« N’est-il pas temps, alors, de s’engager ? »

Olivier
Envoyé le 12/03/2010 à 21 h 41 min

« Ce blog a moins bougé les choses que nous voulons le penser » « N’est-il pas temps, alors, de s’engager ? » (citations issues des réactions il y a quelques jours).

Il est des questions, des affirmations que vous n’aimez guère et que vous préférez éluder. Du moins que vous avez préféré éluder pendant un temps. Aujourd’hui, aujourd’hui seulement j’ai ma réponse. Il y a un impact, il y aurait un impact. C’est du moins ce que dit l’homme de la rue, un journal Les Échos à la main, l’autre main s’agrippant tant bien que mal à une quelconque rambarde du métro, magnifique héros du quotidien paré de tous les marques du réel, et qui pourtant, Mr. Jorion, ne semble être guère plus qu’un relais de narration dans ce qui n’est qu’une fiction, un apologue. Relais de narration, notons le, qui prend en charge et légitime au mieux votre opinion : « oui, mes idées ont impact, quand bien même je ne ferais pas de politique, regardez l’homme de la rue : il parle comme moi ! » Monsieur Jorion, soyons sérieux. Vous ne pouvez à la fois nous dire une telle chose et nous dire ensuite à propos des CDS, je cite de mémoire : « il y a des rencontres, des conversations très importantes qui ont un rapport avec la une du journal ». Auriez-vous donc l’oreille des dieux (oups ! de nos dirigeants !) ? C’est en tout cas ce que vous suggérez. Et cela pourrait bien aussi expliquer pourquoi vos réponses sur l’engagement ont été si évasives…

Personnellement je prends acte : votre foi dans la démocratie est quelque peu défaillante. Vous semblez prendre parti du fait qu’il vaut mieux parler au Prince qu’au peuple. Comment vous en vouloir (c’est ce que j’avais fait il y a presque deux ans), le reflux de la démocratie dont nous parlions est bel et bien un fait.

Olivier, je ne suis pas chef de parti. Je n’ai jamais été actif à l’intérieur d’un parti et je n’ai pas l’intention d’en créer un. Vous avez dû le remarquer, je ne dis jamais « Faites ceci ». Je sème devant vous : ce sont mes billets et mes vidéos, et quand on me demande de venir ici ou là, je réponds oui ou non. J’ai parfois carrément posé la question ici : « Faut-il aller à tel genre d’émission ? » J’ai posé la question à mon propre sujet parce qu’elle a été soulevée à juste titre par Lordon, après que Bourdieu l’ait initialement posée, et que c’est une bonne question dont la réponse est loin d’être évidente.

Une fois que j’ai accepté en mars 2009 le principe de me rendre à l’invitation des membres socialistes du Parlement Européen pour faire des recommandations, et une deuxième fois en novembre 2009, devant la commission d’enquête sur la crise du même Parlement Européen, il serait absurde que je me désintéresse ensuite du sort de mes propositions. Vous avez l’air de dire que tous les résultats en politique s’obtiennent par des grèves ou des défilés, ce n’est pas mon avis. Je ne suis pas contre les grèves ou les manifestations et on m’y a vu au fil des années plus qu’à mon tour, lorsque j’estime que c’est le meilleur moyen d’arriver à une fin. Mais pour obtenir l’interdiction des positions nues sur les CDS, ce n’est pas le meilleur moyen (ça aurait l’air malin sur un calicot).

J’offre ici un forum, je fais des propositions et je participe à la discussion. À partir de là nous sommes tous égaux et nous faisons chacun comme nous l’entendons. Les uns proposent ici de lancer un mouvement, d’autres des pétitions. Je n’ai jamais découragé personne, comme le prouve le fait que vous puissiez lire ces propositions dans les commentaires mais pas plus que quiconque, je ne suis obligé de m’y rallier. J’ai la chance que ce que je dis et écris commence à retenir l’attention et si quelqu’un ayant un meilleur accès que moi aux leviers de la décision me demande si on peut en parler, je n’aurai pas la stupidité de lui dire : « Non, je préfère signer une pétition à ce sujet ».

Je ne suis pas partisan de la politique du pire : ce que je dis souhaiter, je veux vraiment que cela se réalise et j’utilise au mieux les opportunités qui me sont offertes. La seule directive que je vous donnerai jamais, c’est précisément celle-là : « Faites comme moi : saisissez toutes les occasions qui vous sont offertes ! » Et si vous pensez que mon aide vous serait précieuse, faites-le moi simplement savoir.

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163 réponses à “« N’est-il pas temps, alors, de s’engager ? »”

  1. Avatar de Vince
    Vince

    « votre foi dans la démocratie est quelque peu défaillante. Vous semblez prendre parti du fait qu’il vaut mieux parler au Prince qu’au peuple. Comment vous en vouloir (c’est ce que j’avais fait il y a presque deux ans), le reflux de la démocratie dont nous parlions est bel et bien un fait. »

    Peut-être. Mais les « princes » vont et viennent au gré du peuple. Qui reste seul juge…

  2. Avatar de yvan
    yvan

    1789.

  3. Avatar de Chris
    Chris

    L’intellectuel propose, le politique dispose, quant au citoyen, votera-t-il ?

  4. Avatar de Pierre
    Pierre

    « l est des questions, des affirmations que vous n’aimez guère et que vous préférez éluder. » Là encore….
    Je pense que votre aide me serait précieuse, elle l’est déjà, et je vous le fait simplement savoir.
    Comme Olivier que je remercie.

  5. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Déni de démocratie? Certainement pas! Plutôt principe de réalité : il est certes louable d’essayer d’expliquer au plus grand nombre pourquoi il faut interdire les vente à découvert de CDS, dans l’espoir que naisse une pression populaire telle qu’elle aboutisse à une capitulation en rase campagne du « pouvoir » ; il est nettement plus efficace de concentrer ses efforts à convaincre ceux (ce même « pouvoir ») qui peuvent l’imposer d’un trait de plume.

    Ceci dit, les 2 positions ne sont pas antinomiques mais bien complémentaires. Simplement, la 2ème permet d’avancer plus rapidement, là où la 1ère ne peut se départir d’un certain degré d’incertitude quant à la tournure des événements qui peuvent découler de sa mise en oeuvre.

    Quand il est nécessaire de solutionner un problème, la raison est plus efficace que la colère. Bien sûr, si la raison ne peut l’emporter, la colère doit légitimement prendre le relais, et ceux qui ont usé de la raison et n’ont pas abouti comme ils le souhaitaient peuvent logiquement laisser libre cours à leurs penchants… humains!

    Mais lorsque l’héritage du siècle des Lumières s’éreinte et s’éteint, ne vaut-il pas mieux appeler un électricien avant d’allumer le feu révolutionnaire ?!?

    1. Avatar de zébu
      zébu

      « ne vaut-il pas mieux appeler un électricien avant d’allumer le feu révolutionnaire ?!? » : rien de tout ça ! C’est juste les plombs qui ont fondu. 🙂

    2. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      La raison qui a du plomb (fondu) dans l’aile, c’est comme un vin qui a de la cuisse : plus dur sera la chute 🙂

    3. Avatar de Moi
      Moi

      « il est nettement plus efficace de concentrer ses efforts à convaincre ceux (ce même « pouvoir ») qui peuvent l’imposer d’un trait de plume. »

      Par quels arguments? Je doute que « le bien commun » soit d’un quelconque pouvoir persuasif. Et il me paraît bien naîf de penser que le pouvoir réel se résume à ceux qui signent. Il ne s’agit pas de convaincre Louis XIV mais une caste entière, ce qui est bien plus difficile. Cela vaut d’ailleurs aussi pour une éventuelle action révolutionnaire, il n’est plus question de couper la tête à Louis XVI ou d’éliminer un tsar et sa famille.
      Le désespoir est inutile mais je suis pessimiste quant à l’avenir proche, qui va sans doute ressembler au XIXè s.

    4. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      Qui aurait-pu dire il y a encore quelques semaines que Sarkozy, Merkel, Juncker, Barroso, Papandreou, d’éminents socialistes européens, etc. évoqueraient la possibilité d’une interdiction des vente à nu de CDS ???

      Sauf à imaginer que ce soient JP Morgan, Deutsche Bank et BNP Paribas qui les en ai convaincus par la force d’un lobbying acharné, force est de constater que « certains » arguments ont du faire mouche pour les pousser à prendre le coche.

      Que le « bien commun » ne soit plus la valeur la plus répandue parmi le personnel politique en place, je veux bien en convenir. De là à affirmer qu’il n’habite plus aucun des représentants de la nation, il est un pas que je me refuse en conscience et en connaissance de cause à franchir. On peut être pessimiste sans pour autant jeter mémé avec l’eau du bain dans les orties (ou sa variante avec un bébé). Mon pessimisme prend sa source dans l’horlogerie : tic tac tic tac… le temps passe.

    5. Avatar de coucou
      coucou

      Bonsoir Julien.

      Le siècle des Lumières a été clairement idéalisé. C’est de bonne guerre.

      Une composante fondamentale ne fait plus partie du paysage : la religion. Il s’agissait de remonter dans le temps, à la racine des Ecritures, pour y trouver la pourriture. Et l’extirper.
      Le monde bipolaire du XVIIIème, entre capitalisme et religion, n’existe plus depuis longtemps.

      La « critique » au sens de Voltaire, chasseur d’ »Infâme », c’était trouver la raison par le combat : judiciaire, politique. Littéraire, ENTRE AUTRES. Mais le combat AVANT TOUT.

      La parole pouvait être mortifère, car prise très au sérieux à l’époque. MAIS A LA NOTRE, d’époque, quels propos les puissants peuvent-ils prendre au sérieux, au milieu de cette cacophonie mêlant slogans, poncifs, fumisteries, obscurantismes…charriés par les médias, la blogosphère, les alliances politiques ou apolitiques hétéroclites ?

      Avec toute ma bonne volonté, je ne vois pas d’autre solution que le clash.

    6. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Coucou

      Votre propos sur le religieux évanoui fait écho à celui de Marcel Gauchet, autant dans le désormais célèbre « Désenchantement du monde » que dans son ouvrage plus récent « Avènement de la démocratie », ainsi qu’à celui de Jacques Généreux dans « La dissociété », bien que tous deux n’en tirent pas nécessairement les mêmes conclusions. Je souscris volontiers au constat, sans toutefois porter de jugement sur l’idonéité de ce bouleversement.

    7. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Je pense qu’il n’y a pas de hasard, si l’on parle aujourd’hui au plus haut niveau de l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix. Cette idée répond très exactement à une situation donnée. On est pas dans l’à peu près.
      Cette fois ce n’est pas une simple idée que les politiques peuvent récupérer comme tant d’autres idées qui ont subit le triste sort de l’abandon.
      Cette fois il en va de la vie et la mort des économies des Etats et des peuples. La spéculation c’est le nerf d’une guerre qui ne dit pas son nom. Selon que l’on traite ou maltraite le problème les conséquences sur le terrain ne sont pas du tout les mêmes.

      Paul a fait de son blog singulier une réelle force de proposition. Il est logique qu’il en récolte les fruits. Ceux-ci ne sont peut-être pas encore assez mûrs. Mais cela viendra, surtout s’il se confirme que les analyses correspondent bien à une réalité décrite jour après jour, avec conviction, et toute l’énergie et la synergie que déploient un blog en perpétuelle ébullition intellectuelle et affective.

      S’il devait arriver qu’un premier domino tombe, en haut lieu, toutes les réticences tomberont, car les politiques ne sont rien sans les Etats. La finance mortifère peut mourir un peu, pas les Etats auxquels sont liés leurs destins. Du moins, je le souhaite, et cela me paraît raisonnable de le penser, quand bien même rien n’est joué tant que la partie de go qui se joue entre monde de la finance et le monde de la politique (nous incluant) n’est pas terminée. Car des seuils seront franchis au delà desquels faute de pièces à jouer il faudra bien relancer une nouvelle partie, mais cette fois sur un nouvel échiquier, d’autres joueurs peut-être. Mais toujours avec les mêmes peuples.

    8. Avatar de frédéric
      frédéric

      Bonjour Julien,

      Vous évoquez la complémentarité des deux démarches. Tout en posant l’idée que le principe de réalité/efficacité commande de plutôt s’adresser aux « princes », qui sont à même d’imposer une décision d’un trait de plume.

      C’est étrange, je me méfie comme de la peste de ce possible « trait de plume ». Parce que, si cela devait arriver, et surtout si cela doit arriver précisément d’un trait de plume, une fois de plus le peuple souverain aura été souverainement et dédaigneusement ignoré. Que ce soit au nom du « bien » supposé m’importe peu. En tant que citoyen, je revendique le droit de comprendre les tenants et aboutissants d’un choix politique/économique important.

      Selon moi, l’une des plaies de notre démocratie est l’absence totale de Pédagogie dans le débat public. Les 10 mêmes éditocrates et les 5 mêmes experts nous servent en boucle les mêmes poncifs affligeants, cette bouillie tenant lieu de nourriture pédagogique au « plus grand nombre »…

      Je conviens avec vous qu’essayer d’expliquer au plus grand nombre pourquoi il faut interdire les ventes à découvert des CDS n’est pas facile. Mais c’est absolument nécessaire. La république, sur ce terrain, a un réel problème à résoudre.
      Comprenez moi bien : il n’est pas question de remettre en question le principe de délégation de pouvoir donné par les citoyens à leurs représentants. Ni de croire qu’une société où chaque citoyen serait à même de comprendre le sens de chaque option politique est possible. J’affirme cependant que c’est vers cet horizon que nous devons nous diriger.

      Donner de vraies clés de compréhension aux citoyens : c’est un combat crucial. L’école républicaine est d’ailleurs au coeur de cette problématique : développer la raison et l’esprit critique des futurs citoyens. Vu son état, j’ai bien peur que les traits de plume aient encore de beaux jours devant eux…

      Amicalement,

      Frédéric

    9. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Frédéric

      A la lecture de votre message, je crois que le problème sous-jacent est avant tout celui de l’éducation, pas de la démocratie. Je ne suis pas certain que ce soit la vocation première d’un blog que de se substituer au système éducatif, quand bien même ce dernier soit défaillant, ce dont je veux bien convenir avec vous. Donner des clés pour comprendre est une chose, former des esprits libres et curieux pour s’y intéresser en est une autre.

    10. Avatar de Alain A
      Alain A

      Bonjour Julien

      J’apprécie très souvent vos interventions mais ici un petit bémol: plutôt que d’une succession de méthode; raison et puis colère si cela ne marche pas, je vous proposerais colère comme moteur de l’action et raison comme volant qui dirige le véhicule (petit ou grand) vers le but désiré…
      Et puis, « un trait de plume »: quand même, en démocratie, les décisions importantes ne peuvent plus être prises par 1 trait de plume: il faut quand même entre 100 et 600 (selon la taille de l’assemblée) poussées de doigts sur un bouton rouge ou vert.
      Enfin, merci, je viens d’apprendre un nouveau mot : idonéité… Merci, je trouve cela plus joli qu’adéquation que j’utilisais jusqu’ici. (Et en plus je viens d’apprendre qu’on dit « au temps pour moi » et pas « autant pour moi »). Ce blog fait quand même mon éducation 😉 .

      litrisais après au termpps pour moi vnat ;

    11. Avatar de claude roche

      @cher Julien-alexandre
      Qui aurait dit que les Merkel les Sarkozy allaient se rallier à une telle proposition , dites vous .
      Ce n’est vraiment pas très sympathique de votre part. Car je crois avoir mené depuis longtemps le débat en ce sens : en notant qu’il y a vait une réalité institutionnelle en europe surlaquelle s’appuyer .
      Ceci dit pour ne pas croire que tout vient d’arriver : les contrefeux sont allumés et l’alliance est fragile ( à la connaissance DSK est contre ).
      amicalement

    12. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ Claude Roche

      Pour être précis, j’ai dit « évoqueraient » plutôt que « rallier ». Ceci dit, mon propos n’était pas de stigmatiser les commentateurs du blog qui sont souvent bien plus éclairés et au rang duquel je vous classe bien évidemment, eu égard notamment à vos plus récents billets.

  6. Avatar de coucou
    coucou

    Je lis ce blog depuis un moment maintenant.

    J’ai compris beaucoup de chose à sa lecture.

    J’en ai paradoxalement tiré deux convictions à mon usage :

    – nous ne vivons pas en démocratie, mais sous un régime qui s’en donne les codes

    – en soi une démocratie n’est ni applicable, ni souhaitable. La vraie question est celle du renouvellement des élites, que le système soit « monarchique », « démocratique », « oligarchique », « tyrannique » (clin d’oeil à Xénophon 🙂 )

    Par conséquent , je ne crois pas à un dénouement paisible et raisonné des secousses actuelles.
    Les propositions de Paul et les nombreuses idées glanées dans ces pages ne m’aident qu’à entrevoir ce qui pourrait ressembler à un système « d’après ».
    Certainement pas une conversion politico-économique miraculeuse et spontanée de la part de nos zélées élItes.

    Enfin, une dernière chose qui m’empêche de croire à une prise de conscience sans cataclysme : toujours ce problème de Peak Oil et de retour inexorable à la réalité : les limites physiques du globe.

    1. Avatar de ezambre
      ezambre

      Dans la succession historique, Platon considère dans l’ordre d’abord ce qu’il appelle la timocratie.La timocratie est un régime politique « qui aime la victoire et l’honneur, formé sur le modèle de gouvernement de Lacédémone». Le mobile central de l’homme timocratique est la recherche de la gloire au sens où il attache une valeur au fait d’être jugé digne, récompensé, honoré ou admiré dans la Cité.

      Le régime timocratique va donc se naturellement se dégrader dans le régime appelé oligarchie. L’avènement de l’oligarchie se produit quand quelques uns s’emparent du pouvoir par la richesse. Un changement de valeur s’est produit, l’homme oligarchique vénère en tout premier lieu l’argent et sa conception du pouvoir le porte à organiser le bien public sur son accroissement au profit de quelques uns. « Les citoyens finissent par devenir avares et cupides ; ils louent le riche, l’admirent et le portent au pouvoir, et ils méprisent le pauvre ».

      (article tiré) http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/pouvoir4.htm

  7. Avatar de Cécile
    Cécile

    Je vous trouve très bien dans votre rôle, …
    et d’autres aussi, qui ne sont pas vous, parce qu’ils n’ont ni les mêmes connaissances, ni la même expérience, qui optent d’une autre stratégie …
    mais un même quelque chose à l’intérieur, (une humanité avec un coeur qui marche en phase avec l’esprit plutôt qu’avec le profit ..?? ) … et donc que je trouve très bien aussi dans le leur …

    Mon regret, c’est l’éparpillement de là où socialement nous en sommes, pour qu’il soit motivé d’un engagement ensemble efficace, …
    parce que tel que je le ressens, c’est de nous, de bas en haut -et non pas des pouvoirs de haut en bas-…
    qu’emmergeront non pas la solutions des problèmes, -mais la recherche, la matière, la créativité d’une autre manière de voir, de concevoir, de regarder, d’espérer de les digérer, les réfléchir, les dépasser, … (découvrir un nouvel espace, ouvrir d’autres perspactives ….)

    Mais je ne suis pas très inquièté, car il faut bien dire pour la plupart de nous, nous sommes tous, sinon beaucoup, en première ligne d’une involution, d’une régression qui nous rebute, qui nous exaspère, qui nous retourne, qui nous dégoutte, qui nous révulse …. en bref qui nous insupporte parce qu’elle n’a pas de sens…
    (il n’y a pas de sens unique, de sens interdit … de vérité monologique qui traverserait l’espace dans une orientation unique ….
    mais il y a un sens pour qu’il reste toujours quelque chose à chercher, à aimer , à imaginer, à inventer, à enfanter -dans l’anticipation de Rrose Sélavie »…- … c’est le sens de la vie, …
    de quoiqu’il en soit, (c’est le temps qui définit la vie, la naissance et la mort la limitent) la flèche du temps reste un impératif chronologique …

    Bref, merci à toi Paul et aussi à François, et aussi à plein d’autres noms propres dans les articles, et les commentaires que je vois sur ce blog…..
    D’accord il y a encore beaucoup de « travail » (moi, lorsque je ne suis pas rémunérée de ce que je fais, pour me venger je dis que je joue, donc chez nous on joue beaucoup, on joue à faire le ménage, la vaisselle, la lessive, les courses, payer le loyer … enfants ou adultes jouent aussi beaucoup pour les études , les masters, les mémoires , les CV, les entretiens, les concours … je ne vous dis pas qu’est-ce qu’on joue … dans tous nos jeux, il y a un petite part de notre temps, individuellement c’est bien moins que celui de Paul ou François ou … dédié à essayer de faire avancer le cmil-blick, mais ce n’est pas tout de même rien non plus …. comme j’imagine que dans d’autres maisons … )
    je suis et je resterai (car sinon … ce serais d’entrée trop triste et alors à quoi bon …), résolument optimiste

  8. Avatar de von der blob
    von der blob

    paul jorion membre de la future commission attali pour la limitation (raisonnée bien sûr) de la finance et pour une gouvernance mondiale durable (évidemment) ? avec à l’horizon un soutien à dsk en 2012 et la mise en place d’un « gouvernement des meilleurs » (a ne pas surtout pas confondre avec ce terme désuet d’aristocratie), l’instauration d’une Constitution pour l’Économie et le partage des ressources mondiales (a ne pas surtout pas confondre avec le non moins caduc néo-colonialisme)…

    d’avance, j’en éprouve une hyper-douleur (pour rester dans la nomenclature attalienne) au fondement …

    1. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Il me semble que vous intentez à Paul un procès d’intention.

      Que je sache, il n’a jamais défendu ce rêve illuminé (ce qui n’est pas un synonyme d’éclairé, mais plutôt son antonyme) de gouvernement mondial que Jacques Attali appelle de toutes ses forces, malgré le piteux résultat de son prototype expérimental européen.

      Je serais tout aussi déçu que vous, et encore plus dégoûté du genre humain que je ne le suis déjà, si Paul vendait son âme de cette façon, mais je ne l’en crois pas capable. Il est bien trop humain, bien trop honnête.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Candy says (what ?) :
      Arf, les illuminati, sont toujours là quand on les y attend le moins … 🙂

  9. Avatar de gueule d'atmosphère
    gueule d’atmosphère

    Oui s’engager!

    Je viens de visionner sur france 3 un documentaire consacré
    à Nathalie Dessay dont je ne connaissais rien ou si peu. Quelle vitalité, quelle drôlerie,
    quelle émotion, quelle voix, quel talent et quelle simplicité, quel recul et
    quelle inventivité aussi, quel allant, quelle contagion, quelle passeuse, quel bonheur!
    Le journaliste lui demande ce qu’elle déteste le plus au monde.
    Le cynisme répond-elle. Devant son interlocuteur qui semble
    y voir une allusion à son vécu de soprano, elle précise aussitôt
    qu’elle parle du cynisme qui nous entoure, celui dans lequel nous baignons…
    Et nous livre « sa » devise: « un pour tous et tous pour un! »
    A l’instar de Nathalie Dessay, nous sommes plein de ressources.
    A nous, citoyens, de nous en saisir et de les articuler au mieux!!

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      http://www.flickr.com/photos/maulleigh/4346906111/sizes/o/

      Elle fait un bon boulot, Maulleigh…

      Dans l’armure à droite, il y a déjà du cubisme… Picasso a pas mal puisé dans le classique italien, voir les 2 danseuses du Parnasse (à droite) de Mantegna :

      http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1b/Andrea_Mantegna_043.jpg

      Rapport entre l’art et la crise (permanente ?)

  10. Avatar de liervol
    liervol

    Il n’y a jamais eu de vrai changement sans que ses partisans ne se soient trouver le dos au mur.
    Il semble qu’il reste encore malheureusement de la marge concernant nos politiques, qui mettent seulement des rustines.
    Quand au peuple aussi individualiste qu’il l’est aujourd’hui dans le mauvais sens du terme, il me semble bien difficile de lui expliquer ce que nous évoquons sur ce blog qui parait pour lui bien lointain de sa vie de tous les jours. Nous sommes tout de même un siècle fainéant qui plus est, par fainéant j’entends avant tout le manque de curiosité de connaissances pour la plupart d’entre nous.
    Nous sommes une société décadente, il suffit de parcourir les médias pour s’en rendre compte.
    Mais aussi nous sommes une société artificielle où les gens se réfugient dans le virtuel un peu comme le territoire d’une drogue nouvelle. Quand aux jeunes à qui il appartiendrait de refuser ce monde en premier, ils n’ont ni la culture d’autre chose ni la volonté de propositions nouvelles par justement ce manque de culture. J’avais dit à deux étudiants que je connais de venir participer à ce blog pour justement qu’ils entendent les voix ici et je n’ai pas l’impression d’une participation de leur part, donc je suis pessimiste sur la jeunesse capable de défiler mais sans aucune idée concrète en face à imposer pour changer les choses.
    Les actifs eux se débattent avec leurs crédits, qui se révèlent les meilleurs verrous à toute tentative de révolte, les non actifs se voient misérablement pris en charge mais s’en contentent. Les retraités se rendent bien compte que ce monde n’est plus celui qu’ils ont connus, ils savent identifier les pertes sociales comme les pertes de libertés ou tout simplement de repaire ou de qualité de vie mais qui est présent pour les écouter ?
    Nos politiques parlent d’intervenir sur les CDS, mais les mots s’envolent, c’est des actes qu’il nous faut et cela à l’échelon mondial, parole parole, je demande à voir.

  11. Avatar de Paul Jorion

    « Le système est condamné ». Ce ne peut être ni un axiome, ni un postulat : l’enjeu est trop important. C’est une proposition expérimentale.

    De même, il n’y a pas de choix de principe qu’il faudrait faire entre optimisme et pessimisme, ce sont les circonstances dans leur évolution qui doivent seules en décider.

    Unique postulat en ce qui me concerne (indéfiniment renouvelable) : « Le moment n’est pas venu de regretter la religion ».

    1. Avatar de et alors
      et alors

      « Unique postulat en ce qui me concerne (indéfiniment renouvelable) : « Le moment n’est pas venu de regretter la religion ». »
      Alors espoir d’un « dessein intelligent » explicité ?

    2. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      « Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas. »

      « Cette petite phrase qui a fait le tour du monde a été attribuée à Malraux, mais il la récusa. André Frossard rapporta le premier cette pseudo-prophétie dans une de ses chroniques qui fut publiée sous ce titre. L’essayiste catholique avait probablement communiqué le texte à Jean-Paul II qui le cita. Il est difficile d’affirmer que Frossard ait inventé de toutes pièces les paroles qu’il met dans la bouche de Malraux : « je n’ai jamais eu que cinq ou six conversations privées avec [lui], mais ce fut chaque fois pour l’entendre parler de religion, et je suis tout à fait sûr d’avoir été le premier à recueillir sa fameuse formule sur le XXI° siècle, que l’on déforme aussi souvent qu’on la cite. Il ne dit pas : « Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas.», mais « Le XXI° siècle sera mystique ou ne sera pas. », ce qui n’est pas tout à fait la même chose. »

      Malraux s’expliqua pour la première fois à ce propos en 1975 à son ami et traducteur japonais Tadao Takemoto, qui lui rappelait qu’il avait lui-même prononcé cette phrase lors de son dernier voyage au Japon : « Quant au siècle prochain, ce que j’avais dit, c’est qu’il était extrêmement possible que, dans ce domaine que l’on appelle psi, se mêlaient encore pour l’instant des choses sérieuses et d’autres pas. […] Si le prochain siècle devait connaître une révolution spirituelle, ce que je considère comme parfaitement possible (probable ou pas n’a pas d’intérêt, ce sont des prédictions de sorcières, mais possible), je crois que cette spiritualité relèverait du domaine de ce que nous pressentons aujourd’hui sans le connaître, comme le XVIII° siècle a pressenti l’électricité grâce au paratonnerre. Alors qu’est-ce que pourrait donner un nouveau fait spirituel (disons si vous voulez : religieux, mais j’aime mieux le mot spirituel), vraiment considérable ? Il se passerait évidemment ce qui s’est passé avec la science. »

    3. Avatar de Jean-Paul
      Jean-Paul

      Le système ne peut pas être sauvé en effet : on ne peut durablement séparer géographiquement les zones ou l’on produit de celles ou l’on consomme et tabler sur l’espoir que le monde capitaliste finira asymptotiquement par s’homogénéiser (les montants des salaires des ouvriers chinois finissant rejoindre les nôtres) ; c’est une utopie : la société n’est pas une soupe chimique et même si cela pouvait arriver, le durée de la phase transitoire aurait le temps de ravager le monde occidental. Le problème fondamental est bien là n’est-ce pas : il faut que la multitude puisse massivement acheter ce qu’elle produit sans recours au crédit qui n’est qu’un mauvais palliatif.
      Sur la démocratie, deux bons livres : les réflexions sur la révolution de la France d’Edmund Burke -auteur tres reactionnaire, j’en conviens-, mais cela donne à méditer, ainsi que le public fantôme de Walter Lipmann (préfacé par Bruno Latour).
      Bon courage !

    4. Avatar de Vincent WALLON
      Vincent WALLON

      « L’invention » d’une spiritualité laïque, débarrassée des dogmes.

    5. Avatar de zébu
      zébu

      Selon le Coran, Dieu donna à l’Homme le libre arbitre. Donc rien n’est écrit tant qu’on ne l’écrit pas dans le Livre. Et comme au restaurant, c’est toujours à la fin qu’on vous présente la note …

    6. Avatar de jducac
      jducac

      @ Paul Jorion 13 mars 2010 à 07:41

      « Unique postulat en ce qui me concerne (indéfiniment renouvelable) : « Le moment n’est pas venu de regretter la religion ». Dites-vous.

      Je me dois de prendre votre postulat en considération, mais plusieurs choses me gênent, moi, qui ne suis pourtant pas religieux.

      Pour être juste il faut bien admettre que les religions ont tenu une grande place dans l’évolution de l’homme jusqu’alors. Qu’elles aient largement guidé, accompagné, soutenu, divisé ou fourvoyé les hommes à divers moments de la longue histoire de l’humanité est indéniable.
      Elles font donc partie de nous, elles sont dans nos gènes, dans notre ressenti, dans notre inconscient. Même de ceux qui s’en défendent. Nous en avons hérité comme nous avons hérité des gènes de nos plus lointains ancêtres.

      Nous qui existons tels que nous sommes aujourd’hui, nous leur en sommes en partie redevables. Est-on certain que tel ou tel sentiment qui nous anime et dont nous sommes fiers, la justice, l’équité, le pardon, etc… n’est pas né au sein de quelque lointaine religion ?

      C’est donc s’installer dans l’injustice et l’ingratitude que de refuser de prendre les religions en considération. C’est aussi prendre le risque de faire naître, à partir de ce champ d’exclusion, des oppositions et des rivalités qui freineront le nouveau et colossal élan que doit maintenant se donner l’humanité.
      Aujourd’hui, nous sommes en effet placés devant un double obstacle. D’une part, un gouffre béant constitué par l’épuisement inexorable et proche des richesses naturelles accumulées sur la planète et dont les hommes sont devenus accros. D’autre part, l’insuffisance de moyens préparés pour franchir aussi la barrière technologique qui nous permettra de nous en affranchir éventuellement dans le futur.

      A ce stade, nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et, comme nous sommes arrivés au bout de l’exploitation des richesses matérielles immédiatement disponibles, nous n’avons qu’un seul recours, celui d’exploiter un autre domaine, celui de l’immatériel afin que les hommes y travaillent.
      C’est très bien pour eux qui commencent à manquer d’emplois. Mais, travailler dans l’immatériel c’est travailler très près du spirituel, le champ depuis toujours labouré par le religieux. C’est une nouvelle zone d’expansion, un nouveau territoire pour l’exploitation de nouvelles richesses.

      Vous sentez-vous une âme de colonisateur sans égard pour les premiers occupants lorsque vous pensez à ce que nous coûte encore le fait d’avoir colonisé dans notre passé récent ?

      Il me semble que cela serait, plus sage et plus efficace de ne pas être aussi catégorique dans l’attitude à adopter vis avis du religieux.

  12. Avatar de Paul Jorion

    Petit rappel, pour ceux qui ne l’auraient pas lu à l’époque : La nuit du 4 août.

    Les soubresauts du moribond se poursuivront quelques temps encore et sa survie assistée nous convie, non plus dans la Wall Street florissante d’autrefois mais dans son cadre en ruines, au spectacle renouvelé de tous les excès passés : ceux d’une aristocratie condamnée à terme, s’accrochant désespérément aux dernières bribes de son pouvoir et aux signes passés d’un Âge d’Or définitivement éteint.

    1. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Paul vous dites aussi:
      « le triomphe de la Raison : l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances.  »

      Cette « classe » est très floue, elle est apatride et, « démocratie » faisant, elle s’est même infiltrée dans le Peuple.
      Le petit épargnant a croqué du capitalisme.
      En raccourci:
      La veuve écossaise a mis Detroit au chômage.
      A l’insu de son plein gré certes, mais…vous l’avez déjà dit…responsable mais pas coupable?

    2. Avatar de coucou
      coucou

      C’est un très beau billet, que j’avais lu effectivement.

      Deux choses semblent particulièrement faire saillie dans la perspective de la présente discussion :

      – la reconstruction idéologique a posteriori d’une transition politico-économique majeure, par le motif de la « Raison » dans le cas de la Révolution. C’est un sacré travail, sachant qu’il a fallu digérer la Terreur, l’Empire et la Restauration !

      – la nature même de la transition : le recours à la force armée et l’émergence de voix défendant chacune leur cause, quitte à s’unir ou se désunir au gré des circonstances.

      A ce titre, la lecture de Fernand Braudel est très éclairante. Pas forcément pour la période révolutionnaire d’ailleurs, pour pour la mise en perspective de faits sociaux très similaires, mutatis mutandis, à ce que nous vivons, et l’analyse (sans reconstruction idéologique 🙂 ) de leur dénouement.

    3. Avatar de fujisan

      « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change » Tancrede dans Le Guépard (Visconti / Tomasi)

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      A propos de l’article « La Nuit du 4 août », j’ai du mal à encaisser sa conclusion:

      Quand aura succédé au système capitaliste celui destiné à prendre sa suite, la succession de l’un par l’autre n’apparaîtra pas comme ce qu’elle est pourtant : la substitution banale d’un système neuf à un autre cassé, mais comme le triomphe de la Raison : l’évacuation sans gloire d’une classe corrompue, terrassée par ses propres outrances.

      Cette conclusion revient à dire que « la Raison » est « ce qui triomphe après coup », se révélant en jetant bas son adversaire comme saint Michel face au démon. Une telle interprétation donne quitus aux vainqueurs et justifie a posteriori les coups de force, comme celui des chrétiens au IVè siècle de notre ère, en les faisant passer pour un « progrès ». Pourtant, d’un point de vue strictement scientifique, (« substitution banale d’un système neuf à un autre cassé »), il ne saurait y avoir de progrès, seulement une évolution. Il est impossible d’affirmer que le « système neuf » sera mieux ou plus raisonnable que son prédécesseur, mais il est certain qu’on ne se privera pas de le faire.

    5. Avatar de Paul Jorion

      « M’enfin », dirait Gaston, c’est quand même dit très clairement : « la Raison APPARAITRA comme ce qui triomphe après coup », et non « la Raison EST ce qui triomphe après coup ».

  13. Avatar de karluss
    karluss

    @ François Leclerc

    quelles sont vos consignes pour dimanche ??

  14. Avatar de otto lilienthal
    otto lilienthal

    un petit sourire (jaune) pour le fun : les banquiers de l’immobilier « under water »… :

    http://blog.lefigaro.fr/dugua/

  15. Avatar de François Le Sombre
    François Le Sombre

    Belle et vigoureuse interpellation, qui infirme quelques propos tenus cette semaine sur l’unanimisme supposé des intervenants sur ce blog. Je précise que je ne suis pas tout à fait d’accord avec Olivier, et je vais essayer de dire pourquoi.

    L’hypothèse qui peut être formulée est qu’un blog, de façon générale, est devenu un nouvel outil politique, qui complète les outils plus classiques (sans se substituer à eux).

    Il me semble que c’est le référendum de 2005 (nb : constitution européenne) qui a consacré son importance : bien des opinions s’y sont formées, qui ont ensuite été relayées par le plus traditionnel « bouche à oreille ». Sans l’existence d’Internet, des blogs et forums, le basculement observé entre les premiers sondages et le résultat final n’aurait peut-être pas eu lieu.

    Aussi les partis politiques et plus largement les « décideurs » ont dû tenir compte de ce fait nouveau. De même que les annonceurs publicitaires suivent la fréquentation des sites marchands pour ajuster leur politique tarifaire, les « décideurs » politiques scrutent aussi « l’influence » de tel ou tel blog (cette comparaison pourra choquer, mais je tiens ce mécanisme pour réellement opérant). D’ailleurs d’autres site se chargent de mesurer cette influence (un peu l’équivalent des agences de notation dans un autre domaine…). Et ce blog-ci, d’après ce que je comprends, est fort bien classé. Bien sûr, la personnalité de l’animateur compte beaucoup, mais je pense que l’existence d’un blog « qui marche » permet d’accroître son influence.

    Donc, pour reprendre l’expression d’Olivier, ce n’est pas PJ qui a l’oreille des Dieux, mais plutôt les Dieux qui laissent traîner l’oreille. Le corollaire étonnant de cette affirmation est que les participants à ce blog, lecteurs ou contributeurs, ont peut-être une forme d’influence collective (bien sûr, à l’échelle individuelle, cette influence est imperceptible, et c’est très bien ainsi).

    Un dernier mot : les partis politiques, ou les personnalités politiques ont depuis quelques années multiplié les blogs. Toutefois, leur influence paraît limitée. C’est qu’il sont condamnés à ne reprendre que les thèses qu’ils ont développées par ailleurs (en particulier, des interpellations comme celles d’Olivier sont impensables dans leur contexte : aussitôt les adversaires et médias s’engouffreraient dans la brèche). C’est pourquoi, je crois que la transformation d’un blog en quelque chose de plus « opérationnel » serait contre-productif. Vaste discussion….

    1. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      L’influence qu’a acquise le blog de Paul Jorion doit en inquiéter certains dans les hautes sphère en phase d’effondrement accéléré.
      Il ne serait pas du tout étonnant qu’on envisage en haut lieu de confier à Paul un emploi plus « respectable » dans l’espoir d’éloigner le spectre d’une nouvelle claque électorale encore plus sonore que celle de 2005.

  16. Avatar de laurence
    laurence

    Voilà :  » Saisissons toutes les occasions qui nous sont offertes »! Créons-les!!

    Ce n’est pas aussi simple que de suivre un’gourou’ . Ca demande un peu plus d’investissement et d’implication…

    ‘Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde'(Gandhi).

    Monsieur Jorion arrive à des résultats qui seront bénéfiques pour tous.
    Ce serait bête de rater une occasion de se réjouir,non??

    Belle journée à tous!

  17. Avatar de Crapaud Rouge

    @Olivier: ce blog n’est pas fait pour des militants pressés d’en découdre, mais pour s’interroger sur les questions de fond. S’il avait une influence plus visible et tangible, alors son auteur et ses visiteurs s’apparenteraient à un groupe de pression, aux antipodes de l’esprit scientifique dont Paul ne s’est jamais départi.

    1. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Je plussoie, Crapaud Rouge.
      Ce blog est un laboratoire d’idées. Il est peut-être aussi, dans un recoin secret de l’âme de chercheur de Paul, une expérience anthropologique intéressante dont nous sommes les cobayes.

      Je ne comprends pas très bien ces phrases : « Ce blog a moins bougé les choses que nous voulons le penser » « N’est-il pas temps, alors, de s’engager ? »

      Ce blog est un engagement en soi. Il représente une expérience de démocratie directe qui, même si elle n’a aucun pouvoir effectif, a le mérite d’exister et de contribuer à créer un mouvement collectif réfléchi qui pourrait potentiellement essaimer dans les années à venir. En ce sens, il fait bouger les choses.
      Je ne sais pas qui est ce « nous » ni ce qu’il pense que ce blog devrait être, ni jusqu’à quel point « nous » estime qu’un blog pourrait changer le monde à lui seul.

      Si le blog de Paul vous déçoit ou vous semble inefficace dans une perspective d’action politique, créez votre propre blog, mettez sur pied des groupes de pression, des clubs de réflexion subversifs, des milices d’action directe ou que sais-je encore, mais cessez de reprocher à Paul ce que vous ne faites pas vous-mêmes.
      Paul n’est ni un gourou de secte, ni un politicien. Il le dit très bien lui-même dans son article. Pourquoi vouloir lui faire jouer un rôle qu’il n’a pas choisi de jouer ? Pourquoi reporter vos frustrations bien compréhensibles sur les épaules de Paul, une des seules personnes à AGIR concrètement pour tenter de faire évoluer les mentalités hors du petit monde d’internet ?

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ CS :
      L’abstention n’est pas un acte couargeux de pseudo-anarchiste-jesaisplusquoilasuite. C’est aussi un acte désespéré. Car je n’irai pas voté demain (j’aurai dû faire un billet sur ce sujet mais j’en ai fais un autre).
      Pas par positionnement mais bien par lassitude. Si vous cherhcez Languedoc-Roussillon, vous comprendrez. Pas de liste commune verts-PS contre Frèche. Un positionnement uniquement centré sur Frèche. Qui lui même se présente en indiquant immédiatement qu’l abandonnera son poste à son successeur désigné. Je veux dire par là qu’on peut difficilement faire pire pour la démocratie ? Quid de la région, des programmes, des projets ? Nada, que dalle, wallou.
      Le zéro absolu.

      Aller voter ? Je voudrais bien. Je suis même aller le faire, pour voter blanc. vous le faîtes une fois, deux fois. Mais après ? Vous faites le jeu objectif du système qui COMPTE votre bulletin blanc dans l’expression, la participation. Aucune visibilité.
      A l’inverse, réfléchissez au moyen de pression politique que vous avez. Au-delà de 50%, si les élites politiques ne se posent pas la question ‘comment faire différemment’, c’est qu’effectivement objectivement il le cautionnent.
      Savez-vous par exemple qu’une réforme constitutionnelle de 2008 a donné un droit de référendum d’initiative populaire en France, droit qui n’est pas appliqué parce que le gouvernement n’a toujours pas proposé une loi organique pour ce faire ?
      Dès lors, quelles conclusions en tirez-vous ?

      Je n’irais pas demain voter à une élection qui contrairement à ce que vous dites ne changera strictement rien. Parce que c’est d’abord une élection pour des institutions locales, à compétences définies et limitées (je ne dis pas qu’elles ne servent à rien : elles ne servent pas aux questions essentielles qui nous concernent ici), où l’inclusion locale est bien meilleure viatique qu’un véritable questionnement politique.
      Je ne sais pas comment se passent les choses en Belgique. Mais en France, les citoyens sont usés. Et désespérés. Pas ‘pseudo-anarchistes….’.
      Cordialement.

    3. Avatar de eza
      eza

      Le monde intérieur est-il le monde ?

    4. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      @ zébu

      Je vous comprends. Je ne voulais pas dire que tous les déserteurs des bureaux de vote son des pseudo-anarchistes, mais je constate que certains d’entre eux présentent leur décision de ne pas voter comme un acte de rébellion. Votre argumentation est bien plus honnête.

      Si j’étais Français, j’aurais été voter au premier tour de la dernière élection présidentielle mais pas au second tour. Les deux candidats du second tour étaient profondément affligeants.

      Si ça peut vous consoler, les électeurs belges ne sont pas beaucoup moins désespérés. On vote pour un parti qui défend un certain programme, or ce programme n’a aucune chance d’être appliqué parce que les partis doivent faire des alliances pour former un gouvernement mort-né.
      J’ai voté pour Ecolo pendant de nombreuses années, mais la dernière fois que je l’ai fait ils se sont alliés avec les libéraux…
      Depuis, je vote LCR, même s’ils font des scores ridicules. Et rien ne change…
      Bref, je vous rejoins dans votre désespoir.

  18. Avatar de Grosjean
    Grosjean

    Bonjour Paul, lecteurs et contributeurs

    le débat tel que posé dans les commentaires de ce billet m’intrigue :
    – democratie,
    – renouvellement du personnel politique,
    – représentation,
    – oligarchie, mélange des genres politico économico financier
    – et toujours cette question, que faire 😉

    je suis quand même un peu surpris parce qu’il me semble que demain dimanche nous avons tous la chance d’être sollicité pour donner notre avis par une ELECTION.

    Or, si on cherche un tout petit peu dans l’offre politique du moment, on devrait trouver des signes intéressants.

    Sans faire de pub pour une organisation (qui n’est d’ailleurs pas un parti), je lis des thèmes chez Europe Ecologie qui devraient satisfaire la plupart d’entre nous, lecteurs assidus de ce blog, au travers de personnalités fortes, venant d’horizons variés et capables de se regrouper pour une vision vraiment novatrice du projet de société.
    – Pierre Larrouturou et la relation au travail
    – Eva Joly et les questions financières (paradis reglementaire et fiscaux)
    – Michele Rivasi et la transparence (Criirad, …)
    – Corinne Lepage et ses engagements bien connus ici (tiens, elle soutient officiellement la liste EE en Alsace, une vraie bonne idée)
    – les verts « canal historiques » et la politique du transport, de l’énergie et de la ville
    – l’agriculture respectueuse de l’homme (une très belle intervention de Marc Dufumier lors de la conférence organisée par Eva Joly le 13 fevrier dernier à la défense)
    – un niveau d’action qui se veut supra national
    – …

    N’y a-t-il pas dans toutes ces propositions une excellente raison d’aller mettre un bulletin (le bon) dans l’urne ?

    Bien sûr, on ne pendra pas tout de suite les spéculateurs du monde entier, mais si on veut éviter le retour à la barbarie, il vaut mieux utiliser les moyens pacifiques dont nous disposons aujourd’hui et avancer par petites touches.

    Hier soir j’ai regardé le « Temps qu’il fait » et j’ai cru y lire entre les lignes que le petit geste que tous nous ferons demain fait partie de l’impact que chacun peut avoir sur le monde. En tant que citoyen, voter.

    Personnellement, j’ai basculé vers EE quand j’ai vu Eva Joly et Laurences Vichnievski rejoindre le mouvement. Ces sont les seules personnes que je connais qui s’attaquent réellement, avec les moyens légaux, au problèmes financiers qui gangrènent nos sociétés et pillent les budgets de nos états.
    Avant même de parler d’interdiction des paris sur les variations de prix (excellente idée, qui me trotte dans la tête depuis mes années de fac Sciences Eco, en 89-93, c’est dire si je la trouve intelligente), donnons nous les moyens de lever l’impôt de façon juste, et les budgets de nos états ne sont déjà presque plus en déficit.

    Bref, tout ça pour dire que nous avons la chance de pouvoir choisir les membres d’assemblées qui n’ont pas un immense pouvoir, mais travaillent sur notre quotidien, et disposent malgré tt d’un certain nombre de leviers.

    Il existe aujourd’hui une réponse politique réaliste aux questions que nous nous posons !

    Au passage, j’ai lu aussi un très bon édito de Larrouturou sur Rue89 nommé « luttez contre les paradis fiscaux, votez EE le 14 mars » dans lequel les futurs élus EE s’engagent à ce que les régions boycottent les banques françaises qui opèrent dans les paradis réglementaires et fiscaux, voilà une prise de position forte et plus que symbolique 😉

    je m’emporte 😉

    Bonne journée à tous
    merci Paul d’offrir cette tribune (et ce merveilleux pull marin du vendredi;-)
    et bon vote demain

    1. Avatar de gueule d'atmosphère
      gueule d’atmosphère

      Et si la question se posait ainsi?
      « Le XXI ème siècle sera politique ou ne sera pas? »
      J’observe autour de moi un désintérêt pour le politique:
      « De toute façon j’aime pas la politique ».
      J’ »aime pas ».

      S’agit-il de l’aimer alors comme on aime le chocolat,
      la musique, jouer à la wii? Si c’est le cas, je me dis que
      nous collons parfaitement à notre identité de « consommateur ».

      A ceux-là je réponds que la politique est un « devoir ». Envers soi, envers
      les autres, en faveur de l’intérêt général.
      Est-ce que ça compte l’intérêt
      général? Ou bien ce qui compte reste l’intérêt particulier de tel ou tel
      individu, de tels ou tels groupes d’individus jaloux de leurs prébendes
      actionnariales?

      Politique: polis. Cité. Où est la Cité dans la philosophie individualiste?

      Ou bien s’agit-il de l’aimer, animés par ce désir qui justifie tous nos élans,
      nos actions, pensées, créations…Et pourquoi ce désir aurait disparu?
      Qu’est-ce qui motive le désir?
      Comment pouvons-nous le restaurer si c’est bien de désir qu’il s’agit?
      Je me dis comme ça que c’est une question de futur. Que pour désirer,
      il faut une perspective, un champ des possibles, non comme une promesse,
      car la promesse résonnerait à mon sens comme quelque chose qui ne dépendrait
      pas de nous mais des autres ou d’un autre seul qui nous mettrait dans une posture de
      passivité face à un futur acquis. Non comme une promesse alors mais comme un lieu à investir plein de possibles où nous créons des raisons d’être optimistes.
      C’est peut-être aussi une question de sentiment ou d’expérience de nos capacités.
      En effet, comme désirer si nous sommes disqualifiés ici ou là dans ce que nous voudrions
      entreprendre? A notre niveau. A partir de là où nous en sommes? Et je trouve que le manque de connaissances sur ces questions économiques qui engagent notre vie au quotidien et notre non-avenir hypothèquent nos esprits critiques, hypothèquent nos capacités de jugement, nos choix, nos marges de manoeuvre et la pertinence de nos discours.
      Mais la méconnaissance du politique aussi fonctionne comme une hypothèque, d’autant plus quand la « communication » s’en mêle. Et d’autant plus si cette « communication » n’a pas peur de jouer sur la confusion, le flou, ou pire, sur le paradoxe.
      Et il me semble que l’action politique est handicapée par ces ignorances.
      Comment mobiliser sur des positions claires si elles ne peuvent être ni partagées ni élaborées par un grand nombre de citoyens ?
      Surtout quand l’action politique est tentée de surfer sur la vague des ignorances en gommant les lignes de débat dans un soucis de marketing politique.
      Et c’est là où je ne vous rejoins pas Grosjean sur votre choix d’Europe Ecologie.
      Dans quelle dynamique s’inscrit-elle au regard de la concurrence libre et non faussée, du capitalisme, de la répartition des richesses, des limites criantes du système quand elle défend un capitalisme vert, quand elle propose de s’allier à un modem qui programme l’augmentation de la TVA comme réponse à la dette, et quand elle entretient la confusion sur ces questions?
      Et qu’est-ce que le jeu démocratique là où les débats n’ont plus lieu faute de problématiques assumées. Tout est dans le rien et réciproquement. J’ai le sentiment moi, citoyenne d’un grand gloubi boulga éco-logique. Et d’un mépris et pour les électeurs et pour les autres interlocuteurs. Si « vous » (au sens général) entretenez la confusion en signifiant qu’il n’y a pas de différence entre « vos » positions et « les leurs », alors « vous » niez purement et simplement « vos » adversaires politiques. Certainement payant sur un plan électoral face à des électeurs en quête d’un vote qui n’exige pas d’entrer dans des débats faute de « connaissances » mais catastrophique sur un plan démocratique car là où tout se vaut qu’est-ce qui peut bien structurer la pensée, déterminer des choix, des orientations?
      Faut-il faire l’économie du débat? Faut-il renoncer à l’éducation du citoyen à des valeurs politiques sous prétexte qu’il ne sait plus ce que sont la démocratie, la République? Faut-il renoncer au débat politique? Lequel aussi structure la pensée et l’esprit critique.
      En tant que citoyen nous avons besoin de ces capacités de jugement pour nous saisir du politique.
      Besoin de ce cadre.
      Le désir est fonction du cadre et de la contrainte non?
      Je pense que ce n’est pas la contrainte du débat qui démobilise mais la non compréhension des débats. Et pour moi l’enjeu réside dans la cohérence des discours, des actions, ainsi que dans un souci d’éducation populaire. En ça j’apprécie par exemple les propos de ceux qui y entendent quelque chose et qui s’expriment dans un souci de clarté et de clarté non démagogique en ne renonçant ni à la complexité de l’analyse, ni au tranchant des positions, avec lesquels on peut être d’accord ou pas mais qui ont le mérite de créer une contrainte, ne serait-ce qu’intellectuelle.
      Et j’avoue que je me tiens encore à l’extérieur de nombreux débats car j’ai besoin encore d’y entendre quelque chose. Néanmoins une chose est acquise, je ne me satisfais pas d’un système qui se nourrit de l’injustice sociale (n’est-ce pas l’essence du capitalisme?), qui méprise l’intérêt général sous couvert d’individualisme, qui hypothèque notre avenir y compris environnemental au nom d’intérêts privés, nie le politique au nom de la « liberté », promeut la privatisation de l’Etat au nom du Dieu marché quand il ne privatise pas notre corps, notre sexualité, notre psychisme ou notre conscience.
      Qui crée de la contrainte dans les débats politiques aujourd’hui?

    2. Avatar de JIEL
      JIEL

      Ok pour les gens que vous citez mais vous oubliez Daniel Cohn Bendit et là, c’est NON pour les raisons citées ici : http://mai68.debithost.net/spip/IMG/mp4/Qui_est_Daniel_Cohn-Bendit.mp4

    3. Avatar de frédéric
      frédéric

      @ grosjean

      drôle d’argument électoral cette histoire de paradis fiscaux. Je trouve qu’EE est un mouvement plutôt sympathique mais côté démagogie ils ne semblent pas être les derniers.

      Les dispositifs de lutte contre les paradis fiscaux existent (53 pages, n’oubliez pas le tube d’aspirine) :

      http://www.impots.gouv.fr/portal/deploiement/p1/fichedescriptive_4090/fichedescriptive_4090.pdf

      Ces textes sont en évolution régulière. Qu’ils soient imparfaits est un autre sujet, qui mérite mieux que les déclarations de principe de la part d’un mouvement politique. De la pédagogie, par exemple. Et au peu que je connais sur le sujet -des paradis fiscaux-, un peu de réalisme n’est pas inutile…

      Amicalement,

      Frédéric

    4. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Grosjean, Paul vous a offert un pull marin ? Et moi, et moi ? Je veux aussi un pull marin !

      Plus sérieusement, je vous remercie sincèrement pour cet appel à la responsabilité collective.
      Je suis fatigué de tous ces pseudo-anarcho-révolutionnaires qui croient que l’abstention est un acte courageux et révolutionnaire. Rien ne sert plus les nuisibles au pouvoir que le désinvestissement démocratique de tous ceux que ce système écœure au point de s’en désintéresser.

      Je ne voterai pas demain parce que je ne suis pas Français.
      Ici en Belgique, le vote est obligatoire. Est-ce mieux ? Est-ce antidémocratique ? Je n’en sais rien. Je sais seulement que j’aimerais pouvoir voter avec vous demain.

    5. Avatar de laurence
      laurence

      @ Gueule d’Atmosphère,

      peut-être qu’il ne s’agit pas d’aimer ou non la politique MAIS de se sentir CONCERNE par elle, comme Citoyen.

      Quand nous exigerons que les politiques soient Vraiment des Représentants des Citoyens que nous sommes, avec le souci pour ces politiques d’exposer et d’expliquer les enjeux des décisions à prendre – peut-être alors y aura t’il
      simplement interaction…

      C’est ce que je souhaite…….

  19. Avatar de louise
    louise

    Engagez-vous ! Rengagez-vous ! Qu’ils disaient ! (un romain) 🙂

  20. Avatar de galou
    galou

    Pour ma part depuis que je lis votre blog mr jorion, j’ai décidé en tant que citoyen d’interpeller très souvent les députés de mon département, je les interroge sur leurs actes, sur leurs votes, je vais à leur rencontre dans leur permanence , je les mets en difficulté devant des assemblés, je critique leur choix, je les bouscule dans leur responsabilité, je les fais parfois rougir de honte quand les projets de loi qu’ils ont portés ou votés sont de petits textes clientélistes pas digne de représentant du peuple, je ne prend pas de gant sinon la politesse je leur propose vos solutions. Pour l’instant ils ne répondent pas car ils n’ont plus de pouvoir et ils s’accroche a leur statut. Mais je pense que mon travail d’interpellation va payer, ils commencent à infléchir leur discours. Je pense que si tout vos lecteurs en faisait de meme. Notre action deviendrait constructive. Nous avons un pouvoir énorme, il faut que le citoyen sache que faire pression de cette manière a toujours eu des résultats. C’est long, ce n’est pas tous les jours drôle, c’est décourageant, mais c’est la seul garantie de faire vivre encore un peu la démocratie. Alors je dis à tous bougez-vous , interpellez les, soyez persévérant. Encore merci mr Jorion de reveiller le citoyen qui est en nous.

  21. Avatar de reveil
    reveil

    La communication numérique ne rassemble pas, elle disperse tout au contraire les citoyens, et éloigne à cet effet toute possibilité de concentration nécessaire à la révolte ou à une réelle contradiction démocratique . Les pouvoirs le savent et en jouent savamment en développant le tout numérique.

    Malheureusement, la diffusion et l’espoir naïf d’une réaction que pourrait susciter ce blog est caduque si elle reste à l’etat numérique. J’en suis le premier désolé .. Vive Internet !

    Seul le rassemblement concret des masses a un impact sur les pouvoirs.

    Le grand danger est que la nouvelle génération ne connaîtra pas ce qu’est le rassemblement populaire, la société la transformant en zombis isolés, consommateurset unitairement nourris aux sms publicitaires jusqu’à en vomir ….

    Oui, la démocratie est en danger

    1. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Je suis d’accord avec vous pour dire que la démocratie est en danger, mais je ne partage pas votre opinion sur internet. Les fossoyeurs de la démocratie sont plutôt à chercher dans les médias officiels, et ils ont toujours aujourd’hui une audience bien plus large que celle de la blogosphère politique.

      En ce qui concerne ma petite expérience personnelle qui n’est certainement pas une exception, l’internet a eu sur ma conscience politique l’effet d’une décharge électrique salvatrice. Ou d’un réveil, si vous préférez. 😉
      Avant le net, j’étais apolitique sans le savoir. Après quelques années de pratique assidue des échanges d’idées virtuels mais néanmoins très éducatifs, je suis devenu politisé, non pas au sens traditionnel mais au sens où j’y ai acquis un regard sévère sur la société dans laquelle je vis, sur mon interaction avec elle et sur tout ce que j’aimerais voir changer dans cette société. Et une motivation à mesure.

      C’est vrai, les révoltés sont presque tous assis derrière leur écran au lieu d’être dans la rue. Mais il me semble qu’ils auront les idées plus claires sur certains problèmes lorsqu’ils n’auront plus d’autre choix que de se lancer physiquement dans la bataille.
      En attendant, il vaut beaucoup mieux développer ses connaissances et remettre en question ses croyances in-questionnées en échangeant des idées bien réelles sur un média virtuel que s’abrutir devant la télévision. Non ?

  22. Avatar de hafidi jacqueline

    ATTENDRE

    Donc Monsieur BESSON, sinueux ministre à la bouche déviée, envisage de créer une «zone d’attente spéciale»qui permettra de maintenir sur «l’ensemble du périmètre de découverte», et ce jusqu’à leur régularisation ou décision d’expulsion, les étrangers en situation irrégulière alors que ces zones d’attente jusqu’à présent étaient limitées à proximité immédiate du point de passage d’une frontière entre la France et un autre pays. C’est un communiqué de l’Agence France Presse du 12 février qui le dit. L’épisode largement médiatisé des 123 Kurdes découverts sur une plage corse et sauvés de l’expulsion immédiate par la justice explique cette proposition de mesure.

    Si je comprends bien le communiqué, et si je décrypte correctement le vocabulaire euphémique en vogue, c’est toute la France qui devient zone d’attente spéciale potentielle, élastique, et moi, je m’y balade dès que je mets le nez dehors. Qui sait, d’ailleurs, si ma propre maison, étant donné la radicalisation des mesures de contrôle, et si j’invite à y pénétrer la gitane, ou rom, qui vient me proposer ses paniers ne risque pas de devenir zone d’attente violable et non plus limitée à l’espace public qui m’appartient d’ailleurs ?

    Je n’ai pas fini de sainement délirer, de m’inquiéter, de pousser à s’inquiéter mes semblables. Et si j’en viens à mes propres attentes à moi,, révulsées ou agissantes, dans le climat de mondialisation de la peur qui s’installe, et se matérialise avec ces drôles d’instruments de surveillance de plus en plus compliqués, et qui sait de plus en plus vulnérables, je me pose la question : comment faire pour mutualiser ces autres zones d’attentes fraternelles , dans lesquelles je pénètre et m’associe et me démène au gré d’ actions militantes en faveur des immigrés à la déliquance proclamée et subie, alors que leur statut d’homme leur donne le droit d’exister tout simplement, où qu’ils se trouvent ?

  23. Avatar de Joan
    Joan

    Vouloir conquérir le monde et le manipuler,
    c’est courir à l’échec, je l’ai vécu d’expérience.
    Le monde est chose spirituelle,
    qu’on n’a pas le droit de manipuler.
    Qui le manipule le fait périr,
    à qui veut s’en saisir il échappe.
    Tantôt les choses prennent les devants, tantôt elles suivent,
    tantôt elles exhalent le chaud, tantôt elles soufflent le froid,
    tantôt elles sont fortes, tantôt elles sont grêles,
    tantôt elles planent haut, tantôt elles s’écroulent.
    Aussi le sage évite-t-il
    tout excès de quantité, de nombre et de mesure.

    Lao Tseu

  24. Avatar de pvin
    pvin

    A Olivier,

    P. Jorion disait déjà en 72 (vous trouverez où chez googlebank…) :

    « Je puis un peu justifier le fait que je sois au bord, qui est qu’il me semble que l’organisation joue le rôle de prothèse pour certains qui ne trouveraient pas en eux-mêmes la puissance suffisante de ne se réclamer que d’eux-mêmes. »

    Il persiste aujourd’hui : pas de parti pris (comme quoi il n’y a pas que les imbéciles qui ne changent pas d’avis). Ce qui ne l’empêche pas de prendre parti autrement et de parier sur d’autres points d’Archimède pour soulever du monde. A chacun son levier et ses effets… Lenine disait que la théorie de Marx était toute puissance parce ce qu’elle était vraie (Pravda) Une autre traduction dit « parce qu’elle est juste ». Ce n’est pas pareil, vous en conviendrez. Mais il fallait un second point d’Archimède à Marx qui sera la première internationale. Ça a eu des effets discutables dont nous sommes indiscutablement le produit. Rien de mécanique dans tout ça, pas plus qu’ici.

    Le pari stratégique de P. Jorion me semble tenir plutôt au virus du discours et ses effets domino. C’est déjà bien que P. Jorion « offre un forum ». D’ac avec lui pour « le meilleur moyen d’arriver à une fin » avec la bien connue réserve des paradoxes entre fins et moyens ! à suivre donc car si une fin arrive, la fin ne cesse de muter…

    1. Avatar de Paul Jorion

      Pas mal, l’archéologue ! Oui, c’est à Lacan que je disais ça en 1972.

    2. Avatar de lou
      lou

      Oui, c’est ça, le « virus du discours » construit le contexte. C’est pourquoi les deux voies, convaincre les élus, convaincre les citoyens sont nécessaires et interdépendantes.Le message jorionien doit être la petite musique que tout le monde aura entendue un jour. Et quand elle se fera à nouveau entendre, les gens diront: mais oui, ça me dit quelque chose. On prépare le terrain ou  » les circonstances (dans leur évolution) qui doivent seules en décider » pour reprendre les termes de Paul Jorion .Le vrai malentendu sur ce blog, c’est que beaucoup, et j’en fait partie, bien que je m’en défende, croient encore au grand soir et aux lendemains qui chantent. Depuis que je m’intéresse à la bulle immobilière (j’ai commencé en 2005), je me dis tous les ans: ça y est, c’est pour bientôt. Et rien ne vient de radical, de visible…Tout simplement parce que les choses se font, sans qu’on s’en rende compte, comme diraient les chinois. On passe de l’hiver au printemps sans voir la transition. Or ce n’est pas notre vision des choses, toute grecque qu’elle est. Du sang et des larmes. Il faut que quelque chose arrive, vite, fort…L’internet est-il l’outil du lent diffus, ou de la révolution en fanfare? je ne sais pas. J’avoue être pessimiste quant au rôle de décervelage joué par la tv, mais avant tout par le tout consumériste, qui lui, de manière lente et diffuse, et c’est en ça que ça a bien marché, a su transformer et orienter la psyche vers les marchandises.

  25. Avatar de Bourdon
    Bourdon

    Education Nationale..
    J’ai tjs pensé que notre système éducatif enseignait le sens de la critique et non l’apprentissage du sens critique.

    Cet avis d’Olivier est dans le droit fil de cette pensée, il critique pour critiquer, aucun élément de réflexion, juste la critique, s’il avait utilisé le sens critique, son article eut été différent.. il vous aurait expliqué en quoi votre démarche ne lui semblait pas homogène et il vous aurait donné des exemples !!!

    Avec mon sens de la critique, je dirai que sur ce site, on retrouve l’individualisme forcené de la sté actuelle, les avis sont personnels dans la majorité des cas, peu de vision globale et générale, peu arrive à se sortir de leur cas personnel pour tenter de réfléchir à la complexité de la Grande Crise…

    En ce sens les avis de M. Jorion et Leclerc sont dans le sens de l’esprit critique, ils s’affranchissent de leur propre cas pour tenter de réfléchir, en ce sens dès le moment où on a développé l’Esprit de la Critique si chère à notre pays, bien évidemment les idées de ce blog peuvent sembler inutiles…

    Je dirai que dès le moment où on peut s’exprimer sur ce site, donner son avis et avoir surtout des raisons sérieuses de donner son avis car les informations y sont plus qu’intéressantes, la critique telle qu’Olivier vient de faire n’a pas lieu d’être, tout simplement qu’en s’exprimant comme il le fait il démontre combien l’impact de M. Jorion et Leclerc sont importants…

    Evidemment nous sommes 60 millions de français, bcp préfèrent malheureusement Loft Story, les émissions futiles, les après midi dans les galeries marchandes aux lectures d’un blog d’économie qu’il ne leur a jamais été enseigné, je constate avec regret combien dans notre pays, la quasi totalité des médias continuent à appeler Rentabilité ce qui est en fait le Coût…alors le vivier des lecteurs de ce blog est restreint mais c’est un public averti…

    Alors M. Jorion et Leclerc, continuez l’esprit de la critique ne fera pas avancer la résolution de la crise actuelle, sans doute ce qui manque le plus au monde actuellement est l’esprit Critique, c’est comme l’histoire de la Rentabilité et des coûts, Olivier et vous M. Jorion n’avez pas le même langage car vous n’avez pas la même manière de raisonner…

    1. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ Bourdon

      La différence que vous faites entre « la » critique et « le sens » critique m’intéresse. D’accord avec vous, le deuxième est toujours à privilégier.
      Cependant je vous trouve sévère avec Olivier car, en lisant plusieurs de ses commentaires, j’y vois un sens critique plutôt bien affûté.
      (pour la référence à l’Education Nationale, j’avoue être dépassé – Olivier est prof, c’est pour ça?)

      Il y a peut-être un malentendu concernant ce blog où nous nous retrouvons, et qu’Olivier révèle derrière ses mots. Je ne sais pas si ma vision est juste, mais j’y vois un lieu de réflexion plus qu’un lieu d’action.
      Certaines réflexions stratégiques se mèneraient ici, à l’abri du fracas, et nourriraient des actions au dehors (d’autres blogs font aussi ce travail très utile, qui s’apparenterai un peu à celui des Clubs et des Salons de la fin du XVIIIe siècle).

      On peut s’agacer parfois du flegme presque britannique de monsieur Jorion et de beaucoup d’autres intervenants. Notre part éruptive de sang latin doit se rappeler que le flegme n’a rien à voir avec la lâcheté, la veulerie ou la pusillanimité. Ce flegme est synonyme de calme et de sang-froid, il est la sérénité absolument nécessaire à toute réflexion. Et la condition d’expression du sens critique que vous mettez en avant.

      Peut-être que l’histoire personnelle de certains intervenants, ou leurs situations actuelles, ou d’autres choses encore, font qu’ils ont soudain moins de patience, et une plus grande envie ou nécessité d’agir. Cela peut se comprendre, et ne met pas en cause leur sens critique, même si ça l’empêche sur l’instant de correctement s’exprimer.

      Ce sens critique n’est pas antinomique avec une vision personnelle des choses. Vous pointez la tendance que nous sommes quelques uns à avoir sur ce blog, de bâtir certaines réflexions à partir de nos cas personnels.
      Vous dites que messieurs Jorion et Leclerc s’affranchissent de leurs propres cas pour tenter de réfléchir (je pense qu’ils font plus que « tenter » de réfléchir, mais passons). Ils s’en affranchissent, c’est vrai, mais après y avoir puisé j’en suis certain, tout ce qui était nécessaire à entourer leur réflexion.
      Regardez la dernière anecdote de Jorion dans le métro parisien, observez le nombre de billets sur ses souvenirs, sur la musique qui l’accompagne, sur les événements familiaux qui le touche, etc.
      Bien sûr, et là vous avez raison, nous ne savons pas tous nous affranchir correctement de tout ce cadre personnel lorsque le temps de la réflexion (et du sens critique) arrive. Mais ce que j’appelle « l’écoute bienveillante » du lecteur peut palier à ça. Si, par exemple, un paysan en difficulté venait sur ce blog hurler sa peine, nous serions capable d’écouter, derrière ses mots, quelque chose de plus global que son cas personnel.
      Je vous dis cela car j’apprécie toujours que les gens parlent d’eux (sûrement un petit côté commère).
      Vous le dites, il y a finalement plusieurs manières de raisonner. Elles ne doivent pas s’exclure puisqu’à la fin il serait très utile qu’elles n’en fassent qu’une.
      Laissons-les parfois marcher côte-à-côte sur ce blog, ça en fait sa richesse.

      Ceci dit, je viens de lire le commentaire de « pvin », juste au dessus; ça calme.
      Certains sur ce blog ont l’art d’élever le débat, et c’est ce qui en fait, plus que sa richesse, sa valeur.

    2. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Bourdon, je me sens un peu visé par votre critique : « les avis sont personnels dans la majorité des cas, peu de vision globale et générale, peu arrive à se sortir de leur cas personnel pour tenter de réfléchir à la complexité de la Grande Crise… »

      J’ai tendance à m’exprimer à la première personne du singulier (comme je le fais ici), non pas par individualisme mais par la conviction que le collectif est un groupement d’individualités interconnectées. Et aussi, bien entendu, pas conscience de mon manque de culture théorique et des limitations de ma propre intelligence.
      Qui suis-je pour parler à la première personne du pluriel ? Les personnes qui s’expriment ici en leur nom propre, sans se « nounoyer » abusivement (excusez le néologisme), me semblent plutôt faire preuve de modestie que d’individualisme. C’est juste une question de point de vue. Ou de grammaire.

    3. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      J’ajouterais que pour qu’il y ait une communauté, pour qu’il y ait un « nous », il faut au préalable que plusieurs « je » se reniflent les uns les autres, se reconnaissent et s’interconnectent.
      Le cerveau humain fonctionne selon ce principe. Si nos petits neurones impuissants ne se connectaient pas à leurs semblables, notre cerveau ne serait rien d’autre qu’un tas de viande flasque, quoique délicieuse sur un toast avec un peu de citron.

      Toute société humaine se conforme à ce schéma (Paul, si je dis des bêtises, tirez-moi virtuellement les oreilles pour la peine). Nous ne formons des groupes que parce que nous nous reconnaissons en l’autre et qu’il se reconnait entre nous.

      C’est justement parce que nous vivons dans une société atomisée, vaporisée, qu’il ne faut pas censurer ce « je » à la recherche de ses semblables, sous peine de le condamner à l’errance éternelle. Le « nous » ne peut pas être imposé, il se construit. On peut penser que le processus de regroupement est trop lent, mais je ne pense pas qu’on puisse l’accélérer en reprochant aux « je » d’être ce qu’ils sont.

    4. Avatar de lou
      lou

      Candy says, je vous rassure, on ne parle qu’à la première personne, l’individu abstrait n’existe pas et le « on » est problématique. Cela ne fait pas pour autant de vous quelqu’un d’égocentrique uniquement mu par votre propre intérêt. Camus disait: « je me révolte donc nous sommes ».
      Du reste, c’est à partir de son expérience que Paul Jorion a eu cette lucidité et cette intelligence de la crise.
      C’est un vaste chantier, à mon avis, que de repenser l’intérêt général à partir de l’individu, et non contre, ou en en faisant abstraction. Car c’est bien là que le bas a blessé à gauche. Par contre, l’enjeu est de savoir à partir de quel individu on part: raisonné et raisonnable ou capable de sublimer ses pulsions? ou cet être pulsionnel que la marchandisation a développé?

  26. Avatar de Jean-Yves *
    Jean-Yves *

    J’ai parfois un peu de mal à comprendre.
    D’un côté, la démonstration implacable de l’inéluctable déconfiture du capitalisme, englouti par la dette, condamné à une croissance exponentielle, butant sur la raréfaction des ressources et, de surcroît, depuis peu, torpillé par les « banksters ».
    De l’autre l’incertitude – les regrets ? -, les questionnements sur les méthodes d’action les plus efficaces pour achever -sauver ?- la bête,…
    Mais la bête est mourante (voir ci-dessus)! En fait, en occident, elle a même signé son acte de décès politique lorsqu’elle a renoncé à intéresser à ses profits (revenus, accès à la propriété, éducation, égalité des chances,…) la classe moyenne qui lui voue désormais une haine farouche. La classe moyenne (celle qui fait les élections) a peur pour son travail, peur pour sa retraite, peur pour ses enfants. Si elle n’avait pas encore plus peur du vide sidéral que laissera le capitalisme, elle l’aurait déjà terrassé. Le peuple n’est donc pas si bête.
    Dès lors, la question n’est plus, à mon humble avis, de s’inquiéter de réguler les trucs et ficelles des « banksters ». Au contraire, laissons les rapaces achever l’animal.
    Quant aux références historiques, nous ne sommes plus au 19ème siècle et même plus au 20ème. Aujourd’hui, l’information circule instantanément d’un bout à l’autre de la planète et chaque année qui passe nous rapproche, à une vitesse exponentielle (celle de la croissance), de l’épuisement de nos ressources.
    Le capitalisme s’est construit empiriquement. Il n’est que la mise en musique économique des instincts primaires de l’homo sapiens et, à cet égard, ce singe mal dégrossi y est attaché. Pourtant, nous n’avons pas le choix : il faut changer de paradigme.
    Mais comment 7 milliards d’êtres aussi frustes vont-ils bien pouvoir réorganiser en catastrophe une telle pieuvre économique ? La réponse est dans la question : dans la douleur.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      « De l’autre l’incertitude – les regrets ? -, les questionnements sur les méthodes d’action les plus efficaces pour achever -sauver ?- la bête,… »

      Oui, je ne comprends pas bien non plus ce paradoxe. Si le capitalisme est condamné, cela ne change rien que ce blog existe ou pas.

    2. Avatar de la menuise
      la menuise

      @ Moi
      … cela ne change rien que ce blog existe ou pas…

      Si, pour ne pas mourir idiots… et cela change Tout.
      C’est bien la seule raison qui compte, une fois que vous avez réduites toutes les autres.
      Merci à Tous.

    3. Avatar de la menuise
      la menuise

      @ Jean-Yves *
      … dans la douleur…

      Et avec l’aide de la Nature (au sens le + large possible) qui nous accueille aimablement.
      Pour être plus explicite, je ferais la comparaison avec nous-mêmes pris individuellement.

      Ce que nous tardons à faire évoluer en nous, la Nature se charge de nous l’imposer.
      Avec l’aide de la douleur,… si necessaire.

    4. Avatar de eza
      eza

      @ la menuise

      « Si, pour ne pas mourir idiots », cela me paraît difficile…

    5. Avatar de la menuise
      la menuise

      @ eza

      Essayez quand même!

    6. Avatar de laurence
      laurence

      @ Jean-Yves,

      l’espèce de ‘contradiction’ que vous évoquez est très précisément ce qui caractérise l’une des étapes du processus de deuil : la confusion.

      La difficulté bien humaine à accepter la réalité de la Perte. Là le blog de Monsieur Jorion est essentiel car dans tous ces échanges tous ces débats tout ce sens critique, toutes les individualités qui s’expriment…nous faisons ensemble un deuil.
      Et c’est indispensable pour passer à autre chose.

      Ce temps du deuil est essentiel et nous ne pouvons pas allez plus vite que la musique.
      Le temps viendra de l’acceptation, de la construction de nouveau repères, d’une manière nouvelle d’organiser la vie, la société, le monde… et je me réjouis que nous soyons tous ensemble investis dans ce processus lent mais qui va vers la vie.

  27. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    « Le lien le plus fort, le plus indestructible , le plus lourd , le plus constant qui nous attache à nos semblables est ce qu’on nomme pouvoir , et le pouvoir pris dans son sens véritable, n’est que l’expression de plus grande dépendance où l’on se trouve à l’égard d’autrui .

    A tort ou à raison , je me suis convaincu de cette vérité au cous de mon travail. Aussi, en décrivant les évènements historiques de 1805, 1807 et surtout 1812, où se révèle avec le plus de relief cette loi de fatalité, je n’ai pu attribuer d’importance aux faits et gestes des hommes qui ont cru diriger ces évènements, mais qui moins que tous les autres acteurs y ont introduit une activité humaine libre. Leur activité ne m’a intéressé que comme une illustration de cette loi de la fatalité qui, selon ma conviction, régit l’histoire, et de cette loi psychologique qui pousse l’homme accomplissant l’acte le moins libre à imaginer après coup toute une série de déductions ayant pour but de lui démontrer à lui même qu’il est libre . »

    Léon Tolstoï – Guerre et paix .

    Ce texte peut prêter à de nombreuses fausses lectures .

    Il me rend optimiste car je suis persuadé que la  » fatalité » en oeuvre va dans le sens des aspirations qui s’expriment ici . Elle se nourrit sans doute de nombreuses paranoïa . Qu’importe , elle marche .

    Aux urnes !

  28. Avatar de Caleb Irri

    @ monsieur Jorion

    bonjour,

    il était inévitable que la question se pose à votre endroit. vous êtes malgré vous engagé dans un processus politique, que vous le vouliez ou non. je suis cependant tout à fait d’accord avec votre réponse, qui fait honneur à votre honnêteté intellectuelle.

    Mais ce qui se passe depuis quelque temps sur votre blog n’est pas anodin. en creusant la réflexion sur certains sujets, en suscitant les commentaires et les véritables questions qui se posent, en proposant des pistes de solutions que vous estimez valables, vous êtes aujourd’hui confronté à un choix qui n’est pas aisé à faire : jusqu’où comptez-vous pousser votre engagement ?

    et derrière cette question, une autre plus profonde : croyez-vous que, au cas où vous le pousseriez plus avant, et dans l’hypothèse où vos propositions seraient retenues, que les choses pourraient réellement s’arranger ?

    peut-être est-ce là le noeud du problème… et si vos propositions n’avaient absolument aucune chance d’être adoptées, votre engagement servirait-il à quelque chose ?

    cela étant dit, vous constatez vous-même à quel point sont nombreux les citoyens qui désirent un véritable changement, une autre manière de faire fonctionner le système.
    votre visibilité peut être une sorte de tremplin dans la réflexion, et vos relations pourraient permettre la mise en place d’une réflexion plus globale à laquelle pourraient participer un grand nombre de citoyens.

    si vous ne souhaitez pas vous mettre personnellement en avant (ce que je comprends tout à fait), peut-être pourriez-vous lancer une sorte de mouvement participatif sur les sujets que vous évoquez sur ce blog, d’une manière plus construite et plus globale…

    je suis certain que nombreux seraient les participants, et utile serait la réflexion.

    pour ma part, je ne crois pas à la « moralisation » du capitalisme, et je pense qu’il faudrait aller plus loin encore, car le capitalisme est de mon point de vue incompatible, au moins à long terme, avec la justice sociale : quand l’un apparaît, l’autre disparaît…
    mais il serait intéressant de pousser le raisonnement jusqu’au bout, ne croyez-vous pas?

    en tous les cas, je vous souhaite bonne continuation.

    je me permets également de vous donner mon point de vue sur la question : http://calebirri.unblog.fr/2010/03/02/monsieur-lordon-monsieur-jorion-il-faut-aller-plus-loin/

    1. Avatar de JPD
      JPD

      Sur votre blog : supprimer l’argent …
      Ah oui, et on fait comment après ?

    2. Avatar de Caleb Irri

      @ JPD

      bonjour,

      sur mon blog je ne fais que poser des questions, et malheureusement je n’ai pas de réponse, on le saurait !

      je suis cependant convaincu qu’il existe une solution, et je n’ai pas la prétention de la découvrir seul. mais si on veut sortir du capitalisme sans rentrer dans l’autoritarisme, il faudra peut-être bien y jour y réfléchir… mais tous ensemble. c’est bien cela que je souhaiterais, mais il faut pour cela bien du courage, ainsi qu’une grande volonté.

      désolé pour la déception que je vous ai causé!

    3. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      Caleb Irri, j’ai répondu à votre commentaire avant de l’avoir lu (je suis un peu chaman à mes heures perdues), un peu plus haut en réponse au commentaire de Crapaud Rouge (13 mars 2010 à 09:37).

      Si vous voulez allez plus loin que Paul, faites-le – et je suis certain que certains habitués de ce blog vous emboîteront le pas – mais ne lui reprochez pas de ne pas le faire à votre place.

  29. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    La foi vacillante dans la démocratie telle qu’elle se manifeste aujourd’hui est plutôt en ce moment un signe de bon sens. Quant à l’action politique, l’auteur de ce blog a choisi la réforme, non pas la révolution, et dans la réforme, il a choisi l’action par la capillarité. Cela peut fonctionner, mais cela demande le même effort que la course de fond: patience et endurance.

    1. Avatar de astarte
      astarte

      cher Boukov

      les révolutions ne peuvent avoir lieu que par imprégnation suffisante, par capillarité imbibante, du discourscourant.

      au delà d’un certain seuil critique et l’événement déclenchant étant à disposition, vous verrez la basculement.

  30. Avatar de Loréal Alain

    «La mondialisation a dérapé à partir du moment où i était admis que le marché avait toujours raison et qu’aucune autre raison ne lui était opposable. ( … ) Elle a engendré un monde où tout était donné au capital financier et presque rien au travail, où l’entrepreneur passait après le spéculateur, où le rentier prenait le pas sur le travailleur, où les effets de levier, atteignant des proportions déraisonnables, engendraient un capitalisme dans lequel il était devenu normal de jouer avec l’argent des autres, de gagner facilement, rapidement, sans effort, et trop souvent sans une création de richesse ou d’emploi. »

    De qui est cette diatribe que ne renierai ni PJ ni le PS ?

    NICOLAS SARKOZY ! (discours au Forum de Davos).

    On mesure l’incroyable distance entre les paroles et les actes de ceux qui nous gouvernent.

    Cependant, pour donner corps aux suggestions que je vois poindre au travers de nombreux commentaires sur ce blog, c’est d’abord l’engagement en politique qui peut « influencer » et faire avancer les choses.

    D’abord parceque les « Elus » sont en premier lieu désignés par leurs pairs : « en être » est donc nécessaire sinon suffisant pour porter à l’avant-scène ceux qui seront les vecteurs de valeurs, idéaux et programmes concoctés par « la base » (avec le biais inévitable de l’aveuglement idéologique)

    Ensuite parceque si le collège des « experts » n’a qu’une influence médiocre au stade précèdent, cette dernière devient prépondérante dès lors que « l’Elu » est en responsabilité opérationnelle. Il suffit de lire les discours du Président évoqué ci-dessus (mais c’est vrai pour tous les autres) pour se persuader qu’il n’y a guère plus de 10% du contenu d’origine personnelle. Si influence il doit y avoir, c’est donc auprès de ces « visiteurs du soir » qu’il faut agir.

    Enfin parce que sans donner dans le poujadisme le plus primaire qui consisterait à considérer que nos élus ne sont que les plus habiles des menteurs et bonimenteurs, il faut bien reconnaître que les arguments qui portent le plus auprès du politique sont ceux supposés favoriser sa propre réélection. Pour faire entendre ces arguments, une fois de plus, il faut être physiquement présent dans les premiers cercles.

    C’est ce à quoi s’emploient les lobbyistes et, on le constate quotidiennement, avec un certain succès (Wall Street pour la finance, Les Labos et les Assurances pour l’Assurance Maladie) aux Etats-Unis mais, évidemment également en Europe.

    Evidemment (et en vieux soixante-huitard, ça ne me laisse pas indifférent) reste l’éventualité du sursaut épidermique que je lis ici ou là dans les commentaires, voire d’une nuit du 4 aout ou certains finiraient sur « la veuve »…

    A mon sens on est très loin du seuil d’exaspération qui en lancerait les prémices…

    1. Avatar de rvrigo
      rvrigo

      La distance entre la parole et les actes tient peut être au fiat que celui qui prononce les dites paoles n’en est vraisemblablement pas l’auteur. Comprend il seulement ce qu’il dit ?
      PS Ce n’est d’ailleurs pas l’apanage du seul N Sarkozy

    2. Avatar de Candy says...
      Candy says…

      @ rvrigo

      Il ne les comprend peut-être pas, mais il les les prononce devant un très large public au sein duquel certaines personnes les comprennent. C’est le principal.
      Si Sarkozy lisait un discours rédigé par Paul Jorion ou par quelqu’un qui lit régulièrement ses écrits, les idées de Paul toucheraient un public bien plus large que celui de son blog. Et ce serait une très bonne chose.

      Sarkozy s’est fait une spécialité de la récitation laborieuse d’idées beaucoup plus grandes que lui, dont il ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants et qui sonnent abominablement faux dans sa bouche, par pur opportunisme médiatico-opportunisto-sondagier. C’est un fait. Pitoyable mais réel.
      Il est très mauvais comme président, mais comme caisse de raisonnance il se débrouille plutôt bien.

      J’aimerais beaucoup voir la grimace de certains gros pontes de son parti et de certains grands industriels qui le soutiennent lorsqu’il prononce de tels discours. J’aimerais vraiment beaucoup voir ça.

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