Billet invité
Je m’apprêtais à transmettre un billet sur une analyse concernant l’impasse actuelle quant aux méthodes utilisées (jusqu’à maintenant) pour transformer la situation économique, sociale, politique, financière désastreuse que nous subissons. Jérome Grynpas et le Yéti m’ont devancé.
J’ajouterais juste à ce tableau quasi exhaustif des méthodes utilisées pour lutter contre les causes et les effets de la crise qu’en France (mais aussi très certainement un peu partout en ‘Occident’) une partie de l’opposition se joint au concert des pleureuses sur le sort de la dette publique et de la croissance, pour entonner in petto le chant de la réduction irréfragable de ces mêmes déficits.
De l’autre côté de l’Océan Atlantique, ceux que l’on dénommait les « indignés » des États-Unis, les ‘révoltés’ du Wisconsin, n’ont pas pu et ne pourront sans doute pas non plus inverser les rapports de force sur la mise en œuvre d’un plan d’austérité par le gouverneur républicain de l’État, Scott Walker, malgré une procédure inégalée de ‘recall elections‘ (élection ‘rappelée’ par les électeurs insatisfaits) par 9 sénateurs de l’État, les républicains étant d’ores et déjà assurés de conserver la majorité au sénat de l’État du Wisconsin. La loi très réactionnaire sur les syndicats publics et le plan d’austérité drastique resteront donc applicables.
Si on y ajoute donc l’incapacité actuelle des indignés à transformer leurs mouvements en actes politiques, les très fortes mobilisations grecques qui se sont toutes écrasées sur le mur, l’échec des grèves et manifestations à répétition sur la réforme des retraites en France, la récupération réactionnaire du pouvoir en Grande-Bretagne face aux émeutes et même la difficulté des révoltes arabes à traduire en programme politique leurs désirs de justice sociale et de lutte pour une meilleure répartition des richesses, force est de constater que tous les moyens, y compris l’insurrection contre les pouvoirs en place, ont été utilisés avec le résultat que l’on connaît : le maintien et même l’accroissement des politiques d’austérité, le maintien et même l’accroissement des inégalités de répartition de richesses.
On pourrait évidemment souligner, comme le fait Jérome Grynpas, que l’absence de corpus idéologique nuit gravement à la santé des révoltes, tout comme l’absence de ‘front commun’ nuirait gravement à l’efficacité de la lutte elle-même, comme le montre le Yéti. On pourrait aussi souligner que la fabrique du consentement chère à Noam Chomsky et Edward Herman marche à plein régime actuellement, permettant ainsi au système de perdurer plus que de raison. Mais ce serait aussi oublier combien de nouveaux médias (internet, téléphonie portable) ont modifié depuis l’analyse de cette fabrique et que les révoltes arabes, dans un contexte bien plus défavorable que la démocratie américaine, se sont néanmoins jouées de cette usine à gaz là.
On pourrait enfin dire que le système est définitivement trop fort parce qu’il retourne chaque opposition à son avantage, que les citoyens sont tous des veaux et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent, que seul le système lui-même est en mesure par ses propres agissements à induire les transformations qui précipiteront sa chute (la paupérisation croissante des prolétaires, selon Marx, permettra à la fois d’augmenter l’armée des révolutionnaires et à la fois de créer les conditions d’une crise économique qui emportera le système avec elle) et on n’aura toujours pas épuisé le sujet. Car (du moins en Occident) nous sommes notre propre obstacle pour réussir à transformer le système car nous en faisons partie.
C’est là toute la force de la sphère financière : avoir compris que sa meilleure garantie de survie n’était pas un pouvoir incommensurable mais bien d’intégrer le plus possible d’individus dans les rouages de ses machineries. Si la concentration des richesses n’a rien à envier à l’Ancien Régime, la possibilité d’accéder à la richesse actuellement a été étendue à toute personne désirant participer au système de production et de répartition de celles-ci, certes en préservant les privilèges de ceux qui possèdent déjà mais au moins cette possibilité ne relève plus des seules conditions de naissance ou d’appartenance à un État. Illusion, car la majeure partie de la richesse est concentrée dans les mains des 10 % les plus riches mais l’essentiel est bien de faire accroire que l’accès à la richesse est la chose la mieux partagée : c’est ce que l’on pourrait appeler « la base sociale du système ». Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, l’Assurance Vie (AV) en France est un actif financier détenu par 62 % des ménages, juste après l’épargne sur livret.
Soit 17 millions de ménages et 24 millions d’assurés…
Le fait même que les ménages ’employé’ et ‘ouvrier’ soient encore minoritaires (environ un tiers) à posséder une AV alors que les ménages ‘cadre’ le sont à 53 % ne signifie pas, malgré cet accès différent selon les classes sociales, que ce type d’actif financier ne s’appuie pas sur une véritable assise sociale : la plus grande progression entre 2004 et 2010 peut être observée parmi les ménages ‘Autres inactifs’ (soit, en gros, les chômeurs) : de 2,5 % à 18,3 %. Par conséquent, dans ce type de système, toute action s’opposant à ses fonctionnements devra, sous peine de subir une force d’inertie au moins égale à celle que l’action engendre, intégrer ceux qui participent à ce système dans l’élaboration et la mise en œuvre de telles actions. Sur un autre aspect (les retraites par capitalisation), Frédéric Lordon avait démontré il y a quelques temps la même logique : « un effet structurel de verrouillage définitif de la libéralisation financière ».
A moins donc de créer des masses de schizophrènes, toute action aura à cœur d »intégrer cette réalité, pour la transcender. Mais comment dépasser un système où toute action d’opposition pourrait conduire à une ‘mutilation’ (‘auto-mutilation’, en fait) personnelle et collective ?
La réponse pourrait peut-être se trouver dans un certain type de mouvements, conduits au 20ème siècle, pour l’obtention de droits ou de libertés élémentaires : l’absence de participation au système.
Deux exemples. C’est par l’absence de participation aux règles ségrégationnistes dans les transports en commun des États du Sud des États-Unis que les partisans du mouvement des droits civiques ont eu gain de cause, politiquement, quant à la reconnaissance de ces mêmes droits civiques. Et c’est aussi par l’absence de participation (la ‘non-coopération’, selon Gandhi) au système de consommation de coton importé que les Indiens ont porté le fer contre le colonialisme anglais (mais aussi en allant chercher le sel directement à la mer, afin d’éviter les taxes anglaises).
Dans les deux cas, cette absence de participation aux systèmes, l’un ségrégationniste, l’autre colonialiste, a fait s’effondrer progressivement ces deux systèmes, ce qui n’enlève en rien la radicalité des actions menées ni même parfois les rapports de force visant à (dé)montrer la violence intrinsèque de ces deux systèmes. S’extraire des systèmes permet donc de ne plus jouer selon les règles du jeu que d’autres ont définies : cela permet de sortir de la dialectique infernale victime/bourreau et de mettre en avant les logiques mortifères et vicieuses des systèmes ainsi visés par la ‘non participation’.
Concernant la crise actuelle, 2 constats peuvent être faits :
1/ le système politique (en démocratie) a produit la dérégulation du secteur financier, l’a sauvé de la faillite et refuse obstinément ne serait-ce que réfléchir aux possibilités de réguler à nouveau la sphère financière. La consanguinité sociale, le partage de valeurs et d’intérêts identiques, le conformisme, etc. font qu’en dehors des partis politiques dits ‘extrêmes’ (dont les solutions proposées sont aussi ‘extrêmes’ qu’inopérantes sur le système financier), partis au pouvoir ou partis d’opposition se refusent d’affronter radicalement la crise financière. Les élections perdent peu à peu leur sens, à savoir pouvoir trancher entre diverses politiques publiques, puisque les gouvernements élus continuent les politiques menées par les gouvernements battus.
2/ « la base sociale du système financier » permet à celui-ci d’être ‘alimenté’ régulièrement en épargne et surtout de replier les individus sur leurs seuls statuts sociaux, à l’encontre même de leurs ‘désirs’ politiques.
Plus cette base sociale sera large et plus difficile sera la tâche du système politique à réformer le système financier puisqu’en démocratie, c’est la majorité qui décide : dès lors que la majorité se confond avec celle de la base sociale du système financier, celui-ci se verrouille sur lui-même. Pire, celui qui participe à ce système tire profit des malheurs des autres puisque selon un chercheur, « Les contrats d’assurance vie en euros et fonds en euros des contrats multi-supports offrent jusqu’à 4,5 % de taux de rendement sur lesquels les compagnies d’assurance sont déjà allées chercher des frais de gestion. Pour offrir de tels taux, ils ont dû acheter des papiers obligataires plus risqués. Il n’y pas de rendement sans prise de risque. Il y a aussi le jeu de l’État qui est à la fois juge et partie : d’un côté, il encourage l’épargne en assurance vie au travers d’avantages fiscaux et de l’autre une partie de l’assurance vie est investie en bons du trésor français qui est une façon pour l’État de se financer. C’est le mécanisme d’une bulle. ».
Très clairement, la stabilité ou l’augmentation des rendements offerts dépendent donc des difficultés d’autres pays quant à leur dettes (la Grèce par exemple) mais aussi des avantages fiscaux consentis par l’État pour capter cette épargne, soit autant de recettes en moins générant autant de déficit budgétaire supplémentaire, générant ainsi autant de profits et de rendements pour les épargnants, etc. Participer à ce système donc, c’est aussi, involontairement ou non, contribuer à participer à un système de prédation.
Concrètement, les actions d’absence de participation proposées seraient les suivantes :
– non participation (abstention, vote nul, vote blanc) aux élections tant que des mesures (cf. plus bas) permettant de libérer le politique du carcan financier ne seront pas intégrées dans les débats et les programmes politiques. Si c’est le cas, le citoyen reste libre de déterminer parmi les partis qui proposent de telles mesures son choix politique ;
– retrait ou arrêt d’alimentation des AV qui alimentent un tiers de la dette française, pour un placement sur un compte courant ou sur de l’épargne réglementée (dont l’objet est de financer des actions d’intérêt général, comme le Livret A avec le logement social), tant que les mesures permettant de juguler la spéculation ne seront pas prises.
Quant aux mesures proposées, elles seraient les suivantes :
1/ stopper radicalement la spéculation et redonner au politique la capacité d’élaborer les choix de politiques publiques, sans être sans cesse sous la pression des marchés : interdiction des paris sur les fluctuations des prix
2/ interdire l’existence légale d’espaces financiers où le droit ne peut plus accéder : interdire les transactions financières avec les paradis fiscaux
3/ stabiliser le système monétaire, qui est à la dérive depuis 40 ans et qui permet non seulement les paris sur les monnaies mais aussi que la concurrence exacerbée entre pays/monnaies ne produise pas autre chose que la montée des tensions financières (bulles, inflation, etc.) et nationalistes : système monétaire de type bancor (au niveau mondial ou européen)
Ces actions et ces propositions permettent de réconcilier le citoyen et le bourgeois. Elles sont simples à comprendre : refuser de continuer à participer avec les mêmes règles. Elles peuvent se mettre en œuvre immédiatement et selon les capacités propres à chacun. Ces mesures sont universelles, tant pour les pays concernés qu’indirectement pour les pays qui subissent les effets de leurs absences (refus d’une solution ‘nationale’ ou nationaliste). Elles se fondent sur des principes simples : refuser un système basé sur la prédation financière, refuser l’assujettissement du politique au financier, condition sine qua non au débat démocratique (sur lequel les opinions personnelles de chacun restent évidemment légitimes). Elles sont simples à mettre en œuvre : signer un manifeste public et agir individuellement. Elles sont légales. Elles sont sûres : à l’inverse de ce que prônait Cantona, les individus ne retirent pas l’argent du système financier (problème de sécurisation des actifs). Ils le transvasent sur un compte à vue non rémunéré (afin de ne pas reproduire les tares mêmes du système de prédation) ou sur de l’épargne réglementée. Elles allient la responsabilité individuelle et l’éthique de conviction. Elles sont pacifiques mais aussi radicales : le retrait des assurances-vie pourrait contribuer à l’effondrement du système financier, ainsi que l’abstention pourrait profiter aux extrêmes pour qu’elles parviennent au pouvoir. Mais dans les deux cas, avec les mêmes règles du jeu, n’aurons-nous pas de toute façon et l’effondrement et les extrêmes au pouvoir … mais en y ayant participé ?
Ces mesures ne préjugent pas des orientations des politiques publiques dont seuls les citoyens auront à choisir, par le biais de leurs représentants désignés, lors d’élections ou lors de référendums. Mais une fois ces mesures prises, alors on pourra aborder concrètement les questions suivantes (entre autres) : la richesse (sa création, sa répartition, sa nature), le travail, la fiscalité, les déficits, la propriété, …
PS : pourquoi les AV et pas d’autres actifs financiers ?
En premier lieu parce que c’est l’actif le plus répandu après l’épargne sur livret. C’est donc le fait qu’il fasse ‘base sociale’ qui est important. L’épargne réglementée, du fait du financement d’actions d’intérêt général, ne peut être concernée, sans compter que ses montants sont plafonnés.
Le second point est éminemment en lien avec la question de la dette publique puisqu’une part majoritaire des contrats sont en euros, au travers des obligations d’État. Or, à travers les obligations, c’est tout le système de mise en coupe réglé des États par la sphère financière qui est abordé, sans compter l’aspect de prédation qui en est généré. Le dernier point tient à la fiscalité de l’AV, fiscalité favorable, qui contribue par ailleurs à des rentrées moindres pour l’État, générant ainsi des déficits budgétaires récurrents, donc ‘structurels’, créant ainsi une ‘rente perpétuelle’.
Avec l’AV, on est donc au coeur du système financier. Et en plein dans sa « base sociale ». Mais aussi pleinement dans les questions qui relèvent du politique.
458 réponses à “REFUSER DE PARTICIPER SELON LES RÈGLES ACTUELLES, par zébu”
AU SECOURS !!!!!!!! sommes nous passés en phase d’écroulement ??????
Rumeurs de vidage de comptes.
Erreurs des banques.
Vastes erreurs sur paiements électroniques à l’échelle d’un pays.
DAB plus approvisonnés.
Chefs d’état qui se réunissent pour ne rien décider car ne peuvent rien faire face à l’écroulement.
Enquêtes de FED sur banques euro susceptées de siphonner les $.
Rumeurs de dévaluation de l’euro de 35 %.
BCE qui renfloue une banque euro en cessation de paiement.
Rentrée des congés sans revenu produit , hausse des découverts.
Transferts massifs de fonds en Asie.
Stop crédit Asie aux banques euro.
Propositions de 3 Md d’économie alors qu’il faut parler de 50 Md.
Je vais bien , tout va bien ……………
Cà fait beaucoup pour une économie en pleine santé.
J’ai toujours voté Ecolo car la question écologique précède la question économique et sociale. Avant de se demander comment produire et partager il faut se demander ce qui peut être produit et partagé maintenant en fonction de ce que l’on souhaite pouvoir produire et partager demain.
C’est d’abord la ressource qui permet l’économie et pas l’inverse, et cela même si l’économie permet ensuite d’accéder plus facilement à la ressource … jusqu’au fameux point d’inflexion des limites à la croissance si l’exploitation veut s’accélérer plus vite que la ressource ne le permet.
J’ai toujours voté vert mais je pense m’abstenir à l’avenir, par dépit :
– car le débat va devenir de plus en plus passionné et tout le monde à tort et raison à la fois
– car les écolos ont accepté de se positionner sur l’axe stérile gauche – droite
– car les écolos ne capitalisent pas sur limites à la croissance pourtant à la base de l’écologie
– car les écolos sont incapables de parler du sujet qui fâche le plus à savoir la surpopulation
Peak.Oil.2008,
Non. La surpopulation n’est pas une question, ce n’est pas une variable d’ajustement: d’un point de vue politique, c’est avant tout une contrainte. Parler même de surpopulation est idéologique. Pour rester dans la rationalité, il faudrait plutôt parler du mode de vie de ces populations. La terre pourrait, je pense, subvenir facilement et de manière durable aux besoins de 15 milliards de personnes « écolos » (végétariennes, utilisant les transports en communs…)
Au sujet du malthusianisme:
« On ne mesure pas la puissance d’une idéologie aux seules réponses qu’elle est capable de donner, mais aussi aux questions qu’elle parvient à étouffer » — (Günter Anders, L’Obsolescence de l’homme (1956))
Voilà ce qui est idéologique :
Croissez et multipliez vous
Les politiques natalistes pour faire de la chair à canon
Les politiques natalistes pour faire des petits soldats de la croissance
L’émigration pour stimuler la croissance
Le dénigrement des sociétés en stagnation démographique
Voici la contribution que je viens d’envoyer sur cet article dans le forum du Nouvel OBs
Cette analyse me semble intéressante car elle est assez proche de celle faite par Pierre Larrouturou dans ses deux derniers livres « Crise la solution interdite » et « pour éviter le Krach Ultime »
Le problème fondamental selon moi est que les personalités politiques ou du monde des médias, se focalisent trop sur les aspects financiers de la crise et pas asez sur les aspects liés à l’économie réelle. Comme le dit Pierre Larrouturou bien que le chômage et les inégalités sociales soient aggravées par la crise actuelle, c’est au départ parce qu’il y avait une crise structurelle de l’emploi et des inégalité »s sociales que la crise financière est apparue. Voir dans son analyse les chiffres de l’OCDE sur la part du travail dans la valeur ajoutée au sein des économies de l’OCDE: cette dernière a baisé de près de 15% au cours des 40 dernières années, et cela en grande partie par une évolution de » l’économie réelle considérable: la productivité horaire du travail qui avait doublé en un siècle de 1850 à 1960, a plus que quintuplé entre 1960 et 2008. Or alors qu’un bonne partie des gains de productivité faits entre 1850 et 1960 avaient été redistribués sous forme d’une moindre durée du travail hebdomadaire, annuel et au cours de la vie, ceci accompagné d’un maintien ou même d’un accroissement des revenus du travail, l’augmentation nettement plus forte des gains de productivités entre 1960 et les années 2000, n’a pas été accompagnée de distributions d’avantages sociaux ou de revenus additionnels: au contraire la part du travail a diminué dans les économies, laissant de plus en plus de citoyens sans emploi, ou en situation d’emploi précaire ou en temps partiel non choisi.
Il faut aussi prendre en compte les politiques fiscales Reaganiennes et Thacheriennes qui ont réduit les impôts des plus riches…
Tout cela a conduit à une aggravation des inégalités et à un accroissement du chômage, ce qui a entrainé l’économie américaine, en particulier, vers une politique de crédit facile d’un côté, et à une augmentation des déficits publics de l’autre. C’est aussi l’analyse que fait Joseph Stiglitz dans son livre « Le triomphe de la cupidité. La cupidité est l’élément primordial dans l’évolution que nous avons pu observer, en effet c’est la cupidité des investisseurs qui les a conduit à ne pas redistribuer une part des gains de productivité créés par l’automatisation de plus en plus poussée des processus de production et de distribution. Rappelons que les mêmes causes provoquant les mêmes effet c’est à cause d’un phénomène quasiment identiques que la révolte des canuts s’est déclarée à Lyon en 1831: une grosse augmentation de la productivité dans la fabrication de tissus en soie, rendue possible par l’invention des métiers à tisser Jacquard, et que les « soyeux » n’ont pas voulu partager au moins une partie de ces gains de productivité avec leurs ouvriers, prétextant déjà à l’époque des difficultés de la concurrence internationale…
Outre le livre de Pierre Larrouturou, permettez moi de signaler le livre de Martin Ford « The lights in the Tunnel » sur ce sujet de l’automatisation de nombreux postes de travail, et de plus en plus des postes de travail dont on pensait qu’il ne seraient pas remplaçables par des machines. Automatisation qui supprime des emplois qualifiés à tour de bras. Cet auteur comme Pierre Larrouturou, estime que les tertes d’emploi liées à l’automatisation des postes de travail porte une plus grande responsabilité dans l’augmentation du chômage que l’en portent les délocalisations. Je pense que dans ce domaine les médias voient dans les délocalisations des sujets faciles à traiter car ces délocalisations sont en effet faciles à médiatiser, alors que la perte d’mplois en continu et de manière insidieuse dans les entreprises de production de bien et de services se font au « goutte à goutte »et sont dont plus difficile à médiatiser. Voir le nombre de postes de secrétaires qui ont disparu au profit des traitements de textes utilisés directement par les créateurs de ces documents, et celui de caissiers à la banque remplacés par des distributeurs de billets de banque…On voit aussi arriver la disparition prochaine des caissiers et caissières de supermarché avec des dispositifs entièrement automatisés de passage en caisse sans même sortir les produits du charriot… J’en passe et des meilleures…
Martin Ford, qui analyse ce phénomène des pertes d’emplois liés à l’automatisation de la production de biens et de services, n’est pas un passéiste opposé au progrès technologique, il est au contraire lui même un patron dans l’industrie informatique en Californie… Il fait juste remarquer que si les sociétés occidentales mais les autres aussi ne tiennent pas compte de cette évolution elles arriveront rapidement à un désastre: moins de travail = moins de revenus disponibles = moins de demande finale = baise de l’activité économique et encore plus de chômage et encore moins d’emplois, cercle vicieux enclenché dès le début des années 1960…
Pour info, et c’est l’auteur lui même qui l’a suggéré, le livre « The lights in the Tunnel » est disponible gratuitement sur le net, en tant que document PDF.
A lire, même s’il est en anglais… Ce livre mériterait d’être traduits dans d’autres langues…
Dans nos analyses n’oublions jamais de faire le lien entre l’économie réelle et les visions financières qui en sont données le plus souvent par les analystes.
Juste une petite remarque à propos de la règle d’or sur les dettes publiques, outre que cette règle d’or priverait les gouvernements d’un outil d’intervention en cas de nécessité, elle est une manifestation de l’anti Keynésianisme viscéral des penseurs néolibéraux monétaristes.
Pour faire simple et dans la communication « La dette publique, c’est comme les antibiotiques » ce n’est pas une solution automatique. En revanche dans certaines situations, c’est une solution indispensable dont les gouvernements auraient tort de se passer…
Paul
Une hausse des taux dévalorise une obligation. Couplée à une collecte nette négative (et on n’en est pas loin), et c’est le début de la fin des fonds euros. Rendement proche de 0 dans un premier temps, blocage des fonds pour limiter les sorties, etc. sinon, c’est faillite de l’assureur. Et si gros assureur, le fonds de garanti ne sera pas suffisant pour l’indemnisation.
De plus, il faut se rappeler qu’une hausse des taux accompagnent généralement une hausse de l’inflation.
Si votre fonds euros rapporte moins que l’inflation, vous perdez de l’argent tous les jours.
Enfin, cerise sur le gateau, le Livret A et les monétaires suivent l’inflation. Autant d’arguments qui feront que personne n’aura envie d’investir sur du fonds euros. Ce qui accélèrera encore plus la décolecte.
En résumé, quand le phénomène va s’enclencher, il va très vite s’accélérer. Mieux vaut sortir quand c’est encore possible. Surtout que détenir des fonds euros, c’est détenir des dettes d’Etat.
Une dégradation de note leur fait perdre également de la valeur.
Imaginez que les évènements s’enchainent…
@ Liervol :
Ils se déchainent.
L’interdiction de la vente à découvert concernant les assureurs, c’est pas pour rien.
Et les dépréciations des actifs des mêmes assureurs non plus dans leurs fonds propres.
Les liquidités disponibles sont gigantesques.
Elles cherchent à se placer avec le meilleur compromis rendement/sécurité.
La Bourse est en chute.
Les obligations d’Etats redeviennent un refuge:voir la baisse des taux aux US et en Europe .
Les obligations d’Etats de l’OCDE représentent 33%
Les assurances vie sont aussi placées en actifs d’entreprises ( obligations, actions, immobiliers) qui représentent 56% des placements.
Un exemple d’obligation Lafarge:
La Compagnie LAFARGE, leader mondial des matériaux de construction, a procédé à une émission obligataire avec un coupon annuel de 8,20%. Cette émission servira au refinancement de la dette existante du Groupe et permettra d’allonger la maturité moyenne de son endettement.
L’UC obligataire LAFARGE est intégrée au contrat d’assurance vie Pantéa ( assureur Dexia Epargne Pension) et permettra à de percevoir un coupon annuel de 8,20% bruts pendant 2 ans.
C’est l’ensemble des placements Etats,monétaires,immobiliers,entreprises qui donnent aujourd’hui un rendement moyen de 4%.
Tant qu’on n’aura pas réglé le vrai problème de l’endettement permanent et recurrent depuis 1980 , on ne pourra jamais s’en sortir.
Le budget de l’année 2009 s’établissait tel que :
Dépenses totales du budget général de l’Etat : 292.9 milliards d’euros
Recettes nettes du budget général de l’Etat : 196.3 milliards d’euros
Déficit budgétaire de l’Etat : 96.7 milliards d’euros.
Déficit budgétaire prévisionnel 2011 : 92 milliards d’euros
En 1980 la dette était de 90 milliards d’€ et représentait 21% du PIB
En 2011 la dette sera de 1600 milliards et 85% du PIB
L’équilibre budgétaire est la seule solution:
=> augmentation des recettes
# hausse de la TVA ou TVA sociale
# suppression des niches fiscales
# hausse de la TIPP,
# augmentation des impôts sur les gains financiers, sur les revenus élevés
# faire respecter le taux de prélèvement de l’impôt sur les sociétés aux grands groupes: entreprises du CAC 8 % , PME 32%
=> réduction ou blocage sur l’ensemble des postes de dépenses de l’Etat
dépenses en 2010 en millions d’euros:
Actions extérieures de l’État 2 611
Administration générale et territoriale de l’État 2 581
Agriculture, pêche, alimentation, forêts et affaires rurales 4 044
Aide publique au développement 3 491
Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation 3 428
Conseil et contrôle de l’État 571
Culture 2 922
Défense 37 088
Direction de l’action du Gouvernement 548
Écologie, développement et aménagement durables 13 630
Économie 8 556
Engagements financiers de l’État (intérêts de la dette) 44 653
Enseignement scolaire 61 301
Gestion des finances publiques et des ressources humaines 11 505
Immigration, asile et intégration 556
Justice 6 819
Médias 1 129
Outre-mer 2 023
Plans de relance de l’économie 4 102
Politique des territoires 369
Pouvoirs publics 1 018
Provisions 58
Recherche et enseignement supérieur 46 539
Régimes sociaux et de retraite 5 727
Relations avec les collectivités territoriales 2 624
Remboursements et dégrèvements 93 104
Santé 1 185
Sécurité 16 356
Sécurité civile 452
Solidarité, insertion et égalité des chances 12 230
Sport, jeunesse et vie associative 848
Travail et emploi 11 897
Ville et logement 8 283
Et pourquoi pas une distrib gratos d’euros dans la rue? Où j’sais pas un feu d’automne avec nos milliards d’euros en place de Grèves? Où les emmener en brouette dans la cour de l’Elysée? Pour ceux qui ne pourraient participer on peut toujours les envoyer par la poste à la dite adresse ( pas de timbre à payer)!!!Mais par pitié ne planquons pas l’artich!!!!
et déposer son argent dans des établissements de type crédit mutuel ?
Bah …
Il y a lurette que les banques de l’économie sociale pratiquent les mêmes engeances, mais à moindre niveau.
Idem pour BPCE.
Etc.
La question n’est pas tant le type de banque mais bien le type de support pour les actifs financiers.
Quoique, je relativise de suite, puisque Gilles nous a proposé la CDC, avec la consignation : gratuit, public et rémunération à 1,75% (sans compter que la CNP est détenue par la CDC, ehe …)
la CDC, pas proprounette non plus, de nos jours …avec ses petites filiales qui font et font faire de juteux profits à leurs actionnaires …et puis alors, quand on voit le nom d’un certain conseiller :
on comprend tout !
renationaliser, il le faudra bien …avec, séparation stricte entre les dépôts et les tripatouilleurs.
http://www.cbanque.com/actu/13318/icade-vend-son-pole-logement-a-un-consortium-mene-par-la-sni
« …A l’origine Icade, dont la CDC détient près de 62% et un fonds d’investissement irlandais City North environ 5%, avait indiqué qu’elle vendait 26.034 logements, principalement dans la première couronne de la banlieue parisienne, pour près de 2 milliards d’euros.
Pour cette opération Icade va verser 3 millions d’euros à Jean-Marie Messier et 3 millions d’euros à BNP Paribas pour les conseils fournis dans cette vente…. »
Le problème que nous vivons n’est pas uniquement financier et la solution ne pourra pas venir de réformes uniquement financières…
Nous n’en sortirons que par des choix plus intelligents dans les investissements dans l’économie réelle, choix qui favoriseront la création d’emplois et l’équité sociale.
Sans emploi et sans équité sociale la crise continuera de s’aggraver, mais la cupidité des « riches » fait qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont en train de scier la branche confortable où ils sont assis…
Paul T.
On peut créer le fond JORION pour la nouvelle économie.
Maintenant voyons parmi nous quels sont ceux qui osent y participer, parce qu’osez y déposer son fric une fois que ce dernier est conforme à ce que nous pensons en attendre et sécurisé , c’est enfin agir et non faire du blabla, et agir en risquant son fric c’est vraiment s’engager.
sinon tout le reste est littérature.
« à ce que nous pensons en attendre et sécurisé » :
pour ‘sécurisé’, il y a la CDC (public, gratuit, rémunération à 1,75%).
Mais ‘à ce que nous pensons en attendre’, ce serait quoi ?
Justement Zébu, c’est là le plus difficile et cela rejoint un des billets ici réçents.
C’est ce qui manque actuellement : un projet de société neuf
Autre chose qu’un relookage de la société de consommation, autre chose que l’idéologie du communisme qui ne marche pas non plus.
Tant qu’il n’y aura pas ce manifeste, on n’avancera pas.
Comme je disais à mon fils lors des manifestations du CPE faire la grève, ok mais vous proposez quoi en face au juste, il faut que vous ayez un projet à vous sinon ça sert à quoi sinon à continuer dans le chaos.
oui mais quel rapport entre le fond et le manifeste ?
@ zébu,
Vous parliez de sortir l’argent d’où il est d’où ma proposition de fond pour les accueillir et le manifeste, c’est que ces fonds il faut bien en faire quelque chose où alors après tout on a qu’à les brûler.
Non sérieusement, ce que je voulais dire c’est que casser ainsi le système c’est pas sûr du tout ils ont plus de chance d’y arriver tout seul ces financiers de haut vol, mais aussi sans projet derrière ça tourne vite au printemps arabe ou à la fin de l’Urss où les plus malins reconstruisent une nouvelle domination, si ce n’est des puissances étrangères qui placent leurs nouveaux pions.
La division est la chose la mieux partagée des hommes et la manipulation l’exploite tous les jours.
Il faut donc une véritable organisation en face sinon………..vous connaissez la suite…
@Zebu
« à ce que nous pensons en attendre et sécurisé » :
pour ‘sécurisé’, il y a la CDC (public, gratuit, rémunération à 1,75%).
Mais ‘à ce que nous pensons en attendre’, ce serait quoi ?
La CDC ne permet pas la détention de livret aux particuliers chez eux.
D’ou tenez vous cette information, svp?
@ Cedric :
Don’t stress …
Toujours pas de compte à la CDC, ni à la Banque de France (depuis la loi de Balladur en 1993).
Mais on ‘réfléchissait’ sur la possibilité de consigner les fonds.
Pas pareil.
D’ailleurs, je ne sais toujours pas si cela est possible ou pas …
Zébu j’ai qq chose à te demander :
Si les US et l’Europe entrent en récession, les exportations Chinoises vont brutalement ralentir non ?
Est ce que ça va plomber sensiblement leur économie ?
Je dis cela, parce que devant les attitudes insensées (donc peu crédibles pour moi) de l’europe et des us, je me demande si il n’y a pas une volonté de coller la Chine à genoux.
Pour plus de sureté, faudrait demander à François … 😉
Mais je pense que l’entrée en récession n’est pas un ‘projet’ US et UE visant la Chine.
Autant jouer à la roulette russe alors …
En fait c’est le bancor qui m’a fait penser à cela.
Adopter aujourd’hui cette nouvelle monnaie d’échange serait désastreux pour les deux zones occidentales au regard de la bonne santé économique de la Chine.
Mais bon, évidemment devant cette m.rdouille gigantesque, je ne peux que me poser des questions et échaffauder des hypothèses, tant cette situation me laisse baba.
Je ne crois pas, au contraire. Le bancor permettrait de rééquilibrer les choses entre déficitaires et excédentaires.
Non, Edith. C’est le contraire.
« Je dis cela, parce que devant les attitudes insensées (donc peu crédibles pour moi) de l’europe et des us, je me demande si il n’y a pas une volonté de coller la Chine à genoux. »
C’est la Chine qui met l’oxydant à genoux tout simplement parce qu’elle, oui, elle, produit de la valeur ajoutée.
Nous, des dettes et des bulles qui nous explosent à la figure.
Concernant le bancor, le problème est différent de l’ « accord » climat.
L’accord climat est refusé par les pays en voie de développement car il les oblige à rester derrière les pays « développés ».
Le discours des pays dév … Nous, riches, diminuons nos rejets (puisque c’est facile, notre industrie décline), mais vous, pauvres, vous devez baisser de la même façon.
D’ailleurs, les US font semblant de baisser en pollution. Donc, leur position est peu crédible.
Pour le bancor, c’est pareil, MAIS :
Le souci est ici interne à la Chine.
Il ne faut surtout pas perdre de vue que la « révolution marxiste » a été récupérée par les joyeux oligarques qui s’en foutent plein les poches.
Comme un certain président français qui va voir son salaire passer de 7700 à 19 000 Euros brut.
Et encore … lui, c’est surtout les retours d’ascenceurS qui lui rapportent.
Et là, les oligarques chinois ont promis au peuple que s’il bossait comme un forcené, il vivrait comme un Ricain qu’il voit à la téloche.
Léger sushi : la petite crise actuelle risque de briser le chinese dream…
D’ailleurs, c’est de moins en moins calme, en Extrême-Orient.
Aussi.
Va bientôt falloir faire une enquête pour trouver un coin calme sur terre, à ce tarif.
d’accord Yvan.
Mais pour le bancor, Zébu m’a apporté la réponse.
Je n’avais pas compris que dès la mise en place d’une nouvelle monnaie de ce type, le rééquilibrage import/export serait appliqué.
Je pensais que ça se ferait dans le temps.
ça risque bien de plomber l’économie chinoise qui vit du nombre de ventes puisque l’essentiel de la marge ce sont les importateurs aux usa et en europe qui la font et non la chine _
Pas trop le courage de faire quelque chose de long, pourtant ça le mériterait, mais bon.
Les réflexions qui sont là, sur la non participation, en particulier sur les assurances-vie, les organisations syndicales se les sont déjà faites en Belgique, en tout cas celle à laquelle j’appartiens. Ces débats ont eu lieu, et ils ont été houleux, même si la philosophie qui se dégage est bien celle d’une non participation, et de tenter de voir comment on peut en sortir.
Sur le papier, c’est toujours si facile. Dans la réalité de tous les jours, ce n’est pas si simple. Même les organisations syndicales ont été piégées, souvent poussées par leurs affiliés, à signer des conventions collectives sectorielles instaurant ce genre de fonds collectif privé pour suppléer au premier pilier de pension (celle qui est versée par l’état et résulte de la répartition). Evidemment, souvent cela s’est produit à une époque où l’on n’imaginait pas la crise des subprimes, c’est déjà ancien, un peu comme quand on a découvert le just in time et qu’on s’est dit que c’était génial avant de se rendre compte, trop tard, de l’horreur que cela entraînait. Mais au moins, les organisations syndicales ont eu le courage de mener à la réflexion, de faire leur examen de conscience et leur mea culpa – de rassembler tout le monde dans les débats, des gens qui en ont besoin dans leur vie de tous les jours, des gens qui en vivent parce qu’ils en vendent, des gens qui ne connaissent pas bien le fonctionnement des systèmes de répartition et capitalisation, etc.
Sortir du système, c’est possible si vous avez quelque chose à proposer aux gens à la place. Et ce qu’on peut proposer de valable, c’est de rebasculer la cotisation assurance vie privée dans le salaire brut, ce qui coûtera bien sûr plus cher à l’employeur qui ne sera donc pas exactement enthousiaste, en même temps que l’on revalorise le montant du premier pilier de pension. Je pense que c’est indispensable, éminemment faisable d’un point de vue existence des richesses. C’est une question de courage politique, de volonté politique, parce que ça veut dire mener à bien toute la lutte pour retrouver un partage des richesses plus équitable : rehausser les cotisations sociales (employeur), supprimer à jamais ces horreurs que sont les emplois subsidiés où on offre à l’employeur de ne pas payer, en tout ou partie, les cotisations sociales. Ca veut dire avoir ça acquis, à proposer aux gens avant. Sinon, ils vont vous dire, et ils auront raison : « vous êtes sympa, mais moi je ne vais pas aller me mettre dans la mouise pour vos beaux yeux et vos belles idées. »
Sans compter les employés du secteur bancaire (dont je ne fais pas partie, mais je discute pas mal avec mes « camas » délégués du secteur) : vous en faites quoi ? Parce que, bon, c’est tout de même un truc qui rapporte, si les banques ne l’ont plus, elles dégraissent, et vous les mettez où, les employés du secteur ? Parce que, comme toujours, c’est pas les mercenaires ultra grassement payés en salle des marchés qu’on va vider, ce sont les employés de banque, et ils ne gagnent pas de l’or en barre, sans parler de leurs conditions de travail et du stress (ah, quand on vous oblige à vendre de la merde).
Bref, encore une fois, parfois les idées ont l’air simple sur le papier, mais il faut les confronter à la réalité. Il faut débattre avec des gens qui ne sont pas tous des engagés convaincus, des idéalistes prêts à faire ce qu’il faut. Il faut tenir compte des autres. Et en faisant ça, on avance seulement à petits pas. La réflexion sur les assurances vie, 2ème pilier (payé par l’employeur qui échappe ainsi aux cotisations sociales de manière légale sur une partie du salaire détourné) ou 3ème pilier, les organisations syndicales l’ont menée chez nous depuis des années. Elles ont même voté des résolutions demandant la suppression des avantages fiscaux et autres incitants, elles ont relayé leurs résolutions vers leurs partis politiques « frères » (mais frères de plus en plus lointains).
Trouver un parti politique qui ne soit pas taxé d’extrême qui accepte de prendre ces revendications au-delà d’un « oui, je suis d’accord, mais vous savez », il faut se lever tôt. En France, Mélenchon peut-être, mais tout le monde passe son temps à se cracher dessus dans les sphères de gauche, alors c’est un peu compliqué, il faudrait savoir ce qu’on veut…
C’est comme cracher sur les organisations syndicales – bon, en France elles me semblent vraiment sclérosées de ce que je lis, mais bon sont-ce des commentaires de gens qui les connaissent ? – ça me fait doucement rire. Les organisations syndicales portent des projets de société différents, elles relaient dans les entreprises, auprès des chômeurs – en Belgique, comme elles le peuvent parce que ce n’est pas facile, mais bon – elles se battent auprès des partis politiques censés être proches d’elles. Leur force, c’est d’abord et avant tout leurs affiliés. Il faut s’engager dans la structure, oui. Mon expérience c’est que si l’on a le courage, l’intelligence et la force des arguments, on peut être entendu. On peut faire changer du tout au tout des réunions décisionnelles importantes, même quand on est au bas de l’échelle, pour autant qu’on ait le courage d’assumer son rôle.
Si plutôt que de s’y engager, on préfère dire « beurk, elles font partie du système », ça résout quoi ? Rien.
Les indignés ? Quoi, les indignés ? Rien. A Madrid, fini, à part une manif de temps en temps, partout, fini, à Liège, ça a fini en rassemblement de 20 sans emplois de longue durée toxicomanes qui voulaient juste un lieu de vie commune… Et le printemps arabe n’a RIEN à voir avec les mouvements des indignés en Europe. Sans organisation, sans objectif, sans visée politique, tout ça ne peut pas tenir, c’est du folklore, de la soupape de sécurité, on se fait plaisir, on se lâche, on, joue à sortir du système…et puis on y retourne bien gentiment !
Les indignés refusent d’être politisés, super, on voit où ça les a menés, On veut faire semblant qu’on est des citoyens tous ensemble mais que gauche et droite ça n’existe pas ? encore plus super, encore plus inutile et porteur de néant.
Un vrai projet de changement doit parler à la réalité des gens, être plausible et acceptable pour les gens. Sinon on reste dans l’incantatoire et on se fait écho de blog en blog en se gargarisant de sa sagesse et de sa compréhension supérieure par rapport au commun des mortels, sans faire avancer le schmilblick d’un iota.
Au lieu de cracher sur ce qui existe et tente de faire changer les choses, il vaudrait bien mieux avoir le courage de s’y engager et d’y amener sa force et sa détermination.
Sinon, alors le projet est simple : laisser faire, attendre de voir tout finir en lambeaux. Attendre que les gens soient suffisamment mal, suffisamment, majoritairement dans la misère pour qu’un soulèvement violent s’engage, qui mènerait où ? Personne ne le sait. Et personnellement, je ne ferais aucun pari triomphaliste là dessus. Et je préfère de loin, à mon niveau, donner ce que je peux donner pour faire changer les choses avant qu’il ne soit trop tard.
@ Zebu a dit :
Oui, j’adhère totalement, solder son Ass. Vie.
Je le suis moins pour son transfert sur un Cpte courrant.
Je réitère la proposition d’action que j’ai faites récemment me concernant :
Clôture de mon Ass. Vie à mon ancienne banque.
Ouverture d’un compte NEF au Crédit Coopératif.
Ouverture de comptes épargne solidaire à la NEF
La Nef garantie à 90 % ses placements d’épargnes vers des projets pour soutenir la création et le développement d’activités professionnelles et associatives à des fins d’utilité sociale et environnementale.
Le crédit Coopératif n’en garantissant que 10 %, d’où l’intérêt de créer un Cpte NEF, en partenariat avec le Crédit Coopératif pour bénéficier d’un compte chèque classique, car la NEF n’est pas une banque mais un organisme alternatif financier.
J’ai également du liquide en cach et acheté un peu d’or et de l’argent métal, pour protester contre l’avalissement de la monnaie papier et de l’argent-dette et pour faire chier les bullions banks, JP Morgan & Cie, spéculant sur le torche-cul des ETF.
Quant à opter vers de l’épargne réglementée du type Livret A, j’ai de sérieux doutes parce que la Caisse de Dépôt et Consignation qui gère ses fonds est devenue un Fonds souverain soutenant et finançant certaines des entreprises du CAC40.
Le logement social, parlons-en.
J’ai un logement HLM et dans la région où j’habite, les HLM ont perdu 160 millions d’euros sur des placements toxiques de type subprimes (au même titre que les collectivités locales).
Ils en sont à vendre des terrains et des logements réhabilités à l’arrache pour essuyer les pertes.
Ca y est, voilà que je m’emporte.
Bien et bon toujours
Et le crédit coopératif…..tout coopératif qu’il est refuse des projets d’installation de « petits paysans » en 56 (cf Forum Social Séné Janvier 2010)….Ouaih…y zavaient les cheveux longs et écoutaient de la musique bizarre et ne représentaient même pas la marginalité paysanne fort participante au crédit coopératif. Bon y zont pas de paradis fiscaux mais c’est toujours une banque…On sait pu à qui confier nos zeuros c’est tout le problème!!!!Si vous avez une piste intéressante dîtes-nous on étudiera les objectifs, les évaluations et l’enquête qualitative indispensaaable. France furby
@Furby
Le Crédit Coopératif est un prescripteur et un partenaire de La NEF afin de faire bénéficier à tout nouveau sociétaire NEF, des avantages et des services bancaire classiques.
Après, il y a les comptes épargnes solidaires NEF.
Les « chevelus » paysans dont tu parles et qui se sont vus refuser le financement de leurs projets par le Crédit Coopératif ne m’étonne qu’à moitié.
Comme je l’ai souligné, le Crédit Coopératif investi et finance à 90 % sur les marchés (l’inverse de La NEF), les grandes entreprises (y-compris celles du CAC40) des projets sur le développement durable, environnementaux et écologiques.
C’est la raison pour laquelle j’ai insisté pour passer par le Crédit Coopératif pour ouvrir compte et comptes épargne NEF et non d’ouvrir quoi que ce soit au Crédit Coopératif.
Le Crédit Coopératif est une filiale de la Banque Populaire tout comme l’est La Bred qui se réclame être une banque coopérative et solidaire.
S’agissant des banques éthiques et solidaire, il faut donc être prudent.
Comme le disait Julien en réponse à Béotienne, « il y a à boire et à manger dans cette « éthique » là… »
Le rapport annuel 2010 de La NEF :
http://www.lanef.com/lanefenaction/documents/_rapport_annuel_2010_ok.pdf
la NEF ne se refinance pas sur les marchés ?
incroyable comment certains espèrent encore éviter la lutte de classe et pensent qu’il existe une banque particulière, par exemple
faut-il vous rapeller l’introduction en bourse de la banque des micro-crédits en inde !
le refus de lutter frontalement contre le capitalisme ne menera à rien
l’émancipation sociale ne se résume pas à l’aventure stalinienne et il serait temps de s’en apercevoir.
Il y a joute là sur Mandela , l’apartheid . On se pose la question de savoir si la ségrégation a beaucoup progressée aprés sa libération . Mais déjà y a plus l’apartheid . Vous n’imaginez pas quand méme avoir des couples mixtes à chaque coin de rue , comme çà sur un claquement de
doigts , c’est déjà beau que les blancs ne ce soient pas tous barrés , et que quelque fois les mineurs ne soient pas en gréve .
Savez-vous que c’est Miss Rockfeller qui a insisté pour la libération de Mandela lors des négociations au Caire sur l’apartheid ? Cette horrible capitaliste ! et en cheville avec Castro !
Je vous explique : Castro/Che Guevara un moment se sont mis en téte de casser le dernier empire colonial d’ Afrique celui du Portugal . Attaque au centre en Guinée , jeu de domino l’Angola , bataille décisive et victoire contre l’Afrique du Sud . Comment négocier? Castro est personna non grata auprés des Américains . Il se trouve , hasard prodigieux que Me Rockfeller trés éprise d’écologie s’interesse particuliérement aux cotes cubaines ‘( d’ailleurs une merveille de préservation ) , et au moment opportun est à Cuba pour étudier quelques coquillages … Castro lui propose de négocier à sa place , elle accepte .
J’ estime çà prodigieux : cette abscence de sectarisme de l’un et de l’autre . C’est sur l’insistence de Me Rockfeller que Nelson sera libéré . Rien que çà c’est merveilleux .
Maintenant je suis trés satisfait du bordel qui régne dans les mines d’or d’Afrique du Sud , le
contraire eut été le moyen de brader l’or et de maintenir le $ et l’euro à bon compte .
C’est peut etre un des points sur lesquels Me Rockfeller et Fidel étaient d’accord , je les aime tous les deux , ce fut un coup de maitre qui changea l’Histoire .
et pour tous ceux qui veulent que ça bouge http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/08/18/invite-de-la-matinale-drmc/
[…] On pourrait évidemment souligner, comme le fait Jérome Grynpas, que l’absence de corpus idéologique nuit gravement à la santé des révoltes, tout comme l’absence de ‘front commun’ nuirait gravement à l’efficacité de la lutte elle-même, comme le montre le Yéti. On pourrait aussi souligner que la fabrique du consentement chère à Noam Chomsky et Edward Herman marche à plein régime actuellement, permettant ainsi au système de perdurer plus que de raison. Mais ce serait aussi oublier combien de nouveaux médias (internet, téléphonie portable) ont modifié depuis l’analyse de cette fabrique et que les révoltes arabes, dans un contexte bien plus défavorable que la démocratie américaine, se sont néanmoins jouées de cette usine à gaz là. [La totalité du texte et les propositions proposées par Julien Alexandre sur le blog de Paul Jorion ici] […]
Le propos est très intéressant dans l’article. Interdire les paradis fiscaux serait une chose essentielle à mon sens. De nombreux rapports dont celui-ci http://ccfd-terresolidaire.org/e_upload/pdf/ed_110110_bd.pdf?PHPSESSID=4da8f18a74e29d1fc52ffb4fc04f365a montrent bien l’impact énorme que peut avoir un paradis fiscal en terme de déséquilibre fiscal à l’échelle de la planète.
La question est, hormis la société civile, qui aura le pouvoir d’inverser la tendance ?
455 commentaires ! bon faut que je lise cet article !
zébu, votre proposition sur les AV me rappelle l’appel ridicule de Cantonna.
cela est d’autant plus dommage que votre analyse en début d’article est saisissante : oui l’émancipation sociale est en panne d’outils après l’aventure stalinienne
mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras; ne cherchons pas à mettre une cautère sur une jambe de bois !
un militant de l’émancipation sociale