d’un jeu, libre à vous de les reformuler, c’est un exercice intéressant …
Concernant Loïc Abadie, je ne le compare pas à Paul Jorion, mais je reste convaincu que l’on ne partage pas avec les autres (en entretenant un blog de qualité) sans posséder une forme de générosité (qui peut apparaître simplificatrice, voire provocatrice).
Concernant les racines de la crise, sans revenir à Marx (ou à Keynes, je connais très mal leurs écrits), je les place dans la propriété (privée) des moyens de production, qui a permis une désindustrialisation massive de nos contrées, dont il a bien fallu compenser (anesthésier) les effets néfastes et les excès, par des créations de richesses artificielles. Mais ceci reste à développer …
Par avantage acquis je fais référence à mes « droits » à la retraite (je suis retraité depuis lundi dernier).
Cordialement,
François
@ François78
Les comportements éthiques et les participations collectives excluent d’ailleurs en tout cas les réponses individuelles.
Bonjour;
jusqu’à ce jour et faute de moyens ; je n’ai pas fait
de brevet pour protéger mon invention .
J’ai compenser par un raccourci en faisant un contrat de
confidentialité avec un organisme nommé Scientific – Facilitors .
Après quinze ( 15 ) jours d’analyse je reçois un e-mail qui
reconnait l’importance de cette innovation ; mais !!!.
Pour des raisons de budget , de programmation et autres
futilités , mon projet ne peut pas être pris en charge ?.
J’ai réflechi longuement à cette énigme ; et j’ai conclu que
les investisseurs préfèrent la difficulté technologique pour
assurer des profits durables .
Concernant les détails de la machine :
C’est un generateur qu’on charge avec de la pression hydraulique
une fois chargé on libère le mouvement qui fonctionnera à
perpétuité avec la charge initiale.
C’est une energie propre et constante ( indépendante de la
vitesse du vent ou du rayonnement solaire )
Elle est moins encombrante et sans nuisance sonore .
On peut utiliser cet appareil pour charger les batteries
des véhicules électriques ou alors on pourra produire de
l’hydrogène pour faire rouler des véhicules non polluants .
J’espère avoir répondu à vos questions
Mes Sincères Salutations
@ Zerrouck
Merci pour votre message, très intéressant car révélateur du rapport désastreux qui s’établit depuis déjà quelques lustres entre économie et technique, thème qui m’est cher, même si je
ne suis moi-même ni ingénieur ni technicien.
Plutôt que chercher à faire breveter votre invention, manifestement peu profitable pour les grandes firmes, peut-être
devriez-vous orienter votre réflexion en amont, là où précisément cela coince. Si en effet des inventions telles que la votre ne sont pas recevables par le système économique actuel, c’est que c’est ce dernier qui pose problème. Il vous faut donc essayer d’imaginer quel serait le type d’économie qui pourrait accepter et surtout tirer avantage d’une telle invention.
Il me semble que votre invention pourrait tout à fait entrer dans le cadre de ce que Simondon appelle les système techniques associés. La réflexion économique ne peut faire l’économie de son rapport à la technique. Aucune technique n’est neutre, elle est toujours relative à un milieu technique dans lequel elle s’insère. Manifestement, la mutation économico-sociale que nous espérons à la faveur de cette crise inédite passera par une recomposition du système technique actuel.