« Je cherche un homme ! »

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Quelqu’un qui fait une très sale tête ce matin (voir la photo à la une du Wall Street Journal), c’est le président Obama : son ministre des finances, Mr. Timothy Geithner, a survécu de justesse à une salve de questions pressantes relatives à l’honnêteté avec laquelle il paie ses impôts, mais son Tsar-désigné de la réforme de l’assurance-maladie, Mr. Tom Daschle, ancien candidat à la présidence lui-même, vient de jeter l’éponge, n’ayant pas su expliquer pourquoi il avait triché de 100.000 dollars sur sa déclaration d’impôt. Exit.


© Wall Street Journal

Voilà donc un candidat qui disait : « On va réformer la politique ! On va changer les mœurs de Washington ! », et c’est ce qu’il essaie de faire – donc bon point pour lui – mais il n’y a personne pour l’aider : il se retrouve tout seul ! D’où la tête qu’il tire !

Vous savez ce que ça me rappelle ? Ma croisade contre la spéculation en finance, dont je dis qu’elle tue l’économie – ce qui est vrai, et les discussions que nous avons eues ici avec Loïc Abadie à ce sujet. Abadie et moi nous ne sommes pas d’accord. Non pas parce qu’il affirmerait que la spéculation est une grande chose mais parce qu’il dit : « Tout le monde spécule : tout le monde veut gagner de l’argent sans travailler, tout le monde préfère faire travailler quelqu’un d’autre à sa place : c’est notre mode de vie ! » et je l’imagine en Diogène moderne, la lanterne à la main, parcourant le monde et disant : « Je cherche un homme qui ne spécule pas ! »

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Partager :

60 réponses à “« Je cherche un homme ! »”

  1. Avatar de olivier
    olivier

    On n’imagine pas toute la cire que Diogène s’est pris sur les doigts en se baladant avec sa bougie dans les rues de la cité en criant « je cherche l’homme ». Ca fait très mal la cire chaude. C’est un boulot de voir clair.

  2. Avatar de A.
    A.

    Tout le monde spécule = tout le monde veut entuber tout le monde (pardon pour la grossièreté)

  3. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    C’est l’avènement de la « dissociété ». C’est cette pente là que l’on aura le plus de mal à remonter, parce que la solution n’est pas technique. Les gens spéculent en bourse mais revendiquent une conscience sociale : ils donnent tous les ans au Téléthon et votent Besancenot!

  4. Avatar de Moi
    Moi

    A propos de Diogène, voici une anecdote que je trouve amusante. Diogène aimait se moquer de Platon, qui prenait de grands airs, or Platon avait défini l’homme comme étant un animal bipède sans plumes. Diogène vint donc un jour à l’académie et devant tout le monde exposa un coq plumé en disant « voici un homme selon Platon ». Et Platon dût reformuler sa définition ainsi « animal bipède sans plumes… et qui a des ongles plats et larges ».

    Une autre que j’adore: « Pendant un repas, on lui jeta des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien. »

    Plein d’autres ici, où j’apprends que Diogène était fils de banquier et faux-monnayeur!!! : http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Diogene.htm

  5. Avatar de quasimito
    quasimito

    Un homme?! C’est quoi ça dirait Forest Gump… Allez, un poulet déplumé fera bien l’affaire, non?

  6. Avatar de Eugène
    Eugène

    Quasimito,

    très très bonne question!
    Ta réponse? …. appelle une théorie à la hauteur donc construisant son objet de façon à ce que chacun puisse encore s’y retrouver comme exemplaire.

  7. Avatar de quasimito
    quasimito

    « Tout le monde spécule »? Eh bien, « tout le monde », c’est quand même une bien petite minorité. Comme quoi les « humains superflus », les « humains-poubelles », c’est pas qu’un concept…

  8. Avatar de quasimito
    quasimito

    @ Eugène… De réponse je n’en ai pas bcp… J’ai tenté de chercher quelque chose dans les livres, et comme tjs, les idées sont plus confuses une fois qu’on s’intéresse de près à une question… Pour l’instant je dirais que l’homme est un singe particulièrement handicapé par sa conscience et son sens tout particulier de l’aveuglement. J’en suis un exemplaire, forcément, mais suis-je exemplaire? Ah, ça…

  9. Avatar de François78
    François78

    Je ne suis pas spéculateur, mais comme beaucoup, je suis (ou serais) confronté à un dilemme.

    Je suis depuis quelques jours en retraite après 43 ans d’activité. Il en est presque de même pour mon épouse.

    Après avoir élevé 3 enfants jusqu’à un bon niveau, consommé très modérément (en dessous des standards communéments admis), malgré les ponctions supportées par tout contribuable Français de “la classe moyennes” (c’est à dire très élevées), nous sommes à la tête de quelques économies qui représentent donc le résultat de près de 80 ans de travail, sans compter ce que nous ont laissé nos parents.

    J’ai lu quelques textes proposés par exemple par Jean Claude Werrebrouck sur contreinfo, qui ne sont pas très optimistes, et qui surtout, trouvent inéluctable (voire normal) que je sois ponctionné de mon épargne durement gagnée, quand ce n’est pas privé des droits à ma retraite, “acquis” en fournissant ce même service à mes ainés.

    Alors oui, je m’intéresse à la finance, non pas pour faire des gains que moi_même pourrait trouver sans cause, mais pour trouver les moyens de préserver au mieux le fruit de nos efforts. J’espère être prêt et formé le moment venu, tout en regretant d’avoir à en arriver à devenir … un spéculateur.

    Salutations cordiales à Paul et à tous …

    François

  10. Avatar de BDphile
    BDphile

    On veut changer l’homme ou le système dans lequel il vit ?

    La population porte t elle réellement les aspirations du changement ou simplement la reconnaissance/progression de statut social ?

    On place le curseur du changement suivant son avantage et à l’heure du capitalisme décomplexé avoué malgré la crise il n’y a pas grand chose à attendre.

  11. Avatar de Jonathan Livingston

    Hier, en regardant les Nouvelles, je me disais en blaguant qu’Obama avait une mission impossible: trouver aux US assez de collaborateurs honnêtes et compétents!

    Bon, à mon sens, je n’ai pas fait d’étude en Anthropologie, mais bon, selon mon observation, l’humain n’est pas a priori bon ou mauvais. Mais il est paresseux et intelligent et son humanisme apparent est souvent plus opportuniste que réel. Bref, quand il est en position de faire travailler les autres à sa place, d’en tirer des privilèges et en plus d’avoir du prestige, il ne se remet pas vraiment en question, surtout si, dans son milieu, il a toujours eu ses faveurs.

    Certains humains s’amusent même beaucoup à tromper, détrousser, s’approprier, ruser, illusionner c’est même un métier: vendeur et ses variantes: politiciens, conseillers, etc.

    Évidemment, s’il crève de faim, ou est menacé, il aura tendance à se faire des liens pour chasser et se protéger en groupe.

    Bref, je crois que la plupart des gens plutôt de conditions modestes qui se retrouveraient du jour au lendemain plein aux as changerait quelque peu leur vue sur la situation. D’ailleurs, c’est le rêve bien entretenu de plusieurs qui jouent régulièrement au lotto!

    Évidemment, si on trompe les autres sans scrupule, si on s’approprie le bien commun des autres exagérément, il faut s’attendre qu’un jour on vous mène à la guillotine! C’est un pensez-y-bien!

  12. Avatar de emmanuel
    emmanuel

    ……….et puis n’oublions pas l’essentiel, une vie passée sans soucis matériels et avec un dessein vaut toujours mieux que de rêver à du pognon !

  13. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ François78

    vous voudriez en somme que l’on vous apporte comme une dérogation morale pour pouvoir spéculer en paix aujourd’hui ou demain 😉

    Mais ce n’est même plus seulement un problème moral. Envisager votre salut dans la spéculation revient à envisager un avenir
    de spéculateurs, que donc le système continuera comme avant. Mais le problème justement, c’est que le système ne va plus pouvoir continuer comme avant. Un futur où la spéculation et autres aspects du néo-libéralisme reviendraient en force, causerait des crises toujours plus graves, et donc toujours plus d’insécurité pour tous. Jamais on ne retrouver la situation ante. Le système va évoluer, vers le meilleur ou le pire.

    Allons jusqu’au bout du raisonnement : envisager le pire en se croyant raisonnable serait au bout du bout du désastre avoir suffisamment d’économies pour pouvoir acheter des armes car, bien entendu, dans l’optique d’une aggravation de la lutte de tous contre tous, on ne pourra plus compter sur personne.
    Est-cela que vous voulez ? Tout le monde y perdra. Ce serait le chaos et la guerre. Je ne vous l’apprendrai pas, les armes tuent, et qui plus est, ne donnent pas de pain, ou alors celui des autres, quand il en reste.

    je préfère faire le raisonnement inverse. Parions sur un sursaut collectif, sur des solutions nouvelles et globales, les seules qui pourront nous sortir de l’ornière. Bref, à mon avis, il n’y a pas de dilemme. Est-ce un cadeau que nous faisons à nos enfants que de leur laisser pour seul horizon un monde de perdition sans foi ni loi ?

    N’oublions pas non plus, que l’humain a un esprit très plastique et que lorsque tout l’environnement économique, social change, le modes de pensée antérieures, par la force des choses, évoluent. Y compris donc l’idée que c’est le seul intérêt qui motive les humains. Cette idée comme toutes les autres a une histoire, l’homme rationnel et calculateur le tout appliqué à l’économie est une idée qui n’a que quelques siècles. Or nous arrivons au bout d’un cycle historique, limites écologiques obligent. Nous sommes dans le brouillard car nous ne voyons pas bien l’issue de cette crise hors normes, mais pourquoi décréter, a priori, qu’il n’y en aurait pas !

  14. Avatar de Jonathan Livingston

    S’il n’y avait que la spéculation raisonnable du retraité…. Et la question est toujours de savoir ce qui est raisonnable. La spéculation ne ponctionne pas du néant, elle fait grimper les prix des denrées, des matières premières, pressurise les entreprises, etc. Etc. Tous le monde en bout de ligne paient pour… Nous payons tous très chers pour ce système…

    Sauf que le retraité lui est convaincu de son droit: il a travaillé si fort, fait des économies… pour sa retraite…

    Malheureusement pour lui, ce système ne semble pas viable. Le travailleur actif ne pourra pas se priver de tout pour supporter le retraité qui fait le même salaire que lui à ne rien faire… pendant 30 ans… Pensez-y: mathématiquement, ça ne tient pas… On peut certes trouver quelques trucs, comme l’esclavage aussi, mais bon… Et rappelons-nous que les salaires n’ont pas augmenté significativement depuis les années 80…

    On s’est fait croire beaucoup de choses dites acquises… rien ne l’est malheureusement. On devrait peut-être parler d’arnaque générationnelle… La retraite dorée à 55 ans qui donne à certains un train de vie à l’aise m’a toujours paru questionnable, dans la mesure où mon époque était loin de donner les opportunités de croissance que celles de cette génération gâtée… Depuis longtemps, on murmure dans ma génération, non, nous on ne l’auras pas, c’est impossible au train où vont les choses…

    On a voulu inventer un monde qui fonctionnerait tout seul par des mécanismes de régulation naturelle de l’économie.
    Or, c’est une vue de l’esprit: les hommes ont besoin de se parler de la façon de partager l’assiette et de mesurer encore une fois que nous vivons beaucoup plus dans l’interdépendance que nous le pensons. On ne peut se passer de la politique, de la discussion consciente et difficile du partage des ressources et de la richesse.

    Comme je l’ai déjà dit: celui qui prend tout, sans vraiment mesurer l’impact de son action sur les autres, ne devrait pas s’étonner de se retrouver un jour sous la guillotine…

  15. Avatar de jacques
    jacques

    « La peste soit de la spéculation et des spéculateurs » , comme aurait pu le dire Molière à l’unisson de Paul Jorion . Ne changeons pas de tonneau ! Comme dans un opéra de Salieri, les banquiers modernes ont tué le crédit avec la spéculation et la titrisation . Les Etats, en Danaides modernes , sont condamnés à remplir sans fin le tonneau percé.Le metteur en scène a prévu  » Hélicoptère Ben » qui s’écrase dans un tourbillon de billets verts pour le final de cet opéra. Osé! Oh!

  16. Avatar de Paul Jorion

    La titrisation, on est sur le point de l’inventer au Gerolstein !

  17. Avatar de Vince

    Pour prendre la défense de Loic – même s’il n’en a pas besoin – j’entends parfois dans les mass médias des propos incohérents sur les spéculateurs, désignés responsables de la crise actuelle. Celle-ci a des causes profondes, structurelles – dont la principale est l’expansion incontrôlée du crédit pendant des décennies -, montrer du doigt les spéculateurs comme s’ils avaient fait plonger les marchés financiers revient à confondre la cause et l’effet. C’est comme dire que le soleil se couche parce qu’il fait nuit…

  18. Avatar de leduc
    leduc

    Pauvre Obama, j’ai l’impression qu’il va être bien seul pendant son mandat, un homme solitaire, avec des idéaux, des principes, mais seul à les partager. La classe politique ne veut pas du changement, les businessmen non plus. Il devra faire de lourds compromis pour satisfaire tout ce petit monde, ou alors il va se retrouver seul contre le système. J’en ai connu plus d’un des gaillards qui sont arrivés pleins d’idéaux, prêt à casser la baraque, et qui finalement sont vite rentrés dans le rang et ont fait profil bas lorsqu’ils ont compris qu’ils n’arriveraient à rien même avec la meilleure volonté du monde.

    Les spéculateurs dites vous ? Avec une époque aussi matérialiste, caractérisée par la possession matérielle, la recherche de la richesse, la cupidité, l’avarice, pas étonnant que le monde soit peuple d’oncles Picsou…….

  19. Avatar de JJJ
    JJJ

    Bon, il va nous falloir (re)lire Frédéric Bastiat dont les oeuvres sont très étudiées aux USA et plutôt snobées en France.
    « L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » a-t-il écrit. Sans être nécessairement tous des spéculateurs, nous serions donc tous dotés de velléités parasitaires. Hou la honte !

    @ François
    Un conseil : conservez précieusement les napoléons que vous ont légués vos parents. Il pourraient s’avérer plus précieux que vos contrats d’assurance-vie (même si vous ne vous sentez pas bonapartiste…).

  20. Avatar de scaringella
    scaringella

    @Paul et par ricoché @Abadie

    Le principe de la spéculation importe peu. Le seul réel problème réside dans la quantité. En limitant les masses que chacun peu utiliser pour spéculer, elle ne sera plus un problème. Se battre sur les principes mène à la guerre. Partager les quantités mène à la paix. Arrêtez de faire la guerre.

  21. Avatar de novy
    novy

    D’accord avec Vince. On parle des spéculateurs comme s’ils gagnaient tous des fortunes. La réalité est que dans ces marchés il y a autant de perdants que de gagnants. Celui qui spécule régulièrement a souvent à la fin de l’année un bilan assez neutre. Ses interventions ont néanmoins contribué à rendre le marché plus liquide au bénéfice des professionnels qui cherchent à arbitrer leurs positions. (je m’en suis expliqué dans « le temps qu’il fait » du 23 janvier).
    La principale cause de la crise est bien la montagne de dettes qui dépasse de loin celle constatée lors de la crise de 1929.

  22. Avatar de Karluss
    Karluss

    c’est plutôt le Zarathoustra moderne contre le dernier homme, celui-ci étant le spéculateur !
    mais Loïc Abadie travaille, c’est un instituteur ; il donne même des conseils sur son blog pour le CP (c’est chouette), il est sympa, et pas aussi individualiste que l’on imagine. D’accord, je suis plus proche de la pensée de Paul qui reste la référence sacrée envers laquelle s’incline ma révérence et mon respect.

    allez, en route, à la recherche de la vache multicolore !

  23. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Novy

    Bonjour,

    Est-ce que les « petits porteurs » peuvent passer des ordres directement ? Ou se contentent-ils de donner leur « épargne durement acquise » (soit) à des gestionnaires ?

    Si tel était le cas il me semble que la masse des « petits » doit bien faire quelques « gros », non ?

    Si tel est bien le cas il ne me semble pas qu’il y ait de différences majeures, alors, si ?

    Autre question : y-aurait-il besoin de ces arbitrages si les prix pour ceux qui détiennent véritablement ou ont véritablement besoin de ces produits ne variaient pas de manière délirante 15 fois par jour ?

    Merci de votre réponse pour éclairer ma lanterne.

    Cordialement.

  24. Avatar de ROBERT
    ROBERT

    J’adore et suis un fan inconditionnel de ce blog, mais je note une confusion parfois, en particulier dans les commentaires, avec l’usage abusif du mot « spéculateur ».

    Personnellement, je suis comme François 78, une fourmi prudente, très attentif à l’avenir de sa famille (même si je suis un partisan d’un impôt extrêmement fort sur l’héritage), et mon but principal pour mon épargne est: CONSERVER « GROSSO MODO » LE POUVOIR D ACHAT DE L ARGENT ECONOMISE. En gros, c’est une consommation différée. Par exemple: je me contente d’une bagnole pourrie défoncée, mais je me dis, avec le 2ème enfant, peut être que ce sera utile une belle bagnole d’occasion, donc j’épargne (j’évite le crédit). Je n’espère pas faire une plus value, mais si on me dit dans 1 an que le pouvoir d’achat de mon épargne a perdu 20 %, je pète un cable et je cherche des têtes à couper …

    Hors ce comportement que je juge HONNETE ET PRUDENT est dévalorisé et massacré, puisque l’épargne est taxée à 30 %, donc sauf environnement déflationniste, la CONSOMMATION PRESENTE (voire à crédit) est encouragée par rapport à la consommation future.

    Plus que la spéculation, je suis convaincu que c’est cette préférence pour le présent, et la fuite en avant qu’elle implique, qui explique les déséquilibres et désordres financiers et économiques; tout est fait pour maximiser la consommation et l’endettement au détriment de l’épargne et de l’investissement de moyen long terme.

  25. Avatar de béber le cancre

    « A l’échelle de la planète, la spéculation non régulée entraina une répartition inéquitable parmi les acteurs économiques.
    Et la concurrence exacerbée créa , dans de nombreux pays, de véritables montagnes de dettes. Pour les plus riches, seule la participation aux profits allait de soi .Il y eut même un penseur pour oser un :  »
    “L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde”.

    Anarchie ou dictature ? Tel fut le choix de sociétés de bien des terriens.
    Partout, la modernité d’alors ne proposait plus qu’une seule direction et la tristesse qui va avec :  » si t’es pas riche, t’es rien. »

    Extrait d »Histoires pour les grands » aux éditions de la crise, auteur inconnu , parution 2024

  26. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Voilà à quoi Obama va être et est déjà confronté.

    C’est cet « héritage » de la « suprématie impérialiste » et ses « pratiques », particulièrement « élaborées », vrai travail de sape durant les 50 ans de toute la deuxième moitié du XXème siècle dans le monde pour « bâtir » l’empire étatsunien « cimenté » par sa fraude monétaire, idéologique, mentale et de « civilisation », pervertissant la nation étatsunienne elle-même (1).

    C’est cette « situation » à laquelle se trouve confronté Obama (Obama pourrait être un « joker » des milliardaires américains dans leur ensemble) relève de l’actualité historique générée par tous les engrammes et leurs réflexes accumulés de la pensée nord-américaine qui est d’essence anglo-protestante, dont John Perkins a été un pur produit (il s’en est confessé, ce dont on ne peut que se réjouïr, mais tellement tard!…). Voici la phrase que j’invente pour désigner l’extrême difficulté et la dangerosité que comportent les rapports des États-Unis au reste du monde. « Notre business sera votre « développement »… Les États-Unis qui sont le bras armé du mondialisme, un révolver dans une main et la bible dans l’autre…

    (…) Perkins pense que la véritable histoire de l’empire global a d’une manière générale quelque chose à voir avec nous-mêmes. Et cela explique évidemment pourquoi nous avons autant de peine à aborder l’histoire véritable. Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal plutôt que de reconnaître qu’il s’agit d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. Nous nous sommes mis en tête que toute croissance économique bénéficiait à l’humanité et que plus cette croissance était importante, plus les bénéfices en étaient répandus. Et pour finir, nous nous sommes persuadés que le corollaire de cette idée était valable et moralement juste, c’est-à-dire que les gens qui excellent à stimuler la croissance économique doivent être félicités et récompensés, alors que ceux qui sont nés en marge de l’opulence sont disponibles pour être exploités.(…). On peut lire tout l’article sur: http://www.horizons-et-debats.ch/37/37_19.htm

    (1) le récit de Catherine à son retour, affolée, des États-Unis, récit dernièrement transmis sur ce blog par Stilgar, est édifiant et ne fait que confimer l’ampleur du désastre, même si l’on peut mettre un tout petit bémol au récit de Catherine, car elle a été spécialement douchée à froid, ayant construit sa brillante « réussite » professionnelle dans l’immobilier américain au moment précis où tout ce système allait partir en eau de boudin…

  27. Avatar de Fab
    Fab

    @ Rumbo,

    Merci pour le lien.
    Ne serait-ce pas ce John Perkins qu’Obama cherche ? Comment dit-on françafrique en étatsunien ? La France a-t-elle un service d’avance en matière de dette…odieuse ? John Perkins a-t-il travaillé chez elf ?…

  28. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Leduc

    A moins que ….

    Obama ne va pas se retrouver nécessairement seul. Il existe de nombreuses compétences inemployées aux idées marginales mais qui le deviendront de moins en moins au fur et à mesure que la crise s’approfondira. Devant l’énormité des problèmes économiques et financiers auxquels, les solutions nouvelles émergeront, après que toutes les autres auront échoué.

    Il ne s’agit plus seulement d’arbitrage mais de pragmatisme. Le compromis politique pourrait lui apparaître de plus en plus comme un boulet pour mener une action efficace. C’est une hypothèse, car nous n’avons pas encore vu Obama à l’oeuvre assez longtemps pour savoir si il sera l’homme des grandes décisions.

    Obama dispose d’un grand capital de popularité. Saura-il l’utiliser ? Lors de sa campagne Obama a développé un puissant réseau de soutien populaire, si il sait présenter habilement ses décisions à ses concitoyens il pourrait contourner les lobbies et les barrages politiques qui pourraient entraver ou ralentir son action.

    Je persiste à penser que la plus grande limite à l’action d’Obama c’est, en partie, Obama lui-même. A l’heure actuelle nous ne pouvons savoir s’il dispose de suffisamment de ressources en lui-même pour manifester une réelle indépendance politique ? Si le cas échéant il ira chercher des outsiders. En attendant, il faut tout de même le remarquer, ses premières décisions ne sont pas empreintes de tiédeur. Les banquiers remis à leur place, les fraudeurs du fisc remerciés.

    Une autre inconnue, quel est le réel degré d’ouverture d’esprit d’Obama, sur le plan des idées ?
    Il y a donc deux facteurs qu’il faut prendre en compte, le facteur personnel Obama, et un autre inconnu par définition, les circonstances. N’oublions pas que la politique n’est pas un terrain clos. Le peuple américain ne va pas rester spectateur.
    Selon le ministère de l’agriculture américain, près de 40 millions d’entre eux se trouvent en situation de « précarité alimentaire ». Cela paraît énorme mais les chiffres sont là. Le spectre de la Grande Dépression n’est plus loin, mais cette situation de précarité alimentaire n’a pas attendu que la crise éclate pour se développer, les chiffres reflètent une réalité, celle d’un système hyper inégalitaire qui laisse sur le carreau des millions de personnes. Dans l’article paru dans Courrier International il était signalé que les subsides du gouvernement Bush aux banques alimentaires avaient diminué, mais aussi que les hypermarchés, fonctionnant à flux tendus, n’ont plus de surplus à redistribuer aux nécessiteux, de même que les agriculteurs qui préfèrent consacrer des hectares aux agro-carburants. Flux tendus, problème énergétique, deux aspects caractéristiques d’un néo-libéralisme dévastateur.

  29. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    Je ne spécule pas. J’aime mon travail, et je n’ai pas envie que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. Je n’ai pas non plus envie de voler le fruit du travail des autres sous prétexte que j’ai accumulé plus d’heures de travail que lui (en quantité ou en « qualité » relative).
    J’ai retiré mes sous de la banque pour qu’elle ne spécule pas à ma place.
    Je ne spécule pas aujourd’hui. Demain, je ne sais pas.
    @François78
    je pense qu’il y a d’autres moyens que spéculer… ne serait-ce que placer son argent. Et puis toucher une retraite, c’est pas de la spéculation, c’est de l’entraide. Si elle vous est enlevée, alors, effectivement, il faudra trouver une solution pour que les gens comme vous puissent vivre sans spéculer.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta