Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes. J’entends dire que le matériel sera utilisé dans un programme au lendemain des élections présidentielles américaines. Qui vivra verra !
Certains d’entre vous s’interrogent – comme moi – pourquoi ne pas avoir utilisé cet entretien ? Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement.
Depuis le début de l’année on a commencé à dire un peu partout : « Comme en 1929 ! » et on se met à dire maintenant : « Pire qu’en 29 ! » mais je suppose que cela reste pour la plupart des gens, un slogan très abstrait. Il y a une catégorie d’économistes ou apparentés – et je vais me situer ici en compagnie de gens dont certains sont des « personnalités », des gens beaucoup plus connus que moi, comme Krugman ou Roubini, et en France, Attali, Aglietta ou Lordon, que vous et moi appelons : « ceux qui ont vu juste » mais que 95 % des gens appellent encore tout simplement : « les alarmistes ». Bien sûr, dans trois mois, ce ne seront plus que 90 % des gens qui nous appelleront « alarmistes », et dans six mois, 85 %, etc. Mais nous le savons bien : pour qu’une majorité croie véritablement à la gravité de la crise, il faudra qu’elle soit entrée dans leur vie quotidienne avec des traites non payées, du chômage et tutti quanti.
Faisons un pas de plus. Quand on dit de nous « ceux qui ont vu juste », ce n’est encore qu’un crédit qu’on nous accorde quant à l’analyse que nous faisons des événements : les prévisions qui se sont vérifiées, à long terme d’abord : que la crise aurait lieu, prévisions à court terme ensuite, quant à la suite des événements depuis qu’elle a éclaté. Est-ce que ce crédit s’étend aux propositions que nous faisons quant à ce qu’il conviendrait de faire, à nos suggestions de solutions ? Je n’en vois aucune trace.
Il est vrai que tous ceux « qui ont vu juste » ne sont pas aussi présents sur le front des remèdes. Je n’ai encore rien lu par exemple – je ne fais peut–être pas assez attention – qui ressemble à des solutions dans ce que dit Roubini. Mais j’en vois énormément (elles ne se recoupent pas entièrement, mais là n’est pas la question) chez Attali, Lordon et moi-même : interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc. Est-ce que quelqu’un quelque part prête la moindre attention à ces suggestions ? Peut-être mais il se garde bien dans ce cas-là de me le signaler.
Passer de la catégorie « alarmiste » à celle de « ceux qui ont vu juste », constitue la première étape. Soyons optimiste : elle n’est pas hors d’atteinte. Qu’on s’intéresse aux solutions que nous proposons serait la seconde. Et là, on est encore très loin du compte.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
125 réponses à “Ces alarmistes qui ont vu juste”
Quand les subprimes avaient commencé à éclater l’année dernière, je disais à mon père que c’était très grave. Il était évident que si des grandes banques affichaient des dépréciations de plusieurs millions, puis qui commençaient à chiffrer en milliard, ça n’allait pas s’arrêter simplement là. Mon père ne m’a même pas écouté, en fait les alarmistes sont peut-être considérés comme des sentimentaux qui aiment bien le sensationnalisme provoqué par la catastrophe en général.
Mais quoiqu’il soit, il y a une chose qui me fait très plaisir c’est de lire Greenspan déclarer que l’économie n’est pas une science exacte (http://argent.canoe.com/lca/infos/etatsunis/archives/2008/10/20081023-151230.html).
Je pense que pour vouloir proposer des solutions pour la crise, il va falloir que les responsables politiques changent carrément de grille de lecture… pas évident lorsqu’à l’université, le courant néoclassique est fort dominant. Ce que nous vivons est une belle déchirure épistémologique et je prie le ciel pour qu’un penseur arrive à proposer une nouvelle approche en économie (qui ne doit plus être considérée comme une science pure et dure, mais une science en somme toute humaine).
Guerrien disait que le marché n’existait pas puisque c’était des hommes qui faisaient des échanges… quand je lis sur boursorama, je suis sidéré de voir combien de fois on dit que « le marché » panique, « le marché » prévoit, « le marché » panique… c’est étrangement impersonnel et on oublie que cette fausse entité concernent simplement des millions de prix fixés par des hommes qui ont normalement besoin de quelque chose.
Quand on dit « je suis quelqu’un de…. » au lieu de dire tout simplement « Je suis … » on fuit une certaine responsabilité… j’ai vraiment le sentiment que les hommes, les traders, les banquiers, sont des enfants. C’est peut-être dire qu’il va falloir aller très loin dans la réflexion qui sera épistémologique, philosophique et qui repensera les finalités que les hommes voudront se fixer pour le futur. Pas évident.
Keynes en parle plus ou moins de ces nouvelles finalités dans un texte magnifique que j’ai lu il y a quelques années, je vais le relire ce week-end : « Perspectives économiques pour nos petits-enfants », dans « La pauvreté dans l’abondance » éditions Tel Gallimard, pp. 103-119.
Merci Paul pour ce post, il me fait très plaisir, vraiment. J’étais assez mal à l’université, incompris par les profs, senti traité comme un fou ou même marxiste alors que je ne l’étais aucunement ou bien je passais des mois à digérer des théories qui me semblaient absurdes.
Quand ca arrive, on se demande comment c’est arrivé. De la, à se demander ce qui va arriver et penser à ce que l’on peut faire (99% des gens raisonnent comme cela ). N’est pas visionnaire qui veut. Meme Irving Fischer s’est ramassé une sévère correction en Bourse en 1929 et y a laissé une partie de sa fortune. Par la suite, il a bien analysé la déflation par la dette. Mais on lui a accordé moins de crédit.
Bonjour à tous.
Durant mes recherches sur la toile, J’ai découvert une théorie que vous connaissez peut-être : Le crédit social. De part sa simplicité, son bon-sens apparent, ce système semble être une solution bien plus optimale que le capitalisme actuelle pour faire avancer l’humanité. Le seul problème, c’est que ça parait trop simple pour être vrai. Mais parallèlement, je n’ai pas vraiment trouvé de critique de cette théorie, et n’ayant que de vagues notions en matière d’économie, je suis bien incapable d’en formuler une moi-même. (j’ai cherché… mais elle à l’aire vraiment bien cette théorie 🙂 )
Je n’ai pu trouver que cette citation :
« La force de l’argumentation du Major Douglas vient d’ailleurs en grande partie du fait que l’école orthodoxe n’avait pas d’argument valable à opposer à la plupart de ses critiques destructives » (… ). Il a eu « le mérite de n’avoir pas totalement oublié le problème essentiel de notre système économique. Mais il a soutenu une doctrine erronée, non certes dans son expression, qui est claire, cohérente, et d’une logique facile, mais dans ses hypothèses de base, qui ne s’accordent pas avec les faits » J. M. Keynes (Théorie générale, 1935).
Parmi vous, quelqu’un saurait-il en quoi cette théorie est trop simpliste, fausse ou incomplète ? Ou au contraire quelqu’un la trouve-t-elle adapté, bonne, applicable, etc…
Dans l’espoir que mes enfants ne mourrons pas de faim 🙂 Je cherche à comprendre un peu tout ce qui se passe
Si l’un de vous a des infos, Merci d’avance
Les médias ne parlent de cette crise que depuis relativement peu de temps, et sérieusement depuis septembre. S’ils disent dès maintenant que c’est une crise d’une extrême gravité, cela revient a dire qu’ils sont passé a côté de quelque chose depuis plusieurs années. Autrement dit qu’ils n’ont pas très bien fait le boulot. Mieux vaut pour eux dire qu’il s’agit d’une crise sérieuse, sans plus.
OUi c’est une course contre la montre, une course de fond.
Ce que dit jour après jour Paul Jorion dans ses messages pourrait, chez quelqun qui débarque ici un peu distraitement, passer pour de la forfanterie, mais c’est tout le contraire. C’est parce qu’il y a ici une grande exigence intellectuelle, le sentiment fondé d’une urgence absolue, que Paul Jorion éprouve sans cesse la nécessité de faire le bilan de son lieu de parole.
Lorsque Paul Jorion se nomme parmi ceux qui avec lui « ont vu juste », il me fait immensément plaisir. Encore une grande intelligence de situation, une stratégie même. Se constituer ainsi comme membre d’une « internationale de ceux qui avaient vu juste » est très important. Si chacun des nommés par Paul pouvait maintenant nommer à leur tour tous les autres, quel synergie !!
A nous aussi simples lecteurs ou scripteurs sur ce blog de relayer, amplifier le message. Et qui sait, une circonstance, un hasard, ici, là, feront qu’une personne d’influence, deux, puis trois, puis dix, prêteront pour une fois une oreille un peu plus attentive, afin que d’autres encore amplifient l’écho, le nourissent et qu’à la fin les idées passent. De toutes façons, nous n’avons plus le choix, action !
Puisse vraiment l’internationale de « ceux qui avaient vu juste » s’augmenter de ceux qui trouvent juste ce que disent « ceux qui avaient vu juste » !! Et en particulier Paul Jorion qui nous offre avec son blog un magnifique accélérateur d’idées et solutions pour temps de crise.
@Max
« j’ai vraiment le sentiment que les hommes, les traders, les banquiers, sont des enfants. »
En France les traders sortent exclusivement des plus grandes écoles (centrale, polytechinque, dauphine…).
Ils ont des compétences mathématiques, entre autres, extrèment poussées; ils réflechissent souvent vite et bien, sont adaptables à toute situation, brefs ils se pensent (et sont surement) l’élite de notre société.
Depuis au moins 20 ans ces « élites » se plongent dans un contexte déconnecté de la réalité, manipulent des modèles complexes, élaborent des stratégies féroces pour gagner/faire gagner plus d’argent.
Le reportage d’Arte à au moins eu le mérite de faire penser à tout ces étudiants : « La promo 2008 » comme ils les présentaient 🙂
Peut-être que toute cette énergie, toute cette intelligence va ouvrir les yeux et commencer à regarder autour plutôt que toujours devant (l’oeil rivé sur le bonus de la star de l’open-space).
J’en retire un (maigre) espoir si le monde tient encore quelques annèe nous aurons peut-être la chance de voir une génération commencer à penser différement au sens de la connaissance, du travail, de la vie en générale…
(Optimiste inside)
Au milieu des ignorants, l’homme lucide est un fou.
Quand le sage montre la lune, l’imbecile regarde le doigt.
Il y a plus impardonnable encore que de comprendre le present, c’est de sentir le futur.
Combien de temps a-t-on supporte que le Christ parlat ? … Six mois tout au plus ?
…Il va falloir boire la cigue jusqu’a l’hallali, Paul.
@ Greg,
J’aimerais partager votre optimiste, mais d’après ce que j’ai pu fréquenter à l’université… j’ai un peu de mal. Je ne crois pas tellement que ce soient ces étudiants qui vont pouvoir changer leur regard d’eux même sur le monde de la finance. Parce que tout simplement, ils ont des outils intellectuels qui servent à quelque chose de bien précis. Ce sont quand même des spécialistes qui cherchent à satisfaire leurs intérêts immédiats.
Néanmoins, on peut espérer croire qu’ils seront davantage attentifs à ce qu’ils feront et seront sensibles à des messages appelant à reconsidérer le système financier mondial et plus généralement la science économique.
Pour cela, il faut un penseur, ou plusieurs penseurs, qui puissent concevoir une nouvelle approche en économie qui doit être également politique (il faut retourner aux sources, Ricardo, Marx, Smith et à mon avis Keynes)… mais cela sous-entend également que la politique doit être également prête à accepter cela et à diffuser amplement cet éventuel message. Je n’y crois pas tellement pour le moment, les lobbies des entreprises mondiales, des banquiers sont tellement puissants.
Je persiste à penser que le fait que l’analyse économique se soit détachée de la politique l’ait désincarnée et l’ait conduit à créer des monstres qui sont les modèles mathématiques…. à partir desquels les banquiers et traders ont conçu leurs propres outils mathématiques d’analyse (souvent de véritables boîtes noires calculant des probabilités à court terme). Réintroduire la politique dans la « science » économique remettra l’analyse de long terme et l’éthique leur juste place, si je peux oser le croire.
J’en veux pour preuve Paul Jorion lui-même qui n’a pas de formation d’économiste… Il faut du bon sens pour comprendre ce qui ne va pas et ce qu’il faudrait faire.
Keynes disait que le bon économiste avait du bon sens.
En fait, Paul est meilleur économiste que les meilleurs étudiants en économie. Quelle belle ironie du sort !
@Max,
« Je ne crois pas tellement que ce soient ces étudiants qui vont pouvoir changer leur regard d’eux même sur le monde de la finance. Parce que tout simplement, ils ont des outils intellectuels qui servent à quelque chose de bien précis. Ce sont quand même des spécialistes qui cherchent à satisfaire leurs intérêts immédiats. »
Si l’effondrement se poursuit ne serait-ce qu’à la moitié de ce que « les alarmistes qui ont vu juste » se confirme, c’est le monde qui changera, leur regard d’eux ne pourra que suivre.
Quant à leurs intérêts immédiats, ils risquent bien de se resumer à trouver un job !
Je ne suis pas sur que les chargés de recrutement des grandes institutions financières soient débordés en ce moment…
Je me fait l’avocat du diable, mais je veux encore spéculer sur l’avenir, et donner du crédit à ces jeunes qui n’ont pas encore tous été pervertis par la pratique -si ce n’est par la théorie- de ce système dénué de sens.
Mais peut-être suis-je en train de reproduire ce shema destructeur dont nous voyons les effets aujourd’hui : Donner une valeur hypothétique à un avenir pourtant plus que jamais incertain 🙂
Et quand on pense qu’ Adam Smith s’est intéressé à l’économie d’abord pour des raisons philosophiques et morales !
Qui a lu sa Théorie des sentiments moraux, le véritable soubassement de toute son oeuvre ?
Les néo-libéraux pourraient en prendre de la graine, eux qui n’ont gardé de l’oeuvre du penseur
qu’une pauvre main invisible.
C’est vrai, ces étudiants en « maths fi » que l’on a vu sur Arte vont se prendre une sacrée claque lorsqu’ils verront — de plus en plus — que le monde de l’économie ne tourne pas tout à fait comme le prévoient leurs beaux modèles ! Le désintérêt qu’ils avouaient pour les conséquences sociales de la pratique financière avait quelque chose de tellement décalé, pathétique. Finalement l’émission d’Arte aura au moins eu ce mérite là, de montrer le déphasage total des « élites ». D’un point de vue sociologique risquons l’hypothèse que tous ces métiers de la haute finance vont se voir quelque peu dévalorisés. Ce sera intéressant de voir combien il y a d’élèves dans la « promo 2009. » En 2009 on risque surtout d’avoir besoin du boulanger d’Adam Smith, ou de l’agriculteur de Quesnay.
Qui sait, en 2010, on enseignera peut-être la Constitution de l’économie de Paul Jorion dans toutes les bonnes écoles.
@ Paul,
Suite au post de Pierre-Yves je me demande si vous avez écrit un livre qui remémore des solutions pratiques (interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc..).
Je n’ai pas encore lu vos livres, mais cela ne saura pas tarder, notamment quand le prochain sortira !!
@ Pierre-Yves,
Et Aristote ! Il était déjà très critique face à la chrématistique !
In Wikipédia :
« Selon Aristote, l’accumulation de la monnaie pour la monnaie (la « chrématistique » dite « commerciale ») est une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent : suivant l’exemple de Platon, il condamne ainsi le goût du profit et l’accumulation de richesses. Le commerce substitue l’argent aux biens ; l’usure crée de l’argent à partir de l’argent ; le marchand ne produit rien : tous sont condamnables d’un point de vue philosophique.
Bien qu’Aristote traite la chrématistique comme un ensemble de ruses et de stratégies d’acquisition des richesses pour permettre un accroissement du pouvoir politique, il la condamnera toujours en tant que telle et donnera une place beaucoup plus importante à l’économie : il s’agit de ce point de vue d’un auteur fondamental dans l’Antiquité, et qui aura une très grande influence durant toute la période médiévale. »
Cher Paul,
Il faut croire qu’ ils craignent que vous déclenchiez un sentiment de panique, sentiment qui serait fatal a la santé des banques.
Quand je parle de cette crise, a mes relations, on me taxe toujours de pessimiste, tout en reconnaissant que j’avais vu juste quand je parlais de ce qui allait arriver (je vous lis depuis près de 2 ans).
Je pense que beaucoup de gens ne veulent tout simplement pas savoir, c’est un aveu d’impuissance de leur part, pourtant tout dépend d’eux en tant que citoyens.
Les choses doivent-elles aller plus mal pour qu’ils commencent a réfléchir ?
Archimondain @
Eh bien! Ça fait plaisir de voir que des choses bougent quand, dans ces circonstances, on en vient à vouloir s’informer sur le Crédit-Social (ou Argent-Social, c’est pareil) et son inventeur direct le major Clifford Hugh Douglas. Ce n’est pas faute de l’avoir rabâché ici comme ailleurs.
Il n’est pas du tout « étonnant » qu’on parle énormément de Keynes et presque pas de Douglas.
Ils étaient exactement contemporains. Jhon Maynard Keynes 1883-1946 et Clifford Hugh Douglas 1879-1952.
Keynes, l’homme d’un système, et Douglas, l’homme qui a désocculté le système financier et proposé un mode financier dont on n’a pas pu démontrer la fausseté du théorème qui le sous-tend.
En effet, c’est un « théorème » découvert – expérimentalement – et non pas sorti de théories. Douglas était confronté aux réalisations concrètes en tant qu’ingénieur en chel et directeur de travaux publics et directeur d’industrie en plusieurs endroits du monde (voir sa carrière autrement plus concrète que celle de Keynes). On dit souvent: la « théorie du Crédit Social », certes, on peut en faire une théorie, mais cette « théorie » n’a pas été pondue de toute pièce par un cerveau, elle découle d’une découverte expérimentale issue directement du milieu productif, pas moins que les Travaux-Publics et l’Industrie où Clifford Hugh Douglas exercait les plus hautes responsabillités, celui qui a décortiqué le premier, « sur le tas », la composition des prix. Ainsi, si les prix que nous payons ne sont pas le – reflet de la vérité – qui est réellement produite et dont témoigne la production des biens et des services, la crise, les crises sont inéluctables. (1)
À la base, et jusqu’au final, l’argent qui est d’abord et avant toute chose le reflet exact de la production, n’est pas une marchandise, c’est une erreur fatale de la considérer ainsi. Qu’en pensent ceux qui paient deux fois ou plus leur maison? D’autres se la font saisir. L’argent, par nature, ne peut pas être une marchandise. Au minimum, et c’est là une concession pour l’explication, si l’argent, la monnaie, ne reflète pas EXACTEMENT la production des biens, c’est à dire le vrai pouvoir d’achat selon ce qui est produit à la base ni plus ni moins, il est encore moins une marchandise, sinon des chaines pour l’asservissement aux pouvoirs financiers. Mais, au fait, qu’est-ce que serait l’argent s’il n’y avait pas de biens produits?
Et on lit ceci :
« (…) ses hypothèses (de Douglas) ne s’accordent pas avec les faits » conclut Keynes. Bien sûr, si c’est le grand Keynes qui le dit…
Mais je rappelle encore une fois que, du vivant du Major Clifford Hugh Douglas, les associations bancaires britanniques dépensèrent quelques 5 millions de livres sterling (de l’époque!) pour acheter le silence de la presse au sujet du Crédit-Social dont on parlait alors de plus en plus. Si le Crédit-Social, découvert par Douglas avait été une chimère ou une utopie de plus, il y a longtemps que les milieux bancaires l’aurait jeté aux oubliettes. En effet, cette attitude est la preuve même que le crédit social est une chose des plus sérieuses. Mieux, Molotov (pas moins!), ministre des affaires étrangères de l’Urss alors temple du marxisme déclara (je crois en 1945): » Nous savons tout du Crédit Social, la seule chose que nous craignons serait son application ». Cet aveu, venant d’un tel « pilier historique » du pouvoir marxiste, on mesure encore davantage la portée qu’aurait l’application du Crédit Social.
Personne n’est parfait, Keynes compris, mais le système financier est tellement faux qu’il est indéfendable. N’en déplaisent à ceux qui font maintenant réunions sur réunions dans le monde pour renflouer ce système faux et délétère. D’ailleurs, renfloué ou pas, il est tellement disloqué qu’il ne peut tenir, sauf à être tenu carrément par Al Capone…
Il vaut mieux passer à autre chose, quelque chose de sérieux et très fécond, sans prétentions, mais prouvé. La redoutable et sourde adversité bancaire en est la preuve même de son bien fondé.
On peut voir avec grand profit ces liens ci-dessous (il y en a d’autres) :
http://www.bankster.tv/creditsocial.htm
http://www.michaeljournal.org/vraics2.htm
http://douglassocialcredit.com/ (celui-ci est en anglais, où l’on peut y lire Douglas dans le texte, voir les sous-liens)
(1) voir Magrit Kennedy, une architecte, très avancée en économie, et qui en est arrivée aux mêmes conclusions que Douglas avant elle sur la composition des prix. Les prix sont composés à raison de 40% (en moyenne) d’intérêts bancaires accumulés par les dettes elles mêmes accumulées des producteurs et vendeurs.
Je ne suis évidemment pas un économiste de formation, ni de près ni de loin, j’ai une formation scientifique très sommaire et superficielle, mais je pressens, je subodore intuitivement ce qui se passe. Je passe évidement aussi pour un fou, à ranger dans la catégorie des extra terrestres, des pessimistes indécrottables comme beaucoup ici j’imagine.
Et j’enrage de ne pas avoir suivi une véritable formation en économie, être un spécialiste. Ainsi j’aurai pu comprendre tous les termes techniques, toutes les techniques de l’économie, prévoir ce qui allait arriver par moi même comme vous l’avez fait. J’aurais pu crier aussi, alerter le monde, essayer de faire quelque chose pour l’empêcher d’aller droit vers l’abime.
Mais, en pessimiste indécrottable, je me renfrogne, résigné, car même si j’avais eu les connaissances nécessaires pour tout analyser, décrypter, expliquer, essayer de sensibiliser les autres, ca n’aurait rien changé. Car les gens qui sont aux commandes du systèmes sont bien trop bornés, incompétents, cupides, superficiels pour la plupart. Ca n’aurait absolument rien changé même si j’avais été le meilleur économiste de tous les temps. Les leaders n’auraient rien écouté… C’est ca le plus triste dans cette histoire, ce sentiment d’être un spectateur totalement impuissant
Bonjour a tous,merci Paul pour tout cela!
Je voudrais cite l’economiste Nicolas Georgescu-Roegen « on ne peut comprendre l’economie si l’on ne considere pas celle ci comme la recherche de la jouissance ».
Amities
… ah, j’oubliais celle-la, refrain bien connu :
« Il a dit la verite, il doit etre execute. »
Personne n’aime reconnaitre ce fait banal, tragique de notre société contemporaine : On empêche les “gens bien” d’émerger, puis de conduire les affaires de la Cité.
Pourtant nous avons des personnes vraiement formidables et desinteressees dans nos societes. Partout. Elles sont Inemployees. Impuissantes. Spectatrices. Mises au ban.
La societe Contemporaine se mutile de ses meilleurs elements. Pourquoi les journalistes ne les « traquent »-ils pas pour leur donner la Parole ? Ah, j’aurais adore faire ca si j’avais ete journaliste, c’est passionnant !
Mais m’aurait-on laisse faire ?
Certaines Civilisations, des societes primitives, des societes traditionnelles a taille humaine suivaient l’avis des Sages, des Anciens. Elles n’avaient pas la democratie.
Pourquoi » la Democratie » empeche-t-elle la Sagesse ?
Qui reflechit la-dessus ? Etienne Chouard, peut-etre… 😉
Roubini enfonce le clou
Il rejoint Paul dans sa vision réaliste de la situation
Merci pour l’ existence de votre blog, je ne comprends pas toujours tout ou la portée de de certaine envolée ( envolée prise dans le sens où ne sachant pas voler je n’ atteindrai jamais la hauteur de certaines réflexions ) cependant je progresse, je progresse 🙂
Au risque de passer pour l’avocat du diable, il me paraît difficile de ne pas faire des paris sur les prix, lesquels sont une variable dépendante de facteurs comme l’offre et la demande, la rareté ou l’influence d’événements imprévisibles. Ça me semble une chose naturelle, – ou plutôt, elle est culturellement devenue « naturelle » – et pas seulement par rapport au profit éventuel que l’on peut tirer de l’opération mais pour une autre raison, à savoir que le sujet « rationnel » tente de se protéger à l’égard des incertitudes liés au lendemain, cet inconnu. Non seulement, il est dans son intérêt de protéger ce qu’il possède mais il doit également calculer le risque de ce qu’il entreprend. « Si tu veux la paix, prépare la guerre » disait déjà Aristote. Depuis que le calcul a pris l’importance que l’on sait, c.a.d. grosso modo depuis l’avènement de la science moderne, l’incertitude de l’avenir fait l’objet d’un calcul permanent. Il suffit de souscrire une simple assurance-vie pour s’en rendre compte. Freud disait qu’on pense au moins une fois par jour à la mort. Mais on calcule encore bien plus souvent que ça. Le calcul de l’utilité ou du risque est devenu, pour le meilleur ou le pire, une seconde nature. C’est bien là le problème. Pour en savoir plus sur l’histoire du risque, lire « Plus fort que les Dieux » de Peter Bernstein.
Il ne faut pas être pessimiste dans les médias ! c’est assez mal vu.
Le point ou le 1/2 point de croissance va se jouer sur le moral de nous tous, alors chut tout va bien (ou plutôt chute tout va bien).
Le citoyen lambda que je suis pouvant être classé dans la catégorie des sceptiques quant à la réalité de certaines versions officielles fondatrices de ce début de siècle ne peut que s’inquiéter de la tournure de ces évènements que d’aucuns avaient prévu et que nos élites n’ont pas voulu regarder en face. Toute évolution positive se traduirait par une perte de pouvoir de ces élites, qui n’ont pas brillé par leur souci de l’interêt commun…
c’est le principe du déni de la réalité, il est collectif.
souvenez-vous encore de la métaphore de la flèche de Nietzsche ; les billets de Paul et de l’opposition extra-parlementaire finiront bien par atterrir sur le nez de la myopie généralisée. La transition est engluée dans des phénomènes d’inertie vertigineux. Mais certaines propositions, comme les paradis fiscaux, sont actuellement sur le devant (discours du Président français…), la force démocratique de l’opinion doit aider à propulser ces initiatives.
Pour arte, ils ont simplement privilégié les têtes médiatiques, comme d’habitude.
ALAN GREENSPAN : L’AVEU qui confirme l’analyse de Paul.
http://www.dedefensa.org/article-ecoutez-le_vous_les_maitres_du_monde__24_10_2008.html
Mis en ligne le 24 octobre 2008 à 06H37
Bonjour
Je n’interviens que tres rarement sur les forums .. mais je veux dire ici a Paul Jorion que je suis un assidu a son forum et je l’en remercie. Il y a maintenant deux ans je me suis abonné a une lettre d’information qui s appelle GEAB (Global European Anticipation Bulletin) .. ils font a mon sens partie de ces personnes visionnaires sur la crise et il y a une tonne d’information a collecter sur leur sites (adhesion un peu chere). Au début je n’etais que tres sceptique, maintenant lorsque je voie que leur prédictions sur faillites des banques, pb liés aux CDS etc .. se sont réalisés et je commence à avoir un peu peur. Oui car j’ai vu en paralléle comment les politiques ont réagi à la crise, fort tard (meme niveua que le commun des mortels, en ordre dispersé (nationnalisme oblige) et ensuite dans un semblant de coordination qui me fait dire que la ils ont réalisé et que la situation est extremement critique. Lorosque l’on voit l opacite des dernieres auctions liées à Lehman de celles suivantes sur WaMu et les banques Islandaises + tous les dégats collatéraux sur les hedges funds qui se repercutront sur les pensions des baby boomer etc.. etc… ca craint grave .. et il y en a tjs pour nous dire que la crise est derriere !!!!
Il est faux de prétendre que dans la presse US « sérieuse » « l’aveu de Greenspan est à peine mentionné », comme l’affirme l’article posté par Bruno. Ce n’est pas vrai. Le New York Times en fait état. Krugman s’est fendu d’un édito. Il y a un article très intéressant sur l’héritage de Greenspan dans la série « The reckoning ». Et même l’ultra-libéral « Wall Street Journal » relate en long et en large le discours de Greenspan: http://online.wsj.com/article/SB122476545437862295.html
Cher Paul et cher forum,
Agé de 35 ans, père de deux charmants bambins, de formation et profession scientifique, plutôt de nature empirique sceptique exprimé par un Nassim Taleb par exemple, et exposé au quotidien à tous les excès et bêtises découlant de la manipulation des chiffres, surtout quant il y a plein de zéro derrière et qu’ils tentent de représenter des concepts abstraits, je vous lis tous avec un très grand intérêt depuis plusieurs mois.
N’y tenant plus, et sentant surtout un petit « coup de mou » de notre ami Paul, je me permets de vous livrer en vrac quelques réflexions inspirées par quelques billets récents…
Pourquoi vouloir à tout prix expliquer pourquoi le mardi 21 octobre ne fut pas le « mardi noir » des hedges funds ?
Mon humble suggestion est simplement que le risque d’un effondrement systémique du système financier effraie suffisamment nos « élites » de tous bords pour qu’il n’est pas lieu de sitôt !! Les arbitres changent les règles du jeu tous les jours, vous ne faîtes pas partie des arbitres, et je peux comprendre votre frustration, connaissant les revenues et le pouvoir de ces gens là…
Franchement, le tintamarre médiatique et l’agitation politique sans précédent auquel nous assistons ces dernières semaines est à mon sens particulièrement éclairant. La situation est grave, nos élites financières et politiques actuelles craignent pour leur place et estiment que le risque d’être bousculé justifie absolument toute les interventions à court terme. Cette fuite en avant est sans précédent et se paiera bien sûr au prix fort, mais par pitié, n’attendez pas naïvement que les solutions viennent des fauteurs de troubles !!
La lutte est politique, au sens du rapport de force brutal entre parties aux intérêts opposés, et l’évolution se fera, comme toujours, sans la génération précédente, éliminée très tôt du débat et des combats, et dans la violence.
« La courbe de tous ce qui va mal » est connue depuis 40 ans, (club de Rome,…), qu’avons-nous fait de tout ce temps ? « Conquerront les étoiles !! » lancait Paul plein d’enthousiasme il y a quelque mois.
Naïveté anthropocentrique de l’intellectuel qui oublie un instant sa condition animale et d’où vient ce qu’il mange et respire ? Ou toujours la même, mortelle, fuite en avant, qui justifie tous les excès ?
En tant que biologiste, je suis convaincu que l’homme vit sur Terre, ne peut et ne pourra vivre qu’ici. Le principe d’entropie, un simple calcul économique sur la dépense énergétique nécessaire pour vivre ailleurs qu’aux crochets de notre environnement, ou le simple bon sens, permet de très vite redescendre, justement, sur Terre. C’est moins sexy, ça fait moins rêver, mais c’est la simple vérité. Et franchement, les étoiles n’ont pas besoin de nous…
Nos enfants nous haïront pour le monde que nous lui laisseront ? Sans aucun doute. Mais n’est ce pas toujours le cas ?
Pardon, mais votre paternalisme un brin condescendant « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » me fait un peu sourire. Il y a longtemps que les générations X et Y n’attendent plus rien de leur parents, par ailleurs prévenants mais aux retraites confortables payés par nos soins et aux logements accueillants et payés depuis longtemps grâce à une inflation confortable. Une ou deux décennies de précarité, de bulles spéculatives les privant de logement décents, de désastres écologiques, de guerres économiques, leur ont très clairement fait comprendre que le monde actuel n’avait pas encore besoin d’eux, si ce n’est en tant que variable d’ajustement dans les organisations, ou chair à canon.
Cela forge le caractère et apprend la débouille !
Cela fait un peu mal aux baby-boomers, après avoir été au centre du monde pendant tant d’années, de devoir passer la main, mais franchement, vous serez surpris par la force de vos enfants.
Si je peux me permettre, et si j’étais vous, je m’inquiéterai plutôt pour ma ration, plutôt que pour la leur. La solidarité intergénérationnelle sort très rarement grandie des situations extrêmes, … et le plus fort, ou le plus jeune, gagne.
Bref, un peu de moral, et regardez un petit peu au dessus de votre nombril, vous verrez, y’a aussi des organes intéressants.
Paul, il y a incontestablement au sein des élites occidentales une volonté extrême de refuser toute remise en cause du système en place. Dont acte. Mais qu’en est-il en Amérique du Sud, en Russie, en Afrique, en Orient ? N’y a-t-il pas là les forces intellectuelles susceptibles de concevoir et d’imposer les changements nécessaires ? Jorions de tous les pays, unissez-vous !
Si même Arte, chaine confidentielle et « intello », vous censure, on n’est pas sorti de l’auberge…
Le vrai problème, c’est que pour faire une révolution, c’est à dire appliquer des réformes radicales, il faut que le peuple l’exige. Or comment voulez-vous que ce peuple, matraqué depuis trente ans par l’idéologie « Surendettez-vous pour surconsommer », qui n’a d’autre but dans cette société que de consommer des objets parce qu’on ne lui propose rien d’autre, puisse sérieusement croire à l’effondrement de ce type de société. D’autant que cette idéologie de surconsommation est synonyme d’irresponsabilité citoyenne, « Laissez, l’Etat s’occupe de tout, même pour vos bobos quotidiens, y a des experts! ». C’est sur que le peuple se réveillera quand il sera dos au mur, sans échappatoire aucune, mais pour aller dans quelle direction ?
Marx, qui c’est attaqué à l’économie en tant que philosophe, pensait que la classe ouvrière organisée en partis et syndicats pourrait proposer des solutions alternatives au capitalisme. Où sont les partis ouvriers qui instruisaient le peuple, où sont les syndicats qui avaient une vision COLLECTIVE de l’intérêt de tous ? A la poubelle de l’histoire, on a plus besoin d’eux, on est tous politiquement correct !
Quant aux Elites Dirigeantes, permettez-moi de rigoler, c’est elles qui ont construit ce monde pour leurs propres jouissances, vous croyez sérieusement qu’elles vont battre leur coulpe, se couvrir la tête de cendres ?
Et pourtant, il faudra bien trouver une solution !
« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. pour le moment, nous l’appelerons bonheur. » disait ce vieil anar de Ferré…
Amicalement et merci pour ce blog.
Non pas 29, mais 17 !
À supposer que dans une année, les Jorion, Rubini et autres Aglietta puissent, comme les « socialistes révolutionnaires » en leur temps, s’organiser en mouvement, ce ne sont pas, je crois, l’amour de la raison et l’humanité qui feront le succès des ces » économistes révolutionnaires » . Par contre, je vois bien se lever une classe « d’économistes radicaux », au service du désir de pouvoir de ceux qui seront capables d’organiser sa redistribution pyramidale, à la bolchevique. Ceux-là feront marcher les foules vers un nouvel ordre économique mondial.
L’avantage d’Attali, – après l’Hyper Catastrophe, ça ira mieux demain – c’est de savoir s’y prendre pour publier des romans (en plus de savoir choisir dès le départ ses conseillers).
Je spécule en ce moment sur la possibilité de compléter, à bas prix, ma bibliothèque de Pléiades. De plus, pour le cas où l’un de mes arrières petits enfants envisagerait d’écrire une thèse sur « l’opposition manquée devant la montée du néo féodalisme », j’essaie d’en réunir les sources et les conditions : les œuvres complètes de Jorion (écrits et blog – merci à tous -) + une collection de traités sur le petit élevage domestique et l’art d’accommoder les restes …
Surtout, n’allez pas croire que je blague… « ce scénario vise à écarter l’avenir qu’il énonce », air connu !
URSS… U.S.A., … L’IMPLOSION DES SYSTEMES RIGIDES.
Plus les mois passent, et moins je ne peux m’empecher de faire le parallele entre l’auto-effondrement du systeme sovietique des (les annees 80) et l’auto-effondrement actuel du systeme capitaliste americain.
La meme origine : culturelle au sens large (C’est dans la tete que ca se passe).
Quand la rigidite ideologique empeche les personnes (meme intelligentes) d’observer les faits pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils donnent a penser. L’entetement dans une vision du monde immuable entraine un effondrement de l’interieur.
Une implosion, oui, le mot de Paul est juste !
Le systeme – les privileges – que cet entetement-meme est cense preserver entraine sa chute ineluctable.
Un effondrement inexorable, plus puissant qu’aucune coalition exterieure, militaire ou economique de pays ennemis ne saurait provoquer ! (ou n’importe quel complot…)
La betise plus puissante que les SS20. Que les millions de dollars. Que les assassinats politiques. Pas besoin de terroristes, d’explosions. L’implosion seule… La mort d’un corps stupide…
C’est moins la victoire de l’intelligence que la defaite de la betise. La raelite, plus surement que n’importe quelle institution humaine, vient sanctionner les erreurs humaines.
Ce qui distingue l’Homme de l’Animal ?
… La betise !!!
Alerte suivante : l’implosion climatique !
Cette crise est avant tout une crise politico-religieuse (la religion étant entendue comme une sous-catégorie du politique. À partir du moment où une croyance plus ou moins collective produit du droit qui s’impose, la religion devient un parti politique déguisé. C’est le cas de la « main invisible »).
Comme « Anglo-saxono-finance-religio delenda est », un des outils supplémentaire a ajouter à ceux qui ont été évoqués plus avant, est de créer une agence de notation européenne dont les règles prudentielles seront assises sur le soutien à une économie réelle, durable et respectueuse des hommes.
Son efficacité n’est pas a minimiser. Il suffit pour s’en convaincre de mesurer les effets d’un classement aussi mal foutu (pour ne pas dire bidon) que celui de Shanghai (qui est pour la Chine, de fait et sans l’avoir planifié, un pied dans la porte du monde de la notation monopolisé par les anglo-saxon) pour en évaluer la portée.
Maitriser les agences de notation, c’est maitriser la dette de tous les agents économiques de la planète (entreprises et états). On peut probablement lire de cette manière ce qui est arrivé récemment à Wendel-Sellière, qui ressemble fortement à un coup de semonce politique.
Lààà l’euro s’effondre face au Yen – 7% à 11h30 !!! Mais que se passe t-il ??? Qu’est-ce que ça va donner ???
La crise n’est plus non seulement boursière et financière mais elle atteint de plein fouet le marché de change. Depuis un mois le Yen monte monte, ce qui d’après certains très mauvais (le Carry trade… qui peut m’expliquer pourquoi ça se fait et pourquoi c’est très mauvais ??? parce que ça fait gonfler les dettes de pays et des particuliers en yen ??)…. et je ne comprends pas très bien pourquoi le dollar monte toujours face à toutes les monnaies (sauf face au yen) alors qu’en toute logique les Etats-Unis devraient être bien touchés ?? Quel est le calcul qui fait sembler croire aux cambistes que les USA vont mieux sortir de la crise ? A moins que ce soit une spéculation pour récolter des liquidités… ? Il y a des mouvements anormaux qui m’échappent quelque peu…
A cause de ces mouvements spéculatifs sur le marché du taux de change, on parle de la prochaine faillite, parmi autres, de la Hongrie et de l’Argentine ce qui pourrait toucher à leur tour la Suisse et l’Espagne. Quel incroyable jeu de domino !
Rien d’alarmiste dans vos propos Mr Jorion, et j’étais aussi franchement déçu de l’escamotage de votre intervention dans le doc d’Arte. Je pense qu’il faut -et ce sans sonner le tocsin, en échappant à la spectacularisation qui nous laisse hébétés et stupides-rappelez vous le jours des tours et les suivants- exposer clairement les conséquences de cette/ces crises en marche : en fait tout simplement prolonger les tendances et s’appuyer sur l’histoire. Pour le dire rapidement : il faut prendre conscience que nous sommes dans l’horizon de la guerre, du retour des nations et des blocs, des replis sur soi, de la recherche des boucs émissaires etc dans une situation de raréfaction brutale des ressources et de panique psychologique. Un auteur que je n’estime pas mais que je vais citer parlerait de crise mimétique finale (pour lui tout bonnement le sens de l’Apocalypse; il s’agit de René Girard). C’est à cela qu’il faut penser solution, à rien d’autre, et je crois simplement le dire exactement et sans effets de manches (pour convaincre les sceptiques au besoin, rappelez-vous que les yougoslaves se sont découverts les uns Slovènes, les autres Coates, et puis Bosno-serbe ou mulsulmans etc à l’issu d’une longue dégradation économique amorcée sous le règne finissant de Tito; pensez au premiers réflexes chauvino-nationaliste -ou plus banalement au chacun pour soi, cad les miens avant les tiens- de l’Irlande, de l’Allemagne etc).
A bientôt, aujourd’hui nous entrons d’ailleurs dans le réel avec le plongeon bouriser lié à l’entrée en recession profonde de l’Angleterre.
Dans mon métier, j’ai compris depuis longtemps qu’être trop innovant ou en avance sur les évolutions, les tendances, les « besoins » des clients, les fonctionnalités et la technique était une double faute:
1. Difficulté à convaincre, quand c’est trop nouveau
2. On prépare le terrain pour les concurrents, qui peuvent alors s’adapter au changement !
La solution est compliquée, en fait pour schématiser, il y en a 2:
1. Soit être étiqueté comme spécialiste de l’innovation, tout en faisant des produits ou services solides: typiquement comme exemple et modèle (ayant réussis !) il y a Apple ou Sony
2. Soit faire partie des établis et introduire l’innovation petit à petit, pour ne pas être ringardisé, auprès des clients les plus réceptifs, tolérants et prêts ensuite à aider à l’évangélisation
La difficulté est que le domaine intellectuel et de l’économie sociale est beaucoup beaucoup plus conservateur que le business, où après tout l’objectif c’est de faire de l’argent, pas de recevoir des palmes académiques …
J’ai l’impression que vous avez les mêmes difficultés, toujours un temps d’avance sur les évènements, et à chaque fois la même incrédulité : non, ça ne marche pas comme ça, oh, il exaggère tout de même !
@ Jicé
Je vous cite « en fait tout simplement prolonger les tendances et s’appuyer sur l’histoire. » J’apprécie tout particulièrement le « tout simplement ».
Je me permet de vous recommander la lecture de « The Black Swan » de Nassim Taleb, essai récent et fort populaire sur, en autre, l’inutilité de l’histoire, des cadres académiques face aux éléments nouveaux.
Même si pour Taleb, la crise actuelle est tout sauf un « cygne noir »….
à Paul :
Urgent peut-être de se déprendre de l’actualité quelques heures et que vous vous rencontriez les lucides dans un bistrot et parliez de l’autre système à contruire sur les ruines de celui-ci
Dans les lucides qui ont souvent vu en face d’eux des regards inquiets non à propos des événements mais d’eux-mêmes, ajoutez Yves Cochet http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2256
merci pour votre travail & le partage
Cher PauloG,
En tant que baby-boomer (53 ans), j’ai souvent dit à mes parents : « d’une certaine manière, vous avez eu de la « chance » (à prendre avec toutes les nuances qui s’imposent, bien sûr), vous avez eu une enfance difficile, guerres, privations et une retraite heureuse et ne manquez plus de rien.
Nous, nous avons eu une enfance dorée (quoique), et pour notre retraite nous ne toucherons plus grand chose avec les catastrophes qui s’annoncent et l’âge… » Pour mon fils, çà fait longtemps que je l’ai prévenu et préparé le mieux possible.
Je ne me sens pas le centre du monde, et crois, au contraire, que nous sommes tous interdépendants et que c’est par la coopération que nous nous en sortirons, ni le plus fort, ni le plus jeune.
Coopération, respect des autres et de l’environnement, tout est là, la vie est aussi simple que çà.
Bref, je préfère dire un peu d’éthique, vous verrez, y’a plein de gens intéressants..
Bonjour,
je suis votre blog depuis pas mal de temps ainsi que d’autres sur le sujet de la crise systémique, comme par exemple le site du « laboratoire européen d’anticipation politique » (cf. : http://www.europe2020.org/) .
Il ne me semble pas avoir vu de référence à leurs travaux et pourtant la qualité et la justesse de leurs anticipations présentées dans leur bulletin mensuel (GEAB) qu’ils produisent depuis fin 2005 est assez impressionnante.
Connaissez-vous cette organisation et qu’en pensez-vous ?
Et merci pour tout le mal que vous vous donnez pour expliquer de manière compréhensible une situation aussi compliquée.
cordialement,
Jean-Emmanuel
@PaulG
Quel est intérêt de votre post ? C’est quoi ce ton condescendant ( mais qui se veut ???ironique ?)
« regardez un petit peu au dessus de votre nombril, vous verrez, y’a aussi des organes intéressants. »
Qu’est ce que c’est exactement votre argumentation ? J’ai 35 ans, j’ai deux enfants, je suis plus jeune que vous donc je vous affirme haut et fort que de ce désastre ( dont vous êtes en partie responsable en tant que babyboomer) vous sortirez perdant ?
Vous dites que la solution est politique…Mais dois-je vous rappelez que la politique c’est étymologiquement « la vie de la cité » et que ce blog par les échanges qu’il permet ressemble bien plus à l’agora grec que les universités d’été des différents partis actuels.
Je ne comprends pas votre agressivité…Paul partage ses connaissances tout en ouvrant des débats passionnants, il permet à chacun de s’essayer à l’ analyse …je parle bien d’analyse ( du logos hein…pas de la doxa…).
Et puisque je choisis ce mot, je m’interroge sur vos motivations profondes à poster ce commantaire : lorsque Paul parle de sa peur de voir ses enfants crever de faim, votre agitation à tenter de nous démontrer le contraire me suggère qu’il a peut-être touché là quelque chose que vous ne pouviez pas entendre…Vous êtes vous-même père de deux enfants non ?
« Nos enfants nous haïront pour le monde que nous lui laisseront ? Sans aucun doute ».
Je vous laisse avec votre affirmation…Je m’interroge cependant, haïssez-vous vos parents pour le monde qu’ils vous ont laissé…?
(cette question à cause de la formulation de votre phrase sous forme de lapsus, le monde que nous LUI laisseront à la place du monde que nous LEUR laisseront)
la réponse est peut-être dans votre post…
VOICI LE TEXTE DE LA CONSTITUTION ECOFI MONDIALE (A ACCEPTER PAR TOUS)
2 PRINCIPES FONDAMENTAUX (interdits – totem/tabou) :
1) on ne joue pas avec l’argent
2) on je vous pas avec la nourriture
HIGHWAY 24102008 REVISITED (en français)
Paris, le 24 octobre 2008
NOTE DANS L’INTERET DU SYSTEME FINANCIER INTERNATIONAL
Sur l’objet du futur pouvoir règlementaire mondial
à attribuer au FMI (ou à une nouvelle IFI ?) et ses conséquences en droit interne (contrats d’échange, du jeu et du pari)
Marchés financiers internationaux: définition du contenu d’un pouvoir réglementaire à attribuer au FMI – proposition d’un nouveau modèle de régulation mondiale pour l’ensemble des notional principal contracts (ex post IAS 39 (+ FAS 132 etc.)). NB : ceci ne concerne pas les marchés de valeurs mobilières ou d’instruments financiers qui sont déjà réglementés.
The proposed power of regulation to be given to the IMF bears on ISDA to be supervised by the IMF. The scope of the new powers goes roughly through curtains uniform regulations for typical notional contracts like swaps to be regulated through the IMF, (including the charge of liquidating positions where an authorised dealer fails, just what happened with Lehman bros. or Freddie Mac. where ISDA made auctions to calculate the value of curtains issuances to be liquidated…).
Cette proposition aurait un impact sur la règlementation DS jeux et des paris en lignes, de même que sur les sociétés de courtage en ligne qui proposent aux particuliers de passer des contrats portant sur des devises ou des marchandises à des fins spéculatives ou d’espoir de gain par le jeu des différences de cours (règlementation des jeux, paris, courses, paris sur Internet, courtage en ligne, contrats à terme sur marchandises ou matières premières (forex, … contrats dont le notionnel porte sur une marchandise ou une monnaie comme les ETF), règlementation financière internationale, sécurité du système financier international.
« De la réglementation du contrat d’échange, du jeu et du pari sur les marchés financiers et de marchandises : pour une délégation de pouvoir réglementaire mondial à une agence internationale portant sur ces types de contrats et sur les « notional principal contracts ».
« Parce que des règles uniformes sont nécessaires et doivent prévaloir pour tous les états, l’harmonisation ou la coordination n’étant des instruments juridiques suffisants pour obtenir un résultat certain.
« Que le contenu de ce pouvoir règlementaire doit porter sur la réglementation des contrats de l’échange, du jeu et du pari sur les marchés financiers et de marchandises comme suit :
« La règlementation des contrats d’échange, du jeu et du pari tel qu’ils sont prévus dans le Code civil, et dans les autres systèmes juridiques doit constituer l’objet de cette délégation de pourvoir, pour proposer de nouvelles règles financières basées sur les principes simples, communs et acceptés par tous, qui pourraient être les suivants :
« 1) on ne joue pas ni ne parie sur les marchés financiers (on ne joue pas avec l’argent !): tous les sites internet et toutes les activités qui permettent aux particuliers de conclure des contrats portant sur des marchandises ou des produits financiers sont prohibés. (global, absolute including tax havens) le pari est réglementé et réservé à des activités ludiques comme le jeu.
« 2) le contrat d’échange (swaps) est également interdit aux particuliers et sévèrement réglementé pour les banques, avec certaines interdictions, surtout celle de la relation de l’activité ou des actifs sous-jacents du propriétaire et son indexation. Les banques, sauf publiques, ne peuvent pas conclure entre elles de swaps ou d’autres contrats sauf exception mentionnée ici.
« 3) et plus généralement la règlementation de tout contrat financier (autres que les valeurs mobilières (actions, obligations et leurs dérivés stricts comme les options).
« 4) l’interdiction absolue de ces contrats sur les matières premières considérées comme vitales pour l’homme mais limitées à sa nourriture. Contrats sur aliments ne vaut, sauf exception mentionnée au 2 (activité propriétaire sous jacente en relation directe avec le contrat). On ne joue pas avec la nourriture !
« 5) il est interdit aux états d’organiser les marchés définis en 4) sauf exception mentionnée au 2)
« 6) les banques privées ne peuvent conclure des contrats financiers qu’à la condition d’y avoir été autorisés par le FMI et pour des types de contrats spécialement désignés (définis) par le régulateur
« 7) Enfin, la monnaie n’est pas une marchandise comme les autres. Cette question doit être résolue définitivement en ce sens et mettre fin à la controverse de l’académie de la Haye (1966, RCAD, Philippe Malaurie) sur le statut de la monnaie. Pour lui, la monnaie n’a force de droit que dans l’ordre interne. Dans l’ordre international, elle serait une simple marchandise qui s’achète et se vend comme une autre, parce qu’elle perd sa force obligatoire et libératoire. Ce raisonnement ne se justifie pas : même dans l’ordre international, il doit été décidé que la monnaie a un statut spécifique et que ce n’est pas une marchandise comme les autres que l’on peut vendre ou acheter sur le marché. »
« Ceci ne vient que justifier l’interdiction absolue qui doit être faite aux personnes particulières, à la gens, de jure gentium (en tant que règle de droit international obligatoire), d’acheter ou de vendre de la monnaie autrement que pour ses besoins courants et normaux (interdiction de toute spéculation autrement que dans les conditions des points n° 1 à 6). »
@ pauLoG
J’ai semble-t-il crée un malentendu dans votre esprit (c’est un peu de ma faute mais on écrit souvent sur un blog au « fil de la plume ») : je ne crois pas non plus qu’on puisse tirer des leçons de l’histoire à proprement parler, qu’aucune situation présente n’est superposable à la situation passée, et je pense bien qu’il y a de l’intempestif dans l’histoire (ne serait-ce que par nos initiatives et leur conséquence non-calculables). Mais il y a des logiques ou des schèmes logiques, même sur le plan des dévelopements historiques (rien d’éternel dans tout ça, c’est pas le ciel des Idées platonnicien, rien que du temporel et du circonstanciel : il existe des Etats nationaux, il existe des peuples qui se pensent généralement dans ce type de cadre etc); et il y a des schème de comportement, une nature humaine si vous voulez, mais au sens de Spinoza, cad dans un sens entièrement définalisé (un ensemble de rapport nécessaire eut égard à l’homme comme être corporel, à la volonté d’être de tout être et aux conditions historiques, sociales, culturelles etc dans lesquelles il est -Sartre se retourne dans sa tombe, eh bien laissons le dedans!!). Or que sommes-nous obligés de prendre en compte, sans pessimisme aucun et sans préjuger des irruptions possibles de l’événement : qu’aucun nouvel ordre mondial ne s’est constitué après 1989. Que les USA ont développé une politique impériale et agressive, même à l’égard des alliés historiques; que ce faisant ils ont provoqué des logiques néo-étatiques ou néo-nationales, soit à l’échelle des Etats soit à l’échelle de blocs (Chine, UE, Russie : à ce sujet, observez combien les derniers jeux Olympiques -voire paralympique (j’ai une anecdote à ce sujet) furent occasion de célébrer non pas le sport ou tout forme d’universalisme, mais de compter le tableau des médailles nationales). Mettons dans la soupe géopolitique citée les indégrédients : 1/D’une crise enivronnementale; 2/ D’une crise énergétique (déjà entamée, mais largement à venir); 3/ D’une crise non seulement financière et économique mais surtout des modèles économiques : qui peut proposer sérieusement de prolonger notre modèle de développement avec tout ce qu’il implique durant seulement un siècle? 4/ D’une crise migratoire liée à l’aggravation de la misère dans le monde. Et avec tout cela, croyez-vous que le premier mouvement des peuples et des Etats -par leur propre mouvement spontannée- sera de penser des transitions ou des transformations pacifiques? On peut tous l’espèrer, mieux, on va tous essayer de peser pour que cela soit (mais excusez-moi, toutes les forces et toutes les dynamiques sont à créeer de toutes pièces), mais il est raisonnable de penser qu’on aura à lutter contre et dans le cadre des conditions que j’ai décrit dans le post précédent.
Bien à vous, jicé.
@ Ghostdog, @ Jean-Luc
A moi aussi le post de PauloG me fait bien de la peine.
Est-ce ainsi que les hommes, demain, se parleront ? Tous ?
Ce qui me navre le plus, c’est l’inconscience avec laquelle ils sont prononces…
c’est mon premier commentaire donc j’en profite pour féliciter M. Jorion pour son travail, qui comme celui d’une -surprenante- infinité d’autres sur l’internet nous permet d’au moins comprendre qu’il faudrait mettre nos noisettes à l’abri pour l’hiver qui commence. je suis fan de la version gratuite de GEAB comme jean emmanuel.
Je suis nul en économie et donc grâce à eux je m’attends à la faillite d’une grande banque américaine depuis l’été 2007. Je sais qu’il va y avoir 25 millions de chômeurs depuis cette époque aussi et je m’attends à une très grande dépression (puisque « juste » grande c’est déjà fait en 1929). Pourquoi j’ai du passer par l’internet pour avoir tous ces scoops un an avant les gens que je fréquente?
Pourquoi l’intervention de paul jorion n’y est pas? pourquoi les media ne parlent pas de ce qui compte vraiment? on nous prend pour des animaux. On nous encadre en nous empêchant (en nous empêchant de récupérer notre argent par des fermetures de banques très bientôt, et la confiscation de l’or des particuliers certainement) de précipiter l’échéance pour ce système. Pendant ce temps « ils » jouent l’argent du sauvetage en bourse pour toucher des dividendes, parient aussi sur la faillite des établissements les plus faibles et se paient des petites vacances trop chères. Je voudrais croire que les théories du complot qui circulent sur l’internet sont fausses mais là j’ai des périodes de doutes :).
J’en suis au stade où:
a- je voulais acheter de l’or parce qu’il va rebondir de façon -surréelle- , en espérant pouvoir le revendre à son vrai prix si j’en ai besoin car dans cinq à dix ans, une fois le monde financier détruit, bein dix kilos d’argent papier vaudra moins qu’une vulgaire bague en or 0.002 carat… Mais je pense qu’il pourrait bientôt être impossible d’en posséder à titre individuel parce que ce sera interdit par les états.
b-à long terme je suis certain que mes enfants mourront de faim et à court terme je fais des réserves d’aliments qui se gardent un an parce qu’il risque d’y avoir des étalages vides comme en Islande. La Russie ne l’aidera plus apparemment et le FMI a (beaucoup) d’autres chats à endetter.
c- je m’attends à un conflit régional assez dramatique d’ici dix ans (au train où vont les choses en ce siècles, c’est à dire cent fois plus vite qu’avant, disons beaucoup moins que dix ans) du côté de l’autre côté de la planète, on sait pas trop où, mais impliquant au moins un échange d’attaques nucléaires. Il faut donc se préparer à ne pas être contaminés par un nuage de tchernobyl qui s’arrête aux frontières. Et aussi à envoyer nos enfants se faire tuer là bas.
et je regarde les media mainstream qui diffusent leur miel, leur silence assourdissant. J’en conclue qu’ils ne veulent pas qu’on panique, qu’on sache que le plan c’est de faire disparaître les faibles pour faire de la place aux forts, etc.
On voit cependant émerger, dans ces temps troublés, tout ce dont on a besoin pour refaire le monde: Quand j’étais étudiant vers 1995, on avait l’audace de manifester dans les rues mais ça ne passait pas bien dans les media, et les jeunes de maintenant peuvent au moins diffuser quelques jours sur dailymotion avant d’être censurés, c’est un mieux. Les « ceux qui voient juste » sont diffusés à travers le monde, par l’internet et tous ceux qui cherchent peuvent les trouver et les rencontrer. Ca c’est pas un mieux c’est une révolution.
Les énergies alternatives ont décollé. Un truc comme l’hydrogène plus pile à combustible par le solaire ou par les micro ondes etc, va fatalement entraîner la production énergétique autonome (pas à l’échelle individuelle mais au moins à l’échelle de la ville) Tout ça dans un monde féodalisé ou mondialisé? à nous d’imaginer un réseau d’ascenseurs spatiaux qui permette de mettre des tonnes de choses en orbite en y mettant une pichenette pour pas une tonne de co2 ou de carburant par an. Tout ça c’est des exemples pour dire que c’est quand le système meurt qu’il se renouvelle. Ou l’inverse. Pour ceux qui survivront, ça semblera un renouvellement. Vous avez remarqué la malice: je parle d’un renouvellement du système contrôlé par les zélites bien sûr et pas renouvellement dans le sens système tout nouveau favorable aux zélotes.
Je ne comprends pas grand chose à la crise systémique, c’est trop compliqué pour moi, mais il semble y avoir des barreaux d’échelle à briser dans la chute, des rendez vous à ne pas manquer: après la récession aux USA et en Europe, le prochain arrêt c’est l’annonce de la récession chinoise n’est ce pas?
Ghostdog, Jean Luc, Benoit,
Pardon pour mon ton, bien sûr trop agressif, qui n’avait pour but que maladroitement, vous réveillez un peu. Manifestement, c’est réussi.
Ceci étant dit, j’ai la faiblesse de penser que l’intervention de LoLo « à Paul, Urgent peut-être de se déprendre de l’actualité quelques heures et que vous vous rencontriez les lucides dans un bistrot et parliez de l’autre système à contruire sur les ruines de celui-ci » va peut être un peu dans le sens de la mienne.
L’analyse et la réflexion (les CDS disparus …), l’apitoiement, sont des activités de toute première importance (et gratifiantes…) en beaucoup de circonstance, mais qui peuvent vous faire perdre de précieuses secondes quant le tigre vous court après, …
Je crois que le monde va un peu trop vite, en ce moment, pour tenter de seulement le décrire.
Je pense également que malheureusement les élites actuelles (vous, peut être ?) seront incapables de s’adapter et de sortir de leur cadre intellectuel. Pour énormément de raisons, et pour n’en citer qu’une, de cette arrogance, de cette surestimation maladive qu’ils ont de l’importance de leur rôle dans la conduite du monde, et de leur maîtrise du monde. 50 ans de progrès technologique, de confort croissant et de relative stabilité, ça n’incite pas forcément à la remise en question.
Benoit, si ma manière de m’exprimer vous afflige, j’en suis désolé…
Merci enfin de vous inquiétez pour ma situation familiale mais je tiens à vous rassurer, j’entretiens d’excellentes relations avec mes géniteurs, qui m’ont, comme je tente de le faire avec mes propres enfants, pas si mal préparé à ce qui se prépare. Et je ne leur en veux pas du tout.
Ma génération, et peut être la suivante, fera la transition entre deux mondes, très différents. Cela se fera très certainement dans le désordre. Géront le désordre au mieux que nous pouvons et surtout Llaissons à nos enfants le moins de dégâts possibles et ne les polluons pas avec nos idées, inutiles, indigestes, et ayant prouvées leur totale inadéquation au monde qui nous entoure. Merci de noter le nous.
J’habite comme vous ce grain de sable perdu mais très beau, entretient des relations les plus cordiales possibles avec ses nombreux habitants, y compris humains, et suis heureux de chaque instant que j’y passe. Et tente de ne pas trop m’apitoyer sur mon sort, extrêmement enviable même à l’échelle de mon quartier.
@ tous,
Ayant posté cette vidéo sur le blog éconoclaste(delaigue, dont une vidéo sera dispo ce week end, édifiante de ridicule !) et l’ayant vu disparaitre immédiatement pour retrouver un post portant son nom mais sans la vidéo, je vous le transmets ici:
http://video.google.fr/videoplay?docid=-3962070356288160346&hl=fr
Aujourd’hui, c’est jour de purge. On assiste à un débouclage général des positions. Wall Street ouvre en limit down (les transactions seront gelées pendant la première heure puis reprendront avec une possibilité d’un nouveau limit down un cran plus bas). Les hedge funds vendent massivement, car les « fonds de fonds » liquident. On assiste aussi à un débouclage du « carry trade », ce qui fait monter le yen (d’où l’effondrement de la bourse japonaise ce matin).
Le futur, le conditionnel, on devra, on devrait…c’est ça qui constitue la problématisation d’un événement me semble-t-il, c’est la mise à distance, le présent interrompt tout ça, dès lors qu’on est dedans on agit et on voit on ne se pose plus trop la question du devenir qui ampute le présent de sa réalisation potentielle, mais comment peut-on s’y coller là tout de suite , comment peut-on exprimer notre refus de continuer à jouer à ce jeu mortifère maintenant, en cet instant? Refuser d’y participer, abandonner nos emplois, refuser de payer nos impôts, sans la force numérique c’est peine perdue, comment rallier le nombre alors que chacun essaie individuellement de s’en sortir en tâchant de préserver au mieux sa vie ou sa survie,j’avoue que je ne sais pas mais je sens que nous n’avons plus le temps d’attendre, c’est notre peau qu’il faut sauver!Nous sommes en plein totalitarisme, c’est indubitable, tout est fait pour que rien ne soit possible, nous sommes ligotés par les pires chaînes, celles du mental, on n’est pas, on se fait être, et ce que l’on a fait être des individus est un produit conforme à l’idéologie qui l’inspire, je comprends mieux pourquoi la sphère spirituelle a été si fortement décriée, elle est une ouverture pour le questionnement, pour la recherche de sens, et contient en elle les ferments d’une vraie révolution, la remise en cause du réel qu’on nous offre,un réel malade, psychotique, qui s’invente un vocabulaire, des émotions, des sentiments, des comportements, est un travail de titan .
Je ne peux qu’exprimer ma perplexité et mon inquiétude, j’aimerais qu’il y ait des possibles réalisables tout de suite et non demain, demain il sera trop tard…
Contre les paradis fiscaux on ne peut rien faire puisque pour les Etats occidentaux c’est la punition d’avoir prélevé jusqu’à 60% des richesses annuelles produites. Et la crise actuelle ne semble pas les raisonner puisque l’on ne parle que du retour à l’Etat, des fonds garantis, des nationalisations, des emplois publics et autres subventions et mécanismes protectionistes qui feront exploser la fiscalité et la dette. In fine la dette sera la seule richesse. On sera complètement ruiné.
La finance mondiale et informatisée qui a fabriqué la crise actuelle est le fruit de cet excès de prélèvements par les Etats. Il y a eu partout depuis 1975 un défaut total de répartition des richesses. Les riches sont devenus trop riches, les pauvres trop pauvres et les classes moyennes paupérisées.
Peut être faudrait-il revoir toute la structure de nos sociétés où l’essentiel de l’existence est passée à tenter d’obtenir de l’argent pour acquérir et assurer des biens dont on ne sait quoi faire vu le temps passé à obtenir l’argent pour les acquérir…
Le capitalisme c’est comme les groupes sanguins. Qui a dit qu’ils existent? Ce sont des classifications inventées par l’homme pour mieux gérer sa survie. Tant que l’on continuera à parler de capitalisme on aura en face des anti-capitalistes qui exigeront d’obtenir exactement les mêmes privilèges sans contrepartie aucune.
Bestial, non? Et contre le bestialité on a inventé le concept de civilisation qui semble avoir été un peu oublié depuis quelques temps….
Explication pour le carry trade (exemple sur le yen) :
– j’emprunte à taux faible auprès de la banque centrale du japon (0%), je change en dollar, je place en T-bill (bons trésor américain) à 5%. Donc je fais 5% sans rien faire.
– quand le yen remonte par rapport aux dollars, mes dollars accumulés (dividendes T-bill + T-bills eux-meme) perdent de valeur, érodant de plus en plus les gains des années précédentes. Donc je vends mes T-bills en dollars, je change les dollars en yens.
– ce faisant, je fais remonter encore plus le yen, accélérant la fin du yen carry trade.
– cela massacre les possibilités d’exportation
– et les mairies de seine saint denis qui ont fait des emprunts indexés sur le taux de change yen/dollar ou dollar/euro se font taillés des croupières … le fameux effet papillon
Je crois que le blog de paul jorion rassemble des gens qui sont capables de voir plus loin, qui ont en général de l’intuition et un sens critique importants, sans pour autant être des économistes de premier plan. Nous n’avons pas été gavés de théories économiques par des gens surs d’eux-meme (chers élèves, je vous le dis, la terre est bien plate …).
ne pourrions nous pas lancer un club de réflexion sur la France et les Etats-Unis M. Jorion ?
@ Wladimir, @ PauloG
Marx pensait au contre pouvoir de la classe ouvrière, c’était à une époque ou l’industrie se développait par la main d’oeuvre ouvrière. Ce n’est plus le cas maintenant où la classe ouvrière de pays riches s’est considérablement réduite, dans une société où l’essentiel de l’activité est réalisée de façon éparpillée dans le secteur tertiaire.
Pourtant devant la défaite de nos têtes pensantes une révolution est-elle encore possible ? A défaut d’assurer l’avenir paisible de nos enfants, on est peut être en train de leur construire un champ de bataille, c’est bien eux qui vont devoir se révolter..
Simplement pour vous dire que j’apprécie votre/notre capacité d’autorégulation dans le débat même quand il est vif.
Je trouve que ce blog à des intervenants d’une grande maturité qui honore la confiance que nous fait Paul en ne mettant pas le filtrage d’un modérateur.
Cela crée une sagesse collective qui est la démonstration que la re-humanisation des liens est possible.
la contradiction, le débat, et même les conflits ne m’inquiètent pas si ils sont reconnus et élaborés. Le déni de la violence, la toute-puissance de la jouissance, l’incapacité à la frustration, l’avidité par contre, sont des bombes à retardements :
voilà pour rappelle ce que j’ecrivais au sujet de Paul le 18 octobre.
PAUL JORION N’EST PAS SOUS L’EGIDE DU DENI DE L’INCONSCIENT
Je suis Psychothérapeute-Analytique, passionnée, entre autres, d’économie, et lectrice de la première heure des livres d’économie de Paul JORION (dont le premier dès sa parution début 2007).
Ce que j’apprécie dans l’approche théorique de M.JORION, c’est sa vision holistique, globale, inter et trans disciplinaire de l’économie. Je suis sensible à sa capacité créative à emprunter les chemins de traverses pour étayer ses analyses dans ce secteur si balisé, je dirai presque à faire l’école buissonnière.
Pour moi, les principales forces de ses analyses sont de contester la sagesse toute-puissance de la fameuse “main invisible” du marché et d’autre part, la plus importante, de rappeler que le marché est juste constitué d’êtres humains soumis à leurs pulsions et à la puissance de l’AUTRE fameuse “main invisible», l’Inconscient, cher à notre ami Freud et aux psychanalystes dont je suis.
Dans la théorique économique mon principal étonnement est celui ci : comment a t-on pu créer des théories économiques avec comme pierre angulaire le déni de l’Inconscient ? L’économie est surtout une science humaine à forte composante émotionnelle, pulsionnelle donc irrationnelle et certainement pas une science exacte rationnelle. Le marché est crée par des êtres humains. Tous les acteurs qui le constituent sont des personnes humaines fortes de leur compétence, leur savoir, leur expérience mais, c’est oublié trop souvent, soumises aussi et j’allais dire surtout, à leur monde émotionnel conscient et inconscient.
Je dirai, pour faire un mot d’esprit, que n’apprécierai peut-être pas A. Smith, que le marché est bien commandé par “UNE MAIN INVISIBLE », mais c’est LA MAIN INVISIBLE DE L’INCONSCIENT.
Aujourd’hui, nous assistons à l’explosion d’un déni. La dérégulation des années Reagan-Thatcher a donné un blanc-seing au monde pulsionnel où le hors-limite et sans-limite sont devenus la règle – gain maximum, tout tout de suite, frustration minimum, avidité, cupidité, toute-puissance et tous leurs cortèges d’avatars. Mais comme elle n’est pas si simple a assumer, cette primauté au monde pulsionnel a été refoulée, bien dissimulée, transformée en politiquement correct. Dépulsionnalisée pour une sur-rationalisation avec l’aide d’une pléiade de prix-Nobel mathématiciens qui ont œuvré pour mettre les échanges financiers (et donc humains) en équation et atteindre ainsi le fantasme du contrôle total des risques, être Dieu comme Peter-Pan dans son monde merveilleux du jamais-jamais. Titrisation, produits dérivés, complexification etc. … mais tout ça sur le mode du ni vu, ni connu.
Sur le plan inconscient, le terme dérégulation est entendu comme une autorisation tacite au « tout est permis » pour atteindre la satisfaction maximale. Bien-sur, personne consciemment ne reconnait être dans une telle dynamique. C’est justement comme cela qu’agit le déni aussi bien individuel que collectif. Mais, nous voyons aujourd’hui avec l’éclatement du déni et l’éruption du retour du refoulé que la majorité des acteurs de ce désastre financier étaient mus exclusivement par la cupidité, l’avidité vorace et ont sombré dans un délire de toute-puissance qui leurs a fait prendre des risques insensés. La majorité d’entre eux a quitté le principe de réalité pour sombrer dans le monde chimérique du principe de plaisir maximal.
Voilà, il me semble que c’est ce que nous dit Paul JORION. Peut-être est ce parce que son approche de l’économie est emprunte de psychologie qu’il est visionnaire ???
Je résumerai en disant que PAUL JORION est un économiste-Anthropologue qui n’est pas sous l’égide du déni de l’Inconscient.
le champ de la bataille en cours ce vendredi:
CDO Cuts Show $1 Trillion Corporate-Debt Bets Toxic (Update3)
By Neil Unmack, Abigail Moses and Shannon D. Harrington
Oct. 22 (Bloomberg) — Investors are taking losses of up to 90 percent in the $1.2 trillion market for collateralized debt obligations tied to corporate credit as the failures of Lehman Brothers Holdings Inc. and Icelandic banks send shockwaves through the global financial system.
The losses among banks, insurers and money managers may spark the next round of writedowns on CDOs after $660 billion in subprime-related losses. They may force lenders to post more reserves after governments worldwide announced $3 trillion in financial-industry rescue packages since last month, according to Barclays Capital.
« We’ll see the same problems we’ve seen in subprime, » said Alistair Milne, a professor in banking and finance at Cass Business School in London and a former U.K. Treasury economist. « Banks will take substantial markdowns. »……..
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601103&sid=agu0LWZrdQrg&refer=news#
merci aux courageux traducteurs….
@PaulG,
je crains que ne confondiez, apitoiement et curiosité intellectuelle, qui je crois est la qualité qui caractérise tous les promeneurs de ce blog…
Le post sur les CDS disparu, c’est simplement un appel aux tecniciens de ce blog, dont je ne fais pas partie afin de tenter de trouver une explication à cette journée du 21 où logiquement certains dégats auraient dûs être mis à jour…et où il ne s’est rien passé.
Vous trouvez que ces discussions sont inutiles ? futiles, digne du bistro (pardonnez-moi mais lorsque je vous lis c’est plutôt votre argumentation que je trouve digne du café du commerce, au sens où je ne vois là rien qui nous permette d’échanger de façon constructive, je ne vois aucune proposition etc.)
Si ce blog n’est pas à votre goût, si vous trouvez Paul Jorion trop arrogant etc, et bien ne venez plus…Je ne crois pas que vos commentaires nous manqueront…
Je précise que je suis une femme de 35 ans (donc de votre génération : celle de la crise pétrolière) et que pour ma part ce blog est un moyen d’étancher ma soif de comprendre les mécanismes de la crise car je ne suis pas économiste, mais aussi de profiter de débats assez passionnants, où on croise des gens de gauche, des gars d’ATTAC, des décroissants tout cela exprimé avec une grande rigueur intellectuelle, un certaine ouverture d’esprit et un respect apprecié et appréciable
Je pense aux très beaux post d’un garçon qui vit en Taïhlande…
@ lacrise
vous dites : « Contre les paradis fiscaux on ne peut rien faire puisque pour les Etats occidentaux c’est la punition d’avoir prélevé jusqu’à 60% des richesses annuelles produites »
Vous savez bien que cette explication est partielle.
les paradis fiscaux sont aussi le lieu de dissimulation des revenus absolument considérables de l’industrie du crime, de toute les mafias, des gouvernants qui spolient leur pays etc ….. .
Ce sont aussi ces revenus astronomiques illegaux planquées dans des hedge-funds qui alimentent la crise financiére.
bonjour à tous
çà fait un an,10H/JOUR que je cherche des solutions sur le web
seuls 3 sites sont vraiment interressants,celui de paul,leap et bankster
mais il y a un site encore plus impressionnant au sens visionnaire,celui de larouche et cheminade
j’ai écris un programme « V comme VISION » (350 propositions)
si çà vous interresse,envoyez-moi un mail bruno.frandemiche@yahoo.fr
oui,j’entends dejà certains penser « il n’a que çà à faire »
ayant une sla,trachéo,gastro,dirigeant mon pc par les yeux,j’essai d’aider mon prochain comme je peux
cordialement votre
bruno
ps:j’ai été dans une autre vie du programmeur au pdg(30 ingénieurs) en terminant administrateur(150 personnes)
Salut Bruno !
Merci pour votre contribution, je vais faire un tour vers votre lien…euh faut-il préciser que « l’éthique » de se blog c’est ne pas juger les gens aussi vous n’avez vraiment pas à justifier ce que vous faites de votre temps…
R.E.S.P.E.C.T
En lisant les commentaires j’ai le sentiment que beaucoup veulent agir et en même temps beaucoup sont découragés par leur impuissance à agir individuellement.
Très récemment j’ai lu un article indiquant qu’un « riche » particulier a demandé à sa banque de retiré en liquide les 5 millions € qu’il avait placé dans cette banque, l’article indiquait que la banque ne savait comment faire et que cela lui porterait un très mauvais coup.
Un vielle adage d’alcolique dit « il faut soigner le mal par le mal », il y a en France peu de personnes possédant 5 millions d’euros mais largement plus de 5 millions de personnes possédant au moins 1 €, si on resussissait à rassembler un maximum de personne est-ce qu’un ultimatum du style « si vous ne faîtes rien pour réformer le système on l’anéantira en retirant tous nos économie le même jour » pourrait faire réagir les « élites » et est-ce qu’un tel ultimatum est utopique?
@Ghostdog,
Pardon encore une fois, mais vous lisez ce qui vous arrange.
Je fréquente ce blog depuis plusieurs mois, et j’y ai également trouvé des informations souvent intéressantes. Pas toutes, certaines contredites par d’autres…je sais, c’est normal.
Mon intervention, maladroite j’en conviens, mais qui commençait par « je sens un petit coup de mou de notre ami Paul » n’avait pour but que d’essayer de dire que
1- La peur n’est jamais bonne conseillère ou se plaindre arrange rarement les problèmes
2- Nos enfants, comme nous, auront une vie, la leur, très différente de celles des générations qui les ont précédé, et que leur préoccupations seront peut être d’un tout autre ordre que les nôtres aujourd’hui. Bien malin qui pourra prédire…
3-Et que regarder le doigt peut cacher la lune, parfois…
Ce sont des considération de bistrot, peut être, mais je pense profondement que les occupants de bistrot, les empiriques, les pragmatiques, les « terre-à-terre », les « proches du terrain » ont surement un plus bel avenir devant eux que celui de certains intellectuels dépassés ou théoriciens, même engagés.
Je suis tout pret à discourir sur mes propositions, ou opinions politiques, assez bien représentés par Lattouche ou Cochet, mais franchement qui s’en soucie ? Ce blog n’est pas forcement l’endroit adapté pour en parler.
Donc, j’ai compris, n’en jetez plus, la forme de mes interventions est inadaptée…
Pourquoi pas, c’est une idée! même si on a pas d’économie, le peu qu’on a du mois qui arrive , on peut le retirer.
Quelle avalanche de messages!
Est-ce que cette foi on peut penser encore que lundi prochain les bourses vont rebondir d’autant qu’elles perdent aujourd’hui?
C’est bien le yo-yo efreiné qui devrait rapporter le plus? Donc, selon la formule publicitaire: « c’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros? »…
Max @ 23 octobre à 23h31 a écrit:
« »Mais quoiqu’il soit, il y a une chose qui me fait très plaisir c’est de lire Greenspan déclarer que l’économie n’est pas une science exacte
Je pense que pour vouloir proposer des solutions pour la crise, il va falloir que les responsables politiques changent carrément de grille de lecture… pas évident lorsqu’à l’université, le courant néoclassique est fort dominant. Ce que nous vivons est une belle déchirure épistémologique et je prie le ciel pour qu’un penseur arrive à proposer une nouvelle approche en économie (qui ne doit plus être considérée comme une science pure et dure, mais une science en somme toute humaine). » »
Alors il faut que ce soit rien moins que Greenspan qui le dise pour enfin « croire cela »? Mais, sans jouer les « je vous l’avais bien dit…! », il y a longtemps que je me suis rendu compte qu’il n’y a pas de « science économique ». Certes, il existe bien des « sciences » – internes – à des branches d’activités économiques: sciences financières de telles ou telles branches d’activités financières ainsi celles des traders, etc, il existait d’ailleurs déjà la spécialité universitaire de sciences financières, par ailleurs, c’est Paul-Henri David (qui est je crois polytechnicien actuellement, sauf erreur, pdg de Deutsche-Bank-France), qui fit entrer les mathématiques dans les salles de marchés financiers (en attendant beaux résultats!!…).
Mais, de science économique proprement dite il n’y en a pas. Il y a au minimum, des sciences – de -, ou -dans – l’économie. Ceci n’éclaire nullement la quasi vacuité, non pas de pensées, mais de – la – de pensée dans le domaine de l’économie. Le quasi seul qui ait vraiment cerné l’essence de l’économie et l’argent est, à mon sens (et au sens d’autres toujours plus nombreux) Louis EVEN qui répond à Max quand il écrit:
« »et je prie le ciel pour qu’un penseur arrive à proposer une nouvelle approche en économie (qui ne doit plus être considérée comme une science pure et dure, mais une science en somme toute humaine). » »
Voici deux citations de Louis EVEN. C’est essentiel et bien facile de garder cette perspective et d’en respecter toutes les balises:
–> Le but, la fin des activités économiques, c’est donc l’adaptation des biens terrestres à la satisfaction des besoins temporels de l’homme. Et l’économique atteint sa fin lorsqu’elle place les biens terrestres au service des besoins humains ».
et cette autre:
–> »Et lorsque l’économie atteint cette fin propre, lorsqu’elle permet aux biens de joindre les besoins, elle est parfaite. Ne lui demandons pas plus. Mais demandons lui cela. C’est à elle d’accomplir cela ».
par exemple voir ces liens où il y a des miens messages où il s’agit du Crédit Social:
http://www.pauljorion.com/blog/?g=868#comments
et
http://www.pauljorion.com/blog/?p=684 (à ce jour il s’agit sans doute d’un des tout derniers messages posté ici, tout en bas)
Paul G,
Mon intention n’était pas de vous blesser, si c’est le cas, je vous présente mes plus sincères excuses…J’essaie tout aussi maladroitement que vous de vous faire remarquer que le style que vous avez choisi ( je crois que vous en convenez) n’était pas approprié :
“regardez un petit peu au dessus de votre nombril, vous verrez, y’a aussi des organes intéressants.”
Cette phrase est pour moi assez violente d’où mon besoin de vous répondre.
Par contre je ne peux que vous encourager à nous faire part de vos opinions politiques ou vos propositions, je crois qu’effectivement ce blog est le lieu idéal…en tout cas moi je m’en soucie…:°)
Je ne partage pas, par contre, votre « opinion » sur les intellectuels, parce que tout simplement rationnaliser pour moi constitue le meilleur moyen d’être » civilisé ». Nous avons besoin des sociologues, philosophe et psychiatre ( le post de Clémence est de ce point de vue remarquable) pour donner sens…
Je vous souhaite une excellente fin de journée et au plaisir de vous lire.
@ clemence
Vous avez raison. Sauf que la gangstérisation sociale est le fruit de l’impossibilité de travailler ou de gagner de l’argent normalement. Idem pour les Hedge Funds qui ne se comportent pas moins mal que les clients de la grande distribution qui exigent les prix les plus bas, favorisent les délocalisations. Et ensuite ils défilent pour les salires, la retraite, la sécurité….
Bientôt la fermeture des bourses ?
Les solutions aux excès de la finance, qui s’y intéresse ?
On peut s’intéresser à celles de Paul Jorion, qui est celui dans le monde qui a le mieux prévu comment se déclencherait la crise, dès 2005.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=876
Ou, toujours dans cet ordre, à celles de Jacques Attali ou Frédéric Lordon, non trop éloignées de celles de Paul Jorion
A celles de Philippe Zarifian que je cite ?
«Je ne vois aucune sortie de cette crise se dessiner. Je ne vois aucun gouvernement des grands états capitalistes prendre les mesures radicales qui s’imposeraient.
Ces mesures radicales sont simples à énumérer :
– asphyxier ou supprimer le capital de placement. C’est possible par des mesures politiques fortes. Mais actuellement les gouvernements font l’inverse : ils le renflouent !
– renverser complètement la donne et la tendance en matière de partage de la valeur ajoutée entre profit, impôts sur les sociétés et rémunération salariale,
– rétrécir le plus possible la sphère de la marchandisation et développer une économie servicielle, publique, mais aussi associative, voire privée. On peut « renationaliser », mais ce n’est
que l’enveloppe, comme le gouvernement britannique, aculé à cette solution, le fait à titre temporaire. Derrière cette enveloppe, il faut mettre un nouveau contenu, inspirée du service public,
mais donnant aux usagers un pouvoir et une initiative démocratique et première qu’ils n’ont jamais eu, même à la grande époque de l’essor du domaine du service public (qui était, en réalité, un service étatisé),
– enfin, mais c’est en soi un sujet trop vaste pour que je puisse le traiter dans ce texte, tirer toutes les conséquences qui s’imposent de la crise écologique. En faire une priorité absolue.»
Aux solutions de Jacques Sapir, de Paul Krugman, de George Soros, de Jean-Paul Gréau, qui tous prédisent autant qu’ils proposent, pour l’économie une certaine fin de la mondialisation matérielle, un certain protectionnisme.
Dans ce cadre et celui d’une économie plurielle et dans la filiation d’un New Deal Vert qui n’a surtout pas pas à n’être que technologique, je propose :
avec Jean Zin:
Une relocalisation de l’économie en utilisant des monnaies locales (seconde monnaie), valoriser les énergies humaines locales (dans la crise, de plus en plus de gens seront mis hors marché) par le revenu minimum garanti, se protégeant de la concurrence du marché global en constituant des coopératives municipales où s’unifie production et consommation (planification associative locale).
Une politique de la ville (à la fois urbanistique et citoyenne) et du crédit immobilier visant à organiser l’attention permanente de tous dans la poursuite d’une empreinte écologique de moins d’une planète (One Planet Living).
Pour cela :
Donner crédit (financement) à des collectifs comme le sont les «land trusts» nord-américains plutôt qu’à des ménages, afin de sortir progressivement les sols du marché et une partie de la valeur des résidences.
Ainsi décrit, le New Deal Vert, que nous souhaitons voire appliquer mondialement, doit donc viser à organiser et structurer de façon forte les pouvoirs locaux, peu ou prou municipaux.
Ce qui ne veut pas dire que tous les ensembles politiques plus vastes perdent leur pertinence.
Bien sûr, réduire les inégalités de revenus en s’imposant un revenu maximum qui, pour ma part, devrait être de l’ordre de 20 fois le revenu minimum garanti, ce qui pourrait faire quelque chose comme 300 000$ annuellement. De toute façon, faire tenir ensemble 300 000$ de revenus totaux en dollars actuels et une empreinte écologique personnelle ou familiale de moins d’une planète risque fort d’être encore discutable, le dernier facteur ayant à s’imposer au premier.
Nous sommes à l’heure de la proposition et de l’expérimentation d’alternatives radicales concrètes.
Il faut s’y affecter pour que cela occupe significativement l’espace médiatique, l’espace public.
Les gouvernements et les milieux d’affaire n’ont surtout pas à occuper seul tout le champ des initiatives qui comptent, sinon comme le souligne Philippe Zarifian (mais aussi Paul Jorion ailleurs), ils organiseront la répétition du même et probablement la mort éco-climatique de notre espèce, parmi d’autres, dans le demi siècle à venir.
La suite des évènements sera au moins tout autant notre fait que le leur.
Il n’y a pas de complot, nous avons organisé en mode de vie et trop souvent nous désirons encore, notre propre absence, le repli en nos domaines (ou nos parcelles).
Clémence Daerdenne @
et Laurent @ (commentaire à un autre billet de Paul)
Oui, la « main invisible » serait bien la synergie des forces formées des déterminismes biologiques en nous, puis d’autres déterminismes socio-culturels échaffaudés sur ces forces qui seraient celle du cerveau reptilien en nous, tel que l’a bien vu, par exemple, Henri Laborit. D’autres, des philosophes pas trop mal inspirés, disent que la société contemporaine, dans le courant de sa civilisation, traverse sa période d’adolescence. Je crois que c’est très vrai. Après le meutre du père, (hélas il y eut passage à l’acte lors de la révolution française, cette révolution-là n’est que l’éclosion de la première qui fut la révolution anglaise exactement un siècle plus tôt). L’adolescence est la période ou on envoie promener l’autorité et les dogmes, etc, et où l’on va se « shooter » dans un système financier, le seul qui est vraiment révolutionnaire dans le fond par les destructurations qu’il entraîne, à côté duquel les drogues dures sont presque de la bibine. Les « traders » shootés à l’adrénaline, ceinturés de centaines d’écrans dans leur salle de marchés n’offrent-ils pas, entre tant d’autres exemples, cette image d’adolescence?
Le plus grave, c’est que cette économie de drogues et de drogués à des conséquences qu’on ne peut admettre sur l’économie normale productive faite par des sociétés qui ne demandent qu’à rester saines.
Nous en arrivons, pas trop tôt (mais à quel prix?!) à l’écroulement du système et de son mode anlo-saxon, le plus révolutionnaire de tous, libertaire, individualiste jusqu’à la manie et la perversion, sans se rendre compte le moins du monde que nous pouvons être des individus, justement, parce que nous vivons en société.
Tel est le résultat, la trace et le piège dans nos sociétés de cette révolution bourgeoise protestante et anglo-saxonne qui domine et influence le monde occidental, à des degrés divers, depuis environ cinq siècles. Car nous naissons « en société », la mère d’abord (génétique ou pas), puis le père ensuite (génétique ou pas) constituent l’élément social de base. Et au lieu de vouloir devenir son propre père et sa propre mère, comme individu libre ET social en même temps, l’on nous aura fait croire à l’affranchissement, par l’ « individu », de ses « déterminismes » qui l’ « aliènent ». C’est bien là la « meilleure » façon de retomber le plus lourdement et douloureusement possible en plein sur soi-même, une vraie planche à clous! Telle serait la situation en général.
Puisqu’il s’agit surtout sur ce blog d’économie et d’argent, quelqu’un, Laurent sur ce blog je crois, a tout récemment très bien peint cette situation, je le cite de mémoire, mais le sens y est: « Le protestant finit par mourrir repu de milliards de dollars aussi seul, sali et rongé de fientes de pigeons que sa statue dans le square d’à côté ». Très bon coup de pinceau!
@ Alain Vézina
Je suis parfaitement d’accord avec ces propositions, que, pour la partie écologique, je résume depuis longtemps ainsi :
Les mesures indispensables à la protection de l’environnement – et donc à la survie de l’espèce humaine – ne doivent en aucun cas être soumises à un quelconque impératif de rentabilité !
@ Rumbo,
Et gardons-nous d’oublier l’éventualité – pas complètement improbable – d’une mort par overdose !
GREENSPAN FAIT SON MEA CULPA !
ON CROIT REVER !!! n’importe quel singe bonobo sait que moins y’a de régle plus c’est la jungle , GRRRRRRRRR
désolée de ce commentaire primaire, primate , enfin je ne sais plus :=)
24/10/2008 liberation
Alan Greenspan en plein « désarroi »: il y a une grosse « faille » dans le capitalisme…
La dernière crise de foi quant aux « bienfaits » du marché fait la une des médias américains. Et pour cause. Elle provient d’Alan Greenspan (photo), l’ex-président de la Federal Reserve, qui a professé pendant 18 ans à la tête de la banque centrale américaine la supériorité du marché sur la régulation.
Interrogé jeudi par le président de la Chambre des représentants, Henry Waxman, qui était particulièrement mordant, Greenspan a, comme l’écrit le New York Times, « admit qu’il avait eu tort de faire confiance au marché pour réguler le système financier sans un contrôle supplémentaire du gouvernement ».
Lisez les déclarations de Greenspan. Elles révèlent un homme totalement désemparé par la crise financière.
« J’ai fait une erreur en comptant sur l’intérêt privé des organisation, principalement des banquiers, pour protéger leurs actionnaires. »
« Ceux d’entre nous qui comptaient sur l’intérêt des établissements de crédit pour protéger les actionnaires (en particulier moi-même) sont dans un état de choc et d’incrédulité ».
« La crise a pris une dimension beaucoup plus grande que ce que j’avais imaginé ».
« J’ai trouvé une faille dans l’idéologie capitaliste. Je ne sais pas à quel point elle est significative ou durable, mais cela m’a plongé dans un grand désarroi. »
« La raison pour laquelle j’ai été choqué, c’est que l’idéologie du libre marché a fonctionné pendant 40 ans, et même exceptionnellement bien ».
« J’ai eu en partie tort en n’essayant pas de réguler le marché des Credit Default Swaps »
« Le modèle de gestion des risques tenait depuis des décennies. Mais l’ensemble de cet édifice intellectuel s’est effondré l’été dernier. »
Heureusement qu’il y a encore Alain Madelin pour croire aux vertus du libéralisme. Mais il doit se sentir de plus en plus seul, non?
@lacrise
Extrait d’un article de Thomas Piketty (Liberation, 30 sept 2008)
« Après la crise de 1929, en réaction aux élites économiques et financières qui s’étaient enrichies tout en conduisant le pays à la crise, la réponse de Roosevelt fut autrement plus brutale. Le taux de l’impôt fédéral sur le revenu applicable aux revenus les plus élevés fut porté de 25 % à 63 % en 1932, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941, niveau réduit à 77 % en 1964, et finalement à 30 %-35 % au cours des années 1980-1990 par les administrations Reagan-Bush (Obama propose de le remonter à 45%). Pendant près de cinquante ans, des années 1930 jusqu’en 1980, jamais le taux supérieur ne descendit au-dessous de 70%, et il fut en moyenne de plus de 80%. »
Thomas Piketty est directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris.
“Contre les paradis fiscaux on ne peut rien faire puisque pour les Etats occidentaux c’est la punition d’avoir prélevé jusqu’à 60% des richesses annuelles produites”
Les paradis fiscaux sont une création des Etats eux memes, pas une punition. Les Etats ont autorisé la circulation de capitaux (dont l’argent sale) avec les paradis fiscaux. Plus généralement, les Etats cherchent à attirer l’argent placé dans les paradis fiscaux pour financer l’economie.
Un autre probleme est aussi que l’argent qui existe dans les paradis fiscaux est la maniere dont ils ont été obtenus et sortis des Etats ayant une legislation sociale. C’est le problème dans l’affaire d’exil fiscal européenne (particulierement l’Allemagne) avec le Luxembourg.
Bien sur qu’on peut faire qq chose contre les paradis fiscaux si cela se fait à l’echelle européenne si on interdit deja les paradis fiscaux dans l’europe !
Les paradis fiscaux sont constitués par des personnes morales ou physiques des « Etats sociaux » qui ne veulent pas participer à l’etat social mais qui veulent quand meme y investir…
Non 60% ce n’est pas trop meme si en France, on nous fait croire que 50% c’est le grand maximum qu’une société peut tolerer !
Ce taux est legitime en fonction de l’indecence des revenus percus voire du caractère anormal et injusitifiable de l’ecart des revenus.
Le manque de repartition des revenus est d’autre part un risque pour le fonctionnement de la société commerciale… quand on a plus de sous, on emprunte, quand on ne peut plus emprunter, on fait des prets hypothecaires, quand on peut plus faire de prets hypothecaires, on ne peut plus consommer …
Pour répondre quant à la question de la fermeture de la bourse…un petit article glané sur l’excellent site contre-info, où officie d’ailleurs Paul.
Radar 23 octobre 2008 : Quand le futur ruine le présent.
Mise à jour : 2008-10-23 18:09:57
Lorsque la valeur des actifs baisse, la promesse de richesses futures qu’ils portaient tente de se réfugier dans le présent. Ce faisant, la dette future devient une dette pour le présent. Et le ruine.
On considère habituellement un actif, c’est-à-dire une épargne « placée » comme une richesse disponible. Mais cette disponibilité ne sera utilisée que dans un futur plus ou moins lointain. Le jour où ce droit de retrait sera exercé, l’emprunteur devra pouvoir extraire cette richesse du présent pour rembourser le créancier. A charge pour lui entre temps d’avoir utilisé ce prêt pour accroître les richesses tangibles. A l’inverse, lors de sa conversion en actif, l’épargne présente – liquide – change de nature. Elle abandonne sa forme de richesse actuelle, la monnaie – qui est une dette sur le présent au sens où elle porte en elle l’exigence d’une contrepartie dans les biens circulants – pour se transformer en une dette tirée sur un futur à venir, plus ou moins distant, selon ce que les professionnels appellent les « maturités », la durée de l’engagement.
Ce principe de base, que l’on peut appeler « conversion de maturité » – l’échange de présent pour un futur – est mis en œuvre à tous les niveaux de l’activité économique. Par les banques, bien sûr, mais aussi par les entreprises, les bourses, et même les Etats.
Or ces machines à transformer les maturités partagent toutes un point commun : lorsqu’elles sont soumises à des demandes de retraits massifs, elles s’effondrent. D’abord parce que la vente massive et simultanée des actifs crée à tout coup un marché baissier. Mais la raison fondamentale de cette faillite de la « conversion inverse de maturité », du futur au présent, est celle-ci : aucun présent ne peut supporter en même temps la réalisation de tous les futurs qui auraient du normalement s’échelonner.
Ces conversions – c’est-à-dire ces retraits – peuvent avoir classiquement plusieurs causes. Le manque de confiance apparemment injustifié lorsque les fondamentaux sont sains, on parle alors de crise de liquidité. Le manque de confiance justifié, lorsque l’établissement a fait des investissements générant des pertes, et c’est alors une crise d’insolvabilité. Et enfin un besoin pressant de liquidités de la part des déposants.
Dans la situation actuelle, faite de doute généralisé et de certitudes de pertes – dont le niveau réel est toujours indéterminé mais augmente mécaniquement plus cette crise se prolonge et se diffuse – ces trois ingrédients sont présents simultanément dans l’ensemble du système et se renforcent les uns les autres. Certains sont inquiets pour la valeur de leurs investissements, d’autres veulent « sortir » pour limiter leurs pertes et les derniers cherchent frénétiquement des liquidités pour couvrir des pertes déjà subies. Dans tous les cas, les ventes d’actifs requises pour rembourser les déposants poussent les prix à la baisse, en un cercle vicieux qui s’auto alimente.
Les paniques de retrait bancaire, dont le monde développé croyait qu’elles appartenaient au passé, sont l’archétype de ce mécanisme. Par nature, aucune banque, qui utilise des dépôts à court terme pour financer des investissements à long terme, ne peut résister à une demande massive de remboursement. Lorsque tous les déposants se présentent au guichet, n’importe quelle banque est mise en faillite, même si sa situation est saine. Cette réalité est comprise depuis fort longtemps, et c’est pourquoi toutes les banques de dépôts sont adossées à une banque centrale qui fournira le cas échéant les liquidités devant permettre de faire face à ce genre de situation.
Mais ces retraits ne ruinent pas uniquement les banques.
La bourse offre également un exemple de ce mécanisme. La capitalisation boursière n’est que virtuelle. Elle ne conserve sa valeur que tant que les demandes de retraits sont inférieures en nombre aux offres des investisseurs entrant sur le marché. Que tous les détenteurs d’actions tentent en même temps de sortir, de « réaliser » leur capital, et ils sont à coup sûr ruinés.
Les Etats – on le voit en ce moment – peuvent aussi être mis à genoux par une vague de retrait massif des capitaux étrangers. Lorsqu’un investisseur étranger veut rapatrier ses capitaux – le plus souvent en dollars – il doit convertir ses créances de la monnaie locale vers le billet vert. Que tous les investisseurs étrangers se mettent à vendre en même temps leurs devises locales contre des dollars et comme dans tous les marchés où les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs, le cours du bien – ici la monnaie du pays – s’effondre. C’est pour se préserver contre ce danger que les banques centrales des pays émergents ont accumulé force dollars ces dernières années. Elles peuvent ainsi jouer le rôle de l’acheteur de dernier recours et soutenir le cours de leur devise. Mais les volumes mis en jeu ces derniers temps ne leur permettront pas de tenir très longtemps. Autre cas de figure de conversion, une vente massive de bons du Trésor – américains par exemple ? – produirait le même résultat.
Dans tous ces cas, banques, bourses, Etats, le phénomène est le même. Les retraits qui auraient du en temps normal s’étaler dans le temps sont tous effectués au même moment et ce flot emporte peu à peu toutes les digues.
Comment pourrait-il en être autrement ? Car c’est en fait à un raccourcissement du temps auquel nous assistons. Les promesses de retraits futurs ne peuvent évidemment être tenues que si les demandes s’échelonnent l’une après l’autre. La conversion inverse des maturités – du long au court – de l’actif au liquide, équivaut une ponction sur la richesse du jour au moment où elle est effectuée.
Mais aucun présent ne peut suffire à réaliser toutes les promesses de futur en un seul jour.
Face à cette situation intenable par nature, il n’y a que de mauvaises solutions.
– Constater que les promesses ne seront pas tenues. L’actif est liquidé en une perte sèche : disparition des retraites gérées par les fonds de pensions, baisse de l’immobilier. Résultat : déflation.
– Adosser l’émetteur de la promesse à quelqu’un de plus solide – l’Etat – en espérant ainsi mettre un terme à l’exigence de preuve immédiate – au retrait. Ce faisant les dettes privées des banques deviennent les dettes publiques de l’Etat, donc des contribuables. Ce processus d’amplification de la dette et du risque associé compromet la valeur de la monnaie. Résultat à terme : inflation.
– Tenter d’incorporer au présent une partie de ce futur : émettre de la monnaie pour racheter les actifs. Résultat : inflation.
– Interdire d’exercer dans le présent son droit sur le futur : bloquer ou limiter les retraits, contrôler la circulation des capitaux, fermer les bourses. Résultat : reculer l’heure des comptes et accroître l’incertitude.
Dans tous les cas, cet afflux de futur au guichet du présent s’avèrera ruineux.
Mais au-delà du constat, cette grille de lecture – fort peu académique, au demeurant – de la crise comme l’expression d’un dysfonctionnement de la relation au temps peut donner aussi quelques clés de compréhension. Si l’on interprète la crise actuelle comme une inflation déraisonnable de futur soumis aujourd’hui à un processus de dégonflement subit, on peut lire différemment les processus qui ont encouragé cette inflation.
La dette : c’est le coupable le plus évident. Comme le rappelle Paul Jorion, le crédit à la consommation est une perversion fondamentale d’un mécanisme qui à l’origine n’a de sens que s’il permet d’accroître la production ou d’étaler dans le temps l’acquisition d’un bien durable au-delà de l’extinction de la dette. Le crédit à la consommation, cette traite sur le futur, qui en court-circuitant l’attente a pour effet de réduire les revenus de demain d’un montant supérieur à celui du bien consommé aujourd’hui, se traduit par un appauvrissement et rien d’autre. Il est l’inverse d’une augmentation de richesse tangible et durable. Et lorsque les ménages en sont réduits à l’emprunt pour subvenir à leurs dépenses courantes, l’empilement de ces traites garantit le non remboursement du principal. C’est le principe même du revolving, la dette éternelle.
Les inégalités : combien pèse un milliardaire en euros en année de travail de salarié français ? Retenez votre souffle. 55 555 ans. Plus de 50 millénaires, 25 fois l’unité de compte de la civilisation occidentale. Faites le calcul vous-même, divisez un milliard par 18 000 euros, 12 fois les 1500 euros du salaire net médian en France. En mobilisant le travail de 10 000 personnes durant cinq ans, on n’est sans doute pas loin de l’effort requis pour bâtir une pyramide. Voilà l’échelle de durée des nouveaux pharaons du temps présent. Celle d’un droit de tirage insensé sur les richesses produites par les sociétés, qui pour assurer simplement sa perpétuation exige une rémunération toujours plus élevée par le jeu des intérêts composés, et ce faisant induit un appauvrissement toujours plus grand de la société qui l’héberge. Inflation de futurs disions nous. C’est hyper-inflation qu’il faudrait écrire, en l’occurrence.
La spéculation : les mécanismes de vente à terme – les « futures », dans le jargon de la finance – ont à l’origine une raison d’être légitime. Protéger un producteur – en l’occurrence il s’agissait de cultivateurs – contre les variations erratiques des cours. En vendant par avance sa récolte à un prix estimé raisonnable, ceux-ci se garantissaient contre une éventuelle chute des prix. Dans ce modèle, la relation présent-futur est univoque. Un producteur se protège lui-même et uniquement lui-même. Mais ce mécanisme de protection a été étendu sans limite. Point n’est besoin aujourd’hui d’être détenteur du bien à vendre pour parier sur la valeur future de celui-ci. C’est le principe même de la vente à découvert – des naked shorts – qui sont en ce moment interdits par les autorités boursières. La aussi, l’inflation de futur par rapport au présent – au bien réel – produit ses effets néfastes en multipliant à l’infini les occasions de paris qui amplifient de façon fort néfaste les variations des cours, comme la récente fièvre sur le pétrole l’a à nouveau démontré. Certains diront sans doute qu’il faut être deux pour faire un pari, et que ce ne sont là que des transferts à somme nulle. Somme nulle ? Ce n’est sans doute pas l’avis des français qui ont du cet été raccourcir leur vacances à cause de la facture carburant, mais passons.
L’inflation des actifs boursiers : la hausse des cours de bourses est vue comme un bienfait, la preuve de la bonne santé de l’économie. Mais encore une fois, l’inflation de futur est à l’œuvre. Le critère couramment utilisé pour mesurer la valeur d’une action est le Price Earning Ratio, qui exprime la valeur de l’action en nombre d’années de dividendes perçus. Durant les phases spéculatives il peut atteindre 40. Ce qui signifie qu’à défaut de vendre, il faudrait patienter 40 ans pour retrouver le montant de son investissement. Pourtant, lorsque le PER est multiplié par deux, comme cela se produit en phase ascendante, aucune richesse réelle, tangible n’a été créée. Seul le droit de tirage sur cette richesse réelle l’a été. C’est une inflation de promesse. Autre exemple : lors de la bulle Internet, une autre métrique était utilisée pour estimer une entreprise : celle de la valeur du client. A l’époque, 4500 euros était devenu un chiffre courant, et certaines opérations de rachat se sont négociées jusqu’à 7500 euros par client. En prenant pour estimation on ne peut plus optimiste un chiffre d’affaire de 450 euros par an, le point mort, le seuil de rentabilité de l’investissement, n’aurait été atteint qu’après 10 ou 15 ans, c’est-à-dire en réalité jamais. Ces chiffres, parmi d’autres, montrent à quel point la déconnection peut être complète entre la « valeur » attribuée aux actifs et la réalité de l’activité économique sous jacente. Encore une fois, l’inflation des futurs, des promesses intenables, était à l’œuvre.
Le vieillissement de la population. C’est sans doute le point le plus aveugle, le moins évoqué, le moins compris de cette crise, relevant évidemment lui aussi de la relation au futur. Bien sûr, la question des retraites est centrale dans nos sociétés. On nous répète sur tous les tons que le système par répartition est compromis, voire intenable, et que la seule solution alternative à l’allongement de la carrière est l’épargne, la capitalisation. La thèse sous jacente étant que l’épargne transformée en investissement accroîtra la productivité, donc la quantité de richesses disponibles à partager dans le futur. Or cette assertion n’est pas vérifiée. L’afflux d’épargne ne se traduit pas – et de loin – entièrement par des investissements productifs. Il renforce une inflation artificielle des actifs, à commencer par la bourse. Dans le même temps, l’augmentation du poids relatif de la population retraitée se traduit par une ponction accrue sur la richesse produite, car dans tous les cas, répartition ou pas, le résultat est le même : les salariés doivent subvenir aux besoins des inactifs, que ce soit par la redistribution ou par la rémunération du capital. Une part croissante de la production de richesse qu’ils ont créé est donc distraite en direction des retraités. Cette transformation en profondeur de l’équilibre démographique a donc pour effet de distordre la structure des revenus et de la demande, et d’appauvrir les générations montantes, comme l’a observé Louis Chauvel. Mais c’est aussi un gisement majeur de carburant liquide alimentant une spéculation toujours grandissante et de plus en plus détachée de l’économie réelle.
Le prix de l’illusion
Certes aucune société, aucune structure, ne pourrait subir sans dommage la crise de conversion des maturités que nous subissons. Mais ce processus désastreux n’est pas un simple accident de parcours né d’une mauvaise appréciation du risque dans les officines de Wall Street. C’est aussi le règlement de compte d’une calamiteuse accumulation de promesses intenables, où l’illusion de la richesse infinie avait pris le pas sur le réel.
@ghostdog
je suis d’accord avec vous, article interessant. mais je crois que je l’ai dejà lu sur ce blog 🙂
J’éprouve du respect pour l’idée de débat et pour certains intellectuels, mais évidemment pas pour tous, et pas pour toutes les idées, et je n’attends de personne de me « donner du sens ».
Les débats d’idée, la politique sont nécessaires, quelquefois même utiles.
Malheureusement, ils ne sont audibles que durant les périodes « stables ». En période de crise, l’instinct et les peurs resurgissent et prennent le dessus, quelquefois pour le pire… Et on voit rarement une approche rationnelle remportait la partie.
Se battre sur le terrain des idées, donner sa vie sont des comportements admirables, héroïques, spectaculaires, médiatiques, toutes valeurs très individualistes particulièrement mises en avant ces temps derniers, et valorisée par nous autres, individus humains, mais peut être pas forcement très efficace, voir particulièrement stupide, pour l’espèce dans son ensemble.
Le but ultime n’est il pas plutôt de survivre aux soubresauts, plutôt que de s’entredéchirer pour une idée ?
Les pauvres et les occupants de bistrot rigolent surement en nous voyant débattre d’un nouvel ordre économique (souci de riche) et nos descendants auront sans doute d’autres chats à fouetter.
Des problèmes beaucoup, beaucoup plus concrets et finalement plus simples à résoudre que la « création de valeur », la « monnaie », ou « la répartition capital/travail »
Bonjour à toutes et à tous,
Et merci à Paul et aux autres pour vos analyses pertinentes.
« Ces alarmistes qui ont vu juste », cela me rappelle la citation « Pessimiste : optimiste qui a de l’expérience » qu’un copain m’a envoyé, il y a longtemps.
Je partage, moi aussi, aujourd’hui, cette crainte de voir mes enfants avoir faim un jour. Peut être parce que non loin de moi, en Haïti, dans l’indifférence maintenant générale, des milliers de personnes sont en train de mourir.
Dans l’extrait cité par Ghostdog tiré, comme il le dit, de « l’excellent site » Contre info, l’auteur parle de fin des illusions.
Cette fin des illusions, cette crise de confiance ne vient-elle pas, au-delà du fait que ce modèle économique était intrinsèquement voué à l’échec, de l’absence, ces dernières années, de grandes révolutions scientifiques ?
N’étant ni historien, ni économiste, je me trompe peut être, mais j’ai l’impression que les évolutions scientifiques majeures ont souvent contribuées à sortir le modèle occidental des situations de crises. La marine à voile, la révolution de la machine à vapeur, celle du pétrole, celle du nucléaire, celle de l’informatique, la relativité, la physique quantique, la théorie de l’évolution, la génétique. Autant de découvertes qui nous ont laissés croire que notre intelligence faisait de nous des dieux et que nous viendrions toujours à bout des tous les défis que nous aurions à relever.
De formation scientifique, j’observe régulièrement le monde de la recherche et je ne vois aucune révolution capable de faire renaitre la confiance. Toutes les avancées qui nous ont été vendues jusque là ont lamentablement échouées ; Nous n’avons pas eu nos voitures volantes pour l’an 2000, pas plus que notre base lunaire ou notre mission pour Mars : pas même une malheureuse voiture électrique. La fusion froide ou la chaude d’ailleurs, la pile à hydrogène, les vaccins contre le cancer, contre le sida et même les projets les plus discutables comme le clonage semblent aujourd’hui nous révéler les limites de notre intelligence et nous ramener à une dure réalité : Ne nous sommes nous pas finalement brûler les ailes en tentant de voler vers le soleil ?
@ Chris dit :
oui, ça me semble utopique, ne serait-ce qu’en terme d’organisation.
De plus cela implique de considérer les élites, responsables et faillies, comme encore des interlocuteurs légitimes : quelle contradiction ! quel aveu de faiblesse !
J’ai déjà écrit ici ce que j’en pense : chacun agit librement en le faisant savoir, en en parlant avec ses proches et connaissances. Le bouche à oreille en quelque sorte. C’est ce que je fais, je retire systématiquement en espèces tout ce que j’ai sur mes comptes et les ré-approvisionne de juste ce qu’il faut pour faire face aux débits. Je paie le plus possible en espèces.
Du fait de l’effet de levier des réserves fractionnaires, la révolution légale et pacifique comme je l’appelle peut aller très vite.
@minic972,
Je partage votre analyse sur le progrès scientifique.
N’espérons rien de la science, qui n’a fait qu’accroitre dans des proportions alarmantes nos capacités de prédations sur notre milieu, et qui ne sortira pas de l’impasse thermodynamique dans laquelle nous nous sommes fourré.
@PauloG
Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain, ce n’est pas la science le problème mais la société technicienne qui massifient l’usage de produit technique. Nous avons fait des choix politiques et économique et nos élites capitaliste ont fait le choix de la fuite en avant vers l’accumulation de gadget sans intérêts dans le seule but de continuer à se différencier de la masse, et le reste de la population à suivit cet engouement consumériste, la science n’a rien à voir la dedans. De plus rien ne sous dit que l’homme restera éternellement cloué au planché à consommé de l’énergie non renouvelable. Si nous utilisions nos immense ressources de matière grise à produire et inventer des choses utiles « collectivement » plutot que des marchandises gadget visant à n’accaparer sans arrêt des parts de marché plus grande nous serions peut-être déjà résolut ou empêché d’apparaitre la plupart de nos problème. Ce qui est en cause ce n’est pas l’ingéniosité humaine mais bien l’usage qui en est fait, nuance.
@ PauloG
Il est vrai que le mouvement qui s’emballe peut nous ramener loin en arrière de notre civilisation du confort jetable et du high-tech inutile. (J’en fais partie, j’en utilise) Oui, nous pourrions bien avoir à replanter des patates dans nos belles pelouses pour nourrir nos enfants.
Mais, comme le disait Maxime Leforestier :
« Ce monde, je l’ai fait pour toi. »,
Disait le père.
« Je sais, tu me l’as dit déjà. »,
Disait l’enfant.
« J’en demandais pas tant.
Il est foutu Et je n’ai plus Qu’à le refaire
Un peu plus souriant
Pour tes petits enfants. » »
Il faut essayer d’avoir emprise sur ce qui ressortira de cette crise sinon les mêmes referont le même mondes avec les mêmes erreurs et les mêmes inégalités.
Ce monde est foutu, sans doute, ou il le sera bientôt, alors agissons.
Toutes les idées qui fusent ici serviront elles ? Peut-être pas, peut-être, qui sait. Mais elles existent, elles donnent forme, elles se répandent, elles ensemencent.
Cela n’exclue pas d’avoir les pieds sur terre et de se préparer à une vie difficile, voire pire.
@Yann,
Merci pour votre commentaire, et je partage bien sûr le fait que l’utilisation que l’on fait des techniques joue un rôle essentiel.
Malgré tout, je ne peux m’empêcher de penser que l’ »ingéniosité humaine », qui se résume assez simplement à prendre à Paul pour habiller Jacques (puiser dans l’environnement des ressources limités pour satisfaire des besoins, dont une partie reste bien sûr essentiel) est justement une partie essentielle du problème. Elle déforme notre vision et nous donne l’illusion de pouvoir maîtriser des forces, des puissances qui resteront pourtant à jamais hors de notre atteinte. Nous comprenons si peu de notre environnement, de notre propre corps, et vraiment rien de ce qui se passe dans notre tête. L’humilité, en tant qu’espèce, me semble la seule approche raisonnable.
Je pense que la science, par l’illusion de maîtrise qu’elle procure, et par la fourniture régulière de solutions ou d’explications rassurantes à court terme mais le plus souvent limités ou erronées, ne peux être une solution à long terme.
Je précise que j’ai une doctorat de biologie moléculaire, travaille depuis 15 ans dans les labos et y trouve une très grande satisfaction intellectuelle personnelle.
@ Armand
c’est effectivement en terme d’organisation et de récupération politiques et syndicale que l’idée me semble utopique mais concernant les interlocuteurs légitimes c’est justement pour imposé nos interlocuteurs que j’imaginais cet ultimatum.
J’ai beaucoup entendu parler de « refonte du capitalisme » et je ne suis pas d’accord car dire cela c’est implicitement ne pas remettre en question les principes du capitalisme.
Un ravalement de façade ne sera pas suffisant il faut tomber le mur et le reconstruire il faut une « refonte de l’économie » et ce n’est pas avec 20 capitalistes rassemblés entre eux que l’on y arrivera.
Un petit hello à tous. C’est très agréable de vous lire. Comme disait mon ami P., « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Tiens le meilleur des mondes cela fait penser à quelqu’un d’autre. Bref, étant un petit nouveau j’aimerais vous faire part de mes commentaires.
J’éprouve une grande frustration sur l’affaire des CDS. Que leur est-il arrivé à nos chers CDS? Qui pourrait nous faire une synthèse sur ce sujet.
Maintenant pour les alarmistes. Un peu d’économie réelle, celle qui sent la sueur.
Je travaille dans une entreprise qui a fait un chiffre d’affaires de 36.5 m d’euros pour 32 m de frais (exercice 2008 clôturé au 30/09). Donc 4.5 m d’€ avant impôts. C’est pas mal surtout calculé par FTE (full time employee). Mais pour le bonus distribué en décembre j’ai mes doutes. Allons nous faire le dos rond et vivre sur notre gras pour les 2 années à venir? Que nenni. Le gras il a déjà fondu. Notre CEO groupe (plus de 500 m d’€ pour le groupe) a demandé de revoir les budgets 2009.
On simule.
Avec du moins 5% de CA: pas de licenciements. Moins 10%: en coupant un peu la pub on ne licencie toujours pas. A moins 15%, la charrette se remplit. A moins 20%, ça sabre. J’ai omis de vous donner un paramètre. L’OP (operating profit) doit bien sûr rester de 8%. Le croissance peut-être de 1%, les firmes veulent 8.
Simple question: la micro donne-t-elle la macro-économie? Si oui, l’avenir est très gloomy (sombre).
Ce petit témoignage pour vous dire que toutes les entreprises vont protéger leur marge. Donc ça va saigner car tous les top managers pensent être plus malins que leurs coreligionnaires. Pour la rupture épistémologique, il y a de la marge (à toujours protéger of course).
Continuez vos contributions et n’oubliez pas votre petit machiavel « il n’y a pas de bonnes lois, il n’y a que de bonnes armes ».
Ouais les mecs… depuis vingt ans qu’on a vu que le système allait se (nous) casser la gueule, et que quand même, on a fait le ventre mou, confortablement, tranquilles entre les deux extrêmes… je parle pas des intellos, ni des « Maussiens », mais de nous tous…
Merci Paul.
Pour reprendre Keynes, les solutions apparaîtront en ces temps de grande confusion : il faut faire preuve d’une inébranlable conviction.
» Je pense en effet que notre destin est entre nos mains et que nous pouvons nous en sortir si seulement nous le voulons ou plutôt, si le veulent ceux qui, de par le monde, en ont le pouvoir ». Et, ajoutait Keynes, « nous sommes à l’un de ces rares moments critiques dans les affaires humaines, où nous ne pouvons être sauvés que par la solution d’un problème intellectuel, et par aucun autre moyen ».
Nous y sommes, nous aussi aujourd’hui.
La lecture de la préface de Jean-Paul Fitoussi ( des textes de Fitoussi ) et d’Axel Leijonhufvud et la série d’articles de Keynes, La Pauvreté dans l’abondance, semblent ouvrir des pistes fécondes. ( Tel Gallimard,2002)
Merci à Rumbo pour sa réponse sur le crédit social. Évidement, je suis un peu déçu, j’aurai préféré une critique plutôt qu’une éloge. Mais bon, on prend ce que l’on a. J’ai vu dans vos précédents messages, Rumbo, que vous faisiez un appelle pour que l’oeuvre de Douglas soit traduite en Français. Je serait également très intéressé par un tel projet. Je me demande combien peut coûter une traduction. Je serais éventuellement prêt à en mettre une partie de ma poche… et puis par les temps qui court, il y a moyen que ça se vende bien 🙂 si en plus on peut faire de la thune c’est tout bénef !
J’ai remarqué que beaucoup considèrent que l’économie n’est pas une science exacte et que pour cette raison les politiques ont eu tord de faire confiance à cette science qui aujourd’hui révèle son impuissance. Je suis d’un naturelle très mécaniste, au sens philosophique du terme : Pour moi les même causes donne les même conséquences. Et l’économie me semble au contraire pas si loin d’être une science exacte. Ce que je ne comprend pas, c’est que si je récapitule certaines grandes lignes du fonctionnement actuelle, il y a des éléments font que ce système semblent logiquement (au sens fort : prouvable) voués à l’échec :
1/ plus de 90% de l’argent dans le monde a été créé par un crédit
2/ Les crédit doivent être remboursé avec intérêts
-> La quantité d’argent a rembourser est supérieur à la quantité d’argent existante
-> Il est impossible de rembourser les crédits sans une croissance continue (voire de dérivé seconde positive), ou sans un endettement de certaines personnes, ou sans un crash (ou une guerre, ou autre évènement extraordinaire, remettant les pendules à zéro).
Cela relève d’une logique tellement élémentaire (je veux dire, un enfant de 10 ans est capable de comprendre ça) que je ne peux me résoudre à croire que que l’on soit allé dans cette direction dans l’indifférence la plus totale. Il va de soit que les choses sont bien plus complexes que cela. Mais il me semble que cette complexité vient se greffer autours de ces principes simples, sans les modifier d’aucune sorte. Est-il donc réellement besoin de chercher plus loin alors que tout système économique incluant ces principes semble inefficace dès le départ ? Je me dit que :
– Soit Mon raisonnement est erroné, et cela est aisément démontrable, je suis juste un peu paresseux ou un peu bête de na pas avoir pu trouver en quoi. (j’attends donc avec humilité qu’on me montre ce qui cloche).
– Soit Mon raisonnement est erroné, et pour comprendre pourquoi, il faut une maîtrise en physique nucléaire, savoir parler au moins quatre langues couramment et être capable de faire de tête en moins de 5 seconde des multiplications à 10 chiffres, ce qui fait que seul une petite élite est réellement capable de saisir dans toute leurs profondeurs ces subtiles mécanismes économiques, et se mettent gentiment au service de l’humanité en appliquant leurs très précieux savoir faire au service de tous.
– Soit mon raisonnement est juste, et dans ce cas, de part la simplicité extrême des évidences qu’il met en lumière, ceux qui ont mit en place et fait perdurer ce système sont coupables d’entrainer sciemment l’humanité vers sa perte. En plus de ça, tout ceux qui savent et qui ne font rien (incluant donc n’importe qu’elle personne ayant fait des études d’économies) sont coupables au moins de ne pas mettre au courant les néophytes de ces vérités pourtant fort simples (je le répète, un enfant de 10 ans peut comprendre ça… bon aller disons 12, je ne me rend peut-être pas bien compte). Et dans ce cas il me semble urgent de chercher autre chose.
C’est dans cette perspective que je compte bien m’intéresser au crédit social. Parallèlement, l’idée de faire en sorte, par le bouche à oreille qu’un maximum de personnes retirent leurs argent des banques est très séduisante. Mais elle ne peut selon moi venir sans un autre système. Ça ne sert à rien de foutre toute l’économie par terre si c’est pour le plaisir de voir le monde s’écrouler. Il semble normal qu’un petit groupe de personnes soit prêt à tout pour voir échouer un changement de paradigmes concernant le système économique même si ce dernier est meilleurs pour le monde. Chacun protège sa part de steak, c’est la nature humaine. Et plus elle est grosse, plus la perte est douloureuse. Les changements à effectuer sont profonds et rien ne changera donc tant qu’un nombre suffisamment grand de personnes ne sera pas pas conscient de la réalité. Il se peut bien que ce changement de paradigmes économiques commence à être en phase avec la société. Le combat principale à mener me semble donc être pour le moment une lutte contre la désinformation.
C’est cela que je m’apprête à présent à faire (modestement). Mais je ne pourrai le faire que si je suis convaincu des changements à effectuer. Et je ne serait convaincu des changements à effectuer que lorsque l’on m’aura montrer en quoi j’ai tord, et que j’aurai pu montrer en retour en quoi ce n’est pas le cas. Tout de même, les choses ne peuvent pas être aussi simples ? Si ?
Après une hésitation, j’ose vaguement poser un raisonnement et une question (je ne suis pas économiste mais un citoyen intéressé et curieux) :
Si j’ai bien compris, la monnaie totale dans le monde a depuis le début de l’année (ou depuis début septembre pour être plus illustratif) a chuté. Je ne parle pas de monnaie fiduciaire évidemment mais du total, avec tous les écrits bancaires.
Question 1 : Est-ce correct ?
Je poursuis en supposant que j’ai juste :
La masse de biens sur terre n’a pourtant pas diminué dans le même laps de temps. Elle a même sûrement très légèrement augmentée. Ainsi, on peut considérer que ceux dont la richesse (en monnaie) n’a pas bougé, sont devenus plus riches car il possède un pourcentage plus important des richesses mondiales.
Question 2 : y’a-t-il une erreur dans ce raisonnement ?
[…] « Ces alarmistes qui ont vu juste 24 10 2008 […]
@Magnum
Je ne suis pas non plus économiste, mais si j’ai bien compris les choses, cette monnaie scripturale a chuté parce qu’elle n’avait justement plus aucune correspondance avec la réalité (les service et biens échangeable réels) : Elle n’était que le reflet de la confiance qu’avaient les acteurs économiques à voir cette richesse réel augmenter dans le future. Mais la richesse fictive s’est retrouvé tellement éloigné de la richesse réelle actuelle que la confiance s’est brisé.
Donc personne n’est plus riche qu’avant. En revanche, la richesse réel elle n’a pas bougé (ou pas beaucoup), mais à cause des mécanismes complexes de l’économie actuelle, il semblerait bien que les gens deviennent quand même plus pauvres. (sans aucune raison valable, puisque la vrai richesse est la même).
C’est tellement risible… si des extra-terrestre existes et qu’ils nous observes il doivent bien se marrer 🙂
@ il professore et à ceux intéressés par le GEAB.
Je m’y suis abonné, même si c’est un peu cher comme dit Skavsta, car après avoir suivi pendant plusieurs mois la version gratuite, j’étais très intrigué et intéressé par une méthodologie qui donne des résultats aussi surprenants.
Si cela intéresse certains, dites le moi, je mettrai les derniers n° à disposition pour un usage restreint.
cordialement,
Bonsoir à vous tous, et merci à notre hôte de permettre un débat aussi riche qu’intéressant.
Bein ne pouvant étayer mes avis de références aussi vastes que certaisn d’entre vous, je me permets ce petit commentaire car, réfléchissant depuis longtemps à notre système économique qui ne pouvait qu’imploser ainsi, je ne peux que rejoindre l’avis de Paul Jorion et des principaux intervenants de ce blog. Néanmoins, il me semble fort utopique d’espérer un changement positif de notre monde économique et politique.
Soit l’évolution viendra d’un redémarrage sur les bases actuelles, parce que quelqu’un, quelque part, parviendra à stopper cette chute vertigineuse des actifs et de la confiance, et la première envie d’une majorité de nos contemporains sera de repartir comme avant, et de tenter un peu plus de faire monter les arbres dans le ciel jusque la prochaine crise (bien plus importante bien sûr).
Soit les « élites » actuelles, soucieuses de conserver leur pouvoir économique et social, ne laisseront pas mourir ce modèle, et nous créeront un monde à la Orwell (simple évolution de notre modèle néo-conservateur), le seul avantage pour nous tous étant qu’il nous économiserait de nous interroger inutilement sur notre devenir, celui-ci étant tout tracé…
Soit ce modèle capitalistique s’auto-détruit dans un grand chaos, source, au choix, de guerres, de vengeances des moins nantis envers les occidentaux, de désordres climatiques, etc… le pire serait devant nous.
J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, et je rejoins en cela Catherine, je ne puis qu’être désabusé par cette situation et ne perçois pas quelle pourrait être la sortie par le haut de ce pétrin dans lequel nous et nos ancêtres nous sommes placés. Il est évident que si tous les non-« élites » se regroupaient et, dans un élan de démocratie athénienne, tentaient de définir le modèle qui leur conviendrait, la minorité qui dirige le monde suivant ses besoins n’aurait qu’à bien se tenir. Mais nos contemporains sont bien trop heureux de leurs « pain et jeux », les emmener sur le chemin de la réflexion serait bien ardu.
Vous allez me dire que les petits ruisseaux font les grandes rivières, qu’il faut provoquer le débat et la réflexion autour de soi… je suis d’accord, et tente de l’appliquer quotidiennement. Mais les réactions sont faibles, tout le monde a peur de l’inconnu, et préfère se réfugier dans le « tout va bien, ou ira mieux bien vite », que de se confronter à l’irrationalité de notre vie actuelle. Comme le disait l’un d’entre vous, nous passons notre temps à courir après l’argent, dont nous ne pouvons même pas profiter vu le peu de temps qui nous reste… Et dans cette course contre la montre, peu osent s’arrêter un instant et regarder notre monde à la loupe.
J’aimerais partager vos espoirs de monde meilleur ; j’aimerais me dire que tous ensemble nous pouvons changer les priorités de notre société ; j’aimerais que nous puissions résoudre les problèmes du climat, de la faim dans le monde, des inégalités sociales, des guerres ; j’aimerais un retour à un bonheur plus sain, moins matériel. Mais, malheureusement, je ne vois pas ce qui pourrait laisser présager une telle évolution.
Ce ne sont que quelques réflexions qui ne feront certes guère avancer le débat, mais je soumets néanmoins à votre réflexion… si l’un d’entre vous voit la lumière dans ce long tunnel, qu’il m’en indique la direction et nous ferons un bout de chemin ensemble peut-être !
@magnum :
c’est bien le principe de la déflation, ceux qui ont du cash « possèdent » une part plus importante des richesses, devant moins les partager (ceci étant, quelle est la valeur réelle de notre monnaie de singe?).
et c’est bien le noeud du problème actuel : étant dans un jeu à somme relativement faible, car pour autant que je sache, l’expansion de notre terre n’est pas exponentielle, il était peu justifiable d’assister à une telle croissance de la monnaie.
Et tant que l’Homme ne voudra pas admettre que malgré toutes ses connaissances, nous ne pourrons pas atteindre l’infini, nous continuerons inlassablement à nous diriger vers des catastrophes : financières, climatiques, démographiques, etc.
@ Asterix
@ Catherine
Vous m’imaginez moi appeler ce que disent les gens avec qui je ne suis pas d’accord « Vraie ânerie » ? ou ponctuer mes billets avec des « Je ne cesse de le répéter ! » ?
@Jean-Emmanuel dit :
@ il professore et à ceux intéressés par le GEAB.
C’est mon cas je pense , moi aussi j’ai lu tout les sommaires de GEAB , mais son offre d’abonnement ne m’est pas accessible et votre proposition de recevoir en pdf les quelques dernières analyses complètes de ce site m’interresse beaucoup .C’est pourquoi j’accepterai votre offre avec plaisir ( mon site pour vous ‘donner une idée de mes pensées ‘ ) ci dessus et une de mes adresse email pr recevoir votre offre
Cordialement
Alain de Belgique
email
alainjrddva@hotmail.com
La pratique de marché depuis dix ans a effectivement mis en place un effet dominos : la création de produits « structurés », hors bilan, placés auprès d’acteurs « professionnels », mais ne disposant pas des outils de mesure de risque adéquats les met désoramis en potentiel de faillitte, or chacun a assuré le risque du voisin. ce pour des montants colossaux.
C’est, depuis des siècles, le même mécanisme à chaque bulle grave : une distorsion organisationnelle et une tentative de rationalisation des prévisions des sciences humaines. (derrière les sciences humaines, il y a les humains, c’est à dire des bonshommes ! Qui ne manquent pas de soudain devenir imprévisibles….).
@Catherine & Ghosdog
Catherine, je crois que vous avez deviné le sous entendu de Paul mais il n’insistera sans doute pas en hote respectueux.
Vous sembliez opposer intellectuel à intelligent…bien sur pour étayer votre réponse à Ghosdog.
L’intelligence n’a pas de préférence quand aux origines et à la fonction de l’individu qui en est pourvu, le veinard.
L’inverse est évidemment vrai.
Là où je vous rejoindrais serait si Ghosdog imaginait que seuls les « intellectuels » étaient capables de rationaliser.
Ghosdog, s’il nous est plus dur à nous, les manuels, les sans titre, de présenter nos idées, nos analyses, nos concepts, nos argumentations, ce n’est que par manque de pratique, par manque de vocabulaire parfois, par manque d’instruction, souvent. Pas par manque d’intelligence.
Comme vous nous avons plaisir à rationaliser, sans le savoir parfois, comme M. Jourdain, mais pas sans intelligence.
@ Archimondain,
»
1/ plus de 90% de l’argent dans le monde a été créé par un crédit
2/ Les crédit doivent être remboursé avec intérêts
-> La quantité d’argent a rembourser est supérieur à la quantité d’argent existante
-> Il est impossible de rembourser les crédits sans une croissance continue (voire de dérivé seconde positive), ou sans un endettement de certaines personnes, ou sans un crash (ou une guerre, ou autre évènement extraordinaire, remettant les pendules à zéro).
»
Trop simple pour être vrai ? Et pourtant ce constat a été fait à maintes reprises, et je n’ai toujours pas lu/entendu d’arguments solide contredisant cette analyse, il faut se rendre à l’évidence : Ainsi tourne le monde !
A ce sujet je vous conseille de (re)lire cette article de Maurice Allais (le seul Économiste français ayant reçu le prix Nobel à ce jour) disponible sur le site d’Etienne Chouard :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_crise_mondiale_d_aujourd_hui_Maurice_Allais_1998.htm
A noter que cet article vieux de 10 ans aurait pu être écrit hier tellement il colle à la situation actuelle.
@magnum,
« Si j’ai bien compris, la monnaie totale dans le monde a depuis le début de l’année (ou depuis début septembre pour être plus illustratif) a chuté.
(…)
Ainsi, on peut considérer que ceux dont la richesse (en monnaie) n’a pas bougé, sont devenus plus riches car il possède un pourcentage plus important des richesses mondiales.
»
C’est bien le bon raisonnement, d’ailleurs vous remarquerez que les prix sont en train de baisser : les actions, les produits alimentaires, l’immobilier, le pétrole…Seul l’or (il me semble) continue sa courbe ascendante (pour combien de temps ?).
C’est la déflation, le cauchemar des économistes du siècle dernier (il va falloir s’habituer à les appeler ainsi 🙂
Donc oui vous êtes plus riche avec la même somme d’argent en principe.
Le soucis c’est lorsque les ajustements seront nécessairement fait sur le salaires dans un deuxième temps…
Là les problèmes pourront vraiment commencer…
@P. Jorion
Finalement j’opte pour le costume de Bernardo
@Catherine :
C’est quoi un intellectuel ?
J-P Sartre, Michel Foucault, Deleuze, Guettari, Bourdieu, Chomsky, Frantz Fanon dont je vous recommande chaudement « Peau noire, masques blancs » (en poche chez POINTS-ESSAI).
Penchez-vous sur leurs oeuvres et vous constaterez qu’il ne s’agit ni de titre ni de dogme…
Fanon était noir, psychiatre, philosophe (éléve de Merleau-Ponty), résistant, il s’engage aux côtés des forces françaises libres à 18 ans.
Il pense la décolonisation et deviendra une source d’inspiration aussi bien pour les black panthers que pour d’autres mouvements de libération (je pense notament aux très actuels queer studies qui questionnent la notion de genre).
Je crois que cet homme est effectivement un modèle, dont le parcours de vie et le cheminement intellectuel sont étroitement liés.
Alors j’ose l’affirmer haut et fort, Franz Fanon fait sens pour moi, il donne du sens, il me donne à comprendre, il me conforte dans des intuitions, dans des convictions, il balaie mes idées reçues…
Je ne sais pas s’il me rend plus intelligente, mais en tout cas il me rend le monde et les hommes plus intelligibles…
Ce n’est plus Marcellius qui dit « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark », mais
Greenspan qui dit : il y a quelque chose de pourri au royaume du capital !
Si je cite encore ces propos hallucinants de Greenspan après Clémence Daerdenne, c’est pour dire combien l’abattement, le désespoir, le ressentiment, voire la haine, qui s’installent en nous à mesure que la crise s’approfondit tandis que les actions menées par les gouvernants nous semblent si éloignées de ce qu’exigerait la situation — une crise de civilisation — sont choses dérisoires. Les choses vont tellement vite qu’il est déjà anachronique de désigner les méchants, et de penser à ressortir les guillotines et autres chaises électriques, ou même le goudron et les plûmes même si ce n’est pas l’envie qui nous en manque !
Ce qu’il faut condamner c’est un système et ses tares rédhibitoires pour lui substituer un autre. Pas les hommes, du moins surtout pas ceux qui maintenant par honnêteté intellectuelle, le condamnent sans appel ou ne sont plus très loin de le faire.
Ma première réaction en lisant dans nos journaux français un certain nombre d’éditorialistes changer de ton, d’analyse même, de vocabulaire, et même pratiquement d’idéologie, fut de penser qu’ils retournaient leurs vestes.
Je pense que les choses ne sont pas si simples. Il est tellement facile de séparer le monde entre les bons et les méchants, ceux qui auront toujours tord quoi qu’ils fassent, et ceux qui auront toujours raison. Mais les humains sont ainsi faits que certaines passions jadis investies dans des projets par certains d’entre eux estimés hautement enviables et estimables, s’avèrent à la faveur de circonstances exceptionnelles, totalement déplacées. A telle enseigne maintenant qu’ils sombrent dans une grande crise de foi et reconsidèrent toutes les idées, actions qui firent leur vie à la lumière du cataclysme qui s’abat et trouble leurs anciennes certitudes.
Ou bien les mots n’ont aucun sens, et alors, en effet, nous pouvons penser que tous ces retournements ne sont que du vent et ne comptent guère. Des mots en l’air.
Mais alors dans ce cas, comment reformer société avec nos frères humains si nous ne sommes pas capables d’accepter que des propos dont nous voudrions en quelque sorte nous rendre propriétaires alors que la pensée, la lucidité, ne sont la propriété de personne mais s’acquièrent, viennent souvent plus avec les circonstances qu’au bout d’un cheminement raisonné ? Comment construire un avenir viable, désirable ?
Ou bien nous prenons acte du changement, ou plutôt des prémisses du changement idéologique en cours, et agissons comme si désormais notre tâche n’était pas de regarder en arrière mais d’approfondir la transformation. En disant cela je pense évidemment à Nelson Mandela qui après l’apparteid obtint les témoignages publics de beaucoup d’acteurs de l’ancien système, en échange de quoi ceux-ci ne furent pas incriminés, pour aller de l’avant.
Nous ne devons pas vouloir un monde meilleur parce qu’il est encore au futur, mais parce qu’en le voulant, en l’imaginant, en le recherchant, nous sommes déjà en train de le réaliser. Toutes les raisons du monde peuvent nous incliner au retrait, à l’indifférence, au cynisme, mais en serons-nous plus heureux pour autant ? Notre plus grand ennemi n’est-ce pas nous-mêmes ? J’ai la conviction profonde qu’il est faux de dire que nous ne pouvons rien. Et qui peut savoir au juste de quelles actions individuelles et-ou collectives se dessineront les contours d’un nouveau monde ? Ce monde est encore en pointillés.
Dans la période que nous traversons, par définition pleine d’incertitude, et donc imprévisible, nous avançons à tatôns dans l’obscurité d’un monde inconnu. Si la raison doit seulement nous indiquer que demain sera pire qu’aujourd’hui à quoi bon cette raison ? Si nous sommes parfois si désespérés n’est-ce pas que nous nous refusons de voir l’inconnu dans le réel ?
N’est-ce pas le plus souvent dans les situations d’abandon que nous nous sentons paradoxalement les plus forts ?
Lorsque nous avons le sentiment d’avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir au risque parfois de déplaire, de surprendre, que nous sommes les plus heureux, et, que de surcroît nous sommes reconnus à notre juste valeur ? Nous y perdons parfois des plûmes, mais nous estimer nous mêmes n’est-ce pas le plus important ?
La raison n’a de réel sens que si elle nous permet, fort du savoir de ce pire qui pourrait arriver, de nous en dégager, de le contourner. Et si nous accusons encore les autres que le monde que nous voudrions n’advient pas c’est sans doute que nos convictions ne sont pas encore assez établies, que nous n’avons encore qu’une idée vague de nos possibilités, de notre rôle à jouer, malgré tout.
Quel beau texte, ecrit avec le ventre, le coeur et la tete, tous trois reunis !
Un grand merci, Pierre-Yves.
S’il vous plait quand vous faites de beaux textes avec tant de brio, oubliez pas votre email et/ou autorisation de reproduire ! (comme ca nous pouvons vous publier ! Gonflons les archives !)
http://www.dailymotion.com/video/x6zhpq_discours-a-lonu-sur-lignorance-huma_lifestyle
@ Greg
Le rappel de Greg, ci dessous, me paraît essentiel.
1/ plus de 90% de l’argent dans le monde a été créé par un crédit
2/ Les crédit doivent être remboursé avec intérêts
-> La quantité d’argent a rembourser est supérieur à la quantité d’argent existante
-> Il est impossible de rembourser les crédits sans une croissance continue (voire de dérivé seconde positive), ou sans un endettement de certaines personnes, ou sans un crash (ou une guerre, ou autre évènement extraordinaire, remettant les pendules à zéro
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On peut utilement ajouter au (2) qu’une poussée inflationniste permet de remettre les compteurs à zéro en remboursant
avec une monnaie dévalorisée.
Et là on boucle sur mon premier post et l’un des débuts possibles de refondation : l’inflation.
Au final :
– La violence pour changer le monde n’est pas acceptatble;
– La voie pacifique (réflexion et le prosélytisme) nécessite le support d’un parti de gouvernement (programme, cadres, parlementaires, relais d’opinions);
– La voie de l’inflation est la moins violente, la plus efficace pour rebattre les cartes, voire l’organisation de la société.
L’inflation (qui dévaloriserait les avoirs des possédants) est gardée sous contrôle par des gardiens puissants. Seule la perspective de non remboursements massifs des crédits mis en place pendant la période récente pourrait justifier que l’inflation soit libérée de ses chaînes, déchaînant alors un maëstrom refondateur.