France-Inter, vendredi 27 février à 6h48

Si vous voulez savoir ce que je pense de la nomination de Mr. François Pérol à la tête de la Caisse d’épargne et des Banques populaires fusionnées, tournez le bouton du poste à 6h48. Je réponds à quelques questions d’Alexandra Bensaid dans le cadre de l’Economie autrement. Si vous vous levez plus tard, l’émission se trouvera sur internet après diffusion.

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21 réponses à “France-Inter, vendredi 27 février à 6h48”

  1. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    On se doute que tu trouves ça très bien qu’on nomme à la tête de la nouvelle entité celui qui a poussé l’idée de Natixis, filiale commune des 2 banques, laquelle est à l’origine des pertes énormes (2 milliards, bof, ça fait un demi-kerviel, et même pas 1/20ème de Madoff) qui ont précipité la fusion orchestrée toujours par Pérol, qui ce coup ci en assumera la responsabilité au « front ». La boucle est bouclée?

  2. Avatar de thomas

    « Banque et populaire à la fois » disait la pub…le grand écart du moment !

  3. Avatar de Dominique B
    Dominique B

    Bonsoir,
    Va falloir lui donner des noisettes et du populo ?

  4. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    et si c’était la première étape d’un grand regroupement du système bancaire français ?
    M Pérol de par sa connaissance des dossiers (chargé par le président depuis octobre 2008 de travailler avec les banquiers français) pourrait être l’homme adéquat.

  5. Avatar de Paul Jorion

    Bon, c’est que j’ai dit de plus anodin qui est passé. Mais j’ai appris ma leçon : rien de ce que j’avais dit en une heure d’entretien avec Arte n’était anodin et donc… rien n’était passé !

  6. Avatar de Dominique B
    Dominique B

    Bonjour, M. Jorion,
    Je viens d’écouter l’émission – trop brève – à laquelle vous avez été invité.
    La question finale de la journaliste, adressée aux auditeurs était : « Alors, américanisation, ou colbertisme ? » ( en gros )
    Autrement dit : pétard mouillé, ou régression ? … les deux, Mon Coffrefort…
    Anyway, toujours un poteau de casé.

  7. Avatar de Dominique B
    Dominique B

    M. Jorion,
    C’était bien envoyé quand même.

  8. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    une idée pour la radio :
    ou bien il faut répéter une ou deux idées fortes en boucles en les formulant de façon différentes ainsi en étant coupé on retrouve au minimum une de ses idées ?

  9. Avatar de phyrezo

    Le liens vers le podcast svp…

  10. Avatar de Fab
    Fab

    @ Moz,

    Je viens de voir le lien que vous avez proposé. Tout se tient…

    Mai 2007, la crise s’annonce : le Président fait appel au meilleur financier pour le conseiller ; celui-ci, crise oblige, accepte de diviser son salaire par 20.

    Février 2009, la fin de la crise : le Président n’a plus besoin des conseils du meilleur financier ; celui-ci retourne dans le privé, où, souhaitons le lui, il retrouvera un salaire à la hauteur de ses compétences, à savoir à la hauteur de la richesse qu’il a permis de créer, soit à la hauteur du travail qu’il a permis de fournir à d’autres.

    Tout se tient.

  11. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Paul Jorion,

    En faisant un peu d’ironie, je dirais que vos commentaires ont été ravalés au niveau de crachotements, par une journaliste pas du tout intéressé par votre réponse…

    Juste une question: Pourquoi vous a t’on intérrogé ?

  12. Avatar de Jean
    Jean

    M Jorion, qu’avez vous dit de moins anodin ?
    Comme AAA+ (bien noté celui là !), pourquoi vous a t on intérogé ?
    Etes vous vraiment un iconoclaste ? Cela vous fait il plaisir ?

  13. Avatar de JJJ
    JJJ

    Un classique du genre : les journalistes sont plus intéressés par leurs questions que par les réponses des interviewés. A été retransmis ce qui est probablement le plus anecdotique du discours de Paul.

  14. Avatar de Paul Jorion

    @ JJJ

    Surtout, les questions sont reformulées : ce ne sont pas celles qui m’ont été posées et mes réponses à des questions légèrement différentes sont coupées-collées.

  15. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Voici en écho un entretien (je n’ai pas bien pu le dater, mais ce doit être l’été ou l’automne 2008) ce n’est pas tout à fait en rapport avec la nomination de François Perol, mais ici, c’est exactement la même – « essence » – sarkozienne, revue avec complaisance aux « normes » et aux « us et coutumes » étatsuniennes. Il faut se coltiner avec cet « univers » ici incarné par ce « brave » Serge Dassault, sommité très proche du pouvoir e France et lui collant de très près, l’un des principaux industriels français, entre autres marchand d’armes, propriétaire du « Figaro », sénateur, etc, etc, et tutti quanti. Bien évidemment, les « barons » des syndicats, l’ « opposition » à la position ici de Serge Dassault ont toujours accepté l’argent de la caisse noire du Médef (patronat fançais) pour « gérer » les grèves… et serge Dassault peut frétiller comme un poisson dans l’eau en stigmatisant l’opposition et les syndicats qui ne valent pas mieux que lui et profitent du « système » à leur façon. Pendant ce temps là (et depuis quelques mois où eut lieu cet entretien) la situation empire de jour en jours.

    Voici cet entretien qui vaut son pesant de moutarde, on rit aux éclats et on pleure à chauds larmes en même temps.
    Le surréalisme n’est pas loin…

    http://www.dailymotion.com/video/x62vee_dassault-le-vrai-visage-de-lump_news

  16. Avatar de Fab
    Fab

    Ne pleurez pas Rumbo…

    Que faire ? Le travail, n’est-ce pas la santé ? Le travail ne permet-il pas d’accéder à la consommation ? Et la consommation, n’est-ce pas ce que la majorité veut ? Ne sont-ce pas les mêmes qui font la grève quand on leur enlève leur travail ou quand on leur en donne trop ? Ne sont-ce pas les mêmes qui pleurent sur l’évolution du monde, sur la dégradation de la planète, sur la misère de nos esclaves des pays sous-développés, mais qui veulent, à tout prix donc, continuer à consommer ?
    Ce monsieur ne me fait pas rire plus qu’un autre. Ni pleurer. Il est à fond dans son truc. Comme beaucoup. Comme tout le monde. Sauf que lui crée du travail et que d’autres en veulent…pour consommer…parce qu’ils sont eux aussi à fond dans leur truc ! On le traite d’égoïste mais, supposer que quelqu’un agit par égoïsme, au détriment des autres, de la masse, n’est-ce pas se cacher son propre égoïsme et tenter soi aussi de mettre un peu de piment dans sa vie sans néanmoins risquer de se brûler, ou pour être plus précis dans l’imagerie, sans prendre le risque de se perdre ou d’être rejeté par son troupeau, pardon par le reste de sa société ? N’est-ce pas le principe de fonctionnement de la consommation, du travail, de la société : s’identifier à un groupe, faire partie d’un groupe, puis y faire sa place, être reconnu, vénéré parfois, par au moins une partie du groupe, sans toutefois prendre le risque d’être rejeté par le groupe ? N’est-ce pas un aspect du leurre de la conscience ? Ne refusons-nous pas tous, individuellement, de voir la vie ? Chacun ne se construit-il pas sa propre réalité, celle qui le positionnera au mieux pour son équilibre mental parmi le groupe ? Y a-t-il une réelle différence, au fond, entre un groupe de supporters et un groupe de Bilderberg, par exemple ? Je ne le pense pas. Certes, l’un a un plus grand poids sur la gestion de la société, mais les motivations qui ont poussé à la constitution du groupe sont les mêmes. Et chacun y trouve une reconnaissance.
    « L’acceptation d’une croyance n’est-elle pas un couvercle mis sur cette peur, sur cette peur de n’être rien du tout, d’être vide ? Et pourtant un récipient n’est utilisable que lorsqu’il est vide et un esprit qui est rempli de croyances, de dogmes, d’affirmations, de citations est en vérité un esprit stérile, une machine à répétition. » (Jiddu Krishnamurti)
    Ne nous construisons-nous pas tous notre propre croyance, ou par fainéantise, n’acceptons-nous pas une croyance « clé-en-main » ? Pour garder notre équilibre mental au sortir de l’enfance. Ne cherchons-nous pas refuge dans le travail, les études, le sport, l’analyse… ?
    Et donc, pour en revenir au lien que vous proposez, la critique de la position de l’autre, de sa croyance…de sa vie, n’est-elle pas simplement essentielle à la survie de notre propre croyance ? Ne sert-elle pas uniquement à nous sentir vivant ?

    Bien évidemment, ça reste une hypothèse, une possibilité, un point de vue ! Mais il me semble que c’est une manière de considérer la crise qui en vaut une autre si l’on accepte de se mettre à nu, de se débarrasser de la carapace que l’on s’est construite. Par exemple, comme approches que l’on peut déduire de cette hypothèse :

    – Ce monsieur m’est complètement indifférent. Il est tellement loin de moi qu’il n’existe pas pour moi. C’est un leurre.
    – Si je le considère c’est seulement pour imaginer qu’il essaie d’étendre sa propre croyance sur mon univers. Si je le combats j’accepte son existence, et partant je me mets à sa disposition, je rentre dans son jeu à lui…Si j’accepte qu’il puisse me vouloir du mal, j’accepte au même moment que sa croyance, son jeu, a plus d’importance que le mien, que sa vie, finalement, est plus importante que la mienne, bref, qu’il essaye de me faire rentrer dans son jeu.
    – Si je considère qu’il essaie de m’exploiter j’accepte de facto mon statut d’esclave.
    – Ce monsieur entre dans ma sphère, dans ma vie, uniquement pour mon bien, pour donner une saveur supplémentaire à ma croyance, à ma vie, sinon il eût été impossible que nos chemins se croisent.

    D’où mon incompréhension, maintes fois répétée, sur l’obstination à observer le monde toujours sous le même angle, à savoir, ici, l’économie.

    Conclusion : l’économie est un leurre pour la conscience de soi. Tout comme mon approche diront certains. Et j’en ris…

    Alors, Rumbo, ne pleurez pas !

    PS : Le titre de la vidéo n’est-il pas aussi surréaliste ? Pour le moins, n’aurait-il pas mérité un point d’interrogation ?

  17. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Fab dit :
    1 mars 2009 à 11:27

    Il n’y a rien à changer à votre commentaire.
    Si je m’intéresse à l’éconmie (en particulier la monnaie) c’est que, par rapport à ce que vous dites, c’est une
    – résultante – de ce que l’on fait dans des cas précis et contingents comme l’économie. Mais bien sûr ce que dit Serge Dassault, même avec ses allures bon-enfant, relève bien de ce qu’on veut être, même à son corps défendant.

    Bien compris ce que vous dites, si l’on ramène aux conséquences individuelles et collectives la politique de dirigeants tel que lui, vu le nombre de manettes de commandes essentielles qu’il a entre les mains, il est poignant de voir tout ce splendide savoir faire mis à mal par une économie drainant nos pulsions primitives à travers cette fascination sur le pouvoir de l’argent qui tel Narcisse, fasciné par son image, amoureux de lui-même, finit par nous faire tomber au fond du gouffre.

    À côté de dela, Clifford Hugh Douglas, qui a un gros avantage pratique sur Keynes (plus théoricien), c’est d’avoir été un vrai praticien confirmé de l’économie productive industrielle et qui a parfaitement traduit économiquement, exactement, monétairement, la libération très raisonnable que nous nous préparons par le progrès machinique (effectuant à notre place nos corvées et nos travaux quantitatifs) et sa correspondance monétaire exacte et en tout point documentée constituant ainsi un pouvoir d’achat inaliénable. Il n’en tient qu’à nous de le mettre en pratique (des exemples historiques en donnent la preuve, il faut faire intervenir à présent la grande échelle).

    Quand on écoute Dassault, avec tout ce qu’il représente à lui seul!! C’est quand même râlant !! Heureusement, il peut y avoir le fou-rire, ça exorcise un peu.

  18. Avatar de Alexandra Bensaid
    Alexandra Bensaid

    Je reviens seulement aujourd’hui sur ce blog, d’autant plus intéressant que là il est question du travail du journaliste…
    Deux remarques suite aux commentaires de Paul Jorion :

    1) Toujours difficile d’entendre son propos raccourci … Eh oui, c’est une chronique avec une interview enregistrée de 2′ environ (comme annoncé), pas du direct, et donc cela implique du « montage », c’est à dire : garder le meilleur, éliminer les redites, les hésitations. Oui, on coupe, on colle, mais pas des questions et des réponses qui n’ont rien à voir et toujours en respectant le sens du discours de son interlocuteur! Sinon, ça se saurait et personne n’accepterait plus de parler au micro…

    2) »C’est ce que j’ai dit de plus anodin qui est passé »
    Il arrive que les réactions penchent de l’autre côté : « J’ai fait une interview et ils ont gardé le pire ».
    Le problème avec ce type d’affirmations, ce n’est pas tant le jugement que l’on porte sur le travail effectué (vive le débat), c’est de laisser penser qu’il y a une intention derrière les choix : censure ou recherche effrénée du scoop.
    Personnellement, je me pose des questions simples : Est-ce que ça répond précisément à la question (l’ »angle »)? Est-ce que ça a de l’intérêt pour les auditeurs?

    « Qu’avez-vous dit de moins anodin? « demande Jean. Ayant fait l’interview, je ne vois pas quelque chose que j’aurais « manqué ». Et pour tout vous dire, j’ai bien aimé entendre Paul Jorion sur cette question du pantouflage, vu des Etats Unis.

  19. Avatar de RATEFY
    RATEFY

    DaNS « TRIBUNE DE MADAGSCAR » DU 14/7/2010 :

    « , CRISE PAR CI, CRISE PAR LA !!! Le Monde vit un cauchemar ! De quelque côté que l’on se tourne, on entend que jérémiades, pleurs et grincements de dents : la Grèce est en faillite, l’Espagne est menacée, la France prend ses dispositions pour ne pas subir une décote dans le jugement des agences de notation, … même le Japon, longtemps considéré comme le Samouraï conquérant et dominateur brandit, d’après le Figaro du 12 JUIN, « la menace d’une faillite d’Etat ». Indiscutablement le monde assiste au naufrage du dogme de la « main invisible » et du libéralisme, prôné par Milton Friedman et son Ecole de Chicago, par Hayek et autres « oracles »… et, peut être, verrons-nous bientôt une révision générale des paradigmes économiques de ces dernières décennies. Apparemment la thèse soutenue par Fukuyama, sur « la fin de l’Histoire »par le triomphe définitif du libéralisme, ne coïncide plus avec les réalités sordides de la conjoncture internationale. Car aucun pouvoir à ce jour, malgré réunions et colloques multiples du G8, du G20 et tutti quanti, n’a trouvé la panacée et les remèdes proposés, partiels, partiaux et uniformes, ne se caractérisent pas par leur originalité mais s’apparentent plutôt à un cautère sur une jambe de bois. Passons donc cursivement en revue les remèdes proposés :
    Dans les pays développés : Austérité c’est le cri unanime des gouvernants.
    Il faut réduire la dette publique Et pour ce faire,
    économiser c’est à dire dans un premier temps, procéder à des coupes claires dans les dépenses publiques en annulant, par exemple en France, la « garden party » de l’Elysée
    supprimer des postes dans la Fonction publique et dans les cabinets ministériels et on ne remplace pas les agents partis à la retraite .

    remettre en cause les acquis sociaux en reculant l’âge de la retraite Augmenter taxes et autres ressources de l’Etat.

    Et c’est ainsi qu’a été reculé partout l’âge de la retraite, révisé à la hausse les taux de la TVA…

    On ne procédera pas à une recension de toutes les mesures prises tant elles sont nombreuses, parcellaires et s’apparentent plutôt à un « inventaire à la Prévert » qu’à une politique, ainsi définie par le général de Gaulle dans se « Mémoires de guerre » : « un ensemble de desseins continus, de décisions mûries, de mesures menées à leur terme… ».

    Et cette impuissance ne doit guère étonner dans la mesure où la déification du marché a mis la politique sous sa coupe : les Etats sont aujourd’hui totalement désarmés face à ce qui est considéré comme vérité intangible, par la doctrine dominante, du « laisser faire », au point qu’une compression de personnel par une entreprise se traduit immédiatement par une hausse de ses actions en bourse.

    L’austérité pour qui ?

    On mentionnera à peine la suppression, par exemple, de la « garden party » du 14juillet à l’Elysée, la diminution du nombre de conseillers dans les cabinets ministériels, les démissions forcées de Christian Blanc et d’Alain Joyandet…économies de bout de chandelles, « poudre aux yeux pour gogos », destinée à assouvir l’instinct égalitaire du Français, réputé râleur.

    Mais à partir du moment où l’hymne à l’austérité est devenu la nouvelle pensée unique, proclamée par les élites de tous les pays, les vraies victimes ne peuvent être que les personnes soumises au pouvoir régalien et les couches les plus défavorisées de la population.

    Au premier rang figurent les fonctionnaires qui sont dans une position « statutaire et règlementaire » et donc, en principe, totalement soumis au pouvoir régalien. Leur nombre sera réduit et leur traitement gelé pendant quelques mois : 5% en moyenne en Espagne, 12% en Grèce, 20% dans certains secteurs en Irlande… (1)

    Viennent ensuite :

    les salariés, les personnes vulnérables : les économiquement faibles, jeunes, vieux, femmes seules chargées de famille… C’est ainsi que
    l’âge de la retraite est repoussée pour couvrir le déficit abyssal des Caisses La tva et autres taxes indirectes revues à la hausse,
    L’allocation aux personnes seules, aux étudiants, aux handicapés… soumise à des conditions draconiennes d’éligibilité quand elle ne sont pas diminuées voire supprimées ;
    pendant que délocalisations et « dégraissages » sont férocement menés pour gagner la « guerre économique »…..

    On remarquera qu’il n’est question Ni de taxer Le capital, qui a connu ces dernières années une hausse phénoménale, (2) il faut, au contraire, maintenir les « niches fiscales » dont la suppression suffirait sans doute à combler les déficits ni les bénéfices monumentaux des banques pourtant sauvées de la faillite par les Etats, ni de toucher au plus values acquises en spéculant en bourses, ni même de rogner les énormes primes des traders

    Ainsi les charges, pour résorber dettes et déficits, retombent-elles essentiellement sur les salariés et les titulaires de revenus fixes comme en témoigne, par exemple, la hausse des taxes et impôts indirects qui place riches et pauvres au même niveau !!!

    On peut donc crûment reconnaître : tous les remèdes proposés n’ont eu pour objectif que de transférer les gains de productivité vers le capital et non vers le travail. Et cette aberration va s’aggraver jusqu’à la catastrophe finale pour les quelques raisons suivantes :
    l’économie financière, dans les pays industrialisés, s’est totalement détachée de l’économie réelle et aujourd’hui on ne rentabilise plus ses avoirs que par la spéculation, c’est-à-dire que l’on ne travaille que sur l’argent qui n’est après tout qu’un moyen. L’Economie tourne ainsi à vide et aboutit au règne des rentiers que Keynes tenait en horreur !!!
    l’argent pour et par l’argent a ainsi réduit le nombre des salariés dans ces pays car les producteurs délocalisent à qui mieux mieux pour réduire leur coût de production et, partant, être en meilleure posture pour affronter leurs concurrents dans la féroce « guerre économique » ; la politique suivie unanimement par ces pays portent donc en elle-même les germes de son échec parce que : – fondée sur la croissance de la consommation, elle réduit, par leur politique de déflation, le pouvoir d’achat de leurs consommateurs,
    et surtout, la « productivité rapidement croissante du travail du travail et du capital entraîne un excédent de force de travail et de capital. » le chômage va donc s’accroître et, avec lui, l’assiette et le montant des revenus escomptés.(3) Au total, « la société de travail est en crise » et Wassili Léontieff « résumait la situation per cette métaphore : quand la création de richesses ne dépendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis à moins de répondre par une nouvelle politique du revenu à la nouvelle situation technique » (3) C’est dire, en termes savants , à quel point le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy est une fumisterie qui illumine son inadaptation à la conjoncture mondiale .

    Et nous, et nous, et nous ? Qualifiés, à juste titre et depuis des décennies par Samir AMIN , de « Périphérie » au service et à la remorque d’un « Centre » nous allons, pendant une brève période, bénéficier de « l’effet de ruissellement » des délocalisations menées par les pays riches et industrialisés. L’importance prise, par exemple, par les zones franches et l’AGOA dans notre Economie et dans l’équilibre de notre balance commerciale en est la preuve irréfutable. Mais il nous faut nous persuader qu’il s’agit là d’un effet éphémère car les entreprises des zones sont, par nature, des « entreprises balladeuses » prêtes à déménager dès que les coûts de production sont plus favorables ailleurs. Ainsi, par une ruse de la conjoncture, la concurrence est aujourd’hui transférée entre pays pauvres !!! Faut-il, dans ces conditions, renoncer à toute politique économique libératrice ? Il est certainement temps, en cette époque de remise en cause de toutes les idées reçues, d’en finir avec notre propension au mimétisme et au suivisme et de tracer notre propre voie ; La tragédie de pays pauvres, et surtout des pays africains, est d’avoir
    toujours négligé ses paysans en privilégiant les cultures de traites, monopoles des grandes compagnies coloniales : « ….la terre ne vaut rien chez nous parce que les prix des produits agricoles sont désespérément bas….Le jour où l’on rémunérera au juste prix le travail de la terre, on verra celle-ci devenir un facteur réel de production… » (4)
    suivi aveuglément les foucades des Institutions de Bretton–Woods , à l’origine des « éléphants blancs », de « l’ajustement structurel… , qui ont causé notre endettement et l’enrichissement de nos satrapes… Avec l’irruption de l’écologie dans les débats politico économiques, avec la croissance fondée sur l’automobile, les terres cultivables empoisonnées par les pesticides et rétrécies par les autoroutes deviennent aujourd’hui la denrée rare. Aussi assistons nous, chaque jour, à une flambée des prix des denrées à alimentaires et, de par le monde, à une « razzia sur les terres arables » : les controverses brûlantes sur l’Affaire Daewoo auraient dû provoquer chez nous un profonde réflexion qui ne se serait pas cantonnée à la sacralité de la « Terre des Ancêtres » . Le moment est venu de s’imprégner de la pensée de deux grands économistes :
    Samir Amin : « …L’alternative est donc : accepter le développement mondialisé tel qu’il est, avec tout ce qu’il suppose, ou tenter de mettre en œuvre des politiques de développement autocentrés nationales et populaire, qui agiront comme des forces appelées à refaçonner à la fois les sociétés nationales et le système mondial…L’alternative est donc mondialisation ou élargissement d’une marge d’autonomie pour les peuples , les Etats et les nations, c’est-à-dire, au profit des classes populaires… » (5) Keynes/ « …Si les nations pouvaient apprendre à maintenir le plein emploi au moyen de leur seule politique intérieure…il ne devrait pas y avoir de force économique importante propre à dresser les intérêts des divers pays les uns contre les autres… »(6) Et notre conclusion sera : voici revenu le temps des Physiocrates, de Marx, Keynes et Samir Amin…. Pierre Ranjeva

    =============================================== 1) « « Le Monde Diplomatique »-juillet 2O10 2) Le nombre de milliardaires en dollars est passé de 792 en 2008 à 1011 en 2009. 3) André Gorz : « Métamorphoses du travail » et autres ouvrages et publications. 4) D. Etounga-Menguelé « L’Afrique a-t-elle besoin d’un ajustement culturel » 5) Samir Amin : « La faillite du développement en Afrique et dans le Tiers-Monde » 6) J.M Keynes : « Théorie générale… »

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