L’actualité de la crise : Ces banques, objets de nos ressentiments, par François Leclerc

Billet invité.

CES BANQUES, OBJETS DE NOS RESSENTIMENTS

Il faut encore revenir sur ce sempiternel sujet, loin d’être épuisé. Et se poser la question, en ces temps de publication de résultats faramineux d’un quarteron de banques américaines : de quoi sont en réalité faites ces performances et quel est donc le secret de cette excellence ?

Il a été largement relevé que la concurrence était devenue moindre, à ce haut niveau de compétition, depuis que plusieurs grands acteurs de Wall Street avaient disparu, après avoir fait faillite ou été rachetés. Goldman a vu couler son concurrent historique, Lehman Brothers, tandis que JP Morgan a absorbé Bear Stearns et Bank of America a fait son affaire de Merrill Lynch. L’horizon dégagé, les portefeuilles de clientèle des perdants n’ont pas été perdus pour tout le monde, la force de frappe financière des survivants en est sortie accrue. Le même phénomène est intervenu à moindre échelle en Grande-Bretagne, amenant George Osborne, le chancelier conservateur « fantôme », à prévenir par avance qu’il n’envisageait pas de limiter la taille des banques de son pays, en cas de victoire électorale de son parti (comme il est probable). Tout au plus serait-il demandé aux méga-banques britanniques de mieux couvrir en capital leurs opérations financières. Car, a-t-il expliqué, il y allait de leur compétitivité et donc de celle de l’économie britannique, le gouvernement ne pouvant agir seul si les autres pays ne procédaient pas de même. Sempiternel piège.

La ficelle était tellement grosse que tous les chroniqueurs économiques et financiers, mêmes les moins hardis, n’ont pas manqué de souligner que c’était grâce à l’argent des contribuables que ces méga-banques étaient toujours en vie et qu’elles avaient pu continuer d’intervenir sur les marchés financiers, pour dégager à nouveau des profits. Lawrence H. Summers, toujours qualifié d’économiste en chef de Barack Obama (avant, s’il y parvient, de pouvoir se prévaloir de la succession de Ben Bernanke et du titre de président de la Fed), n’a pas été en reste à l’occasion de la conférence qu’il a prononcée au Peterson Institute, qui ayant valeur de programme électoral était à ce titre significative. « Il ne faut pas sous-estimer la contribution de l’aide du secteur public à la relance financière » a-t-il déclaré, avant d’ajouter ce commentaire non sans portée dans le contexte actuel, en dépit de son imprécision : « Il est du devoir du secteur public d’insister que les réformes soient mises en place, afin que les erreurs du passé ne soient pas répétées ».

Un récent épisode a en effet montré la grande sensibilité politique qui existait aux Etats-Unis, dès qu’il s’agit des banques et de leur emploi des fonds publics, ainsi que la réactivité dont faisait preuve si nécessaire l’administration Obama. Il s’agit de l’affaire du rachat par les banques des warrants (certificats d’option) qu’elles avaient émis en faveur du Trésor, et du prix auquel la transaction retour devait se faire. Après une première opération qui avait déclenché une tempête de protestations, vu le cadeau qui était consenti par le Trésor, ainsi qu’une déclaration publique de JP Morgan, cherchant à faire baisser le prix de ses warrants, il a fallu improviser une solution coupant court à la contestation. Elle a repris une formule éculée, s’appuyant sur l’organisation d’enchères permettant officiellement que ces prix soient déterminés par « le marché ». Ce qui était à l’origine de toute cette affaire, il faut le souligner pour appuyer notre propos, c’était que, les fonds publics ayant été utilisés par les banques pour jouer au casino, il était normal que les bénéfices en soient correctement partagés à l’arrivée… Les comptes finaux n’ont pas été pour l’instant rendus publics.

Les résultats d’une enquête menée auprès de 360 banques par Neil Barofsky, inspecteur général spécial du TARP, vient à ce propos d’être rendue publique à point nommé et dont il ressort, selon les déclarations des banques qui n’ont pas été vérifiées, que ces fonds ont été largement utilisés pour d’autres usages que celui pour lequel ils étaient officiellement prêtés, à savoir relancer le crédit. Les banques s’en sont servi pour faire des affaires, soit des acquisitions, soit des investissements sur les marchés, ou pour se constituer un petit matelas (ou un gros), en prévoyance de temps futurs difficiles.

Les colonnes des journaux financiers sont alimentées depuis plusieurs semaines par des informations à propos du remboursement par les banques qui en ont bénéficié des fonds publics du Troubled Asset Relief Program (TARP). Pouvant faire croire qu’elles volent dorénavant de leurs propres ailes. Rien n’étant en réalité plus faux, si on considère qu’elles continuent d’être réfugiées sous l’ombrelle de divers programmes de garantie qui continuent d’être en vigueur, et d’être abreuvées de liquidités par la Fed dans des conditions pour elles rêvées. Elles sont toujours sous perfusion, les faits sont là.

Une autre explication de cette prospérité si vite retrouvée, ne pouvant que générer de fortes suspicions sur ses origines, pourrait prochainement faire scandale. Si tout du moins l’enquête engagée par le Department of Justice, qualifiée de « missile » par le Financial Times, ne se perdait pas entretemps dans les sables. Ce ne sont pas les discrètes tractations en cours entre l’administration américaine et la banque suisse UBS, qui devraient aboutir à un compromis afin d’éviter un procès (à propos de la liste des noms de ces dizaines de milliers de contribuables américains ayant pratiqué une évasion fiscale à grande échelle), dont la date est proche après avoir été reculée, qui infirmeront cette fâcheuse possibilité. De quoi, toutefois, s’agit-il ? D’une enquête concernant d’éventuelles ententes illicites sur le marché des OTC (les produits financiers « over-the-counter »), plus précisément sur leur prix, entre les plus grands intervenants sur celui-ci : JP Morgan et Goldman Sachs, ces stars du « Top ten » qui font la une quoiqu’il advienne. Les preuves de l’existence d’un cartel intervenant sur le marché via Markit, le plus important « vendor » (intermédiaire) américain, sont actuellement officiellement recherchées, une pratique occulte permettant d’intervenir de manière privilégiée sur cet énorme marché et dégager des profits en conséquence. Ce qui permettrait, en cas d’investigations fructueuses, de mieux comprendre les bénéfices dégagés par nos compères en si peu de temps. Cela s’appellerait alors avoir été pris la main dans le pot à confiture, mais attendons de voir….

Car soit il s’agit de malversations, soit ces mêmes banques ont continué de prendre des risques inconsidérés, sachant qu’elles bénéficiaient de la protection de facto de l’Etat et qu’elles seraient si nécessaire à nouveau financièrement aidées. L’augmentation ces derniers mois d’une valeur un peu énigmatique, la VAR (Value-at-Risk), qui mesure les pertes potentielles et notamment celles des banques, le montre clairement s’agissant de Goldman Sachs. Il y a donc probablement eu combinaison de ces deux facteurs, ce qui nous offre une image saisissante du monde financier.

Les mesures de régulation qui seront effectivement adoptées à propos des marchés de crédits dérivés, de la création de chambres de compensation et de la réglementation des hedge funds, vont être particulièrement importantes à cet égard. Car il s’agit de tout le secteur non réglementé qui est à l’origine même de la crise actuelle. Tant du côté américain que de celui de la Commission de Bruxelles, des projets existent à des degrés différents d’avancement, les Européens étant à la traîne. Mais les Britanniques freinent des quatre fers à propos de l’étendue des dispositions à prendre, tout en présentant les discussions comme une simple concurrence entre les places de Londres, Paris et Francfort. Dans ces conditions, du point de vue des partisans d’une plus forte régulation, le risque s’accroît que les Etats-Unis, fort de leur avance, imposent leurs solutions et leur contrôle. Ce qui reviendrait à laisser à Wall Street, c’est à dire aux méga-banques, les commandes.

On comprend mieux la politique des Britanniques quand on observe qu’ils envisagent, adoptant pour leur démarche un strict parallélisme avec celui de l’administration américaine sur quasiment tous les plans, d’entre autres confier l’essentiel des rênes de la régulation financière à leur banque centrale, c’est à dire à une structure soi-disant indépendante, mais en tout cas particulièrement opaque, qui échappe au contrôle de toute institution élective. L’adoption d’un tel dispositif est l’un des grands enjeux des bagarres en cours des deux côtés de l’Atlantique dans le monde anglo-saxon. L’arrivée au pouvoir des conservateurs en Grande-Bretagne ne pouvant qu’en faciliter l’adoption.

S’agissant de la politique britannique en matière de régulation financière, plusieurs rapports ont été successivement publiés, qui permettent d’avoir désormais une vue d’ensemble. Ceux de Sir Walter Walker, un ancien régulateur et banquiers d’affaires, d’Adaid Turner, le directeur du FSA (l’organisme de régulation), ainsi que de Sir Win Bischoff, un ancien dirigeant de Citigroup. Dans les trois cas, il s’agit d’insiders officiellement choisis en raison de leur pratique et connaissance de la finance, dont on ne s’étonnera donc, ni de leurs préconisations, ni des limites toutes trouvées de leurs remises en question.

A propos de l’ensemble de ces rapports, le Financial Times vient de publier un point de vue de Philipp Augar, un ancien banquier d’affaires. Sa conclusion, very British indeed, est la suivante : « Il n’y a par génération qu’une seule opportunité de réévaluation du monstre qu’est devenue l’industrie financière. Si une évaluation indépendante devait donc établir que la société a effectivement besoin d’un tel monstre, il serait beaucoup plus réassurant de ne pas avoir à s’en remettre pour cela à la parole du monstre lui-même ».

Mais le sujet des banques ne serait pas provisoirement épuisé s’il n’était fait état de ces banques très particulières que sont les banques centrales. Le domaine est rempli de mystères, protégé des inquisitions et des curiosités par une technicité à toute épreuve particulièrement hermétique. Les banques centrales sont dites indépendantes, une qualité qui leur permet de jouer les vierges effarouchées quand les questions se font trop précises et insistantes. Leur principale qualité est d’être en réalité « democracy-proof », étanches à la démocratie, comme les montres le sont à l’épreuve de l’eau.

Une affaire vient néanmoins de resurgir du fond des coffres de la Fed. Car si elle ne cultive pas plus la transparence que ses collègues, cette dernière publie toutefois plus d’informations à son sujet, car nous sommes aux Etats-Unis. Pour peu que l’on sache les trouver et dispose de pas mal de temps. La formule du fond des coffres est d’ailleurs impropre, car en fait de ceux-ci, il faudrait plutôt parler des tiroirs du dessous du « hors bilan ». Eh oui, la grande banque centrale américaine s’accorde elle aussi les délices du hors bilan, cette étonnante facilité, ce néant comptable, qui permet de balayer les miettes sous le tapis sans rien dire à personne ! Elle avait annoncé en son temps, dès le printemps 2008 et en prélude à la chute libre du système financier de l’automne, qu’elle avait mis sur pied trois SPV (Special Purpose Vehicle). Il ne s’agit pas, ainsi que cette dénomination pourrait permettre de le penser, d’un de ces véhicules d’exploration spatiale chers à la NASA, mais plus prosaïquement d’une structure destinée à abriter des hôtes encombrants, des actifs à la valeur douteuse. Ils sont dénommés Maiden Lane I, II et III. Sans entrer dans le détail des créatures qu’elles tiennent ainsi enfermées, il s’agit dans le cas des deux derniers SPV de residential mortgage-backed securities (RMBS) et d’asset backed securities collateralized debt obligations (ABS CDO), récupérés auprès d’AIG (comme expliqué dans Un assureur bien tranquille et dans Les dettes de jeu d’AIG). L’affaire est déjà en soi illustrative des libertés que s’accorde la Fed, dont on apprendra un jour, à ce train là, qu’elle dispose en gérance libre de tel ou tel paradis fiscal ! Mais les choses ne s’arrêtent pas là, car la Fed, selon ses propres données, aurait depuis la création de ces structures de cantonnement perdu la somme de 8,56 de milliards de dollars en dépréciation. Une bagatelle qui, selon William Buiter qui s’est emparé de l’affaire sur son blog, « ne tirerait plus du lit quiconque à Washington DC ou à Wall Street une heure plus tôt ». Sauf qu’il est permis de se demande ce que valent à leur tour ces dépréciations, si elles ne sont pas aussi timides que celles que les banques font de leur côté… De toute façon, il s’agit d’une jolie pirouette, bien dans l’esprit de la finance, que d’avoir d’abord utilisé cet outil financier pour le moins contestable, pour ensuite faire dire aux chiffres sans doute n’importe quoi.

Des pirouettes, il n’en manque pas par les temps qui courent. Même s’il est difficile de qualifier ainsi la mesure que vient d’annoncer le FMI, en application des décisions du dernier G20 de Londres. Alors que le débat fait rage à propos des risques inflationnistes que la politique de création monétaire des banques centrales, à l’exception de la BCE, fait courir à l’économie ; et que l’on n’entend que des proclamations assurées et vertueuses sur la capacité qu’auraient les banquiers centraux à assécher à temps le marché des liquidités qu’ils continuent d’y déverser. Dans ce contexte, le FMI vient de décider de battre monnaie à son tour et sans lésiner, comme son statut le lui permet. Il a émis 250 milliards de dollars, disponibles dans sa propre devise, les droits de tirage spéciaux (DTS). Libre à chaque pays qui va bénéficier de cette manne, au pro-rata de ses droits de tirage précisément, de l’utiliser comme il l’entend, pour ses besoins propres, ou pour le prêter à des tiers. Il est précisé à ce sujet, par souci de convenance certainement, aux pays émergents. Il ne reste plus désormais aux apprentis détectives d’Internet de suivre à la trace la piste des transports de fond blindés qui vont répartir cette dotation tombant du ciel, qui pourrait ne pas nécessairement être redistribuée aux plus nécessiteux. Parole de banquier !

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18 réponses à “L’actualité de la crise : Ces banques, objets de nos ressentiments, par François Leclerc”

  1. Avatar de BA
    BA

    Que devrait faire le gouvernement français face à tous ces scandales financiers ?

    1- Nationaliser les banques françaises en indemnisant leurs actionnaires.

    2- Ou alors nationaliser les banques françaises en expropriant leurs actionnaires, sans leur verser un seul centime.

    Je préfèrerais la solution numéro 2.

    Bon d’accord, je crois au père Noël.

  2. Avatar de Petit-Boutien
    Petit-Boutien

    Selon Erving Goffman (wikipedia), un individu est dit stigmatisé lorsqu’il présente un attribut qui le disqualifie lors de ses interactions avec autrui. Cet attribut constitue un écart par rapport aux attentes normatives des autres à propos de son identité. Les banquiers portent les stigmates de la crise. Au sens de la divine perspective de Lucas Pacioli, ils sont christiques. Les hommes au-dessus du Christ, les banquiers au-dessus des hommes. Ici: http://perso.p-poirot.mageos.com/salvadordali.htm

  3. Avatar de Lenz
    Lenz

    Discours d’Obama, le gourou de Wallstreet

    « Je crois que nous nous sommes éloignés de l’abîme. Je crois que nous avons éteint l’incendie », a déclaré M. Obama,ce lundi 20 juillet, confronté aux premiers signes de doutes de la part des Américains quant à sa politique économique.

    « L’analogie que j’emploie parfois, c’est que nous avions une maison superbe, et elle a pris feu. Nous sommes arrivés et il a fallu utiliser la lance à incendie. Le feu est éteint, mais nous avons découvert qu’il y avait de la maçonnerie à faire, que le toit fuit, que la chaudière est hors d’usage, oh ! et puis tiens, nous sommes en retard sur le paiement des traites », a-t-il dit à PBS selon une retranscription de ses propos fournis par la chaîne de télévision… Suite à ces déclarations le Dow Jones s’est envolé…. L’économie virtuelle se porte bien, toujours aussi déconnectée du marasme social et de la chute des échanges commerciaux. La tendance haussière des bourses est en fort contraste avec le délabrement des économies et les déreglements profonds sur les marchés des changes. Le chef d’orchestre OBama se démène pour que les musiciens continuent à jouer des airs guillerets sur le pont du Titanic financier. Les bulles économiques qui vont éclater dans les mois à venir ne pourront être comparées à de simples incendies, mais à des tsunamis et les belles paroles d’un Obama paraîtront très lointaines… Et on verra alors le rire jaune du renard sous la morsure du serpent.

  4. […] Yazi: Blog de Paul Jorion » L'actualité de la crise : Ces banques … Tags: economie, financial, financial-times, formatage, frquentation, glossaire, leclerc, […]

  5. Avatar de abdel
    abdel

    Un peu d’humour, pour ceux qui comprennent l’anglais :

    http://zerohedge.blogspot.com/2009/07/jon-stewart-takes-on-goldman-sachs.html

    Jon Stewart est le meilleur…

  6. Avatar de TELQUEL
    TELQUEL

    Bonjour Francois et merci ,j’attire votre attention sur le site Dedefensa.org a mis en ligne un article Goldman Sach ‘Blue ou d’ailleurs vous etes cite .Amities a tous

  7. Avatar de Le Yéti

    L’état des banques américaines ? Rappelons que 57 d’entre elles ont fait faillite depuis le début de cette année. Du jamais vu depuis des lustres.

  8. Avatar de gerard

    vous nous parlez beaucoup des USA de la Grande Bretagne.C’est important et je comprend que nous sommes tous dans la même galère.
    Mais voyez vous moi je suis Français et j’aimerais bien que l’on fouille dans les comptes de nos banques car pour l’instant c’est l’argent des contribuables Français qui leur a été versé.
    C’est mon premier soucis ,savoir les orientations ,les décisions ,la situation financière de telle ou telle banque Française.
    Il est nécessaire que cela soit su et débalé au grand jour.
    Il est évident que si leur situation est satisfaisante ,il est normal que vous n’ayez rien à leur reprocher et que de ce fait vos articles s’orientent plus sur l’étranger.

  9. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Gérard

    Les Etats-Unis étant « l’épicentre » de la crise est aussi l’endroit où l’on en observe le mieux les manifestations. Voià pourquoi je m’y intéresse particulièrement.

    Ce blog étant lu par de nombreux Français (pas exclusivement, il s’en faut), c’est la raison pour laquelle je parle moins de la situation Française, supposée connue.

    Par ailleurs, ce pays est marqué par une particulière culture du secret, qui rend l’exercice plus malaisé, car les informations y « sortent » moins.

    Enfin, il est clair que nous ne vivons pas (pour ceux qui y vivent) dans un irréductible village bancaire: le système bancaire français a ses gros soucis, dont il parle le moins possible. Le gouvernement l’a financièrement soutenu et continue à le faire, mais nous montre qu’il ne considère pas la crise comme un sujet politiquement porteur…

  10. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    @gerard
    La gestion de crise adoptée par nos élites est justement de ne rien déballer
    POur rassurer , pour ne pas faire peur aux investissseurs on le voit pour les stress tests a l’européenne
    si c’était montrable sans créer de la panique ils les montreraient.
    On adopte un peu les techniques communistes de communication mais c’est clair que rien n’est résolu
    L’économie est sous calmant et on l’a maquillé le temps de faire avaler une facture bien salée mais rien n’est résolu.

  11. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    @ allfeel en réponse à gerard

    « les techniques communistes de communication », c’est pire en France, le citoyen Français se croit informé alors
    qu’il est sous information controlée « démocratiquement ».
    Le peuple Soviétique savait à quoi s’en tenir des discours officiels, la méfiance informative devrait être enseignée
    dans nos écoles Républicaine Laïque, l’unicité de pensée est contre-productive.

    Mr Jorion, je veux bien participer, mais par chéque uniquement, je suis contre les paiements en ligne et
    en CB.

    Merci à tous pour ces multiples pensées.

  12. Avatar de jeanF31
    jeanF31

    A quand un procès de Nuremberg pour tous ces criminels « de paix », ces tueurs de l’économie réelle, engagés dans une course contre la montre pour sauver ce qui peut encore l’être de leur « III ème Reich » financier. Évidemment, jamais. Ne serait-ce qu’en raison de la collaboration/capitulation de la puissance (?) publique.

  13. Avatar de Wladimir
    Wladimir

    @Tel quel,

    Oui, article à lire pour ceux qui ne comprennent pourquoi le système survit malgré tout les désastres sociaux que sa crise devenue permanente crée maintenant en continu.

    Comme le dit Dedéfensa:
     » Rien n’a changé depuis 9/15 et depuis avant 9/15 parce qu’on ne change pas une formule qui gagne, – car elle gagne, comme le prouve l’actuelle mésaventure de Goldman Sachs (la mise en cause de ses bonus) et de ses dirigeants. Le système est ainsi fait qu’il est irréformable, non par impuissance, non par travers technique, mais simplement parce qu’il n’est pas concevable qu’il soit réformé. Puisqu’“on ne change pas une formule qui gagne”, on ne la réforme pas davantage.
    Rien n’a changé, rien du tout, des conditions qui ont conduit à 9/15. Par conséquent, l’aventure de Goldman Sachs est, dans le paysage général, la plus conforme au modèle qu’on puisse imaginer, la plus respectueuse des règles, la plus “morale” dans le sens du modèle qui continue à être proclamé comme le seul concevable pour l’avenir de l’humanité. »

    Rien à ajouter pour moi…

    http://www.dedefensa.org/article-goldman_sachs_blues_20_07_2009.html

  14. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    Il fut un temps sans doute où les règles servaient à normer un comportement, ériger une barrière. Ce faisant la règle définissait un objet. Il semble que désormais une sorte de fétichisme de la règle se soit instaurée et que la règle ne définisse plus qu’elle-même. Tout doit être fait pour que la règle soit absolument formellement respectée, et peu importe désormais le comportement de ce que la règle est supposée encadrer. Régulation financière formellement en place mais jamais actionnée, règles comptables fomellement en place mais contournées dés que c’est necéssaire (càd pratiquement toujours en ce moment), règle de l’intérêt supérieur de la nation formellement affirmée mais largement méprisée, règle de la primauté donnée aux principes mais rarement respectés, et caetera.

    Un système qui ne croit plus dans les règles qu’il a lui-même édictées est sans aucun doute un système en voie de décomposition (ou de transformation..).

  15. Avatar de BA
    BA

    Contraction inédite des crédits à la consommation au premier semestre : – 15,6 %.

    La production de crédits à la consommation a enregistré un recul de 15,6% au premier semestre, une contraction d’une ampleur jamais vue depuis vingt ans, a indiqué mardi 21 juillet l’Association des sociétés financières (ASF) dans un communiqué.

    A 19 milliards d’euros, contre 22,5 milliards un an plus tôt, la production de nouveaux crédits à la consommation enregistre sa plus forte contraction depuis que la série statistique existe, selon l’ASF. La plus forte baisse jusqu’à présent s’était produite au second semestre 1990, rappelle-t-elle.

    Trimestre après trimestre, la production de crédits accentue son repli : son repli était de 9,8 % au dernier trimestre 2008, puis de 12,2 % au premier trimestre 2009, et 18,7 % au deuxième trimestre.

    http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00168054-contraction-inedite-des-credits-a-la-consommation-au-premier-semestre.htm

    En clair : nous vivons l’appauvrissement généralisé de la population française. Les Français s’appauvrissent tellement qu’ils n’ont même plus les moyens d’emprunter et de demander des crédits à la consommation.

    Cette catastrophe économique et sociale annonce une deuxième crise financière pour les banques françaises : le nombre de défauts de paiement explose. De plus en plus de Français basculent dans la pauvreté et arrêtent de rembourser leurs crédits.

    L’explosion du chômage ne va pas arranger les choses. Pôle Emploi est tellement débordé par l’arrivée des nouveaux chômeurs qu’il va sous-traiter la gestion de 320 000 chômeurs au secteur privé.

    Bref, tout va de mieux en mieux.

  16. Avatar de lau
    lau

    @ BA

    Oui, on peut le voir comme ça . On peut également se dire qu’ il s’agit d’un sursaut salvateur de la population qui, enfin, achète suivant ses moyens, obligeant tôt ou tard les grands de ce monde à se poser la question d’une consommation basée sur le crédit ( c’ est à dire sur l’argent qu’ on n’ a pas) et par là-même peut être penser à répartir les richesses diiféremment.

    Mais je suis peut être un peu utopiste , non ?

  17. Avatar de Ar Genaoueg
    Ar Genaoueg

    Pour aller dans le sens de (gerard dit : 21 juillet 2009 à 08:09), je pense qu’il est temps d’amorcer la scanarisation de du petit épicentre français même si les articles et commentaires sont fixés sur les USA, la Chine…
    Est-il possible de lacher quelques chiens de chasse pour tenter d’évaluer à partir du tableau
    paru dans Alternatives EConomiques (Tableau ci-dessous) l’étendue des pratiques de nos
    milieux bancaires.
    Merci

    Les entreprises françaises et les paradis fiscaux
    Accor Air Liquide Alcaltel Lucent Alstom Arcelor Mittal Auchan Axa Banques Populaires Banque postale BNP Paribas Bouygues Capgemini Carrefour Crédit agricole Danone Dexia EADS EDF Essilor France Telecom GDF Suez Lafarge Lagardère L’Oréal LVMH Michelin Pernod Peugeot PPR Renault Saint-Gobain Sanofi Aventis Schneider Société Générale Suez Environnement Unibail Vallourec Veolia Vivendi Total Poids de chaque pays en %
    Andorre 1 1 0,1
    Bahrein 1 2 1 4 0,3
    Bermudes 1 4 2 7 0,5
    Brunei 1 1 0,1
    Chypre 2 1 3 2 3 1 12 0,8
    Costa Rica 1 1 0,1
    Guernesey 1 1 0,1
    Hong Kong 3 4 12 1 4 7 1 2 3 3 33 4 1 1 24 3 1 1 108 7,3
    Ile de Man 2 2 0,1
    Iles Caiman 1 21 1 3 1 5 32 2,2
    Iles vierges britanniques 2 2 0,1
    Irlande 1 2 5 16 1 1 12 7 1 19 5 1 1 1 6 3 4 4 1 3 8 7 109 7,4
    Jersey 4 3 3 1 11 0,7
    Liechtenstein 1 1 0,1
    Luxembourg 2 1 1 3 3 24 1 27 2 3 21 1 9 6 3 1 1 1 5 1 4 7 2 3 10 142 9,7
    Macao 1 1 2 0,1
    Malte 2 3 5 0,3
    Maurice 8 1 5 14 1,0
    Monaco 1 2 4 2 5 4 1 19 1,3
    Oman 1 1 1 3 0,2
    Panama 2 1 3 0,2
    Pays Bas 4 10 2 1 5 19 1 11 18 36 13 3 3 6 6 1 10 4 10 6 2 7 11 3 3 2 15 7 31 1 3 254 17,3
    Polynésie française 1 1 0,1
    Royaume-Uni 5 2 1 3 11 15 77 6 9 23 7 2 13 2 6 31 1 5 26 3 34 7 20 21 27 8 6 7 43 15 3 1 4 1 445 30,3
    Singapour 3 3 10 4 1 3 2 3 16 2 7 3 1 2 19 3 1 6 2 22 3 1 2 119 8,1
    Suisse 2 2 3 5 16 7 7 3 6 6 3 3 2 5 1 2 12 6 16 3 3 6 30 3 1 3 10 2 168 11,4
    Vanuatu 2 1 3 0,2
    Total entreprises dans le groupe 100 262 35 41 8 57 128 1011 17 806 102 131 507 620 207 45 246 69 217 265 70 93 489 245 578 149 135 364 582 148 78 132 595 338 40 155 61 112 36 9274
    Nbre entreprises dans PF 11 22 5 6 1 3 28 90 1 189 18 31 32 115 47 15 46 8 22 63 9 11 55 22 140 27 32 39 97 16 11 18 131 57 4 31 5 8 4 1470 100
    en % du total des entreprises 11 8 14 15 13 5 22 9 6 23 18 24 6 19 23 33 19 12 10 24 13 12 11 9 24 18 24 11 17 11 14 14 22 17 10 20 8 7 11 16

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