Billet invité.
Décidément, notre monde a perdu ses repères. Joseph Stiglitz a brillamment démontré dans son dernier ouvrage (1) combien le corpus théorique qui avait fondé son fonctionnement économique avant la crise était défaillant. Aujourd’hui, tout est à repenser.
L’affaire de la dette grecque est, à cet égard, éloquente. Comme on pouvait s’y attendre, la population accepte difficilement le regain de rigueur demandé par les instances européennes mises en demeure par les marchés financiers. Et l’on ne saurait l’en blâmer. Certes les autorités grecques ont « fauté » dans le passé en maquillant leurs comptes… avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs. Mais qui ne l’a pas fait, d’une manière ou d’une autre ! Et surtout comment accuser spécifiquement l’Etat Hellène quand, depuis une trentaine d’années, au nom de la recherche du profit, il est implicitement admis que tous les coups, même les moins licites, sont permis et que l’on a fermé les yeux sur des pratiques, allant du recours généralisé aux paradis fiscaux pour échapper aux règles en matière de fiscalité au montage de « pyramides financières », en passant par la spéculation à travers la titrisation et les produits dérivés, tout autant ou davantage répréhensibles que la « cuisine grecque ».
Dans ces conditions, les cris d’orfraie des bons apôtres à l’égard des turpitudes grecques sonnent comme hypocrites. Plutôt que de surenchérir dans la rigueur, il vaudrait mieux laisser au nouveau gouvernement grec le temps nécessaire pour mettre de l’ordre dans ses affaires et prouver qu’il est capable d’imposer le plan de redressement drastique qu’il a élaboré. Au lieu de quoi, les commentaires méprisants et les exigences rajoutées ne peuvent qu’exacerber les tensions. Aurait-on oublié les émeutes passées ?
Et il serait dangereux et irresponsable de considérer qu’il s’agit de l’affaire des seuls Grecs, comme certains pays-membres de l’Union européenne – en particulier l’Allemagne – pourraient être tentés de le penser. C’est là que l’on peut pointer certaines des lacunes les plus graves de la construction européenne qui devrait être conçue comme une communauté d’intérêts et non comme une coalition de nations. On ne peut pas se permettre de « laisser tomber » un membre de la zone euro sauf à risquer d’engendrer un processus de « dominos » selon lequel tous les autres pourraient être menacés de proche en proche, y compris l’Allemagne en bout de chaîne. Les « marchés », laissés libres de spéculer à leur guise et à l’affût de gains « juteux » n’attendent que cela.
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l’usage que l’on fait du nom du FMI, à la fois Père La Rigueur et Père Fouettard. Il y a un grand aveuglement à présenter cet organisme comme détenteur infaillible d’un savoir universel. Il suffirait donc de faire appel à lui : « le FMI sait faire » ! Il ne s’agit pas ici de dénier à ses collaborateurs leurs qualités professionnelles, mais il ne faut pas oublier à quelles conséquences désastreuses ont conduit les plans d’ajustement des finances publiques (leur domaine de compétence privilégié) dont ils ont dirigé la mise en œuvre pour guérir les pays malades, à commencer par les expériences catastrophiques menées en Asie du Sud Est et en Amérique Latine, sans omettre la lourde responsabilité de cet organisme dans la débâcle russe au cours des années 90. La « machine » FMI, trop sûre d’une technique standard qui est le reflet de l’idéologie dont la crise a révélé les failles, a tendance à négliger les composantes politiques, sociales et culturelles des situations des pays qu’elle traite. En outre, par un trop rapide oubli du contexte actuel, on recommence à mettre l’accent sur les dérives de la dette publique, comme si l’on ignorait que, dans de très nombreux pays (notamment de l’Europe de l’Est), c’est le gonflement de la dette privée qui les met en difficulté et comme si l’on oubliait que, il y a près de deux ans, la consigne était d’ouvrir les vannes de la dépense publique pour sauver la planète de l’asphyxie.
Par ailleurs, il paraît prématuré de penser que – tirant les leçons du passé – le FMI aurait significativement changé ses méthodes et sa doctrine. Ses interventions en cours en Europe de l’Est montrent que, malgré les discours novateurs de son Président, les méthodes appliquées par ses praticiens n’ont guère évolué. Les Lettons comme les Hongrois peuvent en témoigner. Et il serait présomptueux de croire que les Grecs sont prêts à endurer ce que ceux-ci connaissent actuellement. Enfin, l’on peut relever une contradiction entre les propos que se permet l’économiste en chef du FMI, à juste titre d’ailleurs, sur la nécessité d’un assouplissement des normes que se fixent les banques centrales en matière d’inflation et les recommandations que continuent à dicter ses collaborateurs. Comme pourrait l’écrire Joseph Stiglitz, ceci témoigne de la difficulté de passer d’une approche macroéconomique à une approche microéconomique, ainsi que du désarroi qui règne aujourd’hui dans les esprits en matière de théorie économique, alors même que l’on constate que les « bonnes vieilles méthodes » sont de moins en moins applicables.
Alors, que faire ? Ceci peut se décliner en trois temps.
En premier lieu, laisser au Gouvernement grec le temps de réussir son programme, en stoppant (s’il n’est pas déjà trop tard) la surenchère d’exigences à son égard.
En second lieu, sans faire de la réussite de ce plan une condition, assurer celui-ci d’une véritable solidarité financière européenne comportant l’engagement de lui venir en aide si nécessaire, quitte à trouver des moyens transitoires compatibles avec les Traités. La situation est particulièrement grave et l’on ne peut pas se contenter de demi-mesures et des errements passés.
En troisième lieu – faut-il le redire ? – entamer réellement et significativement une action en vue de combattre la dictature des marchés (certains commentateurs n’ont pas hésité à parler de « guerre des marchés contre les Etats » !). Certes, une telle action est rendue très difficile par le fait qu’elle nécessite des accords au niveau international (les accords du G20 n’en sont qu’une pâle préfiguration) et prendra beaucoup de temps. On en connaît les principaux points d’application : réglementation stricte et limitation des activités portant sur la titrisation, les ventes à découvert et les produits dérivés (par exemple, interdiction des CDS sur les dettes souveraines), réforme du système des agences de notation… Mais il convient de la mettre en œuvre tout de suite avec vigueur. Jusqu’à quand laissera-t-on les hedge funds mettre en danger impunément la santé des Etats et de l’Union européenne ? Faut-il souligner combien il est amoral d’obliger, pour satisfaire l’appétit de quelques uns, les pouvoirs publics des pays attaqués par la spéculation à imposer au plus grand nombre des mesures d’ordre budgétaire et monétaire préjudiciables à leur bien être ? Jusqu’où ira-t-on avant de réagir ? Nous ne sortirons pas de la crise actuelle sans une profonde transformation de notre système économique.
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(1) Le triomphe de la cupidité, Joseph Stiglitz, Editions Les Liens Qui Libèrent, Paris 2010. On pourra se référer aussi à : Les trous noirs de la science économique, Jacques Sapir, Albin Michel, Paris, 2000 ; La trahison des économistes, Jean-Luc Gréau, Le Débat Gallimard, Paris, 2008 ; Penser l’après crise. Tout est à reconstruire !, Jean-Pierre Pagé, Autrement, Paris, 2009.
(2) Ce dont témoigne l’article du Wall Sreet Journal du 26 février – dont des éléments ont été repris dans Le Monde du 27 février – relatant comment les dirigeants des « plus grands et plus célèbres hedge funds » se seraient réunis au début du mois de février à Manhattan pour évoquer une stratégie permettant de « faire glisser l’euro jusqu’à un niveau de parité avec le dollar », dans le dessein de « faire beaucoup d’argent ».
146 réponses à “Sortir l’Europe du piège grec, par Jean-Pierre Pagé”
Mais les fautes du FMI n’en ont pas été pour tout le monde ! à chaque fois, certains en ont profités, notamment les détenteurs de capitaux qui ont pu transférer l’argent hors de leurs frontières et alimenter la spéculation à WallStreet. Le FMI fonctionne donc très bien.
Stiglitz le montre dans « la grande désillusion ».
Il montre aussi que le pays qui s’en est sorti le mieux est la Pologne, qui n’a pas appliqué les recettes du FMI. Le FMi est un repère d’escrocs ou d’incapables, au choix.
On ne répète pas 2 fois la même erreur, eux si; Avec l’ouverture du marché financier systématique et taux d’intérêts à 25%, l’avenir du pays était vite vu. Avec des taux aussi élevé, l’économie était asphyxiée. C’est sans doute à quoi sert Harvard…
Car le FMi agissait pour le compte de WallStreet. Voilà la vérité, Stiglizt ne le dit pas aussi franchement mais il dit que le FMI agissait « comme si »…
Je comprends votre courroux envers le FMI. Je ne suis pas tendre non plus à son égard? Mais ne dîtes pas qu’il est composé d’incapables. Seulement leur « science » est imprégnée d’idéologie néo-libérale, ce que l’on a appelé le « Consensus de Washington » et ne s’interprète que dans le cadre (et en faveur du) du système qui a abouti à la crise. Ce qui est inquiétant aujourd’hui est que l’on s’en remet comme sauveur au FMI, alors qu’il semble évident qu’il continue largement à être sous l’influence de la doctrine qui a conduit à la crise.
En accord avec vous, également avec J P Pagé, plus précis et Emmanuel Haydont
Dans ces années -70- il y a eu Prise de pouvoir par les néolibéraux, les néo-con – et, Chicago-boys- des grandes instances BM- FMI-OCDE organisation ultra sophistiquée, ainsi également de l’OMC-ORT par tout ce qui compte comme lobby (le commerce sans aucune restriction), la dérégulation financière a outrance, ….. Enfin tout ce qui fait « le renard libre dans le poulailler libre ». Ensuite, restait a plumer la volaille (nous) , voila le résultat
Et au FMI, etc.. Ils sont toujours présent, et « roule ma poule », pourquoi se priver ?
En complément, un article intéressant sur les ‘pratiques’ de la Banque Mondiale:
RD Congo: la Banque Mondiale au coeur des ‘affaires’
La difficulté c’est que les économistes libéraux (beau pléonasme je vous l’accorde) sont convaincus de l’utilité de la dictature des marchés. Sans eux et sans leurs attaques, il aurait été difficile de faire passer politiquement les réformes que la Grèce à finalement adopté. La peur d’une faillite présenté comme éminente ont rendu le peuple et des travailleurs dociles, et d’une certaine façon a convaincu le peuple qu’il n’y avait pas d’autre solution. C’est une guerre sans merci que les marchés financiers mènent contre les peuples, pour les asservir et faire passer toutes les politiques qui les servent. Pour réduire le rôle social des états, pour réduire la part salarial dans la redistribution des richesses générées par les Travailleurs, etc…
Une guerre perdue d’avance si les états, de droite ou de gauche, cèdent devant les marchés. Comme en Argentine, comme au Canada dans les années 90, comme en Angleterre demain ou en France après-demain…
Les marchés sont la pour créer et diffuser la peur, puis pour que les financier/rentier puissent en tirer profit. Les CDS et autres outils maléfiques, sont leurs armes.
Ces gens là ont pris le pouvoir au milieu des années 70 en enlevant la souveraineté des états sur leurs banques centrales, et sur la création monétaire. Les rendant depuis sujets des banquiers internationaux.
Je ne crois pas que le peuple grec soit si docile que cela !
Vous avez assez bien décrit le processus qui a abouti à la domination des marchés. La responsabilité des économistes (du moins une certaine école : celle qui a sévi au cours des trente dernières années) est grande, car elle a fait croire au caractère autorégulateur des marchés. De là, il était possible de passer à la dictature des marchés (« le marché a dit… », « le marché veut… », selon les termes employés par de nombreux commentateurs dans les media) et de faire croire que les Etats étaient inutiles (du moins en économie). Mais je suis moins pessimiste que vous et je crois que l’on assiste aujourd’hui à un début de prise de conscience. Et puis, je pense aussi que le peuple grec est moins docile que vous ne le croyez.
« Les marchés ont pris le pouvoir »sur les Etats; oui bien sûr, mais ces derniers les ont laissés faire.
Si j’ai bien compris, les hedges fonds agissent en toute légalité.
Et aujourd’hui on a le sentiment que les Etats découvrent les effets de leur politique coopérative avec la finance, qu’ils peinent à appréhender les mouvements de cette énorme masse de liquidités qui enfle et produit encore plus de masse monétaire.
En Islande, hors de la zone euro la démocratie règne encore un peu. Les Islandais vont
voter lors d’un référendum pour savoir s’il acceptent de payer pour les « frasques » des banquiers.
En zone euro on ne vote pas où plus (de toute façon on n’a que le droit de répondre OUI). En zone
euro la démocratie n’existe plus ou presque ( en tout cas elle est vraiment emmochée), la commission fait la politique des banquiers et des multinationales.
Ce n’est pas tout à fait surprenant: la commission est composée de gens non élus, et quotidiennement au contact des lobbies de la finance et des multinationales. L’Europe fonctionne de plus en plus comme la défunte URSS. A part que la politique économique imposée aux peuples, n’est pas collectiviste, mais libérale ( au sens de la liberté du renard dans le poulailler ). Pour le reste les apparatchiks, la nomenclatura, la mise au pas des nationalités récalcitrantes c’est kifkif. Tant qu’il n’ouvrent pas de goulags, c’est moindre mal …
La politique de « laisser faire » économique de type anglo-saxon, qui est appliquée par les néo-conservateurs de la commission Barroso (avec l’appui des chefs d’Etat), nous a mis dans le pétrin actuel: les déficits privés, ceux des banques ont été pris en charge par les états qui maintenant se trouvent à leur tour lestés de déficits publics exhorbitants. Et les peuples sont maintenant à cause de ces déficits sommés de se serrer la ceinture. Après le « laisser faire » anglo-saxon, la cure d’austérité germanique. Tout cela pour sauver les rentiers qui vivent de nos dettes. Dans quel état va sortir l’UE de cette histoire ? Plus prosaïquement comment « We the people » allons nous sortir de ce cauchemar ?
zadig dit : 4 mars 2010 à 17:21
« Les marchés ont pris le pouvoir »sur les Etats; oui bien sûr, mais ces derniers les ont laissés faire.
Légère erreur, les états non pas laissés faire, ils ont aidés, accompagnés, organisés, cette prise de pouvoir.
Sans les lois de dérégulation financière votés par « les politiques » il aurait été plus difficile aux « marchés » de prendre le pouvoir. Mais ce que des lois ont permit, d’autres lois peuvent le faire dans l’autre sens, faut il encore le vouloir ! Hors, ce ne sont pas les tenants « politique » actuels (tous et toutes) qui vont le faire, donc, aux peuples de changer les têtes (pas couper) , mais oseront ils , les peuples ? Quand je vois pour la France ceux qui sont en tête des sondages (avec toutes les réserves sur les dit ..) Fillon, Strauss machin, Aubry/Delors, … l’imagination ne brille guerre ! C’est pas gagné. (Sans imaginer le parfait ailleurs, mais moins mal, c’est possible.
Autrefois dans les mines de charbon on mettait un canari pour prévenir les coups de grisou.
Aujourd’hui dans la mine « zone euro » le canari grec se trouve mal, il y a beaucoup de grisou.
Est-il déjà trop tard pour prévenir l’explosion: vu que dans le cas présent on ne peut évacuer la
mine ? Enfin si, les volatiles du type rapace ont déjà évacué la mine, et placé leurs proies financières dans des paradis fiscaux (Chypre, la Suisse etc … pour les riches grecs). Mais les canaris de la « zone euro », eux ils sont dans leurs cages, et risquent de sauter à la première étincelle.
Rien à dire sur ce billet, sauf et comme pour la crise des subprimes, pourquoi en est-on arrivé à ce stade de folie…
Qui sont les plus responsables et fautifs, les états qui ont dépensé sans compter, le déficit de la Grèce serait de 13% sur PIB, j’ai la conviction que cela représente quasiment l’équivalent des recettes budgétaires de ce pays, en d’autres termes le gouvernement grecque dépenserait deux fois ce qu’il reçoit…magie des chiffres, pour la France le déficit rapporté aux recettes est aussi très surprenant, je vous laisse faire ce petit calcul, surprenant de voir comment alors que nous devons faire attention à nos dépenses et comment les états se montrent aussi laxistes, et encore je suis gentil sur l’adjectif…
Qui est fautif, ceux qui montrent du doigt ces déficits plus qu’excessifs, donc les spéculateurs ou les gouvernements successifs de la Grèce qui ont dépensé sans compter finalement !!!!
Comment expliquer que l’Espagne ait construit pendant des années autant de maisons que la France et l’Allemagne réunies !!!
Comment faire subsister sous la même monnaie, une Grèce archaïque et une Allemagne surpuissante, ce me semble la crise actuelle met le doigt sur ce qui fait mal, ce qui fait mal c’est ce laxisme des hommes, cet inconséquence qui nous caractérise…
Je n’accepte pas le comportement des financiers actuels, mais sont-ils pire que nos hommes politiques, il faut est une prise de conscience collective du respect de l’autre et de la reconstruction de la responsabilité humaine…nous avons tous des droits c’est un fait mais nous avons le devoir de protéger ce système qui nous a tant donné, la démocratie…
L’interdiction des paris, c’est comme interdire l’accès des financiers au Casino mondial, juste car l’homme ne sait pas s’autolimiter…c’est l’homme qui est en cause, voilà ce qu’il faut reconstruire, je ne suis pas croyant mais je crois que l’Eglise défendait les valeurs humaines, comment reconstruire les valeurs humaines … déjà en faisant que les hommes qui nous dirigent respectent les règles les plus élémentaires, le respect et l’acceptation de la sanction, hors ce me semble les hommes politiques ne sont jamais sanctionnés, comment alors pourraient-ils sanctionner leurs alter-égos que sont les financiers !!!!
Bien évidemment ce n’est pas l’objet de ce blog, quoique, quel est le titre du dernier livre de M Stiglitz , à oui » le triomphe de la cupidité « , ce me semble c’est aussi ce que dit M Jorion, nous sommes au bout de l’inconséquence humaine, par une conjonction surprenante, toutes les crises arrivent avec la même échéance quasiment, pollution, retraite, éducation, extinction des espèces, désertification des océans, pic de pétrole, j’ai aussi découvert avec surprise que les centrales nucléaires avaient une durée de vie de 40 ans, et que la très grande majorité des centrales de ce monde arrivaient à cette échéance et pour l’instant pas bcp de projets de renouvellement de ces centrales, ah oui EDF a besoin d’argent pour en construire alors Proglio va nous augmenter nos tarifs, ironique sans doute, quoique …!!!
Bref l’être humain est une cigale, nous nous approchons de notre hiver, image bien évidemment, ce faisant M Jorion veut il créer ce mouvement de reconquête de la responsabilisation de l’homme…cette nouvelle église qui porterait sa parole, que l’homme retrouve le respect de l’autre…
Salut Bourdon
Je comprends votre interrogation quant à l’attitude du gouvernement grec, mais moi la question que je me pose, c’est…à combien estimez-vous le Parthénon ? l’Antigone de Sophocle ou l’Ethique à Nicomaque d’Aristote ?
Sérieux, ils fabriquent pas de bagnoles, de flingues, de centrales nucléaires ou d’airbus donc ce sont des gueux ?
Et ensuite vous venez nous faire une tirade sur le respect ?
Bon sang , mais vous avez lu les ouvrages de Paul ?
C’est quoi votre charabia moralisateur à deux balles ?
C’est pas la fautes aux spéculateurs, ni aux banques mais aussi aux états, mais nan en fait c’est parce que les hommes y sont pas responsables et pas respectueux…
« Nous avons le devoir de protèger ce système qui nous a tant donné, la démocratie »…
Ah,Ah,Ah, ben ouais, c’est sûr, surtout quand tu t’appelles Mohamed, que t’es né à Aubervilliers et que malgré ton DESS, tu te retrouves à faire le vigile à la FNAC.
Je te raconte même pas si t’es né à Bamako ou à Dakar…
Quant au fait que l’être humain est une cigale…pardonnez-moi d’être sceptique quant à votre définition anthropologique et l’argumentation s’y rapportant.
@ Candide
« Une Grèce archaique et une Allemagne surpuissante »
Ces clichés permettent d’ignorer les fautes de gestion des gouvernements grecs (approuvés cependant par la Commission de Bruxelles) et occultent les efforts allemands de « saine » gestion (baisse du salaire moyen de 10% en 8 ans, grâce aux 8 millions de ‘Minijobs’ payés 400 Euros par mois et exempts d’impôt et de cotisations sociales).
Revenons au sens des responsabilités des dirigeants allemands (je devrais aussi parler du Canada à ce propos, mais je manque de compétences).
Selon une info du spiegel online, tombée ce 4 mars 2010 à 14h46, l’autorité allemande de régulation financière, ‘BaFin’ a décidé qu’à partir du 25 mars 2010 la bourse allemande, la Deutsche Bank et un grand nombre de banques allemandes d’investissement devront effectuer une déclaration préalable quand elles auront l’intention de procéder à des ventes d’action à découvert non sécurisées (‘Netto-Leerverkaufsposition’), ce qu’elle avait fait pendant 18 mois, avant d’y renoncer début février.
La source en allemand :
http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/0,1518,681763,00.html
La BaFin prend ainsi les devants, alors que le ministre des Finances annonce un projet de loi en ce sens pour le début de l’été :
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,681610,00.html
A-t-on des informations sur ce que les autorités françaises réaklisent en ce domaine?
Je suis assez d’accord avec ce que vous dîtes concernant la responsabilité des hommes. Mais je suis moins d’accord quand vous accusez ls Etats dépensiers. Si les déficits sont excessifs, c’est parce que nous avons tous trop dépensé (pour la Sécurité Sociale, par exemple) et que les Etats n’ont pas su jouer leur rôle de régulateurs et aussi de répartiteurs des ressources (ce qui met en jeu la fiscalité). Et ne donnez pas un trop beau rôle aux spéculateurs ce qui pourrait revenir à justifier la spéculation dans ce qu’elle a d’excessif. N’oubliez pas que, il y a près de deux ans, la consigne était de dépenser à tout va pour éviter que la machine s’arrête. Non. C’est le système selon lequel fonctionnait le monde qu’il faut changer.
@ Bourdon
Apriori, vous êtes comme une très grande majorité, encore convaincu que les états sont irresponsables. Vous n’avez pas encore compris l’effet qu’ont eu sur la France, comme sur tous les pays développés, les changements qui ont eu lieu dans les années 70. L’effet des intérêts composé associés aux crédits fait aux états pour leur fonctionnement et leur développement. Vous n’avez pas conscience que sans la charge toujours plus lourde de ces intérêts composés les états n’auraient pas de dette, que la charge des intérêts seule est supérieure au budget le l’éducation nationale. Vous ne comprenez donc pas que cette dette croissante ne pourra jamais être remboursée, et que le service des intérêts est un prélèvement toujours plus lourd sur les forces vives de la nation, sur l’état, sur les citoyens, sur les travailleurs créant toute la richesse de la nation. Et que cette dette croissante sert de justification pour justifier toutes les privatisations, toutes les régressions sociales.
Et comprenez-bien qui sont ceux qui ont intérêts au système mis en place en France par VGE 1er ministre de Pompidou. Ce ne sont pas les travailleurs, les producteurs de richesses. Ce sont les rentiers, une toute petite minorité d’entre eux qui ont pris le contrôle sur les états du haut de leurs positions dans les banques centrales. Les familles Rothschild, Rockefeller, Morgan, Lazard, Warburg, … et leurs marionnettes, les politiques…
A mon humble avis…
Bonjour,
Les exigences ont quelque chose de stupéfiant par leur surenchère, et leur déphasage de la réalité grecque. Même ceux qui ont un langage normalement classique s’en étonnent. Ci-après un extrait du blog de Georges Ugeux dans Le Monde :
« ….Les engagements de la Grèce hier à Bruxelles me font sourire. George Papandreou met tout sur le secteur public grec. Mais c’est le secteur prive et les millionnaires grecs qu’il faut maintenant mettre au pas par la voie fiscale. Et la Grèce doit substantiellement diminuer ses dépenses militaires exorbitantes dues à un lobby des Armées dont on sait que la démocratie n’a pas toujours été un exemple…. »
On se demande apparemment du côté Grec si la potion du FMI ne serait pas, à tout prendre, préférable à celle de l’UE, car au moins le FMI prête de l’argent, alors que l’UE exige tout et ne promet rien.
La seule hypothèse optimiste qui me vienne à l’esprit est la suivante : ce plan de rigueur serait fait avant tout pour être énoncé et non pas réellement appliqué. Elle servirait à calmer les marchés à court terme, espérant que la pression se relâche petit à petit. Ce serait assez dans la ligne du comportement dilatoire général de l’UE…
Sans interdire leur activité nuisible, les fonds spéculatifs continueront leur offensive contre les Etats. C’est aussi simple que cela; leur récente réunion à New York le démontre. Face à ces assauts, l’UE n’a que peu de moyens conventionnels à sa disposition. Il faut déclarer les hedge funds personae gratae et leur interdire l’accès au marché obligataire et monétaire. Qui osera le faire? Car il y aura toujours des agences de notation mondiales pour dégrader la note des dettes souveraines, grecques ou autres, et renchérir d’autant le taux des obligations d’Etat. Le FMI, quelle qu’ait été sa politique passée, n’a rien à voir dans cette affaire. Et c’est un contresens que de présenter le FMI comme une simple « antenne » de Wall Street: la proposition de créer un nouveau système monétaire adossé à un panier de monnaies, dépréciant du même coup la valeur du dollar comme monnaie universelle d’échange, le montre. Croit-on vraiment que DSK et Olivier Blanchard soient favorables à un démantèlement de l’Union européenne?
L’appel à la « solidarité » de l’UE envers la Grèce (et demain envers l’Espagne, le Portugal ou l’Italie) est assez vain. La question doit être posée franchement: êtes-vous, autres Etats-membres, favorables au démantèlement de l’UE? Non? Alors prenez les mesures drastiques qui s’imposent (cf. supra).
Qu’est-ce qu’on doit aux Grecs, pour leur venir en aide ? Un exemple de ce que peut être un grain de sable …
On leur doit les quelques semaines en 1941 qu’a coûté l’invasion allemande de la Grèce et de la Crète pour venir en aide à leurs alliés italiens. Ces quelques semaines, la conséquence d’une défense héroique de la part d’une armée grecque inférieure en hommes et en équipement contre l’invasion italienne. Ces quelques semaines de retard prises par l’armée allemande sur l’invasion prévue de la Russie, lancée seulement le 22 juin, et qui ont fait que les forces allemandes se sont arrêtés à 8 kilomètres de Moscou le 8 décembre, stoppées net par le froid. Et jamais n’ont fait un mètre de plus.
La Grèce devrait demander de l’aide financière aux Russes – et j’espère que la Russie s’offrira la joie de nous couvrir, allemands et européens, de honte en la leur accordant.
@blake
merci de rappeler ce fait historique
Jacques Marseille est mort :
un parcours typique de conversion au libéralisme en partant du communisme…
Et un poste à pourvoir à Paris 1 en histoire économique et sociale. ça intéresse quelqu’un ?
Humour de mauvais goût, mais je n’ai pas pu m’empêcher.
Mea culpa.
Jacques Salvi , dans c’est dans l’air, va être obligé de trouver un économiste remplaçant, je propose Messieurs Jorion ou Lordon, ça changera un peu……
@ Kerema : Le Monsieur s’appelle plutôt Yves Calvi, mais Michel GODET est prêt à travailler plus, alors pas trop d’espoir les autres, oh c’est trop bête!
Voici le lien du Monde.
@ kerema 29
Je suis d’accord avec vous pour les propositions, mais je ne suis pas sûr que ces deux personnes soient intéressées. Quoique…
Selon que vous serez…
Ces quelques lignes de Chomsky me semblent décrire assez précisement la situation et le traitement que les puissants infligent au peuple grec:
« Il est assez frappant de voir que le consensus sur la manière de combattre la crise dans les pays riches et presque diamétralement opposé au consensus sur la manière dont les pays pauvres devraient lutter contre de semblables crises. Ainsi, lorsque les pays « en développement » affrontent une crise financière , les règles du FMI sont : relevez les taux d’intérêt, limitez la croissance économique, serrez-vous la ceinture, remboursez vos dettes, privatisez et ainsi de suite. C’est le contraire de ce qui est prescrit chez nous. Ce qui est aujourd’hui prescrit c’est abaissez les taux d’intérêts, injectez de l’argent plublic pour stimuler l’économie, nationalisez ( sans prononcer ce mot), et ainsi de suite. Alors oui, il y a bien des règles à l’usage des faibles est d’autres à l’usage des puissants. Il n’y a là rien de nouveau. »
Understanding the crisis, Foreign Policy in Focus, 18 Feb. 2009.
« Ce dont témoigne l’article du Wall Sreet Journal du 26 février – dont des éléments ont été repris dans Le Monde du 27 février – relatant comment les dirigeants des « plus grands et plus célèbres hedge funds » se seraient réunis au début du mois de février à Manhattan pour évoquer une stratégie permettant de « faire glisser l’euro jusqu’à un niveau de parité avec le dollar », dans le dessein de « faire beaucoup d’argent ».
ça me fait penser aux même type d’energumenes qui se sont reunis il y’a quelques années dans un pub chic de Reykjavik et qui, sur un coin de table, avaient ecrit un plan possible et rapide pour ruiner l’Islande
JP Pagé propose « l’Interdiction des CDS sur les dettes souveraines ».
Je crois avoir lu qu’il existait des CDS sur les emprunts d’Etat américains et là je rigole :
1 – les USA imprimeront toujours assez de dollars pour rembourser les dettes de leur gouvernement; il n’y aura donc jamais défaut, même si la valeur de ce remboursement est dérisoire. Le vendeur du CDS ne sera pas inquiété;
2 – et si par hasard je me trompe, je pose la question : si les usa font défaut y aura-t-il encore un état de droit dans le monde pour contraindre le vendeur à remplir ses obligations, et des outils monétaires qui lui permettront de verser de l’argent à son client pour le dédommager ?
Vendre un CDS sur les USA c’est comme vendre une assurance contre les dégâts causés par une guerre nucléaire totale. Si elle se déclenche, la probabilité pour que les deux parties existent encore après et qu’il existe un moyen pour que l’assureur dédommage l’assuré est à peu près nul.
Sur ces marchés je suis vendeur pour des sommes illimitées !
Vous dites :
Je pense qu’il est à changer radicalement, pas à transformer ; ou alors, pour reprendre un concept d’Edgar Morin, à métamorphoser ce qui peut sembler moins violent mais pas moins abouti.
C’est une question de sémantique. Quand je parle de « transformation profonde », quelle différence voyez-vous avec un « changement radical » ? Le tout est de commencer le changement. Après, on peut aller très loin.
Il faut changer de système, pas le transformer.
Comme disait Lavoisier : »rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme….. »
@ kerema29
Ou se déforme et se reforme sous une autre forme. Attention alors à l’avatar…de capitalisme.
si les états ne payent plus comment le particulier continuera à payer ses crédits ?
comment peut on exiger d’un individu ce qui qui ne peut plus l’être d’un groupe d’individus (état,entreprise) ??
la crise aura des effets « fractaux » ,les conséquences seront les mêmes en microéconomie qu’en macroéconomie puisque les banques se comportent vis à vis des états commme si c’étatit de vulgaires acheteurs de berlines ! !
Un exposé très précis sur la théorie chère à Francois Leclerc:
« The situation has the makings of an Aeschylean tragedy. If help isn’t forthcoming, little Greece–whose economy is just 3 percent of Europe’s GDP–could, against its will, set off a chain reaction that pulls down Portugal, Ireland, Spain, perhaps even Italy, and thereby throws Europe’s, and then America’s and the rest of the world’s, fragile recoveries into reverse… »
Athens-first domino ?
Pourtant Adam Smith l’avait dit : le capitalisme, c’est le système qui permet d’équilibrer les « égoïsmes » individuels, grace à la main invisible du marché, qui remplace, par sa neutralité l’état, qui lui s’est montré corruptible à de multiples reprises.
Comment se plaindre alors aujourd’hui du triomphe de la cupidité alors que la recherche du profit est écrite en lettre d’or dans la définition du capitalisme.
Comment se plaindre alors aujourd’hui de la lutte acerbe des marchés contre les états alors que le marché lui même a été crée en tant que contre pouvoir pour limiter les abus du premier. Le succès du libéralisme est tout de même lié a un passif historique qu’il ne faudrait pas oublier impudemment.
Adam Smith l’avait dit aussi : le danger pour le capitalisme, c’est le corporatisme (cf The Corporation : http://video.google.com/videoplay?docid=1643050067177891440#). Hors, la notion de « personne morale », socle de l’entreprise moderne, est synonyme d’absolution totale pour le corporatisme.
Alors, comment encore s’étonner de la situation actuelle ? On pouvait en douter pendant les 30 glorieuses, comme on peut douter devant un feu de paille sur sa capacité a nous réchauffer. Mais aujourd’hui n’est-il pas évident qu’il faut aller plus loin dans la remise en cause que « moraliser » le capitalisme ou autres mesurettes. Sans forcément tomber dans le collectivisme, ou le communisme (l’individualisme permet un épanouissement personnel sans précédent), il va tout de même falloir se poser de sérieuses questions sur la manière dont on s’y prends pour partager les richesses de manière juste (plutôt qu’accumuler, comme le fait la communauté Open Source inspirée par Richard Stallman), comment coopérer collectivement de manière efficace (plutôt que la concurrence).
Je suis d’accord avec vous. Adam Smith ne voulait certainement pas le monde tel qu’il est aujourd’hui. Dans son cadre idéologique protestant, il ne l’imaginait pas. Je n’aime pas beaucoup l’expression « moraliser le capitalisme ». Tel qu’il est parvenu, il n’est pas moralisable : il faut le transformer profondément.
En outre, je voudrais ajouter que ce qui se passe aujourd’hui était tout à fait prévisible. La crise de 1929 et des années 30 en était la répétition. Il suffit de lire l’ouvrage de Karl Polanyi : « La Grande Transformation ». On dit que « l’Histoire ne repasse jamais les plats ». Et pourtant….
Adam Smith n’a jamais dit cela.
Il serait temps que libéraux et gauchistes, dans une émouvante communion, daignent le lire au lieu de lui prêter des choses qu’il n’a pas dites ni encore moins écrit.
Au contraire, Smith ne concevait pas une société sans Etat faisant prévaloir son devoir de justice sur les intérêts particuliers.
Il ya bien des erreurs dans ses travaux, mais cette histoire de « main invisible » lui a été collé par William Pitt le jeune.
Ok, merci pour la précisions, ceci dit, ca ne change pas le fond du raisonnement … puisque le rôle du marché (qu’il ai été justifié par Smith ou un autre ne change rien) est considéré comme essentiel.
@ encore et toujours adam smith
Mesurons bien une chose : officiellement tout le monde considère que notres avoir économique est né d’A Smith, tout le monde dit des choses définitives sur A Smith sans prendre la peine de le lire et de le comprendre. Mais on ne peut avancer comme cela !
A SMITh n’est pas protestant mais anglican ( c’est à dire une dogmatique plus proche du catholicisme que du protestantisme) : quand on travaille sur l’économie ce n’est pas une simple nuance
A SMITH n’est ni un auteur libéral ni un auteur « capitaliste « si tant est que ce mot ait un sens Philsosphiquement il est cartésien , ce qui explique qu’il cherche à déduire purement sa théorie économique de la rationalité des individus (il appelle d’ailleurs « sympathie » cette capacité que l’on a de comprendre le raisonnement des autres individus) . Les libéraux de l’époque sont adeptes de la démarche newtonienne qui lie la raison à l’expérience
A Smith n’est pas un partisan du capitalisme – à lépoque cela voulait dire capitalisme industriel – , mais à minima un adversaire du parti industriel. Toute sa théorie économique vise à montrer que les propriétaires fonciers sont les vrais défenseurs de l’intérêt général.
@ A pagès
A SMITH a effectivement fait référence à la thèse de la main invisible et les citations que l’on fait – le boucher etc.. – sont le plus souvent exactes. Mais on oublie de dire qeue cette main joue un rôle marginal dans sa théorie économique. En fait la main invisible apparait dans le livre V pour une fonction précise : défendre la liberté des banques ‘ écossaises’ contre la régulation monétaire confiée à l’ »époque à la Banque d’Angleterre qu’il qualifie de « système de M Locke » .
Cela veut dire qu’à l’époque les libéraux défendaient la régulation et la rigueur monétaire contre les souhaits de libération et de concurrence des monnaies issus des banques écossaises
Cette histoire selon laquelle A SMITh serait un libéral partisan de la main invisible est une histoire moderne qui reflète le basculement de la « doxa » économique. On veut à tout prix associer libéralisme et dérèglementation des marchés financiers et casser l’image de rigueur monétaire qui lui était associée .
Toute ressemblance avec des débats que nous avons ici n’est bien sûr pas fortuite
Mais pour l’amour du ciel, avant d’enrôler SMITH ou les autres dans nos discussions :lisons les et ne prenons pas pour acquis ce qu’en dit aujourd’hui la doxa .
Car derrière la doxa c’est toujours le point de vue des USA qui pointe son nez
amicalement
s
Comment la loi a longtemps interdit les paris financiers tant decries par Paul et comment un beau jour elle les a permis. Pas besoin de constitution. La loi suffit largement.
http://www.latribune.fr/opinions/20100224trib000480339/l-etat-schizophrene-promoteur-de-la-speculation.html
Comment appelle-t-on un regime politique ou gouvernement et affairistes sont partenaires de business??? Au detriment de ceux qui ne sont pas partenaires???
Moi j’aime bien le néologisme « oligocratie ».
Benito le nommait ainsi:
« Corporatisme serait une expression plus appropriée que Fascisme, dans le sens où il s’agit d’une union de l’État et du pouvoir économique » in Encyclopedia Italiana
Au choix:
Voyoucratie
Ploutocratie
Médiocratie
Kleptocratie
Expertocratie
Bancocratie
…
Bonjour,
Cette situation est vraiment désespérante. L’être humain est vraiment malade. Malade de son ambition, malade de sa cupidité, malade de son aveuglement.
Je suis issu d’une génération (né dans les années 80), qui n’a connu pour ainsi dire, qu’une grande période de crise. J’ai l’impression d’entendre ce mot depuis toujours, du moins, depuis que je suis en mesure de suivre l’actualité. Au début, j’ai pris sur moi, je me suis dit qu’en fournissant des efforts, en passant des diplômes, les choses finiraient par s’arranger. Mais non, tout continu tel quel. Le quotidien pour beaucoup de jeunes en 2010? : Rmi, Pôle emploi, intérim, Smic, précarité. Les perspectives : aucune. Et malgré cela, la génération de nos parents s’attend à ce qu’on suive le même chemin qu’eux. Incompréhension… On nous demande d’intégrer un système qui nous rejette et, surtout, détruit. Destruction de la biosphère, destruction de l’humain.
Et l’avenir là dedans? Où est il passé? Que pouvons nous espérer? Des fins de mois à bout de bras, l’angoisse du mois d’après, la certitude que la retraite ne sera pour nous qu’une légende passée. Et il faudrait que l’on soit motivé et docile?
Je fais parti de ces jeunes pour qui vivre avec 500 euros par mois est la norme. Pour qui accéder à la propriété d’un logement est un mirage publicitaire. Pour qui avoir un CDI chez McDo est une chance! Le vieux monde s’écroule, mais il s’écroule sur nos épaules. Quel est ce système qui se fout à ce point de ses enfants? Qui leur envoie les CRS quand ils montrent leur mécontentement?
Et le pire dans tout ça, c’est la stigmatisation. Fainéants, assistés, délinquants. Les milliards circulent au dessus de nos têtes, et nous, tout ce qui nous reste, ce sont des dettes. Et le nombre d’offres d’emplois qui continue à fondre. L’an passé à la même période, sur le site de pôle emploi : 250 000 offres. Aujourd’hui : 145 000. Et le nombre de chômeurs continue à augmenter! S.O.S., c’est par où l’issue de secours?
Voilà, c’était juste un petit coup de gueule pour vous rappeler que votre jeunesse crève de ne plus pouvoir rêver.
Je remercie ce blog qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur les rouages de notre système. Continuez ainsi mais n’oubliez jamais que derrière les chiffres et statistiques, il y a des gens, pour qui le quotidien se détériore à une vitesse vertigineuse. Et que nous, jeunes générations, nous payons la folie d’un système que nous n’avons pas choisi.
Merci à ceux qui auront lu jusqu’au bout.
Paz
Vous avez raison. Ce monde, par beaucoup de côtés, est désepérant. Je connais des cas, tels que vous les décrivez, dans ma propre famille. Mais c’est justement à cause de cela que le monde ne peut pas continuer comme il va. La pression que vous pourrez exercer pour que cela change, pour nous aider à faire en sorte que cela change, malgré l’aveuglement général, sera utile.
Bien sût les jeunes sont les laisser pour comptes, mais les seniors le sont aussi de plus en plus.
Nous sommes nombreux à être dans un situation précaire ou délicate. Je lis comme tout les autres commentaires de ce blog avec attention, alors, courage, et bon vent.
C’est pourquoi je n’encourage plus mais alors là plus du tout ma dernière fille à chercher un emploi !
C’est ma manière à moi de dire non au système.
Je n’ai pas compris assez tôt ce qui se passait, tant pis pour moi; mais je trouve que pousser tous ces gosses dans la « vie active » comme on dit est un véritable crime !
Il vaut mieux les garder à la maison sans rien faire !
Et ne me dites pas qu’il faut avoir les moyens pour çà, j’ai pas une thune !
Mais quand il y en a pour deux il y en pour trois, surtout quand le trois est votre propre enfant.
Et qu’on ne vienne pas me bassiner avec tous les poncifs, comme quoi il faut travailler, gagner sa vie, que les jeunes sont des fainéants, que ce n’est pas comme çà qu’ils s’en sortiront etc, etc……….
Quand elle aura 25 ans, je l’encouragerai à demander le rsa et surtout de tout faire pour ne jamais trouver le moindre travail !
Je pense que nos jeunes seraient capables de monter toute une économie parallèle stupéfiante (et non à base de stupèfiants!) si ils n’étaient pas pollués par la vision faussée du monde que nous leur proposons.
C’est désastreux ce gâchis de la jeunesse, suicidaire.
Garde à vue non justifiée pour des adolescentes et la formation des maîtres qui est mise à mal comme je viens de le redécouvrir dans la lettre hebdo « La toile de l’Education » du Monde :
http://journaldecole.canalblog.com/archives/2010/03/01/17086948.html
Plus de formation réelle.
Nouveaux enseignants : génération de sacrifiés sur l’autel des économies et par voie de conséquence nos jeunes, quel gâchis
http://philippe-watrelot.blogspot.com/2010/03/accueil-des-enseignants-stagiaires.html
Parodie de formation et régression incroyable.
Le pire est que tout cela s’effectue dans l’indifférence générale.
http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2010/03/02/les-concours-agregation-capes-etc-et-apres/
Compagnonnage, un simple abus de langage, du bluff quoi !
C’est ça le progrès ?
Nayko, les papis & les mamis vous soutiennent comme ils sont soucieux de l’avenir de leurs petits-enfants.
Quelle chance nous avions dans les années 50/60, je dois tout à mes instits.
@nayko
il y’a le même taux de chomage chez les jeunes et les seniors, donc ce n’est pas une affaire de generation , pour autant ces 2 spécificités françaises sont une veritable honte, un vrai scandale.
votre texte et la situation des chomeurs, dont les EPT (dont parlait Louise il y’a qques jours) me touche, me revolte, me mettent en rage d’impuissance. Pourtant des richesses , il y’en a, et il y’en aurait même pour tous si elle etait répartie autrement.
A quand le salaire maximum ???
je suis comme Laurence qui trépigne et réclame regulierement de l’action pour changer les choses.
@ Louise
je me demande si Louise avec sa fille ne propose pas une piste de solution : cesser de stigmatiser celui qui n’a pas de travail, ne plus adherer au modéle, organiser sa vie autrement même avec peu, ne rien lacher sur la dignité, proner la ccoperation et la solidarité comme Louise chez qui 1+1 font 3, sortir de la doxa où tu n’es rien si tu ne travailles pas …
la sociologue, Dominique Meda, a une theorie qui va dans ce sens : exister en tant que personne et non en reference au travail qui se raréfie. elle propose donc le revenu de subsistance (rien à voir avec le RSA) pour tous.
allez courage et continuons le débat, la résistance est entrain de s’organiser.
Qui ici se souvient des années 80 et des contrats TUC ou SIVP pour les jeunes à 1200 francs ou 2600 francs par mois ? Ne croyez pas que tout était rose pour ceux qui avaient 20 ans dans ces années là.
Et que dire de l’époque de ma grand mère en 1928, ce n’était pas facile non plus.
Je ne dis pas cela pour défendre la situation actuelle loin de là, je dis qu’elle n’est pas si nouvelle que cela. Et j’ajoute qu’il faut garder espoir et qu’il faut vous battre vous les jeunes, ne pas vouloir le conformisme boulot écran plat petit couple tranquille comme objectif premier : il vous faut vouloir votre reconnaissance et vous rassembler pour manifester contre l’avenir défaitiste qu’on cherche à vous imposer.
On sait bien que ce sont nos politiques et leurs relais dans les organismes d’état et dans les organes et organismes Européens qui nous ont amenés là où nous en sommes, en cédant leurs prérogatives aux capitalistes dont les financiers.
L’élément principal a été d’abandonner une politique industrielle digne de ce nom au profit des interêts immédiats des prédateurs ordinaires de la pensée économique « libérale ».
Ce document Natixis résume parfaitement la situation (ne pas s’arrêter au titre qui est quelque peu trompeur) : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=52020.
La rigueur de l’Allemagne en cette affaire tient également à l’importance de sa communauté turque, ne jamais l’oublier.
La guerre de la finance contre les états, ce sont les états qui l’emporteront à condition de le vouloir : Moins de blabla G20, plus d’actions Mi5 et M16.
Au bout d’un temps, lorsque l’injustice est patente, flagrante, organisée, systématisée et injustifiée, le devoir de
l’armée est de sortir de ses casernes et mettre bon ordre là où des civils oublieux des vraies libertés ont trahi.
Last but not least, voyons voir ce que vont , ce samedi- en principe-, décider les Islandais.
Bonjour.
« La rigueur de l’Allemagne en cette affaire tient également à l’importance de sa communauté turque, ne jamais l’oublier. »
Pourriez-vous m’en dire plus…??
(Je suis curieux comme une pie lorsque je ne comprends pas tout…)
A propos de l’Allemagne, un complément qui pourrait être intéressant :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20100304trib000483874/forte-d-une-nouvelle-marge-de-manoeuvre-la-bce-maintient-ses-taux.html
« selon laquelle les ministres des Finances de l’Union européenne presseraient la BCE de développer son propre système de notation pour les pays de la zone euro. Le journal cite un haut fonctionnaire qui estime que la zone euro s’affranchirait ainsi des agences de notation internationales – Standard and Poors, Moody’s et Fitch – dont les arbitrages « dépassent les jugements de Dieu », selon les termes d’Ewald Nowotny, membre du conseil de la BCE, qui estime cette situation inacceptable. »
Proposition à l’initiative des Allemands.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=6df03df72e080be66dd7c4450147cbfe
Et voila le tour est joué : un placement à 6.40% pour les heureux créanciers et un peu de sueur sous le burnous pour les grecs……
Au fait , a combien il est votre Livret A ? et combien avez vous pu souscrire à l’emprunt Grec ?
Ben voilà vous avez la réponse a tout ce binz.
Les énergies fossiles vont manquer et le système industrielle et la distribution des produits fabriqués va profondément changer. A terme, les marchés de proximités seront réellement utiles (coopératives etc..). Nourrir la population est le prochain défi (si la démographie n’est pas contrôlée, bonsoir les dégâts), mais l’autre défi côté entreprise et de changer les usines à énergie fossile en ???. Alors peu-être autant tout torpiller, récupérer le maximum de ses billes en attendant Godot.
Je ne crois pas un seul instant que les choses puissent changer, les choses sont tellement bien emmaillotées, les consciences tellement guidées (médiatisation) que le mur avance
à grands pas. Les politiques ne feront rien puisqu’ils sont incapables d’aller contre leurs alliances de longue date.
La contre information passe pas des sites comme celui-ci, mais au dehors les gens n’ont pas envie de croire que le monde de consommation qu’ils connaissent va s’effondrer. La politique de l’autruche prédomine et la Grèce n’est qu’un domino.
A qui de jouer déjà !
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/04/la-grece-revient-sur-les-marches-au-lendemain-de-son-plan-de-rigueur_1314357_3214.html#xtor=RSS-3234
De nombreuses voix s’élèvent (enfin, nombreuses sur ce blog ;-)) pour demander l’interdiction des CDS, ventes à découverts et autres outils très utilisés par les spéculateurs actuels (avec les résultats que l’on sait quant à la stabilité des marchés).
Mais, je pose la question. Il existe parait-il de plus en plus de DARK POOLS, qui sont si j’ai bien compris des espèces de bourses totalement opaques et incontrôlées.
Et donc, si on interdit ces produits dérivés dans la plupart des bourses officielles, cela ne va t-il pas faire la fortune des Dark Pools et autres marchés noirs qui vont permettre au monde financier de continuer à spéculer comme il l’entend ?
Dans ce cas, l’interdiction de ces produits, telle quelle, serait à rangée dans la catégorie des bonnes intentions dont l’enfer est dit-on pavé, avec la prohibition et l’interdiction des maisons closes (finalement c’est la même problématique).
Je pose donc la question.
J’aimerai avoir confirmation mais, si la finance se cache de plus en plus, ce n’est pas forcément mauvais signe.
Les protagonistes : Lagarde + BCE
« Le Président de la République,
Sur le rapport du Premier ministre et de la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi,
Vu la Constitution, notamment son article 38 ;
Vu le code civil ;
Vu le code de commerce ;
Vu le code général des impôts ;
Vu le code monétaire et financier ;
Vu le code de la sécurité sociale ;
Vu la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie, notamment le g et le h du 1° de son article 152 ;
Vu l’avis de la Banque centrale européenne en date du 8 décembre 2008 ;
Vu l’avis du comité consultatif de la législation et de la réglementation financières en date du 13 octobre 2008 ;
Le Conseil d’Etat (section des finances) entendu ;
Le conseil des ministres entendu, »
http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=C22E79E23207529C4A22068E20A03886.tpdjo10v_1?cidTexte=JORFTEXT000020052506&dateTexte=20100304
« Le 8 décembre 2008, à la demande du ministère français de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, le Conseil des gouverneurs a adopté un avis sur la modernisation du cadre juridique applicable aux instruments financiers (CON/2008/85). Cet avis peut être consulté sur le site Internet de la BCE. »
http://www.ecb.int/press/govcdec/otherdec/2008/html/gc081219.fr.html
Pas de surprises …
En lisant juste votre dernière phrase, je serai tentée de vous répondre : »donc nous ne sortirons jamais de la crise actuelle »…
La Grèce est devant un tribunal dont le jugement doit remplir plusieurs critères :
1/ L’exemple pour dissuader les politiques trop dépensières….versus de saines reformes et donc il faut faire peur aux peuples qui accepteront ces reformes souvent en dédouanant les politiques : c’est pas nous c’est UE, les spéculateurs…
2/ Préparer les peuples payeurs à payer…on est bien obligé…sinon cela sera pire…
3/ Faire de ce bourbier une justification pour une autre gouvernance européenne, plus intrusive et consensuelle. Un prétexte pour avancer vers les états-unis d’Europe ?
4/Et donc un message pour tous les PIG+UK+…
Sur les CDS, ce sont juste des thermomètres, un accord entre vendeur et acheteur, qui ne change pas la fièvre. Si certain on parié contre l’euro d’autres on forcement fait l’inverse!! Donc attention à ne pas être trop manipulé nous même par le premier bouc émissaire …
Par contre, l’opacité et le poids des agences de rating est problématique. D’un autre coté, en empirant les choses, cela pousse à agir plus vite !! Le darwinisme de la finance est normal et sain. Ce qui ne l’est pas, c’est l’incompétence des instances de régulation nationale et internationale à définir un cadre « antisystémique » et anti paradis fiscaux pour que la finance contribue complétement à sa part de redistribution.
D’un certain coté, si l’on considère un département français qui reçoit plus de ressource qu’il n’en produit et ce au nom de la cohésion nationale(Corse, outre-mer, cantal(?)), quel devrait être les structures européenne pour appliquer ce raisonnement à la Grèce ? Ou encore, quel fonctions régaliennes devront nous encore délocaliser à Bruxelles pour se sentir autant européen que français ?
Encore des jeux olympiques où les médailles européennes n’ont pas été comptabilisé ensemble alors que l’Europe arrive No1 de très loin !!! Il faut bâtir une fierté européenne !!
Mais le californien est-il complétement américain ?
Article 38 de la Constitution du 4 octobre 1958
Malgré les propos de Sieur Trichet aujourd’hui sur la nécessité de procéder à des réformes structurelles-fidèle à lui-meme- énigmatiques , un « high five » mercredi sur la Grèce.
‘ The European Central Bank hasn’t been very effusive in its praise of Greece lately – which makes Wednesday’s statement that the ECB “welcomes the convincing additional and permanent fiscal consolidation measures” taken by Athens practically a high-five.’
ECB’s high five to Greece
Je suis partagé sur votre article car il est imprécis dans sa critique de la pensée économique.
Plus exactement il ne va pas au fond des chioses, n’explique pas assez les comportemens. Et ceci commence à devenir gênant car de facto il fonctionne sur une sorte de consensus implicite selon lequel « les décideurs » fionctionneraient de la même manière alors que ce n’est plus du tout le cas .
En fait vous confondez deux choses :
– les doctrines économiques , auterement dit le CONTENU direct des positions des uns et des autres , ce qui vous permet de parler indifféremmentt des libéraux ou du libéralisme
– et la science économique, c’est à dire la structuration d’espirt qui fonde l’analyse des exeprts. Ce qui est a une portée autrement plus profonde.
Ce faisant vous manquez deux choses .
La première , c’est l’immense responsa bilité de la SCIENCE économique dans les actions des uns et des autres . Dans cette crise c’est d’abord la SCIENCE économique ,et sa façon de voir erronée, qui est à mettre en cause , car c’est elle qui a aveuglé les acteurs ( ainsi en est-il du FMI dont le corps est composé ed fonctionnaires formés par les universités avant d’être des libéraux et d’ailleurs, beaucoup sont kéynésiens)
La deuxième c’est le conflit entre le FMI et la BCE dans lequel nous sommes angagés institutionnellement. Ce conflit est pour le coup un conflit de doctrine – assez mal compris ici . La BCE est une institution fondée sur des principes politiques dont le premier est la responsabilité eds Etats memebres merci à Alain V de le rappeler . Responabilité est d’ailleurs un mot qui actuellement ne peut pas se traduire en anglais
Et manifestement c’est cette question de la responsabilité qui sépare Strauss Kahn et sa clique d’experts et les dirigeants européens.
,
amicalement
Barvo d’ailleurs à Alain V de dire la réalité et d’empl
Merci pour votre commentaire qui a l’avantage d’obliger à aller au fond des choses. Mais permettez-moi de vous dire que je ne suis pas d’accord.
D’abord, concernant l’opposition que vous faîtes entre « doctrines économiques » et ce qui serait une « Science économique ». C’est le mérite de Bernard Guerrien, dans « L’illusion économique » (Sophia Antipolis, Omniscience, 2007) d’avoir montré qu’il n’y avait pas une science économique avec des « lois » économiques » au sens où on l’entend en mathématiques, par exemple. Je cite : « Ces lois sont en réalité la résultante d’autres lois qui relèvent de la psychologie et de la biologie en ce qui concerne les personnes, mais aussi de la physique et de la chimie pour ce qui est de la production.. ».
Il faut rester très humble quand on veut parler de « Science économique ». On est plutôt en présence de « doctrines » imparfaites et incomplètes. C’est quand l’une de ces doctrines l’emporte sur toutes les autres et devient hégémonique que le danger est le plus grand. C’est ce qui s’est passé avec l’ultralibéralisme interprétant de façon absolue la théorie de l’équilibre général fondant le modèle « néo-classique » et conduisant à l’illusion selon laquelle le marché serait « autorégulateur ». C’est alors que l’imposture est devenue la plus manifeste et pernicieuse, car Joseph Stiglitz, entre autres, a démontré que les hypothèses sous-jacentes à cette théorie n’étaient pas vérifiées.
Le problème vient de ce que cette théorie a servi de prétexte pour justifier des pratiques économiques perverses et prédatrices au profit d’un petit nombre d’individus qui se sont scandaleusement enrichis au détriment du plus grand nombre. Certes, les praticiens écnonomistes ont pu avoir des formations différentes, mais tous – et plus encore les décideurs non économistes – ont été intoxiqués par ce que l’on peut appeler une forme de « pensée unique ».
@ a pagès
J’ai été mal compris , c’est donc que je me suis mal exprimé. Excusez donc que je vous reprenne sur deux ou trois points. Ce que je veux dire est simple mais lourd de conséquences.
D’une part il existe UNE science économique qui s’appuie sur un corpus homogène, et qui a donné quelques sous-courants dont celui de STIGLITZ d’ailleurs
D’autre part il existe DES doctrines politiques et économiques, le LIBERALISME en est une – de loin la plus importante en occident. Le libéralisme a aussi produit des sous-courants différents dont le néo-libéralisme qui traduit la conception américaine qui se déploie à partir des années 80
Ce que je dis part de deux constats simple : c’est la SCIENCE économique – et non pas le libéralisme – qui est enseignée « dans les écoles et les universités », et si la crise est arrivée à ce point de gravité, si donc les experts se sont à ce point trompés c’est elle qui est en cause . « votre » STIGLITZ est de ce fait aussi coupable que les autres, et même plus car il n’a pas le courage d’assumer les risques du discours orthodoxe
Je constate par ailleurs qu’il y a conflit et depuis longtemps ( plus de 15 ans !) entre les autorités monétaires européennes et les représentants des politiques monétaires anglo-saxonne. Mais c’est d’abord un conflit de doctrine à l’intérieur du libéralisme qu’on gagnerait à travailler..
Enfin notez que l’ultra-libéralisme n’existe pas : personne ne s’en réclame. C’est un mot polémique qui a cette conséquence d’empêcher de comprendre en finesse comment se pensent les choses. Et dans un monde – encore – dominé par la pensée anglo-saxonne – tout ce qui est imprécis fonctionnera contre l’Europe
Cordialement
Je réponds à votre réponse.
Décidément, nous aurons du mal à nous mettre d’accord ! Je ne me retrouve pas dans votre classification et vos sous courants. Vous dîtes : il ya « UNE Science économique », comme s’il s’agissait de la « Grande Science économique » qui est enseignée dans les universités. Comme je vous l’ai déjà dit, je ne partage pas ce point de vue. J’en suis désolé. Il y a certes ce que l’on appelle une science économique. Mais celle-ci, comme toutes les sciences – et particulièrement les sciences humaines qui ne sont pas des sciences exactes -, évolue constamment par un processus d’essais-erreurs. On a enseigné les bases du modèle néo classique, un peu comme si c’était l’évangile, sans prendre conscience (ou sans sans vouloir reconnaître) les failles de ce modèle. Je pense que, tôt ou tard, on enseignera différemment. L’enseignement de l’Ecole de Chicago n’est pas le même que celui d’autres écoles.
Cordialement.
@m pagès
Lorsque je dis qu’il existe une science économique – grande ou petite – je n’effectue aucun jugement . Je fais un simple CONSTAT : il existe un savoir enseigné comme tel. Que cela plaise ou non. Et lorsqu’une profession est en cause c’est son savoir qui est en question TOUTES tendancdes confondues
Je constate aussi que vous défendez la science économique, malgré votre bonne fois
Et je vous mets en garde sur un point . Ce n’est pas la première fois que la science économique est en crise . Et à chaque fois on a le même discours en deux temps. Dans un premier temps c’est le syllogisme
1. C’est un courant précis ( nécoclassique, chicago, néonéoclassique … ) qui a tort et non la science
2. Mais on va corriger cette erreur
3. D’ailleurs la science progresse toujours par essai erreur ( je reconnais là un crédo amériain)
Et cela recommence car d’ailleurs le courant néoclassique retombe tgoujours sur ses pates .
La suite est connue et si vous n’y prenez garde c’est elle que vous allez suivre ?
Ne la cherchez pas c’est
4. la science progresse ( on oublie les erreurs .. )
5. Et c’est à la corporation de dire le vrai en matière d’économie
Fermez le ban
Non désolé c’est la SCIENCE qui est en question et rigoureusement parlant le projet scientifique en matière d’économie.
Littéralement la science économique est une métaphysique qui a voulu se présenter comme science . La critique en a d »ailleurs été e depuis 20Oans. On y reviendra
sans amenité aucune
C’est bizarre, je n’arrive pas à m’habituer à la déférence avec lequel vous traitez ces problèmes d’escroqueries.
Je n’arrive pas à vous comprendre dans votre souci d’être bien obéissants et de mettre votre énergie à satisfaire une exigence qui s’appuie sur la peur et les sanctions pour obtenir ‘des-sous-encore-plus-de-sous’ au détriment de nos vies ET de l’avenir de la planète.
Que ne mettez-vous toute cette créativité à mettre en lumière toutes les entorses faites aux lois, les manipulations de ces mêmes lois à leur profit, les manipulations en tous genres, les escroqueries et les collusions infectes qui sous-tendent le bien-être et la folie de ces parasites
Ce serait une oeuvre de salubrité publique.
@ Nayko,
c’est avec vous que nous pouvons poser les bases d’un monde où ce que vous évoquez : la quantité d’argent dont on dispose et le fait d’accepter N’IMPORTE QUEL travail (?) pour l’obtenir ne seront plus des préalables au ‘bonheur’.
Un monde où ces considérations seront tombées aux oubliettes.
Un monde où la fraternité, la gestion des ressources naturelles pour le bien de chacun et une place pour la transcendance auront remplacés les tristes ersatzs dont on nous avait dit qu’ils rendaient heureux…
Ne soyez pas déçu, vous avez la possibilité de participer à l’avènement d’un monde nouveau, celui dont vous parlez était désespérant de pauvreté humaine.
Ce qui a de la valeur, c’est vous.
merci Laurence d’avoir si bien trouvé les mots desperance en réponse à Nayko.
j’ai pour ma part 23 neveux et nieces de 15 à 25 ans , la fameuse génération 2.0 et je leur tiens aussi ce discours : ce sont eux notre richesse et notre espoir à tous
« Il y a un grand aveuglement à présenter cet organisme comme détenteur infaillible d’un savoir universel. Il suffirait donc de faire appel à lui : « le FMI sait faire » ! Il ne s’agit pas ici de dénier à ses collaborateurs leurs qualités professionnelles, mais il ne faut pas oublier à quelles conséquences désastreuses ont conduit les plans d’ajustement des finances publiques (leur domaine de compétence privilégié) dont ils ont dirigé la mise en œuvre pour guérir les pays malades… etc »
Votre phraséologie respecteuse vis à vis du FMI est étrange. A vrai dire, elle me semble totalement hors de propos. Comme si nous ne possédions pas le même éventail de sources d’informations et d’observations.
Sur le FMI, la Banque Mondiale et d’autres équivalents en ce qui concerne la puissance idéologique, je vous propose de lire Naomi Klein, pour l’ étendue et l’ exhaustivité, Jean Ziegler pour la description des effets, et » lettre ouverte aux gourous de l’économie etc… », pour une étude sur la valeur et la cohérence des idées. En aucun cas, ces auteurs ou livre ne sont limitatifs. Les « confessions » de John Perkins sont ‘inoubliables’. John Simon parsème ses articles d’opinions ou d’avis qui sont donnés par un fin spécialiste, averti et connaisseur du sujet. Ce sont là que de modestes indications.
Vivons-nous sur le même côté de la planète ? Observons-nous ( anxieusement pour ma part ) les mêmes choses?.
Il existe une technique pour exonérer un coupable de ses crimes les plus révoltants. Elle consiste à condamner lourdement une pécadille visible pour oublier le reste, enfoui sous la bien pratique complexité …
La Grèce ne doit pas soumettre aux diktats de la finance. Elle devrait bénéficier de notre taux d’emprunt, avec l’ aide de l’ Europe. Toutes les soit-disantes solutions impulsées par la phynance l’empêcheront d’atteindre ses buts. La déflation est un crime non contre la Grèce seule, mais contre l’ Europe , au moins. Pensez à Nimeiry ( Soudan), par exemple Il me semble utile de rappeler que , à mon avis, RIEN de ce qui a été fait avant et pendant cette crise ne relève de Keynes. Tout compte fait, notre relative aisance résulte des difficultés de la Grèce; c’est un bon point de départ pour une solidarité active.
Mais, nous sommes tout à fait d’accord ! Je connais vos sources, en particulier Naomi Klein dont j’apprécie beaucoup les écrits. Je n’ai pas eu l’impression d’être « révérencieux » vis à vis du FMI. Il n’y a pas besoin d’avoir un vocabulaire agressif pour faire passer les messages. Au contraire, on m’a toujours dit que je parvenais à faire passer des messages subversifs grâce à mon vocabulaire « politiquement correct » ! Sachez que ce que je dis du FMI dans mon texte passerait pour outrecuidant et iconoclaste pour beaucoup de lecteurs ! En tout cas, je souscris à presque tout ce que vous dîtes.
@Nayko du 4 mars
C’est bien dit, mais que faites-vous, que fait votre génération pour changer la situation? Je ne vois pas un seul signe d’une révolte, bien au contraire, plutôt une espèce de nouveau conformisme généralisé chez les jeunes. En psychologie, on a une expression pour désigner cette attitude paradoxale: l’identification avec l’agresseur, notion initiée par Anna Freud. Autrement dit, l’individu s’identifie (ou fait semblant) à son agresseur afin d’éviter des inconvients. Le système économique actuel, perverti, déstructurant et dirigé contre le citoyen, ne changera pas tout seul; les profiteurs sont nombreux et n’oublions pas que les gouvernement occidentaux se sont fait piégés par les lobbys financiers.
» les gouvernement occidentaux se sont fait piégés par les lobbys financiers. »
ah bon ?
parce que vous croyez que les gouvernants depuis trente ans de déréglementation et de promotion du capitalisme dans sa pureté idéalisée, le font à l’insu de leur plein gré.
Après 30 ans de destruction des conquètes sociales, il est naif de croire que les gouvernants sont les représentants du peuple : ce sont les marionnettes consentantes des pouvoirs économiques ( même milieu social , mêmes écoles, A/R public privé , ….. )
@NAYKO
Comme vous avez raison et je voudrais vous dire que nous luttons tous sur ce site pour VOUS LES JEUNES car ce monde de demain va vous appartenir. AUJOURD’HUI contient le passé et le futur et
ce monde de demain ne peut se faire sans VOUS et vous devez en être fortement convaincu.
Le livre de Patrick ARTUS et Marie-Paule VIRARD de 2005 : COMMENT NOUS AVONS RUINE NOS
ENFANTS avait alerté la génération précédente à la vôtre et vous n’étiez pas né quand il y a eu création des « stagiaires BARRE ». Cette mesure a ouvert la voie à toutes les mesures de discrimination concernant les jeunes jusqu’à la révolte du CPE et maintenant avec l’alibi de la
grande crise les mesures n’ont plus de limite. Les salaires sont un composant d’ajustement de
la marge et on peut même provisionner des licenciements !
Que faire?
et bien rembourser les dettes que les politiques ( qui ne sont que les représentants des puissants ) ont mis sur le dos des peuples pour sauver la peau de leurs commanditaires.
car bien sûr il n’est pas question de remettre en doute le remboursement.
là est bien la limite de la majorité des propositions : il faut payer les dettes.
et si la « sortie » de crise commençait par un bon coup de pied au cul de tous ces profiteurs : abrogation de toutes les dettes ! « mort » aux rentiers !
cela s’est déjà passé ; rappelez vous des emprunts russes . les bourgeois ont compris la leçon et ont été moins rapaces par peur !
la peur doit changer de camp !
car ces rapaces ne connaissent qu’une seule chose ! le rapport de force.
Pour mieux comprendre la stratégie du choc en Grèce et ne pas mourir idiot aller voir de toute urgence LA STRATEGIE du CHOC, documentaire à partir du livre de NAOMI KLEIN malheureusement projeté que dans 4 salles parisiennes. Dans le sillage de Friedrich Hayek dont l’ultra-libéralisme a contribué à causer la grande crise de 29 , puis la montée parallèle du pourcentage de chômeurs et de voix pour Hitler de 5% en 1928 à 32% en 1933 et donc la barbarie nazie, l’économiste pro-oligarchie financière se situant lui-même à l’extrème droite du Parti Républicain Milton Friedman va former les « Chicago boys » au pouvoir sous Pinochet (1973) puis sous Videla en Argentine (1974) et obtenir le soi-disant « prix Nobel » (1974) grâce à la complaisance de la Banque de Suède.
Il va ensuite influencer fortement les politiques économiques de M. Thatcher et R.Reagan à partir de 79-80 puis du monde entier toujours dans le même sens: démantèlement de l’Etat social, des services publics, dénationalisations au profit des oligarques, chômage, précarisation, assassinat de syndicalistes au Sud ou démantèlement progressif de ceux-ci au Nord. Le pouvoir bancaire, monétaire et financier est transféré à une oligarchie privée qui ne connait quasiment plus de limites à sa cupidité (dixit J.Stiglitz) grâce à la dérèglementation. Cette stratégie de choc entrainant l’appauvrissement de la grande majorité est appliquée aussi à l’Est notamment en Russie par Eltsine soutenu par Clinton qui bombarde le Parlement (Douma) en 1994 , assassine de nombreux manifestants démocrates et pratique le CHOC sans thérapie. Cette stratégie est appliquée plus tard le 11 septembre 2001, puis après 2003 en Irak etc.
Le gouvernement Bush distribue des centaines de milliards de $ de contrats dits de « reconstruction » à des firmes US ayant embauché avant, pendant ou après ses principaux conseillers, les Irakiens subissant pendant ce temps l’appauvrissement, la torture et la mort etc. On pourrait développer d’autres exemples
Pour dire Stop votez Non à Sarkozy, Encore votez UMP.
Louise,
En réponse à votre message : http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62402
Ne voulant pas m’attirer les foudres d’un certain PYD que je salue, je dirais seulement que votre position est au moins aussi efficace que d’autres mesures de régulation de la finance, en ce que le résultat sera le même à terme mais avec l’avantage sublime que le changement viendra de l’action de chacun et non de la énième délégation de ses responsabilités à une minorité.
Formidable donc ! C’est ce que j’appelle de l’éducation. Ça vous dirait de remplacer Luc Chatel afin qu’elle devienne nationale ? (Je connais quelqu’un qui s’est procuré le dernier album d’une certaine CBS…il doit y avoir moyen par son biais de s’adresser directement à l’odieux plutôt qu’à ses seins).
Je suis sérieux.
Nayko,
Je vous cite : la « jeunesse crève de ne plus pouvoir rêver. » Rien ne l’en empêche pourtant !!! C’est se dire ça le rêve et non penser à une future hypothétique retraite ! Merde ! Penser à la retraite quand on est jeune…le rêve.
Allez courage…et si ça se trouve la dernière de Louise est « célibataire »…et belle-maman a l’air cool…
Il y a vraiment des fois où je crois rêver.
Fab
La foudre ne tombera pas ce dimanche, et d’ailleurs il fait beau même s’il fait un peu frisqué 😉
De ce que dit Nayko dans son commentaire il n’y a pas une ligne à retirer. Développer ou conserver en soi la force de dire non est essentiel en effet.
J’ajouterai simplement que pour ma part j’ai entendu parler de la crise dès 1974 avec la première crise pétrolière. Ensuite un processus s’est mis en place dès les années 80 qui a conduit à la poussée inexorable du chômage de masse, la précarisation, le sécuritaire au service du maintien des acquis capitalistes, au détriment des acquis sociaux, autrement nom du bien commun que toute une classe politique — y compris de gauche — s’est acharné à déconsidérer.
Une idéologie, toujours officiellement en vigueur — le néo-libéralisme — avait donc conquis même les esprits de gauche qu’on aurait cru plus forts. Le méchant processus est toujours à l’oeuvre mais son idéologie est discrédité dans les faits, il ne reste plus que Guy Sorman pour la soutenir mordicus.
L’éducation, le rejet de la compétition, la promotion du bien commun, la prise de conscience individuelle, l’invention d’une autre manière de vivre, vous avez raison, c’est très important, primordial même.
Notre seule divergence tient à ce que vous pensez qu’il faudrait attendre que les gens soient suffisamment mûrs pour passer à un autre type de société, y compris avec une autre économie.
Pour ma part j’ai la faiblesse de penser que l’invention de la nouvelle façon d’envisager la vie et de la vivre et critique de l’économie politique sont deux démarches tout à fait complémentaires et qui entrent même en synergie.
Dans un cas comme dans l’autre il s’agit de développer en soi un petit supplément d’âme alimenté par une révolte ou du moins un sentiment d’injustice devant des situations intolérables. Il me semble alors dommage de limiter cette puissance qui vient s’opposer, contredire l’ordre existant en créant une opposition artificielle entre culture de soi et action politique. Après tout ce sont aussi des décisions politiques qui ont permis de nous retrouver dans l’état insatisfaisant dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. L’énergie qui est consacrée à la critique de l’économie politique ainsi qu’à la recherche des moyens pratiques de contrer la logique infernale du système (par exemple en interdisant les paris sur la fluctuation de prix pour toucher un point névralgique du système) c’est en réalité la même énergie qui est à l’origine de notre transformation individuelle.
Le témoignage de Nayko me poursuit…
Il y a longtemps (je sais que ca ne va pas faire plaisir) que je me demande comment, depuis une ou deux générations, les parents se sont aussi peu soucié de l’avenir
de leurs enfants…
C’est une énigme pour moi.
Une seule chose à faire à présent : AGIR. VITE.
La BCE et Trichet commencent à être emmerdés par le renversement de pression qu’a intelligemment réalisé le gouvernement grec :
http://www.liberation.fr/economie/0101622694-trichet-la-grece-ne-soit-pas-sortir-de-la-zone-euro
Le FMI qui devient maintenant la hantise de la BCE … MDR !
Les interventions soulignant la situation désespérée et désespérante de la génération née dans les années 80 (cf : Nayko) – appelons-là la « jeune génération » – me conduisent à réintervenir, car c’est crucial.
Il est exact que le comportement de cette génération donne trop souvent l’impression d’une abdication au profit d’un conformisme résigné, comme s’il n’y avait plus rien à faire contre les forces qui façonnent et contraignent le monde.
Je pense que, au contraire, il lui revient de relever la tête et que la crise actuelle – qui est la plus grave que l’on ait connue depuis celle des années 30 (et aussi grave que celle-ci) – crée une opportunité en ce sens.
Elle peut le faire en reconquérant le pouvoir et en utilisant le système démocratique (en créant de nouvelles forces politiques).
Elle peut et doit le faire aussi en s’investissant intellectuellement pour dénoncer les doctrines perverses qui conduisent le monde et en fondant de nouveaux projets de société, sans craindre l’utopie.
Mais c’est d’elle, beaucoup plus que des générations précédentes, intoxiquées par les doctrines ayant conduit aux dérives actuelles, que peut venir l’impulsion nécessaire à la refondation de notre société. Cette génération devra exercer en ce sens une forte pression sur une société qui est actuellement schlérosée, enfermée dans ses vieux schémas et pervertie, une société qui « profite » trop à un petit nombre désireux d’en garder le contrôle.
Cette refondation ne pourra pas être effectuée au seul niveau des nations. La mondialisation est une réalité sur laquelle il n’est ni possible, ni souhaitable, de revenir. Cette refondation devra donc être opérée, d’abord au niveau européen, en concertation avec les autres peuples de l’Europe, ensuite en dialogue avec les autres peuples du monde.
@NAYKO
bonjour, votre message est tristement représentatif d’une « bonne » partie de la jeunesse actuelle.
L’origine de ce mal est multiple mais l’on revient toujours à l’offre et à la demande, et ce de façons quantitative et qualitative.
– Quantitative : moins d’offres d’emploi, avenir incertain donc moins de risque et donc de nouveaux projets…frilosité des entreprises et des banques…nous sommes dans la partie basse du cycle eco…la remonté finira bien par arriver…
Boucs émissaires pour se défouler : mondialisation, subprimes, banquiers, management à l’américaine, dividendes, bonus, Sarkozy, capitalisme, euros…etc
– Qualitative : préparer et augmenter son « employabilité » pour être prêt lors du redécollage : formation complémentaire, stage à l’étranger, autoformation sur internet, faire du sport pour positiver, réfléchir à se mettre en autoentrepreneur aide à voir ses lacunes à combler, essayer d’autres pistes,…
Boucs émissaires pour se défouler :Éducation nationale, parents, jeux vidéo, drogues, la fille du voisin, ….
Conclusion : oublier les boucs (et les chévres !) et continuer à agir pour garder le moral !! et
surtout vivre et avoir de vrais rapports humains. La route est aussi importante que l’objectif !!
On garde ainsi l’estime de soi, on devient plus fort et avec un petit coup du destin tout est possible…
@ Jean Pierre Pagé,
je crois que vous sous-estimez largement la détresse de cette jeune génération.
Elle n’a pas,comme vous et moi des repères ,mêmes lointains, de ce que peut être la ‘vraie vie’, non polluée par la consommation, l’absence de valeurs, le déni de l’humain….
Pour eux, pas de ‘modèles’ mêmes approximatifs.
Ils n’ont pas non plus reçu la même éducation que vous… Leur façon d’apréhender le monde est evidemment constituée de tous ces manques.
Il ne suffit pas de leur dire ‘mobilisez-vous’…
Il faut les accompagner (enfin), leur rendre la certitude de leur valeur, de la singularité qu’ils offrent au monde…et enfin les aider à entrevoir un futur QUE NOUS MEMES AVONS DU MAL A CONCEPTUALISER.
Alors je vous en prie, reconnaissons ensemble que nous avons failli à notre rôle et que cette jeunesse a largement de quoi nous en vouloir… avant de la condamner.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62434
Je ne sais pas de quel rôle vous parlez, là où je serais d’accord : nous n’avons pas rêvé notre vie.
Les révélations du Spiegel devraient achever de rassurer les marchés : désormais les investisseurs, les vrais, pas les spéculateurs, savent que la zone euro ne laissera pas tomber la Grèce, ses partenaires étant prêts à quasiment jouer le rôle de prêteur en dernier ressort : chacun peut donc continuer à acheter de la dette grecque, puisqu’il a la garantie qu’il n’y aura pas cessation de paiement, ce qui devrait contribuer à faire baisser davantage les taux d’intérêt. Mais la Grèce doit savoir qu’elle ne se financera plus jamais gratuitement, comme elle l’a fait pendant dix ans : les marchés exigeront, au moins jusqu’au jour où ses finances publiques seront vraiment purgées, une prime de risque.
@ Fab,
rôle : offrir aux jeunes des valeurs, des repères sains, leur expliquer dans quelle type de société ils ont nés, leur apprendre qu’il y en a plein d’autres avec d’autres valeurs et d’autres fonctionnements, protéger la nature et la planète, la liste serait tellement longue que je m’arrête ici…
Introduire dans leur éducation la notion de transcendance, important. + leur montrer l’importance de la vigilance , de la création……………………..
Evidemment si vous ne voyez pas quel est le rôle des aînés, c’est ennuyeux.
Afin qu’ils n’errent pas dans un total vide existentiel auquel, avec une ‘bonne structure de personnalité’ on a déjà du mal à faire face.
Je ne sous-estime pas la détresse de cette génération pour la connaître proche de moi et, je le crois, la comprendre. Et, surtout, je ne la condamne pas ! Au nom de quoi pourrais-je le faire ?
Je comprends aussi la remarque de Fab concernant le rôle que nous aurions dans leur détresse. Vous avez fort bien expliqué en quoi nous avons failli. Question d’éducation, certes. Mais je crois que le véritable accusé doit être le système perverti auquel nous ont conduits 30 ans d’errances. S’il y a un déséquilibre entre les offres et les demandes d’emploi, particulièrement pour les jeunes, si le système éducatif ne leur offre plus assez de débouchés, si leur taux de chômage est énorme, c’est parce que le « système » économique selon lequel fonctionne le monde a été complètement « tordu » au profit d’une petite minorité de riches qui s’enrichissent par tous les moyens, dont l’avidité sans bornes les conduit à préférer le court terme au long terme (le rendement le plus élevé tout de suite) et qui n’utilisent même pas leur richesse pour créer des emplois.
Ce à quoi j’appelle cette génération, c’est à s’atteler à la tâche de concevoir et promouvoir, avec toute l’énergie et la pression nécessaires, un autre système de société plus juste et respectueux des valeurs fondamentales de l’humanité.
laurence,
Je n’en attendais pas moins de vous ! Mais pensez-vous sincèrement que « nous » puissions réellement leur montrer quoique ce soit de valable sans leur en donner l’exemple par notre pratique au quotidien ? Pensez-vous réellement que nous puissions y parvenir tant que nous accepterons nous-mêmes cette servitude que nous impose notre société dès la naissance : suivre le courant de la naissance à la retraite en passant par la bagnole la télé le tiercé et tous les autres opiums du peuple de France -lui supprimer c’est le tuer, c’est une drogue à accoutumance- OU être exclu par la société ???
L’activité « shadokienne » doit cesser, elle a fait son temps ! Une minorité ne peut continuer à trouver du plaisir au jeu que si la grande majorité sue dans un travail au minimum sans intérêt…Et l’on voudrait que ça continue ??? Du genre produire et financer autrement !?
Vivre autrement ! Je suis sûr que cette formulation vous plaira davantage que le travailler plus pour gagner plus, et que nous tomberons d’accord, ce qui sera un premier pas…
Et vous savez ce qu’on dit des petits pas pour l’homme…
@ Louise 4 mars 2010 à 23:30
Je vous souhaite de n’avoir jamais à regretter d’avoir poussé votre fille à rester à ne rien faire.
C’est pour moi un crime que de ne pas vénérer le travail. Croyez-vous qu’il lui sera possible de vivre toute sa vie sans travailler et d’être à la charge de ceux qui travailleront autour d’elle?
Certes, le travail d’aujourd’hui est moins rémunérateur que celui d’il y a 20 ans, et que celui de demain qui le sera bien encore moins quand nous n’aurons plus la ribambelle d’esclaves (environ 120 par français actuellement) qui nous est procurée grâce à l’énergie fossile bon marché acquise avec un €uro encore fort. http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html
Demain, et jusqu’à la fin de l’humanité, il faudra travailler. Ce que les parents peuvent transmettre de plus précieux à leurs enfants, c’est le sens de l’effort et de la dignité par le travail.
Ça n’est pas parce que vous avez fait une mauvaise expérience qu’il faut inciter les jeunes à se fourvoyer. Pensez à vos ancêtres proches ou lointains. Pensez à tous ces travailleurs misérables, enfants ou adultes, qui doivent en de nombreux endroits de la planète trimer dur pour survivre. Pensez à cette vieille dame, servante de ferme à 13 ans, qui à œuvré toute sa vie pour ne pas être à charge à la fin de sa vie et qui vous procure un emploi dans la maison de retraite où vous travaillez. C’est le travail de cette dame et le vôtre qui vous permettent de subvenir même imparfaitement aux besoins de votre fille. Allons ressaisissez-vous !
Ah vaste sujet que le travail ? Si vous êtes un homme jducas cela ne vous jamais choqué que le travail des femmes dans leur foyer ne soit jamais rémunéré ?
Après tout pourquoi pas, puisque vous me semblez être de ceux qui trouvent notre système normal qui a transformé l’Etat en vulgaire SARL qui se doit d’être rentable ?
Je suis loin d’être contre le travail mais je trouve que tout travail mérite reconnaissance avant même le salaire et c’est le grand défaut de notre organisation aujourd’hui de ce dernier.
Le travail n’est plus un enrichissement car il n’y a plus aucune reconnaissance comme il n’y a plus de parole entre deux personnes.
Il faut revoir aussi cela si on veut un avenir meilleur pas seulement les salaires.
jducac,
J’avais bien aimé votre intervention dans un autre billet : « Aujourd’hui, il faut découvrir un autre filon de richesses qui, probablement, n’existe que dans le domaine spirituel. »
Mais là, non, je ne suis pas d’accord avec vous : « C’est pour moi un crime que de ne pas vénérer le travail. »
Crime et vénérer ne laissent pas la place à l’alternative, ne laissent pas la place à une discussion sur le travail rémunéré ou pas, sur le sens du travail et donc de la vie (notez qu’avec ce donc j’accorde également une place importante au travail).
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62434. Ne pas occuper d’emploi ne signifie pas nécessairement rester inactif. Occuper un emploi ne signifie pas non plus nécessairement être actif…pour son prochain, pour la société.
Bref : le refus de se pencher sur la question me dépasse et montre bien l’influence du groupe sur l’individu. C’est de l’esclavage moderne, et je pense que vous en avez conscience, notamment lorsque vous pensez à « tous ces travailleurs misérables, enfants ou adultes, qui doivent en de nombreux endroits de la planète trimer dur pour survivre » : ils ne « doivent » pas, c’est nous qui le leur imposons ! Par l’attitude prédatrice que nous avons et qui s’exprime, entre autres, par cette quête du travail envers et contre tout et tous.
Comment pensez-vous alors pouvoir « découvrir un autre filon de richesses qui, probablement, n’existe que dans le domaine spirituel » ?
@ Monsieur Jean Pierre Pagé,
j’ai bien compris votre propos.
Malheureusement, s’auto-excuser’ perpétuellement ‘parce qu’on a pas compris qu’on était dans un méchant système’ me parait quand même un peu facile.
Quoiqu’il en soit puisque nous avons été si bêtes, c’est à nous de réparer nos erreurs.
Et si certains jeunes ne sont pas trop démolis par les conséquences de notre idiotie et veulent participer à la réparation de ce gâchis, je m’en réjouis…
Mais loin de moi l’idée d’aller les engueuler, eux, par dessus le marché!!
C’est un peu fort.
Si vous voulez adresser des reproches à quelqu’un ,ce ne sont pas les cibles qui manquent.
Vueuillez m’excuser, mais je n’ai eu aucunement l’intention, ni l’impression, de les « engueuler » comme vous le dites, ni de leur adresser des reproches – je ne pense pas qu’ils le prennent comme cela – mais, au contraire, de les encourager, de leur donner un motif d’espérance pour un avenir meilleur.
http://calebirri.unblog.fr/
@ Monsieur Pagé,
« Je pense que, au contraire, il lui revient -à la jeunesse- de relever la tête et que la crise actuelle – qui est la plus grave que l’on ait connue depuis celle des années 30 (et aussi grave que celle-ci) – crée une opportunité en ce sens.
Elle peut le faire en reconquérant le pouvoir et en utilisant le système démocratique (en créant de nouvelles forces politiques).
Elle peut et doit le faire aussi en s’investissant intellectuellement pour dénoncer les doctrines perverses qui conduisent le monde et en fondant de nouveaux projets de société, sans craindre l’utopie.
Mais c’est d’elle, beaucoup plus que des générations précédentes, intoxiquées par les doctrines ayant conduit aux dérives actuelles, que peut venir l’impulsion nécessaire à la refondation de notre société. Cette génération devra exercer en ce sens une forte pression sur une société qui est actuellement schlérosée, enfermée dans ses vieux schémas et pervertie, une société qui « profite » trop à un petit nombre désireux d’en garder le contrôle. »
Comme c’est facile : nous avons merdé mais c’ est à eux de relever la tête, les défis….
Non. C’est à nous de le faire.
Vous avez raison. Ce serait mieux. Et c’est d’ailleurs ce que nous nous employons à faire (au moins quelques uns d’entre nous). Mais je ne suis pas très optimiste. Je crains que nos générations plus âgées manquent d’énergie ou se soient depuis trop longtemps laissé intoxiquer par la communication de la pensée dominante. Alors que la nouvelle génération a du sang neuf et, au moins, n’a pas d’idées préconçues. Et puis, il lui revient de droit d’inventer l’avenir… On peut peut-être conclure ainsi ce dialogue.
@ Monsieur Pagé,
Quelle résignation!
Quelle brillante argumentation, quel exemple pour les jeunes !!
‘Faites ce que je dis pas ce que je fais’.
«Si notre nation peut émettre une obligation d’une valeur d’un dollar, elle peut émettre un billet d’un dollar. L’élément qui fait que l’obligation est bonne est le même qui fait que le dollar est bon. La différence entre l’obligation et le dollar est que l’obligation permet aux prêteurs d’argent de ramasser 2 fois le montant de l’obligation plus un 20 pour cent additionnel, alors que l’argent mis en circulation ne paye que ceux qui ont directement contribué à la construction du barrage de quelque manière utile…
«Il est absurde de dire que notre pays peut émettre 30 millions $ en obligations, et pas 30 millions $ en monnaie. Les deux sont des promesses de payer, mais l’un engraisse les usuriers, et l’autre aiderait le peuple. Si l’argent émis par le gouvernement n’était pas bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C’est une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la richesse nationale, doit s’endetter et se soumettre à payer des intérêts ruineux à des hommes qui contrôlent la valeur fictive de l’or.»
Thomas Edison
@ liervol 6 mars 2010 à 20:31
Merci pour ce renvoi vers un texte de calebirri avec lequel je suis grosso modo en accord. Je m’interroge seulement si, à « on avance le coeur joyeux : on fait ce qu’on veut. » on ne devrait pas préférer « on avance le cœur joyeux et la conscience tranquille, on fait ce que l’on doit »
Je manque de temps maintenant mais répondrai ultérieurement à votre intervention ci-dessus du 6 mars 2010 à 20:25 ainsi qu’à celle de Fab du 7 mars 2010 à 06:21 qui nécessitent un plus long développement et méritent un approfondissement permettant de mieux faire percevoir nos visions respectives sur un point fondamental de l’existence : que voulons-nous ? que devons nous ? que faisons-nous maintenant ?
@ Fab,
Si si si !!! Il y en a qui veulent à tout prix qu’on se penche sur la question du travail !!!
Revenons-y encore et encore, elle est au coeur, cette question, de notre société ici et maintenant.
Une réalité incontournable !!
jducac
Posez le problème autrement :
C’est parce que cette femme a trimé dès l’âge de 13 ans pour aujourd’hui se payer une place en maison de retraite que je suis obligée aujourd’hui de travailler dans une maison de retraite !
De façon très concrète : je suis allé faire mes courses a la grande surface.
Surprise ! Forte hausse des prix sur les légumes, volaille…
Dans les légumes il est surprenant de voir des étiquettes avec des 3,80 4,70 ou 5 euros le kilo !
C est ce qui met la puce a l oreille pour faire attention pour le reste des achats.
Et une mamie de grommeler » faut bien qu’on mange quand même ! ».
La volaille (en barquette) : j ai vu des 20 euros le kilo !
Ce que j ai fait : j ai pris l indispensable, puis je suis allé au marché.
Ce n était pas beaucoup moins cher, mais c est de l argent qui reste ici.
C est de l argent qui ne va pas servir a renflouer la bête qui a trop spéculé sur la valeur de son expansion mondiale, obtenue en cassant les prix ailleurs, et en faisant payer le coût a nous pauvres consommateurs et producteurs locaux.
C est de l argent qui ne va pas servir a arroser divers lobbies locaux.
C est de l argent qui ne va pas servir a diffuser la pensée unique via les médias de grande consommation.
Amis politiciens :Un truc a faire : les producteurs obtiennent LE DROIT de rencontrer les consommateurs, PARTOUT, moyennant une autorisation locale délivrée sur vérification de la qualité, contrôles et feed back très rapides locaux sur les problèmes de traçabilité et de qualité.
Les caissières virées des supermarchés auraient du travail près de chez elles a coup sur, les gens se rencontreraient, échangeraient, seraient moins tentés par l achat de babioles inutiles.
Si les politiciens ne le font pas dans le calme, les gens vont le faire de toutes façons , ils n accepteront pas d’ être affamés (économie paralele déjà en cours dans les quartiers, monnaies locales…).
@ tous,@ Tigue
favorisons les productions locales, les réseaux courts…
Je sais c’est difficile de changer ses habitudes… mais c’est gai aussi de se dire qu’on n’est plus complice d’un système destructeur!
Merci à tous 😀
http://www.lesechos.fr/info/france/020388213053-des-pme-critiquent-la-politique-d-achats-de-l-etat.htm
a Louise : les gens qui sont sensés defendre nos interrets n ont pas l air d’ orienter nos impôts dans les poches locales…Ils vont servir a renflouer les gros qui pourtant ont accès a la monnaie centrale, et délocalisent a tour de bras…
Sont ils inconscients ?
à Nayko, son commentaire du 4 mars 2010 à 16:15
Vous avez su avec simplicité nous dire quelles étaient les conditions tragiques d’existence aujourd’hui chez beaucoup de jeunes. Je pense que votre capacité à exprimer votre désespoir est déjà une grande force, riche de futures promesses. Moi, je vois ça. Votre parole est précieuse, nous avons tous besoin de cette Parole qui est l’expression d’une réalité vécue. Ne manquez jamais une seule fois, de dire et de crier, que vous ne voulez pas de leur CACA. Faite en sorte d’être le porte-paroles d’une jeunesse, peut-être désorientée, mais pas morte. Et vos rêves, ne pas les jeter aux oubliettes de l’Histoire.
@ Fab 7 mars 2010 à 06:21 et aux autres
Je pense qu’avant toute chose il est nécessaire, voire indispensable, que chacun se situe dans la communauté des hommes (les femmes, à l’égal des hommes, en font naturellement partie ; inutile de le rappeler à chaque fois). Quelle place, quel rôle, quel devoir a chacun de nous au sein de l’humanité tout entière incluant toutes les générations qui nous ont précédé et toutes les générations présentes et à venir.
Vis-à-vis des générations passées, il me semble que chacun de nous a le devoir de poursuivre l’œuvre de nos ancêtres en perpétuant notre espèce et en favorisant au mieux l’évolution de notre communauté humaine. Nous avons donc un rôle de transmetteurs de relais entre les générations qui nous ont précédé et celles qui nous suivront.
Toutes les générations qui nous ont précédé, quelles que soient les erreurs qu’elles ont pu commettre, méritent notre respect car nous leur sommes redevables d’exister, dans des conditions pas toutes satisfaisantes certes, mais nous sommes présents grâce à elles et de ce fait, cela prouve qu’elles ont rempli leur mission de perpétuation et d’évolution de notre espèce.
A mon avis, il faut aussi porter à leur crédit le fait qu’elles ont fait de leur mieux, compte tenu des règles, normes et pensées en vigueur en leur temps, pour faire progresser l’humanité au plan scientifique, technique et moral, tout en corrigeant leurs erreurs ou celles des générations précédentes. Tout ceci a été possible parce que les hommes ont opté pour une vie en communautés organisées permettant de démultiplier l’efficacité de chacun grâce à la spécialisation, l’effet d’échelle et même la capitalisation (ah le capital !) dont l’homme a su exploiter les effets positifs depuis la nuit des temps et notamment, depuis qu’il est devenu agriculteur.
Ce que nous avons aujourd’hui, nous le devons au travail de tous ceux qui nous ont précédé et aussi à notre propre activité physique et cérébrale car, sans cette somme colossale de travaux depuis leur origine, les hommes ne seraient pas devenus ce qu’ils sont, ils seraient restés des animaux sans évolution autre que purement physique, comme ce fut le cas pour des milliards d’autres espèces.
Voila pourquoi, selon moi, le travail doit être vénéré, et qu’à mon avis c’est un crime (contre l’humanité) que d’inciter à ne pas travailler. C’est manquer de respect à l’égard de ceux auxquels nous devons tout, et en premier la vie. C’est manquer à notre devoir de perpétuation et d’évolution de notre espèce. C’est ne pas voir que derrière tout ce que nous utilisons pour vivre (nous nourrir, nous loger, nous chauffer, nous éclairer, nous vêtir, nous informer, nous former, nous faire réfléchir, communiquer entre nous etc…) il y a le travail d’hommes (pas loin de nous ou à l’autre bout de la planète) dont beaucoup ont des conditions d’existence encore plus ingrates que les nôtres. Il faut manquer de cœur, manquer de conscience, manquer de la plus élémentaire morale pour imaginer de ne pas travailler et vivre au crochet des autres.
Je me demande si il ne faudrait pas d’abord sortir, (ou tout du moins se garder d’une certaine distance) de la confusion entre « travailler » (indépendamment d’être rémunéré ) et « travailler » ( du fait d’ être rémunéré ) avant d’oser penser de ces que … et que…. et de vivre au crochet des autres, et patati et patata …
Je comprends que c’est bien difficile, car il importe si fort dans notre système économique que l’index de la valeur du travail soit étalonné à la faveur de l’argent, mais ….
la gratification pécuniaire, qu’il faudrait considérer comme la preuve-même du fait d’un travail, est-elle la condition même de l’exercice d’un travail ?, ne peut-on point encore nous mener en bateau, à faire qu’il soit rémunéré, peut-être pas comme en 42, des tortionnaires de la Gestapo, alors que d’autres, quoique bénévoles … ?
Bref, comment, pourqui, pourquoi est-il décide de la valeur marchande du travail, comme de la valeur du travail ?
Avons-nous de cette question notre mot à dire, ???
ou l’index posé de la valeur marchande du travail, qu’il s’agit de nous inculquer en sorte qu’il soit confondu d’entre valeur marchande du travail sur le marché du travail et le fait de travailler ou de ne pas travailler, est-il coté, au-dessus de nous, en dehors de nous, contre nous, malgré nous ???
Est-ce qu’il ne nous faudrait pas, justement nous imposer un peu plus, pour ce qui nous concerne, car du sort qu’il nous en réserve de la valeur de ce mot de « travailler » ???
Je ne sais pas, ni exactement, ni précisément, qui de nous vit intégralement ou ne vit intégralement pas au crochet des autres, … car dans ce cadre avancé où la valeur marchande d’un travail côté à l’index du marché du travail se considère la preuve-même du fait de travailler, je dis moi, que la marge en est grande, je dirais trop grande, même déjà bien trop grande, qu’elle pourrait bien grandir encore, ….. tout à la mesure de la précarisation…, donc de la paupérisation qui s’annonce, …
Il suffit à mon sens d’observer la « croissance sans emplois » ou « reprise sans emploie » pour comprendre que la décorrélation entre travail et rémunération va très certainement devenir un enjeu politique majeur dans les années qui viennent.
Le hic, c’est l’ampleur du travail de décloisonnement mental que cela nécessite.
Si le 8 mars 2010 à 15:53 se situe après le 9 mars 2010 à 14:24 j’ai grand espoir que l’An 01 soit pour bientôt !
Le compteur est détraqué. Mais peu importe, les bonnes volonté sauront bien s’y retrouver
@ liervol 6 mars 2010 à 20:25
Oui, je suis un homme et j’ai 75 ans. Bien que je respecte les femmes et que je comprenne pourquoi elles aient, depuis plusieurs générations, voulu acquérir leur indépendance financière, je n’ai jamais été choqué qu’une femme travaillant dans son foyer ne soit pas rémunérée pour ses travaux. Cette vision résulte de mon expérience tant auprès de ma mère, qu’auprès de ma femme.
Le foyer de mes parents a principalement été alimenté en francs par les salaires de mon père qui travaillait sans relâche, dans son métier de base et dans ses autres activités, lesquelles occupaient pratiquement tout le reste de son temps. Il n’avait pas besoin de se livrer au jogging pour se maintenir en forme. Ma mère gérait l’argent du foyer et ne m’a jamais donné l’impression de souffrir de n’avoir entre ses mains que l’argent du foyer.
Cet argent du foyer, incluait le peu d’argent que je gagnais tant que j’étais apprenti. Cela doit horrifier beaucoup de gens plus jeunes de lire cela, mais je n’en ai pas du tout souffert, au contraire, j’étais fier, compte tenu de l’éducation morale reçue, d’apporter mon modeste concours à la couverture d’une partie des frais de la famille qui, comme beaucoup à l’époque, constituait une réelle communauté.
Le mot foyer avait alors tout son sens en évoquant dans l’esprit de chacun des membres des notions de chaleur, de fusion, de soudure et de solidarité alors que de nos jours les mots intérêts, indépendance, propriété personnelle, leur ont fait place. Comment ne pas s’interroger quand les plus grands détracteurs du manque d’esprit de solidarité dans nos sociétés, ont été les premiers à installer une absence d’engagement réciproque et une forme de cynique indépendance au sein même de leurs couples, à cause de cela, bien souvent éphémères.
Dans mon propre foyer, ma femme ayant ses revenus assure depuis toujours une partie des frais du ménage et moi l’autre. Comme sa charge de travail professionnelle augmentée de sa charge de travail au foyer n’a jamais été supérieure à ma charge de travail professionnelle, je ne me suis jamais senti gêné à son égard. Cela a changé depuis que nous sommes en retraite où là, je l’aide de plus en plus dans les tâches ménagères. Nous nous faisons, comme dans tous les couples des cadeaux en rapport avec nos revenus respectifs et nous décidons en commun des grosses dépenses. Nos avoirs sont communs et depuis toujours nous n’avons jamais imaginé nos destinées autrement que communes, même quand nous nous disputons. Quel bonheur !
Il est aussi arrivé que ma femme m’accompagne dans des manifestations liées à ma profession sans jamais me demander de dédommagement. Elle n’y a certainement jamais pensé, contrairement à une ancienne première dame qui, dit- on, le faisait lorsque son mari la sollicitait.
Vous semblez avoir des choses à dire quant à la façon de gérer de vulgaires SARL. J’en ai géré une et ai occupé divers postes à divers niveaux dans divers établissements publics ou privés peut-être pouvons nous utilement échanger nos expériences et ainsi mieux nous comprendre. Que pensez-vous de la gestion de l’Etat grec ? Est-ce celle d’un bon père de famille ? Celle d’une piètre SARL ?
Ce que j’en pense c’est que tout est devenu artificiel, tout est cavalerie.
Et que l’homme en ce siècle se meurt tout autant de ne pouvoir consommer que de trop avoir à consommer selon les cas.
On parle beaucoup de la Grèce mais que dire des autres pays : et comme je l’écrivais ce matin malheureusement toutes ces dettes sont devenues le principal commerce.
L’économie au départ, c’est la gestion des choses de la maison, elle est au service de l’homme et non l’homme à son service.
C’est à ce titre que m’insupporte ce que sont devenus les Etats, des entreprises commerciales : le minimum pour la paix sociale, le minimum pour l’éducation, le minimum pour la justice, surveillance et repression, commerce de déficits à condition de rester dans le cadre règlementaire.
Et non plus les architectes de la nation ou des nations qui veulent offrir une société humaine à haute non pas valeur ajoutée, mais hautes valeurs morales.
Nous sommes dans une économie à la Wal-mart avec des gouvernants télé réalité.
jducac,
Bonjour et merci de votre réponse. J’ai un profond respect pour votre vision et je suis désolé si j’ai pu vous laisser lire le contraire.
Je disais précédemment : « …ne laissent pas la place à l’alternative, ne laissent pas la place à une discussion sur le travail rémunéré ou pas, sur le sens du travail et donc de la vie (notez qu’avec ce donc j’accorde également une place importante au travail). »
Le travail doit-il nécessairement être rémunéré ?
Doit-on sous prétexte de participation à l’activité du groupe, afin de ne pas « vivre au crochet des autres » accepter un travail dénué de sens -pour soi et pour la société ? Sachant que ces emplois insensés se propagent plus vite que la peste et le choléra réunis -à tel point qu’aujourd’hui leur nombre est tel qu’il devient pour beaucoup difficile de les distinguer parmi les autres !!!
Ne pensez-vous pas que le manque de coeur, de conscience et de morale caractérise davantage notre propension à laisser cette peste se propager et devenir la norme pour les générations futures ?
Fab
Rien que de bonnes questions !
@ Louise 7 mars 2010 à 12:26
Vous avez une bien curieuse façon de reformuler le problème. Vous, comme votre fille, avez à mon sens le devoir de travailler, parce que vous êtes hommes (femmes) et que c’est la spécificité de l’homme depuis toujours ; sans cela il ne serait pas devenu homme.
Vous ne devez pas nécessairement travailler en maison de retraite. Le travail de l’homme voit son utilité dans la satisfaction de l’énorme diversité de besoins des hommes qui, tant qu’il y en aura d’imaginatifs, auront des besoins extensibles à l’infini.
Si vous avez cet emploi en maison de retraite, c’est parce qu’il y a des besoins à satisfaire dans ce domaine. C’est aussi un peu grâce au travail qu’à fourni cette dame à partir de 1927 dans des conditions très pénibles pour une jeune personne de 13 ans. Le mari, qu’elle a épousé à 20 ans était simple ouvrier agricole et il a lui aussi beaucoup travaillé pour sortir sa famille de la misère, dignement, sans s’en prendre aux autres, en faisant sans cesse des efforts sur lui afin d’œuvrer positivement à l’aventure humaine, comme l’ont fait ses très nombreux ancêtres et congénères. L’argent qu’ils ont péniblement gagné, sans le dépenser immédiatement, contribue à vous payer et ainsi à vous faire vivre pour qu’à votre tour vous accomplissiez votre mission.
Comparativement, votre existence et celle de votre fille sont-elles meilleures ou plus mauvaises que celles qu’ont rencontrées ces personnes et tous vos ancêtres, lesquels se sont acquittés au mieux de leur devoir, puisqu’ils ont permis que vous soyez là ?
Certes, vous exprimez un malaise, vous vous interrogez.
Croyez vous que cela ne soit jamais arrivé à vos prédécesseurs ? Pourtant, ils ont surmonté leurs moments de découragement puisqu’ils ont permis que vous soyez là à pouvoir faire part de vos préoccupations à qui veut vous entendre, sur la planète entière. N’est-ce pas formidable que grâce au travail de millions de personnes, modestes ou pas, vous ayez ce pouvoir d’agir sur la pensée des autres dans le monde entier ?
L’évolution de notre civilisation nous a conduits à connaître un haut niveau de confort et de possibilités dans le domaine matériel qu’il nous faut maintenant exploiter au mieux. En nous employant, grâce à nos efforts physiques et à notre matière grise, à tirer le maximum de l’énergie et des métaux encore disponibles à bon compte, nous nous sentons pris de vertige devant ce qui nous apparaît comme un gouffre de moindre facilité pour demain.
C’est vrai, l’humanité est maintenant à un tournant de son histoire. Sans relâcher ses tâches traditionnelles, il lui faut en plus développer d’immenses efforts dans le domaine intellectuel, moral, philosophique, afin de s’engager dans une nouvelle séquence de notre évolution. C’est encore du travail, une tâche immense, pour satisfaire des besoins… toujours des besoins… toujours du travail.
Vous, comme moi, comme tous nos congénères, nous avons tous un rôle à jouer dans ce nouveau domaine d’action. Le mieux serait, à mon sens, de l’inscrire dans une vision courageuse et positive en bannissant tout appel au renoncement, au chaos, ou à la division qui ne me semblent pas être dignes de l’homme du 21ème siècle.
Si j’en appelle au renoncement, c’est au renoncement de cette vision actuelle des choses où l’on ne considère que le profit, que l’argent, que l’accumulation de richesses matérielles, parce que cette vision ne conduit qu’à l’enrichissement de quelques uns au détriment de tous les autres.
Non, je ne suis pas pour le chaos.
Et je ne prône pas non plus la division, mais le partage !
Ce qui est tout à fait différent.
Tout le monde est tellement habitué, pollué, conditionné, formaté par l’idéologie du profit que toutes les relations sont faussées.
jducac, vous est-il venu à l’esprit que, dans un autre monde, votre mère n’aurait pas eu besoin de trimer depuis l’âge de 13 ans ?
Elle n’aurait pas eu besoin de le faire parce que tout ce qu’elle est obligée de payer aujourd’hui aurait été gratuit !!!!
Impensable, inconcevable, irréalisable, impossible d’après vous ?
Et pourtant………….
Dans quel monde vivez-vous pour trouver normal que votre propre mère considère qu’elle est une charge pour ses enfants ?
@ Louise 8 mars 2010 à 14:43
A qui posez-vous cette question ? Si c’est à moi, il me semble que vous faites erreur, car je crois ne jamais avoir écris cela. Par contre, ma mère et mon père m’ont souvent dit qu’ils souhaitaient ne pas être à la charge de leurs enfants et que, malgré leurs faibles revenus ils devaient prendre en compte cet aspect des choses dans la conduite de leur vie. Faute de grandes idées ils savaient voir loin, et agir en conséquence.
C’est une des grandes qualités des petites gens d’extraction terrienne que de voir les choses de manière terre à terre et avec souvent bien plus de sagesse que ceux qui n’ont pas eu l’immense avantage de se frotter à la dure condition du travail du sol. Je vénère mes parents, non parce qu’ils n’ont pas été à la charge de leurs enfants, mais parce qu’ils ont su leur montrer combien gagner ou améliorer sa vie en cultivant la terre était très pénible. Surtout qu’à l’époque de l’immédiat après guerre, ils le faisaient manuellement, sans l’aide de matériels mécanisés de type motoculteur ou autres.
Ils m’ont ainsi procuré l’immense privilège de mesurer, entre 10 et 15 ans, combien le mal au dos, provoqué par de longs travaux de sarclage et de binage, était douloureux et tenace. Ils n’ont pas eu de peine à me faire apprendre un métier manuel de l’industrie, l’ajustage, dont j’ignorais tout. J’ai eu ensuite la chance de progresser et me dis aujourd’hui, que sans rien connaître de la Grèce antique, mes parents avaient opté pour la méthode d’éducation Spartiate à moins que ce ne soit, en avance sur leur temps, la méthode Mao avec sa révolution culturelle et le retour à la terre.
Une incidente dans ce dialogue passionnant concernant la valeur et le rôle du travail. Les contacts que j’ai autour de moi me font penser qu’il n’y a pas chez les « jeunes » un « manque de désir de travail ». Bien au contraire, ils souffrent terriblement de ne pas trouver de travail et le perçoivent avec un sentiment d’exclusion de la société. Toutefois, une précision : ils ne sont pas prêts à accepter n’importe quel travail et souhaitent que celui qu’on leur propose corresponde à la formation qu’ils ont reçue et aux études qu’ils ont faites, ce qui est de moins en moins le cas. Il y a là une grande différence par rapport à la situation qui prévalait jusqu’aux années 80 dans nos pays de l’Occident. A cette époque, on pouvait raisonnablement espérer obtenir un emploi en conformité avec ses études et ses aspirations. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le taux de chômage des jeunes est énorme et ceux qui cherchent un emploi en sont réduits à accepter ce qu’on leur propose (bienheureux s’ils en trouvent un). Ceci est la conséquence d’une évolution économique caractérisée par la désindustrialisation et certains excès de délocalisations engendrés par le dogme de la libération généralisée des échanges à tout prix, ainsi que par une mauvaise répartition des ressources.
Mes quatre enfants en âge de travailler : rapport entre l’activité qui les fait vivre et leur formation :
Rapport direct pour l’activité principale mais doit suppléer par une activité complémentaire ayant un rapport éloigné : 1
Rapport direct mais à un niveau de qualification très inférieur à la formation : 2
Aucun rapport : 1
Je vais m’ajouter à l’échantillon, sur un certain nombre d’années : activité en rapport avec ma formation : 20 %, sans rapport : 80 %.
Le problème, en dehors du secteur réglementé ou artistique, me semble surtout lié à une formation professionnelle trop spécialisée et pas assez axée sur l’adaptabilité, la créativité, les langues, les fonctions de base de l’entreprise…
La mondialisation tend à faire converger les salaires à compétences identiques, c’est le vent de l’histoire et il nous est actuellement défavorable.
Dans certain pays, postulant et entreprise considèrent presque uniquement le niveau d’étude
comme filtre de base(bac +2,+3,+4..), mais c’est surtout la personnalité du candidat d’un coté et l’image de entreprise de l’autre qui est déterminant. Il y a plus d’ouverture et moins de préjugés réciproques.
Mais le sujet est si vaste…
@ tous,
c’est bien pour tous les aspects (et ils sont nombreux) de cette question
du « travail » qu’il serait bon de le mettre au centre d’une vaste réflexion…
@ Fab 8 mars 2010 à 10:09
Soyez rassuré (ou ée) je ne crois pas avoir mal lu votre intervention ; en tous les cas je l’ai bien reçue, c’est-à-dire positivement. Car, même lorsque les visions s’opposent, il y a toujours un grand intérêt à saisir les nuances de leur expression afin de mieux connaître ceux qui les portent et, si possible, intégrer leur perception dans la propre idée que l’on se fait d’un problème.
Ainsi, je suis un peu surpris, lorsque vous évoquez à peu près dans ces termes : « ces travaux dénués de sens qui se propagent comme la peste au point de devenir la norme pour les générations futures ».
Je vous remercie par avance de donner quelques exemples concrets pour illustrer votre propos.
A côté de chez moi, il y a une bijouterie, et devant cette bijouterie, sur le trottoir, dehors, sans aucun abri, ….. et pas même un strapontin, toujours debout, ni le droit de lire un bouquin, ni d’écouter la radio, …. un vigile , …. et pour chaque jour un vigile différent ….
Ce métier de vigile est un métier dont la mise en vogue est assez recente, mais qui date d’avant la mode des caméras, ….
Je remarque aussi le démarcheur par téléphone, … Par exemple, celui qui vous dérange , parfois de deux à trois fois par semaine, -bien sûr à chaque fois, c’est un démacheur différent-, cela pour vous proposer des fenêtres ou des volets, parce que exonération ou réduction d’impôt, cela cependant que vous êtes locataire dans un immeuble, et que bien évidemment les locataires ne s’occupent pas de démolir les façades …
Ce métier-ci aussi est d’une mise en vogue recente, un même démarcheur peut appeler plusieurs fois dans l’année pour des marchés différents, je ne comprends pas trop sa situation, mais elle n’a pas l’air d’être du tour sur le ton de la voix qu’il se donne, …
sans doute existe-t-il d’autres métiers, un peu comme ceux-là, …..
et qui aussi on fait vogue ….
jducac,
Cécile a commencé une liste.
Le plus simple est encore de regarder autour de soi, d’observer son prochain ou de lui parler afin de savoir s’il est satisfait de son travail, s’il le trouve intéressant ou valorisant, ou s’il s’en sent l’esclave. Comme l’autre qui s’est assise au bord de la rivière Piedra, à mon avis si vous prenez le temps de faire cet exercice d’observation sur le bord de n’importe quel périphérique, métro ou autre voie d’accès à l’usine à gaz…vous risquez de pleurer.
De pleurer et de vous dire, merde, ça pourrait être tellement beau, les gens pourraient être tellement heureux le matin en se rendant à leur travail :
Pour aller fabriquer ou vendre des produits pour satisfaire le besoin humain et naturel de surconsommation de leurs frères humains, et dont ils ne savent rien : d’où viennent-ils et par qui ont-ils été fabriqués ? Sont-ils sans dangers pour l’homme ou pour la nature ? Sait-on les recycler ? ETC.
Pour aller produire, tuer, conditionner et vendre de la viande-poisson-légumes-céréales-fruits-ETC. pour le gavage de leurs frères humains et dont ils ne savent rien : est-ce que je suis dans une chaîne de gavage de mon frère humain par de la merde ? Est-ce que je suis dans une chaîne qui appauvrit et pollue la terre où mes frères humains et mes cousins animaux habitent ? ETC.
Voyez jducac, je préfère m’arrêter là, une « boule » commence à se former dans mon ventre, mes yeux commencent à picoter, alors que je n’ai même pas abordé ce que les spécialistes du cloisonnement humano-intellectuel appellent le tertiaire !!!
Ils vous restent trois questions en suspens (http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-63274). J’en ajoute une autre, je serais tenté de dire pour rire : et s’ils savent, c’est mieux ou c’est pire ?
@ Fab 10 mars 2010 à 20:48
Bien vu Fab. Je manque de temps actuellement et fais beaucoup d’erreurs d’orthographe et aussi de lecture. En fait je n’avais pas pris en compte, dans ma réponse du 10 mars 2010 à 12:04 , le contenu de votre commentaire du 9 mars 2010 à 07:06 . Rassurez-vous, ça n’est pas une fuite de ma part, mais une fuite du temps que je n’arrive pas à retenir.
A votre interrogation « Est-ce que je suis dans une chaîne qui appauvrit et pollue la terre où mes frères humains et mes cousins animaux habitent ? » je réponds : oui.
Cela fonctionne ainsi dans un espace fini cela aura donc forcément une fin. Cela fonctionne aussi ainsi depuis des millénaires mais, au régime actuel, cela pourrait bien s’arrêter très rapidement, avant même l’épuisement des métaux et l’énergie fossile économiquement extractibles.
Le problème des déchets et du réchauffement ne me semblent pas les plus critiques, donc les plus urgents à traiter. Je pense qu’ils sont mis en avant pour conditionner en douceur les masses humaines, lesquelles sont encore bien plus difficiles à gérer que les dernières ressources de la planète.
Ce ne sont peut-être pas les milliards d’êtres les plus démunis de la planète qui posent le plus de problèmes. Non, ce sont ceux des pays développés qui ont reçu une éducation encore insuffisante et souvent un conditionnement idéologique tels qu’ils ne sont pas du tout préparés à réduire leurs besoins de consommation matérielle superflue. L’augmentation du pouvoir d’achat, la croissance, la défense des acquis etc … sur lesquels certains veulent faire se fonder l’espoir des foules afin de conserver ou d’acquérir le difficile pouvoir de les conduire, me semblent relever du mensonge ou de l’ignorance. L’un et l’autre étant aussi coupables.
Il faut changer les mentalités. L’humanité en a besoin. C’est le besoin des hommes. C’est donc un immense travail. Mais il faut aussi voir que, parce qu’ils sont hommes, les hommes en ont le potentiel. Il faut donc trouver et multiplier les géniteurs qui l’ont compris et qui sont prêts à donner une nouvelle vie, plus spirituelle et morale à l’humanité.
Le présent et le passé récent, trop matérialistes, débouchent sur un futur sans espoir.
Tant qu’il y a de la vie, il ya de l’espoir, dit-on. Aujourd’hui, certains commencent à bien mesurer que sans espoir il risque fort de ne plus y avoir de vie, dès demain. Il faut donc redonner espoir, mais sans mentir. Fini la démagogie, fini le populisme, il faut parler vrai. C’est là qu’on voit l’habileté de l’astuce religieuse consistant à placer l’espoir après la vie. Cela permet presque d’expliquer pourquoi certains s’emploient à vouloir détruire et donner la mort sans scrupule.
Si la force et l’efficacité de notre « machine humanité » est le résultat de l’exploitation de la spécialisation, de l’effet d’échelle, des échanges, et de l’effet de levier permis par la capitalisation, pour tout ce qui concerne les acquis matériels, sa faiblesse m’apparaît venir de la perte des valeurs morales dont l’acquisition la plus efficace me semble relever, comme la vie de base, d’une transmission au plus près des gènes. Qu’en pensez-vous ?
Pouvez-vous développer un peu vos idées sur le tertiaire ?
@ Cécile dit : 8 mars 2010 à 15:41
Merci Cécile d’avoir exprimé votre avis. A juste titre, vous avez critiqué les que…que… Dorénavant, j’y veillerai en pensant à vous et aux progrès engendrés par l’écoute des autres.
Vous-même avez mis 2 « que » dans la seconde de vos phrases, pourtant très courte. De ce fait, je me sens un peu pardonné.
Mais l’essentiel n’est pas là. Le fond, s’il est compréhensible, importe bien plus que la forme. Ainsi, j’ai noté votre accord sur ma vision des rôles, missions et devoirs de chacun d’entre nous au regard des autres générations. C’est très réconfortant de constater un accord sur les fondamentaux de notre raison d’être.
J’ai moins bien apprécié, par contre, votre patati patata accolé à « vivre au crochet des autres ». Cela me déçoit et tend à indiquer votre acceptation de tels comportements. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Une telle situation vous touche-t-telle, directement ou dans votre entourage ?
Vous semblez aussi être marquée par les questions de rémunération ou de non rémunération, par les questions d’échelle des salaires et par l’argent. L’argent, toujours cet argent, très souvent exécré, notamment sur ce blog pourtant tenu par Paul Jorion l’auteur de l’Argent mode d’emploi. C’est un comble !
Personnellement, ayant pourtant débuté ma vie dans un milieu où il manquait, je n’ai jamais eu d’aversion pour ce qui est avant tout un moyen d’échange commode au sein de nos grandes communautés humaines. Ce moyen existe depuis des millénaires et, je l’espère, subsistera encore pendant des millénaires à condition de nous employer à bien gérer l’évolution de notre civilisation.
Du fait de l’éducation morale dispensée dans ma famille, l’argent, la richesse des autres, ne nous ont jamais posé problème d’envie ou de jalousie.
La devise était : «pour avoir de l’argent tu dois travailler». Elle n’était pas propre à ma famille, mais je crains qu’elle ait beaucoup perdu de sa force d’antan. Le discours ambiant aujourd’hui laisse plutôt entendre que l’on peut faire de l’argent aussi facilement et naturellement que l’on fait ses besoins.
Cette règle simple, « pour avoir de l’argent, tu dois travailler » ou « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », m’a permis d’être très heureux jusqu’à ce jour, y compris dans mon travail, en y occupant des postes depuis celui de modeste OS jusqu’à celui de cadre dans l’industrie.
Je pleins sincèrement tous ceux qui, tout en déclarant leur mépris de l’argent, convoitent celui des autres. Ils capitalisent ainsi de la haine à l’égard de leurs congénères. En final, le mépris d’eux-mêmes les gagne alors qu’ils ont probablement du potentiel. Ils se retrouvent dans une situation qui les prive du premier besoin des hommes : le bonheur simple, la satisfaction de soi, la reconnaissance des autres.
Cette situation n’est pas toujours le fait des individus directement concernés par ce fléau. Leur entourage familial porte souvent une large responsabilité dans l’affaire, pour diverses raisons.
Par idéologie politique, il y a dans certains milieux une imprégnation depuis la plus tendre enfance visant à montrer l’argent comme une chose immonde qu’il vaut mieux condamner a priori sous prétexte que ceux qui en possèdent sont de mauvaises gens. D’après mon expérience, ça n’est pas le cas le plus général.
Par excès d’ambition ou manque de modestie, certains parents emboîtant les discours officiels, ont laissé croire à leurs enfants qu’il suffisait de poursuivre des études longues pour prétendre à des situations de nababs. Certes de telles situations existent, mais pas pour tous ceux qui se sont engouffrés dans des voies d’autant plus faciles qu’il n’y avait très souvent aucune sélection. La sélection arrive alors nécessairement au moment de l’embauche ou à l’issue de stages. Elle provoque alors doute de soi, aigreur, révolte ou abandon.
En fait, ces parents pétris d’idéologie ou ambitieux, ont, d’une certaine manière, menti à leurs enfants. Leur seul recours, suite à leur manque de clairvoyance, est d’accuser les autres et de s’en prendre à une société qui ne fait pas suffisamment de place à leurs enfants.
Il leur reste aussi la possibilité de réinvestir en empruntant les voies que préconisaient la sagesse et la morale traditionnelles. Trop ringardes peut-être ?
@ Cécile dit : 8 mars 2010 à 17:30 et Fab dit : 9 mars 2010 à 07:06
Merci à tous les deux d’avoir apporté des éléments permettant de poursuivre le débat et d’approfondir la réflexion des uns et des autres sur le travail.
Pour mieux faire passer mon message, « il faut vénérer le travail », je m’arrêterai sur l’exemple du vigile. Le fait qu’il soit cité en premier par Cécile n’est peut-être pas le fait du hasard, même si c’est, tout simplement, le premier qui lui soit venu à l’esprit.
Le vigile fait en effet partie de ces métiers qui se voient et, pour qu’ils se voient sans équivoque, ils s’exercent en tenue, en uniforme, parfois avec arme. Je sais, l’uniforme de nos jours, n’inspire en général pas les foules, surtout si elles sont jeunes, désoeuvrées, se considèrent d’avant-garde et au dessus de ces métiers de merde qui sont les rares à être proposés à condition de ne pas avoir un casier trop chargé. C’est vrai, ça n’est pas donné à tout le monde.
Rien que pour cela, ce métier mérite respect et considération de ma part, car il suppose d’être un homme (femme) qui s’est en général bien tenu avant d’entrer dans cette profession. En élargissant le champ d’analyse on s’aperçoit que ce métier appartient à la grande famille des gardes et gardiens. Garde champêtre, garde chasse, garde frontière, garde côtes, gardien de nuit, gardien de la paix, garde mobile, garde national, garde forestier, garde barrière, garde du corps, garde malade, garde d’enfant, garde suisse au Vatican, garde d’honneur à Westminster, garde des sceaux etc… Le dénominateur commun à toutes ces fonctions n’évoque pas pour moi, l’inutilité même si parfois ces postes sont avant tout destinés à afficher ou à rappeler l’importance des autorités ou des personnes qu’ils servent. Tous portent un sens.
En revenant au vigile de la bijouterie, il est évident qu’il assure le besoin de sécurité attaché à ce lieu et à ceux et celles qui y travaillent. Pourquoi ces personnes n’auraient-elles pas droit à un minimum de protection, ne serait-ce que symbolique, étant donné l’aspect parfois dangereux du métier qu’elles exercent. Le droit à la sécurité dans le travail est une chose à juste titre admise dans nos sociétés. Pourquoi telle vedette sportive ou autre aurait-elle droit à un cordon de sécurité pour être protégée de ses congénères fanatisés alors qu’il ne faudrait rien faire pour la vendeuse en bijouterie.
Pire encore, pourquoi devrait-on déifier tel grand sportif, certes doué pour frapper dans un ballon, et ne pas tenir en considération et respect les métiers de gardiens de stade et de gardiens de la paix anonymes qui le protègent en prenant des risques avérés ? Le métier de grande vedette, et le métier de vigile permettent à l’un comme à l’autre de travailler pour les besoins des hommes. Ils sont donc utiles et méritent considération l’un comme l’autre, au même niveau.
Pour tout dire, comme la plupart des garçons de ma génération, j’ai moi aussi été amené à assurer un métier s’apparentant à celui de vigile, lorsque j’ai fait mon service militaire. Il m’est arrivé de monter la garde dehors sous la pluie, debout, sans même la possibilité de lire un livre, la nuit, totalement isolé aux confins d’une base aérienne, avec la frousse au ventre, sans être payé.
Dans ma chambrée, mes voisins étaient l’un paysan breton totalement illettré, l’autre un conseiller de préfecture, sursitaire. Nous avons alors, les uns comme les autres fait le même travail, quel que soit notre classement en bac +++++++ au —– nous étions solidaires et nous nous aidions mutuellement car nous étions incorporés dans la même classe, la 55 ; cela faisait corps malgré les différences de statuts sociaux. Cela permettait aussi d’être une école d’humilité et ainsi de ramener sur un pied d’égalité tous les hommes, ce qui était très utile à ceux qui auraient pu se sentir supérieurs aux autres.
Pour revenir, au métier de vigile, j’ai prêté ce matin une attention plus attentive à celui, toujours le même, qui officie en uniforme à l’entrée ou à la sortie de mon supermarché de quartier. Ces caractéristiques athlétiques d’origines africaines ne l’ont pas conduit à être une grande vedette sportive mais ont certainement dû aider à son recrutement à ce poste. J’ai remarqué depuis longtemps qu’il exerçait son métier avec beaucoup d’application, de sérieux, d’aisance, de dignité et de fierté même, au point qu’il donne l’impression d’être heureux dans son travail. Je me suis dit que l’entreprise qui l’emploie avait dû le remarquer comme moi et je me suis mis à rêver. Me remémorant les temps où je pouvais agir pour la promotion de ceux dont on m’avait confié l’animation, je me suis dit que c’est ce type de travailleur que j’aurais pris en considération en vue de lui ouvrir une voie de promotion, en tant que chef d’équipe ou formateur dans sa spécialité, même s’il n’a pas de bac++++.
En effet, la société telle que je la conçois et que je l’ai pratiquée, doit accompagner les hommes de bonne volonté, surtout s’ils font tout ce qu’ils peuvent pour donner le meilleur d’eux mêmes, généreusement, par amour pour leur métier et leur volonté de bien servir leurs congénères malgré la modicité de leur rémunération. Ca ne coûte rien de donner le meilleur de soi, quand on a décidé de consacrer son temps à du travail. Quand on inscrit son action dans un esprit de générosité, on donne de son cœur à l’ouvrage sans même connaître personnellement ceux qui en bénéficient. Quand on en prend conscience on se sent grandi et je plains sincèrement ceux qui, bernés par leur orgueil, leur égoïsme ou leur pingrerie, se privent du bonheur d’être heureux dans leur travail.
Sur une autre file, ouverte par Didier, on aborde cette notion du don.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8815
Personnellement, depuis ma jeunesse je l’ai approchée aussi en allant jusqu’à mesurer combien le processus « donner, recevoir, rendre » pouvait très bien fonctionner au niveau de soi-même, sans qu’il y ait nécessité d’une tierce personne identifiable ou identifiée autrement que par « nos semblables » ou « l’humanité ». Je pense que c’est pour cela que j’ai été heureux au travail et dans la vie.
Mon expérience personnelle m’a aussi appris que l’on finit toujours par être payé, un jour. Lorsque la vie, notamment professionnelle, m’a gratifié d’un bienfait, je me suis toujours efforcé de me remémorer les efforts fournis antérieurement et qui n’avaient pas été récompensés afin de leur attribuait ce qui m’arrivait.C’est une très bonne façon de renouveler ses efforts et sa générosité en attendant la prochaine récompense. C’est un peu en ce sens que j’interviens sur ce blog en faisant don de mes réflexions issues d’une expérience de 75 ans et en espérant être ainsi utile aux autres, très nombreux dans les jeunes générations à ne pas avoir trouvé les clés du bonheur simple dans le travail. Il est, à mon avis, à la portée de tous. Quand serai-je récompensé ? Peu m’importe, j’aurai fait de mon mieux et ma récompense je me l’accorde dès aujourd’hui.
jducac
Comme disait ma grand-mère il n’y a pas de sot métier il n’y a que de sottes gens, même si pour ma part je considère qu’il y a tout de même des métiers inutiles, dont on se passerait parfaitement, comme celui de spéculateur, par exemple !
Concernant les vigiles je m’interroge tout de même sur la multiplication de leur nombre.
La prolifération de cette profession n’est-elle pas l’indication que notre société a un sérieux problème avec la sécurité ? Et si oui ce problème d’où vient-il ?
IL me semble que cette prolifération, tout comme celle d’un certain nombre d’autres métiers, est directement liée au raidissement d’une société capitaliste qui a multiplié les produits de consommation et les lieux ostensibles pour l’achat de ces produits ainsi que les moyens de susciter artificiellement les besoins, si bien d’ailleurs que le marché est ainsi fait que le non achat de certains type de produits vous exclue de facto de la société.
De même plus l’insécurité sociale augmentait avec la montée du chômage, plus on constatait une tendance à sécuriser les biens mis en circulation. Une certaine droite réactionnaire à beau jeu de stigmatiser les incivilités, il me semble que le mal est d’abord social et que les incivilités même si elles sont malvenues évidemment, croissent sur un terreau socio-économique, celui de la crise larvée et maintenant avérée de notre système et société capitalistes.
Pas plus tard que ce soir il se trouve qu’il a été question de vigiles lors du cours de peinture auquel j’assistais. Notre professeur nous a raconté comment dans certains musées parisiens au fil des années on a remplacé les gardiens maison par des vigiles, c’est à dire des personnes employées par des sociétés de service. Autrement dit la fonction traditionnelle de gardien a été exernalisée.
Notre prof nous a donc raconté, qu’un peu naïvement peut-être, lors d’une expo dans un musée parisien, quémandant poliment auprès d’un vigile quelque renseignement à propos d’un tableau, s’est vu répliquer un : « c’est quoi le problème ?! » Comme si ce vigile s’était senti agressé par une telle question, pourtant bien bien naturelle dans un tel lieu. Notre prof nous expliqua ensuite qu’auparavant les gardiens de musée étaient des personnes intéressées par l’art qui voyaient dans ce job une façon de gagner leur vie, ce qui les prédisposait à un certain intérêt pour les oeuvres d’art exposées, même s’il n’étaient pas forcément spécialistes.
Bref, ce ne sont pas ces vigiles qui sont à blâmer. Ils sont comme la plupart des gens, ils ont trouvé là un job alimentaire qui leur permet de gagner leur vie. Certains y trouvent peut-être du plaisir, et pourquoi pas d’ailleurs, car de nos jours avoir un travail est tout de même l’accès à une certaine sociabilité.
Non, ce qui est à blâmer c’est un système qui fait, par exemple, des musées des entreprises commerciales, au lieu qu’elles soient ce qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être, des lieux de convivialité et de culture.
Bref, en de nombreux domaines, on trouve de plus en plus de fonctions qui n’ont pas pour but premier de rendre service à la collectivité mais de servir d’abord une logique économique où l’humain n’a tout simplement pas de place. Bien entendu l’univers du travail ne n’est pas forcément toujours l’enfer, car si le travail en lui-même n’est pas épanouissant, chacun essaie, au jour le jour, du moins quand cela est possible, de rendre les choses vivables à travers les relations informelles qu’il s’établissent avec les collègues ou une avec par exemple une clientèle, mais, au total, l’entreprise contemporaine n’est pas le lieu de l’épanouissement et de la création de richesses collectives. Il y a un hiatus entre d’une part les fins, contenus et moyens des activités productives et d’autre part les aspirations individuelles et collectives. Ou plutôt s’il y a aspiration individuelle assouvie au travail c’est le plus souvent que cette aspiration coïncide avec une logique d’entreprise. Autrement dit que le travailleur en ce cas trouve du plaisir dans le pouvoir économique qu’il exerce dans le contexte d’une société hyper compétitive dont il épouse les valeurs. Autant dire que cela ne concerne qu’une minorité, cette minorité que pourtant on survalorise.
Bref, il faut d’urgence dévaloriser le travail hyper compétitif !
@ Pierre-Yves D. 11 mars 2010 à 23:46
Il y aurait beaucoup de commentaires à faire suite à votre intervention tranchée. Je me contenterai de ne retenir que la dernière phrase : « Bref, il faut d’urgence dévaloriser le travail hyper compétitif ! »
Reconnaissez qu’au niveau national, il nous faudra toujours importer au moins de l’énergie fossile et des métaux (minerais) tant qu’il y en aura. Il nous faudra bien vendre pour équilibrer notre balance des paiements. Sur ces ventes, il nous faudra bien être attractifs, donc compétitifs. Comment ferez-vous étant donné que l’on perd déjà nos emplois et notre niveau de vie, à cause de notre moindre compétitivité par rapport à de nombreux pays ?
Jducac,
Mon point de vue est tranché sans doute parce que le système « hyper compétitif » est lui-même très tranchant. 🙂
Vous faites le constat qu’il existe un système dont la logique est la mise en concurrence de tous contre tous ou, ce qui revient au même, des nations entre elles, via des pouvoir financiers jusqu’ici laissés hors de tout contrôle et que l’on empêche guère de nuire.
Face à cette situation il y a deux attitudes possibles. La première est de penser qu’il faut seulement s’adapter, et tant pis pour les faibles ou les perdants, et même tant pis pour l’humanité entière qui en pâtit ou en pâtira collectivement. La seconde c’est de ne pas se satisfaire de cette situation, et alors il s’agit d’en faire l’analyse la plus pertinente possible pour s’en défaire. J’admets que la tâche est immense, mais il faut bien commencer quelque part, et ce quelque part, selon moi, commence par le refus de l’inacceptable.
@jducac
vous dites : Ils sont donc utiles et méritent considération l’un comme l’autre, au même niveau.
mais alors pourquoi n’ont-ils pas le même salaire ??
@ Louise 12 mars 2010 à 23:24 et a tous ceux qui souhaitent s’exprimer sur le sujet.
Pourquoi la vedette de football et le vigile n’ont pas le même salaire ?
Ma réponse, donnée de façon volontairement provocante, est la suivante : C’est normal, celui qui satisfait les besoins d’un plus grand nombre gagne plus. C’est la base des progrès de l’humanité.
jducac,
Je n’ai pas perdu le fil mais je ne comprends pas le « et Fab dit : 9 mars 2010 à 07:06 » dans votre avant-dernier message sur ce billet.
A propos des vigiles et du travail en général.
J’ai un fils qui est vigile, ou plutôt agent de sécurité, comme on dit maintenant.
Son premier chef appréciait sa rigueur et ses compétences acquises après avoir passé quelques années à l’armée. Il lui avait donné des responsabilités et augmenté son salaire.
Depuis que le chef a changé, rien ne va plus. Le nouveau l’a retrogradé et a baissé son salaire, il ne lui paye pas ses heures supplémentaires.
Résultat, mon fils a été obligé à 33 ans d’aller vivre chez son père parce qu’il ne pouvait plus se payer un loyer !
Pourtant voilà un garçon qui est tout sauf un flambeur!
Oui, il a un téléphone portable ! Mais c’est pour son travail !
Et une voiture, non pas le dernier modèle, mais c’est aussi pour pouvoir travailler !
Et non il ne part pas en vacances !
Aujourd’hui c’est : pas de portable, pas de voiture pas de travail !
Quant aux jeunes, ils veulent travailler ! Et ils « s’en donnent » croyez moi !
Je connais une toute jeune femme qui venait à son boulot en scooter alors qu’elle était enceinte !
Tout çà pour des emplois sous payés, avec des employeurs qui font tout pour contourner le code du travail!
Vous pouvez travailler 44 h par semaine sans avoir d’heures sup.
Tout simplement parce que vous ètes en remplacement avec 2 contrats, l’un de 14 h et l’autre de 30 h, par exemple !
Le décompte des pauses du temps de travail est devenu le sport favori des employeurs.
Ainsi si je suis « du soir » càd que je travaille de 14 h à 21 h j’ai droit à une pause de 1/2 h à 16 h.
Cette pause est payée car je reste à la disposition de l’employeur.
Mais j’ai intérêt à prendre mon repas à ce moment là car ensuite, plus rien jusqu’à 21 h.
Tout est calculé au plus juste pour obtenir d’un employé le maximum en lui donnant le minimum
Le problème est que ce minimum, une fois retiré les dépenses obligatoires pour pouvoir l’obtenir ne permet tout simplement pas de vivre càd payer un modeste loyer, les factures qui vont avec, et de quoi se nourrir !
@ Louise, 12 mars 2010 à 08:53
J’ai l’impression d’avoir retrouvé ma sœur.
Pour votre fils vigile, je comprends que c’est désagréable de se voir ainsi rétrogradé.
Malheureusement ça n’est pas le seul cas ni la première fois que cela arrive. Hormis les cas de fonctionnaires (j’en ai été un pendant un temps) où la rétrogradation et la réduction de salaire sont pratiquement impossibles, sinon exceptionnelles, ces mésaventures existent depuis la nuit des temps. Certaines disgrâces, justifiées où non sont restées célèbres. Personnellement, j’en ai subi une au dernier poste de ma carrière, et en finale, elle m’a plutôt été bénéfique en m’appuyant sur des éléments du droit du travail.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais plus on est nourri de bons sentiments à l’égard de la clientèle finale à laquelle on apporte la satisfaction d’un besoin, plus on est en mesure de supporter temporairement les brimades et bassesses de petits où grands chefs. Quand on appartient à son métier, même s’il ne fait pas l’admiration des bac ++++, alors plus on se sens fort par son savoir faire professionnel et moins dépendant psychologiquement du chef direct. Cela laisse le temps de se retourner, d’ajuster son coup et parfois de transformer une malfaisance en un bienfait de changement d’entreprise.
Je sais, les conditions d’emploi actuelles sont de plus en plus difficiles, mais paradoxalement, j’observe aussi dans mon entourage familial une résilience nettement moindre que celles des gens d’il y a quelques décennies. Les nerfs sont à fleur de peau, l’intolérance s’installe partout, pour un oui pour un non, sans la moindre maîtrise de soi et sans la moindre prise de recul. De la sorte on se retrouve sur la paille et sans emploi, ce qui n’est pas la meilleure carte de visite pour en retrouver un autre. Personnellement, quand j’ai recruté, j’ai toujours fait attention à cet aspect des candidatures.
Cela se passe aussi dans la famille, chez les parents dont on ne sait pas tolérer une vision différente de la vie et que l’on plaque avant-même d’avoir acquis son autonomie financière quitte à leur intenter un procès pour insuffisance de soutien financier durant les études. Idem au sein des couples.
Tout le monde aspire à la tranquillité et à la sécurité et beaucoup de monde, souvent par orgueil et suffisance, se jette dans l’instabilité en fragilisant sa situation sur des coups de tête.
Quand à votre cas personnel, je ne nie pas qu’il soit difficile et comprend que vous puissiez avoir ces sentiments. C’est probablement une question de mentalité d’époque, d’éducation et d’environnement, mais je n’ai jamais entendu les adultes dans les années d’après guerre 45-50 où il y avait des tickets de rationnement, exprimer une souffrance telle que la vôtre. La vie était très dure : avec mon père et ma mère, nous vivions jusqu’à ce que j’aie 15 ans dans un logement d’une seule pièce (peut-être 30 m2) sans eau (puits commun à 50m) sans chauffage (cuisinière à bois), WC dans le jardin. Côté pouvoir d’achat, je n’ai pas de données ; mais seraient-elles pire ? Bien au contraire probablement.
Serrez les dents! Dites-le à vos proches, c’est à vous de leur communiquer le « je maintiendrai » cher à P.Jorion.
A Pierre-Yves D 11 mars 23h46
Entièrement d’accord avec votre mise au point.
Décidément, ce thème du travail polarise (à juste titre) l’attention et entretient le débat ! On ne peut que s’en féliciter. Mais attention aux leçons de morale et aux comparaisons d’époques différentes. Je ne peux pas parler de ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais il est évident qu’il y a des différences très fortes entre le fonctionnement du marché du travail pendant les » Trente glorieuses » (entre 1945 et 1975) et maintenant. Pendant les « Trente Glorieuses », le plein emploi n’était pas un objectif irréaliste et le taux de chômage est resté sous contrôle. Quand on « faisait des études », on était quasiment assuré d’obtenir un « job » et un »job » en relation avec sa formation et ses aspirations. Le capitalisme était tempéré et contrôlé grâce des lois sociales fortes et efficaces et les syndicats de travailleurs étaient puissants. En Allemagne, prévalait la co-gestion qui donnait un pouvoir important aux représentants des travailleurs.
Sous l’influence des idées libérales (au sens économique), tout ceci a profondément évolué. Le capitalisme s’est affranchi des contraintes qui le limitaient et le disciplinaient et n’a vu aucun frein opposé à son appétit. La « dérégulation » est devenue le maître mot dans tous les domaines. Le chômage a fortement augmenté dans nos pays et le « plein emploi » est devenu un objectif inatteignable, une sorte d’utopie. Trouver un travail, même quand on a « fait des études » est devenu très difficile et relève du parcours du combattant. Aussi les préceptes qui valaient lors de la première époque ne peuvent plus être appliqués tels quels aujourd’hui et la gravité des problèmes oblige à réfléchir à des modifications du fonctionnement du marché de l’emploi et, au-delà, de notre société.
@ Jean-Pierre Pagé 12 mars 2010 à 19:03
Vous avez développé ici ce qui vous semble utile d’apporter à l’analyse menée collectivement sur ce sujet d’extrême importance : le travail dans un contexte de crise écologique, financière, économique, sociale et morale.
Je rebondis sur votre première déclaration qui pourrait être jugée moralisatrice en dépit de ce qu’elle énonce. Elle me semble être importante parce qu’avec l’expression « leçon de morale » utilisée un tantinet péjorativement, vous me donnez la possibilité de commenter chacun de ses mots. Chacun d’eux étant également important.
La leçon, évoque bien sûr l’enseignement, la transmission des savoirs que l’on assure où que l’on reçoit. Comme la plupart de mes concitoyens, j’ai bénéficié de leçons dispensées par le système laïc et républicain. Mais l’enseignement général que j’ai reçu du service de l’éducation nationale n’était pas identique à celui reçu par mon petit fils tout juste majeur et nouvel électeur aujourd’hui.
Certes, il a abordé des connaissances générales supérieures aux miennes au même âge. J’avais seulement le niveau BEI et un métier manuel…en main, me permettant (mais ça n’est pas rien) d’être financièrement autonome. Surtout, j’avais aussi suivi simultanément plusieurs cycles d’enseignement moral pratiquement tous identiques. Un enseignement moral était dispensé à l’école primaire par l’instituteur qui n’était pas pourvu (autant que maintenant) de +++++ après le bac, mais qui, en s’appuyant sur de vieux trucs hérités d’un certain La Fontaine (j’ai su longtemps après qu’Esope y était pour quelque chose) permettait de fonder les bases morales des jeunes élèves du primaire. Il fallait les apprendre par cœur, donc s’astreindre à un travail, a un effort sur soi.
L’effort sur soi, dans un monde de facilité généralisée, c’est ce que l’on a de la peine à fournir aujourd’hui. En particulier, il fallait bien se souvenir de la «morale de l’histoire » qui bien sûr, était le plus important dans l’affaire. C’est sur cela que l’instituteur faisait porter ses multiples commentaires. Il ne se perdait pas dans des exposés pour rendre chacun capable de devenir poète ou artiste parolier. Non, il s’assurait que le fond de la morale était bien compris.
Cette morale laïque recevait par l’action complémentaire d’un enseignement religieux quasi généralisé dans toutes les catégories sociales, une nouvelle couche d’imprégnation des bonnes règles à observer pour bien se conduire dans la société des hommes. Oui, dans le domaine religieux, la récompense était et est toujours promise pour après la vie, mais en final l’essentiel était et est toujours bien, de permettre à chacun, donc à la société entière, de survivre en incitant à bien se conduire pendant la vie et d’en être heureux ainsi.
Ma mère, ex servante de ferme sans même un certificat d’études primaires, était aussi une enseignante sans complexe avec son bac – – – -. Elle enseignait une seule matière : l’art de bien se conduire. Pas celui des bonnes manières et du savoir vivre dans le grand monde dont elle ignorait tout, non, elle se limitait à l’art de ne pas se faire remarquer par de mauvais comportements et d’avoir ainsi le plus de chance possible d’être bien considéré par les autres. Il ne s’agissait pas de cours magistraux, c’était seulement un simple rabâchage à chaque fois qu’un rappel à l’ordre était nécessaire.
Mon père, hors des repas, n’était pratiquement près de moi que lorsque nous travaillions ensemble, au jardin pour les légumes, dans les bois pour le chauffage, ou lors des travaux de maçonnerie pour la maison. Son enseignement portait donc principalement sur ce qui avait trait au travail et à ses vertus morales. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». « Fais bien ton travail tu en seras toujours récompensé ». Mais il avait aussi une fonction essentielle, celle d’intervenant au niveau suprême pour statuer dans les situations graves. Lorsque ma mère se sentait impuissante à me faire admettre un certain comportement, il intervenait pour imposer avec si nécessaire une ultime mise en garde. Mes parents étaient toujours d’accord entre eux dans leur conduite à tenir à mon égard. Ils étaient toujours d’accord avec l’instituteur, et le curé qu’ils ne rencontraient pourtant pratiquement jamais. L’un ne dénigrait jamais l’autre.
Aucune unité de valeur n’était délivrée à l’issue de ces cycles de formation, mais la valeur des acquis était précieuse pour s’engager dans la formation professionnelle ou les études au lycée ou dans la vie en général.
Hors de ces enseignements, il n’y avait aucune diversion susceptible de contrecarrer ces imprégnations de base. Pas de télé avec ses programmes douteux, ses films de violence, ses jeux débilitants, ses étalages de vie facile, factice et trompeuse, ses endoctrinements politiques creux. Pas d’ordinateurs avec leurs jeux vidéo violents, les rencontres douteuses et les heures passées à consommer son temps.
Comparativement aux jeunes d’aujourd’hui et bien que cela nécessitait énormément de moyens en moins, les leçons transmises aux anciennes générations ont été bien plus profitables. D’abord, en partant de mon cas, parce qu’elles m’ont permis d’être heureux. Quand je vois ces jeunes qui cassent ou qui se droguent, je me dis qu’ils ne sont pas heureux. Pour être heureux, il a suffit qu’instinctivement j’en appelle à mes devoirs moraux, sans contrainte, car je les ai depuis longtemps bien assimilés. Ils sont en moi, ils sont moi.
Il faut aussi s’interroger sur les travers engendrés par la multiplication des droits (de l’enfant et de tous les autres) qui, pour les faire appliquer nécessitent bien souvent l’intervention des autres, l’opposition aux autres lorsqu’ils ne respectent pas leurs devoirs. De nos jours, on enseigne trop de choses en les fondant sur les droits et on ne passe pas assez de temps sur les devoirs.
Les leçons de morale ça fait ringard. Oui, mais si l’on ne veut pas se les voir rappeler, il suffit de respecter ses devoirs. Pour cela il faut les connaître intimement, viscéralement. Il faut en faire sa dignité cachée, sa fierté supérieure. Une vraie richesse qui, celle-ci, n’a pas besoin de s’exposer comme une marque ou un objet distinctif qui classe son homme.
L’époque est différente dites-vous. Qui dirait le contraire ? Pourtant la mission fondamentale de l’homme ne me semble pas avoir changé. N’est-elle pas de vivre et ainsi de perpétuer et faire évoluer l’humanité jusqu’au plus loin des temps ? N’est-ce pas son devoir ?
Si l’on répond non, alors il n’y a qu’à attendre et à ne rien faire d’autre que de continuer à vivre comme maintenant. Le processus est enclenché, l’issue sera pour dès demain. Les hommes sont en tension croissante entre eux, ils ne se sont pas préparés à l’idée d’une régression de consommation de bien matériels alors que la planète l’exige. Cette régression inévitable entraîne une réduction d’emplois traditionnels principalement orientés vers la production de biens matériels.
L’accélération finale du processus est lancée puisque ceux qui orientent et préparent l’avenir donnent l’impression de ne pas avoir imaginé de relais d’activité. Il ne suffit pas d’évoquer une politique de civilisation, un nouvel ordre mondial, il faut l’enclencher. Il est grand temps.
Il y a pourtant un immense et passionnant chantier à ouvrir, c’est celui de la reconstruction de l’homme.
Pour cela il ne faut pas craindre de revenir en arrière pour retrouver nos fondamentaux naturels. Il nous faut retrouver la bonne bifurcation sur les chemins de notre passé pour pouvoir mettre l’humanité sur de nouvelles voies.
Il faut certainement mettre en œuvre beaucoup d’énergie intellectuelle à orientation morale. Je ne suis pas religieux, mais je pense que c’est avec des matériaux de l’ordre du spirituel qu’il faut rénover l’homme. Le chantier est immense, les matériaux ne coûtent rien à la planète. Les religions en place n’ayant pas su se libérer des archaïsmes qui les entravent, se doivent de fusionner en capitalisant sur leurs fondamentaux qui sont tous les mêmes. Les moyens modernes de communication, d’échange et de diffusion des pensées sont devenus extrêmement puissants rapides et mondiaux. Il faut s’en servir pour aider à construire ce nouvel homme.
Tout est là, prêt, pour ouvrir une nouvelle voie d’espoir aux hommes. Qui sera le nouveau, ou quels seront les nouveaux messies ? Seront-ils politiques, philosophiques, religieux ? Ils devront être coordonnés, humanistes, idéalistes, moraux et pragmatiques à la fois.
Ils sont attendus. Surveillons le net, ils doivent arriver vite car nous avons besoin de sauveurs maintenant.
Demain, une fois l’ultime cataclysme déclenché, les sauveteurs seront impuissants.
A jducac 14 mars 11h25.
Quelques remarques par rapport à votre dernière intervention intéressante et passionnée.
Vous évoquez une « régression de la consommation » que « la planète exige ». Je ne suis pas du tout certain que ce soit cela que la planète exige. Elle exige plutôt une transformation de la consommation, une « autre » consommation, c’est à dire une consommation moins energivore, plus « frugale » selon l’expression de Jean-Baptiste de Foucauld, et une consommation mieux répartie. Au passage, il convient de discuter la « théorie de la décroissance ». Plutôt que d’une « décroissance », il convient de parler d’une « autre croissance », car le monde aura encore besoin de croissance, ne serait-ce que dans les régions sous-développées.
L’un des problèmes majeurs auxquels nous avons à faire face vient de ce que la dérive du système économique, au profit d’un petit nombre d’individus qui monopolisent la richesse et surconsomment, diminue les possibilités de création d’emplois.
A ceci s’ajoute l’effet de l’exhubérance de la finance et de la création d’une sorte d’économie financière parallèle à l’économie réelle qui se développe par la spéculation. Tout ceci détraque les mécanismes économiques auxquels nous étions habitués et qui permettaient de développer l’activité économique et de créer de nouveaux emplois.
Vous avez raison de dire qu’il y a un « immense et passionnant chantier » qui est celui de la « reconstruction de l’homme ». Mais je ne suis pas ûr que ce soit principalement en « revenant en arrière pour retrouver nos fondamentaux naturels » que nous nous en sortirons. C’est aussi, et probablement surtout, en reconstruisant l’économie et en faisant servir la finance à l’économie réelle, en faisant « rentrer le génie maléfique dans sa bouteille », que l’on offrira « une nouvelle voie d’espoir à l’homme ».