LE MONDE OÙ NOUS VIVONS

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Révolté par la bavure du 12 juillet 2007 à Bagdad, quand neuf hommes furent abattus par deux hélicoptères, dont deux correspondants de guerre de l’agence de presse Reuters, et un père de famille qui se portait au secours d’un des journalistes qui n’était encore que blessé, et dont les deux enfants furent grièvement blessés, le soldat Bradley Manning a communiqué à WikiLeaks les enregistrements des « incidents », ainsi que 260 000 dépêches diplomatiques américaines. Il attend – dans des conditions de détention brutales – d’être jugé par une cour martiale. Il y a vingt-deux chefs d’accusation retenus contre lui, dont « collusion avec l’ennemi ».

Révolté par la bavure du 12 juillet 2007 à Bagdad, Julian Assange, en a fait circuler au nom de WikiLeaks une vidéo intitulée « Meurtre collatéral », et a rendu public une partie des 260 000 dépêches diplomatiques transmises par Manning et en particulier celle où la Secrétaire d’État Hillary Clinton enjoint aux diplomates américains de se consacrer, comme faisant désormais également partie de leur mission, à l’espionnage. Le Vice-Président des États-Unis, Joe Biden a qualifié Assange de « terroriste haute technologie ». Newt Gingrich, une personnalité du parti républicain qui envisage d’être candidat aux prochaines élections présidentielles américaines, a qualifié Assange de « combattant ennemi », le terme inventé aux États-Unis pour désigner les prisonniers qui peuvent être détenus indéfiniment sans jugement, en contravention avec les principes élémentaires du droit. Une rumeur veut qu’un grand jury s’est déjà réuni pour déterminer si Assange peut être inculpé d’espionnage.

Révolté par l’existence de l’islam, le pasteur Terry Jones a solennellement brûlé un coran le 20 mars dernier. Hier, à Mazar-I-Sharif, en Afghanistan, une foule en colère à la suite de cet acte, a tué sept membres du personnel de la représentation des Nations-Unies : quatre Népalais, un Suédois, un Roumain et une Norvégienne. Le pasteur Terry Jones va bien, merci.

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