Lorsqu’on a appris le 8 décembre que Paypal et Mastercard avaient cessé de transmettre les dons à WikiLeaks, j’ai rédigé un très bref billet pour annoncer que « La guerre civile techno » avait commencé. Cela a donné envie à l’éditeur Textuel d’un petit livre d’entretiens sur le sujet. Voici ce dont celui-ci parlera.
Chacun pouvait connaître autrefois ceux qui habitaient dans sa rue, puis fréquentaient son école, appartenaient à son régiment, allaient à son bal ou travaillaient à ses côtés. Telles étaient les bornes de l’univers humain connaissable. Aujourd’hui, chacun connaît en puissance la totalité des êtres humains dont il ou elle partage l’univers linguistique. On se rencontre sur l’internet, dans des forums, comme co-commentateur de blog, comme guerrier cybernétique dans un univers de dragons et de donjons et mieux encore, sur Facebook, le blog de Monsieur et Madame Tout-le-monde.
Le « cerveau collectif » s’alimente à des sources innombrables dispersées aux quatre coins du globe. Le journal intime de chacun s’affiche sur l’écran de milliers d’inconnus. Le blogueur monte en puissance, rivalisant désormais avec le journaliste. Les bibliothèques que les gens fréquentent sont aujourd’hui virtuelles. Qu’il s’agisse de partager un apéro ou de renverser un régime, il est possible désormais de rassembler une foule innombrable en n’importe quel endroit de la planète, dans le temps moyen pour s’y rendre aussitôt. Les politiques n’aiment point trop cela : la corruption des autorités locales chinoises en a pâti, le pouvoir iranien en a chancelé, et le régime tunisien en fut terrassé.
Mais la réaction contre le monde nouveau qui s’ébauche parvient à s’organiser : le pouvoir égyptien menacé se défend en barrant tout accès à l’internet. Les gouvernants jugent plus urgent de réguler l’internet que le monde de la finance qui ravage pourtant le monde. Paypal ou Mastercard interdisent les versements au Robin des bois de l’information transparente, WikiLeaks, suscitant les représailles de cyber-francs-tireurs. La guerre civile techno a bel et bien commencé. Qui l’emportera ? Les pouvoirs en place peuvent fermer l’internet, réduire au silence les serveurs, voire même, en dernier recours, couper l’électricité. Mais celui qui pense que tout cela ne concerne que les autres, acceptera-t-il sans se rebeller lui-même de vivre plus d’une heure dans un monde sans électricité ?
145 réponses à “LA GUERRE CIVILE TECHNO : PARLONS-EN !”
On pourrait glisser dans le sujet les sujets comme HADOPI, LOPPSI, ACTA, etc, tous ces projets qui veulent réduire les possibilités d’expression offertes par Internet (décentralisé). Et du côté des réponses : VPN, Tor, chiffrement, Mesh, etc.
J’ai le sentiment qu’il s’agit de gravir une nouvelle marche sur l’escalier de la démocratie, que je comprends comme un régime politique donnant la priorité à l’expression du plus grand nombre plutôt qu’à la décision rapide et efficace… encore que l’expression du plus grand nombre peut parfois permettre de résoudre rapidement des difficultés.
Oui, et surtout les réseaux Mesh (en gros, chaque routeur, ou « Box » comme on aime dire, communiquent avec celles des voisins par wifi pour former un nouveau réseau internet), c’est la solution la plus ultime, ça avec un réseau de production d’électricité localisé. Il suffirait de quelques hackers chevronnés afin de créer des logiciels pour modifier les box.
De manière général, on devrait pouvoir toujours se mettre en mode « dégradé », c’est à dire avoir les même possibilité de vies qu’en mode normal, mais en moins performant. Par exemple des panneaux solaire pour alimenter l’éclairage, l’ordinateur et le routeur., ou bien une réserve d’eau de pluie, ou du bois pour se chauffer, etc… Mais l’idée et de ne pas forcement utiliser cette solution tous le temps, mais seulement en cas de coupure du réseau de distribution (Internet, electricité, gaz, eau) par l’état.
Pour le moment, cher Paul, faite nous le plaisir de boycotter Paypal au lieu de les dénoncer et d’utiliser une solution alternative telle que Bitcoins (voir sur le site http://www.bitcoin.org/)
Bitcoin
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Bitcoin est une monnaie électronique décentralisée conçue en 2009 par Satoshi Nakamoto. Son utilisation passe par celle d’un logiciel libre portant le même nom, écrit en C++ et publié sous licence MIT.
L’émission de monnaie est répartie sur tous les noeuds du réseau, de façon à ce qu’elle ne dépende pas de la confiance envers un tiers particulier, mais plutôt envers la robustesse des procédés cryptographiques employés.
Bitcoin est une implémentation d’un concept imaginé par Wei Dai, appelé b-money et énoncé pour la première fois sur le site du groupe cypherpunk. L’idée fût précisée en 2005 par Nick Szabo à travers une monnaie qu’il nomma « bitgold ».
Ou Flattr. Article Flattr sur fr.wikipedia.org.
Mais ce bitcoin a l’air très intéressant. Merci pour le lien 🙂
Paul,
Peut-être trouverez vous réponse à vos questions dans ce billet.
Aucun pouvoir en place n’a pu venir à bout de l’imprimerie. Des livres, des parutions, des journaux subversifs ont pu voir le jour et ont pu être diffusé à grandes échelles sans que les pouvoirs en place aient pu toujours s’y opposé. L’internet sera-t-il l’imprimerie du XXI ème siècle ?
Cher Thomas,
Internet est bien plus que l’imprimerie.
L’imprimerie arrive à ses fins en BEAUCOUP plus de temps qu’Internet.
De plus, elle ne touchait pas tout le monde. Problème de langue, d’environnement.
Les outils d’internet permettent de traduire tous les textes qui parviennent souvent gratuitement (ce que ne faisait pas l’imprimerie).
Vous ne vous rendez pas compte de l’impact de l’immédiateté.
Celle-ci a été mon métier pendant tellement d’année même avant le Web.
Mais cette immédiateté ne rend pas les choses plus simple.
Plus de contrôle de la véracité. Vérité comprise ou non en fonction d’un esprit d’analyse souvent absent. Détecter la propagande dans l’information n’est pas une sinécure.
Certains disent que l’imprimerie a débouché sur le droit de lire, mais qu’Internet donne le droit d’écrire.
Internet est plus qu’un support mémoriel tel que le livre car le réseau internet comme son nom l’indique est un système technique, qui plus est un système qui constitue un milieu technique associé. En effet, comme le remarque Igor la lecture et l’écriture peuvent s’y pratiquer indifféremment par tous les utilisateurs, les rôles ne sont plus distingués selon un principe hiérarchique, ce en quoi Internet comporte dans sa structure même la possibilité d’une expression démocratique. On comprend alors pourquoi il suscite tant de préventions du coté des pouvoirs institués, ceux-ci y trouvant un contre-pouvoir incontrôlable, imprévisible, car la vox populi semble y émaner de partout et nulle part, à une vitesse inégalée.
Ceci dit le livre a encore de beaux jours devant lui car il n’a pas la vulnérabilité du réseau. Aisément transportable le dispositif technique dont il résulte permet sa reproductibilité via l’imprimerie (des premiers incunables de Gutenberg jusqu’à l’imprimerie tout numérique) tout en offrant la possibilité d’un accès autonome car consommateur d’une énergie négligeable cette énergie n’étant autre que la force musculaire nécessaire pour tourner les pages. Pour lire un livre nul besoin non plus d’acheter un logiciel ni de se brancher sur un réseau numérique ou électrique. Le seul « logiciel » requis est le cerveau humain.
Le mode séquentiel et linéaire de l’ accès physique au livre renvoie la virtualité au seul monde de la pensée humaine, jamais exprimable que de façon différée. Avec le réseau internet la pensée franchit un pas supplémentaire en se réfléchissant d’emblée dans une sociabilité virtuelle qui n’existait pas dans l’univers des livres, la sociabilité du livre se limitant à sa consultation en bibliothèque, son achat en librairie, son échange individuel, voire sa discussion avec un public plus élargi et présent physiquement. Ce qui est perdu en activité autonome d’une pensée singulière est gagné en intelligence collective.
Il n’y a pas à opposer absolument les deux modalités techniques du lire et de l’écrire relevant respectivement du livre et de l’Internet.
Le livre, invention pluri-millénaire qui dans son principe n’a pas varié, conserve ses atouts. Comme dit précédemment le livre présente un dispositif technique autonome. Le livre, autre point important, qui dérive du premier, porte aussi en lui même les marques physiques d’une contextualisation.
.
Comme l’a remarqué l’historien du livre, Roger Chartier, le livre est plus qu’un support mémoriel de données brutes. Le livre en tant qu’objet physique garde la mémoire de chacune des époques, des individualités, lors lesquelles il a été produit. Mise en page, qualité du papier, incipit, préfaces, envoi, dédicace, édition, bibliographie, index, sont autant de données contextuelles qui orientent la lecture d’un livre en renseignant sur son origine, sa destination, son ambition, son esthétique. Autant dire que la signification d’un livre ne peut être appréhendée indépendamment de son contexte originel, si toutefois bien entendu le lecteur d’aujourd’hui y « entend » quelque chose et surtout éprouve cette nécessité d’y entendre, d’y goûter même, quelque chose.
Avec l’apparition de l’édition numérique, la communication des écrits via internet, le livre se dématérialise, le risque est alors que le lecteur perde de vue tout ce qui fait qu’une oeuvre de l’esprit est le produit d’une société, d’une culture, à une époque donnée. En définitive, c’est toute un pan de la part affective de l’intelligence humaine et ses modulations historiques qui se perd à l’age de la reproductibilité et de la transmission par voie numérique.
Néanmoins, Internet réinvente en quelque sorte, en la démocratisant, ce que les intellectuels européens appelaient la République des lettres dont le principe remonte au XIV ème siècle : ce réseau de correspondance européenne par lettres qui associait sans principe hiérarchique les lettrés européens et était le vecteur principal de la réflexion théologique, juridique, philosophique, scientifique et politique, les rencontres effectives entre penseurs et savants situés en des points éloignés de l’Europe et même du territoire national étaient rares.
Erasme, le théologien néerlandais (1468-1536), qui entretenait une correspondance avec rien moins que 600 érudits est en quelque sorte le fondateur de la première République des Lettres.
Sans le savoir, nous renouons, sous une nouvelle forme, via le réseau Internet, avec une tradition qui s’était quelque peu effilochée depuis que la diffusion massive et concomitante du livre imprimé et des systèmes éducatifs étatiques avaient éloigné ceux qui écrivent de ceux qui lisent. D’où l’enjeu éminemment politique d’Internet, aujourd’hui.
« …ont pu être diffusé à grandes échelles sans que les pouvoirs en place aient pu toujours s’y opposé. »
Un ami Tchèque nous racontait qu’avant la chute du mur, ils recopiaient les livres interdits à la main dans des cahiers pour les faire circuler.
non Mr Pierre Yves..
Voici ce que vous écrivez.
Avec l’apparition de l’édition numérique, la communication des écrits via internet, le livre se dématérialise, le risque est alors que le lecteur perde de vue tout ce qui fait qu’une oeuvre de l’esprit est le produit d’une société, d’une culture, à une époque donnée.
Voici
http://www.googleartproject.com/
En définitive, c’est toute un pan de la part affective de l’intelligence humaine et ses modulations historiques qui se GAGNE à l’age de la reproductibilité et de la transmission par voie numérique.
Se « GAGNE » est ce que vous vouliez dire n’est il pas ?
rego
Rigoris,
Je m’attendais un peu à cette objection.
Ce à quoi vous faites référence c’est à une représentation par voie numérique des données contextuelles. Je vous objecte à mon tour que ces données ne sont pas (re) présentables. En représentant, aussi aboutis soient les procédés employés, quelque chose est perdu : l’objet livre, matériel, avec toutes ses caractéristiques inséparablement matérielles et contextuelles, n’est plus là. La lecture du livre ancien par voie numérique se fait sur un nouveau support qui certes reproduit les données anciennes, mais désormais son accès n’oblige plus à la lecture séquentielle du contenu livresque qui en faisait autant un vecteur d »informations qu’un support pour la méditation. A l’heure du temps globalisé et synchronisé jamais autant les savoirs n’ont été aussi accessibles, mais s’agit-il pour autant de connaissance ?
Pour ne parler que du présent blog, nous le voyons bien, ce qui fait sa richesse c’est l’expérience de ses intervenants autant sinon plus que leur aptitude à raisonner. (je vous renvoie aussi au dernier billet de Crapeau Rouge, La mémoire de l’avenir.) L’intelligence collective n’est pas une vue de l’esprit. Mais pour que celle-ci soit réellement consistante, constituante, il lui faut que tous ceux qui apportent leur contribution aient pu dans leur vie disposer de temps pour une libre réflexion, ce que j’appelle méditation, sans quoi le produit de l’intelligence collective risque d’être une pensée sans esprit, pauvre, faute d’être alimentée à des sources diverses. Or le livre est par excellence l’accès à un monde virtuel, mais un monde virtuel qui contrairement à celui du monde virtuel numérique n’impose pas d’emblée, le poids de la logique du groupe, cela parce qu’il n’interagit pas avec celui qui s’y plonge mais permet au contraire d’explorer selon son rythme, de s’imprégner donc d’une pensée autre que la sienne, que l’on finit par s’approprier, tout en pouvant s’en distancier, en connaissance de cause, le temps ayant pu faire son oeuvre.
On en revient toujours au rapport du particulier au collectif. Pour que collectif soit réellement humain il doit ne nourrir du particulier. Le livre le permet mieux que l’accès au réseau mondial et instantané des informations qui couvre tous les savoirs mais à tendance à les aplatir, en les mettant tous au même niveau et en abolissant la distance critique du lecteur solitaire face à son livre.
Tant que le numérique demeure complémentaire de l’usage des livres traditionnels la perte n’est que relative. Mais imaginons un monde où nous passerions au tout numérique, où plus personne ne saurait ce qu’est concrètement un livre ?
pour Mr Pierre-Yves D.
merci pour votre réceptibilitée.
Des aveugles écoutent par internet des audio livres,pièces de théâtres etc.
Rien que pour eux je remercie INTERNET.
Des œuvres d’Arts des plus grands musés sont enfin visibles pour TOUS.
Vous êtes d’accord?
amicalement
rego
Ce qui est rigolo , et qui s’est vérifié en Egypte , c’est qu’en terme de fonctionnement , toutes les voies internet étaient coupées …sauf celle permettant d’alimenter les serveurs boursiers .
L’ oppression efficace porte donc non pas sur l’outil , mais sur ceux qui le concoivent , le gèrent et le font évoluer .
Et ces gens là ,comme tout le monde, ont besoin d’être payés .
Qui les paient ?
@ Juan :
Pas tout à fait exact. Le FAI Noor, qui justement alimentait les serveurs boursiers et les grandes entreprises, a quand même été fermé. Le dernier, néanmoins.
Ceci dit, la bourse du Caire avait été fermée depuis lurette.
Ce n’est pas la bourse que le régime préservait ainsi, mais bien les ‘grandes entreprises’.
Traduction : les multinationales.
Coca-Cola, Lafarge, Exxon-Mobil, …
Autrement plus important pour le régime.
@ zébu
Et les multinationales le lui rendent bien : Digital Darkness: U.S., U.K. Companies Help Egyptian Regime Shut Down Telecommunications and Identify Dissident Voices.
Ehe.
NSA is earing you.
@Zébu
Ça m’a fait bizarre, hier, d’expliquer à mon fils de 18 berges ce que signifiait la société Swift au sujet de la quelle il devait obligatoirement signer une note d’information, au moment d’ouvrir son premier compte bancaire en tant que majeur, lui signalant que tous les virements interbancaires le concernant étaient susceptibles d’être contrôlés par elle et les autorités du renseignement US avec l’assentiment de l’UE…
Bref, qu’il était susceptible d’être pris pour un terroriste en puissance… Mais bon, au moins, comme dit l’autre, c’est transparent… et contresigné par le suspect lui même.
Quant est-ce que l’Europe va demander l’équivalent dans l’autre sens, soit les infos bancaires US vers les autorités européennes ? Puisque ça faisait partie du deal obtenu de haute lutte, avec cette « louable transparence » manifestée par cette information du client, je suppose ?
@ Vigneron :
Oui, le boulot de père devient de plus en plus compliqué 😉
Je compatis. J’y passerais aussi mais plus tard.
PS : si la réciproque est vrai, on pourra alors savoir combien le petit Kevin a dépensé pour ses leçons de pilotage d’avion dans le Minnesota ? Ah non, ça c’est secret défense.
Hhmm..
Ma fille travaille dans une banque.
Et certains s’étonnent que je devienne fou.
Si en plus la fille d’Yvan et le fils de Vigneron se découvrent des affinités , il n’y a plus qu’à saborder le blog ….!
Ne parle pas de malheur, Juan.
On en a déjà assez.
Salut les « copains »,
Fil très amusant.
Comme nous étions fournisseurs de SWIFT, j’ai participé dans certains développements pour la maintenance de leurs matériels informatiques.
Le Up-time était surveillé de très près.
Swift est positionné à La Hulpe près de Bruxelles, je rappelle.
La guerre civile techno dont vous parlez peut être gagnée par les militaires à la seconde.Heureusement les intérêts commerciaux sont énormes,ils se contenteront le plus souvent de vous surveiller.
Il me semble avoir lu des articles ( il y a déjà longtemps ) sur un effet possible de l’interconnexion massive d’agents individuels : la formation d’une conscience. C’est ainsi que d’aucuns tentaient une explication de l’émergence de la conscience dans un cerveau, par l’interconnexion massive entre les neurones. Cela ne serait pas pour me déplaire de voir apparaître une conscience collective mondiale induite par internet, et j’imagine ( avec un certain plaisir ?…! ) la peur du politicien de base, qui en mesure (déjà ?) les conséquences sans forcément en comprendre l’essence. Si cela était avéré, la démocratie de demain ressemblerait à la démocratie qui règne entre les neurones d’un cerveau, privilégiant le collectif sur l’individuel, ce qui n’est pas sans poser des questions.
Peur de l’induction?…Sûrement mais « CELA » reste à prouver…Pour la science chacun sait depuis Napoléon que Dieu(X) ou toute autre chose reste une hypothèse.
On peut encore aussi connaître ses riverains, ses congénères, et même des inconnus, etc. tout au moins ceux qui nous donnent envie de les connaître et de parler sans communiquer. De même on peut aussi savoir que des co-commentateurs d’un même blog ne sont pas des amis, quand bien même ils s’accorderaient sur telle idée ou tel goût. Qu’est-ce qu’un ami dont on ne connaît ni le corps ni la voix ? On peut faire de la communication un outil pour autant qu’on ait quelque chose à y dire ou via lequel on veut montrer quelque chose. On peut dominer sa propre médiation si l’on ne s’y laisse pas aliéner. On peut ne pas vivre hypnotisé s’il on sait vouloir. Ce qui se passe dans les rues tunisiennes et égyptiennes est beaucoup plus déterminant que les traces ou les désirs projetés qu’en laissent voir les supports cybernétiques. Les machines ne valent que selon l’usage qu’on en fait. Le monde de K. Dick n’est pas une fatalité.
D’aucuns prétendent que c’est pour ça que dieu ( le père ) a offert son fils ,qui « l’incarne » , à l’humanité ( qui n’en demandait peut être pas tant ) . Mais on sait avec les exemples de Vigneron et d’Yvan que le métier de père est ingrat .
Comme il m’est arrivé d’écrire ici que ce sont mes enfants et mes frottis-frottas professionnels qui m’ont appris qui j’étais vraiment , je ne peux que m’associer à cet appel au retour sur le terrain qui conserve à ce niveau le vrai sens de « guerre civile » .
Une de mes premières leçons sur la « réalité de terrain » m’a étét offert quand , il y a bien longtemps, j’ai eu à présenter en mairie des Houches , le projet de déviation de la route nationale d’alors , en rive droite de l’Arve , soit côté Bourg . Débat assez long en mairie dès 14 h . A 17 h l’accord semblait acquis et ,comme un jeunot, j’étais très fier de moi . A 17h 05 un conseiller municipal a émis l’idée de se rendre en groupe sur le terrain . A 17h 15 toutes les fibres paysannes se sont électrisées dans les bottes du conseil municipal . A 17h 20 j’étais ratatiné et ma solution rive droite vouée aux gémonies .
C’était en 1970 . Finalement la déviation s’est quand même faite en rive droite .
Sans guerre civile , mais avec un long et patient travail de « transition » ( Jacques Attali rafole de ce mot ) au sein du conseil municipal .
Et sans techno . Sans même ( et surtout pas ) de technocrate !
Dans une veine comparable selon moi , lu un article de Milner dans le Monde de ce jour ( page 20 ) sur le décalage entre démocratie « réelle » et démocratie récupérée par les gouvernants .
Désolé de dévier un peu du sujet du billet mais on peut aussi parler de la guerre civile tout court.
Et puisque vous parlez M. Jorion de la Tunisie, on apprend que ce pays vient, via son gouvernement de transition, de signer plusieurs conventions internationales (torture, CPI, …) et pense à lever les ‘réserves’ que notre ami Ben Ali avait alors pu émettre, ne serait-ce que sur la peine de mort. Sans compter, excusez du peu, l’arrestation de l’ancien ministre de l’intérieur et la mise à la retraite d’office d’une trentaine de directeurs de la police …
Excusez du peu !!
Et dans le même temps, qu’après-t-on, dans les colonnes du Monde ?
Que ‘le péril islamiste est réel en Tunisie’.
« Aujourd’hui, je crains que le pire ne soit devant nous. La paix civile n’est toujours pas revenue, les manifestants influencés par les discours « jusqu’au-boutistes », refusent toutes les solutions de compromis politique. La dissolution du gouvernement d’unité nationale sous la pression populaire montre de manière explicite que la rue n’est prête à aucune concession. »
L’ordre, mes amis tunisiens, pensez-y, l’ordre …
Et surtout, ayez la bonté d’accepter tout gouvernement d’unité nationale que l’on vous proposera, sous peine de vous faire traiter de « jusqu’aux-boutistes », crime international sévèrement réprimé par certains éditorialistes.
Cette minable tribune, où l’on se pose des questions faussement ‘existentielles’ (« Cela pose, évidemment, la question fondamentale de la démocratie en terre d’islam. ») ne devrait pas sortir de l’ombre d’où elle mérite de rester.
L’auteur, se présentant comme un journaliste belgo-tunisien, n’en est pas moins journaliste au Jerusalem Post, le dit journal étant un fervent soutien du Likoud, ceci expliquant cela.
Pour autant, il est nécessaire de la mettre en exergue. Pour quelle raison ?
Parce que, de petite musique fredonnée à l’air d’opéra qu’on essaye de nous faire chanter à tue-tête, la rythmique de fond du péril islamiste sert certains intérêts, dont on voit bien très directement que la remise en cause du statu quo dans la région dessert la politique menée actuellement par Israël. Dont le gouvernement de Benyamin Netanyahou déclare, ô hasard, que le péril iranien est à ses portes, mais oublie évidemment de préciser combien la politique de soutien au régime (encore) actuel ne peut que favoriser une quelconque rancune des égyptiens envers ce type de politique : que n’a-t-il eu l’heur de prôner la démocratie en cette région et de reconnaître un gouvernement malheureusement démocratiquement élu à Gaza …
On peut constater que, y compris jusque dans les colonnes de journaux pourtant réputés ‘de gauche’ en Israël, comme Haaretz, l’analyse de la situation dans le monde arabe ne se fait qu’à l’aune des représentations israéliennes et non des réalités actuelles, imprimant ainsi une dérive grossière quant à ce qui serait ‘souhaitable’, pour Israël évidemment. Ne parlons même pas des ‘rêves’, à haute voix, des autres journaux.
Dès que l’on parle de ‘respect du statu quo’, je pose immédiatement la question : qui parle ?
Tient-il ou non le gros bâton ?
Ce genre de question permet de suite de refermer la boîte à musique que l’on essaye de nous faire écouter. Puis de nous le faire entonner.
Vous parliez de guerre civile techno, M. Jorion.
Celle de l’information, sur le net, a déjà commencé.
Pour celle-ci, point besoin de fermer l’accès à internet, ni de fermer l’accès à l’électricité.
Au contraire.
Elle s’y alimente.
Aussi.
Heureusement que la police française veille ! WikiLeaks contre Paypal
🙂
Les bonnes vieilles méthodes : pour les manifestations géantes d’hier en Egypte, les appels à manifester ont été relayés depuis les minarets.
La révolution dans le monde arabe aurait eu lieu de toute façon, internet ou pas.
Eh oui, le « téléphone arabe » fonctionne encore.
Je pense que l’on peut créer un réseau entre voisins, avec des antennes à base de boites de conserves. Bref, on pourrait en théorie se passer des FAI. Infrastruture, ou ad hoc.
Je fais une toute petite incise à propos de l’économie, reprenant un sujet précédant qui n’avait pas trouvé beaucoup d’écho il est vrai mais voilà, je suis un fan de certaines statistiques économiques…
Le BDI :
http://www.investmenttools.com/futures/bdi_baltic_dry_index.htm
Je souhaite qu’on m’explique un jour les anomalies constatées ici, à savoir que des courbes précédemment corrélées entre le BDI et le SP500, le cuivre, le pétrole, se mettent à diverger. Est- ce la spéculation, et les marchés truqués ? il me semble.
D’autre part, je cherchais un indicateur de l’état des transports, or il suffit de regarder le DOW transport, comme expliqué ici :
http://economicedge.blogspot.com/
« While the SPX and DOW Industrials have retraced nearly 78.6% of their respective declines, the story is a far different one in the other indices. The Emerging Markets and the DOW Transports have both only retraced about 23.6% of their declines. »
Or le DOW transport ne va pas si mal :
http://money.cnn.com/data/markets/dowtrans/
Le DOW transport agrège je ne sais comment, les indices boursiers j’imagine des compagnies de transport US. Et il ne décline pas. Même si beaucoup de chiffres sont dans le rouge. Mais si c’est basé sur des indices boursiers, c’est également truqué ! Alors qu’on avait un bon outil, si jamais la spéculation s’en mêle il ne sert plus à rien.
Nathan :
http://economicedge.blogspot.com/
« Of course we have monetary pumping occurring daily, thus we have copper hitting highs while at the same time shipping indexes are falling. »
C’est ce que je disait plus haut (et avant hier)…. comme quoi, nul besoin d’être un grand économiste pour se poser des questions.
« I spent a sickening 15 minutes or so watching CNBC yesterday. Nauseating how disconnected from reality the supposed “expert” guests are. One after the other parading to shill their latest wares. Not to worry about Egypt or the price of oil, it will all be contained. In that short stomach turning 15 minutes of pain, I watched a consensus occur that it was another buy the dip opportunity. None of the guests could pin the revolutions on the real cause and thus their conclusions, in my opinion, are massively flawed. But when you have something to sell, your vision and your judgment becomes slanted. What I see on the television is so slanted… well, hurl.
Food commodities are pushed higher by our money pumping. This pressures already debt saturated marginal people and economically marginal countries. There absolutely is the risk of contagion as there is no sign our “fed” intends to let up on the money printing. Just this morning Jordan’s King replaced his government under pressure – more cronies bite the sand. Change is most definitely coming to the entire globe and to the United States, this is the math of debt expressing itself and it won’t stop until the debt is cleared in one way or the other. »
Quelques autres indicateurs ici:
http://le-temps-qu-il-va-faire.over-blog.com/
Ceci : http://www.camping16.be/index.php?l=fr est-il un bon usage politique d’Internet ?
(suite) Si oui, qu’on me le dise! En une fraction de seconde, je planterai ma « tente » devant le « Parlement belge » ; je ferai ainsi une sérieuse économie de temps (au bas mot 1/2-3/4 d’heure) pour transbahuter ma tente (sans guillemets) de chez moi jusqu’au Parlement (sans guillemets), sans compter le temps que j’y passerai (dans le froid) avant qu’un nouveau gouvernement ne soit formé.
Mouvement politique des objecteurs de croissance dit:
« (…)In fine, c’est l’électeur qui donne son consentement à tout cela…Qui est CELA ?…Vous présenta ceci…Parlez moi de CELA et donnez moi une formule un théorème une application ou tout autre chose et vous aurez traduit le coeur du sujet…
comme je vous l’ai dis précédemment ,c’est une question de FRIC.
Pour trouver une vignette à payer pour les auto routes ,pas de problèmes…
Les gents ils s’en foutent sauf quand il faut les faire payer .
Conclusion;
Ils sont d’accord pour faire payer dans toutes les langues.
Pourquoi désirer un GVT pareil?
je préfère cotiser pour les payer 2X plus à ne rien faire,déjà que quand ils font rien ils trouvent encore et encore à faire payer +
rego
Sur le net ou ailleurs, les informations demandent que chacun fasse l’effort de les étudier, les analyser, de les valider en quelque sorte. Abondance sans vigilance n’est que ruine de l’âme, dans la vraie vie comme dans le virtuel.
Etre capable de bien faire ce boulot n’est hélas pas à la portée de tout le monde. Il faut qu’internet contienne en lui ses propres outils de vulgarisation pour mettre un maximum d’information à la porté d’un maximum de public.
Le seul vrai handicap de ce média, c’est que malgré sa capacité à l’immédiateté, le caractère quasi infini de ses ressources, il ne sera jamais assez puissant tant qu’une immense majorité de public fera une confiance presque aveugle, coupable de se laisser aller à la facilité devant l’écran le plus éblouissant de nos foyers : l’indétrônable TV.
Laissons encore un peu de temps à l’érosion pour faire son travail et donnons lui un coup de main.
VISION NON AVEUGLE :
Toute en ne perdant jamais de vue que la Lumière est la sensation que produit le choc de vibrations inconcevablement petites de l’éther contre la rétine de l’oeil…
En effet, l’éther est un hallucinogène pouvant servir à de courtes phases d’anesthésie en prise massive sur un court temps.
Hors, tout comme la manipulation, sur le long terme, ça marche beaucoup moins bien.
« De ceci, de ce même Soi, l’Ether fut produit », dit la Véda…Il devient ainsi évident que ce n’est pas cet Ether, issu au quatrième degré d’une émanation de « l’Intelligence associée avec l’Ignorance », qui est le principe supérieur, l’Entité divine adorée par les Grecs et les Latins sous le non de « Pater omnipotens AEther » et sous celui de « Magnus AEther » dans son ensemble total…La graduation septénaire et les innombrables subdivisions et classes établies par les anciens entre les pouvoirs collectifs de l’Ether…depuis la limite extérieure de ses effets qui est si familière à notre science, jusqu’à la « substance impondérable » dont on admettait jadis l’existence, comme « Ether de l’espace », mais que l’on maintenant sur le point d’écarter…ont toujours été une déconcertante énigme pour toutes les branches du savoir.
Surtout sur le blog de Jorion !!
…(*!*)…(°°!°°)…Jo(u)rions-nous sans le savoir?…(« ! »)!…
C’est votre conclusion Paul et c’est la principale question à poser aux sociétés modernes.
Car c’est impossible plus de quelques heures.
Plus rien ne marche inutile de lister les pannes!
Mentionnons tout de même le plus grave:plus d’eau!
Si les coupures énergétiques se font de manière raisonnée (administrative ou grève) on peut s’alarmer en attendant une hypothétique remise en route.
Mais si les réseaux sont sabotés comme en cas de guerre civile le chaos survient rapidement.
Nous sommes fragiles.
En plus, la banalisation des évènements extrêmes rajoute de la vulnérabilité aux différentes dépendances que nous avons accumulées. Comme si il n’y avait pas assez de challenges !
http://arabnews.com/saudiarabia/article243502.ece
Monsieur Bougie à de beaux jours devant lui…Les peintres sont peut-être les seuls en possession d’une partie du savoir en ce qui concerne l’application de la lumière, à l’intérieur des toiles des plus grands maitres nous pouvons lire des informations bien plus pertinentes que n’importe quels textes…Surtout lorsque l’on sait que la lumière n’ai produite sur la rétine que par l’effet de l’éther…L’écran plat de notre ordinateur reste quelque peu impuissant comparé à la présence des corps et l’effet de l’éther sur ces mêmes corps.
à TARTAR,
C’est bien parce que la société moderne, qui repose tant sur la technique, se sait fragile, qu’elle ne veut pas être critiquée.
En 1789 en France, pas d’hacktivistes pour mettre le feu aux poudres et aboutir à la nuit du 4 aout. Juste des rumeurs infondées, des folies, des hallucinations collectives, la Déraison, la Grande Peur :
Pour l’ergot de seigle, soit le LSD, comme vecteur révolutionnaire, je serais plus circonspect…
Homme de peu de foi!
Tant que le foie tient, tout va bien.
l’ergot de seigle est en effet une des causes possibles, son action hallucinatoire peut avoir déclenché des réactions violentes d’un petit groupe, qui aurait communiqué sa folie à des groupes plus importants (phénomène de foule). Ce champignon parasite prolifère sous certains climats, il est soupçonné dans l’affaire des « sorcières de Salem » :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem
également dans les empoisonnements de Pont Saint Esprit en 1951 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ergot_du_seigle
pour faire le lien avec ce champignon suspect, il faudrait obtenir la météo ayant régné en 1788 dans les régions concernées, ainsi que les symptômes du délire de certains participants de 1789. Cette enquête a abouti dans le cas des sorcières de Salem..
ergot de seigle, LSD, Pont Saint Esprit en 1951… Cela me rappelle un article lu sur « lemonde.fr »:
« pendant les années 50, la CIA aurait expérimenté l’efficacité du LSD comme arme chimique à Pont-Saint-Esprit dans le Gard »
http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2010/03/10/lsd-cia-et-pont-saint-esprit_1317029_3232.html
Plus on vous en fait, moins vous semblez croire qu’on vous le fait
Sylvain pour moi c’est plutôt l’inverse :
…More you do more I will be…
mais parfois un rebelle…
»Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi » Ghandi
L’électricité va encore augmenter…
Les ordinateurs, les téléphones portables, les différents outils permettant l’accès à internet sont fabriqués dans des pays où la main d’œuvre est « bon marché », par des multinationales cotées en bourse. De même que les fournisseurs d’accès.
N’est-ce pas paradoxal ? nous sommes dépendants, dans notre quête de plus de démocratie, de multinationales s’accommodant parfaitement des régimes autoritaires (les agences de notation ont dégradé la note de la Tunisie et de l’Égypte).
Est-ce que nous ne faisons pas preuve d’illusion et de naïveté quand nous espérons bâtir un monde plus démocratique dans de telles conditions, à ce point dépendant de multinationales ?
Sans aller vers des mesures extrêmes, comme couper l’électricité, qui est de toute façon une mesure irréalisable sans que le pouvoir en place n’en subisse de graves conséquences, leur arme principale est la criminalisation d’un comportement : une loi est votée, faisant de vous
un pirate dans le cas où vous prenez gratuitement quelque chose qui ne vous appartient pas(HADOPI), un terroriste dans le cas où vos idées politiques vont contre celles du pouvoir en place (prenez l’exemple de Wikileaks).
Vous pouvez légitimement penser que ces lois et ces accusations sont injustes, malheureusement vous êtes du mauvais côtés du bâton !
Pour échapper à la sentence, il ne vous restera plus que la clandestinité.
Ca me rappelle une déclaration d’un policier au sujet d’un des membres du groupe de Tarnac.
« Il vivait dans la clandestinité. La preuve? Il n’avait plus de téléphone portable depuis 3 ans! »
Vivre sans téléphone portable, sans voiture, sans internet, devrait être passible de lourdes peines dans un monde qui ne veut pas être critiqué.
Savez vous qu’il est interdit de boire l’eau qui tombe du ciel et de produire son électricité ?
@ Marlowe
De toute façon, je ne vous le conseille pas, elle est insipide et sans minéraux.
Elle est polluée…
Mr Jorion .
Il semble , au vu de cet article que vous accédiez a la lucidité : a savoir l’aspect structural du problème . Passer d’un système morcelé , parcellisé , à un système centralisé hypertrophié c’est sortir du système naturel , c’est dénaturer l’espece humaine .
Comme au théatre , le système naturel necessite une UNITE de LIEU et Une UNITE de TEMPS .
La lus petite unité du système societal humain , n’est plus l’individu (depuis la socialisation ou « contrat social », mais le groupe , et pas n’importe quel groupe , celui qui s’est formaté durant des millénaire sur un territoire qui limitait sa taille . Ce formatage est irréversible …notre malléabilité est limitée et l’affect qui interagit pour gerer ce groupe est incontournable sans traumatiser l’individu et sans limiter son optimisation.
Tenter , pour des raisons de gain de productivité d ‘augmenter la taille du groupe , c’est rendre impossible la connaissance des individus entre eux . Ils , vont tenter de se regrouper , mais par affinité , en suprimant l’unité de lieu …. et c’est la catastrophe , c’est pazsser d’un système complexe a un système linéaire simplifié , instable .
Ce système « global » que nous tentons est mathematiquement ingérable , le « hollisme » ne fonctionne que de maniere fractale …..i ce modèle de gestion des populations , n’est JAMAIS utilisé ds le vivant , c’est, me semble t il , pour des raisons physiques , mathématiques .Seuls les systèmes complexes sont stable , et un système complexe ne peut pas etre hypertrohié .
Guttenberg à permis la diffusion des idées.
Internet idem.
Tremblez esclavagiste.
« Tout ce qui augmente la liberté, augmente la responsabilité »
V.Hugo
La méthode Mubarak pour faire dégager les manifestants de la place Tahrir est pas techno du tout. Elle est médiévale et hélas elle marche.
Alors que jusque hier l’armée et les jeunes contrôlaient toute personne souhaitant entrer sur la place par une des 8 entrées, ce qui avait permis d’arrêter quelques personnes armées (dont une voiture pleine), aujourd’hui, le régime a lancé une « manif pro-gouvernementale » composée de fonctionnaires payés une grosse prime et, bien sûr, de « forces spéciales en civil », et armée.
Disparition de l’armée. Les deux groupes se sont fait face avec beaucoup de restriction pendant une demi-heure, et puis les affrontements ont commencé.
Après avoir effrayé la population en ouvrant les prisons, c’est la manière choisie pour effrayer les manifestants.
Quand les jeunes des pays arabes essayent de prendre leur destin en main, ils se heurtent à des gens comme Mubarak ou son grand ami Tony Blair… (http://www.guardian.co.uk/world/2011/feb/02/tony-blair-mubarak-courageous-force-for-good-egypt)
Pourquoi faire le pari de l’Egypte plutôt que celui du Qatar ? Tout le Golfe est gouverné par des islamistes businessmen qui laisse leur 10 pourcent de temps de parole (voire beaucoup plus) aux religieux, et c’est la même chose en Egypte, mais comment Blair peut-il justifier la torture au quotidien dans les commissariats du Caire dont a témoigné l’ambassadeur US en Egypte?
http://wikileaks.ch/origin/108_0.html
Maintenant la place Tahrir se transforme en bataille génerale. Et l’armée (qui est dirigée ultimement par le chef de la « sécurité nationale » c’est à dire Omar Suleiman) a dit il y a quelques heures aux gens de rentrer chez eux…
Pourtant depuis une semaine, on a vu les journalistes, les artistes, les avocats, la jeunesse éduquée, prendre clairement position contre le régime, au risque de leur vie, vu à qui ils s’opposent. (Voir ou lire Ala al-Aswani, Immeuble Yaqubian)
En attendant le putch.
Stratégie médiévale (suite): des flics en civil ont chargé ainsi que des types payés sur des chevaux et des chamaux. On espère la « stratégie Banu Hilal » va plaire à Blair et acolytes. Ce qui est bien c’est que c’était en direct sur al Jazeera arabe ET anglais, et que l’internet est rétabli aujourd’hui, donc les images vont pouvoir inonder la planète.
De la même facon, il a été dit par les gardes de la prison Abu Zaabal dans un reportage diffusé hier sur le site d al Jazeera english à propos des gens qui ont attaqué le 29 à l aube que c’était des Bédouins. Je ne trouve pas la vidéo.
@Jeanne: « La méthode Mubarak pour faire dégager les manifestants de la place Tahrir est pas techno du tout. Elle est médiévale et hélas elle marche. »
Je me faisais la même réflexion.
C’est maintenant l’heure de vérité en Egypte. Fini les sms et les messages sur facebook, va falloir castagner pour sa liberté.
Qu’entendez vous par « stratégie Banu Hilal?
Les Banu Hilal sont une confédération des tribus du Sud de l’Egypte qui a été utilisé par les Ismaéliens Fatimides au 11è s. pour avancer vers l’Ouest. Ils ont combattu les Berbères dans toute l’Afrique du Nord. C’était juste une image pour illustrer le côté médiéval.
A propos de technowar, le responsable égyptien de Google pour le Moyen Orient a disparu depuis 5 jours. Son dernier message était : « Pray for #Egypt. Very worried as it seems that government is planning a war crime tomorrow against people. We are all ready to die #Jan25 »
un journaliste du soir enlevé en Egypte, (en direct sur france24)
il est confirmé ( par les cartes d’identité ) que les contre-manifestants sont bien des policiers
http://www.lesoir.be/
Massacre place Tahrir
http://www.repubblica.it/esteri/2011/02/02/foto/il_cairo_scontri_nelle_strade-11966111/1/?ref=HRER3-1
Google war versus Bani Hilal
L’Irlande vraiment en faillite totale dans tous les sens du terme:
S&P lowers Ireland’s rating
Ratings agency Standard & Poor’s has downgraded Ireland’s ratings by one notch.
The agency lowered its long-term ratings to A- from A and its short-term ratings to A-2 from A-1, and said it was keeping its negative outlook.
« The downgrade follows Standard & Poor’s revision of the Irish Banking Industry Country Risk Assessment (BICRA) to Group ‘6’ from ‘4’, » Standard & Poor’s sovereign credit analyst Frank Gill said.
« We estimate the external indebtedness of Ireland’s domestic banking groups (excluding the international financial services sector) at over 170 per cent of gross doemstic product; Irish domestic banks currently depend almost entirely on the ECB to refinance expiring market debt, » Mr. Gill wrote in a note.
« Were the labor market to deteriorate further, a rise in the level of delinquencies in the domestic banks’ mortgage books could result in higher new capital requirements than we presently assume. »
http://www.irishtimes.com/newspaper/breaking/2011/0202/breaking31.html
http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/02/02/regle-dequilibre-le-gouvernement-va-presenter-un-projet-loi-pour-reformer-la-constitution/#xtor=RSS-3208
Mouaaaaahahaaha !!!!
Quelle bande de blaireaux …
Pardon.
Je présente mes excuses à nos amis les blaireaux, qui ont leur utilité.
C’est effectivement un projet , qui veut sans doute donner des gages aux allemands , mais qui me parait clairement anti-constitutionnel . La seule réaction à ça que j’ai entendu à ce jour ( mais je n’écoute pas tout ) était celle d’un responsable de Force Ouvrière interviewé sur France Inter .
C’est du calibre de la « précaution »prise par Jacques Attali lors de la préparation du traité de Mastricht : « oublier » l’article qui aurait pu permettre à un signataire de s’échapper de l’Europe » .Il reconnait lui même au détour d’une phrase condesendante que » ce n’était peut être pas très démocratique » . Encore dans ce cas là n’était-ce pas directement lié à une « science » économique dont on mesure aujourd’hui la performance .
Pour ce qui est annoncé , l’abjection démocratique est totale : on interdit à tout pouvoir français , in secula seculorum , d’être maître du déficit qu’il s’autorise . Donc en clair , on lui interdit d’ être libre de sa politique .
Drôle de pouvoir qui a besoin de texte sacré derrière lequel se cacher , parce qu’il ne sait plus comment camoufler la vérité et assumer sa responsabilité .
Sans parler de son incapacité à pouvoir expliquer aux français et regagner de la confiance .
Quel mépris . Quelle lâcheté . Qui pourra faire pire .
Ah si , il y a pire que de mépriser le peuple , c’est de le rendre méprisable .
Avant peut être qu’il ne devienne lui même méprisant . Quel gachis .
Non point, Juan !!
Vous volez à des altitudes bien trop asphyxiantes pour ces messieurs (et quelques dames, aussi, qui savent faire dans la vulgarité, malheureusement).
Redescendez très très bas, raz du gazon, bouffons les mottes de terres : soyons ‘analystes politiques’.
Car d’évidence, ce ‘projet’ ne sera pas voté : il ne se trouvera pas suffisamment d’andouilles de Guéméné-sur-Scorff pour favoriser une majorité à ce texte.
Non, tout lard politique est justement plus complexe : Kozy, notre ami (élu pour 5 ans), escompte bien ‘mettre la gauche devant ses contradictions’, en la ‘forçant, au pied du mur (de Berlin), à assumer ses responsabilités’.
Cela peut paraître grotesque (et ça l’est) mais de fait, la ‘manoeuvre’ est bien celle-ci : Clausewitz n’est qu’un petit garçon au nez boursouflé (et morveux), en comparaison.
Car les élections pointent à l’horizon.
Et somme toute, n’est-ce pas le plus important ?
Si si, nous en sommes là.
Soyons fiers, soyons français.
Chantons à tue tête, les deux pieds dans le fumier (oui, bon, d’accord, mais c’est le nôtre, de fumier, alors, bon, on fait ce qu’on veut).
oui, oui, soyons fier(e)s, mais pas de ce gouvernement cala-miteux …
En tout cas les infos sur le net doivent ou devraient développer le sens critique des masses puisque qu’on y trouve tout en son contraire. Peut-être verrons-nous l’émergence d’une nouvelle conscience collective, une qui ne serait plus apprivoisée par la pensée unique que véhiculent les quelques médias « officiels », une qui serait plus éveillée car mieux préparée à tourner sept fois ses neurones dans sa tête avant de se faire une opinion.
Merci à Paul et tous ses contributeurs
La guerre civile egyptienne : parlons-en !
L’Egypte vers la guerre civile
Comme dirait Fisk, les gens qui dictent au monde des ordres ont réussi à rater une guerre en Somalie, et en plus grand encore en Irak et en Afghanistan.
C’est clair que l’Egypte c’est plus grand que la Côte d’Ivoire ou le Belarus…
Les témoignages depuis Tahrir parlent maintenant aussi de « mercenaires étrangers » sur place.
Pour être précis, ce nest pas une guerre civile car tous les témoignages concordent: les gens qui ont été payés pour attaquer les manifestants et disperser le sit-in de Tahrir sont des policiers, officiers (parfois déguisés en militaires) et des pauvres payés ainsi sans doute que des prisonniers libérés ces jours-ci lorsque miraculeusement plusieurs prisons de haute sécurité ont été ouvertes simultanément. Comme le dit quelqu’un à l’instant: ce régime s’appuie sur les bandits et les voyous. Oui, les mêmes qui torturent dans les commissariats.
Quant aux financiers, qu’ils se regardent: d’où vient l’argent sinon des drogues, des armes et du trafic d’êtres humains ?
@Jeanne
Vous les avez entendu sur Fr Inter ?
« Pas d’Egypte sans Mubarak, l’Egypte c’est Mubarak ». Il faut vraiment être payé pour dire des chose pareilles.
Grossière manoeuvre destinée à justifier l’application d’un couvreu-feu et d’ létat d’urgence lorsque les choses auront tourné mal. Tout ceci mérite la prison !
@Listz
Bêtisier pharaonique cette semaine: Invitée sur France 2 mercredi soir, Michèle Alliot-Marie a « condamné » les violences en Egypte. « Ça me choque qu’on risque la mort pour défendre ses idées », ce n’est « pas digne de l’humanité », a ajouté la ministre des Affaires étrangères. Elle a par ailleurs « appelé chacun à la retenue ». « Je souhaite qu’il y ait une évolution de l’Egypte, pour répondre aux aspirations du peuple égyptien », a-t-elle encore poursuivi.
http://www.europe1.fr/International/Egypte-MAM-condamne-les-violences-397195/
Sûr que mourir pour ses idées, c’était peut-être gaulliste, mais pas du tout RPR ni UMP !
@Jeanne: on ne meurt plus que pour son fric. Rationnellement. Vous ne saviez pas?
La sinistre des étranges affaires est d’une totale indécence, comme toutes les personnes corrompues par l’argent, et par la volonté acharnée de garder le pouvoir à tout prix !
Elle cumule, mais l’UE est bien molle sur ce coup là encore .
Egypte: honneur au Peuple qui a un si fort désir de Liberté, et qui prend des risques !
Admiration .
mes chers amis
Vous ne savez pas que nous sommes en Guerre..
Les Banques associées aux politiques,aux médias sont à votre service pour vous tondre un avenir meilleur pour eux..
Vous envisagez une éventuelle tentative ultime de nous couper les communications et l’information en nous coupant l’électricité. Par conséquent, il serait sage de prendre des dispositions pour obtenir assez d’électricité pour notre ordinateur en toutes circonstances.
Depuis près de trois ans, je passe quelques semaines de vacances d’été sur un terrain non constructible devenu potager-verger-poulailler collectif au bord d’une rivière, évidemment sans électricité . Pour l’électricité de mon ordinateur portable, j’utilise un petit panneau solaire-valisette pliable, pas plus grand, une fois replié, qu’un attaché-case ( c’était vendu de 70€ à 80€ et les prix ont baissé depuis) et c’est amplement suffisant pour utiliser lnternet.. L’hiver, il faudrait sans doute plusieurs heures pour recharger la batterie de l’ordi avec ce petit panneau pliable ou environ un mètre carré de panneau solaire pour utiliser l’ordinateur et Internet en permanence.
Les radioamateurs tunisiens et égyptiens n’ont jamais cessé de communiquer avec leurs collègues des pays voisins pour faire circuler l’information et les tentatives de brouillage n’ y ont rien changé .
De nos jours, ce n’est pas simple d’empêcher de communiquer des personnes déterminées à le faire coûte que coûte . Et c’est tant mieux !
Et les lignes cuivre physiques coupées par FT vous faites comment?
C’est sûr que depuis que les Chinois se sont lancés dans le photovoltaïque, c’est moins cher !
De mon côté , j’ai toujours mon vieux vélo et une dynamo qui fonctionne encore .
Mais plus tellement d’énergie pour pédaler .
@ juan Nessy
Pas facile de taper sur un clavier tout en pédalant à moins d’être un virtuose de l’orgue !
A tout hasard j’ai acheté et commencé a lire hier « 1984 » de l’ecrivain visionnaire Georges Orwell ,par la suite de la lecture de cet article
http://www.dedefensa.org/article-l_histoire_accelere_01_02_2011.html
en gros nos elites perdent le controle de l’outil le plus important du gouvernement qui est la « propagande »
l’année derniere j’ai lu « mein kampf » de Adolf hitler , dont l’analyse de la propagande et géostrategique de l’epoque, est tres poussée , livre a lire !!!!
Ors cette manipulation est deja en cours actuellement
http://www.leparisien.fr/crise-egypte/en-direct-egypte-des-dizaines-de-blesses-au-caire-02-02-2011-1296691.php
bref le grand probleme est comme W. Churchil a dit:
Il vaut mieux faire l’information que la recevoir ; il vaut mieux être acteur que critique.
http://www.evene.fr/citations/auteur.php?ida=675
ou encore
Il vaut mieux faire l’information que la recevoir ; il vaut mieux être acteur que critique.
http://www.dicocitations.com/citation.php?mot=Statistiques
extrait de l’article cité ci-dessus par chester (dedefensa.org)
…« Elles sont devenues totalement parasitaires, toutes ces “élites”, y compris les patrons des grandes banques de Wall Street ou les généraux du Pentagone, et, par conséquent, incapables d’actions organisées, d’initiatives de réaffirmation originale et rédemptrice de leur pouvoir, etc. Elles sont mauvaises par association à la substance du Mal, non par substance elles-mêmes (c’est le Système de la “matière déchaînée” qui constitue cette substance), et donc impuissantes à véritablement organiser des actions de restauration au profit de l’entreprise commune. Leur seule possibilité est de tenir sur ce qu’elles imaginent être encore l’“ordre établi”, ce qui revient à s’arcbouter sur une planche pourrie rongée par les termites, installée à la bordure d’un précipice, au-dessus d’un vide abyssal. … »
On ne saurait mieux dire …
Sur ce passage, cela me semble rejoindre ce qui se dit ici.
Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées.
dsl j’ai répéte 2x la mm phrase