L’actualité de la crise : Une impuissance inavouable, par François Leclerc

Billet invité.

UNE IMPUISSANCE INAVOUABLE

Le G8 dans sa formule élargie n’est pas encore fini que tous les regards sont déjà tournés vers le prochain sommet, le G20 de fin septembre prochain, cette fois-ci à Pittsburgh (Etats-Unis). Un nouveau lieu symbolique, une deuxième ville sinistrée après L’Aquila, l’une par un tremblement de terre, l’autre par le capitalisme. Volgograd (Stalingrad) ou Dresde devraient se mettre sur les rangs.

Comme s’il était possible d’être déçu par ce qui était prévu, comme s’il était encore attendu de la prochaine étape, de la suivante de ces réunions qui se succèdent dans les formations les plus variées, autre chose que des déclarations finales servant plus à masquer les désaccords entre les participants qu’à prendre des décisions. Car constater ces désaccords serait au moins un pas en avant, mais cela serait afficher l’inavouable, c’est à dire l’impuissance.

Un premier bilan du G20 de Londres, en avril dernier, se fait ainsi toujours attendre. Il nous est offert à la place, afin de nous occuper l’esprit sans doute, un florilège de combinaisons partant dans tous les sens à propos du meilleur dispositif que les chefs d’Etat devraient adopter pour se réunir, afin d’être efficaces. Chacun y va, ou presque de sa formule. Aucune n’est pourtant satisfaisante, puisqu’il faut toujours que des invitations supplémentaires soient adressées, quelle que soit celle que l’on adopte. C’est navrant et la meilleure illustration que ces sommets, finalement, ne servent à rien. Soit parce que chacun suit, à son retour chez lui, son petit bonhomme de chemin, soit parce que les décisions semblent se prendre ailleurs et par d’autres.

Les sujets pourtant ne manquent pas, même si l’on s’en tient à une seule partie de l’ordre du jour de ce G8 élargi au deuxième jour de sa réunion, à savoir la crise financière et économique. Le FMI relève, dans son dernier « Rapport sur la stabilité financière dans le monde », que « le risque extrême d’une autre défaillance systémique comparable à l’effondrement » (de Lehman Brothers) a été réduit (bien lire : réduit), mais que « les récentes améliorations dans le domaine financier présentent un risque, en ce sens que l’on serait tenté de baisser la garde ». Une fois de plus, il réaffirme que « l’assainissement du secteur financier demeure la plus haute priorité », principalement dans les pays avancés. « Une question en suspens des deux côtés de l’Atlantique », a précisé José Vinals, directeur du département des marchés de capitaux du FMI. Observant que les Etats portaient à bout de bras l’économie, non sans manifester de l’« autosatisfaction ».

Le rapport du FMI n’aurait pas pu mieux tomber, avec cette dernière remarque, s’il avait voulu évoquer la réunion du G8. Celle-ci a exprimé un surprenant déphasage avec les nouvelles du terrain, pour reprendre l’expression favorite de ceux qui ne le fréquentent que fortuitement devant les caméras. Ainsi, si l’on se penche sur la situation du crédit, on a pu entendre aujourd’hui deux ministres allemands, Peer Steinbrück et Karl-Theodor zu Guttenberg (un de chaque bord politique), évoquer la menace d’une pénurie du crédit pour les entreprises au deuxième semestre. Ou Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts, annoncer qu’après plus de dix mois de crise aggravée, les réserves de trésorerie des PME se tarissaient. « La situation difficile pour les entreprises va être à la rentrée de septembre » précisait-il. En se tournant du côté des banques, en enregistrant ce que Simon Nellis, un analyste de Citigroup, venait de souligner :« Nous craignons que l’Autriche soit un danger caché pour le secteur bancaire autrichien. L’Autriche s’apprête à vivre sa pire récession depuis les années 1950 ». Ou en regardant du côté du crédit aux particuliers, lisant que l’American Bankers Association vient de constater, statistiques à l’appui, que la montée du chômage aux Etats-Unis a poussé à la hausse les défauts de remboursement sur les cartes de crédit et le crédit immobilier hypothécaire, qui ont atteint des niveaux toujours plus record. Ou bien encore en se penchant sur la production industrielle, observant qu’elle a encore baissé, en Grande Bretagne, de 0,6% sur le mois de mai (11,9% sur un an), selon l’ONS (Office national des Statistiques). Et, à propos du chômage, en prenant en compte que si 565.000 nouvelles inscriptions ont bien été seulement recensées aux Etats-Unis – triste exploit – alors que 603.000 avaient été prévues par les analystes, il ne fallait pas pavoiser. Car, selon un responsable du service des statistiques, cette baisse s’expliquait par une correction saisonnière reposant sur une série statistique qui n’était plus pertinente dans le contexte actuel.

Voilà comment le monde « développé » vivait donc aujourd’hui la crise, aux antipodes des déclarations millimétrées des chefs d’Etat. Laissant à penser que l’Europe s’enfonçait de plus en plus dans la récession, alors que les Etats-Unis n’en sortaient pas. Tandis qu’un second plan de relance était hier évoqué par une conseillère de Barack Obama, sans doute par inadvertance et dans le feu de l’action d’un colloque à Singapour. Suscitant des réactions négatives des républicains ainsi que des milieux financiers, qui craignent les conséquences d’une telle annonce sur les marchés, particulièrement sur le dollar, suivies bien entendu d’un démenti de la Maison Blanche.

Et, si l’on parle de l’avenir, et non plus seulement du présent et du futur proche, le panorama n’est pas nécessairement plus avenant. En France, la commission des finances du Sénat a vivement critiqué les prévisions budgétaires du gouvernement, remarquant qu’avec une dette de 1.200 milliards d’euros attendue pour fin 2009, il faudrait inscrire chaque année une ligne de crédit de 60 milliards pour l’amortir sur 20 ans. Sur la base des propres prévisions de la Commission, le déficit public serait de 6,8% du PIB en 2012 et la dette publique atteindrait 92,2% du PIB la même année. En Allemagne, selon les prévisions du gouvernement, la dette devrait atteindre 82% du PIB en 2012, le déficit étant encore à 4% du PIB cette année-là, après être monté à 6% en 2010. Tout confirme donc que le sacro saint pacte de stabilité, qui prévoit que le déficit public ne dépasse pas les 3% du PIB et la dette 60% du PIB, n’est plus qu’un chiffon de papier que personne ne veut jeter à la corbeille pour sauver les apparences. S’il ne s’agissait d’ailleurs que de cela !

Mais plutôt que de poursuivre une lancinante série de nouvelles, trois informations peuvent servir à elles seules à décrire ce qui nous attend.

1 – Faisant écho à la déclaration finale du G8, selon laquelle la hausse du chômage pouvait menacer la stabilité sociale dans le monde, Dominique Strauss Kahn, le directeur général du FMI, a déclaré que : « Même si la croissance revient, ce que tout le monde prédit et que nous confirmons (…), le chômage va augmenter dans les pays développés comme dans certaines économies émergentes ». Il en a tiré la conclusion que « si des actions fortes ne sont pas mises en place préventivement, nous risquons de manquer de munitions politiques et de ne pas pouvoir faire face ». Somme toute, de financière, la crise est devenue économique, puis sociale, elle s’annonce dorénavant politique.

2 – Le contenu d’une communication que doit prononcer à Bâle le 26 juillet prochain devant la Banque des Règlements Internationaux (BRI) le président de la New York Federal Reserve, William C. Dudley, a été rendu public, faisant l’objet d’un article du New York Times. Il a fermement revendiqué un nouveau rôle pour la Fed, l’estimant dorénavant capable de dégonfler les bulles financières avant qu’elles n’éclatent. Affirmant avoir pour cela des instruments dans sa boîte à outils, sans malheureusement préciser lesquels. « Identifier les bulles n’est peut-être pas aussi dur que cela » s’est vanté William C. Duddley, immédiatement pris au mot par Simon Johnson sur son blog, « The baseline scenario », qui a fait remarquer qu’à ce prix là, le président de la Fed de New York aurait pu parler des deux bulles en cours de constitution et qui enflent déjà démesurément, celles des avoirs des pays émergents et de la dette publique américaine. Tirant comme conclusion de ces omissions qu’il était parfaitement illusoire que la Fed puisse endiguer demain une marée qu’elle ne voyait pas aujourd’hui à ses pieds.

3 – Ron Paul, député républicain, a déposé au Congrès un projet de loi destiné à soumettre la Fed au contrôle du pouvoir politique, en lui imposant un contrôle du Government Accountability Office (GAO), l’équivalent de la Cour des Comptes française, mais qui dépend du Congrès.

Donald Kohn, le vice-président de la banque centrale américaine (Fed) a aussitôt répliqué devant une sous-commission de la Chambre des représentants: « Si les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) devaient croire que les audits du GAO pourraient se traduire par la publication d’analyses sur leur discussions politiques, ils pourraient se montrer moins enclins à participer aux débats internes très variés et sans retenue qui sont essentiels pour identifier les meilleurs choix de politique monétaire », ajoutant « qui plus est, la publication de résultats d’audits du GAO consacrés à la politique monétaire et aux délibérations qui lui sont liées » risquerait de « compliquer la communication des intentions du FOMC en matière de politique monétaire à destination des marchés financiers et de l’opinion publique en général ».

Partager :

55 réponses à “L’actualité de la crise : Une impuissance inavouable, par François Leclerc”

  1. Avatar de LeucoClio, historienne + NuageBlanc
    LeucoClio, historienne + NuageBlanc

    Ces G8 ou G20 manquent vraiment de R E C U L   H I S T O R I Q U E !

    Les historien(ne)s ont la tête dans le sable, sont bailloné(e)s ou sont aveugles, ailleurs …
    Je me désole de devoir me répéter. N’est-ce pas mal ? ennuyeux pour vous ?

    Une définition Tithankar additionnelle [Tithankar : LeClownBlanc et tutti quanti]
    GolfGoldTandem = Abu Dhabi Investment Authority allié à Kingdom Holding Company (prince Al-Walid Al Saoud)

    Je vous invite à relire une seconde fois l’excellent article de François Leclerc,
    avec en tête cette dimension historique 1913-1999 (cf. ci-après)
    1 – millions de chômeurs > crise sociale et politique
    2 – BRI+FED, c’est-à-dire le duo JP Morgan + le GoldGolfTandem capable de dégonfler les bulles financières avant qu’elles n’éclatent
    Annonce à BRI Bâle !! le 27 juillet, le coeur du réseau mafieux
    3 – Contrôle de l’hydre apatride et immonde, innommable, dont l’omerta est garantie par le Traité de 1930 !!! qui serait contrôlé par un GAO corrompu,
    avec — disons fonctionnellement — une certaine analogie avec Cour des Comptes française dont on connait l’indépendance du pouvoir Exécutif.
    Le GAO dépendrait du Congrès dont chacun sait ce qu’il faut en penser.

    Cette monstrueuse farce diabolique qu’est le FED SYSTEM est l’affaire de tous les pays du G20 et des peuples exclus.
    C’est nullement une affaire américaine.
    Le GolfGodTandem co-contrôle avec les quatre topCréanciers de la BRI l’ensemble des banques centrales de la planète,
    dont un bon nombre sont privées ou des dictatures.

    (nous reprendrons cette conversation)

    Il y a quelques minutes, j’étais dans le contexte 1913, création du « FedSystem » par J.P. Morgan à la veille de la Première Guerre Mondiale.
    Celle-ci permit aux Etats-Unis de faire fortune, pendant la Guerre puis ensuite. Avec la Seconde Guerre, l’Europe était à terre.
    Un livre de 1994, cité sur Wikipedia, est surement intéressant à lire : Les Etats-Unis au temps de la prospérité, 1919-1939
    Alors, sur Wikipedia, j’ai cliqué sur « Affaire Sacco et Vanzetti ».
    J’associais ces deux noms non pas à « esprits excités » (peut-être était-ce assez vrai; je ne sais pas) mais à « esprits malades et poseurs de bombe ».

    Quelle ne fut pas ma surprise :

    Condamnation en 1927
    Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage à 15 ans de prison. Le second procès qui se clôt le 14 juillet 1921 les condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de South Braintree,

    dans la banlieue de Boston, malgré le manque de preuves formelles. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l’opinion sur cette injustice : le dictateur italien Benito Mussolini

    prend même leur défense[2]. Comme Sacco en 1923, Vanzetti est placé début 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit dénommé Madeiros, cependant

    déjà condamné à mort dans une autre affaire, avoue de sa prison être l’auteur du braquage de South Braintree, mais le juge Thayer, qui n’aimait ni les Italiens, ni les anarchistes[3], refuse de rouvrir le dossier. Malgré une

    mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l’exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, suscitant

    une immense réprobation.
    Réhabilitation en 1977
    Le 23 août 1977, exactement 50 ans après, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, et
    déclare que « tous les déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours »

    Comme quoi de nouveaux livres d’Histoire seraient à faire circuler aux quadras, quinquas, sexas, octos et plus.
    Suite wikipedia

    Culture populaire
    La chanson Here’s to you de Joan Baez (musique de Ennio Morricone) leur est dédiée. Elle reprend les mots de Vanzetti au juge Thayer (cf ci-dessous) :
    « Heres to you Nicola and Bart/ Rest forever here in our hearts/ The last and final moment is yours/ That agony is your triumph ».
    Le film Sacco et Vanzetti réalisé par Giuliano Montaldo retrace leur histoire.
    Louis Aragon //wkpd consacre un poème a Sacco et Vanzetti, intitulé « Sur le port de Dieppe« ,
    il narre la déception d’Aragon après une manifestation de soutien à Sacco et Vanzetti à Dieppe
    qui ne rassembla que trop peu de personnes

    Serait-ce l’oligarchie financière qui avait besoin de coupables à présenter à la vindicte publique ?
    L’article wikipedia s’achève par une citation de Vanzetti, condamné avec Sacco à l’électrocution.
    Il répond le 9 avril 1927 au juge Thayer :

    « Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute

    notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien.

    Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poisson, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

    Inouï ! Le Réel dépasse l’entendement !
    Mais alors, quel avait été contexte qui conduisit à cela ?
    JP Morgan venait juste de pouvoir faire fonctionner son « FED System » pendant toute la Première Guerre Mondiale (1914-18).
    Le même article wkpd,
    valablement écrit ou pas (je n’en sais rien) écrit ceci :

    La fin du dirigisme étatique mis en place en 1917 et
    la montée du syndicalisme provoquent de nombreuses grèves dans tout le pays.
    Comme en Europe, les années 1919-1920 sont difficiles aux États-Unis : il faut reconvertir l’économie de guerre
    et
    faire face à l’inflation.
    En 1919, on recense 4,1 millions de grévistes
    qui réclament de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail.
    Les grèves dégénèrent en violence et donnent lieu à des affrontements dans plusieurs grandes villes, comme à Boston.
    L’année 1920 est marquée par de nombreux attentats anarchistes :
    les responsables politiques sont touchés, comme le maire de Seattle ou celui de Cleveland, chez lequel une bombe explose.
    Les bureaux de la banque Morgan à Wall Street sont soufflés par un attentat qui fait 38 morts et 200 blessés.
    Les autorités prennent des mesures de répression contre les anarchistes mais aussi contre les communistes et les socialistes américains.
    Certains sont emprisonnés, d’autres contraints de s’exiler. L’opinion publique amalgame les grévistes, les étrangers et « les Rouges ». Elle craint les progrès du bolchévisme en Europe, le terrorisme de gauche et se méfie des immigrés récents qui parlent à peine

    l’anglais.

    SVP (… et …, …) douceur, calme, compréhension, 133 petits coups de morphing paisibles.
    Somme toute, les prédateurs en place sont-ils très responsables ?
    Peut-on dire … assez peu au fond !
    Des avides de réussir et briller (assez sain non ?) se plaçant
    au service de quelques héritiers ( se comptant sur les doigts des deux mainns … assez spéciaux, il faut bien le dire) !

    N’ont-ils pas, les premiers (Lipsky, Beranke,…), simplement cherchés à se placer le mieux possible dans un réseau qui est en place depuis un bon siècle ?

    1913 [ Fed System, en Français ]

    Guerre Mondiale 14-18 — 1930 [ BRI or BiS ] — Guerre Mondiale 40-45 — 1944 [Accords de Bretton Woods] – 1957 [LIBOR

    1957 : Première transaction LIBOR entre banque à Moscou et la City-Pourrie-of-London, totalement pourrie avec Hong-Kong et toutes les îles pirates du Common0.01%Wealth .
    1999: Gramm-Leach-BlileyAct_Financial_Services_Modernization_Act wkpd

    1913 + 1930 + 1944 + 1957 + … + 1999

    Bien. Terminons l’article Wikipedia

    Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés ;
    ils sont soupçonnés d’avoir commis deux braquages (le 24 décembre 1919 à

    Bridgewater et le 15 avril

    1920 à South Braintree

    où deux convoyeurs sont tués).

    Qui saurait trouver
    la chanson Joan Baez, . . .
    le film de Montaldo et/ou
    le poème Sur le port de Dieppe ?


    Je vous invite à repasser au billet « Actu: Sortie de crise prématurée » (7 juilllet) et
    à lire hierSoir-ceJour 10 juillet à 00:58

  2. Avatar de Le Yéti

    J’adore Strauss Kahn et ses prédictions péremptoires façon Coué : « Même si la croissance revient, ce que TOUT LE MONDE prédit et que NOUS confirmons… »

    J’aimerais bien connaître ce « tout le monde » et ce « nous » ! D’autres semblent plus partagés (http://eco.rue89.com/2009/07/09/a-quand-la-fin-de-la-crise-les-prophetes-de-leconomie), dont votre serviteur (http://eco.rue89.com/2009/07/09/a-quand-la-fin-de-la-crise-les-prophetes-de-leconomie?page=0#comment-955217)

  3. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Merci François.

    Une chose me rassure:
    Paul Jorion dans sa grande sagesse est venu trouver un hâvre en France.
    Il doit penser que l’avenir est « corrompu » en Amérique du Nord.
    Il doute probablement aussi de l’avenir d’une Belgique « dissociable » à moyen terme surtout si l’Europe vacille…

    Je désire toujours participer économiquement à ce métablog, mais comme quelques uns je suis réfractaire aux moyens de paiement par « pal ».
    Le chèque ou le e-virement me conviennent.
    Il serait bon de nous donner un process. une adresse ou un compte IBAN à créditer.

    En attendant la fin..

    LOL

  4. Avatar de DB
    DB

    Je préfère la Belgique, les gens sont bien plus accueillants (parfois j’ai vraiment honte d’être française quand je vois le comportement de certains français), ouverts, et la vie est moins chère…

    Paul, qu’êtes-vous venus faire en France alors que la Belgique a bien plus de qualités (excepté le temps 😉 ) ?

  5. Avatar de DB
    DB

    Merci pour ce moment de détente, j’ai trop ri 🙂

  6. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    Bonjour Paul et les autres

    Je partage les propos de nos deux camarades DB et TARTAR(Fraudes trop fréquentes sur internet)
    D’autre part,j’ai vécu ,-raisons professionnelles-à Cambrai et donc proche de ce beau Pays voisin….connaissez vous Luc Lannoye,un ami…trés impliqué à son niveau (Ingénieur) .
    Bien mieux que l’Hexagone à cette période (1981-1984) ….mais gendre de Cambrai !!!
    —-
    Pourqioi ce choix Paul ?
    Pensez vous que la Wallonie demandera (2011 présidence française de l’UE) au président en exercice son rattachement au Pays des Gaulois. ?
    ..A mon avis,ils auraient grandement tort.
    C’est si beau ,de La Panne à la frontière néerlandaise ,puis vers Liège,le Luxembourg (Belge),Beauraing,Banneux….
    Sans omettre les classiques : Ostende,Bruges…..
    Et cerise sur le gâteau : Lumière(enfin) sur les autoroutes gratuites….

  7. Avatar de Maître Dong
    Maître Dong

    Je partage l’avis de TARTAR sur la vulnérabilité des paiements via le Net. Laisser traîner régulièrement sa CB pour de faibles montants me semble imprudent. Par contre un virement électronique me convient.

  8. Avatar de DB
    DB

    Je suis étonnée par la paranoïa autour des paiements via internet. Plus de 10 ans que j’utilise ma carte bleue sur internet (ainsi que PayPal) et jamais eu un seul problème… Ce serait intéresant de comparer le % de fraude à la carte bleue via internet et dans le commerce traditionnel…

  9. Avatar de johannes finckh

    pour rendre la circulation monétaire efficace, une solution: la monnaie anticrise qui fait fi de toutes les crises systémiques àvenir pour toujours remplir la fonction qui est attendued’une monnaie: acheminer les biens et services et refinancer via le crédit bon marché!
    jf

  10. Avatar de ybabel
    ybabel

    @jf
    c’est ce que fait la Californie avec ses « IOU » … ou bien l’Ithaca jour … en fait les états peuvent battre leur propre monnaie aux USA. Du coup, ça risque de leur donner une grosse bouffé d’air et éviter que ça ne dégénère trop (pour cette fois, car ce ne sera que partie remise pour dans 10 ou 20 ans si cette crise ne fait pas exploser le système)

  11. Avatar de M1ke
    M1ke

    Et un système de paiement allopass par téléphone ? simple, rapide, pratique…

  12. Avatar de fujisan

    Je seconde la demande de TARTAR et autres.
    Je n’ai aucune carte de crédit, inutile en Belgique où de cartes de débit sont utilisées partout. Je ne veux utiliser PayPal et autres. Et encore moins des chèques, cette relique barbare que personne n’utilise en Belgique.
    Je serais ravi de faire un geste avec un virement depuis la Belgique. Mais il faudrait le codes IBAN & BIC…

    @ybabel
    Les IOU ne sont pas de la monnaie, mais des reconnaissance dde dette. On est pas obligé de les accepter.
    Des banques vont refuser les IOU de Californie: Wells Fargo, BofA, JP Morgan, City…
    http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2009/07/tell-wells-fargo-bank-of-america-jp.html

  13. Avatar de Thierry
    Thierry

    Un petit coup de blues pour ceux qui claironnent en la reprise qui vient :

    http://www.daily-bourse.fr/analyse-Une-vraie-reprise-Pas-demain-la-veille-vtptc-7838.php

    et un petit coup de gueule ( et une déception )au modérateur de ce site qui n’a pas laissé passer mon poste d’hier ( en commentaire à ‘ dans ma boite à anomalie ) , je constate qu’il y a vraiment des sujets qui fâchent … même quand on présente des faits .

  14. Avatar de Alain Soler
    Alain Soler

    FL: « Un premier bilan du G20 de Londres, en avril dernier, se fait ainsi toujours attendre. »

    En Europe les récentes décisions du Conseil européen des 18 & 19 juin pour la création d’un Conseil Européen du risque systémique (CERS) et d’un Système Européen de Surveillance Financière (SESF) ; comme aux Etats-Unis ou la régulation financière se met en place sur le même modèle, seule la gouvernance de ces nouvelles entités aura posé problème (sous l’autorité ou non de la Fed, de la BCE ?).

    La transparence bilatérale des paradis fiscaux progresse également, les accords conforment aux normes de l’OCDE se multiplient (USA-Suisse…), le Luxembourg vient de finaliser ses accords quittant le purgatoire gris pour le nouveau paradis blanc; les fonds spéculatifs sont en voie d’être tous enregistrés et soumis aux règles financières communes ; les fonds FMI définis par le G20 de Londres sont progressivement attribués, l’or vendu au profit des pays les plus pauvres, les USA ont voté la dotation de 250 Mds$ de DTS du FMI.

    Si par bilan du G20 de Londres on doit comprendre Résultats sur l’économie et les finances mondiales (amélioration, stagnation ou dégradation) ; que ce bilan ne puisse être abordé aujourd’hui m’apparait normal.

    Maintenant si par bilan on comprend le suivi des mesures et actions actées lors du G20, il appartient aux commentateurs d’en apprécier l’évolution intermédiaire avant le prochain sommet, pour ma part ce bilan est plutôt du genre inespéré dans le pessimisme ambiant, même si Banque de France et FMI veulent sortir du sinistrisme.
    Alain

  15. Avatar de BA
    BA

    Qu’est ce qui caractérise une période révolutionnaire ? C’est le passage des forces de répression de l’autre côté de la ligne, parce que les dites forces elles-mêmes sont persuadées qu’il est inutile de continuer.

    – 1905 : les cosaques et la bureaucratie brisent les troubles en Russie. 1917 : les cosaques et la bureaucratie passent aux émeutiers, parce que les émeutes étaient journalières, que les flots de victimes ne décourageaient pas les nouvelles émeutes, avec comme cause la faim.

    – 1979 : la trame fut la même dans l’Iran du Shah. Les centaines de morts et le renforcement des manifestations firent passer la majorité de l’armée dans la neutralité, puis dans l’autre camp. Seuls les immortels de la Garde Impériale combattirent jusqu’au bout.

    – 1979 : Nicaragua, après des semaines de troubles, l’armée de l’air et la marine, puis l’armée de terre passent à l’insurrection. Ne reste plus à Somoza que sa garde présidentielle (15 000 hommes), bien mieux armée et équipée que les 3 corps d’armée. Mais même la garde nationale (la garde présidentielle somoziste) verra l’inanité de combattre une insurrection qui renaissait dès qu’ils avaient tourné les talons. Pire, même l’ambassade américaine trouvera que Somoza commençait à puer.

    – USA 2009 : « Sheriffs in Michigan and Illinois are quietly refusing to toss families on to the streets, like the non-compliance of Catholic police in the Slump.  »

    http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/5742937/The-unemployment-timebomb-is-quietly-ticking.html

    Simplement, les sheriffs aujourd’hui refusent tranquillement de mettre les gens à la rue. Même refus d’appliquer les ordres et la loi. Il n’y a même pas eu des troubles massifs, seulement le trouble des forces de l’ordre, pas sûres elles-mêmes de ne pas se retrouver dans la même situation bientôt. Aux Etats-Unis, les états n’ont plus un rond.

     » Some 342,000 homes were foreclosed in April, pushing a small army of children into a network of charity shelters. This compares to 273,000 homes lost in the entire year of 1932 « .

    L’écoeurement, simplement, le sentiment que ce qui est fait ne fait qu’aggraver le mal. Car où vont se retrouver ces familles américaines ? Dans le meilleur des cas dans la famille, dans le pire des cas à la charge des services sociaux débordés et désargentés.

    Pendant ce temps, les immeubles sont systématiquement pillés et désossés, leur valeur tombe à zéro, voire devient négative (il faut démolir le reste), le terrain n’est même plus une valeur, et les collectivités locales voient leurs finances fondre.

    Cela, les représentants des forces de l’ordre l’ont vu journellement. On comprend donc que localement, ils n’en aient plus rien à battre de mettre les gens à la porte. Pourquoi faire ? Pour que même la banque y perde ? Un mauvais arrangement avec ces familles vaut mieux qu’un bon procès. En attendant, on peut donc noter un début de décomposition interne visible dans cette petite phrase d’Ambrose Evans-Pritchard. Le régime ne peut plus compter sur les forces de l’ordre. Elles ont commencé à s’autonomiser…

    Patrick Reymond, sur son blog.

  16. Avatar de BA
    BA

    L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a chuté à 64,6 en juillet, à comparer à 70,8 en juin, et alors que les économistes tablaient en moyenne sur une baisse nettement plus limitée.

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=f6974ad9eb3e09506e076b742ac094d5

  17. Avatar de Paul Jorion

    ContreInfo traduit en général les articles d’Ambrose Evans-Pritchard mais il n’y a pas beaucoup d’activité sur le site en ce moment. Quelqu’un ici aurait-il le temps de traduire cet article important ?

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Alain Soler

    Je ne voulais pas sous-entendre que rien n’avait été fait, mais simplement qu’un « point d’étape » aurait son intérêt. Et que ce serait un progrès de rompre avec cette habitude de ne jamais effectuer de suivi, une manière de rendre des comptes, qui crédibilise par avance toute annonce. Le G8 a d’ailleurs reconnu ce problème, à propos des promesses d’aides non tenues. On verra ce qu’il adviendra de celles qui ont été faites !

  19. Avatar de halfpipe
    halfpipe

    L’article de AEP fait froid dans le dos
    une bonne douche froide avant un week end
    RED SHOT

  20. Avatar de Bernard Bouvet
    Bernard Bouvet

    When Will The Recovery Begin? Never

    by Robert Reich

    http://www.commondreams.org/view/2009/07/10-5

  21. Avatar de tigue
    tigue

    Pas joyeux le Pritchard, il vous refroidit l ambiance du Bar en 5 minutes.
    Paul, une Tourtel !

    http://www.youtube.com/watch?v=g-1sRk8VhG8

  22. Avatar de LenZ
    LenZ

    Le G8 me fait penser à la Société des Nations qui siegea jusqu’en 1939 . Il y a le feu et on chante « tout va très bien Madame la Marquise »

  23. Avatar de Lambert Francis
    Lambert Francis

    BA 16:45 références

    http://lachute.over-blog.com/article-33645626.html

    La grande question des élites… Ambrose Evans-Pritchard dit que la crise « grignote » la légitimité des élites chez les trois membres de la triade (USA, Japon, Europe).
    http://lachute.over-blog.com/article-33565131.html

  24. Avatar de LeucoClio+NuageBlanc
    LeucoClio+NuageBlanc

    A propos des systèmes totalitaires, Hannah Arendt disait ceci

    Quand il y a institutionnalisation du mensonge, la confiance devient impossible

    Elle est à la base même du lien social, la confiance.
    Michela Marzano, philosophe, chercheuse au CNRS, spécialiste des questions de philosophie morale et politique

    Restaurer la confiance suppose d’abord de revenir à un discours de vérité, qui nomme les choses telles qu’elles sont, quitte à évoquer, à la manière de Churchill, la sueur et les larmes. D’autre part, il est nécessaire de travailler sur cette notion de confiance elle-même. Ces 30 dernières années, la seule dont il était question était la confiance en soi, alors que la confiance en l’autre était considérée comme une faiblesse. On ne sortira pas de la crise sans la réhabiliter.

  25. Avatar de Auguste
    Auguste

    Churchill : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur »

  26. Avatar de Beaufou
    Beaufou

    @tigue
    Tres amusant…mais plutot Paul, un Bourbon, double.

  27. Avatar de iGor milhit

    @ Paul Jorion
    Pour la traduction de l’article de A. E-P., je m’y suis mis…

  28. Avatar de LeucoClio & NuageBlanc
    LeucoClio & NuageBlanc

    Le grand texte de 10:34 (Commentaire 1) ne suscite aucun soutien … aucune indignation …
    Autres textes en amont et en aval ….
    Savez-vous tout ce qui aurait été responsable et raisonnable de faire ce jour et que LeucoTrio n’a pas fait ?
    Pensez-vous vraiment que le courage soit infini ?

  29. Avatar de iGor milhit

    @ LeucoClio… et les autres aussi:
    si vous avez une proposition pour « beggar-thy-neighbour » dans la phrase: « fearing countries may set off a ruinous spiral by chipping away at wages try to gain beggar-thy-neighbour advantage », c’est super… merci
    ce cher Ambroise ne parle pas comme un américain, damned! 🙂

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Mauvaise passe pour le Donald : appel rejeté dans sa condamnation pour diffamation de Jean Carroll à 83 millions de…

  2. Et donc, le scénario possible, c’est une condamnation suffisamment solide pour que Donald soit inéligible, ce qui serait en mesure…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta