L’actualité de la crise : Et voilà pourquoi nos banques sont riches, par François Leclerc

Billet invité.

ET VOILA POURQUOI NOS BANQUES SONT RICHES

Un article de Jeffrey Sachs, professeur à Columbia, vient de démonter le plan Geithner, mettant en évidence comment il a pour objectif de mettre à la charge des contribuables américains le sauvetage des banques, tout en protégeant leurs actionnaires.

En substance, l’intervention majeure attribuée à la FDIC (pour ne pas parler de celles de la Fed et du Trésor) va faire supporter à celle-ci, en tant que prêteur des futurs investisseurs privés sollicités pour participer aux sociétés de défaisance mixte, tous les risques de l’opération qui se prépare. Les apports respectifs des partenaires sont en effet, pour la FDIC, en tant que prêteur, à hauteur de 85,7 pour cent du montant des acquisitions d’actifs toxiques, et pour les investisseurs privés et le Trésor le solde à parité. Le prix d’achat va être calculé afin que les investisseurs récupèrent leur investissement sans avoir pris de risque réel, considérant que ces actifs auront une valeur résiduelle ultérieure non nulle et que leur apport ne sera que de 7,15 pour cent de leur acquisition, quitte à faire défaut du remboursement de leur emprunt auprès du FDIC, qui devra être renfloué par l’Etat d’une manière ou d’une autre. Jeffrey Sachs illustre ce mécanisme d’exemples chiffrés.

Il en tire la conclusion qui s’impose, le plan est un système permettant de renflouer les banques sur fonds publics, sans que leurs actionnaires en fassent en aucune manière les frais. Ce qu’il ne dit pas, c’est que les investisseurs privés devraient, dans ces conditions, être précisément les actionnaires des banques. Non seulement ceux-ci ne seront donc pas pénalisés, mais ils auront des chances, si la valorisation future par le marché des actifs achetés se révèle supérieure aux prévisions sur la base desquelles leur prix de vente immédiat va être calculé pour annuler les risques, de faire une excellente affaire.

Commentaire de Jeffrey Sachs, la réaction positive de Wall Street, les gains enregistrés sur les valeurs financières, illustre sans équivoque le fait que le sens du plan a été bien compris par « le marché ».

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64 réponses à “L’actualité de la crise : Et voilà pourquoi nos banques sont riches, par François Leclerc”

  1. Avatar de BA
    BA

    24 mars 2009 : début officiel de la guerre froide entre la Chine et les Etats-Unis.

    Combien d’années durera cette guerre froide ?

    Je ne sais pas.

    Lisez cet article :

    ” La Chine propose de remplacer le dollar par une nouvelle monnaie de réserve.

    Mardi 24 mars 2009, 09h21.

    La Chine propose de remplacer le dollar par une nouvelle monnaie de réserve mondiale contrôlée par le Fonds monétaire international (FMI), une initiative destinée à affirmer la position de Pékin à l’approche du sommet économique du G-20. ”

    http://fr.news.yahoo.com/3/20090324/twl-chine-monnaie-reserve-2f4e741.html

    Bon courage à tous.

  2. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Pourquoi, dans l’administration américaine actuelle, personne ne considère la possibilité croissante de se heurter à une fronde populaire, commençant par le refus de payer l’impôt ? je vois arriver ceci gros comme une maison squattée, car vide, inutile, et invendable sur un marché immobilier mort.

  3. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Le rachat des actifs toxiques genre MBA sera de toute évidence une affaire juteuse pour les investisseurs si l’on en croit le verdict du marché et notamment la hausse en bourse des grands fonds déjà sur les rangs: Pimco & Blackrock.

    Cela dit, François Leclerc, si ces actifs sont revendus ensuite plus cher, l’Etat fait également un bénéfice, non? Ou y a-t-il une astuce que je n’ai pas compris?

  4. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Pour ceux que cela intéresse, je signale que Michael Moore prépare un film sur ce qu’il faut bien appeler le plus grand hold-up de l’histoire. Même qu’il fait appel à des volontaires pour recueillir des confidences…
    http://www.michaelmoore.com/words/message/index.php?id=245

  5. Avatar de Claude Animo
    Claude Animo

    Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la spéculation sur les actifs toxiques, spéculation que ce plan va encourager, devrait mettre un terme à une crise qui semblerait d’abord être une crise de la solvabilité plutot qu’une crise de liquidités ?

  6. Avatar de louis
    louis

    Bonjour

    Non seulement intéressant mais nécessaire ce site de Paul Jorion.
    Sur le dernier article(et les autres qui précédent avec les multiples commentateurs avisés) ,j’ai envie de vous dire ceci,moi qui suis béotien-ignare(des chefs d’état le sont plus que moi ..Non ? ) ,alors donc ceci :
    Ces solutions ,y compris la « chinoise » (dévoilée déjà par LEAP 2020) sont toutes de replâtrage et de discours de mésaventures putôt que de bonnes(aventures).
    Le véritable pourquoi de cet anéantissement mortifére pour nous ,Humains normaux [ 6 milliards pour quelque 300 000 « billionnaires » (?) ]
    tient à ce veau d’or idôlatré ,fauteur de cupidité,malversations,rivalités douteuses et agressives,et j’en passe : « ..il est la source de bien des maux et en a perdu plus d’un « …dit La Bible.
    Bref : il s’agit évidemment d’une gigantesque crise de confiance .
    Celle ci ne sera pas obtenue par des incantations,des discours pseudo moralisateurs et autres balivernes servis autour de tables de « repas de travail »…
    Seule une moralité innée ,chez des Hommes et des Femmes intégres,des conseillers droits,des décideurs francs,parlant un langage du type de celui trouvé ici par exemple ou encore dans les lignes de Krugman,Stiglitz,Roubini et quelques trop rares autres ,est susceptible de réouvrir les sens abasourdis des investisseurs et des Peuples que nous formons.

  7. Avatar de Grynpas Jérôme
    Grynpas Jérôme

    Nationalisons définitivement « l’industrie » financière

    La vitesse avec laquelle on annonce des pertes “milliardaires” est sidérante. Et les experts de prédire que les demandes de hier ne sont rien par rapport à celles d’aujourd’hui et celles-ci du pipi de chat par rapport à celles de demain. J’en déduis que les subprimes ne peuvent être la seule cause de la crise, même si elles en ont été le détonateur.

    Etat des lieux
    Tant que l’ensemble de l’activité financière proprement dite (banque et assurance) sera d’initiative privée tôt ou tard les mêmes causes produiront les mêmes effets : la spéculation prendra le pas sur le reste et l’ensemble de l’activité économique dérapera.
    Il ne s’agit pas de dénier l’utilité de l’initiative privée quand elle se limite au strict domaine de la production des biens et des services. En effet, dans celui-ci les prévisions des bénéfices s’élaborent, d’une part, en fonction des coûts primaires de la production (matières premières, amortissement, fonctionnement de l’entreprise, imposition …) marié au coût politique des salaires et, d’autre part, sur le surplus (dégagé par la vente). Reste la question de la répartition de ce surplus entre amélioration salariale et rémunération du capital, question qui dépend de l’équilibre politique des forces en présence.
    Par contre, l’essentiel du profit financier ne se construit pas à partir d’un gain sur la production tangible d’un bien ou d’un service mais sur un pari extérieur à cette dernière. En effet, dans « l’industrie » financière – quelle rouerie sémantique que cette qualification – la majeure partie de son activité ne constitue pas une aide à la création de biens et de services. Seule compte la recherche de gains à partir de la manipulations de masses financières, parfois-souvent symboliques. Nul n’ignore plus qu’une part non négligeable des gains proposés sur le marché est constituée d’anticipations aux conditions de réalisation opaque pour le commun des mortels, fussent-ils experts. En d’autres mots, si ces masses financières ne servent qu’accessoirement à alimenter la production, elles alimentent, pour l’essentiel, leur propre accroissement – gain spéculatif – à travers des montages de plus en plus « sophistiqués ». Ceux-ci produisent des effets d’appel sur le marché qui à leur tour induisent des bulles qui finissent par éclater. Ce processus est inhérent à «l’industrie » financière ; aucune régulation ne peut y remédier.

    Nationaliser l’activité financière
    Comment contrer ce fléau de la spéculation qui constitue à la fois la substance et l’objectif de « l’industrie » financière du secteur privé ? En nationalisant définitivement, à l’échelle européenne, cette activité.
    Pourquoi limiter cette mutation au Vieux Continent ? Imaginer des décisions fortes, c’est-à-dire structurelles à l’échelle mondiale, n’a aucune chance, politiquement parlant, de voir le jour ni aujourd’hui, ni demain. Conditionner donc cette nationalisation à sa mondialisation n’est qu’une façon d’en rendre sciemment la réalisation impossible. Quant aux Etats-Unis, ils sont trop engoncés dans leur mentalité capitalistique ( qu’ils baptisent sottement d’individualiste) pour accepter d’en discuter sérieusement. Ils s’empresseront de nationaliser les pertes pour rendre au privé un secteur financier « remis à neuf ». L’important est que les « affaires » reprennent : demain est un autre jour.
    Seule l’Europe, dans le chef de ses citoyens, est intellectuellement prête à réfléchir à cette proposition et donc politiquement capable de la mettre en application. Il s’agit, soulignons-le, de l’Europe dans son ensemble. Face à la pression intra et extra européenne, ni la puissante Allemagne, ni le minuscule Etat de Malte, ni la Flandre prospère ne peuvent – seuls – assumer cette mutation.
    Il faut en conséquence que s’affirme une pleine souveraineté européenne s’exerçant démocratiquement dans les domaines économique, social et fiscal. Deux remarques à ce propos. Primo, la Souveraineté européenne (SE), à la différence des Etats-nations qui la composent, est en mesure de résister à toutes les pressions qui s’exerceraient sur elle tout en disposant des ressources nécessaires à son épanouissement. Troisième puissance démographique du monde, première puissance commerciale, autosuffisante pour l’essentiel de ses besoin, manifestant une même culture démocratique, elle possède en outre un bon niveau d’éducation ce qui lui permet de produire biens et services les plus pointus. Secundo, en se réalisant la SE deviendra pour les autres nations un modèle attractif – non violent, non impérialiste – pour réaliser par étapes la seule mondialisation qui vaille : celle de la démocratie sociale.

    Justification
    Comme nous l’avons vu plus haut, « l’industrie » financière est structurellement inappropriée comme fournisseur PRIVE d’allocations en vue de la production des biens et des services et plus largement pour répondre aux besoins de la République et des citoyens. Ce rôle doit être réservé à l’Etat, comme tous les services dits de “consommation sociale” : éducation, santé, solidarité, sécurité, etc. Contrairement à ce que proclament les tenants du libéralisme économique, « l’industrie » financière n’appartient pas in nuce au secteur privé à la différence de la production proprement dite des biens et services. En effet, l’ « industrie » financière trouve dans l’Etat le garant (et le fournisseur) en dernier ressort des moyens de son fonctionnement. alors que l’initiative privée dans le domaine de la production des biens et des services a pour moteur et garant – à ses risques et périls – le flux consommatoire. La différence entre le risque de (mal) production des biens et des services et la (mal)production financière tient à ce que la première provoque des troubles « singuliers » – même éprouvants – pour un grand nombre de « particuliers » mais retrouve in fine son équilibre sur le marché, avec ou sans un coup de pouce de la collectivité. Quant à l’activité financière « pure », elle n’a pour moteur que l’attrait du gain, c’est-à-dire la spéculation. Sans compter deux effets collatéraux : primo, sa constitution en puissance transnationale qui la situe comme un « hors-loi » dominateur part rapport aux Etats ce qui accroît son irresponsabilité ; secundo, la quasi destruction de toute société développée en cas de faillite des réseaux financiers ce qui explique l’injection de centaines de milliards à laquelle nous assistons maintenant. Par contre, le financement durable par l’Etat des activités tant privées que publiques se limite à l’allocation de ressources financières avec un retour quantifié – non spéculatif – propre à assurer la continuation, voire le développement de sa fonction allocatrice. Pour cette raison, le financement par la puissance publique se distingue de la prétendue « industrie » financière. Il fait partie de la solidarité fonctionnelle entre les citoyens (et leurs entreprises) sans laquelle il n’y a pas de démocratie. Il doit être donc du seul ressort de l’Etat.

    Conclusion
    Deux remarques pour conclure. Primo, mettre fin à « l’industrie » financière, en tant qu’activité du secteur privé ramènera l’ensemble de la production des biens et des services au respect des lois puisque leur financement en dépendra. Qui s’en plaindra sauf ceux qui veulent s’en libérer pour accroître des profits incontrôlables. Secundo, l’Etat est un mauvais administrateur disent certains. Peut-être, mais que dire alors des managers de « l’industrie » financière tels qu’ils sont apparus au grand jour depuis le début de la crise, toujours gourmands et irresponsables, parfois escrocs.

    Jérôme Grynpas

    Jerome@grynpas.net

  8. Avatar de encelade
    encelade

    J’ai bien compris que c’est le contribuable qui va prendre à sa charge les pertes éventuelles des investisseurs-actionnaires des banques sur la liquidation des actifs qu’ils auront rachetés. Mais comment la perte de valeur des actifs toxiques des banques ou des sociétés de « défaisance »est-elle absorbée par les banques puisque les valeurs d’achat sont très inférieures aux valeurs nominales? Cela a-t-il quelque chose à voir avec le rachat des bons du trésor?

  9. Avatar de kerema29
    kerema29

    Finalement, cette équipe Obama n’apporte pas de changement dans sa vision du monde; je suis de plus en plus persuadé que Noam Chomsky avait raison lors de son dernier interview sur le choix de cette équipe et j’ai l’impression qu’Obama finira comme Carter mais dans un autre domaine, des velléités sans plus….

  10. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @Paul Jorion et @Grynpas Jérôme

    Oui, Paul disait dans la vidéo du 20 mars que la nationalisation des banques ne pouvait être pour lui qu’une mesure temporaire. J’avoue que ça me contrarie un peu à priori et j’aimerais en savoir plus sur ce qui motive votre opinion Paul s’il vous plait. Ayant beaucoup de mal – et plus que jamais – à me convaincre des bienfaits du privé en la matière. Le public pourrait-il faire vraiment plus mal ?

    Un grand politique français doublé d’un économiste reconnu ne disait-il pas que « les banques je les ferme et les banquiers je les enferme » ?

    La finance est chose trop sérieuse pour en laisser la gestion à des banquiers ! 😉

  11. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Il est à noter que sur les blogs spécialisés, on voit fleurir des montages sophistiqués permettant de profiter au maximum du plan Geithner. Ici par exemple un montage limite-limite (mais semble-t-il légal) dans une version simplifiée exploitant un plan similaire, le TALF: http://marketpipeline.blogspot.com/2009/03/how-banks-and-hedge-funds-will-scam.html
    Plus techniquement ici (voir le schéma): http://zerohedge.blogspot.com/2009/03/amazing-talf-bait-and-switch.html
    je n’ai pas compris grand-chose sauf une: le contribuable américain a des chances d’être baisé.

  12. Avatar de bob
    bob

    La question la plus importante à mon avis ça n’est pas si l’Etat va s’engager financièrement sur le risque.

    Mais si l’Etat s’engage avec OUI ou NON un pouvoir décisionnaire sur la stratégie au sein même des entreprises qui participent à ce plan.

    C’est ici que doit se jouer la bataille des citoyens

    L’Etat intervient donc l’Etat contrôle les orientation stratégiques de ces entreprises.

    Et je pense qu’aux USA ça peut se faire sans passer par les nationalisations.

    Si quelqu’un à la réponse à cette question cruciale du contrôle de l’administration Obama et sous quel forme.

  13. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Ton vieux copain Michel

    C’est une hypothèse toute théorique, rassurez-vous !

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    meilleur lien pour l’article de Jeffrey Sachs :

    http://www.voxeu.org/index.php?q=node/3339

  15. Avatar de encelade
    encelade

    UNE HYPOTHESE TOUT AUSSI THEORIQUE QUE DE VOIR LES CHINOIS ACCEPTER DE FACTO SANS REAGIR LA DEVALUATION DU DOLLAR.
    ET L’EUROPE AVEC SON SUPER EURO!
    C’ETAIT BIEN LE MOMENT DE REINTEGRER LE COMMANDEMENT MILITAIRE DE L’OTAN ( ALLUSION OPTIMISTE DANS LE CONTEXTE)

  16. Avatar de dissy
    dissy

    Obama de toute façon n’est qu’une marionette de wall street ,pour ceux qui avaient encore des doutes…jamais aucun président des USA n’a eu dans son gouvernement autant de gens de WS,summers et toute sa bande..ces gens sont des vampires qui ruinent la collectivité..je doute que la majorité silencieuse (moins stupide qu’on ne le pense)va encore accepter tout cela bien longtemps…car ici le hold up est collossal (loin d’être fini) et pire encore il ouvre la porte à des redites futures..pourquoi les banquiers se géneraient’ils alors qu’ils savent que cette fois ça a marché (le renflouage total par l’état)ils le referont jusqu’au jour ou ….Bush va bientôt nous manquer ..ce qui en soi est très grave comme conclusion..nouvelle version du libéralisme tous les bénéfs pour les actionnaires et quand il y a des pertes c’est pas pour eux..dans ce cas effectivement mieux vaut dans l’intérêt général nationaliser tout le système financier car le seul avantage au fait qu’il soit privé était de nous ‘sois disant’ apporter plus de choix et de richesse..ce qui n’est plus la cas du tout ..collectiviser les pertes ok mais alors les profits aussi !

  17. Avatar de bob
    bob

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/03/25/la-chute-du-gouvernement-tcheque-embarrasse-l-union-europeenne_1172266_3214.html#xtor=AL-32280184

    Faudrait peut être commencer à réfléchir et qui va décider de quoi au G20 au nom de l’Europe.

    D’ailleurs je n’ai entendu aucun commentaire de la part des dirigeants européens concernant le diktat de la Chine pour créer une nouvelle monnaie d’échange.

  18. Avatar de béber le cancre

    Une nouvelle monnaie « de réserve », çà semble logique comme réponse à la défiance vis à vis du dollar.
    C’est pas parce qu’on est chinois qu’on trouve drôle de rire jaune…

    MAIS ZALOR ?!
    Une monnaie existante ou une monnaie inventée de toute pièce?
    euro-dollar, yen-rouble, ou yenoroublar ?

    PS : j’me dis que le montant des réserves or-devises de certains pays devraient notoirement influer sur la question .
    Ceci dit, j’y connais rien.

    Je retourne au piquet.
    http://www.jdf.com/taux-devises/2009/03/25/02009-20090325ARTJDF00004-la-chine-en-guerre-contre-le-dollar.php

  19. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Si je comprends bien le processus engagé par les USA :

    Le plan de reprise des actifs douteux va fonctionner très simplement, mais il camoufle sous une complexité apparente le fait que ce sont les contribuables qui vont continuer à payer les pertes :

    1/ Capital partagé entre le privé et le public (7,5 % pour le privé seulement !). Le privé fait les achats d’actifs pourris aux « enchères » !?

    2/ Le privé ne paye que 7,5 % des actifs achetés. L’état paye le reste.

    3/ Dans quelques années, revente des actifs, deux cas : a/ ils sont pourris, valeur nulle ou inférieure à 7,5 %, le privé ne perd au plus que 7,5 % de la valeur (à noter que c’est probablement la valeur attribuée à ces actifs pourris…) ; b/ ils sont moins pourris, le privé partage avec l’état les bénéfices (partage au prorata, j’espère !) mais dans x années, à la maturité des divers actifs achetés. Que se sera-t-il passé d’ici là ?

    4/ Le merveilleux de la chose, car ce n’est pas fini !, au total le privé aura reçu pour ses actifs pourris 92,5 % de leur valeur, dès maintenant et le complément éventuel ultérieurement. Puisque le « privé » est le vendeur-acheteur des actifs pourris ! Cela devrait s’appeler prise illégale d’intérêt !

  20. Avatar de bob
    bob

    Mais pourquoi ils démissionent tous alors que l’Europe a besoin d’être forte avant le G20.

    Ils pourraient prendre un peu sur eux et temporiser un peu quand même.

  21. Avatar de Dimezzano
    Dimezzano

    A QUAND LA REVOLTE POPULAIRE ?

  22. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ JeanNimes

    C’est encore un peu plus pervers que cela et de nombreux tours de passe-passe seront possibles au cours de ce processus financier complexe. L’idée est d’abord que le prix de revente ultérieur des actifs sera supérieur à 15 % du prix d’achat payé par les investisseurs privés et le Trésor. Ce prix dépendra de beaucoup de facteurs, dont la qualité variable des actifs, et du calendrier et du niveau de rétablissement du marché, aujourd’hui totalement incertain. Mais il suffit que la sa décote finale ne soit pas supérieure à 85 % du prix d’achat pour que l’investisseur ne perdre rien, étant entendu qu’il pourra faire défaut du remboursement de son emprunt auprès de la FDIC. Or le prix auquel il va acheter les actifs sera inférieur à leur prix facial, pas nécessairement de beaucoup, puisqu’il est garanti au-delà de 15% de décote. Cela signifie qu’une dépréciation devra être effectuée par la banque à laquelle ils vont être achetés, sauf si celle-ci a déjà été effectuée (et qu’elle a éventuellement été renfloué avec des aides publiques). L’idée est qu’elle ne le soit pas trop, pour éviter que l’Etat ait à intervenir pour renflouer la banque. Du point de vue des actionnaires d’une banque, il leur suffit de racheter de la main gauche ce qu’ils ont vendu de la main droite. Ils perdront un peu d’un côté pour gagner de l’autre. A noter que la FDIC dispose de la garantie de l’Etat.

  23. Avatar de encelade
    encelade

    VOIR L’ARTICLE DE GALBRAITH SUR LE SITE CONTREINFO.
    SELON LUI LE PLAN GEITHNER/OBAMA VISE AVANT TOUT A FAIRE GAGNER DU TEMPS AUX BANQUES PRIVEES (IL LE QUALIFIE DE « DENI ») ET A LEUR OUVRIR UN CHAMP DE SPECULATIONS.L’ETENDUE DE DEGATS A VENIR DES CREANCES TOXIQUES SUR LE SYSTEME BANCAIRE N’EST PAS EVALUE MAIS LA CROYANCE DU « RETOUR A L’EQUILIBRE » SERAIT TOUJOURS PRESENTE.L’HYPOTHESE DE L’ECHEC EST LA PLUS PROBABLE.PENDANT CE TEMPS LES VRAIS COUPABLES CONTINUERONT A SEVIR. ENSUITE….

  24. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Il y a tout de même des choses étranges dans le raisonnement de Jeffrey Sachs. Une âme charitable peut-elle l’expliquer au béotien que je suis.

    1. D’abord il suppose assez arbitrairement qu’il y a 20% de chances pour que les actifs retrouvent 100% de leur valeur faciale et 80% de chances pour qu’ils soient valorisés à 20% de leur valeur faciale. C’est une distribution arbitraire. Pourquoi pas 80% de chances que ça finisse par valoir 50% de la valeur faciale?

    2. « With a little arithmetic » pour reprendre ses propos, il estime que le montant déboursé pour une valeur faciale de 1 trillion d’actifs toxiques sera en définitive de 636 milliards alors qu’en réalité et d’après son calcul (basé sur sa distribution arbitraire) elle ne vaudrait que 360 milliards. D’où sort-il le chiffre de 636 milliards?

    3. Pourquoi les investisseurs et surtout l’Etat seront-ils prêts à débourser 636 milliards pour des actifs qui en valent en moyenne 360 milliards? Il l’explique dans une phrase: « It might seem at first that the investment funds would bid $360 billion for these toxic assets, but this is not correct. The investors will bid substantially more than $360 billion because of the massive subsidy implicit in the FDIC loan ». Je veux bien admettre que deux facteurs vont inciter à faire monter la valeur de l’offre, à savoir, 1. Que l’Etat prête l’argent, donc il y aura un effet de levier 2. Qu’il s’agit d’un mécanisme d’enchères récompensant l’offre la plus élevée. Cela dit, on ne voit pas pourquoi les investisseurs seraient prêts à payer beaucoup plus cher que la valeur estimée, car eux aussi font leur calcul, et ils doivent faire leur bénéfice en revendant ces actifs.

    4. La preuve qu’il y a quelque chose qui cloche dans le calcul de Jeffrey Sachs, c’est que dans le meilleur de tous les cas, les investisseurs privés ne retrouvent que leur mise de départ (ici estimée à 45 milliards). Si dans le meilleur des cas, il ne gagnent ni ne perdent rien, on ne voit pas pourquoi ils investiraient.

  25. Avatar de Noviant

    @ Bob
    Finalement le plan Geithner n’a qu’une finalité, c’est transférer toujours plus de richesse vers les rentier. Qu’en penses-tu ?

    Pour le Dictat de la chine ? Je ne vois pas… Finalement, à part les pays du Commonwealth c’est une idée partagée par beaucoup, et soutenus par le FMI. Il me semble que plus rien ne justifie le modèle mis en place après guerre et qui est indirectement responsable des excès belliqueux et financiers des États-Uniens. Si l’on souhaite un monde multipolaire alors cela passe aussi par la perte du stat injustifié de cette devise. Si l’on souhaite que les USA soient plus responsables financièrement et économiquement, idem.

  26. Avatar de bob
    bob

    @Noviant:

    Non, je pense surtout que c’est un plan pour relancer l’économie, personnellement ça ne me dérange pas que les banques puissent retrouver des marges de manoeuvre pour prêter aux entreprises.

    Le problème c’est que si l’Etat intervient financiérement à ce niveau, il me parait évident que l’administration doit imposer l’orientation des décisions stratégiques de ces entreprises sauvées grace à l’Etat.

    Donc controler les bonus, les salaires et les décisions d’investissement.

    D’ailleurs je crois que c’est Goldman Sachs a refuser l’aide de l’Etat car l’administration demandait en contre partie de reduire bonus et salaires.

    Si quelqu’un ne remet pas de l’ordre dans cette pétaudière, on va tous se faire allumer pour de bon.

  27. Avatar de iGor milhit

    @ béber le cancre
    j’aime bien votre blog, ce con rigole! 😀
    qu’est-ce que la yenoroublardise?
    une nouvelle devise
    qui ressemble aux attrape-mouches
    mais en plus grand, pour les pigeons!

    yuan a encore? ou on peut continuer à roupie yeah?

  28. Avatar de bob
    bob

    Ce genre de nouvelles ça veut bien dire qu’il faut bien agir vite et beaucoup plus fort qu’actuellement.

  29. Avatar de Moi
    Moi

    @bob: « D’ailleurs je crois que c’est Goldman Sachs a refuser l’aide de l’Etat  »

    Non, ils ont été aidés. Votre article en lien dit d’ailleurs qu’ils pensent rembourser l’Etat dans un mois (c’est probablement un mensonge). Sans oublier l’aide indirecte reçue à travers AIG.

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  1. Merci pour la version de Peter Gunn avec Art of noise Incroyable guitariste qui sonne Rock’n’ roll dès qu’il joue…

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