LE SEUL MOYEN QUI RESTE ENCORE DE SAUVER L’EURO

The English version of this post can be found here.

Dans mes billets ici, j’ai l’habitude de m’adresser à quiconque peut me lire, une fois n’est pas coutume, j’aimerais m’adresser plus particulièrement à mes confrères ingénieurs financiers, sur le mode d’ailleurs, une fois n’est pas coutume non plus, de la provocation grossière mais, espérons-le, néanmoins efficace.

Voilà : une zone monétaire doit pouvoir faire défaut dans son ensemble et restructurer sa dette (à savoir, dire : « Je peux seulement vous rembourser X centimes par euro emprunté ») et doit pouvoir réévaluer sa devise, la dévaluer en particulier.

La zone euro s’est privée de ces deux médecines. Pas étonnant alors qu’elle soit aujourd’hui moribonde.

Solution : la nuit de dimanche prochain (avant l’ouverture de Tokyo), toute la dette des 17 nations de la zone euro est rebaptisée Eurodette (OATs, Bunds, etc.) et la minute suivante, la zone euro fait défaut dans son ensemble.

Lundi matin l’Eurodette est restructurée (d’un seul bloc) et la parité euro / autres devises ira se placer où elle le peut.

Les 17 pays de la zone euro se retrouvent non seulement avec la monnaie commune (qu’ils avaient déjà) mais avec une dette commune ayant subi la décote correspondant à la restructuration. La zone euro aura opéré sa métamorphose : elle peut désormais fonctionner comme une zone monétaire ordinaire. Elle est sauvée.

P.S. : commentateurs éventuels prônant qu’il ne faut PAS sauver l’euro, soyez gentils d’aller mettre vos commentaires ailleurs, ce n’est ni du « pour » ni du « contre » que je parle ici.

Re-P.S. : Tim Gupwell ou moi-même pourrons traduire ceci en anglais mais si l’un ou l’une d’entre vous pouvaient traduire mon billet en allemand, je lui en serais très reconnaissant.

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349 réponses à “LE SEUL MOYEN QUI RESTE ENCORE DE SAUVER L’EURO

  1. Avatar de Agilulfe
    Agilulfe

    Petite question vraiment innocente (sans ironie donc) … Qui détient la dette souveraine des 17 pays qui organiseraient ainsi leur défaut raisonné ? Qui d’autre, en fait, que les européens eux-mêmes, très majoritairement ?
    Cette solution ne reviendrait-elle pas, de fait, à se tirer une balle dans le pied ?
    Pour le reste, je rejoins Daniel et quelques autres dans cette discussion pour considérer que seul un ensemble de mesures coordonnées (représentant une somme de sauts qualitatifs conjugués parfaitement improbable) serait de nature à redresser la barre.
    Or, le courage n’étant pas exactement la vertu la mieux partagée de nos technopolitiques, je crains fort que nous ne puissions que regarder notre économie décrocher !
    Comme certains le soulignent ici très souvent, il ne fait guère de doute que la solution ne soit pas technique, mais bien politique (au sens large). Elle n’adviendra donc que lorsqu’une grosse majorité, pour l’heure abreuvée d’idées reçues, cessera d’avoir peur de perdre pour enfin oser repenser son futur et gagner notre avenir collectif.

    1. Avatar de Agilulfe
      Agilulfe

      J’ai écrit « technopolitiques », mais technolitiques me semble un bien meilleur néologisme avec son petit coté ère révolue !

  2. Avatar de xoldo
    xoldo

    L’euro je sais pas mais pour le dollar, on peut pas se tromper, c’est marqué dessus.

    « This note is legal tender for all debts, public and private »

  3. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    J’ai du mal à saisir une faisabilité éventuelle de la solution proposée.
    On doit prendre en considération le fait que la zone euro ne forment pas un état fédéral. Il s’agit plutôt d’une association monétaire de quelques pays. Une telle association n’a pas le même poids ni la même possibilité de manoeuvre qu’un état fédéral. Il ne faut pas sousestimer le rôle de la politique. En clair: le tout risque de pas être pris au sérieux.

  4. Avatar de Esope
    Esope

    Je trouve votre proposition excellente mais elle ne résoudrait pas durablement à elle seule le problème de la crise de l’Euro, même si elle était acceptée.
    L’Euro est enlisé dans sa situation de monnaie surévaluée par rapport aux monnaies des BRICS (et d’autres) et, simultanément, dans l’inconsistance et l’impuissance de son support politique. Il est présentement impliqué en première ligne dans une crise mondiale résultant de l’abus tous azimuts du crédit dans l’économie dite réelle, celle de la chaîne de production/consommation des richesses consommées. A cause et grâce à cette débauche rémunératrice de crédits, la prolifération des liquidités a embarqué l’économie financière dans un tourbillon d’activités spéculatives et l’a désaccordée de l’économie réelle, en désorientant et obérant celle-ci.
    Etouffés, les pays de l’Euroland ont besoin de respirer et un défaut partiel, avec restructuration de la dette, est indispensable. Ils ont besoin aussi d’une dévaluation compétitive, mais il faut que celle-ci soit contrôlée et progressive. Tout cela n’est pas facile à gérer, le seul moyen d’y arriver sans un effondrement auto-accéléré et catastrophique est de le faire en un bloc cohérent et puissant, donc dans le cadre de l’Euroland. Si l’union éclatait, chaque pays partirait en chute libre, plus ou moins bas mais sans parachute, et probablement chacun se retrouveraient bien en dessous du supportable.

    Mais si l’Euro peut être ainsi sauvegardé, et c’est la moins mauvaise solution, il resterait deux problèmes majeurs à traiter. Il faudrait le faire simultanément. S’ils sont négligés, la crise mondiale continuera et toute la manœuvre n’aura servi à rien ou à pas grand-chose.
    Il faut une réforme des instances de l’Euroland pour lui donner une cohérence politico-économique en rapport avec son poids économique.
    Il faut une réforme très profonde de l’industrie financière pour arrêter le recours systémique au crédit et pour réguler la spéculation, à défaut de pouvoir l’expurger. Je n’imagine pas que ce puisse être fait sans revoir la théorie monétaire mais je manque peut-être d’imagination car je ne suis pas ingénieur économiste.

    Quant à savoir qui paierait les pots cassés d’un défaut partiel, comme d’ailleurs d’une dévaluation, ce ne serait qu’un sous-ensemble des victimes d’une faillite complète.
    La restructuration d’une dette est un exercice pour experts, payés à sauvegarder les intérêts des puissants. Il faudra veiller, le cas échéant, à ce que toutes les cartes soient sur la table et les blogs auraient un rôle à jouer à cet égard. Merci d’avance Monsieur Jorion.

  5. Avatar de FOURMI
    FOURMI

    C’est intéressant, mais pourquoi l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Finlande, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie, Chypre, la Slovaquie, l’Estonie … et éventuellement même l’Italie auraient-ils envie de faire défaut, au risque de ne jamais plus trouver de créancier alors qu’ils n’ont pas mal géré leur budget ?
    Et cette idée qu’on efface tout et qu’ensuite on recommence, est-elle vraiment bonne ?
    Evidemment techniquement c’est facile de faire défaut… ce qui est difficile c’est de bien gérer son budget. Ca chacun d’entre nous le sait bien, car les individus, eux, n’ont pas le loisir de faire autrement.
    Seuls les états l’ont oublié.

    1. Avatar de G L
      G L

      « Le paiement de réparations représentait une lourde charge pour la République de Weimar. En proie à de graves difficultés financières, elle se révèla vite incapable d’y faire face. Les alliés demandèrent alors des livraisons en nature. Face aux retards de livraison allemands, la France et la Belgique envahissent la Ruhr en 1923, ce qui aggrave encore la déstabilisation économique de l’Allemagne. Toutefois, les difficultés ne sont pas réglées.
      Sous la direction américaine, le plan Dawes sera alors élaboré. Il facilitera les conditions de remboursement pour l’Allemagne. Toutefois, la charge apparaîtra encore trop lourde ce qui conduira à l’élaboration d’un nouveau plan, le plan Young, en 1929. Les dettes allemandes seront diminuées et rééchelonnées de manière considérable.
      Selon les termes du plan Young, le paiement des réparations devait s’échelonner jusqu’à 1988, mais avec la Grande Dépression, les versements furent interrompus (moratoire Hoover en 1931, Conférence de Lausanne en 1932).
      L’Allemagne a traîné sa dette jusqu’au 3 octobre 2010, date à laquelle elle la solde définitivement, près d’un siècle après le début du conflit »
      (wikipedia: Traitté de Versailles, les réparations)

      Donc dans un passé pas si éloigné (même si tous le monde préfère l’oublier) la Belgique et la France ont été jusqu’à envahir militairement l’Allemagne qui malgré de nombreuses « restructurations » de sa dette (et malgré des prêts accordés par Etats-Unis) ne pouvait et/ou ne voulait pas payer. Ça n’a pas empêché par la suite les Allemands de trouver des créanciers!

      Cette fois-ci c’est une guerre économique que les Grecs, les Espagnols, etc, ont perdu. C’est la même question qui se pose: soit ils ne veulent pas se serrer suffisamment la ceinture, soit ça ne suffit pas pour arriver à payer.

  6. Avatar de Macarel
    Macarel

    Sauver l’euro certes, mais pour quoi faire ?

    L’euro n’est pas le problème, l’euro est le révélateur des égoïsmes nationaux c’est tout, ou tout simplement d’intérêts divergents.

    On est bien d’accord: sur le papier, techniquement sauver l’euro semble à portée de la main.

    Mais sans volonté commune, sans un projet commun, il est quasi certain que les problèmes ressurgiront ailleurs et, plus tard.

    Le problème européen est fondamentalement politique: 17 pays avec des cultures différentes, des langues différentes, des traditions différentes, souvent des intérêts différents, et en commun des siècles de conflits meurtriers, veulent-ils oui ou non franchir le pas qui les amènerait à vivre – encore plus étroitement – dans une maison commune ?
    Je ne dis pas à former une nation commune, car vu leur diversité cela relève de la pure utopie.

    Si la réponse est oui, comment va être élaboré le règlement intérieur afin qu’il soit acceptable par tous.

    Si ce sont un ou deux gros Etats, qui comme maintenant ont la prétention d’établir ce règlement pour tous, il est bien évident que cela ne marchera jamais.

    Pour les anglais la réponse a au moins le mérite d’être claire: ils ne veulent pas vivre dans une maison commune, ils l’ont exprimé en gardant la livre sterling. Cela ne les empêche pas de pratiquer dans leur cottage des politiques néo-libérales comme leurs petits copains englués dans la mélasse de l’euro et, de pâtir souvent de maux semblables.

    Les bonnes questions sont:

    – A-t-on encore envie de partager le même toit et, même plus: de renforcer la cohabitation ?
    – Si oui, pour faire quoi ?
    – Les cohabitants sont-ils prêts à accepter une réelle solidarité entre eux ?
    – Et comment se doter d’un règlement intérieur acceptable par tous ?

    Sinon chacun n’a qu’à retourner faire sa petite popote libérale, chacun dans sa propre maison, comme les sujets de sa Très Gracieuse Majesté.

    Les Marchés se fichent de ces questions et des réponses qui pourraient leur être apportées, sauf si par impensable, elles ne leur laissaient plus de failles à exploiter pour faire du pognon sur le dos des peuples.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Hors-sujet Macarel. Il etait bien dit pourtant que ce n’était pas l’endroit pour ce genre d’interrogations.
      En outre faudra sortir un de ces quatre de la litanie des marchés qui n’on rien à foutre des décisions politiques ou qui les détermineraient systématiquement. C’est absolument le contraire.

      1. Avatar de Macarel
        Macarel

        Je crois avoir respecté la consigne:

        commentateurs éventuels prônant qu’il ne faut PAS sauver l’euro, soyez gentils d’aller mettre vos commentaires ailleurs, ce n’est ni du « pour » ni du « contre » que je parle ici.

        Si l’on n’a le droit que de poster des « messages de technique économique », je crois que c’est au modérateur de le dire.
        Pour le reste « j’admire » votre disposition incontestable a avoir de fortes certitudes, et à faire des réponses à l’emporte pièce.

    2. Avatar de Dédale
      Dédale

      La crise de l’euro ne peut se résoudre techniquement. Les ingénieurs financiers ne peuvent que la calmer temporairement mais pas guérir la maladie.

      La crise de l’euro ne peut se résoudre que sur le plan politique, comme le pense J. SAPIR dans son billet paru sur le blog aujourd’hui. Macarel, vous posez, me semble-t-il, les vraies questions, celles qui touchent à la volonté de vivre dans une « maison commune » avec une monnaie qui ne soit pas unique mais bien commune. L’euro n’est pas une monnaie commune, c’est la monnaie attachée à l’économie d’un seul pays, l’Allemagne. La structure économique des autres pays au sein de la zone euro, le déséquilibre fondamental de leur balance commerciale et la perte de confiance dans leur solvabilité ne permettent plus l’utilisation de cette monnaie-là.

      Force est de constater ces derniers jours que la volonté de vivre dans une maison commune n’existe pas aujourd’hui au sein des pays européens. C’est la politique du chacun selon ses intérêts. La spéculation a devant elle un champ libre. Les Allemands n’accepteront jamais de soutenir à bout de bras les autres pays. Ils devraient oser comme ils l’ont fait avec l’Allemagne de l’Est. Leur élite est fatiguée.

      Seule solution envisageable : vider l’euro de son existence, ce que les Allemands sont en train d’opérer jour après jour en laissant aux autres pays la charge d’en supporter toutes les conséquences. Cela ne peut plus durer car de plus en plus de gens souffrent dans leur vie de tous les jours des conséquences de la crise de l’euro et de la méfiance que cette monnaie suscite de plus en plus. La souffrance des gens, n’est-ce pas ce qui devrait préoccuper avant tout les représentants politiques, ce qui donne du sens à leur travail ?

  7. Avatar de Alain Samoun
    Alain Samoun

    Je pense qu’un moratoire sur le payement des dettes serait plus facile a appliquer et pourrait donner du temps pour l’audit des dettes de manière a pouvoir séparer celles des petits porteurs de celles des rapaces, en toute transparence,les noms des créditeurs étant publiés, et si possible avec la participation des peuples européens concernés via référendums.
    Durant le moratoire,les bourses seraient fermées,ce qui permettrait de voir si elles sont utiles a l’économie.
    On pourrait aussi changer les accords européens et ajuster l’euro comme toutes les monnaies mondiales.

    1. Avatar de rahane
      rahane

      ça c’est de la bonne idée démocratique…
      il le où le héros le Batman le Jaurès le Sauveur qui réaliserait ce plan là?

      pendant ce temps tous ceux qui fonctionnent au bit lumière sur leurs écran ils se tiennent tranquille de la souris?
      mais ils sont pas habitués …! ça va les rendre malade la mise au repos technique!
      et si c’est pas malade c’est fous furieux
      qui dit que les petits porteurs par leur masse pleine d’inertie d’une passivité redoutable ne sont pas des rapaces? en sus d’être des dindons( de la farce)

      1. Avatar de Alain Samoun
        Alain Samoun

        le héros le Batman le Jaurès le Sauveur qui réaliserait ce plan là?

        C’est toi rahane, toi et tous ceux qui veulent changer le système qui nous mène dans le mur.

  8. Avatar de vigneron
    vigneron

    Personne ne veut acter le fait que les actifs sans risques sont un mythe auto-entretenu par le besoin de ces produits mythiques croissant proportionnellement au rythme de leur anéantissement.
    Les dettes souveraines, dorénavant ex AAA, en sont une magnifique illustration puisqu’elles sont en bonne voie de totale annihilation après avoir été le coeur de cette mythologie alors qu’elles constituent par définition des actifs soumis de facto au risque de défaut puisqu’immanquablement un État préfère le défaut direct ou indirect dès que son coût, lié à l’expulsion du marché, est inférieur politiquement et/ou économiquement au coût du service de la dette (par exemple tous les états d’Am-Sud ont fait au moins une fois défaut directement depuis 1975, aucun pays occidental à l’exception récente de la Grèce depuis 1950, on a pris de mauvaises habitudes…). Et ce sans aucun recours juridique réel pour les créanciers contrairement aux procédures applicables aux débiteurs privés. Et ne parlons pas du risque de taux ou du risque monétaire…
    Donc retour à la réalité : les titres souverains dits sans risque sont aujourd’hui peanuts dans le stock de $ 45 mille milliards du marché. Plus d’huile dans le moteur financier.
    La raréfaction des actifs « sans risque » est encore plus patente sur les titres privés, il n’est que de voir leur stock aux USA, passés de 2007 à 2010 de 3 000 milliards à 750. Mais les mythologies se foutent des chiffres et les vendeurs continuent de vendre des produits financiers à K garanti à des acheteurs toujours plus avides de risque zéro…

    1. Avatar de Daniel
      Daniel

      Bien, maintenant le gogo âgé voulant placer l’épargne
      de toute une vie dans un produit financier sûr le sait:
      la sécurité n’existe plus.
      On peut espérer de cette façon que les menus complices
      mécaniques du libéralisme financier deviendront plus rares.
      Et se rabattront sur une épargne à gain modéré,
      débarassée de tous les avantages fiscaux ou autre indûs.
      Reste les gestionnaires, la transition sera probablement un choc.
      Des nuits de froids cauchemars les attendent:
      Adieu aux avantages exorbitants.
      Ils se feront vite à cette idée formidable:
      la finance est ennuyeuse et ne réclame pas
      des qualités transcendantes. Là aussi, retour sur Terre.
      ( finance ennuyeuse: théorie du « 2,3,5 » : emprunter à long terme
      à 2%, prêter à court terme à 3%. Golf ou tennis à 5heure.)

      Reste aussi que cette épargne ne semble pas se diriger
      vers l’investissement. D’où les taux négatifs d’emprunts
      en faveur des Etats jugés sûrs.
      L’aversion au risque leur fait préférer une perte sûre:
      frilosité des Capitalistes en peau de lapin.
      C’est aussi un indicateur probant que cette masse énorme
      de capitaux à placer à toute force est inutile et illégitime:
      elle correspond trop bien aux déficits des Etats.

    2. Avatar de karluss
      karluss

      le risque zéro c’est le capital zéro ; c’est l’inflation qui sera le dernier maux !

  9. Avatar de Bertrand31
    Bertrand31

    « ingénieur financier »: voilà un oxymore qui résume toute la crise à lui-seul !

    1. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      @ Bertrand31

      Cela paraît logique puisqu’ils travaillent pour l’industrie financière. 🙂

      1. Avatar de karluss
        karluss

        remettons les ingénieurs au service de l’industrie.

  10. Avatar de olivier69
    olivier69

    L’argent est devenu une marchandise. Nous définissons les agrégats en fonction des propriétés. C’est une erreur de limiter son analyse et son angle d’approche de cette manière. La liquidité et la notion de risque sont seulement une indication. Peut-être qu’il existe un angle d’analyse différent mais il n’est pas suffisamment utilisé ou mal connu. Les caractéristiques sont une chose mais l’usage en est une autre. Ainsi, une définition des agrégats en fonction de l’usage (l’objectif) serait déjà une avancée. Ainsi, l’utilité de l’instrument monétaire peut-être approché de façon plus profitable à l’ensemble de la collectivité. L’objectif d’un discernement entre les produits monétaires qui sont nécessaires au financement de l’économie réelle permettrait sans doute d’orienter l’instrument plus efficacement. Pour anticiper l’avenir, la définition des agrégats doit abandonner la vision M0 à M3 mais proposer une vision plus précise. C’est trouver une solution à la substituabilité des capitaux. L’instrument monétaire est malheureusement extensible à l’infini. Donc la dérégulation permet les manipulations. C’est pourquoi un cadre institutionnel pratique doit prendre la notion d’usage en premier lieu. La fonctionnalité ne suffit pas systématiquement à améliorer l’usage. On pourrait empêcher des transferts entre agrégats parce que l’usage de chacun des agrégats prime sur le reste par exemple. C’est un agrégat pour une destination ! Des sacrifices vont être apparents alors commençons par définir les outils monétaires en fonction de leurs objectifs avec un cadre institutionnel spécifique. Empêcher la contamination entre les instruments monétaires et financiers relève du bon sens…
    La mobilité et la substituabilité des capitaux doivent être encadrées !

  11. Avatar de semaphorum
    semaphorum

    SUPER MARIO versus P JORIOON…
    on voit lequel a les super pouvoirs… un sous-entendu foireux accompagné d’un clin d’œil complice et l’Euro est sauvé à 12H12!
    il est prêt à tout, il sort du même moule que King et Bernanke, il sort d’une séance de Batman: cet homme est un dangereux capitaliste forcené donc..

  12. Avatar de vigneron
    vigneron

    Tiens une p’tite citation d’un expert,

    Are we talking about just making markets happy for a while ?

    Nicolas Brady, ex secrétaire au Trésor de Reagan et inventeur des Brady Bonds en 82…
    http://www.financialexpress.com/news/brady-plan-architect-rejects-eu-transplant/852234/3

  13. Avatar de Arnould
    Arnould

    Alors je viens d’avoir moi aussi une idée pour sauver l’Euro. Il m’étonnerai que des responsables politiques la trouvent en 341e commentaire de ce billet, mais j’y vais.

    Résumé de ce qu’on entend partout: les problèmes de dettes des états du sud de l’Europe viennent d’un manque de compétitivité. Avant ils auraient pu dévaluer, mais avec l’Euro ils ne le peuvent plus. La seule solution _serait_: la baisse des salaires jusqu’à récupérer la compétitivité perdue. C’est ce qui est tenté en ce moment, ce qui rassure les pays du nord, un peu comme dans la Cigale et la Fourmi dans laquelle la fautive est punie à la fin ( » – Vous chantiez ? j’en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant. »). Mais avec au moins deux problèmes non résolus: troubles sociaux (et dégats humains, mais c’est secondaire) et récession qui commence par augmenter encore la dette.

    Mon idée: rétablir des barrières douanières intra-européennes à l’import dans les pays du sud. Le produit de ces taxes servirait surtout à rembourser la dette et un peu à aider l’investissement productif (machines). Avantages: du point de vue des foumis, les cigales seraient toujours punies (prix en hausse, comme avec la dévaluation), mais du point de vue des cigales, elles resteraient libres de s’organiser (p. ex. choix d’acheter soit des médicaments/vivres soit des bagnoles allemandes/iphones). Et puis derrière ces barrières douanières les cigales auraient la possbilité de devenir un peu fourmi. C’est contre les traités Européens? Et alors? Pour sauver l’Euro il faudra de toute façon les violer, ces traités, alors…

    Qu’en pensent les rares lecteurs qui pourraient encore passer ici? Y aurait-il une impossibilité autre qu’idéologique?

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Sauver l’Euro ? Qui y croit encore vraiment ?

      1. Avatar de Mor

        Moi, car la survie de l’euro ne sera durable que dans le cadre d’une eurozone budgétaire et fiscalement solidaire qui la placerait en position de pouvoir peser sur le processus à venir, qui apparaît inéluctable, de réforme du système monétaire international. Sinon, c’est le chacun chez soi à cuisiner sa popote libérale, comme le disait déjà un commentateur ( il me semble que c’était vous, d’ailleurs ).

  14. Avatar de zizifridolin
    zizifridolin
  15. […] Lors de la crise des dettes publiques, les appels à une restructuration ou à un rééchelonnement des dettes publiques furent nombreux. En septembre 2011, sur le sujet de la dette grecque, Dominique Strauss Kahn appelle chacun à « accepter de reconnaître qu’il faut prendre sa perte. Tout le monde doit la prendre ». Paul Jorion appelle de ses vœux à une restructuration collective des dettes publiques européennes. […]

  16. […] les plus acharnés. Sur le papier tout est toujours possible. En 2012, Paul Jorion avait une solution en or pour régler le problème des taux d’intérêts qui s’envolaient dans la zone euro : mutualiser […]

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  1. D. Trump mourra bientôt. Mais le service public relève la tête. Il est plus vivace que jamais! https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/19/lea-salame-quitte-la-matinale-de-france-inter-pour-le-20-heures-de-france-2-le-mercato-dans-les-medias-bat-son-plein_6614618_3234.html Vous pouvez…

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