Gesell (II)

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

L’institution de la propriété privée rend automatiquement la richesse inhomogène : certains en auront plus et certains en auront moins. Le prêt à intérêt contribue à la concentrer encore davantage : si celui qui dispose d’argent peut le prêter et en recevoir plus en retour du fait-même de le prêter, l’argent appellera l’argent et les fortunes existantes croîtront, aux dépens de ceux qui en sont démunis. L’héritage contribuera à accentuer encore cette concentration : la richesse apparue à une certaine génération se voyant offerte l’occasion de se prolonger aux suivantes.

Une telle disposition à la concentration fait augmenter de manière constante la proportion des prix due aux intérêts et ceci débouche à terme sur l’insolvabilité massive de ceux qui se trouvent à la base de la pyramide de la richesse. Si l’on entend contrer cette disposition à la concentration, plutôt que de la corriger après coup par des palliatifs comme l’impôt progressif, il existe divers moyens d’aborder le problème. Le plus simple consiste à s’attaquer aux causes-mêmes de la concentration de richesse. On voudra par exemple abolir la propriété privée, et les questions de son héritage et de la perception des intérêts ne se poseront automatiquement plus. On aura pris le problème « en entrée », l’héritage et les intérêts étant conditionnés par la propriété privée ; on aura bien entendu reconnu là la solution proposée par Marx. Une alternative consiste à maintenir en place la propriété privée et l’héritage et à neutraliser « en sortie » la seule perception d’intérêts. C’est l’approche de l’Islam et celle qui est traditionnelle au christianisme ; Thomas d’Aquin qui s’est intéressé à la question, a repris la problématique là où Aristote l’avait laissée.

Ces deux premières approches sont politiques au sens où elle supposent un système légal qui fasse respecter des interdictions spécifiques. Il existe cependant une troisième option : celle qui consiste à neutraliser la concentration de la richesse sans instaurer aucune prohibition explicite, ni de la propriété privée, ni de l’héritage, ni même des intérêts. Cette troisième voie est d’une très grande subtilité : elle consiste à définir la monnaie de telle manière qu’elle interdit automatiquement la concentration de richesse, comme une simple conséquence de ses propriétés intrinsèques.

Cette troisième voie a été adoptée historiquement par ceux qui entendent prévenir la concentration de richesse en raison de ses conséquences sociales nocives mais sans vouloir passer par la solution radicale consistant à supprimer la propriété privée. Ce sont essentiellement des mouvements socialistes antimarxistes qui ont préconisé ce type d’approche. Ce qui nous ramène en particulier à Silvio Gesell (1862 -1930) et à son projet de « monnaie fondante ».

La solution de Gesell consiste, je le rappelle, en une monnaie qui se déprécie avec l’écoulement du temps. Les expériences de monnaie fondante furent rares, et concernèrent toujours des monnaies de « complément » dans un environnement qui demeurait dominé par une monnaie légale émise par une banque centrale.

Le faible nombre d’applications historiques et le fait qu’elles intervinrent toujours dans un contexte de crise (1) rendent très malaisée une évaluation de l’effectivité de ces monnaies fondantes. Il est en effet difficile de dire, comme l’a souligné Thomas Greco (2), si leurs bénéfices apparents découlent de la nature fondante de la monnaie ou de certains éléments de contexte comme le fait qu’elles ne circulaient qu’en faible quantité en parallèle à une monnaie officielle, qu’elles offraient un moyen commode de payer les impôts locaux, qu’elles tiraient bénéfice du système global, parasitant en fait la monnaie émise par la banque centrale, qu’elles « captaient » à leur profit les intérêts accrus sur la monnaie légale déposée en garantie pour la monnaie fondante, voire encore que des quantités non-négligeables en étaient retirées du circuit par des collectionneurs, qui subventionnaient ainsi involontairement le système, etc.

Considérons comme acquis que la concentration des richesses est pernicieuse à long terme. En l’absence de confirmations empiriques de la possibilité de la contrer sans prohibitions portant ni sur la propriété privée, ni sur l’héritage, ni encore sur les intérêts mais uniquement en attribuant à la monnaie des qualités spécifiques, est-il possible de démontrer sur le plan théorique que cette manière d’aborder le problème est la meilleure ? Ou bien faut-il toujours envisager sérieusement ses deux concurrentes : une prohibition de la propriété privée comme le préconisait Marx, ou une prohibition de la perception d’intérêts, comme le préconisent le christianisme historique et l’Islam ?

––––––––––
(1) Irving Fisher, Stamp Scrip (1933).

(2) Thomas H. Greco, Comment on the Wörgl Experiment with Community Currency and Demurrage (2002).

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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148 réponses à “Gesell (II)”

  1. Avatar de antoine
    antoine

    @ Alain: vous avez raison.
    La question de Paul est une question pratique d’ailleurs.
    Je regarderai votre lien dès que je pourrai (là je fais une pause).

  2. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ Cfeard [ 31 mars à 13:14 ]

    Bon, puisque personne ne veut m’aider à combler mon trou de mémoire, j’ai dû le faire moi-même !

    “La propriété privée capitaliste est la première négation de la propriété privée individuelle reposant sur le travail personnel.” – ça c’est de Marx (Das Kapital)
    “La propriété c’est le vol” – ça c’est de Proudhon (Qu’est-ce que la propriété?)

    Marx a montré que la propriété privée des moyens de production, base de l’appropriation de la plus-value, est à l’origine des dysfonctionnements de la société capitaliste. (…)

    François Leclerc [31 mars 14:00]
    …. effacé

    Cfeard [ 31 mars à 14:05, puis 14:07 ]
    @ AJ Holbecq
    Vos propositions me semblent tout à fait convenir à la situation actuelle
    @ Pierre Canart
    Certes, la propriété existe depuis la nuit des temps, mais pas le système capitaliste !
    Et concernant les ’self-made men’, toutes les études tendent à montrer que la mobilité sociale a plutôt tendance à diminuer.
    Il y a bien accumulation des richesses de génération en génération – sauf bouleversement. A nous de jouer.

    @ François Leclerc [14:00]
    Merci! Mais j’avais cru comprendre que Marx était pour la suppression de la propriété privée SUR LES MOYENS DE PRODUCTION et non de façon générale, comme l’extrait du Capital que je cite semble le montrer.

    Considérons les hypothèses 1 et 2 ci-après :
    Hypothèse 1 : La propriété privée est une vraie saloperie qu’il convient d’éradiquer
    Hypothèse 2 : Il est malsain que les exploitants ou utilisateurs soient propriétaires de leurs équipements
                   
    [cf. Quentin 17:57 puis Réponse d’Auguste 18:28 ]

    La constat factuel d’Auguste [18:28] répond à « l’hypothèse d’idéal » 2
    Par contre, ce même constat est contradiction avec « l’hypothèse d’idéal » 1

    Les entrepreneurs de l’Economie Réelle ont demandé à des entrepreneurs-banquiers
    de prendre en charge la propriété des équipements.

    Alors … les banquiers … seraient-ils tous mauvais ou à emprisonner ?
    … Non ? … Oui ? … Ne sait pas ? … A évaluer un à un ?
    Si oui …
    (a) Qui vend son appartement ou sa maison pour servir de « go-between »
    pour prendre le risque des équipements dont les entrepreneurs-de-production ont besoin ?
    (b) Quelles personnes singulières, hétérogènes, pourraient arriver à former une « chaîne » … un « collectif »    
    où un bon nombre ne serait pas en train de se chamailler ?

  3. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @ Blackhole [19:26]
    Bien sûr ! plusieurs type d’or, d’argent, etc §
    Souvent c’est d’ailleurs — à ce stade — affaire de religion.

    Vous attribuez de la valeur à l’or (il monte d’ailleurs à des sommets en ce moment)
    parce que vous « savez » que des millions de personnes attribuent de la valeur à l’or.

    A part, quelques petits tonnages pour certains connecteurs électroniques,
    pour les satellites en orbite, etc.
    je ne vois pas d’usage patrimonial raisonné à l’or.
    Les détenteurs privés de lingots sont dans le mimétisme et/ou la « croyance absolue »
    bref dans une sorte de « vieille religion ncestrale »
    elle a tellement d’adeptes qu’elle fonctionne.
    … Vous verriez arriver un réel bon étalon monétaire,
    le cours de l’or s’effondrerait t-il à quelques euros ?

    On peut en douter car les croyances absolues (Marx, Friedman, Keynes, … les gurus dogmatiques de çi ou ça)
    sont excessivement tenaces. Il faut l’accepter. C’est ainsi. Comme descendants de reptiles puis d’hybrides de cro-magnons les contemporains n’arrivent-ils tout de même pas à inventer des trucs assez étonnants : avions, satellites, réseaux télématiques hétérogènes OSi-ISO puis hhtpd+php … ?
    et de nouveaux horizons d’innovation s’ouvrent.

  4. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Erratum: « […] quant au théorème […] »

    @antoine

    Vous trichez en prenant un « sentiment moral », ou une relation humaine! 🙂

    Sur l’exclusion:

    « Tous les droits de propriétés ne sont pas exclusifs. »

    Soit, je m’incline sur ce point, sans condition.

    En revanche, concernant l’exclusion sociale, je me permets de maintenir, au moins partiellement. Il me semble que les deux cas peuvent coexister en définitive. Dans un cas, une personne issue d’une famille exclue et qui ne parvient pas à s’extirper de cette condition, oui, c’est bien l’exclusion sociale qui induit l’exclusion de l’accès à la propriété (ce que vous nommez le constat d’anthropologue). Mais il y a aussi un autre cas, celui de la personne « qui a tout perdu ». Je ne sais pas moi, un exemple pris au hasard, d’un petit porteur qui a boursicoté jusqu’à en perdre sa chemise… Ou encore d’un salarié qui se fait virer du jour au lendemain de son boulot, ne parvient pas à en retrouver d’autre, perd sa location dans la foulée, etc. Sur ce thème les exemples sont sans doute légion.

    Sur l’absolutisme:
    « Et le meilleur système du monde ne peut résoudre tous les problèmes humains. »
    Nous sommes d’accord. La question se résume ici à choisir le moins mauvais ou encore le meilleur.

    Sur la loi:
    J’avoue que votre présentation des choses est convaincante. A ma décharge, ou plutôt à celle de mon cher dictionnaire 🙂 , j’ai pris le parti de me limiter à la toute première partie de la définition. Les notions plus spécifiques que vous avez présentées étaient également présentes, mais je n’en n’ai pas tenu compte dans mon argumentation. J’aurais du.

  5. Avatar de BLemaire

    @ dissonance

    « La concurrence ne porte-t-elle pas en elle le germe d’un contexte monopolistique? »

    Sans doute, d’où la nécessité – toujours délicate – d’une régulation, qui ne peut être de l’auto-régulation. Cela peut porter sur la durée éventuelle des brevets, sur le chiffre d’affaires maximum, sur l’effectif maximum, sur l’étendue du domaine d’activités, sur des tas d’autres choses encore. Mais ces ‘interdits’ ou ces ‘règles’ doivent être connues de tous, et à la fois respectables et respectées. On peut aussi imaginer des impositions différentes (m^me si la fiscalité n’est pas ma tasse de thé, c’est tellement facile de la détourner que je préfère de loin une ‘flat taxation’, c’est à dire la m^me taxation pour tous).

    Donc, oui à la concurrence ‘encadrée’: rien n’est simple dans la vie, je vous le concède.

    Bien à vous, B.L.

    PS A la lecture des dernières infos qui annoncent une période ‘horribilis’ (doublement du chomage mondial, taux de décroissance de l’ordre de 3% pour la France) il me semble essentiel de manifester, dans toute la mesure de nos compétences et de nos possibilités, pour une réforme urgente de la monnaie. Ce ne sont pas les banques ou les financiers qu’il faut sauver, c’est la sphère ‘réelle’, celle de la production et de la consommation, celle des entreprises et des ménages, celle des patrons (les plus petits d’abord) et des ‘travailleurs’.

  6. Avatar de tigue
    tigue

    @Clown

    L or a ceci de patrimonial qu il est transportable dans les ambiances ou le M16 s’ exprime.

  7. Avatar de quentin

    @auguste :

    Non je voudrais que ce système de location soit la norme, et qu’en particulier le droit de restitution soit généralisé pour forcer les entreprises à penser à long terme en fabriquant des produits.

  8. Avatar de Archimondain
    Archimondain

    @LeClownBlanc et Blackhole
    Je ne parle pas de risque. Je dis que le taux d’intérêt trouve une justification sans même prendre en compte la notion de risque.

    Car l’argent prêté permet de posséder tout de suite quelque chose que l’on ne pourrait posséder que plus tard sinon. Et que ce ‘gain de temps’ se paye par le taux d’intérêt. Il n’est pas ici question de risque.

    Je ne remet pas en question le fait que cela accélère la concentration de richesses et l’écart entre les plus pauvres et les plus riches. Je pense que c’est là une mauvaise chose. J’aimerais donc trouver des arguments pour contredire ma justification du taux d’intérêt, mais je n’en trouve pas. Je continue de chercher cependant 🙂

  9. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Pierre Canart,

    vous dites : « La solution n’est pas un changement du système mais à un rééquilibrage de celui-ci à tout les niveaux. Et le principal déséquilibre est en Chine, c’est là qu’il y a accumulation de capitaux improductifs puisqu’ils ne servent pas à enrichir les travailleurs mais l’état capitaliste qui le prêtent ensuiteb en espérant toucher un intérêt. Si les syndicats européens s’étaient mondialisés à la même vitesse que l’économie nous n’en serions pas là ! Si le Walesa chinois avait eu le même destin que son confrère polonais non plus ! »

    Pourquoi vous arrêter à la Chine ?

    L’accumulation des capitaux improductifs est surtout très visible dans le cas de la Chine, car ces 20 dernières années elle a axé son développement sur les exportations, et a ainsi accumulé une quantité considérable de devises.

    Si la Chine est devenue ce qu’elle est, ce n’est pas par ses seuls moyens, tel le yogi qui s’élève par la seule force de sa volonté.
    Vous oubliez que si la Chine est devenue capitaliste c’est en s’intégrant dans l’économie mondialisée, et donc dans un système :
    le système capitaliste néo-libéral qui faisait aussi bien les affaires des néocapitalistes chinois, qui n’étaient autres que des membres du PCC, premiers bénéficiaires de la conversion capitaliste, et qui faisait les affaires des capitalistes occidentaux qui pouvaient produire à moindre coût dans l’atelier du monde, avec pour résultat une déflation salariale dans les pays de l’OCDE.
    C’est donc la mise en concurrence des systèmes économiques et sociaux qui a permis une prodigieuse accumulation de capitaux. Les bénéficiaires ont été bien évidemment les top-réseaux et leurs divers agents (consulter notre spécialiste LeClownBlanc-Auguste qui en sait long en la maière) mais aussi à toute une classe moyenne supérieure qui investissait en bourse ses économies, se joignant au grand Casino planétaire, sans se préoccuper outre mesure des conséquences sociales, écologiques, que l’adhésion à ce système représentait. La fête est finie. Il faut défaire le système actuel et penser-faire le suivant.

    Le problème syndical est entier en Chine, où ceux-ci sont réprimés purement et simplement même s’il y a des grèves sporadiques.
    Mais le problème syndical existe aussi chez nous, où les syndicats traditionnels n’ont pas été très opérants pour ce qui est de contrer ce mouvement de délocalisation qui va de pair avec un chantage permanent sur l’emploi.
    La CFDT, et la CGT, pour les nommer, n’ont :

    1. pas pris le parti des chômeurs
    2. pas eu d’analyse et de réponse internationaliste aux dégâts sociaux causés par le système néo-libéral :
    Un exemple : quand il y avait délocalisation ils poussaient des cris d’orfraie, mais lorsque EDF acquérait des pans entiers du secteur énergétique de nos voisins, ils ne trouvaient rien à redire. La logique syndicale était purement comptable.

    La solution est donc bien un changement de système.
    Un rééquilibrage est une vue de l’esprit car chaque partie considérera que c’est à l’autre partie de se rééquilibrer.
    Seules de nouvelles règles du jeu, et l’abandon du jeu (actuel) lui-même, pourront changer la donne.

  10. Avatar de Alexis
    Alexis

    Je n’ai pas lu toutes les contribution et m’en excuse par avance si ma remarque a déjà été traitée, néanmoins je voudrais poser encore une fois une question bien naïve.

    La monnaie fondante, la privatisation ou la nationalisation partielle ou totale de la propriété entre autres propositions entrevues en commentaires, permettront-elles de stopper l’exploitation jusqu’au-boutiste des matières premières, des énergies fossiles et des ressources naturelles (surfaces cultivables, ressources halieutiques, forêts, eau potable…) sans lesquelles toute croissance, toute survie de notre civilisation, voire de notre espèce n’aura de sens ?

    Je suis un peu « ressègue »* comme on dit dans mon sud-ouest natal, mais pourrait-on m’expliquer comment nous pouvons faire encore abstraction de notre environnement au sens le plus large (ressources, climat, eau, air…) ?
    Si la monnaie fondante nous y conduit, alors je n’ai rien compris aux débats qui font rage ici et là sur les monnaies, les crédits, le capital, la propriété et tout le reste…J’ai le sentiment, mais sûrement me trompè-je, que nous confondrions buts et moyens, crise systémique de civilisation avec hoquet économico financier passager, partie émergée avec tirant d’eau, arbre et forêts… (les métaphores ne manquent pas).
    Il est à craindre que le choc financier actuel ne soit que la prémisse fort sympathique d’un bouleversement d’une rare profondeur dans l’histoire non seulement de notre culture capitaliste, non seulement de notre civilisation occidentale gréco-romaine, mais dans l’histoire même de notre aventure d’homo sapiens. Pas moins !
    Accepter aujourd’hui de supprimer chaque jour d’avantage, quelques milliers d’hectares de terres arables, de forêts tropicales, de plaines fertiles, de mers poissonneuses… au prétexte que « c’est comme ça si on veut continuer à consommer » et en faisant le fallacieux pari que l’avenir et nos enfants résoudront le problème, est proprement assassin.

    Il faut se concentrer sur notre but commun qui est aujourd’hui la survie si ce n’est de notre espèce du moins de notre civilisation « libérale » dans le sens étasunien , généreuse et riche de savoirs et d’échanges…
    Les moyens n’en paraîtront alors que plus évidents, monnaie fondante incluse (à supposer).

    * ressègue = scie = qui se répète

  11. Avatar de JCL
    JCL

    @Quentin

    Je trouve que votre idée est à creuser, car laissant entrevoir une optimisation possible entre la limitation des ressources et la satisfaction des besoins, tout en préservant le bien commun.

  12. Avatar de Louis Maitrier
    Louis Maitrier

    Et si les banques disparaissaient…
    … ça serait terrible, paraît il.

    il n’y aurait plus de crédit, on pourrait plus rien vendre et plus rien acheter.

    Ce serait le blocage de l’ékonomie étouétou

    Et si c’était justement un retour du crédit, du vrai crédit qu’on accorde à son client parce qu’on veut l’aider à acheter et qu’on croit en lui. Et si c’était à nouveau chez les vendeurs que s’ouvraient les crédits?

    Les banquiers défaillent, le crédit revient chez les vrais-gens, mais devient gratuit.

    ————–

    Un particulier se transforme en banquier pour vendre sa maison.

    http://www.leboncoin.fr/vi/34584453.htm?ca=7_s

    Pièces: 5(6) Surface h: 127 m2 Terrain 528m²

    Construction traditionnelle,beaux volumes,double vitrage, 4 chambres dont 2 en R.D.C (possibilité 3) et 2 de plus de 20m2, vaste pièce à vivre de 40m2 ( possibilité cheminée centrale )
    _cuisine américaine A/E (four, frigo, Lave vaisselle de marque et récents),belle S.D.B avec baignoire + douche + double vasque entièrement carrelée.
    _R.D.C entièrement carrelé, garage et buanderie indépendant, beau jardin arboré et fleuri avec bassin et terrasse sans vis à vis.
    _Proche tous commerces, services et écoles. A 15 mn de la gare en bus, 2mn Rocade et 10mn Autoroute. Pas de travaux à prévoir.

    Prix: 240 000 €

    Possibilité paiement apport « 150 000″ € puis 500€/mois pendant 15 ans,  »’soit un crédit de 90 000 € sur 15 ans à taux 0% !! »’
    Vous devenez propriétaire, et la garantie du prêt c’est la maison.

    En clair : Si vous disposez d’un apport personnel de 150 000 € vous devenez propriétaire, et vous nous versez un loyer de 500 € par mois sur 15 ans pour les 90 000 € restant du au coût finale de la maison qui est de 240 000 €.

    Coût de la maison:240 000€
    Apport personnel:-150 000€
    Restant du:90 000€

    Montant du crédit à 0%:90 000€

    Remboursement du crédit à taux 0% par des mensualités de 500 € / mois sur 15 ans !
    Autres formules de remboursement possible :
    Mensualités de 750 € / mois sur 10ans
    Mensualités de 938 € / mois sur 8ans

    Enfin, Les banques n’ont pas le monopole des prêts en France,
    donc nous serons votre banque, et dans les mêmes conditions, excepté :
    NOUS NE PRENONS PAS D INTERETS !!

  13. Avatar de Allegra
    Allegra

    @Alexis: La monnaie fondante résoud-elle les problèmes écologiques? Je pense que oui. Prenons un exemple d’actualité: la voiture. Une voiture consomme 40% d’énergie lors de sa construction (et les 60% restants donc pendant son utilisation). Comme la durée de vie des voitures est de plus en plus courte, cela fait autant de consommation d’énergie inutile en plus (assumant que le coût énergétique pour construire une voiture qui dure plus longtemps est du même ordre). L’économie conduit à fabriquer des produits jetables, pour produire toujours plus. Mais pourquoi produire toujours plus? Pour pouvoir rembourser les emprunts précédents, et surtout les intérêts. Un autre exemple: le fait que différents pays s’exportent entre eux des produits similaires, qui franchissent ainsi des distances considérables plutôt qu’être consommés près du lieu de production. C’est la course à l’exportation. Pourquoi cela? Parce que le plus rare, ce ne sont pas les biens mais l’argent. Pourquoi? Parce que tous les états sont endettés, et doivent rembourser les intérêts, et ne peuvent le faire qu’en utilisant l’argent des autres pays.
    La monnaie fondante permet le prêt sans intérêt, car le riche préfère prêter son argent que le voir fondre. Elle est supérieure à l’or, car qui voudra emprunter de l’or à la condition de devoir en rendre plus, plutôt que de l’argent fondant à rendre sans intérêt?
    Le seul problème qui reste à résoudre, à mes yeux, est le suivant: de combien doit fondre la monnaie? Qui décide? L’approche que je soumets aux brillants esprits (sans raillerie aucune) de ce blog est d’autoriser la création monétaire à tous. La diversité monétaire. Cette vision est pratiquement celle de Lietaer, à cette différence qu’il me semble nécessaire que la monnaie qui sert à payer les impôts (la seule indispensable) soit fondante. Déja, s’il y a accord sur le reste, je serais ravie.

  14. Avatar de johannes finckh

    Je suis très content d’avoir trouvé ce blog qui alimentera désormais le débat.
    J’ai publié sur mon blog http://monnaiefondante.canalblog.com/ une proposiion d’une monnaie fondante que j’appelle « anticrise », et j’y montre que la crise se résoudrait aisément et rapidement grâce à un tel dispositif.
    Il est sensible que les circuits financiers interbancaires seraient à nouveau réalimentés rapidement dès que nous aurions la monnaie fondante, tout simplement parce que les richesses, actuellement retenues sous forme de liquidités spéculatives (cf la baisse des bourses) se trouveraient en quelque sorte « contraintes en douceur » de se replacer et de financier l’économie.
    En très peu de temps, le paysage économique changerait!
    Nous assisterions à « leuthanasie douce » des rentiers et à la fonte lente des grandes fortunes. Les endettés et appauvris s’en trouveraient soulagés d’autant, ainsi que la grande majorité des citoyens – sans pour autant priver les fortunés à resterait toujours assez – et en toute sécurité – pour vieillir heureux… Leurs débiteurs ne feraient plus défaut cmme c’est le cas actuellement! à+, jf

  15. Avatar de johannes finckh

    je suis ravi de ce blog!, jf

  16. Avatar de johannes finckh

    Je peux vous proposer une monnaie « anticrise » immédiatement applicable, si la banque centrale le décide! voir mon blog
    http://monnaiefondante.canalblog.com/
    L’eficacité de l’émission d’une monnaie fondante serait en effet immédiate et réalimenterait instantanément les circuits financiers interbancaires qui seraient alors « dégelés » (expression de DSK)

  17. Avatar de Paul Jorion

    @ BLemaire

    Il n’y a pas nécessairement à choisir entre une lutte des classes « patrons – salariés » et une autre « capitalistes – tout le reste ». J’ai personnellement repris à l’économie politique son modèle classique où les « rentiers » (= « capitalistes ») s’opposent aux entrepreneurs (= « patrons ») dans le partage du surplus qui se redistribue alors entre intérêts et profit selon le rapport de forces existant entre eux. Le profit est alors redistribué à son tour entre patrons et « salariés » (= « travailleurs ») selon le rapport de force existant entre eux. Voir par exemple L’implosion, pp. 234-238 ou Qu’entend-on par « capitalisme », et pourquoi sa phase finale est-elle amorcée ? :

    Le capitalisme est un système social caractérisé par l’existence de trois classes principales : celle des « rentiers », détenteurs de capital (= « investisseurs » = « capitalistes »), celle des « entrepreneurs » (= « chefs d’entreprises ») et celle des « travailleurs » (= « salariés »), et par la domination au sein de ce système de la classe des « capitalistes », d’où son nom.

    Le rapport de force entre rentiers et entrepreneurs détermine le partage entre eux du surplus créé par le travail des travailleurs : les rentiers obtiennent les intérêts et ce qui reste du surplus revient aux entrepreneurs comme profit, à charge pour ces derniers de redistribuer à leur tour ce profit entre eux et les travailleurs dans une proportion que détermine le rapport de force existant entre ces deux classes.

  18. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,

    Je profite du calme avant la réunion que tout le monde semble attendre, ou pour les solutions ou pour la distraction, pour poser de nouveau une question (http://www.pauljorion.com/blog/?p=2591#comment-21794) :

    « Sinon, j’aurais une question pratique à poser. Je souhaite investir en Inde, sous une forme de microcrédit : mais j’aimerais choisir moi-même les projets et les entrepreneurs, et je souhaiterais que le remboursement des crédits soit exclusivement consacré à de nouveaux prêts, de manière définitive et irrémédiable. Quelqu’un aurait-il connaissance d’une personne ou d’un organisme local qui aurait autorité pour “légaliser” ce type de prêts et s’assurer des remboursements ?

    Merci. »

    Je souhaite démarrer en Août.

    1. Avatar de Jean-Louis M
      Jean-Louis M

      Voici une adresse qui agit maintenant dans nombre de pays du Tiers Monde :
      http://www.grameenfoundation.org/?gclid=CL2f-N-f6qECFUeZ2AodVX-gKQ

  19. Avatar de Romain D
    Romain D

    @ Paul,

    Le système actuel est un capitalisme dévoyé. Le capitalisme repose sur la reconnaissance des titres de propriété. Or les mécanismes mis en jeu par la titrisation et autres innovations financières ont abouti paradoxalement à ne plus savoir qui était propriétaire de quoi. Dès lors, les acteurs ont été déresponsabilisés. Et le vrai risque a été très mal estimé puisque dès lors que le sentiment de propriété a disparu…

    Votre définition du capitalisme me parait un peu sommaire. Un entrepreneur peut être également capitaliste est c’est même préférable qu’il prenne des risques en mettant ses billes dans son entreprise. Un des scandales actuels est que des décideurs gagnent beaucoup quand tout va bien et ne sont pas responsables quand les choses tournent mal.

    Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Le capitalisme a pu aussi apporter de très bonne chose, notamment en stimulant l’esprit d’entreprise. Sans lui (l’esprit d’entreprise), que faire?

  20. Avatar de Ybabel
    Ybabel

    @jjj
    j’ai dit une bêtise en effet, mais dans la pratique, si on parle des multinationales au cause du vide juridique inter-étatique, on a une dérive du même type vers la perversité qui est « autorisée ».

  21. Avatar de Michel MARTIN

    @Marc, Yann et à tous,
    Merci à Marc pour les références sur le crédit social et le système à deux monnaies en tandem que je ne connaissais pas. Il se trouve qu’en partant d’une réflexion sur les rapports entre la monnaie et la productivié j’ai abouti aussi sur l’idée d’un système à deux monnaies. La monnaie capitalisable là où les gains de productivité sont censés (biens et services standardisables) et une monnaie fondante (travailliste) là où les gains de productivité n’ont que peu de sens, c’est à dire les besoins sociaux et cultutrels gourmands en main d’oeuvre pour l’essentiel. La redistribution de l’activité me semble être un des points faibles de notre économie, aussi je préconise d’explorer le développement de la pratique de 2 métiers comme norme, un métier productif et un métier social.
    Vous pouvez trouver plus de détail sur ce projet surle blog Etat Providence Participatif et vos commentaires y sont bienvenus.

  22. Avatar de A-J Holbecq
    A-J Holbecq

    @Michel Martin

    Nous avons abouti à la même conclusion (sauf sur l’aspect « fondant » de cette monnaie sociétale) … voir le projet complet sur http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS

  23. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Paul

    La façon de répartir le résultat des entreprises est déjà largement biaisée depuis que l’on s’est employé à remplacer les fonds propres (l’apport en capital des «investisseurs ») par de la dette (détenue par des « rentiers »).
    Les mêmes « capitalistes » maximisent ainsi leur revenu : ils obtiennent une « vraie rente » contractuelle grâce à l’intérêt perçu sur les créances, alors que le dividende (la fraction des profits attribuée aux actionnaires) est aléatoire et en tout cas non contractuel.
    S’il demeure du profit résiduel après paiement des énormes intérêts que suppose l’accroissement inconsidéré de la dette, le cours des actions s’en trouve dopé, car il valorise l’effet de levier mécanique sur des fonds propres anémiés (avec le rachat de ses propres actions par l’entreprise, notamment, qui est la négation de l’essence même de l’entreprise capitaliste). Ainsi, le « capitaliste » perçoit-il un revenu contractuel élevé (les intérêts de ses créances) et enregistre une plus-value (au sens financier) spectaculaire sur ses actions.
    De ce fait, la plus-value (au sens marxien) dégagée par l’entreprise se trouve-t-elle principalement captée par les « capitalistes », que l’on doit plutôt qualifier de « financiers ». Les managers (« entrepreneurs ») ne sont outrageusement rémunérés que pour imposer aux salariés cette répartition inéquitable de la plus-value.

    Logiquement, (comme la situation actuelle le démontre), l’excès d’endettement – et son corollaire la faiblesse des fonds propres- conduit les entreprises concernées à la faillite en cas de retournement conjoncturel (quelle qu’en soit la cause). Contre toute cohérence capitaliste, les financiers refusent aujourd’hui l’évidence de leur ruine (tant par la non-valeur de leurs créances que par la dépréciation de leurs actions) et exigent le renflouement par les autorités publiques… qui acceptent (au nom des périls – réels – du risque systémique, que les Chinois traduisent ainsi : « quand les riches maigrissent, les pauvres meurent »).

    Le tsunami actuel résulte bien d’un détournement de la plus-value au profit de la finance, que la vigilance réglementaire aurait pu prévenir. Un « bug », en quelque sorte, qui ne remet pas nécessairement en question la pertinence du modèle capitaliste. Mais si l’on institutionnalise le refus de la sanction des erreurs commises (comme c’est le cas aujourd’hui), alors le capitalisme n’a plus de sens.

  24. Avatar de BLemaire

    @Paul et @JJJ
    Je ne suis pas nécessairement en désaccord avec la phrase de Paul que je cite (ci-dessous) , sauf que l’on peut facilement remplacer les banquiers par des ‘super-comptables’ (est-il besoin de dire que la comptabilité me donne des boutons, mais que je me soigne) – leur côté parasitaire ne m’apparaissant pas essentiel. On peut donc fort bien imaginer une économie ‘libérale’ sans capitalistes – ou du moins sans banquiers ‘parasites’, dès lors que ces banquiers seront rémunérés à la commission, ou au forfait, comme tout ‘commerçant’, et pas au pourcentage.

    Je pense, au contraire, que les entrepreneurs sont indispensables. Il faut encore creuser, évidemment, le problème du et des services publics. Cela fera sans doute l’objet d’un autre billet, ici ou ailleurs 😉

    En ce qui concerne l’argumentation de JJJ je suis d’accord dans les grandes lignes, puisque le problème essentiel me semble être la ‘guerre’ entre entrepreneurs et actionnaires.

    Pour mémoire, la phrase de Paul:
     » Le capitalisme est un système social caractérisé par l’existence de trois classes principales : celle des « rentiers », détenteurs de capital (= « investisseurs » = « capitalistes »), celle des « entrepreneurs » (= « chefs d’entreprises ») et celle des « travailleurs » (= « salariés »), et par la domination au sein de ce système de la classe des « capitalistes », d’où son nom.

    Le rapport de force entre rentiers et entrepreneurs détermine le partage entre eux du surplus créé par le travail des travailleurs : les rentiers obtiennent les intérêts et ce qui reste du surplus revient aux entrepreneurs comme profit, à charge pour ces derniers de redistribuer à leur tour ce profit entre eux et les travailleurs dans une proportion que détermine le rapport de force existant entre ces deux classes.  »

    On ne peut pas réconcilier le capital et le travail, on peut facilement réconcilier travail et travail, le travail des entrepreneurs et le travail des ‘prolétaires’. Faut-il encore que le système monétaire fonctionne correctement, ainsi que les mécanismes d’épargne et d’investissement. a mort les ‘revenus non gagnés’ 😉

    B.L.

  25. Avatar de Michel MARTIN

    @ A-J Holbecq,
    Une rapide lecture de votre lettre résumant votre projet à deux monnaies me convainc que nous sommes sur la même longueur d’onde. La monnaie fondante me semble être une excellente façon d’éviter l’accumulation et de l’injecter là où on le souhaite et, globalement, de servir cette économie sociale. Les choix techniques sont importants, mais sans expérience d’une économie à deux monnaies il est bien difficile de se positionner de façon solide.
    J’ajoute votre référence à mon site.

  26. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ BLemaire

    Il y a quand même un problème de qualification. Pour moi, les managers des grandes firmes ne sont pas des entrepreneurs – il n’investissent pas leur responsabilité financière. Ce sont des mercenaires.

  27. Avatar de BLemaire

    @JJJ tout à fait OK pour les patrons des grands groupes, les ‘mercenaires’. Je ne confonds pas non plus les vrais ‘managers’ et les ‘gestionnaires’.

    Les banquiers devraient gérer (comptablement) NOTRE argent, pas se substituer à Dieu pour le créer en fonction de ceux qu’ils pensent être notre bien (et surtout leurs intérêts).

    Les vrais ‘patrons’ d’entreprise devraient manager des compétences, et des différences, pas ‘gérer’ des qualifications ‘tayloriennes’ dépassées, ou se contenter de gérer la présentation de leurs bilans à leurs actionnaires.

    B.L.

  28. Avatar de phyrezo

    Bonjour,

    voyant de plus en plus de personnes isolées consciente du dysfonctionnement du système monétaire, j’ai souhaité les rassembler sur un réseau.

    Rejoignez-nous sur http://TransitionMonetaire.ning.com

    Tout est à définir, aucune alternative n’est pour l’instant figée…

  29. Avatar de Auguste
    Auguste

    @ Quentin [31 mars 20:59]
    Non je voudrais que ce système de location soit la norme, et qu’en particulier le droit de restitution soit généralisé pour forcer les entreprises à penser à long terme en fabriquant des produits
    Prenez l’exemple des AIRBUS
    Les ingénieurs ne font-ils pas déjà le maximum pour aboutir à des appareils
    – reclamant si possible moins de maintenance que ceux de Boeing,
    – durent plus longtemps que ceux de Boeing,
    – soient toujours plus légers (c’est vital, fondamental, en aéronautique)
    … au bout de 30 ans tout a changé … l’électronique, les cables, les modes d’assemblage, etc.
    Vous avez surement une idée … à ce stade je ne vois pas ce que les concepteurs pourraient faire de plus
    prenez un autre exemple si celui-ci ne vous plait pas.
    Je sens qu’il y a une idée astucieuse mais je ne la capte pas vraiment (avec un bon exemple, une piste …)

  30. Avatar de johannes finckh

    Bordeaux, 3 Janvier 2009
    Une monnaie anticrise ou l’oeuf de Colomb

    Je lis toujours attentivement la revue « Humane Wirtschaft(=l’économie humaine) », ses analyses me sont si familières que je ne puis plus penser autrement que du point de vue de l’économie franchiste.
    Les articles de Günther Moewes et de Helmut Creutz (naturellement!) sont, comme toujours, excellents.
    J’ai eu cependant un mouvement d’arrêt quand j’ai lu chez Moewes: « L’instant actuel serait, pour un changement abrupt de cap, on ne peut plus inapproprié. »
    Précisément, il me semble que non!
    L’instant n’a jamais été aussi approprié!
    En effet, la thésaurisation de monnaie liquide a pris des formes extrêmes, et rien ne la ralentira sans l’introduction d’une monnaie nouvelle grevée de frais de circulation – une monnaie anticrise.
    La situation est telle qu’il vaudra mieux renoncer à un mouvement abrupt de réduction de la thésaurisation, et il s’avérera que cela n’est absolument pas nécessaire! Le problème se règlera de lui-même comme je le montrerai ici.
    Les coupures de 500,200 et 100 Euros devraient nous laisser indifférents parce qu’elles ne circulent guère !
    Seules les coupures de 50,20,10 et 5 Euros sont importantes !
    Il suffirait que la banque centrale européenne décide de n’émettre plus que ces coupures-là !
    Mais la BCE ne devrait, du fait de la crise de refinancement, n’émettre plus que des « billets anticrise », dès maintenant ! Cest-à-dire des billets qui, selon le modèle gesellien, seront pourvus de frais de circulation ! Car il ne saurait être dans l’esprit des gardiens de la monnaie que la monnaie nouvellement émise soit aussitôt thésaurisée et mise de côté.
    La BCE a pour cela des raisons suffisantes. J’ai lu plusieurs fois dans la presse économique que les banques déposent en ce moment leurs excédents du marché au jour le jour préférentiellement sur leurs comptes à la BCE au lieu de les placer sur le marché interbancaire pour les reprendre les jours suivants, selon leurs besoins. La BCE regrette ceci, car ceci aggrave la crise de confiance entre banques, complique et ralentit les crédits consentis au secteur économique. La BCE veut à juste titre baisser le taux de rémunération pour de telles opérations, et elle le fera aussi sans doute.
    La crainte que, dans la situation présente, les banques continueront à déposer trop d’argent à la BCE, même à taux zéro, reste cependant fondée, justement par la crise de confiance.
    Il me semble ainsi que dans cette situation, reconnue par tous comme inhabituelle, la BCE pourrait être en droit, et cela sans aucun changement de loi, de grever ses billets nouveaux d’une taxe à la circulation, par exemple 5,2% annuels, et elle veut explicitement tout mettre en oeuvre pour empêcher que ces émissions nouvelles ne soient pas « pendant la nuit » immobilisées mais qu’elles alimentent effectivement le marché interbancaire de l’argent ! Cette taxe peut être marquée électroniquement et aussi être imprimée mensuellement, quoi qu’il en soit, si l’idée est juste, il y aura aussi un chemin.
    Puisque la BCE est largement indépendante et « autonome », il est évident qu’elle pourra justifier cette mesure par la crise inhabituelle – si elle le veut!
    La résistance semble être surtout intellectuelle, tout comme jadis le problème de l’or. Nous savons que la seule « couverture » de la monnaie est son seul pouvoir d’achat et sa validité légale.
    Une telle réorganisation de l’émission du numéraire ne provoquerait, seule, aucune inflation dans le contexte actuel ! C’est pourquoi le moment est aussi favorable que possible !
    Il est évident que les billets traditionnels seront repris par la BCE sans aucune retenue ni perte pour les banques et sans pertes pour les clients auprès des banques de détail !
    Les billets nouveaux ne seront repris par la BCE que moyennant une détaxe en fonction du temps – 5,2% annuels, 0,1% hebdomadaires ou 0,014% au jour le jour ! Justement parce qu’il s’agit d’une monnaie anti-crise qui est censée circuler rester en usage quand il y a la crise de confiance comme maintenant !

    Retentissements d’une telle mesure vraiment simple:

    La monnaie anticrise serait toujours mise en mouvement préférentiellement et assurera la tâche stimulante de la conjoncture immédiatement !
    Lors d’une crise financière nouvelle survenant à coup sûr dans les mois à venir d’une façon répétée, la BCE devra répondre avec sa monnaie anti-crise parce qu’elle ne pourra faire autrement !

    Il est alors plus que vraisemblable que les prix des actions et des terrains ne cèderont et remonteront plutôt vite, événement actuellement plutôt souhaitable. Les liquidités ainsi dégelées retourneraient aux banques, car la baisse actuelle provient justement de la rétention liquide (thésaurisation!) des investisseurs.
    Les banques pourront régler leurs dettes auprès de la BCE, quand c’est nécessaire.

    La BCE devra geler et détruire dès lors des quantités importantes de monnaie liquide, car sa tâche est et reste le contrôle de l’inflation et le maintien du niveau des prix. En même temps, cela sera essentiellement la monnaie traditionnelle qui refluera, car elle sera reprise sans perte.

    Effets sur les comptes courants : Puisque le refinancement ne sera effectué qu’avec la monnaie anti-crise, les banques devront d’elles-mêmes appliquer la taxe circulante aux comptes courants, car le rôle de la monnaie liquide est, en fait, d’être prête dès que les usagers la demandent, et les banques doivent pouvoir fonctionner normalement.

    L’objection qui prétend que la monnaie liquide n’aurait qu’un impact faible est foncièrement fausse, car tous les comptes courants ne valent que si la promesse de liquide est tenable d’une façon crédible.

    Des excédents sur les comptes d’épargne, qui ne sont pas concernés par la taxe circulante, ne manqueraient pas d’apparaître rapidement ; ils entraîneront le fait que les banques doivent accorder davantage de crédits à l’économie parce que les dépôts bancaires causent aux banques des taxes circulantes que les banques n’éviteront qu’en les redistribuant aux emprunteurs le moins cher possible. Une Baisse des taux de l’épargne et du crédit serait la conséquence, ce qui ne peut que stimuler la conjoncture.

    Ce mouvement de baisse des taux serait cependant freiné par le règlement des paiements d’intérêts contractuels du passé qui devront être faits pour rester crédible.

    Seuls les crédits nouveaux seront moins chers; ils se substitueront peu à peu aux anciens et les éteindront finalement.

    Fondamentalement, il doit être clair que les nostalgiques de la thésaurisation garderont le droit de le faire, mais ils s’apercevront bientôt qu’il ne leur revient de cela plus d’avantage particulier dès que la BCE ne fournit d’une façon constante que de la monnaie anticrise (la monnaie franche). Libre à eux d’échanger leurs beaux billets contre des nouveaux sans perte, et rien de plus. S’ils trouvent alors quelqu’un qui leur offre davantage d’intérêts ils auront de la chance !

    La monnaie thésaurisé et du pouvoir d’achat thésaurisé, et cela reste ainsi, il faut re-émettre de la monnaie nouvelle, comme c’est déjà le cas, seulement : sans l’introduction de la monnaie anticrise, cela ne pourra plus continuer, sauf à accepter une « crise » qui ne durerait pas un ou deux ans, mais dix ou vingt et plus, exemple : Le Japon !

    Nous voyons donc, la réforme gesellienne est réalisable en une nuit, sans menacer ou déstabiliser le système, au contraire, elle stabiliserait l’ensemble.

    La rente du capital baisserait cependant, les salaires augmenteraient instantanément et le chômage reculerait rapidement.
    De même l’objection d’une fuite des capitaux est totalement intenable, justement parce que l’Euro vaut d’abord en Euroland !

    La principale fuite des capitaux est de toute façon toujours la thésaurisation, car il est absolument indifférent d’avoir des trésors dans le pays sous le matelas ou dans un coffre suisse.

    Le capitaux gigantesques circulant autour du globe ne sont que la conséquence du fait que la monnaie est thésaurisable et qui transfère sa propriété d’être capital sur les « produits financiers » divers.
    Il serait, au contraire, vraisemblable que les autres banques centrales suivraient rapidement l’exemple, car l’avantage économique de la zone Euro serait énorme rapidement !

    Johannes Finckh, Bordeaux

  31. Avatar de LeCLownBlanc
    LeCLownBlanc

    Avez-vous pensé aux millions de personnes qui n’ont presque rien ?
    à celles et ceux qui comptent chaque jour à chat-peu (châ-peu ?) avec leur retraite toujours rognée ?
    aux précaires ? rmistes ? … millions de travailleurs pauvres ?
    aux seniors qui n’ont pas assez de trimestrialités pour se constituer une retraite ?
    aux nouveaux chomeurs chaque semaine ? … à ceux qui sont en fin droit et ont une famille ?

  32. Avatar de Allegra
    Allegra

    @Johannes Finckh: J’approuve totalement. En fait, la solution est presque trop évidente. Le blocage est ailleurs (je retire ce que je dis si la BCE adopte un euro fondant anticrise dans les deux ans). La finance a trop à perdre à voir sa fortune fondre, comme neige au soleil. J’ai comme une crainte que les 3000 milliards de $ crées par la Fed + 2000 milliards détenus par les chinois s’abattent un de ces jours sur le pas si vaste monde. Et là, inflation, certes, je rejoins Werrebrouck sur ce point, y ajoutant la pure et simple possession de la Terre par la finance. Et arrivés à ce stade, c’est le droit de propriété qu’il faudra remettre en cause.
    Pour ceux ou celles qui me trouveraient pessimistes. Non, du tout, mais il faut chercher plus loin, je pense. Peut-être du côté du darwinisme social, officiellement disparu et pratiquement omniprésent.

  33. Avatar de Auguste
    Auguste

    aux milliers de PME qui seront avalées en un clin d’oeil par les patriofurtifs
    Il est urgent de :
    – (1) soutenir les Eva Joly et Denis Robert
    – (2) débrancher les sociétés écrans et les « non résidents » de l’Economie réelle du territoire
    – (3) interdire les prêts et les acquisitions « from offshore into onshore »
    en traçant, au jour le jour, les « banquiers heureux » (M.Pigasse, Carlyle, BNP, SG, etc. ) jouant les go-between
    – (4) émettre un signal dès que la part étrangère (ou non résident) du total dette d’une firme enregistrée en France dépasse 44%
    – (5) émettre un signal dès que la part étrangère (ou non résident) du total dette d’une firme enregistrée en France dépasse 44%
    – (6) interdire à M. Trichet de remonter le taux de la BCE

  34. Avatar de Auguste
    Auguste

    (5) remplacer « dette » par « actions (et titres convertibles) »

  35. Avatar de A-J Holbecq
    A-J Holbecq

    @Michel MARTIN
    La « monnaie » UMS proposée dans le système d’Entreprises à Mandat Societal http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS n’est pas une monnaie de crédit. De ce fait, il n’y a nul besoin de compliquer le système en y introduisant une « fonte » (système auquel je suis de toute façon opposé car je le trouve inutile: la monnaie moderne étant produite par le crédit bancaire, s’il y a épargne et donc « manque » de monnaie, il suffit de créer ce « manque », que ce soit par une émission monétaire au niveau des banques centrales en monnaie permanente qu’au niveau des banques commerciales en monnaie temporaire en assouplissant les conditions de crédit pour des besoins non spéculatifs. Nous voyons bien qu’actuellement le problème n’est pas dans une quantité insuffisante de monnaie circulante mais dans sa mauvaise répartition)

  36. Avatar de Allegra
    Allegra

    Je comprends l’intérêt politique de proposer deux monnaies. Mais s’il existe une monnaie conventionnelle, ‘éternelle’, non fondante, et que cette monnaie sert à payer l’impôt (et est donc obligatoire), alors comment empêcher l’accumulation de cette monnaie entre peu de mains, et avec tous les problèmes actuels?
    Soit la monnaie fondante peu servir à payer l’impôt, et alors la monnaie conventionnelle disparaîtra bien vite faute d’emprunteurs (je préfère emprunter sans intérêt), soit elle ne sert pas à payer l’impôt, et son usage est alors nécessairement (trop) limité.
    Quelque chose m’échappe?

  37. Avatar de bernard
    bernard

    « L’institution de la propriété privée…. »

    Premier abus de langage.

    PERSONNE n’a INSTITUE la propriété privée: c’est une composante de la vie.

    J’ai, tu as, il a, besoin d’une ration d’oxygène, d’eau, et de calories alimentaires, l’ensemble aussi peu empoisonné que possible. C’est par nature une propriété privée.

    Tout le problème est de faire la distinction entre la richesse et la propriété, confusion sciemment entretenue par ceux qui s’approprient l’une et l’autre au prétexte de défendre la légitime part de propriété privée, la confusion agissant comme comme justification « imparable »du système.

    Proudhon lui même, qui n’avait pas une conscience claire de la distinction, malgré son fameux « la propriété, c’est le vol », n’est jamais allé jusqu’à prôner l’expropriation générale car il savait bien que c’était la porte ouverte à la tyrannie.

  38. Avatar de Michel MARTIN

    @Allegra,
    Pourquoi deux monnaies?
    Pour différencier et découpler l’activité sociale non rentables mais riches en lien social, on pourrait dire en capital social, des activités où les gains de productivité ont un sens et qui sont par nature dans une situation concurentielle. Il s’agit, par exemple, d’éviter que la façon dont on s’occupe de grand-mère soit assujèti aux aléas du CAC 40, ou au moins d’en limiter les effets.
    La question du contrôle du capital, en ce qui concerne la monnaie capitalisable, c’est une autre question en débat ici et ailleurs en ce moment.

  39. Avatar de Allegra
    Allegra

    Je réalise qu’un présupposé implicite dans la plupart, sinon toutes ces discussions, est que, quand même, le système actuel a permis une grande augmentation de la productivité, et donc des richesses sous forme de biens de consommation. Cela ne me parait pas évident. A mes yeux, les deux principaux facteurs de développement ont été:
    1/ La découverte d’une source abondante d’énergie, avec le pétrole (et le gaz et le charbon).
    2/ Et surtout le progrès technique (le point 1/ ayant également été rendu possible grâce à la thermodynamique).

    Je ne serais pas surprise, après changement de paradigme économique (toujours optimiste :-), que nous découvrions avec stupeur combien chacun peut être riche de biens et de technologies, et combien le système actuel est source de gaspillage. Une monnaie fondante n’exclut pas libre entreprise et productivité.
    En revanche, elle exclut toute activité purement financière lucrative. Je suis toujours étonnée de voir que les actions Monsanto (ce n’est qu’un exemple) se portent bien, que les banques prêtent sans regrets pour les OGMs. Si le financement de Monsanto était démocratique, à mon avis, ils n’auraient pas un radis… Si la monnaie franche n’est pas en soi plus démocratique que la monnaie actuelle, elle évite au moins l’accumulation; et si l’argent est mieux réparti, chacun a un plus grand pouvoir de décision sur l’utilisation de l’argent.
    Les aléas du CAC40 sont une conséquence de l’utilisation d’une monnaie éternelle (qui ne fond pas). Pourquoi vouloir contrôler le capital par des lois et des règlements, quand on peut en éliminer la nuisance avec une monnaie fondante?

  40. Avatar de Michel MARTIN

    @Allegra,
    C’est possible qu’une monnaie fondante appliquée au domaine productif permette une meilleure répartition de l’argent. Il y a toutefois beaucoup de questions techniques à régler concernant la création et la circulation de ce genre de monnaie. Quelles que pourraient être les vertus d’une monnaie fondante, il faudrait que tous les pays, ou au moins une majorité, se mettent d’accord pour mettre en place une telle économie. On ne peut échapper au contexte, aux relations, aux échanges avec les autres pays. Le domaine social bénéficie de marges de manoeuvre plus importantes, chaque pays a un peu plus de souveraineté en ce domaine que pour les échanges de biens et de services standardisables. Comme en plus les activités sociales sont peu délocalisables, qu’il s’agit essentiellement de main d’oeuvre, on peut plus facilement défendre l’idée d’une monnaie fondante appliquée à ce secteur (monnaie affectée en quelque sorte) quà toute l’économie.

  41. Avatar de quentin
    quentin

    @Auguste

    Le cas des Airbus est particulier. Mais il est de notoriété publique que les constructeurs de lave-linge ne cherchent pas à construire des produits solides pour pouvoir en vendre plus. Toutes les industries à destination du grand public ont plus ou moins intérêt à faire du jetable, et en parallèle à avoir un un bon service marketing pour nous donner envie de renouveler nos produits plus fréquemment que besoin. Le résultat, c’est un énorme gachi.

    C’est ainsi parce que nous payons pour acquérir, non pas pour posséder. Une fois l’objet vendu l’industrie ne s’en soucie plus. Aujourd’hui l’optimisation des processus par le marché n’est appliquée qu’à la production de bien. Si les entreprises avaient le devoir de gérer les biens sur l’ensemble de leur durée de vies (à cause du droit de restitution), elles réfléchiraient autrement et mettraient en place des systèmes de récupération/réparation.

    Imaginons que je puisse rendre mon lave linge quand je le souhaite à mon magasin. Le magasin se retrouve avec plein de lave-linge d’occasion dans les bras. Les gens qui déménagent les rendent simplement et vont un prendre un autre dans leur nouvelle ville, par exemple…

    Conséquences :
    – le magasin va chercher à réparer les laves-linge pour les refourguer à d’autres utilisateurs, éventuellement moins cher, afin de les rentabiliser
    – il va mettre en place un système de récupération des pièces des laves-linge en fin de vie pour faire des économies sur les réparations
    – il va demander au constructeur des lave-linge plus solide, pour avoir moins de récupérations/réparations à gérer.

    L’idée de base derrière tout ça, c’est que ce n’est pas réellement la propriété privée le besoin de l’homme : le besoin réel, c’est de pouvoir accéder aux biens pour en jouir au moment ou nous le voulons. Alors pourquoi ne pas se diriger vers une économie ou seul le service existe (l’accès exclusif à un bien étant un service) et non pas la propriété en tant que tel ?

    Autre exemple : pourquoi avons nous tous un mixer à légume chez nous si nous nous en servons en moyenne une fois par an ? J’imagine que si le droit de restitution était généralisé, il deviendrait rentable pour les industries de mettre en place des magasins de proximité pour aller louer un mixer fonctionnel le temps d’une journée… De même pour les tondeuses à gazon.

  42. Avatar de johannes finckh

    Je soutiens totalement @Allegra, ue personne visiblement assez fine!
    La monnaie fondante simplifiera la vie de l’immense majorité des citoyens et poussera vers des biens durables!
    Elle est tellement efficace qu’elle marcherait même parfaitement au cas où elle serait introduite dans un seul pays!
    En effet, l’avantage de pouvoir produire et consommer sans être pris à la gorge par le charges financières versées à chaque transaction sur les comptes des fortunés ferait que le pays à monnaie fondante se retrouverait rapidement comme puissamment productive et exportatrice de biens et services!
    De plus, les biens importés en échange de la monnaie fondante « obligerait » les exportateurs étrangers de ramener la monnaie fondante d

  43. Avatar de johannes finckh

    De plus, les biens importés en échange de monnaie fondante « obligerait » les exportateurs de ramener cette monnaie, en achetant par exemple, dans l’espace où elle vaut, ou alors, autre éventualité, de l’accepter dans les pays voisins (et partout) comme moyen de paiement.
    Autrement dit, il est tout à fait plausible que la onnaie fondante deviendrait de fait LA MONNAIE INTERNATIONALE!
    Les « problèmes techniques » de la « fonte » que craint Holbecq ne tiennent pas, à mon sens, car il suffit d’appliquer la « fonte » automatique sur les comptes courants somme elle le sera faite en imprimant des dates de change sur les billets, après quoi il faut les ramener à la banque avec la fonte inscrite dans les comptes ou par application d’un tampon (payant) sur le billet par exemple. Mais je suis confiant que la bonne technique sera aisée à mettre en oeuvre:
    On pourrait même faire tamponner les billets dans les commerces ou les bureaux de tabac, etc. etc.

  44. Avatar de bernard
    bernard

    @Allegra

    Tout à fait d’accord avec vous sur le pétrole.

    Et une façon, pas la plus stupide, de voir la crise, est qu’elle n’est que la remise en question de toutes les activités (ou métiers) qui, sous différents masques, reviennent tous à susciter une augmentation de la consommation de pétrole.

    C’est la cause profonde de la vraie crise à mon sens, et il n’y a à mon sens aucun échappatoire autre qu’une politique mondiale cataclysmique (à envisager sérieusement!).

    En font partie deux types d’activités qui sont au mains de la caste qui décide aussi dans les « démocraties » grâce au « consensus bipartisan » relevé par H.ZINN (l’alternance démocrates/républicains aux US et ses équivalents en Europe) et toute évolution dans ces domaines supposera des renversements de rapports de force.

    – la première, qui commence à être mise en question, c’est toute l’activité financière générée par l’intérêt, sans lequel, monnaie fondante ou pas, « le temps ne serait pas de l’argent ».

    – la seconde, c’est l’activité hypertrophiée de création des dispositions légales qui prétendent régenter lensemble des comportements individuels au niveau quasi-planétaire, destinées à créer chez le citoyen du monde, un conformisme parfaitemement accordé à l’atome économique « a »moral auquel la doctrine économique veut le réduire.
    Et il me semble que ce n’est pas le côté le moins inquiétant du système.

  45. Avatar de A-J Holbecq
    A-J Holbecq

    Avec les banques qui ne peuvent monétiser et la monnaie fondante, il n’y en aura rapidement plus, n’est ce pas ? Nous pourrons enfin revenir au troc :))

  46. Avatar de johannes finckh

    Encore une fois pour notre ami holbecq:
    Les banques ne « vivent » pas du fait de faire de l’argent avec rien, mais du travail de mettre en relation les créanciers et les débiteurs.
    Et ce travail fort utile, sans quoi, cela ne se ferait guère! est normaleent profitable comme toute entreprise utile!
    La faillite actuelle vient du fait que les créanciers ne veulent plus prêter aux banques qui ne PEUVENT donc plus prêter aux entreprises!
    C’est vrai que les banque ont pris des risqes insensés en prêtant à des insolvables (crise des subprimes!) et en brouillant les pistes via des titres ensuite!
    Mais: si les banques avaient appliqué les règles prudetielles normales, la crise systémique serait intevenue déjà 20 ans plus TOT!
    D’autre part, les « prêteurs » à qui on a ainsi forcé la main pendant toutes ces années folles (on a joué après le match pendant 20 ans!) avaient pour certains tellement d’argent à placer qu’ils ne se sont pas aperçu pendant tut ce temps que cela allait s’effondrer!
    D’autres sont des spéculateurs dans l’âme, et ils ont « surfé » sur cette vague, certains se sont retirés avec profit, les autres boivent le bouillon.
    Les injections de monnaie centrale acuelles sont faites pour boucher (mal) les trous du refinancement!
    Le risque: l’hyperinflation dès que les crises sociales ne laissent plus entrevoir d’autres issues (faillites publiques!)
    jf

  47. Avatar de A-J Holbecq
    A-J Holbecq

    @johannes finckh
    C’est beau, la foi… mais regardez plutôt les bilans des Banques Centrales pour voir si la monnaie « injectée » corresponds bien à la monnaie en circulation.

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  1. Les élections de mi-mandat seront truquées : comme chez Poutine. Faut suivre Gaston! 😊

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