Les devises

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Le problème des devises en ce moment, c’est qu’elles s’effondrent dans un bel ensemble en raison de la récession mondiale qui les engouffre toutes. Les tensions entre elles sont simplement dues au fait que certaines chutent plus vite que d’autres. Chaque zone monétaire a ses propres problèmes liés aux économies qui utilisent ces devises, et qu’elle essaie de régler avec le vieux tromblon de la manipulation des taux à court terme par sa banque centrale. Arme qu’il faudrait d’ailleurs reléguer là où elle a sa place : au musée des antiquités. Les économies doivent être protégées, à l’échelle de la planète et en étant sûr d’intégrer la planète elle-même à l’équation. Et ceci ne pourra se faire sans une nouvelle donne dans la redistribution du surplus : qui rétablit les salaires comme leur foyer central puisque c’est le travail humain qui jusqu’à nouvel ordre crée la richesses à partir de ressources dont la propriété résulte uniquement d’anciens coups de force.

Certains proposent de permettre aux zones monétaires de contrôler la circulation des capitaux entre elles, ce problème n’est plus d’une actualité brûlante puisque le crise l’a d’une certaine manière réglé, le patient étant mort d’indigestion. Contrôler la circulation des capitaux ne va pas non plus dans la direction d’une solution à long terme : il faut au contraire aller vers un ordre monétaire mondial fondé sur une monnaie unique. Pour que celle-ci puisse posséder une assise solide, il faudra d’abord que le phénomène monétaire soit réellement compris et, comme il est devenu parfaitement clair maintenant, la théorie « monétariste » n’est à ce point de vue d’aucun secours. Il y a donc du pain sur la planche.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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28 réponses à “Les devises”

  1. Avatar de A-J Holbecq

    Paul, tu écris  » il faut au contraire aller vers un ordre monétaire mondial fondé sur une monnaie unique. »

    Comment arrives tu à penser à une monnaie unique alors que les régles fiscales et sociales, ainsi que les capacités de production des pays sont si différents ? Perdsonnellement je ne vois pas du tout comment ça pourrait fonctionner sauf à ne plus payer les gens sur leur production mais sur le temps de travail.

    Je pense pour ma part qu’il serait moins utopique (et c’est moi qui dit cela, n aura tout vu ! 😉 ) d’envisager une monnaie d’échanges internationaux qui ne soit pas la monnaie d’un pays, mais uniquement limitée à ce rôle …

  2. Avatar de scaringella
    scaringella

    La mondialisation de la monnaie sous sa forme financiére est déjà là. Les règles sont connues anglo-saxones et maitrisées par tous ceux dont c’est le métier. Il ne reste qu’à entériner l’ évolution en fondant une monnaie mondiale permettant de gérer les parités et éviter les désastres monétaires actuels. Dans le genre de l’écu du serpent monétaire européen puis quant on aura mieux compris les mécanismes au niveau du monde, une monnaie mondiale, le …. crédit comme dans les films de science-fiction 😉

  3. Avatar de anonymous56
    anonymous56

    Paul, tu écris ” il faut au contraire aller vers un ordre monétaire mondial fondé sur une monnaie unique.”
    Je suis tout à fait d’accord avec toi Paul.
    Cette crise pourrait entraîner des dévaluations et du protectionnisme et celà pourrait fortement finir comme à la fin des années 30 en Guerre mondiale.
    Si on veut garder la paix, cette monnaie mondiale est nécessaire.

  4. Avatar de Max
    Max

    @ Scaringella,

    J’ai passé le week end à expliquer à mes amis pourquoi la crise a eu lieu. Comme ils n’arrêtaient pas de mettre en cause la bourse, puisque les journaux montrent toujours les graphiques des bourses mondiales en chute libre et il y a des rumeurs que c’est cette chute qui a provoqué la crise. J’ai dû leur expliquer la bulle immobilière américaine, la conséquence de son éclatement sur le marché financier, via les dépréciations des actifs des banques… et ensuite, la boule de neige sur l’économie réelle qui a ensuite des répercussions sur les bourses et les actifs des banques qui ne veulent prêter aux particuliers… et qu’il y a un danger à ce que la super bulle des crédits éclate à son tour (ce quoi je n’arrive absolument pas à l’imaginer… je n’ai pas bien compris comment les CDS peuvent s’effondrer, et dans quel ampleur ? je me renseigne en ce moment, si vous avez une explication, je serais intéressé).
    Toujours, ils ne comprenaient pas… j’essayais de leur expliquer qu’en fait ce sont des crédits qui ne sont plus remboursés et que cela a entraîné des pertes.

    Finalement, je leur ai expliqué qu’en temps normal, lorsque le profit est correctement alloué entre les salaires, les dividendes et les investissements, l’économie peut croître normalement, sans excès, les banques prêtant de l’argent aux entreprises à partir de leurs fonds (le multiplicateur), et qu’en réalité l’argent devant être remboursé ensuite et à ce moment là disparaît de la masse, il y a aussi l’épargne qui relance le multiplicateur, etc..

    Et qu’en fait, l’entreprise donne de l’argent en échange du travail fourni par le salarié et qu’il constitue ainsi une dette contractée par la société en général en échange du travail qui contribue à la production de la société. C’est ce qui permet au salarié d’acheter des produits et à l’entreprise, de facto, de voir ses produits être acheté par les salariés des autres entreprises.
    Il s’agit d’une confiance accordé dans la solvabilité de la société (définition du petit robert à laquelle j’ai rajouté société)…

    Du coup, ils ont mieux compris pourquoi il y a eu spéculation et mauvais attribution du crédit par le fait que le profit était de plus en plus donné au monde de la finance (chrématistique)…

    Je n’en reviens pas, c’est très difficile de faire comprendre à des gens ce que c’est vraiment l’argent ! Pour eux c’est du concret, alors qu’en fait c’est un jeu d’écriture, une dette de la part de la société productive… et du coup qui peut être facilement manipulé, abîmant la solidité de la confiance accordé à certains… à beaucoup d’entre eux !

    Quand je vous ai lu, j’étais bien content, « Crédit », oui c’est une bonne définition et ça fait rêver, une monnaie mondiale. J’espère qu’on va vraiment changer d’ère maintenant… Mes amis me disent : on fait n’importe quoi, on joue à la roulette avec notre argent, on détruit la nature, on consomme n’importe comment (effet de la pub), on ne s’efforce pas réellement d’aider ceux, dans le monde, qui sont dans le besoin alors qu’on est prêt à accorder des milliards aux banques… et en plus on n’y comprend rien… !

    Il faut déjà éclairer le public pour que les décisions des gouvernements aillent dans le bon sens avec l’accord du peuple…

    Moi-même, j’ai fait des études d’économie, mais là, je commence à ne plus voir clair, que se passe t-il ? que va t-il se passer ? Qui au moins le sait vraiment ? J’ai bien l’impression que nul ne sait comment va devenir le monde d’ici quelques années… C’est un énorme 11 septembre du monde de la finance et du capitalisme…
    Et je ne suis pas du tout sûr d’avoir saisi la vrai ampleur de cette crise.

  5. Avatar de yann
    yann

    @A-J Holbecq

    Il me semble que Paul Jorion parle de monnaie unique pour l’échange international qui ne soit pas le monopole d’une seule puissance. Il se trouve qu’il y a toujours eu une monnaie unique ce fut l’or jusqu’en 1971 et il avait comme principale avantage de traiter les nations à égalité. Notre monnaie mondiale actuelle, le dollars, n’est plus apte à remplir ce rôle c’est en ce sens, je pense, qu’il faut une nouvelle monnaie mondiale. Cela n’empêchera pas chaque nation d’avoir sa propre monnaie, mais il faut bien à moment donné une unité de compte qui permette l’échange à égalité. En fait il vaudrait mieux parler de monnaie de réserve ou de monnaie commune. D’autre part si il y a une nouvelle monnaie unique basé sur un panier monétaire avec une règle de stabilité visant à réduire au maximum les dévaluations il faudra alors poser la question interdite du protectionnisme qui seul sera à même d’équilibrer les échanges commerciaux. Bref un retour au monde d’avant 1971 comme le décris d’ailleurs très bien Jacques Sapir dans son dernier texte. Si les états peuvent se protéger lorsqu’ils ont des déficits commerciaux alors il n’y a plus besoin de dévaluation. De toute façon vue l’efficacité du système de change flottant depuis 30 ans, il me semble préférable d’avoir des monnaies stables et des barrière douanières qui réapparaissent au grès des déséquilibres commerciaux pour compenser, plutôt qu’un régime monétaire flexible avec le libre-échange commercial.

  6. Avatar de Jokari
    Jokari

    Bonsoir,

    Nous sommes dans un marché ou règne l’offre et la demande, c’est notre principe. On a vu où les autres systèmes ont abouti. C’est ce système qui nous permet de faire des choix grâce à la diversité de l’offre à laquelle nous sommes plus ou moins sensible. C’est ce qui explique que nous n’avons pas tous la même voiture… et que nos idéaux sont différents sinon nous irions tous au même endroit en vacances… même que… nous serions mariés ou pacsés avec LA même femme… et toutes les femmes avec LE même homme… je me sens bien seul tout à coup!
    Ce n’est pas le meilleur produit qui est le leader, c’est celui qui est le plus demandé. Ce n’est pas le moins cher (FT aurait déjà disparu!), ni le plus avancé techniquement (MicroSoft serait à la ramasse!) mais celui qui exerce le plus de pression consciente (la pub) et/ou « subliminale » (lobbying): Master Card et Visa ont versé quelques B$ dernièrement pour absoudre leur hégémonie ostentatoire: on vit mieux à 2, on connaît son principal challenger.
    Mauvais et Leader ne sont pas des mots qui vont ensemble.

    Etre le leader n’est pas une situation enviable, il faut garder sa place. Cela amène à devoir faire quelques entorses aux règles, aux lois… Armstrong, pas celui qui a marché sur la lune, quoique ! ou être borderline.

    Cela amène à quelques excès. mais le challenger serait-il là où il est s’il n’avait pas le leader en point de mire.

    Quel rapport avec la monnaie unique puisque c’est elle qui semblerait soulager nos maux dans un monde où tout serait lisse. Le café: 1 crédit. Mais pas un Maragogype des hauts plateaux du Chiapas, ce café unique, non uniquement un café. Pas de diversité, un prix unique, un café.

    50 ans en arrière: chacun sa monnaie en Europe, 30 ans de dévaluation (par rapport au $ qui est à la fin de la guerre la seule monnaie rattachée à l’or… les autres pays n’en ont plus!), de flottement, d’inflation, 10 ans de pseudo parité fixe. A quand remonte le dernier budget voté en équilibre en France ? 1978-1980, notre dette était de 90 Milliards d’€ ( contraction de la masse monétaire (moins de liquidités à cause des importations ou de l’état qui pompe trop)–> hausse des taux d’intérêt –> ralentissement économique –> stabilisation des prix, amélioration de la compétitivité –> augmentation des exportations –> rééquilibrage des masses monétaires et du budget (rentrées fiscales). Parallèlement la hausse des taux d’intérêts attire les devises qui achètent la monnaie et donc la réévalue.
    Je suis vertueux, ma monnaie a de la valeur. Les US font partie des rares pays qui arrivent à tenir des budgets excédentaires.
    Imaginez un instant que votre voisin dépense sans compter et que c’est vous qui allez en patir… régler ses dettes, non merci!
    Je comprends que dans la situation actuelle on puisse se oser des questions sur la hausse du dollar et du yen, la baisse de l’euro. Les US vendent leur position en € sur les marchés européens [couverture de leurs risques au US], ce qui fait baisser la bourse. Ils les changent en $ en rentrant chez eux donc vendent des €, ce qui fait baisser l’€, remboursent leurs emprunts en Yen (le taux est à presque 0%) donc rachètent des yen. Au final la seule monnaie vendue est l’euro.
    Quand l’euro remontera, la danse sera finie !
    Un maragogype svp… 5 ringitt… merci !

    Il fût un temps ou nos déficits nous auraient conduit à une dévaluation ou à un réajustement de parités

  7. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Quand Paul écrit: «  »(….) il faut au contraire aller vers un ordre monétaire mondial fondé sur une monnaie unique. » »
    Ne serait-ce pas pour que les intervants déploient leur idées là-dessus? C’est de très bonne guerre.

    Mais je sais qu’il se murmure l’idée d’une monnaie mondiale dans les plus « hauts » milieux. Je l’ai entendu évoquer dans une émission par Jean-Claude Casanova, assidu mondialiste, ancien directeur de cabinet de Raymond Barre alors premier ministre qui fut un trilatéraliste entre tous. J C. Casanova fut aussi (est encore?) l’un des piliers du club archi fermé, filtré et sélect, « Le Siècle », où, en France, tout le pouvoir, pouvoir financier en tête, toutes tendances confondues et couleurs politiques au vestiaire, se rencontre régulièrement depuis des decennies.

    Oui, il y a vraiment du pain sur la planche à plus d’un titre, et pas aux titres qu’on pourrait croire à première vue.
    Car, c’est l’obscurité la plus complète quant à la « portée » d’une telle monnaie. Quand on sait que, jusqu’à plus ample informé: « qui contrôle la monnaie d’un pays (alias le monde), se retrouve de facto – au dessus – des lois du pays, ou de l’espace considéré… ici le monde! Pas moins.

    Sans doute avez-vous entendu parlé du possible lancement de l’AMÉRO, monnaie d’une Union Nord Américaine comprenant les États-Unis, le Canada et le Mexique, dont le principe a été signé le 20 août 2007 à Montebello au Canada par les présidents W. Bush, Stephane Harper et Felipe Calderón. Ce serait là un échelon de plus vers une « monnaie mondiale ». Mais l’on voit très bien que ce projet d’améro relève du même projet que l’euro, ce sont là des « bras exécutifs » du mondialisme. J’ai voulu mettre un lien ici à ce sujet, pourtant en français, mais, ayant été échaudé, je me méfie des réactions que pourrait entraîner tel ou tel lien, tous m’ont paru présentables. Seulement voilà, on ne sait jamais… Avec les indications: améro, de lieu, de pays, de présidents, de date indiqués ci-dessus, google trouvera quelque chose sur l’améro pour ceux que ça intéresserait.

    Mais il y a beaucoup de « formes de monnaies » envisageables et yann a raison, à ce stade, quand il écrit, 29 octobre 23.h09: «  »En fait il vaudrait mieux parler de monnaie de réserve ou de monnaie commune » ».

    Il seraitt envisageable qu’il y ait une monnaie « véhicule » à échelle mondiale, qui serve de véhicule, ou gare de triage, à d’autres monnaies, ou tels moyens de paiement régionaus ou nationaux, etc (« monnaie mondiale » comparable sur le papier au rôle de monnaie mondiale en son temps qu’a représenté l’or?). Mais ces monnaies régionales et nationales devraient avoir un fort coefficient de retenue de richesses dans les régions et les nations,et elles resteraient représentatives de la spécificité d’un espace, d’une histoire et d’une société. ‘ici là, on aura peut-être pu trouver un « auto-bloquage mécanique » contre les spéculations (monnaies fondantes façon Silvio Gesell, monnaies à s’affranchir ou a s’effacer, ou se détruire, y compris électroniquement, pour ne servir qu’une fois comme les timbres poste, etc,) toutes ces monnaies devant être « pieds et poings liés » amarrées à la production des bien et des services de la region ou du pays avec sans doute une contrainte de plus en plus obligée, élaborée dans le sens de la présevation efficace et réelle de l’environnement et de l’écosystème, contraintes aussi appliquées à ce qui servirait de monnaie mondiale. Mais aussi, tant de réserves restent à formuler.

    Mais attention de ne pas apporter, en toute sincérité, de l’eau au moulin à un projet qui correspondrait au « nouvel ordre mondial » que nous subodorons que trop, et qui serait alors la continuation « inéluctable », à la vitesse supérieure, de ce que nous avons connu jusqu’à présent, c’est à dire une diminution « intressée », « orientée » et arbitraire de tout ce qui avait été possible par rapport à la « civilisation » précedente.

    La crise actuelle contient tous les risques de devenir le creuset de ce type de « nouvel ordre mondial ». En effet, si les peuples tombent, ou risquent de tomber dans la « purée la plus noire », ils demanderont à corps et a cris un tel « ordre »… Et le tour serait joué.

    Je vais me servir d’un fait historique pour faire une allégorie de ce que nous risquerions si nous rations la sortie de cette présente crise. En très résumé, ne nous trouvons pas (histoire véridique) comme ces passagers naufragés d’un paquebot allié, torpillé et coulé pendant la deuxième guerre mondiale (mondiale déjà!) par un sous-marin allemand. Des rescapés, assez nombreux, tombés à l’eau furent reccueillis par le sous-marin allemand ayant fait surface et eurent la vie sauve parce qu’ils avaient été aidés à se hisser sur la coque du sous-marin ennemi…

  8. Avatar de johnny
    johnny

    ben moi tout betement je regarde le ted spread sur bloomberg : il monte. Il est à présent à 2.84 alors qu’il etait à 2.53 le 22/10 (le graphique est apparemment en retard d’un jour…). Pourquoi nous dit-on sans arret que les banques se pretent plus facilement (grâce à dest aux en baisse) alors que cet indice dit le contraire ?

  9. Avatar de A-J Holbecq

    Je pense pour ma part qu’il faudrait une monnaie sociétale, complémentaire à l’Euro (et aux dollars), qui soit utilisée dans le cadre d’espaces économiques sociétaux : http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS

    @Jokari
    – Si nous n’avions pas eu à payer d’intérêts aux détenteurs de la dette publique (c-à-d si nous pouvions émettre la monnaie de nos besoins d’investissements collectifs) les budgets depuis 1980 seraient globalement en équilibre ( voir les deux graphiques de la page http://www.public-debt.org/savoirplus.php ou notre livre  » la dette publique, une affaire rentable »), et nous n’aurions plus de dette.
    Depuis 1973, c’est plus de 1300 milliards d’euros d’intérêts que nous avons payés avec nos impôts aux déjà plus riches et ‘in fine’ aux banques commerciales, et la dette est sensiblement identique car nous n’avons pas pu rembourser le capital!

    – Le but d’une société n’est pas nécessairement d’avoir une monnaie forte: une dévaluation compétitive ou un réajustement de parités peut avoir des effets très bénéfiques, par exemples faciliter les exportations , recentrer la production localement, éviter les importations inutiles, favoriser l’emploi, etc,…

  10. Avatar de Alex
    Alex

    Bonjour, j’aurais voulu savoir ce que valait selon vous l’explication donnée par Mostafa Belkhayate (que je copie-colle ci-dessous). En dehors de la question des obligations, les fonds souverains peuvent-ils avoir joué un rôle d’amortisseur par rapport aux CDS en captant l’essentiel des pertes rendant l’explosion de la bulle moins douloureuse pour les marchés ?

    Capital.fr : Qu’est ce qui vous fait penser que la chute n’est pas terminée ?

    Mostafa Belkhayate : Lorsqu’il y a un crime, cherchons le coupable du coté de celui qui en profite. Washington a résolu en moins d’une semaine le grave problème des créances américaines : en faisant croire que Freddie Mac et Fannie Mae, deux organismes américains de financement, risquaient la faillite, les financiers yankee ont coupé l’herbe sous les pieds des chinois, qui possèdent près de 400 milliards de dollars d’obligations émises par ces institutions. Ces dernières, aujourd’hui loin de leur valeur initiale, ne peuvent plus être revendues. Tous ceux qui pourraient en acheter en ont déjà ; les japonais, les européens, les russes, les arabes,… Voilà comment on peut dissoudre des milliers de milliards de dollars de dette. Pour moi, c’est la seule explication du sacrifice de Lehman Brothers. C’est ingénieux, d’autant plus que Washington a manipulé le prix du pétrole à la hausse à partir d’avril 2008 pour « offrir » sur un plateau venimeux un maximum d’obligations aux arabes, qui leur ont toujours fait une confiance aveugle. Une fois le plein fait, on lâche le pétrole et les obligations. Le mécanisme a parfaitement marché puisque aujourd’hui les créanciers amis de l’Amérique n’ont que du papier sans valeur entre les mains. Voilà la vraie guerre ! Sauf qu’il me semble qu’on ait sous-estimé la réaction de « ces amis ». Leur réaction sera violente, foudroyante…car ils ne vont pas se laisser faire. La crise boursière ne fait que commencer. On va assister à une attaque en règle sur le billet vert…

  11. Avatar de TL
    TL

    Oui, il faut « aller vers » une monnaie unique mondiale.

    Rien ne dit qu’il faille l’imposer du jour au lendemain sans essayer préalablement de faire converger les économies régionales. Ceci est donc compatible avec l’idée d’AJH d’une monnaie commune (qui s’apparente quelque peu au bancor de Keynes, nous voilà de retour à Bretton Woods).

    Et oui, abandonnons ce vieillard sénile qu’est la politique monétaire centrée sur la modification des taux d’intérêt à court terme. CLAP CLAP CLAP !

  12. Avatar de olivier

    Le baht thailandais monte, on dirait qu’il est scotché au dollar us …

  13. Avatar de Benoit
    Benoit

    Oui, on dirait… et ca n’arrange pas mes affaires, moi qui achete mes bahts en euros !

  14. Avatar de Nico
    Nico

    Un commentaire sur la notion de travail humain qui crée la richesse et qui me semble être une vision réduite des choses.

    Le travail crée une richesse car il met à disposition un objet qui n’existait pas auparavant ou qui était rare et dont certains ont un besoin.

    Mais bien des richesses sans valeur monétaire car non rares existent et dont nous ne sommes pas à l’origine. L’air par exemple. Richesse non rare d’une valeur inestimable car dont on a un besoin vital. Et l’homme n’est aucunement à l’origine de cette richesse.

    Quoiqu’aujourd’hui, l’air pur commence à devenir rare par endroit (dans les grandes villes) et commence à avoir une valeur monétaire car des procédés peuvent être vendu pour purifier l’air. Et ça finit d’ailleurs dans le calcul du PIB qui va augmenter à cause de la création d’un besoin par l’homme qui n’existait pas auparavant.

    Finalement, on pourrait dire que le travail humain est à l’origine de la richesse dont on peut donner une valeur monétaire car rare. Et c’est peut-être finalement bien peu de richesse par rapport à la richesse totale qui existe.

  15. Avatar de Paul Jorion

    @ Nico

    Les économies doivent être protégées, à l’échelle de la planète et en étant sûr d’intégrer la planète elle-même à l’équation

    et

    … à partir de ressources dont la propriété résulte uniquement d’anciens coups de force.

    Je vous ai répondu par avance.

  16. Avatar de franck marsal
    franck marsal

    Ce qui est urgent, c’est de proposer une solution aux pays entiers dont la monnaie s’est effondrée et qui doivent passer sous les fourches caudines de DSK, accepter de nouveaux plans d’austérité, de nouveaux abandons de souveraineté …

    Les marchés sont décidément bien injustes ! Les pays les plus responsables de la crise aspirent les capitaux, tirent le tapis sous les pieds des autres qui payent les pots cassés !

    Pour moi, cela repose toujours la même questions, celle du « droit » au crédit, qu’on soit un individu ou un pays, comme droit d’accès aux ressources qui permettent de se développer.

    Et un droit, pour être réel, ne doit pas être assorti de conditions léonines qui le vident de son contenu, placent en situation de dépendance.

  17. Avatar de lacrise
    lacrise

    Le capitalisme, le libéralisme, propulsés et améliorés par l’informatique ne peuvent survivre aux restrictions extrêmes organisées dans le but d’interdire aux populations de se déplacer. Le monde est devenue une prison absurde où ne circulent librement que les flux financiers et les biens nomades que consomment les sédentaires.

  18. Avatar de nitram
    nitram

    Pour ceux qui ne se rappellent pas du temps avant l’euro:
    http://strangemaps.wordpress.com/2008/10/24/323-taking-note-of-old-europe/

  19. Avatar de jacques
    jacques

    Quel évènement peut abolir la féodalité du dollar sur la monnaie ? Qui peut déclencher une nuit du 4 aout de la monnaie ? Il y a effectivement du pain sur la planche mais pas pour tout le monde.Il faut faire une place à la Chine , à l’Inde, la Russie et à l’Arabie Séoudite qui vont arriver en position de force à la table de négociation avec des revendications qui ne vont pas nous plaire.Il se prépare de nouveaux coups de force dans la redistribution de la valeur ajoutée des entreprises.Dans trois trimestres revient le temps des cerises et des merles moqueurs…………

  20. Avatar de jacques
    jacques

    @ Alex
    En résumé,on veut te vendre de l’or

  21. Avatar de coin
    coin

    En tous cas l’histoire d’Alex si elle s’avère exacte pose tout de même la question de la légitimité du rôle des Etats Unis : l’escroquerie, à ce point d’effronterie, ne me paraît pas tenable.

  22. Avatar de JMouss
    JMouss

    @ Paul

    Et ceci ne pourra se faire sans une nouvelle donne dans la redistribution du surplus : qui rétablit les salaires comme leur foyer central puisque c’est le travail humain qui jusqu’à nouvel ordre crée la richesses à partir de ressources dont la propriété résulte uniquement d’anciens coups de force.

    D’accord, mais deux détails me chagrinent. Pourquoi ce mot de surplus ? C’est comme s’il s’agissait de superflu sans importance qu’on peut se répartir . Quand je bêche mon jardin, y sème des pommes de terre et en fait la récolte, celle-ci n’est pas un surplus ; c’est le fruit de mon travail.

    Les ressources ne résultent pas uniquement d’anciens coups de force. Les machines-outils ne sont-elles pas des ressources souvent nécessaires pour travailler ? Leur propriété peut provenir d’une acquisition marchande légitime. Même les travailleurs pourraient s’en procurer individuellement ou collectivement si la richesse produite par leur travail leur revenait dans d’autres conditions. Un monde de coopératives est-il définitivement impensable ?

    …, il faut au contraire aller vers un ordre monétaire mondial fondé sur une monnaie unique. Pour que celle-ci puisse posséder une assise solide, il faudra d’abord que le phénomène monétaire soit réellement compris …

    A mon avis, les monnaies n’ont jamais résulté que de conventions sociales au sein des diverses sociétés. Ces conventions mettent en jeu des échelles de valeurs et les monnaies ( moyens officiels de paiement) pour payer. Valeurs et monnaies se comptent malheureusement avec les mêmes mots ce qui induit bien des incompréhensions. Le tout évolue continuellement. Dans le monde actuel, il existe des sociétés tellement éloignées dans le quotidien que je ne vois pas comment une monnaie mondiale unique serait satisfaisante. Chaque monnaie ne repose que sur la solidité et la solidarité de la société qui l’utilise ; on le voit quand les états sont obligés d’intervenir pour rétablir un minimum de confiance. Aussi est-il si fou de prétendre que la monnaie supplémentaire ne devrait être émise qu’au nom de la société qui la garantit et en faveur de cette société. Autrefois les dépenses « sonnantes et trébuchantes » du souverain faisaient la richesse de son peuple… Ne revenons pas ici sur nos discussions sur le taux de couverture à 100 % ; c’est pourtant de cela dont il s’agit.

    Quant aux taux de change, je n’y ai pas beaucoup réfléchi, mais je m’étonne de ne voir jamais évoqué l’utilisation d’une valeur-pivot quelconque ( un panier de monnaies au jour Jo par exemple, soit Po). Chaque économie s’engagerait sur une valeur de sa devise par rapport à Po pour une durée qu’elle définirait, selon un mécanisme approuvé au niveau international, soit Po/Vk. Une somme Sk donne en international Pk = Sk*Po/Vk . Et dans n’importe qu’elle autre monnaie Sj = Sk*(Po/Vk)/(Po/Vj). Chaque pays aurait ainsi à gérer son taux de change vis à vis du reste du monde.Bien entendu la valeur Po serait, elle, gérée au niveau international, mais sa modification n’iduirait aucun changement dans les taux de change entre monnaies locales (nationales ou régionales).

    Le phénomène monétaire n’a-t-il jamais été réellement compris jusqu’ici ? En tout cas, il a été beaucoup étudié, mais ces études ont été gardées dans l’ombre dès qu’elle s’écartaient un tout petit peu de l’orthodoxie officielle. On se demande encore comment Maurice Allais a pu être récompensé d’un « Nobel d’économie ». Sans doute ne l’avait-on pas entièrement lu ou alors pas compris. Il est grand temps de s’y (re)mettre, avec Maurice Allais et d’autres, pour faire avancer « tout notre débat sur la monnaie ».

  23. Avatar de phyrezo

    Et si au lieu d’aller vers une monnaie unique, on allait plutot veres une multitude de monnaies (Open Money) ?

    http://collectivebliss.org/temp/index.html

    Comment en effet avoir la prétention de mesurer avec la meme unité un baril de pétrole, un picasso et un kilo de carottes ? Ceci mène forcement à des incohérences…

  24. Avatar de Ricquet
    Ricquet

    D’autres que moi ont des problèmes d’accès aux pages récentes ?

  25. Avatar de A-J Holbecq

    @Ricquet

    Depuis quelque temps je suis obligé de réactualiser (CTRL + F5) à chaque page pour voir apparaitre les nouveaux messages…

  26. Avatar de Ricquet
    Ricquet

    Grrr !!!

  27. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Depuis une semaine environ je dois faire de même: Ctrl et F5 simultanés pour actualiser les pages où je me trouve

  28. Avatar de Olivier
    Olivier

    Au Canada, le $ CAN a perdu plus de 20 % de sa valeur par rapport au $ US mais on ne parle pas d’effondrement.
    Le $ CAN suit les prix des cours du pétrole et des ressources naturelles mais qu’en est-il de sa force par rapport au $ US ?
    Tous les économistes canadiens prédisaient la parité pour des années. Il n’en est rien.

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