L’actualité de la crise : LES MÉGABANQUES MÈNENT LA DANSE, par François Leclerc

Billet invité.

Au fil des péripéties qui se succèdent et de l’attente qui se prolonge, les Européens voudraient parvenir à réaliser trois démonstrations. Au risque de poursuivre leur dérapage pour tomber dans le gouffre, ce qui à ce degré d’inconséquence ne peut pas être exclu, l’Italie venant d’émettre de la dette à 5 ans et 15 ans aux taux records de 4,93% et 5,90%. En attendant, ils tournent autour du trou, ce qui va de soi s’agissant de la dette.

1. Un transfert du privé au public de la dette souveraine grecque pourrait sous une forme ou sous une autre être obtenu, la part prise par les Etats n’étant pas encore décidée. La BCE aura entretemps acheté de la dette espagnole et italienne pour stabiliser dans l’urgence le marché, après avoir clamé que l’on ne l’y reprendrait plus. Les banques ayant trouvé en l’Institute for International Finance (IIF) le meilleur interprète de leurs intérêts, prêtes à faire la part du feu à condition d’avoir des garanties pour le futur et que leur geste ne soit pas renouvelé. C’est en cours de discussion.

2. Le débat sur les conséquences d’un défaut sur la dette (ou événement de crédit) apparaît pour ce qu’il est : le cache-sexe de la défense des intérêts du système financier. Comme en témoigne d’ailleurs la menace réitérée que vient de prononcer la BCE à l’égard des Irlandais : « Si vous touchez aux obligations seniors émises par les banques dont vous financez la restructuration, je leur coupe les vivres ! ». La crise actuelle peut se décrire comme un affrontement feutré entre les Allemands et la BCE, les premiers voulant impliquer financièrement les banques (d’autant que l’addition ne serait pas si élevée pour les leurs) et la seconde y faisant obstacle de tous ses moyens, au nom d’intérêts supérieurs non clairement identifiés. L’IIF est sur l’étroite ligne de crête.

Il en ressortirait, si le plan de celle-ci était retenu dans son principe, le report du retour sur le marché de la Grèce … aux calendes grecques. Ce retour hypothétique restant toutefois l’argument-clé pour exiger la réduction précipitée du déficit public, condition préalable à ce que les taux baissent et que tout le monde soit content. Enfin, presque tout le monde, car les Etats européens risqueraient fort de devoir assumer, au final de l’exercice, le défaut de remboursement de la dette grecque, même achetée avec décote ! Car, selon la BCE, le pic de la dette grecque devrait être atteinte en 2012, mais à la condition que le gouvernement persévère « dans la consolidation budgétaire et l’application totale des réformes structurelles et des programmes de privatisations ». Une paille  !

A noter, pour la petite histoire que si les Etats devaient être remboursés, ils réaliseraient une excellente opération financière, à l’instar des hedge funds qui se risquent à de telles spéculations, payés à maturité plein pot pour des obligations achetées au rabais, si aucun défaut n’intervient.

Sortie des marchés, le remboursement de la dette pourrait être nettement plus étalée, rendant plus vraisemblable celui-ci. Cette constatation élémentaire, qui diminuerait la pente du toboggan dans lequel le pays a été très inconfortablement assis, n’est visiblement pas partagée, car l’objectif est de profiter de l’occasion pour réaliser à chaud les réformes structurelles qui sont dans toute l’Europe recherchées, afin d’alimenter la chaudière du système financier. A son tour, Giulio Tremonti, le ministre italien des finances, vient de proposer d’inscrire la règle d’or de l’équilibre budgétaire dans la constitution.

3. Dans les pires conditions, la mutualisation de la dette des pays de la zone des tempêtes progresserait forcée et contrainte. Non pas avec l’objectif de favoriser une relance économique permettant de stopper l’approfondissement de tendances récessives prononcées dans toute l’Europe, mais a minima, dans l’espoir d’être remboursé du portage des dettes contractées à cause de la crise financière.

Cette vision étriquée porte, comme on le verra, en elle même son propre échec. Elle n’est pas à la hauteur de la crise financière qui se poursuit et va inexorablement atteindre de nouveaux pays, ce qui est largement engagé en dépit de toutes les dénégations. Les critiques qui pleuvent sur les agences de notation sont l’expression même du déni dans lequel les décideurs européens se complaisent. Tout à leur logique, ils se raccrochent aux fragiles branches à leur portée tandis que le sol se dérobe progressivement sous leurs pieds.

Si l’on voulait un symbole exprimant au mieux la situation, on le trouverait sans conteste dans la tenue, aujourd’hui à Rome, d’une nouvelle réunion associant l’Institute for International Finance (IIF), la BCE et la Commission européenne, des représentants des compagnies d’assurance et du gouvernement grec. Pour sauver les apparences, elle est présidée par un représentant du Trésor italien, mais l’on sait que c’est l’IIF qui en est le pivot. Ce sera la quatrième réunion de cet aréopage, qui semble seul capable de faire progresser le dossier.

Le symbole sera d’autant plus fort que cette réunion se substituera dans les faits au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement que le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a vainement tenté d’organiser demain vendredi. Elémentaire : les leaders ne peuvent que voler au secours de la victoire, sauf à déchoir ! Le sommet se tiendra donc, « en temps opportun » selon la Commission, pour avaliser si tout se passe bien (façon de parler) le plan des mégabanques.

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147 réponses à “L’actualité de la crise : LES MÉGABANQUES MÈNENT LA DANSE, par François Leclerc”

  1. Avatar de xian
    xian

    Bonjour

    Voilà une citation de Thomas Jefferson en 1802:

    http://bataillesocialiste.wordpress.com/2008/11/21/les-banques-vues-par-thomas-jefferson/

    Eh bien, nous y sommes !!

    Et maintenant, voilà un texte de JULES ROMAINS de 1930

    **********************************************

    Les trois courbes

    Vu d’assez haut, l’évolution de l’ humanité depuis la préhistoire laisse apparaître trois courbes particulièrement remarquables. Nous les appellerons pour choisir les termes les plus simples – courbe de la nature humaine ; courbe des institutions ; courbe de la technique.

    La nature humaine, c’est la nature humaine individuelle ; c’est l’homme moyen, avec ses tendances, ses aptitudes, le mécanisme de ses réactions innées, Certes, en fait, à cette nature que I ‘homme apporte en naissant se superpose toujours une seconde nature, qui est le fruit du dressage et de l’éducation ; ainsi qu’une mentalité, c’est-à-dire un ensemble d’idées, de partis pris, de préjugés, qui peut modifier beaucoup les réactions instinctives et les dictées du caractère premier. Mais l’on sait aujourd’hui que ni l’éducation ni la mentalité ne sont héréditaires donc qu’elles ne s’incorporent point à la nature de l’homme individuel. L’une et l’autre, en réalité, relève plutôt du domaine des institutions.

    Le mot d’institution doit être pris en un sens très large. Il s’agit en somme de ce que tous les hommes en société inventent pour organiser et perpétuer leur vie collective, pour y adapter l’individu ; et de tout ce climat moral et intellectuel que la société crée autour de l’homme et qui s’appelle culture. Dans les institutions, nous faisons donc rentrer non seulement les lois, les structures politiques, les arrangements divers, juridiques ou économiques, qui règlent les rapports des hommes entre eux et ceux des peuples ; mais aussi les moeurs, et dominant le tout, les religions et les créations supérieures de l’esprit, comme la philosophie, la littérature, l’art et la science, dans la mesure où la science ne se tourne pas vers les applications pratiques. Il est aisé de voir que l’éducation et la mentalité sont un produit direct des institutions ainsi entendu.

    Enfin la technique n’a guère besoin d’étre définie. C’est tout ce que I’ homme en société a inventé au cours des âges pour améliorer les conditions matérielles de sa vie et augmenter son pouvoir sur la nature extérieure, depuis les silex éclatés de l’homme des cavernes jusqu’à l’avion actuel et aux dispositifs de commande mécanique à distance. La courbe de la technique serait même mieux appelée courbe du pouvoir (de l’homme sur la nature). Car philosophiquement il est facile de contester que, dans le passé, un progrès de la technique est chaque fois comporté une amélioration réelle de la condition humaine, et un accroissement du bonheur. Mais chaque fois, et sans doute aucun, il a entraîné une augmentation du pouvoir.

    Or depuis les âges les plus lointains que peut atteindre l’histoire et reconstituer la préhistoire, jusque vers le milieu du XVIII siècle, ces trois courbes avaient cheminé d’un pas analogue, et sans s’écarter beaucoup l’une de l’autre. A vrai dire, la courbe de la nature humaine – au sens strict du mot : nature humaine – s’est presque réduite à une ligne droite horizontale, à un pallier indéfini. Du moins depuis quarante ou cinquante milliers d’années, c’est-à-dire depuis l’époque où une comparaison avec les deux autres courbes prend une ébauche de signification. Il est hautement probable que l’homme de Cro-Magnon nous ressemblait comme un frère, même au point de vue psychologique. Il avait les mêmes aptitudes cérébrales, les mêmes mécanismes de réactions émotionnelles, les mêmes possibilités de freinage volontaire. Placé dés sa naissance dans un milieu social identique au nôtre, l’homme de Cro-Magnon donnerait à vingt ans un adulte indicernable du contemporain moyen. Tout au plus s’en distinguerait-il en se classant probablement un peu au-dessus de la moyenne ; car pour produire nos souches actuelles il s’est certainement mélangé à des types humains moins doués. Bref, de sa nature à la nôtre, il n’y a pas eu de changement appréciable…

    C’est une courbe du même aspect qui correspond aux institutions. Plus nettement ascendante, à coût sûr. Si septique que l’on se flatte d’être à l’égard des progrès de la société, l’on est bien obligé de reconnaître – sauf si l’on est de mauvaise foi – qu’au total, et avec toutes sortes de régressions locales ou temporaires (le lieu était parfois très vaste, et le temps très long ) il s’est produit au cours des millénaires une amélioration des systèmes politiques, des lois, des moeurs, mère des relations entre peuples, en même temps qu’un enrichissement et approfondissement de la culture, C’est même par ce détour que la nature humaine individuelle a été atteinte, est entraînée tant soit peu dans le sens d’un progrès. Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, la courbe de la technique a été, elle aussi, très lentement ascendante, avec de larges paliers, et des descentes, qui correspondait en général à un recul des institutions, provoqué par quelque catastrophe historique. Mais à partir de cette date elle prend une allure entièrement différente. Elle s’écarte de plus en plus des deux autres. Elle commence une ascension qui est tout de suite rapide, mais qui,chaque quart de siècle, acquiere une accélération plus grande. Tant que le pouvoir conféré par la technique â l’homme ne grandissait pas plus vite que la force des institutions civilisatrices et que leur contrôle sur les impulsions violentes de l’individu et des masses – cet accroissement restant d’ailleurs très lent des deux côtés – les catastrophes, tout en variant de gravité et d’ampleur suivant les circonstances, se tenaient autour d’une certaine valeur moyenne, et n’avaient jamais franchi certaines limites. Ainsi la guerre de Trente Ans n’avait pas été plus désastreuse que la guerre de Cent Ans ; ni celle-ci plus que la crise qui avait liquidé l’empire carrolingien. Et cette crise elle-même avait moins détruit que n’avait fait la chute de l’empire romain d’Occident.

    Mais au moment où la courbe du pouvoir commençait son ascension vertigineuse, il eut fallu que les autres courbes connussent une ascension analogue ; c’est-à-dire que le perfectionnement de la nature humaine et celui de l’organisation politique de l’humanité marchassent aussi vite. Il n’en a rien été. L’humanité s’est trouvé dans la situation d’un enfant qui à l’âge de cinq ans et un mois recevrait soudain, avec entière liberté d’en disposer suivant ses caprices, des revolvers, des bombes, un baril de poudre, un tonneau d’acide sulfurique, sans oublier une collection de poignard, et toute la variété possible d’allumettes, de briquets, et d’instruments à perforer. […]

    Si le mouvement des trois courbes reste de même allure, c’est-à-dire si leur écart continue à croître de la même façon vertigineuse, il me paraît impossible d’échapper aux conclusions suivantes ;

    1) Le même jeu de forces qui jusqu’ici a provoqué les catastrophes n’a aucune raison de n’en pas produire de nouvelles (par des combinaisons peut-être imprévisibles, donc impossibles à déjouer d’avance. Autrement dit, éliminer par exemple l’impérialisme, éliminer le socialisme totalitaire, ne nous garantit nullement qu’un nouveau fléaux quelconque ne surgira pas), Et il n’y a aucune raison pour que le retour de ce phénomène tarde longtemps.

    2) Une nouvelle catastrophe sera nécessairement beaucoup plus grave que la dernière. Elle présentera le pouvoir de destruction de celle-ci plusieurs fois multiplié – d’autant plus de fois multiplié que l’intervalle entre les deux catastrophes aura été plus long (donc, en fin de compte, rallongement du délai sera sans profit pour l’humanité).

    3) Le seul motif de croire que cette série de catastrophe en progression géométrique ne durera pas très longtemps est qu’il suffira probablement d’une, ou au plus de deux encore, pour que la civilisation disparaisse (et que les trois courbes reviennent à leurs positions de la préhistoire).

    Jules ROMAINS, Le problème numéro 1 , Éditions PLON,

    **************************************************

    Cherchons des solutions afin que ces trois courbes évoluent de concert et harmonieusement .. Merci

    1. Avatar de idle
      idle

      @Xian
      Merci pour ce très beau texte… »Mais lorsque la neige fond au soleil, où passe le blanc… »…Se demande encore l’enfant innocent.

      1. Avatar de xian
        xian

        Hello Idle

        Merci pour la réponse.. En effet, en prenant de la hauteur et en regardant la Terre, en bas, on voit 7 milliards de gamins de 12 ans d’âge mental moyen courir après une tablette de chocolat appelée « argent, pognon, fric, tunes, devises, etc »..
        Ne serait il pas, alors plus judicieux de supprimer cette tablette de chocolat et la remplacer par une tablette de B.A. (bonnes actions) ??

    2. Avatar de Armaggedon

      Merci pour ce texte , que je ne connaissais pas . Celà invite à se documenter sur ces courbes .
      Quoiqu’il en soit c’est à mon sens trés plausible , en tout cas jamais nous n’avons disposé de
      tels moyens de destruction , quant à l’autorité des institutions actuelles …
      Un passage m’interpelle . Ces périodes noires qui correspondent à la guerre de Cent ans et à celle de Trente ans et qui ne sont pas qu’Européennes ont tout de méme créer des baisses de population de l’ordre de 30 % dans les zones les plus touchées , çà ne me semble pas bénin ,
      surtout au su des témoignages de ces époques . Que penser alors des dégats qui se préparent ,sachant que les écarts financiers dépassent tout ce qui a été connu jusqu’à aujourd’hui , compte tenu du flou statistique , pour le passé !
      Il y a une courbe qui taverse les siécles et qui m’apparait lourde de signification .
      C’est celle du ratio Or/Argent , jusquà la guerre de Cent ans , justement, ce ratio était en faveur
      de l’argent en Occident , en faveur de l’or en Asie , en balance en Islam . Ce ratio n’a cessé de
      baisser en Occident , tout en haussant en Asie , le croisement s’est éffectué pendant la guerre de Cent ans , le mouvement de balancier n’a cessé depuis d’aller dans le méme sens , sauf jusqu’à trés récemment ou l’on observe une inversion du mouvement séculaire .

    3. Avatar de hema
      hema

      @Xian

      Merci Xian, je ne connaissais pas ce texte, assez visionnaire en 1930, au début de l’ère industrielle.

      -Je vois bien comment grimpe la courbe de la technique et du pouvoir associé.
      -J’imagine comment pourrait grimper la courbe des institutions.
      -Je ne vois pas comment pourrait grimper la courbe de la nature humaine (ou plutôt si, je vois, via la technique, mais c’est, à mon avis, le début de la fin)

      Cherchons des solutions afin que ces trois courbes évoluent de concert et harmonieusement

      A l’heure actuelle, il me semble que l’ensemble des forces politiques en place appuient plutôt l’accélérateur de la technique et du pouvoir (Innovations techniques, compétitivité, concentration industrielle,…) plus que sur celui des institutions (l’Islande nous donne peut-être une piste avec sa constitution écrite par des citoyens, à suivre…)
      http://www.voie-militante.com/international/europe/islandaise-nouvelle-constitution-collaborative/
      Une nouvelle spiritualité est aussi probablement une voie de recherche, mais perso, tout le discours religieux, ou pire « new age »(et affidés) me rebute un peu (ou beaucoup), et ceci bien que l’idée de la spiritualité me semble tout à fait honorable???

      Si vous avez des pistes de réflexion axés sur des solutions (sur l’analyse et la compréhension aussi, mais pas que…); livres, blog, idées personnelles, … je suis intéressé.

      Cordialement

      1. Avatar de signfactory17
        signfactory17

        Bonjour,
        L’université intégrale réfléchit sur ces questions depuis quelques années.
        Regardez entre autre les interventions de Michel Salof Coste : http://vimeo.com/7246424

      2. Avatar de hema
        hema

        @signfactory
        merci

  2. Avatar de Pablo75
    Pablo75

    La crise expliquée aux Anglais ou « The euro crisis song » publiée hier par The Guardian:

    http://www.abc.es/20110714/economia/abci-video-musical-crisis-201107142018.html

  3. Avatar de lisztfr
    lisztfr

    Je suis découragé par la nullité du débat en général dans les médias, concernant l’ensemble des sujets possibles…

    – Le débat entre Ch St Etienne et Dominique See était nul ce matin sur Fr inter, ressassement des mêmes litanies insipides concernant les 2 zones de l’Europe… Aucune vision d’ensemble du capitalisme. Aucune réflexion qui va au dela de ce qui est convenu. On va sortir de la crise, D See l’affirme.

    – Le parti socialiste et Md Aubry, je ne suis pas d’accord. La France n’est pas prête à faire des sacrifices si ce n’est de sacrifier quelques homme politiques (et femmes pour l’égalité)

    – Nos soldats ne sont pas morts pour rien en Afghanistan, etc… mais personne nous explique pourquoi l’armée fr est en Afghanistan.

    France inter devient fasciste, un média abrutissant et profondément débile relayant tous les stéréotypes possibles, idem pour Fr. C. radio pédanterie.

    Jamais on ne saura pourquoi le personnel d’Air Algérie fait grève par exemple, les journalistes n’ont pas une fois parlé des motifs de cette grève. Pas un seul mot, voilà la qualité et la pluralité de l’info.

  4. Avatar de Joan
    Joan

    BFM BUSINESS regrette qu’il n’y ait pas de stress test des états, Mario Draghi ex de Goldman Sachs et successeur de J-C Trichet ayant déclaré que certains états pouvaient ne pas être solvables.
    C’est le monde à l’envers, la finance pilote les états (et pille leurs ressources) qui doivent être gérés comme des entreprises et donc privatisés. La politique est otage de l’économie. Les peuples ne sont plus souverains. C’est l’URSS en négatif.
    Les ayatollahs du tout marché se déchaînent.
    Un peu de protectionnisme? vous n’y pensez pas ce serait Cuba ou la Corée du Nord: « Vous allez manger des racines et boire de l’eau de pluie pendant 30 ans (sic) ».
    Le pire c’est que sans protectionnisme et avec la dictature des marchés nous allons manger des racines et boire de l’eau de pluie jusqu’à plus soif.
    A ceux qui voudraient s’affranchir de la dictature des marchés: « Mais mon bon monsieur, les marchés c’est vous, c’est moi avec notre épargne! » Ah! Bon! je ne savais pas que je spéculais à mon insu et contre moi-même.
    Seule concession, la Chine ne pratique pas une concurrence loyale, son Yuan est sous évalué de 40%, ce n’est pas normal. Ouf! une once de lucidité…

    1. Avatar de johannes finckh
      johannes finckh

      Cher Monsieur, vous avez raison, de tels stress tests ne font pas sens!
      En même temps, c’est l’euro qui ne fait pas sens dans tous les pays de zone euros devenus insolvables.
      Une monnaie trop forte ruine l’économie, car une production dans un pays à monnaie trop forte revient trop cher.
      Une monnaie valeur refuge comme le dollar ruine aussi les USA qui ne sont pas compétitifs, car ce statut de monnaie refuge pousse le dollar à la hausse – sans ce statut, le dollar baisserait énormément, et les USA redevienraient très compétitifs.
      Pour la Chine, c’est exact, la monnaie est sans doute sousévaluée par rapport au dollar.
      Pour l’Allemagne, l’euro est beaucoup trop faible, car l’industrie allemande arrive à exporter beaucoup trop, moyennant quoi, les autres sont forcément importateurs.
      Je ne suis certes pas un adepte du protectionnisme, mais la monnaie unique ne fait plus sens, et nous pourrions avoir des économies qui marcheraient bien mieux sans monnaie unique, sans que cela soit parfait, car le problème de la dette publique ne se résout pas ainsi, mais seulement avec un SMT.
      Observez aussi bien la Pologne: Une économie actuellement florissante, car la Pologne n’a pas adopté l’Euro!

    2. Avatar de Strategix
      Strategix

      « Mais mon bon monsieur, les marchés c’est vous, c’est moi avec notre épargne! » Ah! Bon! je ne savais pas que je spéculais à mon insu et contre moi-même.

      Ben oui, mais y serait temps de vous en rendre compte.

      C’est facile de confier son épargne à des gérants qui vous rapportent des ronds et ensuite de traiter ces mêmes gérants d’enfoirés. C’est un peu comme de ne pas aller aux assemblées de copropriétaires et ensuite de se plaindre que les décisions qui y sont prises ne vous conviennent pas.
      Autrefois déontolgue de profession, je ne plaint pas ceux qui se font piquer leur pognon parce qu’il n’y font pas attention ni ceux qui se font entuber par les décisions de ceux à qui ils confient leur pouvoir (gérants ou politiques).
      Bien que financier je ne pleure sur leur sort à tout ceux là qui s’abandonnent à la facilité de déléguer et de crier ensuite contre ceux là-même à qui ils y tout déléguer. Cette pensée infantile et débile, doit être combattue.

      J’organiserais bien une fund manager pride à SXt Tropez, à la place des soirées Rodriguez.

      Avec ce slogan « Marre de plaindre les blaireaux qui se donnent le beau rôle, en nous délégant les décisions favorables à la gestion de leurs intérêts et de leur pognon »

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        J’organiserais bien une fund manager pride à SXt Tropez, à la place des soirées Rodriguez.

        Avec ce slogan « Marre de plaindre les blaireaux qui se donnent le beau rôle, en nous délégant les décisions favorables à la gestion de leurs intérêts et de leur pognon »

        En voilà une idée qu’elles est bonne. Allez-y, vous génez pas, succés garanti…

        Alors comme ça « déontologue » ? Un déontologue pour des ronds!-tologues quoi. Comme disait ma grand-mère, « déontologue un jour, déontologue toujours !  » Et en tant que déon/desronds machin, j’imagine que vous engagiez fermement les ceusses chez qui vous déontologisiez à expliquer ou obliger leurs commerciaux à expliquer en long, en large et surtout en travers le comment du pourquoi des taux attractifs qu’ils proposaient à leurs petits zou gros clients, ça va de soi, uh ?

      2. Avatar de CAPSURVIE
        CAPSURVIE

        c’est ce qu’on appelle en droit de l’abus de confiance. confier votre vie à un medecin anesthesiste ne l’autorise pas à vous trucider et faire du trafic d’organes…

      3. Avatar de Cyberpipas
        Cyberpipas

        +1 et même plus loin, ou plus profond si vous me permettez l’expression

        Depuis le temps que l’arnaque boursière existe, et depuis celui où elle atteint l’échelon industriel que l’on connaît, les blaireaux dont vous parlez ne sont plus à mes yeux que d’irrécupérables pigeons multirécidivistes et heureux de l’être.
        Alors oui, marre de les entendre couiner. Et marre de vous entendre vous plaindre de leurs couinements.

        En attendant la fund manager pride; le jour où vous inaugurerez votre Fistinière financière, n’oubliez pas de m’inviter! (mais je me réserve le droit de ne pas participer 8) )

      4. Avatar de liervol
        liervol

        Les mots par d, c’est pour mieux impressionner le pigeon, c’est comme au nom de Dieu au nom de la Démocratie et j’en passe, alors Déontologue dans la finance entre nous, c’est l’hôpital qui se moque de la charité;

      5. Avatar de whistleblower
        whistleblower

        Dis mois, ça part fort les vacances…

        Allez, un plouf, un pommard, et laise couler…
        On t’aime bien quand même.
        Ifo de tout pour faire un monde.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Capsurvie

        Mouais… Trucider son patient pour un chirurgien, c’est pas bien, évidemment. Pire que ça, c’est très mal vu. Mais c’est dans l’autre sens que c’est plus intéressant. Càd par ex obliger le toubib à prévenir le greffè bienheureux qu’il bénéficiera d’un rein prélevé sur un malheureux assassiné pour usage de pièces détachées. Si vous voyez c’que j’veux dire… Avec votre pseudo, j’suis pas bien sûr…

      7. Avatar de strategix
        strategix

        @ Liervol,

        Ben c’est vrai que plus c’est gros, mieux ça passe, mais en plus avec ce terme tout le monde avait du mal à rester sérieux.

        Finalement tout le terme à changé pour compliance officer ou directeur de la conformité. Cette dernière étant de l’éthique standardisé. La conformité est au déontologue ce que le camembert pasteurisé est à celui au lait cru. Ca n’a plus aucun intérêt, mais là tout est standardisé, dosé, bref défendable en justice.

        Le pigeon se toujours fait caver dans des singeries pas croyables, mais maintenant c’est en signant un contrat en bonne et due forme (conforme).

      8. Avatar de liervol
        liervol

        @Stratégix,

        Je connais déjà assez la finance pour savoir qu’elle n’est que marketing.
        J’étais à l’une des réunions d’introduction de Rodriguez en bourse avec mini croisière sur un Mangusta.
        Aujourd’hui, c’est plus des augmentations de capital de minière qui m’invite le temps d’un repas présentation.
        Ah, la compliance, c’est vrai qu’en anglais ça fait tout de suite plus sérieux, Dexia a d’excellent chocolat à destination de ses clients …. du chocolat belge… au luxembourg

  5. Avatar de AncestraL
    AncestraL

    Viendra le temps où l’on commentera ici une nouvelle guerre, en Europe, que les USA auront concocté pour ne pas perdre la face…

  6. Avatar de strategix
    strategix

    @ CyberPipas,

    Merci pour ce lien qui m’a fait sourire et me plonge dans des abîmes de perplexité (imagination, humour, réel esprit entrepreneurial). Avec Pipa, dans le premier rôle, ce serait une reconversion tentante.

    Finalement j’ai déjà beaucoup pratiqué. Je ne sais pas si ce serait une « Délivrance ». J’y penserais s’il ne me reste plus qu’un rond..

  7. Avatar de izarn
    izarn

    C’est la loi du marché qui est completement inadaptée, voire completement débile au niveau des états et des banques centrales.
    En biologie, en informatique, dans tout systéme automatisé, existe des systemes de retro-feedback positif.
    Un exemple simple: Le pilote automatique d’un batea

  8. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    johannes finckh

    à Mathieu qui écrit ceci à Johannes::
    Je suis assez d’accord avec François Leclerc pour dire que le problème de la monnaie est important, mais secondaire par rapport au problème de la distribution des richesses (tous biens confondus). Vous pourriez avoir un SMT, mais avec une distribution très inégale de la richesse, cela ne résoudrait rien: les riches seraient dans un rapport de force tellement favorables qu’ils pourraient aisément continuer à exiger des rentes très importantes.

    JF répond:
    Ce que vous affirmez-là n’est pas démontré.
    J’ai pourtant tendance d’admettre que le recul du régime rentier capitaliste ne se fera que progressivement et lentement avec l’introduction du SMT.
    Mais il réculera néanmoins irresistiblement. Alors que, si nous maintenons la monnaie actuelle, la rente capitaliste (les revenus du capital) continueront à augmenter.
    Vous voyez la nuance, ou est-ce que je recommence?
    Il me semble, justement, qu’une correction par le biais de restructurations drastiques des dettes (et donc des créances) et qui est le seul moyen actuellement pour sauver ce qui peut l’être, serait beaucoup plus insécurante pour tous qu’une « euthanasie lente des rentiers telle que Keynes le souhaitait en s’inspirant déjà, de toute évidence, de Silvio Gesell.
    Aussi, le « pouvoir » des très riches cèdera du terrain, pas d’un coup d’un coup, mais peu à peu avec l’introduction du SMT.
    Je vous recommande la lecture de mon petit livre qui expose tout cela très précisément. Je vous l’envois si vous me contactez par mail en m’indiquant une adresse postale où l’envoyer: johannes.finckh@wanadoo.fr

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