CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DU PAYS DE LORIENT / KUZUL DIORREN BRO AN ORIANT
CRISE FINANCIÈRE OU CRISE DE CIVILISATION PAR PAUL JORION
MARDI 2 FÉVRIER – CITÉ DE LA VOILE – 18H00 – ENTRÉE LIBRE
*Godot est mort !*
CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DU PAYS DE LORIENT / KUZUL DIORREN BRO AN ORIANT
CRISE FINANCIÈRE OU CRISE DE CIVILISATION PAR PAUL JORION
MARDI 2 FÉVRIER – CITÉ DE LA VOILE – 18H00 – ENTRÉE LIBRE
Après 30 min inutilement passé à chercher sur google, j’ai demandé à Claude: « Il y a 10 ans, à Besançon,…
Vous m’auriez pris en flagrant délit d’accorder la moindre importance à des propos tenus par Donald Trump sur lui-même ?…
@ThomBillabong Je viens de vous répondre en vous parlant d’un pacte militaire signé entre la Russie et l’Iran en janvier…
Depuis ce lundi matin on sait que les Américains avaient prévenu les Iraniens de l’opération de relation publique de samedi…
@Claude Roux, Toutes ces tentatives de suprématie d’une religion sur l’autre, avez-vous conscience que l’approche confucéenne et ses dérivés du…
Un autre front est ouvert depuis plusieurs années et continue de s’ouvrir. – Il fait chaud. Très très chaud. Plus…
@ JMarc, Vous vous faites un peu des nœuds dans la tête, non ? Au final, qu’il y ait des…
J’essaye de m’extraire de toute cette gadoue en prenant un peu de recul sur les questions que me pose cette…
https://www.youtube.com/watch?v=4xDt4Doe8fE
https://youtu.be/oeC6k-t4JC0?si=mQXroZQzLGMpFHKa Le match existe en musique avec Samba do Jérusalem, de Java !
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92 réponses à “Lorient : « Les conférences débats du Conseil », mardi 2 février à 18h00”
Crise de civilisation ? Les usines fermées rouvrent mais pas en France : la délocalisation est accélérée par la crise. Ce n’est pas la fin de LA civilisation mais un déplacement du centre de gravité industriel du monde. Je ne crois pas que les chinois et les indiens ont envie de s’arrêter en si bon chemin.
Ils n’en ont peut-être pas envie, mais le pourront-ils ? J’en doute.
Le déplacement du centre de gravité du monde ne fait que déplacer le problème qui est que l’économie capitaliste — d’état ou pas — avec son mode de développement spécifique est consommateur de ressources naturelles telles, est destructeur des milieux naturels d’une ampleur telle, génère des inégalités telles, qu’il devient (auto)destructeur une fois qu’il a colonisé tout l’espace qu’il pouvait conquérir.
Chinois et indiens doivent comme nous repenser leur modèle d’économie car c’est bien d’une crise de civilisation dont il s’agit : les bases naturelles, politiques et culturelles qui sous-tendent toute civilisation sont peu à peu ruinées par un capitalisme globalement en bout de course qui s’il continue sur sa lancée va s’effondrer sous le poids de ses contradictions.
Au fait, les ouvriers de la future usine fermée de Total à Dunkerque ont occupé aujourd’hui la tour Total à la Défense : serait-ce la première jacquerie d’ampleur où les ouvriers s’inviteraient chez les nantis ? Pas loin de Neuilly tout ça.
@Paul Jorion,
Quand vous écrivez « KUZUL DIORREN BRO AN ORIANT », vous vous adressez à d’éventuels unilingues bretons qui passeraient par là ?!
Et tant qu’à faire, vous n’auriez pas une traduction en gallo pour faire bonne mesure ?
J’espère que vous ne prendrez pas mes questions pour une marque d’agressivité, c’est juste que j’aimerais sincèrement comprendre ce qui vous motive.
La traduction en français se trouve juste avant, c’est trop vous demander que d’accepter que j’écrive ça aussi en breton ? A une époque, j’apprenais le breton. Mon professeur était une jeune fille de Lignol, qui n’avait commencé à parler le français qu’au moment où elle était allée à l’école. Un jour elle s’est interrompue dans sa leçon. Elle m’a regardé et elle m’a dit : « Pourquoi vous vous donnez toute cette peine, alors que vous avez eu la chance de naître dans une famille où on parlait français ? » Vous comprenez ce qu’elle me disait ? Vous comprenez ce que c’est que l’aliénation ? Vous comprenez ce que c’est que cette haine qu’on vous met dans la tête contre qui vous êtes, et que vous acceptez ? Je lui ai répondu : « Justement ! »
Ben mon vieux, Ken Avo, c’est l’hopital qui se fout de la charité! auriez vous l’obligeance de traduire votre pseudo pour les non initié…. 😉
Pour info au sujet de l’aliénation des bretons, ceci est une partie d’un article il n’est pas de moi mais correspond bien au description que m’ont relaté mes aieuls.
“Interdiction de parler breton et de cracher par terre”
Cette interdiction était inscrite sur les murs des écoles de la République de la Bretagne celtique. De là à dire que c’est pour cela que ces écoles furent considérées comme les « écoles du diable », il n’y aurait qu’un pas, or ce sont deux choses distinctes.
L’interdiction de « parler breton » fut liée à cette volonté unificatrice, tout aussi stupide que brutale, de la IIIè République. Pour enseigner et imposer la langue commune, il semblait nécessaire d’interdire les langues régionales. En dressant les petits, c’est-à-dire en exerçant la contrainte de manière humiliante sur les écoliers. Tout enfant surpris en train de parler breton devait ainsi porter un objet autour du cou (souvent un sabot, ou un morceau de bois), comme preuve d’infamie anti-républicaine. Facile de se faire piquer à l’heure de la récré ! Pour se débarrasser de l’objet infamant (et ne pas rentrer avec le soir à la maison, où la rouste attendait parfois le mauvais élève), il fallait dénoncer un camarade, qui, à son tour, récoltait l’odieux pendentif. On imagine les bassesses que cela a pu occasionner entre les marmots… Le plus drôle, dans l’affaire, c’est que l’instituteur, fonctionnaire zélé le jour, se remettait à parler dans sa langue maternelle une fois que la cloche avait sonné.
C’est ainsi que le breton a failli disparaître, et avec lui (et ses multiples variantes) toute une culture. Même tarif pour toutes les langues régionales, avec parfois les mêmes méthodes.
Croyez moi il en reste encore des traces dans l’inconscient chez les anciens comme chez les plus jeunes .Le Breton est têtu, mais a de la mémoire…….
Kenavo 😉
L’alsaco est un peu moins têtu, plus docile ou obéissant mais il a de la mémoire aussi.
Notre patois disparaît inexorablement dans les zones urbaines mais reste bien ancré dans certaines zones rurales.
Je connais une région en Italie où la langue maternelle est une langue singulière « le ladin » et aussi l’allemand du fait de racines autrichiennes, à l’école élémentaire on enseigne l’italien puis l’anglais et pourquoi pas, tant qu’à faire, une 5° ou 6° langue.
Un reportage TV a été récemment consacré aux habitants de cette région. Les habitants sont particulièrement aptes à pratiquer de nombreuses langues avec aisance.
Ce multilinguisme apporte une richesse culturelle forte et une capacité de raisonnements multiples, donc plus de facilités à sortir du cadre.
Il faut privilégier la richesse d’un multi-culturalisme à la pauvreté de la monoculture.
Oh et puis zut autant aller jusq’au bout de mon propos. Et ça ne manque pas de sel avec le pseudo que je me suis donné sur ce forum 🙂
Mais je commence vraiment à en avoir ras le bol de voir des belges venir faire la leçon sur les langues régionales en France. Les situations n’ayant définitivement rien à voir l’une avec l’autre.
Désolé pour ce petit coup de sang. :/
C’est ça changez de pseudo : celui que vous avez pris, vous l’avez sans doute pris par dérision. Mais vous ne faites rire personne.
Ecoutez l’histoire de Yves Le Faucheur.
les titres 2: le nom et 3: le breton illustrent cet épisode de notre histoire:
http://yveslefaucheur.canalblog.com/archives/2007/03/p10-0.html
Les « belges » sont ni plus ni moins une tribu gauloise.
Je me demande, une fois, si Astérix n’est pas belge?
http://www.histoire.presse.fr/content/2_recherche-full-text/article?id=10441
Oh oh oh ! THE QUESTION, n’est-ce pas Paul ?
Est-ce vous qui avez choisi le titre de la conférence 🙂 ?
Je comprends tout à fait Paul Jorion.
Pour résumer ce que je peux en penser parce que je n’ai pas l’intention non plus de vous ennuyer plus longtemps sur cette question, je trouve limite humiliant justement ces ridicules inscriptions bilingues sur des bâtiments offciels de la République et à l’entrée de villes qui comme vous le savez n’ont jamais parlé breton telles Nantes ou Rennes. Quant à arborer de la queue d’hermine un peu partout, je ne suis pas royaliste !
Pour le reste, il suffit de lire Hélias pour se faire une idée du vrai et du faux ou Le Braz pour le meilleur et le pire du folklore qu’il y décrit.
Il vous suffisait de répondre que c’est l’amour qui vous motive ! Moi je n’ai jamais eu la patience de le faire sans le regretter plus que ça non plus.
Chabousoù zo evit brezhoneg. Perak, n’on ket kompren ?
En e wir eo Paul da gompz, da skiva brezhoneg.
« Kenavo » n’eo ket un gourtieg da yezh brezhoneg.
Yezh an douar , Yezh ar mor, hag brav int liev all.
N’eo ket un tammig guenaoueg « Kenavo » ?
Sinifians Kenavo:http://www.arkaevraz.net/dicobzh/index.php
# ADIEU (congé d’adieu) KIMIAD m. -où excl. JOA, & adeo (& a(d)ieu) ! cf. kenavo)
# faire ses adieux KIMIADañ, -iñ (diouzh ub.).
# BIENTOT BIENTÔT : (sans tarder) HEPDALE, parf. DIZALEPREST dim. -ig : prest awalc’h, var. a -bres, dambrest
# (tout à l’heure) BREMAIK, usu. DAMAIK (& var. bremañ souden, -sonn usu., bremañ end -eeun, bremañ -tuchant, bremija, damaik -touchant & popul. maitoun)
# TOUCHANT dim. ig.
# loc. DABORD, & ne vo ket pell, ken a vo pell, ken pell
# à b. ! kenavo ar c’hentañ !, (à tout à l’heure) ken bremaik ! (& var.).
# PLAISIR PLIJADUR f. -ioù (tous sens), var. PLIJADUREZH f. surt. pl. -iou (sens abstrait), parf. (& partie de plaisir) EBAT m. -où à plaisir gwell pe well
# au plaisir KENAVEZO (var. de KENAVO…)
# avec (grand) plaisir g’ plijadur (vras), souv. LAOUEN adv.
# le bon plaisir plijadur (ar roue…).
# PROCHAIN -E (anc. & n.) NESAÑ (cf. tostañ), (cf. estren autrui, hentez leur semblable) usu. A ZEU (A ZA & var. -MAÑ ‘ZA W), parf. KENTAÑ
# à la prochaine (fois) ! kenavo AR C’HENTAÑ.
# REVOIR ADWELet, -out (var. -GWEL-) au revoir KENAVO var. loc. KENAVEZO, KEN’ usu. (cf. ar c’hentañ, ar wezh all…, de : ken a vo…).
REVOYURE : à la revoyure KEN AR WECH ALL (cf. kenavo ar c’hentañ à la prochaine…).
BzhFra Index Définition
KENAVO , … var. KENAVEZO K-L estl. au revoir, parf. adieu.
Selling England by the Pound – Genesis – Dancing with the moonlit knight
Moi, ça m’a fait plaisir! Ce qu’il faudrait m’expliquer un jour, c’est pourquoi, si vous aviez fait une conférence au fin fond de l’Ouzbekistan, en mettant le nom de la salle en langue locale, personne n’y aurait trouvé à redire.
« Gwelloc’h bout ganet du » disait la poetesse Anjela Duval
Vous n’avez pas tort et c’est ma faute. Les plus royalistes que le roi comme les néo-convertis ont le don de m’agacer.
« C’est ça changez de pseudo : celui que vous avez pris, vous l’avez sans doute pris par dérision. Mais vous ne faites rire personne. »
Mon pseudo n’est pas destiné à faire rire. Vous continuez de raisonner en flamand, non ?
Je suis vraiment désolé de ne pas correspondre à vos stéréotypes belges ni à l’idée romantique et intellectualisée que vous avez de la Bretagne.
J’y suis né, moi, excusez moi !
A propos, avez-vous seulement déjà demandé aux jeunes pourquoi ils aiment tellement montrer du Gwenn Ha Du partout, sans même savoir la plupart du temps l’origine de ce drapeau exactement d’ailleurs.,
Vous ne pouvez pas faire le bonheur des gens malgré eux, Paul Jorion, pas plus qu’avec les pêcheurs d’Houat.
Vous y êtes peut-être né mais vous n’y avez pas compris grand-chose.
Paul Jorion,
Lisez Enzo Breizh un peu plus haut qui dit « Pour info au sujet de l’aliénation des bretons, ceci est une partie d’un article il n’est pas de moi mais correspond bien au description que m’ont relaté mes aieuls.
“Interdiction de parler breton et de cracher par terre”
Cette interdiction était inscrite sur les murs des écoles de la République de la Bretagne celtique. De là à dire que c’est pour cela que ces écoles furent considérées comme les « écoles du diable », il n’y aurait qu’un pas, or ce sont deux choses distinctes. »
Très joli, mais le menu problème c’est que c’est FAUX !!!
De telles pancartes n’ont jamais existé ! L’exemple-même d’une réalité déformée, une demi-vérité.
Enzo Breizh, écoutez précisément ce que disent les gens. Pas ce que vous voulez entendre. La réalité est dans les détails. Je répète qu’il n’y a jamais eu de telles pancartes et ce n’est pas faute d’en avoir cherché la trace – beaucoup ont essayé -, parce qu’il n’en était tout simplement pas besoin !!!
J’ai vécu en Bretagne dans les années 1970. J’ai vécu dans les campagnes, à Kernascleden, à Guilligomarc’h, où on parlait breton et où dans certaines fermes on n’avait pas d’argent pour s’acheter des chaussures – ça allait ensemble. J’ai vécu dans des villages où on se souvenait de vieux qui étaient morts de faim, et ces histoires étaient récentes. C’est vrai que dans les grandes villes on ne parlait pas breton, c’était bon pour les ploucs. Et puisque vous parlez des Flamands, j’ai connu les grandes villes de Flandre où on ne parlait que le français, parce que le flamand, c’était la même chose : juste bon pour les ploucs. Si vous n’avez rien à dire sur la Bretagne, n’en dites rien. Ça vaudra mieux pour tout le monde.
Perso, je m’arrêterai là si j’étais vous…
Vous n’avez pas remarqué que la chose bretonne fait « résonner » quelque chose chez votre interlocuteur (et hôte par la même occasion) ?
« En quelque maison que vous entriez dîtes d’abord : paix à cette maison. »
Cordialement.
Le normand-it
Et ben tout est culture, même l’inutile. Bonne mère mes grands-parents paternels sont Cévenols, les maternels du Berry la diversité c’est l’avenir.
Nous sommes donc dans la bonne voie Paul.
Paul , rien de grave mais si j’avais su avant, vous auriez fait un bon sujet pour mon antenne qui diffuse à Lorient. Là je vais essayer de le placer mais ça va être dur. Ceci dit cela s’ajoute à ma reflexion.
Très franchement en ouvrant cette partie du blog, je ne pensais pas y trouver une passe-d’armes à l’initiative d’un ami breton.Çà nous éloigne un peu du sujet,je ne sais pas trop comment on va y revenir,ni dans quel état ?
Je propose une conciliation autour d’une bouteille de chouchenn…en espérant qu’on ne reprochera pas l’annexion de cette spécialité régionale ,je tremble en écrivant régionale…trop tard j’ai appuyé sur « soumettre un commentaire ».
En tant que Breton – ayant vécu dans des Plou- -, je tiens à me désolidariser des propos et du ton de Ken Avo 😉
Relisez « le roman vrai de la crise » ou bien écoutez un banquier
à Davos ou sur france-inter: on vous expliquera que c’est un petit
problème de liquidité (comprendre illiquidité ) et/ou une mauvaise
gestion de risques ( et oui, il y a des dirigeants légèrement imprudents).
D’ ailleurs c’est terminé; Notez-le bien, c’est terminé gràce à un
professionalisme de haut niveau . Soit dit en passant , ces performances
méritent des récompenses à la hauteur. Il est incompréhensible
qu’un footbaleur ne soit pas critiqué pour son salaire alors qu’ un banquier
doit satisfaire des actionnaires exigeants. L’opinion publique est injuste.
Tout va pouvoir recommencer comme avant; il suffit que les politiques
nous assurent d’une bonne gouvernance et cessent par populisme
d’ émettrent des idées nouvelles. La finance a besoin de stabilité.
Elle va pouvoir se consacrer toute entière au soutien de l’ économie.
@Paul Jorion.
Je ne sais pas ce que vous entendez par « Bretagne ». Il faudrait déjà réussir à définir le concept pour en parler.
Et sans aller même jusquà parler des noirs et des arabes, il y a en Bretagne des gens dont les parents sont nés en Alsace, en Corse ou je ne sais où encore. Sont-ils « bretons » tous ces braves gens ?
Et vous-même, l’êtes-vous ?
Pour se raccrocher à l’actualité – moderne ? -, à défaut de pouvoir définir les concepts de « français » et à fortiori de « breton », je préfère m’en tenir à « liberté égalité fraternité » pour le moment. Ce qui ne m’empêchera pas d’aller au fest-noz si j’en ai envie.
@kenavo,
J’ai peur que vous n’entendiez pas ce que vous dit Paul, pourtant c’est un cri du coeur.
Le fait d’empêcher les bretons de parler leur langue était lié à un « mépris de classe ».
Ne pas parler français vous désignait illico comme pauvre. Et malheureusement l’ascension sociale supposait la maîtrise du français.
(C’est aussi le cas en Belgique historiquement avec les flamands)
Ce dont on parle ici, c’est d’humiliation, de honte de classe parfaitement intériorisé par les « victimes », d’où l’évocation par Paul de sa prof de breton.
Ce que j’entends de ce que dit Paul, c’est aussi l’échec de la République à savoir : honorer les principes que vous citez, Liberté, Egalité, Fraternité.
La France est un pays profondément inégalitaire, on se gargarise de la démocratisation de l’enseignement mais l’on se garde bien de rappeler que les gosses de riches vont dans les grandes écoles et les enfants de prolos à la fac.
Le moindre des paradoxe étant que ce n’est qu’en maîtrisant la langue que les gosses de prolos s’en rendent compte…
à mettre en lien avec Bourdieu et sa détestation de l’accent béarnais…(ou la prof de breton de Paul)
» A ceux qui s’émerveillent de découvrir pour la première fois la tour Eiffel, il faudrait leur dire de bien la regarder en effet, car c’est non seulement le symbole de Paris mais l’image de la France même, large à sa base mais rapidement élancée, jusqu’à atteindre une redoutable verticalité… » Benjamin PELLETIER.
Pour s’en rendre compte il faut peut-être aller vivre ailleurs… Voir des rues écrites en deux langues, s’interroger sur sa petite histoire et la grande…
Et pour rester dans l’esprit breton : un ange passe là où le diable a laissé traîner sa queue quelque part
Bonsoir c’est la 1 ère fois que j’interviens sur ce blog que je parcoure pourtant plusieurs fois par jour tant il me passionne. Mais le sujet que vous abordez me tiens à coeur car je l’ai vécu, je suis agé de 55 ans habitant en centre Bretagne,je suis entré à l’école publique à l’age de 6 ans et j’étais incapable de m’exprimer en Français et la plupart de mes camarades étaient dans la même situation.Notre instituteur nous a enseigné la langue officielle parfois avec des arguments très persuasifs mais je ne lui en tiens pas rigueur.Comme dit Paul j’étais un plouc et avec le recul je voudrais bien le redevenir,notre vie était simple mais tellement plus proche des choses véritables.
Du haut de ses 300 petits mètres, la tour Eiffel contemple deux petits siècles de notre industrieuse civilisation qui n’a eu de cesse, depuis lors, de symboliser sa munificence par d’autres tours toujours plus hautes. Aujourd’hui, notre fleuron national est surpassé pas des centaines de gratte-ciels, et fait figure de nain à côté des 828 mètres du Burj Khalifa de Dubaï. Il se raconte qu’un projet d’atteindre le seuil des 1000 mètres est tombé à l’eau du fait de la crise : c’est bien la preuve que ce dont se serait vanté son promoteur, s’il avait pu finir son projet, a pour origine ce qui passe partout ailleurs dans le monde. On eût donc salué SA réussite comme si le reste du monde n’y eût été pour rien, alors que, tout bien pesé, cette réussite eût été le fruit de l’activité de tout le monde occidental, c’est-à-dire de notre civilisation.
Peut-on y lire un présage de la fin de cette civilisation ? A mon avis oui, parce que l’avenir est déjà écrit. Pour accepter ce genre d’assertion, il faut savoir lire les signes et les prendre au sérieux, c’est la grande leçon du mythe de Remus et Romulus. L’avenir est déjà écrit car rien de ce qui résulte de la volonté humaine ne peut se réaliser avant d’avoir été rêvé, imaginé, pensé, décrit, décidé et enfin réalisé. (Cf. l’expédition sur la lune.) La bombe atomique existait déjà dans la célèbre formule d’Einstein, sa mise au point effective ne relevait plus que d’une banale gestation. Que l’on puisse lire l’avenir dans certaines choses vient du fait que rien ne surgit ex nihilo comme les bébés dans les choux : notre avenir se constitue, et donc se dévoile, progressivement. Lire les signes, (plutôt que les chiffres), permet de prévoir des évènements qui sont au-delà de notre horizon, mais qui nous attendent patiemment.
Je ne sais pas trop s’il est licite de raisonner en terme de présages ,de signes et négliger les données objectives.
Considérez vous l’effondrement des twins towers ,comme un présage,l’élection d’Obama comme un signe?
Ce n’est pas une critique ,c’est une interrogation .
Salut camarade Piotr.
Contrairement à ce que tu pourrais penser, les signes ne trompent pas. Notamment en forêt de Brocéliande…
Ainsi, en suivant la trace des fées, j’ai plongé nu dans la fontaine de jouvence de la Fée Viviane…
Elle m’est alors apparue sans que je puisse dire si sa vue calma les soubresauts provoqués par l’eau glacée…
Et, tandis que je sortai de l’eau, elle éclata de rire car, certes, j’avais retrouvé la jouvence.
J’avais le sexe de mes deux ans.
Plus sérieusement, ma gamine et moi regardions les infos régionales.
Le reporter fait un résumé de l’affaire : « A l’époque des faits… »
Ma fille lève alors ses grands yeux bleus vers moi et dit : « Tu as entendu, Papa. Ils croient encore aux fées »
Dans une autre vie j’ai connu la Bretagne,un an de service national à Brest.J’étais privilégié et j’ai échappé assez facilement au carcan (la marine est une grande famille).Une vraie année sabbatique…
Merlin l’enchanteur s’il te plait fait disparaître la finance dans ce qu’elle a de négatif.
Certaines choses devenus trop grandes, trop riches résistent malheureusement à la parole de Merlin !
@ Ken Avo
Le psy cause quand le nez vrose
Quelqu’un aurait-il aperçu l’ankou ?
Bonsoir
Je n’ai pas lu toutes les réponses de mes « compatriotes » si souvent intolérants et pourtant je suis bretonne jusqu’au bout des ongles Je suis remontée 300ans en arrière et nous sommes issus de ma lignée paternelle d’un triangle de 3 kms de côté et d’activité agricole ininterrompue jusque 1970 .Grace aux bourses, nous avons ,mes cousins germains et moi fait des études et sommes sortis du monde agricole.
Il me reste un profond respect pour le monde agricole(aujourd’hui soumis aux diktats de Bruxelles).
Je me désole d’apprendre ce soir 23h que vous venez à Lorient demain et je ne suis pas libre.Pourquoi ne l’avoir pas signaler avant?Pourquoi ce manque d’information ?
Je vous lis si souvent.
PS Désolée que certains qui se « prétendent breton » soient intolérants.
Ne nous divisons pas pour des broutilles.
L’un semblerait être passionné d’une certaine Bretagne ,de préférence la Basse-Bretagne à l’Ouest de la ligne verticale Chatelaudren/Vannes (La « Bretagne bretonnante » )
L’autre et les autres me paraissant aimer vraiment Bretagne et Bretons,y compris la Langue régionale.(Laquelle : vannetais,léonarde…? )
Je suis né ,comme mon épouse dans un « Plou » du Pays Pagan (parfois traduit de façon incertaine par « Païen » )
Yves Le Gallo,aujourd’hui décédé est un des meilleurs défenseurs de cette Bretagne et de ses habitants.Et il dépeint parfaitement le « Type Bas-breton »,lequel est à l’image des mystiques cieux changeants.
Elégoët n’est pas en reste.
Et partout dans le monde,dans nos villes françaises,dans la Capitale,nombre de compatriotes apportent à notre ancienne Province,aujourd’hui Région,des talents particuliers qui nous honorent.
Un ami ivoirien ,dont un frère a fait sa « prépa » à Brest(Kérichen) est devenu ,le temps d’études bordelaises,un inconditionnel de cette partie bretonne qu’est la Cité du Ponant.
Enfin,la Bretagne est bien en place toutes ces semaines pour l’élection présidentielle togolaise (l’ancien maire de Saint Coulitz y étant candidat)
Je suis de ceux qui déplorent que certaines façons de « défendre » cette Région entraînent,trés souvent,un rejet qui lui-même sera à la source de la récurrence des clichés péjoratifs concernant la Bretagne et ses habitants.
Paul Jorion et des millions d’autres,au cours du siécle écoulé,ayant découvert et aimé ce « Pays »,font partie intégrante,aux yeux de beaucoup ,dont je suis, de notre belle et mystique Bretagne.
Le repli à caractére clanique me paraissant aller à l’encontre d’un objectif noble recherché.
Pourquoi dés que l’on parle d’identité culturelle il y en a toujours un pour se dire « plus pur » (ou « de souche » ce qui sous entend la même chose)que les autres?
Duché de Bretagne ou Bretagne Historique
Oups, problème de formatage 😀
Bien sûr, vous avez raison ghost dog en parlant de mépris de classe.
Mais les flamands n’ont sont plus là. Lisez les blogs belges ou traitant de l’Europe, vous verrez que les uns et les autres s’appuient régulièrement sur la Bretagne pour démontrer la justesse de leurs vues.
Or s’il y a des ressemblances, il y a aussi de grosses différences et ces comparaisons incessantes me déplaisent fortement en tant que breton (AOC ?) bien que non-bretonnant. Tout en êtant fils d’ouvrier !
Alors quoi ?
C’est peut-être pour ça que j’ai sur-réagi et je m’en excuse auprès de Paul.
Que les flamands se démerdent tous seuls, chaque cas est un cas unique, et veuillent bien fiche la paix à ma Bretagne.
PS: aujourd’hui, les cinémas en Cataogne étaient en grêve en réaction à une loi régionale leur imposant 50% de films en catalan.
J’avoue que ne sais pas bien quoi en penser vu que je ne connais rien de la Catalogne.
Or beaucoup de belges sont persuadés de savoir de quoi ils parlent quand ils évoquent la Bretagne parce qu’ils ont passé quelques jours de vacances dans le Morbihan et baffré du « kouign amann » en VO ? Ce qui n’est pas tout à fait le cas de Paul Jorion évidemment.
Je ne sais pas si ça entre dans le cadre de la conférence qui se déroulera demain, mais s’il est exact que la crise touche la Bretagne au même titre que le reste de la France – ou de l’Europe, ou du monde – on peut néanmoins sans doute y observer de notables disparités dans ses formes et son intensité, selon une ligne de démarcation pour ainsi dire palpable.
On m’a jadis enseigné la « Sun Belt » états-unienne, or il me semble qu’on puisse également appliquer ce terme à la Bretagne. Tandis que les côtes (essentiellement du sud, de manière plus parsemée au nord) avaient très fortement développé et diversifié leurs activités économiques au sortir de la seconde guerre mondiale (mur de l’atlantique -> reconstruction), le centre-Bretagne était pour sa part destiné de longue date à devenir « le grenier de la France » (au moins pour partie, ne fâchons pas d’éventuels lecteurs de Beauce – ou d’autres régions à dominante agricole). Un réseau ferré relativement dense avait été développé à cet effet. Il fut presque complètement démantelé à l’orée des années 70.
Aujourd’hui, le Centre-Bretagne est sinistré démographiquement , avec les répercutions économiques qu’on imagine. Une question qu’on peut toutefois se poser à ce sujet: La crise actuelle y est-elle pour quelque chose? Rien n’est moins sur. Quand on est déjà au plus bas, on ne peut pas tomber de haut…
J’étais à Lorient ce matin, j’y retournerai peut-être demain en fin de journée, si le temps le permet…
C’est un peu idiot ce que je vais dire, mais moi j’aime la Bretagne parce que mon prénom est un prénom qu’on trouve plus souvent en Bretagne qu’ailleurs en France. C’est un hasard bien entendu mais de ce hasard est né un penchant de sympathie pour cette contrée. Une autre raison est que j’y ai passé de superbes vacances dans les années 70 à St Philibert (allant aussi à Locmariaquer, Vannes, Carnac .. l’île au moine) où j’ai souvenir de fameuses parties de cache-cache dans le bocage avec mes cousins, on y voyait encore aussi de vieilles femmes avec leur coiffe, ce qui n’avait rien de folklorique et nous indiquait que là-bas en Bretagne une autre culture, une ancienne culture avait existait et se prolongeait tant bien que mal. Il me souvient aussi des kermesses au bord de la mer et des chocolats chauds que nous allions prendre dans la nuit noire après la messe dans une petite dépendance toute de pierres pas loin de l’ Eglise face à la mer dont le plafond tout bleu était parsemé d’étoiles et nous enchantait tandis que nous nous-mêmes chantions à tue-tête des chants roboratifs. C’est bien entendu une vision qui peut semblait toute extérieure de la Bretagne, d’un non natif, mais l’identité d’un « pays » n’est-elle jamais plus vivante lorsqu’elle est aimée aussi bien de ses habitants que de ceux qui sont amenés à y venir, même peu de temps, juste le temps de s’approprier grâce à la faculté de mémoire quelque trait local, emportant alors un sentiment, des images, qu’ils n’oublieront jamais. L’identité ne doit-elle toujours être que celle qui relève d’une lutte ? La meilleure identité n’est-elle pas celle qui permet tout à la fois une appropriation locale du lieu par ses habitants mêmes et par ceux qui n’y sont que de passage pour un temps plus ou moins bref ? Une identité qui se définirait par le respect mutuel.
A menguy :
A 5 ans vous parliez breton, comme vous avez de la chance !
Mes parents ne m’ont jamais appris l’Occitan. Le « patois » comme on dit !
Il faut dire que depuis la patée que nous avons prise avec l’histoire des cathares on est bien laminés.
http://www.youtube.com/watch?v=v-XglmDtcJo
Mais on résiste (en français pour que tout le monde comprenne) :
http://www.youtube.com/watch?v=qp7t5ZW9fm4
Bonjour.
Faites tres attention, pour la majorite des commentaires, vous jugez avec la sensibiite d’hommes de 2010 de ce qui se passait jusqu’il y a 50 ans.
Dans toutes les provinces de france, les langues regionales et les patois ont ete eradique (sans toutefois y parvenir totalement) par la volonte unificatrice de la republique.
La langue c’est l’integration, regardez les degats provque par la derive dans l’apprentissage de la langue. Je l’experimente quotidiennement dans mon activite professionelle.
Alors oui ce fut un dechirement, il y eu de la casse, mais de grace ne melangeons pas tout!
Vive le Jura libre! (humour)
Il reste encore quelque chose dans certaines régions Françaises que je ne saurais définir c’est difficile à expliquer.
Z’avez lu « Le médecin des pauvres » ?
Et bientôt, ceux qui s’obstinent à parler français devront porter un camembert autour du cou (enfants et adultes)…
Houla! Y’en a qui ont vraiment l’esprit pervers… 🙂
Quelques idées sur l’économie et la finance :
Et si le dépassement du capitalisme privé consistait à laisser tomber la prégnance et le primat du capital en ne le considérant plus que comme du notionnel, autrement dit que comme simple base de calcul des intérêts dus sans jamais envisager un quelconque remboursement de ce capital? Comme quand on achète une maison en ne remboursant que les intérêts, le capital ne devant être restitué au prêteur qu’en cas éventuel de revente de cette maison. Donc une économie où tout capital serait pour ainsi dire considéré comme dette à jamais non-exigible, autrement dit « définitivement perdu » (façon de parler). Le capital serait par défaut considéré comme de l’investissement à long terme, donc des fonds d’office perdus, sauf pour ce qui concerne les intérêts ou dividendes – qui par ailleurs, s’ils ne sont pas consommés, sont de toute façon réinvestis, ne fût-ce que pour pallier l’obsolescence.
Pour étayer cette idée, il faut voir que le capital (caput, tête) est essentiellement du capital intellectuel, même s’il se matérialise, et parallèlement à cela, que la rente, si rente il y a, est principalement la rente « civilisationnelle », dont beaucoup profitent, rente issue du travail « gratuit », parce que jamais vraiment payé, à savoir le travail des intellectuels et/ou inventeurs (un manuel pouvant aussi travailler intellectuellement ou inventer, comme la réciproque – un intellectuel travaillant manuellement – est également valable). Cela acterait le passage du capital privé au capital public, commun. Sur base de ce que j’ai lu, à savoir « La crise du capitalisme américain », mais aussi un autre texte, « Le secret de la chambre chinoise », dont la leçon, d’après moi, vaut plus au niveau global de l’histoire humaine qu’au niveau particulier de l’individu (car « l’effet retard » entre, d’une part, les événements avec la réaction spontanée qu’ils génèrent, et d’autre part, la pleine conscience des deux précédents, cet effet retard entre les événements et la conscience de leur sens donc, doit valoir encore plus pour l’humanité que pour l’individu), sur base donc de ces deux textes, ce que préfigure la crise américaine, c’est qu’on laisse tomber la question du capital, et qu’on ne rembourse plus jamais ce capital. Ainsi on « achète » un immeuble, sans aucune intention d’en rembourser un jour le capital, sauf en cas de revente. Mais bon, le suivant, le nouvel acheteur, fera pareil. Cela correspond à l’évolution de la société, où les besoins mutent dans le temps, une maison quand on a des enfants, un appartement quand on est âgé, etc. Si on meurt, c’est revendu, pour un nouveau cycle. L’idée juridique de propriété (le trio abusus, usus, fructus, ou encore nue-propriété + usage + fruits) serait modifiée. Les conditions de vie sont devenues très mobiles, la propriété immobilière n’est plus adaptée. De même dans une société qui n’est plus patriarcale, l’idée même de patrimoine (monnaie ou souvenir des pères) perd son sens. Y a-t-il encore des pères? Les éprouvettes remplaceront un jour sans doute tout cela. En résumé, on inverse les rôles : le capital devient l’accessoire et les intérêts deviennent le principal.
Une autre optique en ce qui concerne les salaires : non plus les considérer comme des gains ou des « gagne-pain », mais toujours comme des coûts, des dépenses. Cela culpabiliserait le plus celui-là qui « gagnerait » plus, il serait dorénavant celui qui coûte le plus à la société. Au plus il « gagnerait », au plus son compte serait en négatif, avec des intérêts en plus évidemment, s’il ne se dépêche pas de consommer et d’apurer sa dette sociale; à la limite ça pourrait faire office de monnaie fondante. On pourrait également supprimer le payement en argent dans les magasins et simplement comptabiliser les passages à la caisse avec la carte électronique, une seule carte par salarié. Si le salaire est comptabilisé dans l’ordinateur central comme une somme négative (autrement dit comme coût social du salarié), le passage à la caisse du magasin ferait remonter son compte vers le zéro. Je dois avouer que je n’ai pas pris le temps de scruter attentivement cette idée, d’autant plus qu’en ce moment je suis occupé avec la lecture de « Comment la vérité et la réalité furent inventées ». Ici on procède donc plutôt par essais et erreurs et voici ce que mes ruminations insomniaques ont donné : si le compte remonte vers le zéro et le touche, à ce moment-là, bing, un compteur bascule, et le compte fait demi-tour et repart loin du zéro, comme dette sociale donc de nouveau. Mais quand le salarié reçoit son salaire, disons le 1ier du mois, alors là, de nouveau, bing, le compteur rebascule en position standard, autrement dit en position d’apurement de sa dette sociale, et donc le passage à la caisse du magasin fait remonter le compte vers le zéro. (J’ai mis « bing » pour faire joli évidemment; il n’y aura pas une clochette à chaque compte; faut pas les comparer à des vaches suisses). Il faudra alors débattre à chaque fois de ce qui peut être considéré comme une augmentation de la dette sociale ou au contraire comme sa réduction. Je pense par exemple aux assurances automobiles qui à mon avis devraient être toujours considérées comme une augmentation de la dette sociale afin de responsabiliser le conducteur, si la prime reflète effectivement la dangerosité du conducteur. Quant aux banques, elles travailleraient comme d’habitude sauf en ce qui concerne les comptes courants comme susmentionné. Si un client dépose de l’argent sur son compte d’épargne, il en augmenterait le solde positif, tout en diminuant sa dette sociale sur son compte courant, c’est-à-dire que son compte courant, toujours en négatif, remonterait vers le zéro (au maximum). Le compte d’épargne ne rapporterait aucun intérêts, si ce n’est de manière négative, c’est-à-dire en permettant de diminuer les intérêts dus sur la dette sociale, autrement dit les intérêts dus sur le compte courant. Les banques peuvent alors prêter l’argent déposé. Mais de ces prêts on ne prévoie jamais de reverser le capital, qui ne sert que de base de calcul pour les intérêts; on ne rembourse que les intérêts, jusqu’au moment où on revend à un autre et qu’on rachète autre chose, dont de nouveau on ne remboursera que les intérêts. Évidemment le capital, et sa plus-value éventuelle, par exemple si on a mis de l’argent dans l’amélioration de son logement, jouent toujours, mais seulement à un niveau notionnel.
Mais qu’en est-il pour des prêts pour des biens consomptibles, une voiture par exemple? Là, attention, le « capital » ne peut plus être refiler à un autre, l’utilisation du bien détruit en même temps ce bien, donc cette utilisation fait disparaître le capital en quelque sorte et il faut bien avoir remboursé ce capital, même si on peut imaginer un système de roulement dans lequel la valeur de revente de la vieille voiture rentre dans le compte de l’achat d’une nouvelle. Donc pour les biens consomptibles, c’est-à-dire les biens qui ne sont jamais touchés automatiquement par une plus-value de leur capital de départ, on dirait bien qu’il faut prévoir un remboursement en capital et en intérêts. Tout cela reste à creuser mais dans ces conditions la banque centrale ne devrait plus rémunérer les banques commerciales, puisque ces banques commerciales elles-mêmes ne doivent plus verser d’intérêts aux épargnants. Mais ce serait plutôt aux banques commerciales à rémunérer la banque centrale pour l’argent qu’elles doivent y déposer comme réserves obligatoires. Bref, il faut payer pour qu’on garde votre argent.
Dans une telle configuration, l’héritage serait conservé, car ce serait alors aussi surtout l’héritage de la dette; et l’endettement de l’État serait automatiquement converti en non-exigible, donnant lieu à une rente, comptabilisée alors comme le salaire, c’est-à-dire comme un coût social. Il n’y aurait jamais de remboursement du capital.
Pour le reste, le commerçant, l’entrepreneur font comme avant, sauf pour l’argent qu’ils accaparent pour eux-mêmes et qui dès lors est comptabilisé de la même manière que les salariés.
À la limite on serait payé pour consommer, le rêve keynésien ? Mais je pense que là, c’est un peu exagéré. En résumé, le salaire comme coût social plutôt que comme gain individuel.
En ce qui concerne une Constitution pour l’économie, j’ai plutôt des doutes. D’abord parce selon moi l’économie, au sens large de némein (partager) l’oikos (la maison) semble être elle-même une constitution de monde humain. Si l’économie constitue, elle ne peut pas être constituée, ce serait faire une constitution de la constitution. (Gödel? Y a-t-il une loi scientifique de la découverte de toutes les lois scientifiques?). L’économie est-elle une constituante (un peu comme Marx dirait l’infrastructure détermine la superstructure)? Je dis ça, mais ce n’est pas très clair même pour moi. Je dirais que l’humain ne constitue pas l’économie mais que c’est plutôt l’économie, au sens large, c’est-à-dire en tant que dévoilement et ouverture d’un monde humain, qui constitue l’humain, même si cette économie n’est elle-même que la résultante de l’interaction des humains entre eux. Par contre ce qu’il faudrait, ce serait faire un code de la finance (et de l’assurance). En ce qui concerne la finance, le droit se base sur le code civil. C’est dans ce code civil que sont posées les bases de ce que sont un bien et la propriété. Il faut voir qu’en quelque sorte la notion de droit de propriété recouvre celle de propriété du droit, autrement dit : le « terrain de chasse » du droit ou si on veut sa « propriété » dans laquelle ce droit aménage son règne, n’est rien d’autre que l’orbe du droit de propriété. Ce qui fait qu’on peut dire que la « propriété » du droit est le droit de propriété. Et il y a aussi la notion juridique de bien, notamment « réel », sur laquelle la finance se base, pour transformer des droits d’assurance en espèces sonnantes et trébuchantes. Les droits sont « réels » parce qu’ils portent sur des choses (res). Mais alors tous ces droits sans aucun sous-jacent, i.e. ne portant que sur du vide, en quoi sont-ils encore des droits « réels » ? Ne serait-ce pas plutôt des droits « irréels » et usurpés ? Comme leur nom l’indique les produits financiers dérivés sont des droits dérivés, donc des droits de droits, ce qui peut s’apparenter à une contradiction à la Gödel, car il est bien possible que dans le monde humain il n’y ait de droit que du fait, de même qu’il n’y aurait de fait que du droit. (Comme il n’y a de culture que par rapport à une nature; et de nature que par rapport à une culture). Donc des contradictions avec le droit en acte (codes et leurs applications).
Tout cela pour dire que le monde financier repose en grande partie sur une configuration du monde solidement arrimée dans les codes du droit – par exemple qu’un droit ou un titre de propriété ou des droits d’assurance sont considérés comme des « valeurs mobilières » ou des biens, aussi « liquides » que d’autres. Mais sans doute que ce serait en même temps remettre en question les fondements de la civilisation occidentale, basée sur ce droit en acte (les codes, etc.), enfin ce qui pour moi constitue une seconde culture (par rapport au droit en puissance qui est une première culture – l’idée de justice par exemple, toujours selon moi évidemment, je ne suis pas le prophète).
« Le prix ». Ce livre vaudrait vraiment la peine d’être édité comme introduction générale à la finance et aux marchés. Il faudrait seulement expliciter plus longuement les passages difficiles (exemples : les asks (demandes de vente) et les bids (offres d’achat) – rien que le vocabulaire dénote que c’est un monde tordu) ; et aussi les passages où il y a des calculs – décomposer le calcul pas-à-pas. Parler aussi des options (calls et puts, avec des tableaux). Bref faire du didactique, avec des reportages sur le vif dans les salles de marchés. Montrer une caractéristique de la finance : que ce qui se présente en façade comme le premier, est en même temps logiquement le dernier, et réciproquement , que ce qui est logiquement le premier se présente comme le dernier en façade; ainsi derrière le Fonds Commun de Placement qui se présente en premier comme une façade, se cache une « société de gestion » dont le FCP n’est que l’émanation ; la société de gestion n’étant elle-même à son tour qu’une émanation ou une façade d’une banque soi-disant seulement « dépositaire » mais qui, elle, a tout manigancé en sous-main, et inutile de préciser son objectif. Donc ce qui est logiquement premier c’est la banque qui a tout manigancé. Mais ce qu’on voit en façade c’est un Fonds Commun de Placement, présenté comme s’il était le maître d’ouvrage de tout cet édifice (FCP, société de gestion, banque dépositaire) alors que c’est la banque qui a pris l’initiative de tout cela. D’ailleurs qui sait ce que la banque fait de l’argent et des titres déposés par les clients, surtout par ceux qui ne sont pas vraiment droits dans leurs bottes? Les chutes spectaculaires en Bourse ne sont pas le fait de particuliers, petits investisseurs à long terme de leurs économies, mais sont le fait de professionnels qui vendent massivement, derrière le dos des clients, les titres qui appartiennent pourtant à ces clients, jouant ainsi le plongeon afin de racheter ces mêmes titres (ou leurs clones) dès que possible au plus bas en se remplissant par la même occasion les poches avec la différence entre le prix de la vente de départ et le prix du rachat par après; (vendre massivement des titres qui ne vous appartiennent pas et les vendre cher, puis attendre le plongeon du cours et alors racheter les mêmes titres, mettons à la moitié du prix auquel ils ont été tout d’abord vendus, et ensuite restituer ces titres au propriétaire légitime, qui, lui, n’a rien vu de ce qui se passait derrière son dos, si ce n’est que ses titres valent maintenant moitié moins, eh bien ça c’est le petit jeu préféré des spéculateurs professionnels que sont devenues les banques; les couvertures alambiquées n’étant inventées qu’expressément pour les besoins de sécuriser leurs magouilles, surtout si un client avait la mauvaise idée de se pointer au mauvais moment – du moins c’est ce que je soupçonne, n’étant moi-même ni banquier ni financier).
Encore une somme de propositions exploratoires hautement « créatives » qu’il ne faut surtout pas oublier d’explorer et qu’il est de toute évidence du plus haut intérêt d’approfondir et d’expérimenter sous leurs différentes variantes de mise en oeuvre envisageables lorsqu’on souhaite contribuer à des Evolutions Fondamentales ou a minima, s’extraire des impasses civilisationnelles qui se dessinent !
Surtout si l’humanité contemporaine nous paraît minée et affaiblie comme jamais dans ses modes de subsistance, nous paraît condamnée à se pervertir jusque dans les moindres recoins de ses strates socio-économiques dans toutes sortes de formes possibles et imaginables de corruptions imposées et de désagrégations subies, et nous semble de moins en moins en état d’avoir le ressort D’OSER les expérimentations nouvelles que vos propositions requièrent !
Etant breton et ancien lorientais (durant toute ma scolarité, jusqu’au BAC), je serais venu volontiers.
Maintenant, comme beaucoup de bretons, j’habite à Paris mais je retourne à Lorient voir mes parents de temps en temps. Je serais venu volontiers. Bonne intervention !
A Alotar
« autre optique en ce qui concerne les salaires : non plus les considérer comme des gains ou des « gagne-pain », mais toujours comme des coûts, des dépenses. Cela culpabiliserait le plus celui-là qui « gagnerait » plus, il serait dorénavant celui qui coûte le plus à la société. Au plus il « gagnerait », au plus son compte serait en négatif, avec des intérêts en plus évidemment, s’il ne se dépêche pas de consommer et d’apurer sa dette sociale; à la limite ça pourrait »
Mais si je ne travaille pas, je ne coûte rien à la société, et je ne peux pas consommer non plus ?
Dans votre optique, celui qui a un gros salaire doit consommer plus, celui qui a un petit salaire ne peut que consommer moins.
C’est ce qui se passe actuellement !
Si le salaire devient pour nous un « coût » il serai plus logique que se soit l’inverse !
Le « crédit à consommer » devrait être inversement proportionnel au montant du salaire !
Alors là oui ce serait une vraie révolution !
Ce matin en parcourant libération.fr j’ai eu un choc en lisant le titre d’un article qui ne faisait pas la une !
« Et l’Etat inventa le licenciement de fonctionnaires » (en France pas en Ouzbékistan, je n’ai rien contre les Ouzbékistanais).
» Soumis hier aux syndicats, le projet de décret relatif à la «réorientation professionnelle des fonctionnaires de l’Etat» prévoit rien de moins… que leur licenciement… »
Je ne suis pas fonctionnaire et pourtant cette ultime remise en cause par ce gouvernement me semblait impossible. Cela va bien au de là qu’un désendettement de l’état pour régler la note du sauvetage système financier. En Espagne, les « socialistes » veulent privatiser les services d’urgences (pompiers, hôpitaux…) à l’essai dans une région. Ces attaques généralisées contre l’état providence (encéphalogramme plat) prennent la tournure d’une révolution conservatrice d’une tout autre empleur. Il ne s’agit plus pour les gouvernements quelque soient leur couleur d’accompagner le capitalisme dans sa marche forcée vers le désengagent de l’état envers les citoyens, mais de détruire toutes traces d’engagements. Ce n’est plus la guerre des classes, mais la guerre d’une classe contre toutes les autres.
Ce qui m’inquiète c’est que le principal parti de gauche en France ne réagit pas, préférant par la voix de sa secrétaire générale ménager la chèvre et le chou, sans stratégie, c’est à dire sans coup d’avance, parce qu’il ne sait pas ou ne veut pas faire la critique du néo-libéralisme ! Toujours cette opposition à la petite semaine qui aura pour conséquence de livrer le peuple tout cru à la rigueur annoncée. Je ne sens vraiment aucune mobilisation générale au PS alors que nous nous acheminons vers un désastre social.
Le pire est que je vous sens surpris…
Revoyez vos cours d’histoire contemporaine avec la signature forcée des députés d’un « accord » de 3000 pages sur la privatisation de tous les services d’état fait en France sous Balladur comme premier ministre.
@ Yvan.
Balladur, que je n’aime pas, n’est pour rien dans ces « 3000 pages ». C’est aux accords du Gatt qu’il faut s’en prendre. Et à l’Uruguay round qui est à l’origine de l’OMC et des Accords Généraux sur le Commerce des Services (AGCS) associés (négociés par les gouvernements socialistes qui l’ont précédés : c’est fâcheux). Ces textes obligent, entre autre, les états membres à privatiser tous leurs services publics et autorisent, de l’autre coté, les grandes multinationales à acheter les services à vendre. C’est ainsi que, par exemple, EDF a pu acheter des compagnies électriques africaines et très largement augmenter les prix une fois propriétaire.
A mon sens, d’après ce que je crois avoir compris en lisant un peu et assisté à une conférence-débat de ATTAC après une projection du film « Pas assez de volume », la constitution européenne avait pour but d’atténuer un peu, en Europe, la « rigueur » – mais il vaut mieux dire la nocivité et la stupidité – de l’AGCS en vigueur dans le Monde entier.
De bonnes idées M. Alotar, sans chercher une polémique, inutile, je dirai que votre vision est particulièrement française, cette honte de l’argent qui semble nous étouffer…
Si je dis cela, ce n’est pas une critique, juste qu’en pensant à cette lutte des classes qui nous hante, vous n’envisagez pas la seconde solution à l’équation que vous avez très bien posée.
On peut en effet supprimer cette disons propriété du capital, comme si on gelait notre société au point qu’elle a atteint, mais aussi on peut aussi dire que l’on gèle les intérêts, c’est l’autre solution au problème posé…
En fait la croissance a pour effet de faire baisser la valeur du capital, l’inflation tueuse des rentiers, peut-être serait il plus sain et comme solution à cette équation impossible des déficits des états, de dire, à partir de maintenant plus de nouvelles dettes et déficits, plus d’intérêts mais remboursement du capital, en d’autres termes, dans le temps la dette sera appurée…
En fait c’est un changement d’esprit que nous devons ce me semble avoir, désormais nous savons que notre terre est finie et que nous en avons atteint les limites, il nous faut donc désormais faire avec ce que nous avons, le capital est limité, il doit donc circuler, c’est en ce sens que je ne suis pas en accord avec votre doctrine, il faut que le capital tourne pour que l’homme ait encore envie de se battre et de se dépasser…
Sans doute ce que les économistes vont devoir inventer, réfléchir à une société finie, tout capital investi devra l’être au mieux pour la collectivité, toute ressource limitée qui sera utilisée devra être utilisée au mieux pour la collectivité, bref le capitalisme et l’offre matérielle qu’il nous a permis d’obtenir a développé le sens de l’individuel, le bouleversement qui nous attend est le retour au collectif, cela ne sera possible que lorsque l’on n’entendra plus le terme de croissance mais de collectif, en ce sens vos propositions sont interessantes, c’est un retour au collectif que vous prônez, une maison doit servir à plusieurs générations, un portable ne dure que 18 mois….
Un toulousain un quart espagnol, un peu ardennais de l’Aube et beaucoup de l’Aveyron regrette de ne pas être chez lui, en Bretagne, entre Quimper et Concarneau, parce que sans hésiter il serait venu vous voir ce soir à Lorient.
J’adore rentrer dans un bistrot où ça gouaille breton même si je n’y comprend rien. J’adore aller au Fest noz. J’aime la broderie de mon pays d’adoption. Son climat me ravit. Je suis désolé qu’aux yeux de certains il soit comme interdit d’aimer.
Ken Avo, ken avo !
Je ne résiste pas à vous faire entendre l’hymne breton.
http://www.youtube.com/watch?v=C_f8mY5zFrA&feature=related
Et reste persuadé que le régionalisme, qui nous attend forcément, nous permettra de créer des liens commerciaux forts, et avec le même esprit que nos amis Corses de reconquête du respect perdu, avec les Normands, Frères Nordiques, puis les Vendéens, Picards, Flamands, qui ont fait prospérer la France en se tuant dans les mines et le textile, les Basques, Catalans, Ardéchois, Savoyards, Lorrains, Alsaciens, et peut-être les Parisiens mais comme simple province annexée 🙂
Y’a du boulot, mais raison de plus pour commencer tout de suite.
« Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part » de georges Brassens serait plus approprié.
Il n’y a qu’un seul monde et qu’une seule humanité, mais de nombreux idiots.
De plus en plus de sociologues et anthropologues considèrent que les problèmes du peuple américain proviennent du fait de leur absence de racines. Ou d’une Histoire de déracinés.
Croyez-vous qu’il soit futile d’avoir des ancêtres et une terre dont on peut être fier…???
Moi, pas.
Une explication aux positions soutenues par Ken Avo? Peut-être… Les bretons – au même titre que d’autres provinciaux sans doute – ont longtemps souffert d’une forte déconsidération de la part des élites parisiennes (particulièrement suite aux révolutions industrielles).
Ajouté à cela, une fort longue histoire – région peuplée depuis environ 35 000 ans – d’indépendantisme et de révolte, une culture féconde (je vous épargne le détail), autant d’éléments pouvant justifier une certaine fierté identitaire.
Mais par ailleurs, un triste constat s’impose: La Bretagne n’est pas d’avantage épargnée que n’importe quelle autre région par la montée dans une frange de sa population de sentiments plus ou moins explicitement xénophobes. Là aussi, la ligne de démarcation à laquelle je faisais allusion dans mon commentaire précédent semble être un élément pertinent de l’analyse: Les côtes, lieux d’ouverture sur le monde par excellence, sont bien moins exposées au développement de l’intolérance que le cœur de la région, fortement isolé (du moins de ce que j’ai pu en constater).
On dit que « l’homme a peur de ce qu’il ne connait pas », ce dont la xénophobie bretonne serait une bonne illustration: La « peur de l’autre » (traduction littérale de xénophobie) se manifesterait d’autant plus que « l’autre » en question soit rare (et donc méconnu).
Dernier point à titre d’anecdote: Brest n’est plus considéré par les Bretons comme une ville bretonne depuis que Richelieu en fit un port militaire, point névralgique de la marine Française. En tout cas, c’est ce que semblait en dire le conférencier ayant accueilli ma promotion estudiantine dans cette ville, en 2000.
Et si, plutôt que de sortir ce terme épouvantail de xénophobie, ne s’agissait-il pas de simple réaction face à une prise de pouvoir excessive…???
Richelieu n’a pas vraiment fait autre chose, non?
La semaine dernière, j’étais chaleureusement acceuilli par des amis savoyards. Qui mériteraient de connaître mes amis corses.
La réaction « seul les bretons pur beurre sont autorisés à parler breton » n’est-elle pas excessive?
Ce n’est pas parce que le terme est lourdement connoté qu’il n’est pas adéquat. Je ne suis pas responsable de l’imaginaire qui y est associé.
Je suis d’accord que le système proposé est plutôt foireux et que ce sont des idées en l’air. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut résoudre une contradiction : pénaliser ceux qui ont trop d’argent d’un côté mais aussi pénaliser ceux qui dépensent plus qu’ils n’ont. En très gros il s’agit de pénaliser à la fois les trop riches (de trop accumuler un trop gros salaire) et les trop pauvres (de trop dépenser, à tort et à travers, un trop petit salaire), les fourmis et les cigales.
(Évidemment je suis pour une égalisation des salaires. Mais tant qu’on parle d’augmentation des salaires, on ne fait qu’amplifier leur divergence, c’est inéluctable si on augmente en pourcentage. Pour faire converger les salaires, il faut en fait les réduire.)
En attendant ce jour…une solution serait d’avoir un intérêt pondéré sur le montant nominal. Cela reviendrait à payer, proportionnellement parlant, beaucoup plus d’intérêts sur une grosse somme (en négatif) que sur une petite (aussi mise en négatif). Seulement dans ce système, l’erreur que j’ai faite, c’est d’ajouter cet intérêt; il faudrait au contraire le défalquer; donc le gros salaire diminuerait proportionnellement beaucoup plus vite que le petit. Je ne suis pas assez subtil en mathématiques que pour concrétiser cette notion d’intérêt pondéré sur la valeur du nominal en une formule de calcul. Mais je pense qu’il doit y avoir moyen, ça existe avec les droits de succession : au plus on hérite, au plus le pourcentage de base est indexé avec une sorte de supplément qui fait boule de neige.
Maintenant les cigales pourraient dépenser plus que leur budget, et donc alors ils se seraient « endettés » en passant au-dessus du zéro, mais à ce moment-là, ils arrêteraient de payer des intérêts. (On peut alors laisser tomber les clochettes). Évidemment avec le prochain salaire il faudra compenser ce dépassement au-dessus du zéro, donc ça réduirait d’autant le salaire suivant.
J’ai essayé de lire l’avenir dans le passé, en me disant que ce qui se passe devait bien avoir un sens, être une réponse à quelque chose, une sorte de préfiguration du néo-capitalisme (on ne supprime pas le capital, on neutralise son enjeu accumulatif).
Ce qui se passe : 2 choses :
– les gens ne remboursent plus le capital (de leur maison);
– les gens ont tous leur compte courant perpétuellement en négatif.
Régionaliste ?
A défaut d’apprendre le breton, je peux toujours devenir catho (ah ben non je suis déjà baptisé ! j’avions oublié). Ca fera peut-être encore plus authentiquement breton.
Vive les traditions, c’est chouette les traditions.
Patron, ce sera un « breizh-cola » pour moi !
tsss
De toutes les matières tu n’as pas compris que (PJ) c’est la Houat qu’il préfère…
Au cours de mes séjours en extrême-orient, il m’est arrivé de croiser des Français installés dans des provinces peu fréquentées, des endroits improbables pour des expatriés. Dans bien des cas, il s’agissait de Français d’origine bretonne….
Le Breton est peut-être tétu,
Le Breton est peut-être fier,
Le Breton est sans doute un grand voyageur.
Mais bon, Arthur Rimbaud, dont les Ardennais sont si fier, a aussi quitté le pays natal dès qu’il l’a pu pour découvrir le vaste monde.
Heureusement surpris que vous descendiez de votre blog, Paul ,pour vous frotter au territoire via les conseils locaux de développement ; pour moi c’est « là que ça se passe » :
« le territoire » permettant du fait de son caractère transversal de rentrer dans un développement antithèse du système mondial qui est spécialisé ,délocalisé , concentré , bref organisé par et pour l’économie et la production de richesses .
Par le local on rentre dans le global ; le mondial qu’on nous propose n’étant nullement une globalité mais un rétrécissement .
Au plaisir j’espère de vous inviter un jour si possible en Ardèche et son conseil local du Pays de l’Ardèche Verte.
Comme des millions de Français j’ai des ancêtres dont le « patois » a été éradiqué – et avec ces humiliations inacceptables faite à des petits paysans… Bien sûr un des premiers artisans de la francisation forcée, l’Abbée Grégoire, est aussi un vrai révolutionnaire animé des plus hauts idéaux (l’abolition de l’esclavage en particulier) mais on trouve la parfaite illustration des effets pervers des politiques qui veulent le Bien des Hommes et le problème de la fausse science.
En effet trop de gens voient le cerveau avec une boîte dédiée pour y mettre une seule langue ! Or on peut vérifier que si on apprend très jeune deux langues, le restant de sa vie on a une plus grande aisance pour en assimiler d’autres en les parlant sans accent (je pense que PJ en est un exemple…). En réalité on aurait pu apprendre le français (et c’était positif) sans pour autant interdire les langues locales. En MittelEuropa (au XIX) ou en Afrique où la diversité linguistique reste encore élevée, la majorité des gens étaient et sont polyglottes – ce qui est une immense richesse humaine ! Par contre j’ai toujours trouvé triste qu’aux USA, en une génération les langues des immigrés disparaissaient dans les familles ; un certain nombrilisme impérial en découle.
Dans ma vie j’ai essayé d’apprendre une langue très difficile que par ailleurs ma nièce (française) de quatre ans parlait couramment… ça m’a fait réflêchir…j’avais 26 ans, trop vieux sans doute !
A la fin des années 90 je suis revenu dans le pays basque espagnol et j’ai vu tous les panneaux en basque et castillan : j’ai trouvé le signe d’une liberté essentielle (parler sa langue maternelle et avec tous les droits afférents) retrouvée et ça m’a rendu heureux. Même sentiment à Barcelone.
Bien sûr il peut y avoir un peu de marketing démagogique en France avec ces panneaux bilingues dans certains endroits mais c’est négligeable par rapport au positif développement de nos diverses langues en France. En fait si on veut éviter que le Globish triomphe il faut combattre pour maintenir ces langues de France en même temps que pour le français. Claude Hagège a dit ça bien mieux que moi…
Je vois que la discussion tend à déraper quand il s’agit de la Bretagne. Un peu de recul, d’objectivation et d’information (pour les lecteurs du blog qui seraient très éloignés de ces questions) ne peut pas faire de mal.
Personnellement, le livre de Morvan Lebesque, Comment peut-on être breton ? Essai sur la démocratie française, m’a beaucoup fait réfléchir quand j’étais ado. On peut en écouter un extrait mis en musique par les Tri Yann :
Dans les années 1970, il y avait aussi le débat Per Jakez Helias (Le cheval d’orgueil) / Xavier Grall (Le cheval couché).
On peut trouver sur le site de l’INA l’émission d’Apostrophes avec les deux écrivains.
Voir aussi à l’occasion, le film, qui lui-même fit débat, de Marie Hélia, Olivier Bourbeillon et Roger Faligot (1997).
Le lien vers la vidéo des Tri Yann n’est pas passé. Je reposte :
http://www.youtube.com/watch?v=aMOTO87uPKo
@ Ken Avo
Vous avez raison de remettre en doute cette histoire d’affiche.
“Interdiction de parler breton et de cracher par terre”
Il n’a effectivement jamais été prouvé que cette inscription à éxisté, veuillez m’en excuser, il aurait été préférable de l’oter. Ce sont apparemment les essayistes et les poètes des années 1970 qui ont propagé et popularisé la formule.Dont actes.
Mais la répression contre la langue bretonne comme d’autre est un fait.
J’ai la chance d’avoir connu six arrière-grands-parents et tout mes grands parents issus du monde agricole, maritime, et commerçants, j’ai pu écouter …..
voilà!
@Ken Avo
Je vous fécilite tout de même pour l’enthousiasme que suscite votre billet sur l’identité nationale bretonne 🙂 🙂 🙂
L’histoire se passe dans les années 70.
Un touriste parisien s’arrête sur la route au bord d’un champ faire pipi.
Et oups, il aperçoit un paysan breton appuyé sur sa bêche, le regard dans le vague.
Le parisien engage la conversion:
– salut ! ‘ fait soleil aujourd’hui, hein ?
– ouais
– dites, qu’est-ce que c’est beau cette région. vous en avez de la chance
– ouais
– et puis tout est tellement vert par ici. vos cultures, ça doit bien donner, non ?
– ouais
– ça doit pousser quasimment tout seul
– ouais
Et la conversation se poursuit dix minutes comme ça.
le paysan est toujours appuyé sur sa bêche.
– mais j’peux vous demander ce que vous faites exactement, là avec votre bêche ?
– ouais. je plante du parisien !
Je ne comprends rien à vos coups de sang breton.
A la relecture, la montée aux extrêmes a été d’une vitesse surprenante.
Tout cela est inusité et sans justification; c’est au mieux une bataille
autour d’un bac à sable, en maternelle section des petits.
Quel est l’enjeu? Un exemple de comunautarisme sectaire montrant
que nous vivons bien une crise de civilisation, sans doute.
Les ondes électro-magnétiques ou un cable optique ne laissent pas
passer des projectiles; il me semble que les protagonistes devraient
remercier les limites matérielles d’internet…
Il n’y a pas que les bretons.
Allez-vous promenez dans des villages de Savoie et jeter un coup
d’ oeil au monument aux morts de la guerre de 14. Comparez
l’interminable liste des morts avec la taille et l’aspect du village.
Constatez à l’allure des constructions le trou temporel entre les vieilles
maison et les nouvelles..
Regardez les noms: vous constaterez que des familles entières
ont été exterminées. Plus le village est haut ( = dans une vallée reculée)
plus la liste est longue: les sacrifiés ne parlaient pas français.
Et inconfort visuel, un bon tiers des conscrits (et conscrites) avaient un goitre.
[ les termes de conscrit et de classe, un peu oubliés, font surtout référence
à une fête organisée par ‘ceux de la classe’. A l’occasion, une photo
de groupe était prise. Je suis tombé, par hasard, sur les archives
d’un photographe ambulant de 1896 à 1910. Les photographiés
étaient parfois pieds nus et beaucoup avaient un goitre. Manque
d’oligo-éléments et non autre chose d’après un médecin à qui
j’en ai parlé- Il faut signaler qu’ aux terme du traité d’ annexion
de la Savoie que l’ armée n’aurait peut-être pas dûe envoyer au combat
les jeunes savoyards. La chose est contestée…]
A Alotar 2 fevrier 16h56
« Je suis d’accord que le système proposé est plutôt foireux et que ce sont des idées en l’air. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut résoudre une contradiction : pénaliser ceux qui ont trop d’argent d’un côté mais aussi pénaliser ceux qui dépensent plus qu’ils n’ont. En très gros il s’agit de pénaliser à la fois les trop riches (de trop accumuler un trop gros salaire) et les trop pauvres (de trop dépenser, à tort et à travers, un trop petit salaire), les fourmis et les cigales. »
Une « fourmi » est une personne avec un très petit salaire qui grâce à tout un tas de privations arrive à faire faire des études à ses enfants et à construire toute seule sa maison.
Exemple l’ouvrier qui va au travail à pied ou à vélo pendant x années, en économisant jusqu’à pouvoir se payer un vieux clou à 1000 € est une fourmi.
Une « cigale » est une personne qui quelque soit le montant de ses revenus dépense plus qu’il ne gagne.
Exemple l’ouvrier qui fait un emprunt pour acheter une voiture d’occasion pour aller au travail est une cigale même si la voiture en question est un vieux clou à 1000 €.
@Dissonnance: « seul les bretons pur beurre sont autorisés à parler breton » n’est-elle pas excessive?
Si c’est à moi que cela s’adresse Dissonnance, je ne dis pas ça.
Par contre, je dis entre autres choses:
– que le revival breton est largement une vaste fumisterie. J’en suis désolé.
– que l’authenticité n’existe plus depuis longemps et a fait place au buisness. Pourquoi pas.
– qu’il n’est pas nécessaire pour « exister » d’apprendre le breton, et d’autant moins quand on n’a pas été élevé dans cette langue. Cela dit rien ne l’interdit et je ne suis pas tout contre… pour les autres. A titre de curiosité ?
– le phénomène régionaliste (si phénomène il y a, vraiment ?) tient de la masturbation intellectuelle pour anthropologue en quête de pseudo-racines.
– que vouloir se coller soi-même des étiquettes quand ses aïeux ont fait tant de sacrifices pour s’invidualiser, en s’extirpant justement du carcan communautaire est effectivement un phénomène d’aliénation extraordinaire. Où est l’émancipation ? C’est toute l’histoire du prolétariat, de la condition féminine, etc
– j’ai peur que d’autres valeurs plus importantes à mes yeux fassent les frais de ces… hum. Comment dire.
Mais bon tout cela est effectivement donner beaucoup d’importance à un phénomène qui n’en est pas un à mon avis, du moins en Bretagne. Mais quand même, méfiance.
Je crois que Paul Jorion fait fausse route en imputant indirectement à l’Etat la méprise de classe qui a notamment pris les langues régionales pour cible. Il est vrai que la volonté unificatrice qui par ailleurs a fait la force et la cohésion de la France a été parfois difficile pour certaines populations et sans doute l’usage du français aurait il pu se propager de manière moins violente. Pour autant, est-ce la volonté de fer d’une élite qui a réussi à elle toute seule à imposer le français ? Ne peut on considérer que le modèle social qui s’est exporté avec cette langue, bien entendu après la seconde guerre mondiale, ait fait beaucoup pour son acceptation désormais quasi complète et c’en est heureux. Au contraire, n’y a t’il pas de quoi s’inquiéter quand le retour au régionalisme s’accompagne de la promotion des valeurs néolibérales (communication, rayonnement, concurrence exacerbées entre territoires, privatisation de fait de la fonction publique territoriale) et facilite la volonté actuelle des élus de démonter l’Etat providence ?
A titre personnel, je suis profondément républicain, quasiment de façon immanente, comme si j’étais né avec ces valeurs. Je considère donc mon pays comme un et indivisible, comme la république avec laquelle il se confond. C’est pourquoi j’ai toujours éprouvé une grande sérénité à constater que la France avait réussi à créer une cohérence sans perdre pour autant ses multiples facettes. Quand je vais en Bretagne, une région que je trouve tout simplement fascinante (la mythologie celtique me ravit), je suis à la fois heureux de voir des paysages fabuleux ou des gens qui ont une dimension culturelle différente, mais je suis aussi rassuré de voir que je pourrais y être chez moi sans problème. L’amour est une question d’équilibre entre les similitudes et les différences, la cohésion d’un pays me paraît faire appel au même dosage. L’unification à la française a eu ses défauts mais le bilan en est largement positif et la crise nous le rappelle chaque jour.
Le régionalisme n’est qu’un communautarisme de plus, le néolibéralisme sait s’en servir à ses propres fins. L’exemple espagnol est à pleurer, quand par exemple, la Catalogne préfère se tourner vers la France et faire venir des réservoirs d’eau depuis Marseille pour assurer ses besoins en eau à grand frais, plutôt que de s’adresser à la Castille, cette dernière ne faisant bien entendu rien pour faciliter les choses. Un bel exemple de solidarité et de continuité territoriale qui devrait faire un peu réfléchir les tenants d’une décentralisation toujours plus poussée. C’est pourquoi j’assume sans complexe mon jacobinisme et que je crois qu’il est, dans une forme nouvelle, élargie géographiquement et amendée, une solution pour lutter contre les ravages du capitalisme financier. Faut-il encore que le personnel politique actuel qui précisément n’a plus aucun sens de l’Etat soit d’une façon ou d’une autre retiré du jeu politique…
Quoiqu’il en soit, le folklore breton est aujourd’hui bien vivant et je suis content qu’il fasse partie de la culture de mon pays. Je suis français, donc je suis suis breton (Et corse et basque et alsacien et berrichon et limousin et catalan etc) 🙂 Pourrais-je être bientôt européen (et français et allemand et italien et suédois etc (pas anglais quand même, faut pas pousser :oB ) ? Vu le modèle social proposé, ça n’en prend malheureusement pas le chemin…
Eh bien dis donc, si j’avais su en venant vous écouter à Lorient ce soir, que pendant ce temps ça délirait à tout va dans les commentaires sur l’opportunité de faire paraître la traduction en breton du Conseil de Développement du Pays de Lorient ! Cette traduction a été adoptée par eux en vertu du fait qu’il y a aujourd’hui un courant au sein du Conseil Régional pour mettre tous les noms en bilingue, via le travail (ou lobbying, ça dépend de quel côté idéologique on se situe) d’ Ofis ar Brezhoneg, l’office de la langue bretonne. Qu’on soit d’accord ou pas ne change rien au fait que le CDPL choisi de traduire son nom en breton.
personnellement ça m’a fait plutôt plaisir de voir une phase en breton sur le blog de Paul Jorion, même s’il s’agit du breton ampoulé de l’office de la langue bretonne.
ceci dit je ne vois pas ce que vient faire une quelconque « identité national brrrrr » qui fait froid dans le dos.
« lorsqu’il les voit venir avec leurs gros drapeaux, le sage en hésitant tourne autour du tombeau » disait Brassens.
j’oubliais le plus important : merci Mr Jorion pour cette conférence éclairante ! vos analyses recoupent ce que j’ai entendu chez Frédéric Lordon, Jacques Sapir et quelques rares autres, mais en plus clair et plus apaisé. dommage qu’on n’ait pas eu de temps pour parler des solutions…
Amicalement
J’ai perdu des milliers d’heures de lecture et de sommeil pendant des exposés bidons.
Ce soir, j’ai écouté et retenu des infos jusqu’au bout.
J’ai aussi aimé que tu ne conclues pas par des recettes pour que chacun aille dormir en paix ou avec sa copine à qui on raconte la reconstruction du monde par Jorion, alors que le moment ne s’y prête pas.
Demain, il fera jour et je reprendrai ce que tu as dit, en attendant j’écoute Perlman.
Bonne nuit à toi.
Eh be on n’a pas fini si on commence à se chamailler avec son voisin, d’ailleurs tous les prétextes ou différences peuvent être bonnes si l’on veut, que ce soit pour mon voisin de la maison d’à coté, de la région d’à côté, du pays à l’uatre bout du monde. De toute façon il y en aura toujours qui penseront à eux en s’opposant aux autres en place de vivre ensemble alors que l’on est tous différents mais très certainement sur le même bateau.
@Ken Avo
« Si c’est à moi que cela s’adresse Dissonnance, je ne dis pas ça. »
Ok, au temps pour moi alors.
« Par contre, je dis entre autres choses: […] »
Nous sommes en fait plutôt d’accord. L’engouement pour la Bretagne de cette dernière décennie se résume essentiellement en un plan marketing réussi, pas grand chose de plus. Cf la suite de mon commentaire, notamment le dernier paragraphe ;).
Néanmoins, prenez la peine de considérer la notion de « Sun Belt bretonne » que j’évoquais dans mon premier commentaire. Il me semble que sur cette question de l’authenticité, elle joue également. Même si les côtes ne sont plus guère qu’un gigantesque parc d’attraction, un piège à touristes des plus navrants, les terres conservent pour leur part une certaine forme d’authenticité… Pas toujours sous les aspects les plus louables qui soient d’ailleurs (cf. mon second commentaire), mais indéniablement sincère (malheureusement).
@tous
Je suis perplexe quant à certains commentaires de ce billet, cependant pas sur les mêmes critères que la plupart d’entre vous. En l’occurrence je ne comprends pas bien ce qui me semble être un paradoxe: Qu’on puisse à la fois affirmer son goût pour la Bretagne tout en témoignant d’une profonde (pour ne pas dire totale) méconnaissance à son sujet.
Par exemple, l’évocation du folklore celtique lorsqu’il est question de la Bretagne n’est bien entendu pas totalement hors-sujet, mais enfin, le monde celte en réalité, c’était plutôt ça. Autant dire que le Royaume Uni (dont notamment le Pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande), ou, faits moins connus, la Galice (Espagne), la Galicie (Pologne – Ukraine) ou la Galitie (Turquie – Anatolie) ont autant à voir avec ce folklore que la Bretagne (et il y a certainement encore d’autres occurrences). Une réalité habilement exploitée année après année au cours du fameux festival Lorientais d’ailleurs…
Est-ce également le manque de connaissances, l’angélisme béat ou le déni pur et simple qui s’exprime dans les lignes de certains? Je ne le sais pas. Toujours est-il que, pour qui prétend connaître la Bretagne, des mots de sinistre mémoire tels que « Breizh Atao » devraient modérer l’engouement pour une région dont quelques traits pour le moins disgracieux semblent être en fait ignorés (involontairement, ou pas).
Pour ma part je suis breton et je vois la Bretagne telle qu’elle est, pas telle que je voudrais la voir. S’il n’y avait qu’une idée à retenir de mon propos, ce serait celle-ci:
Le « glamour » de la Bigoudenne prenant le frais à la pointe de Penmarc’h donne un joli motif de carte postale, mais résumer la Bretagne à un tel cliché, c’est juste idiot.
Rassurez vous, je connais l’extension de l’aire celte et j’en connais les spécificités bretonnes, au moins en partie. J’ai parlé du folklore avec une once de provocation à vrai dire, simplement pour préciser que les particularités de la Bretagne s’intégraient tout à fait bien dans la solide mosaïque française. Pour le reste, d’une part il n’est pas besoin de connaître la Bretagne sur le bout des doigts pour l’apprécier (qui maîtrise ce pour quoi on l’aime ?), d’autre part je connais suffisamment l’histoire de la région pour ne pas être dupe de certains clichés. On en privilégie ce qu’on veut après tout même si en effet l’histoire d’un endroit n’est jamais monolithique, même au pays des menhirs. Ce qui compte c’est de vivre en bonne entente et je crois que l’histoire de la Bretagne en France malgré de malheureux cahots est finalement positive. Bien plus que de savoir ce qu’est l’identité de telle ou telle région ou pays, débat qui a vainement agité certains milieux récemment, la vraie question repose sur le sentiment d’appartenance à une collectivité. De ce point de vue, l’intégration de la Bretagne a été réussie, même si elle est entachée de malheureuses péripéties. Aujourd’hui et quoi qu’en disent les régionalistes commnunautaristes, nous partageons des valeurs communes, nous avons des droits et des devoirs communs, (du moins était-ce le cas avant qu’on s’ingénie à casser le modèle français) et cela permet d’apprécier ses différences. Je crois qu’on n’insiste jamais assez sur la faiblesse des mouvements autonomistes en France en comparaison avec d’autres pays européens (Espagne, Grande-Bretagne, Italie…). Il y a pourtant des raisons qui ne tiennent pas à leur musellement : encore une fois, c’est un modèle social qui a permis d’accepter une part d’acculturation (encore qu’il s’agirait plus de mélange) de façon relativement sereine (malgré les côtés sombres, j’en conviens)…
L’amour rend aveugle…
Toutes ces revendications régionalistes (flamands, luxembourgeois, catalans, etc., et à la limite pourquoi pas tant qu’on y est, patois de Kain-Centre contre patois de Kain-la-Tombe) ne sont que des formes de sous-nationalismes, plus ou moins racistes, qui gangrèneront de plus en plus l’Europe jusqu’à une sorte d’explosion et/ou de retour au Jules César et à la coupure horizontale (après la verticale ouest/est) en une Europe du Nord, soi-disant germanique, et une Europe du Sud, soi-disant latine.
Un épisode de plus dans l’histoire humaine, toujours aussi peu reluisante.
aurons nous le plaisir de lire quelques échos de cette conférence ?