L’ARGENT QUE PRÊTENT LES BANQUES (ET JP MORGAN EN PARTICULIER)

Je reçois chaque jour encore des mails qui me disent : « Monsieur Jorion, je suis tombé sur une vidéo TRÈS intéressante où l’on explique dans des termes TRÈS simples comment les banques créent de l’argent ex nihilo ».

Suit une vidéo où l’on vous explique avec indignation que les banques créent l’argent qu’elles vous prêtent, comme dit la formule bien connue : « par un simple jeu d’écritures ».

Pour ceux qui prennent le train du Blog en marche, je signale que ce mythe a été explosé dans les discussions que nous avons eues ici en 2008 et a donné lieu à mon livre L’argent mode d’emploi (Fayard 2009) qui remet les pendules à l’heure à cet égard.

Pour ceux qui seraient encore convaincus que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas, ou qu’elles ne prêtent pas l’argent qu’on dépose chez elles, ou qu’elles prêtent des sommes faramineuses qui sont X fois les sommes qu’on dépose chez elles (ce sont en général les mêmes qui croient tout cela à la fois), une dépêche de l’agence Bloomberg signale ce matin en marge de la perte avouée de 2 milliards de dollars sur des opérations de CDS (Credit-default Swaps) par la banque américaine JPMorgan (qui avait jusqu’ici la réputation de champion du monde de gestion du risque), à propos de Mme Drew qui se trouve désormais sur un siège éjectable :

“Drew, 55, is one of two women on the operating committee at JPMorgan, the biggest and most profitable U.S. bank. Her office oversees about $360 billion, the difference between money from deposits and what the bank lends.”

[Ina] Drew, âgée de 55 ans, est l’une des deux femmes au comité d’exploitation de JPMorgan, la banque américaine la plus grosse et la plus rentable. Son département gère environ 360 milliards de dollars, la différence entre l’argent déposé sur des comptes courants et les sommes que prête la banque.

 

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330 réponses à “L’ARGENT QUE PRÊTENT LES BANQUES (ET JP MORGAN EN PARTICULIER)

  1. Avatar de Gu Si Fang
    Gu Si Fang

    Pour ceux qui seraient encore convaincus que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas, ou qu’elles ne prêtent pas l’argent qu’on dépose chez elles, ou qu’elles prêtent des sommes faramineuses qui sont X fois les sommes qu’on dépose chez elles (ce sont en général les mêmes qui croient tout cela à la fois)

    Je ne pense pas que l’on puisse être plus confus… Ça me fait penser à un plaidoyer d’avocat : « Mon client n’a pas volé la tondeuse du plaignant. D’ailleurs il la lui a rendue en parfait état. De toutes façons, elle était déjà en panne lorsqu’il l’a eue. »

    Pour ceux qui veulent comprendre comment ça marche, une banque peut prêter les dépôts de ses clients (banque d’émission qui crée de la monnaie scripturale comme la BNP) ou bien emprunter à une autre banque les sommes qu’elle investit ou prête ensuite (banque d’investissement comme JP Morgan). Et, bien sûr, certaines banques font les deux. La monnaie créée par les banques d’émission n’a pas cours légal, contrairement aux espèces créées par la la banque centrale (monopole de la création de monnaie légale). Tout le monde est tenu d’accepter la monnaie légale de jure. Cependant, la plupart du temps les gens acceptent de facto la monnaie des banque en paiement.

    P.S. Wouahahahaha, je les sens bien les commentaires sur ce coup-là !

    1. Avatar de Paul Jorion

      Vous serez sans doute surpris d’apprendre que nous sommes parfaitement d’accord (parce que la chose est rare) et que vous ne faites que répéter ce que je dis dans le billet (si vous n’en êtes pas convaincu, relisez-le, et ne sautez pas le bout de phrase : « Pour ceux qui seraient encore convaincus que… »).

      Oui, comme vous je pense qu’ « on ne peut pas être plus confus » : visionnez l’une de ces vidéos et vous vous convaincrez que c’est bien cela qui est dit simultanément !

      « Pour ceux qui veulent comprendre comment ça marche, une banque peut prêter les dépôts de ses clients (banque d’émission qui crée de la monnaie scripturale comme la BNP) ou bien emprunter à une autre banque les sommes qu’elle investit ou prête ensuite (banque d’investissement comme JP Morgan). Et, bien sûr, certaines banques font les deux. »

      Oui ! c’est la représentation défendue dans L’argent, mode d’emploi, mais croyez-moi si vous voulez, certains en sont tombés sur le cul, avant de récupérer, et d’autres continuent à nier l’évidence.

      1. Avatar de Emma Indoril
        Emma Indoril

        Et en ce qui me concerne, je n’ai toujours pas compris ! Et ce crépage de chignon rajoute de la confusion !

        Faut-il que je lise votre livre, Paul ? Est il accessible à quelqu’un qui n’as pas son bac ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Emma Indoril

          Le livre est très didactique. Ceci étant dit, les choses sont très simples à comprendre, et ce billet dit deux choses que je résume à votre attention :

          1/ Les banques commerciales ne « créent » pas d’argent. Ce serait trop facile ! A chaque fois qu’elles font une opération (prêt, investissement, paiement), elles doivent trouver des ressources (de l’argent) pour les financer. C’est le b.a.-ba

          2/ Paul parle ici d’une banque qui a utilisé 360 milliards de dollars reçus de ses clients pour spéculer sur les marchés pour son propre compte, plutôt que de faire son métier traditionnel d’intermédiation financière, c’est-à-dire prêter cet argent en évaluant le risque. Pourquoi ? Parce que pour un prêt, vous demandez 2 à 5 % d’intérêt, alors que lorsque vous investissez vous-même, vous pouvez – quand tout va bien – obtenir des rendements bien plus élevés. Cet exemple illustre simplement le fait que JPMorgan n’a pas « créé » l’argent pour spéculer sur les marchés, elle l’a pris dans les poches de ses clients.

      2. Avatar de zébu
        zébu

        Les temps sont à l’extraordinaire : « Vous serez sans doute surpris d’apprendre que nous sommes parfaitement d’accord » …

      3. Avatar de Moi
        Moi

        « banque d’émission qui crée de la monnaie scripturale comme la BNP »
        « La monnaie créée par les banques d’émission n’a pas cours légal »
        « Cependant, la plupart du temps les gens acceptent de facto la monnaie des banque en paiement. »

        Il me semblait qu’il y avait désaccord là-dessus.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Moi

          Evidemment, la sémantique employée par GSF est trompeuse, en parlant de « création », mais ses explications font bien voir que ce qu’il appelle de la monnaie n’en est pas, nous nous appelons un chat un chat : une reconnaissance de dette.

          Seul le dernier point, l’acceptation « de facto de la monnaie des banques en paiement » est évidemment faux, puisque seule la monnaie banque centrale est acceptée par les banques entre elles.

      4. Avatar de Moi
        Moi

        @Julien: merci, je croyais cet éclaircissement nécessaire, puisque c’est là que maintenant les tenants de la création monétaire par les banques privées se retranchent. Toujours pour éviter d’appeler un chat un chat: il s’agit de reconnaissances de dettes plus ou moins foireuses qu’ils cherchent désespérement à échanger contre de l’argent (parfois directement avec la banque centrale et dans le dos des peuples, exemple : 7,7 trillions d’aides de la part de la FED, dans le plus grand secret, 11 fois le TARP).
        Pour cacher ce scandale, quoi de mieux que de dire faussement que ces reconnaissances de dettes étaient déjà de facto identiques à de l’argent.

        Un exemple de cette manipulation sémantique par Olivier Berruyer lui-même (d’habitude il est mieux que ça) qui n’a pas peur de se contredire d’une phrase à l’autre afin d’inventer la « plus-ou-moins monnaie » : « Tous les actifs ne sont donc pas de la monnaie et certains le sont plus que d’autres : il y a des degrés dans la “liquidité” et dans le caractère “risqué”. La monnaie c’est l’ensemble des actifs permettant de se libérer d’une dette, sur un territoire donné, sans délai et sans risque de perte en capital. »

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Le blog d’Olivier Berruyer est très bien, mais lorsqu’il évoque la création monétaire, il ne sait absolument pas de quoi il parle.

      5. Avatar de l'albatros
        l’albatros

        Pour ceux que ça intéresserait, on peut consulter en pdf les 8000 pages de discussion au sujet de la création monétaire (tapez sur google tout notre débat sur la monnaie chez paul jorion.pdf).

      6. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Je crois qu’il faudrait préciser la nature de l’argent que les banques empruntent aux banques centrales et qu’elles prêtent, aux Etats entre autres.

      7. Avatar de oddfuture
        oddfuture

        Seul le dernier point, l’acceptation « de facto de la monnaie des banques en paiement » est évidemment faux, puisque seule la monnaie banque centrale est acceptée par les banques entre elles.

        Je ne comprends pas : les banquiers ne s’échangent pourtant pas des valises de billets !?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ oddfuture

          Je ne comprends pas : les banquiers ne s’échangent pourtant pas des valises de billets !?

          La monnaie banque centrale n’est pas composée exclusivement de pièces et billets de banque, elle comprend également de la monnaie scripturale centrale, qui est celle qui permet de régler les paiements inter-bancaires.

      8. Avatar de vigneron
        vigneron

        Moi,

        7,7 trillions d’aides de la part de la FED, dans le plus grand secret, 11 fois le TARP).

        Toi aussi tu gobes ça ? C’est mieux que les 16 trillions qui circulaient y’a six mois, mais c’est de la même eau, saumâtre.

      9. Avatar de oddfuture
        oddfuture

        @ Julien Alexandre

        Merci. Mais quand on dit que la BCE « fait tourner la planche à billets », est-ce métaphorique ? (= est-ce que dans ce cas la BCE ne crée que de la monnaie scripturale ?)

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ oddfuture

          Oui, c’est métaphorique pour l’essentiel, mais dans le détail, si les besoins des acteurs économiques en termes de monnaie fiduciaire venaient à s’intensifier, la BCE pourrait être contrainte de revoir la répartition de création entre monnaie scripturale et fiduciaire afin de permettre aux banques commerciales de faire face à des demandes de retrait importantes.

      10. Avatar de Moi
        Moi

        @vigneron: c’est pas vrai cette histoire de 7,7 trillions? Je l’ai pourtant vu à des endroits « sérieux » (bloomberg, chaîne de grande écoute US, etc). Ex: http://www.bloomberg.com/news/2011-11-28/secret-fed-loans-undisclosed-to-congress-gave-banks-13-billion-in-income.html

        « Add up guarantees and lending limits, and the Fed had committed $7.77 trillion as of March 2009 to rescuing the financial system, more than half the value of everything produced in the U.S. that year.  »

        A moins que tu ne précises le fait que c’est en gros des garanties, etc? Dans ce cas ok.

      11. Avatar de vigneron
        vigneron

        Moi, quand le CA d’Aquitaine me fait rouler chaque année disons 50 000€ en warrant et ce depuis 10 ans, tu vas sérieusement venir me dire que le CA m’a versé 500 000€ d’aide ? T’as regardé le bilan de la FED ou ceux des Big banks US ? T’as comparé les 13 milliards (haut de la fourchette) de revenus supposés des big five avec tes 7 700 milliards ? Verstanden ?

  2. Avatar de G@et
    G@et

    Et la technique dite du levier? Un mythe aussi?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ben non G@et, le levier, c’est précisément faire appel à la dette pour financer les actifs. Qui mieux qu’une banque est à même de faire du leverage (emprunter) ? Aucune contradiction avec ce qui est dit ici.

    2. Avatar de RIOU René
      RIOU René

      A quoi servent donc, alors, les ratios de solvabilité de Bâle I II et III ?
      Et s’il s’agit d’emprunter en boucle de l’argent…? In fine, le résultat n’est-il pas identique ?

  3. Avatar de pascal
    pascal

    Bonjour Paul,
    Je suis peut être mal réveillé, mais je ne comprends pas bien ou vous avez voulu en venir ?
    Votre illustration avec la JPM semble en contradiction avec ce qu’on comprend que vous avez voulu dire ?
    A éclaircir, je pense.
    AMicalement,
    pascal

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Non, il faut lire ceci (chiffres illustratifs) : JPMorgan reçoit 1000 milliards de dépôts de ces clients. Elle en prête 640, qui vont produire des intérêts à un taux vraisemblablement compris entre 2 et 5 %. Les 360 milliards restants, c’est Mme Drew et son département qui les investissent pour le compte de la banque, vraisemblablement dans des activités hautement plus risquées, mais ô combien plus rentables… quand tout va bien !

      1. Avatar de karluss
        karluss

        madame Drew, qui n’est pas la veuve de Carpentras, vient de perdre 2 milliards de dollars, mais combien en a-t-elle gagné auparavant ?
        de toutes façons ces gens doivent aller en taule, c’est la seule façon d’arrêter ce bordel… (j’arrête, il y a trois jours j’ai été censuré tellement je cognais sur le trading spéculatif).

        1. Avatar de Julien Alexandre

          karluss, ça m’étonnerait que vous ayez été censuré pour avoir cogné sur le trading spéculatif, vu que c’est ce que l’on fait à longueur d’année en prônant son interdiction !

      2. Avatar de Cécile
        Cécile

        les intérêts sont-ils une création d’argent frais ???

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Les intérêts sont soit une ponction sur l’économie, soit une création de richesses nouvelles (croissance).

      3. Avatar de karluss
        karluss

        si, Julien, mais mes propos n’étaient pas édulcorés à la sauce vign’ ; je cognais vraiment. Alors il y a des propos à ne pas tenir, Paul n’aime pas la barbarie, il ne veut pas d’un blog terreau de la violence. Pourtant, dans la « haute » finance, ils nous prennent vraiment pour des c… Je vois pas comment faire sans agir… autocensure … …. …

      4. Avatar de pascal
        pascal

        merci pour cette précision, mais je reste convaincu que l’intro de paul : »Pour ceux qui seraient encore convaincus que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas » prête à confusion … ok peut être pour la JPM qui spécule avec l’argent qu’on lui confie ou qu’elle emprunte auprès d’autres établissement mais Quid de la banque de monsieur tout le monde quand vous allez emprunter 200/300 kilo euros pour un achat immobilier ? vous pensez vraiment que cet argent est en caisse, qu’il existe avant qu’il ne soit crée sur une ligne de compte ? vous croyez que la BCE a les 1000 milliards d’euros en réserve quand elle les prête aux banques européennes ? que la FED a les 1200 milliards de dollars en espèces quand elle les prête aux banques US ? évidemment non ! donc effectivement, les banques prêtent de l’argent qu’elle n’ont pas ! et elles se battront jusqu’à la mort pour conserver ce privilège exorbitant !

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Pascal, vous mélangez deux choses :

          1/ Les banques centrales créent la monnaie centrale. Elles ont ce privilège en effet.
          2/ Les banques commerciales enregistrent des reconnaissances de dette lorsque vous leur apporter de la monnaie centrale : « nous vous devons les 1000 € que vous venez de déposer ». Elles s’empressent de prêter ces 1000 € et au besoin d’en emprunter davantage sur le marché interbancaire pour pouvoir faire davantage de prêts.

          Votre référence de bouquin antisémite a pris la poubelle au passage.

  4. Avatar de fred
    fred

    @ Paul Jorion
    Dans Eclairages convergents (II) on aligne Egypte, Rome et Crise 29 !!! et dans la dernière vidéo, tu dis : « les cycles n’ont jamais été mis en évidence que par des mathématiciens du dimanche ».
    Y-a-t-il ou non une prédictibilité des crises? de la fin du monde ?! J’ai pas très bien compris !
    D’autre part, le métier d’une banque c’est de faire de l’argent (from scratch ou non), non ?

    1. Avatar de iGor milhit

      Pour faire de l’argent from scratch, il faut s’appeler Rob Swift ! 😀
      This is Rob Swift, dans Future 2 Future de Herbie Hancock.

  5. Avatar de Pierre Boule
    Pierre Boule

    « Ce mythe a été explosé dans les discussion… »

    Et les effets de levier ? Entre autres…

    Mais oublions ceci… pour constater combien il est impressionnant de constater que ce blog a statué définitivement sur ce problème… sur le papier. C’est beau.

    C’est un peu à l’image des puissants qui règlent les problématiques financières par des artifices comptables. On voit ça à tous les niveaux, le doigté de la présentation est le plus important..

    Il y a un moment où non seulement les puissants, mais aussi tous les spécialistes, ceux qui se targuent d’être écouté par le pouvoir, ou de ses cercles peu éloignés, vont aussi se retrouver dans le collimateur des gens, fous furieux, qui vont se lever.

    Parce que les humbles et les simples qui bossent, qui produisent… vont demander simplicité, honnêteté et clarté, rien de plus. Fini les démonstrations tarabiscotées, élitaires, enfumeuses, de gens bien nourris, confortablement assis derrière des ordinateurs.

    Les gens qui travaillent et leurs proches sans emploi ont la moutarde qui monte.

    1. Avatar de herteg
      herteg

      « Et les effets de levier ? »
      Si j’ai bien compris, l’effet de levier rentre dans la catégorie « emprunter à une autre banque les sommes qu’elle investit ».

      « Pour ceux qui veulent comprendre comment ça marche, une banque peut prêter les dépôts de ses clients (banque d’émission qui crée de la monnaie scripturale comme la BNP) ou bien emprunter à une autre banque les sommes qu’elle investit ou prête ensuite (banque d’investissement comme JP Morgan). Et, bien sûr, certaines banques font les deux. »

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        JP Morgan fait les deux, c’est même le numéro un dans le genre et pour les deux catégories d’ailleurs, exactement comme Citi, BoA, HSBC, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Nomura, BNP, SG, CASA, etc. Dans les gros poissons, seuls GS ou MS, même si commodément placées sous le même statut protecteur de banques universelles en 2008, restent essentiellement des banques d’affaires, pas de réseau d’agences de détail, des « pure play investment banks ».

      2. Avatar de Bruno
        Bruno

        Vigneron, je viens de lire « La Banque – Comment Goldman Sachs dirige le monde« , de Marc Roche.

        Page 177: « Le 21 septembre 2008, dans une ambiance de fin du monde, GS et Morgan Stanley, par l’intermédiaire de Cohen, renoncent à leur statut de banques d’affaires en devenant des holdings bancaires. L’objet de cette transformation? Elle est capitale puisqu’elle leur donne un accès illimité aux fonds fédéraux en cas de graves difficultés de trésorerie. […] Issu du Glass-Steagall Act promulgué dans les années 30, le « statut juridique spécial » des banques d’affaires est mort ce jour-là.  »

        etc…

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Voui Bruno… tu sais lire ? : «GS ou MS, même si commodément placées sous le même statut protecteur de banques universelles en 2008…»

    2. Avatar de Johnjohn
      Johnjohn

      BRAVO Pierre Boule..

      Tous des « white shoe boys »…. enfumeurs, menteurs, installés… comme Aragon dans ses limousines, Malraux planqué toute la guerre avant de ressurgir, Mélenchon, bourge bateleur qui essaye de la jouer prolo…

      Le monde ne changera jamais.

      Nous on préfère les practiciens aux théoriciens… qui ne servent à rien… si ce n’est à faire passer le temps

  6. Avatar de Johnjohn
    Johnjohn

    Nous ne savons rien – c’est la première chose.
    Aussi devons-nous nous montrer très modestes – c’est la deuxième chose.
    Il n’y a pas lieu de prétendre savoir, quand nous ne savons pas – c’est la troisième chose. Karl Popper

  7. Avatar de Jean-Pierre Pernod-Ricard
    Jean-Pierre Pernod-Ricard

    Impalpable et immatériel, l’expert ne laisse pas de trace ; mystérieux comme une divinité, il est inaudible. C’est ainsi qu’il met l’ennemi à sa merci.

  8. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    Les banques ne créent pas de l’argent, ok.
    Qu’en est-il des « pyramides Ponzi » qui fleurissent actuellement en Chine, par exemple ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      C’est un mécanisme d’arnaque vieux comme le monde, rien de plus. Et évidemment, plus il y a de « petits épargnants » voulant préserver leurs « petites économies » par tous les moyens, plus ça fait de pigeons potentiels.

      1. Avatar de Nemo3637
        Nemo3637

        C’est un mécanisme d’arnaque vieux comme le monde, rien de plus.

        Certes. Mais je ne crois pas que cela se fait « en petit ». Cela ne risque t-il pas de mettre par terre la finance du Céleste Empire ?

  9. Avatar de JPotier
    JPotier

    mais voyons….
    une banque a deux clients, qui deposent chacun 500, donc dispose de 1000 d’encaisses;
    elle decide de preter au client A 500;
    elle fait ecrit donc 500 au credit du compte de A, qui a maintenant un credit de 1000 ;
    mais ce faisant, elle laisse 500 au credit de B, donc meme si il est vrai qu’elle a prete a A avec l’argent des deposants, d’un point d vue comptable elle « cree » bien 500, qui seront « detruits » quand A aura rembourse sa dette oui ou non ?…

    1. Avatar de Julien Alexandre

      d’un point d vue comptable

      La comptabilité n’est pas une représentation juste du fonctionnement de l’économie. Dans ce cas précis, c’est votre meilleur ennemi.

      La règle réelle est extrêmement simple et je l’ai formulée ainsi : tous les emplois d’une banque doivent être financés. Ce qui signifie qu’à chaque fois qu’une banque prête de l’argent, fait un virement, un investissement, etc., il lui faut trouver les ressources d’argent nécessaires.

      1. Avatar de JPotier
        JPotier

        oui certes mais ca ne repond pas a ma question.
        ces 500 de pret ne seraient pas « crees » si la banque, tout en creditant A de 500, debitait B de 500.
        mais ce n’est pas le cas, donc en ce sens les 500 sont bien « crees » le temps que dure le remboursement du pret n’est ce pas ?
        je precise que je ne suis pas un defenseur des theories de ces videos douteuses, mais il y a quelque chose de pas clair dans ce que presentent les uns et les autres et je cherche simplement a comprendre le fond des choses..

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ JPotier

          Vous serez d’accord avec moi que l’argent n’a pas été utilisé dans votre exemple. C’est comme si vous aviez vous-même deux comptes dans la même banque et que vous transvasiez l’argent de l’un à l’autre, en interne : rien n’est créé.

          Dès que votre client A, fort de ces 500 € de dépôt et 500 € de prêt, fera le paiement de 1000 € pour lequel il a contracté le prêt à une banque X ou Y qui n’est pas la sienne, la banque devra trouver les 500 € nécessaires à cet emploi, soit sur le compte d’un nouveau déposant, soit en empruntant à une consoeur.

          Je sens bien que vous allez me dire : « mais si le paiement se fait dans la même banque ? » Et bien c’est reculer pour mieux sauter, car à un moment ou à un autre, l’argent sortira de la banque (un retrait de billets ? un paiement externe ?) et il lui faudra bien trouver de la monnaie, et pas une écriture comptable, pour honorer ses engagements.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Tain Julien, me dis pas que tu vas remettre ça ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ vigneron

          C’est Paul qui a commencé… 😉 Non, ce sera vite expédié, rassure-toi.

      3. Avatar de Pample
        Pample

        @ Julien,

        Bonjour. J’ai lu l’ « argent, mode d’emploi », et j’avoue ne pas avoir encore les idées bien claires sur le sujet.

        Considérons 2 banques, A et B, ayant chacune 1000€ de dépôt (=2000€ de dépôt au total). Avec les réserves fractionnaires, elles ont droit de prêter chacune 980€ mettons. A prête 980€ à qqn qui les dépose chez B.
        B a bien 1980€ de dépôt ?
        A a sorti les 1980€ on est d’accord. Mais les compte de dépôt chez elle n’ont pas bougés, à savoir qu’ ils sont toujours à 1000€ : A n’a pas imputé les relevés de comptes de ses clients ? (elle a juste tapé dans ces stocks à elle).
        Dans ce cas, la somme des dépôts à vue des clients dans A et B est de 1000€ + 1980€ = 2980€.
        Il y a donc bien plus d’argent en circulation (en relevé de comptes), même si au final en argent cash c’est toujours pareil (A a vidé son portif pour payer B).
        Là est la nuance selon moi entre les 2 thèses : certains parlent des dépôts, en terme d’argent cash, et d’autres en tant que relevé de comptes des déposants !

        Où est l’erreur ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Pample

          Il y a donc bien plus d’argent en circulation (en relevé de comptes)

          Je ne connaissais pas l’unité de calcul « relevé de comptes ». Bref, y a-t-il plus d’argent en circulation ? Non, vous additionnez des reconnaissances de dette et l’argent (monnaie banque centrale) qui a été utilisé par la banque A pour le prêt qui a atterri à la banque B, qui n’a pas été créé par la banque A mais trouvé soit sur un autre compte client, soit en empruntant auprès d’une consoeur.

      4. Avatar de boyan_d
        boyan_d

        On peut peut-être considérer que si vous mettez 500 sur votre compte, il ne vous appartient plus, mais la banque a une dette envers vous de 500. Pas de création monétaire donc.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ boyan_d

          Exactement.

      5. Avatar de Pample
        Pample

        Julien,
        Cette unité, il me semble bien que Paul Jorion y fait référence, en tant que reconnaissance de dette.

        Bref, je crois que tout le monde parle de choses différentes.
        Le « peuple », comprend que sur les comptes de dépot chez A, il a toujours les 1000€, et que les comptes de B comportent 1980€. Dans cette théorie, la monnaie a augmenté. On est d’accord, ce n’est pas la monnaie, mais les reconnaissances de dettes matérialisées par des relevés de comptes. C’est la-dessus qu’appuient les auteurs de ces vidéos conspirationnistes.

        Monétairement parlant, je suis bien d’accord avec vous qu’il n’y a pas plus de MONNAIE qu’avant. Elle s’est juste déplacée.

        Je pense que la nuance est la dessus. Je tente juste de pointer la différence des discours : la sémantique.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Pample

          Merci de cette contribution décisive, mais figurez-vous que nous avions saisi il y a bien longtemps les arguments des charlatans conspirationnistes d’en face !

          Quant à réduire tout ceci à de la sémantique, je vous pose la question suivante : si vous pensez acquérir une Ferrari et que finalement on vous met à disposition une trottinette peinte en rouge, s’agit-il de « sémantique » ? Les deux permettent certes de se déplacer, mais le jour où l’économie se retourne, vous aurez plus de chance de récupérer votre mise et préserver votre pouvoir d’achat en revendant la Ferrari plutôt que la trottinette peinte en rouge…

      6. Avatar de Pample
        Pample

        Je ne tentais pas de vous convaincre vous biensur. Mais d’abord moi meme!! 😉
        Participer a ces debats comme je le fais là permet aussi de mettre les choses en ordre chez moi, et peut etre chez qqn d autre aussi, avec d autres mots.

        Merci pour cet echange.

      7. Avatar de Cécile
        Cécile

        soit mais, comment sont considérés les intérêts, car s’il est possible de dire que l’argent travaille, qu’il est plus intéressant de le placer ici où là, c’est bien parce que le placement peut dégager des profits ou des pertes,
        bref le profit des intérêts est-il une création d’argent ????
        la perte de ce profit provoque-t-elle à terme un effacement d’argent ???

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Si vous avez compris la réponse, vous savez que la réponse à vos deux questions est non.

      8. Avatar de Cécile
        Cécile

        si les intérêts sont création de richesse et que la BC crée de la monnaie en rapport à la création de richesse, alors ce devrait-être oui et non,
        directement non mais parfois indirectement oui,
        et si cet indirectement oui est vrai, alors il y a tjrs ou quasi tjrs création de monnaie par les BCs

        (je ne comprends pas vraiment trop, ni quand, ni comment la BC crée de la monnaie

      9. Avatar de Al
        Al

        Ben moi, y a quand même un truc qui m’échappe…
        Si X reçoit de la CAF 100€ sur son compte (100 € en écriture n’est-ce pas…? La CAF n’envoie pas de billets…)
        Si ces 100 € avaient été donnés à la CAF par un centre quelconque de payement de l’état (toujours d’ordi à ordi… toujours pas de billet)
        et que si ces 100 € proviennent de la dette (de l’argent prêté par des banques à la France)…
        Alors on peut dire que la banque a prêté l’argent de Mr X à la France, que la France l’a donné à la CAF et que la CAF l’a déposé sur le compte de Mr X… tout ça sans qu’aucun billet n’ait bougé… tout ça n’ayant été que des déplacements de zéros sur des ordinateurs…
        Et si ensuite Mr X paye son loyer toujours par virement (toujours pas de billet qui bougent) et que son propriétaire qui a déjà trop d’argent le laisse à la banque qui elle-même le prête à nouveau à la France… on se retrouve avec des chiffres qui font des va et vient d’ordi à ordi, sans jamais devenir des billets…
        Etant donné que la majorité des achats et payements se font par virement et carte bleue… (même dans l’économie réel, on ne se sert principalement que d’argent scritural), c’est un peu comme si un billet était une reconnaissance de dette (qui sera payée par un autre) et que les reconnaissances de dettes (données par la banque à Mr X, par la CAF à la banque, par l’état à la CAF, et par les banques à l’état) étaient de l’argent… non…?

        Si on ajoute à ça le fait que la banque centrale, seule autorisée à créer de la monnaie, renfloue les banques (quand elles ont fait de mauvais placements et qu’elles sont au bord de la faillite) avec de l’argent scriptural (en échange de rien si j’ai bien compris)… On a vraiment l’impression, qu’à part pour les simples citoyens, la monnaie est devenue « virtuelle » quand même…

        En fait, en disant tout cela, j’ai la quasi certitude que certains (la majorité) doivent gagner l’argent qu’ils dépenseront… alors que d’autres profitent d’argent qui ne correspond à rien de tangible, de réel… ni richesses créées, ni temps de travail, ni quoique ce soit qui correspond à quoique ce soit…. et qu’à chaque transaction, les banques prennent un peu de cet argent « virtuel » pour commission… commissions qu’elles fixent comme elles l’entendent…

        En un mot comme en mille…. Est-ce que 50 ou 60 ou 80% de la création de monnaie ne serait pas que des lignes de zéros dans des ordis…? une abstraction…? un jeu de dupe…?

  10. Avatar de Olivier
    Olivier

    Supposons que le PIB mondial soit de 100 $ pour l’année T. Et que celui-ci passe à 105 $ en année T+1. La croissance du PIB est donc de 5%, ce qui dans ce cas précis exprime un surcroît de richesse de 5$.

    S’il n’y a pas création d’argent ex nihilo, d’où peuvent bien provenir c’est 5$ de richesse supplémentaire ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Si le PIB augmente, il y a eu création de richesses et la banque centrale a donc vocation à ce que la masse monétaire reflète cet état de fait en injectant la monnaie correspondante dans le circuit économique.

      1. Avatar de John
        John

        Bonjour,

        La lecture des commentaires est très instructive et passionnante ! Merci de tout ce travail qui nous permet d’ouvrir les yeux sur le monde dans lequel on vit.

        Quand vous dites de la banque centrale: « en injectant la monnaie correspondante dans le circuit économique. « , je comprends bien le principe, et que seule la banque centrale crée cette monnaie, mais ce qui reste flou pour moi c’est la manière dont cet argent arrive concrètement jusqu’à nous.

        Si j’ai bien compris, face à la somme colossale de dettes dont le système actuel regorge, il existe bel et bien quelque part de l’argent pour combler ces dettes (les banques commerciales ne créant pas d’argent, cet argent prêté existe donc bien à la base).
        Mais la trop grande concentration des richesses par un petit nombre à qui les autres doivent en plus de l’argent fait que ces dettes ne sont pas ou difficilement remboursables.

      2. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        Mieux que ça, il existe même des actifs sur cette planète d’une valeur bien supérieure (immeubles, terres, usines, machines) !

        Le problème n’est pas qu’une banque fasse un crédit immobilier de 100 en empruntant 92, ce qui est juste un système valable depuis les Fuegger et les Medicis, mais c’est qu’elle utilise une partie des 92 pour financer un jeu de chaise musicale, ou le dernier paye, et il ne faut jamais être le dernier.

      3. Avatar de Olivier
        Olivier

        @Julien Alexandre : merci pour votre éclairage mais ce qui me pose problème c’est que dans votre explication la banque centrale ajuste la masse monétaire a postériori. Cela n’explique pas comment la richesse passe de 100 en année T à 105 en année T+1.

        Etes-vous d’accord avec le fait qu’on peut calculer le PIB par les dépenses, soit l’équation :

        PIB = consommation + investissement + exportation nette.

        Les membres droits de l’équation sont les dépenses. Ils correspondent à de l’argent. Donc pour que le PIB augmente il faut au moins qu’un membre à droite de l’équation augmente.

        De deux choses l’une :

        – soit l’argent est en quantité limité et alors le PIB ne peut pas croître.Or nous savons bien que tel n’est pas le cas.

        – soit de l’argent est crée entre l’année T et T+1 par une entité quelconque (banque commercial, banque centrale, etc.) et à ce moment là le PIB peut croitre.

        Conclusion : il y a nécessairement quelqu’un quelque part qui crée de l’argent entre l’année T et T+1.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Olivier, l’explication est très simple : la masse monétaire mesurée par les agrégats au-delà de M0 mélange allègrement reconnaissances de dette et monnaie.

      4. Avatar de DidierF
        DidierF

        Tout le problème est là. Les dettes sont prises pour de l’argent dans ces agrégats. Le phénomène est bien documenté. Les fameux CDS étaitent AAA, donc parfaitement liquides, donc de l’argent et c’est une salade de dettes. Ce n’est qu’un exemple.

  11. Avatar de Gaetan
    Gaetan

    ce mythe a été explosé

    C’est bien ce que vous avez vous dire? On ne sait jamais une erreur est toujours possible…

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Non, en l’occurrence, il n’y en a pas.

  12. Avatar de ThomBilabong
    ThomBilabong

    De toutes les façons, cet argent emprunté puis prêté par JPMC est perdu.

    Le plus drôle (si on peut dire) c’est que les articles qui fleurissent sur le sujet montrent tous que les intéressés eux-mêmes ne comprennent pas (encore) ce qui a pu se passer pour en arriver là ! Un instrument de couverture serait devenu une abysse, c’est tout ce qu’ils savent ou affirment savoir.

    C’est exactement ce qui est dit dans Margin Call quand, à chaque explication, le boss demande à son subalterne « parlez-moi en anglais, svp ». Et d’admettre qu’ils ne comprennent pas un traître mot à ce que fabriquent les petits génies qui manipulent les chiffres.

    1. Avatar de Pample
      Pample

      Cet argent a été perdu pour la JP Morgan, mais surement gagné par qqn d’autre, non ?

      1. Avatar de ThomBilabong
        ThomBilabong

        Pas forcément :

        1) ça peut être une perte sèche (rare). Dans ce cas, l’argent gagné par les autres est relatif.
        2) Oui, ceux qui gagner sont ceux à qui il a fallu fourguer les produits au rabais.

  13. Avatar de Alexandre
    Alexandre

    Bonjour,

    Je profite de cette note pour une question simple et en rapport à ce qui est abordé dans cette note mais qui me pose néanmoins problème depuis très longtemps. Aussi, si quelqu’un avait la gentillesse d’y accorder quelques temps…

    Pour résumer ce qu’il me semble avoir compris en faisant simple : la société échange des biens et des services. Pour ce faire, elle dispose de monnaie. Bien que de nature très différente, l’ensemble de cette monnaie en circulation est, ce que l’on appelle, la masse monétaire. Cette masse monétaire augmente.

    Si je ne me suis pas trompé jusque là, ce que j’aimerais comprendre c’est : ‘quelle est la nature de cette nouvelle monnaie qui vient gonfler continuellement la masse monétaire déjà en circulation ?’. Ce que j’entends pas ‘nature’ est : comment est-elle injectée ? Par qui ? Et sous quelle condition ?

    Pour être tout à fait honnête, je suis, pour l’heure, convaincu que c’est par les banques sous forme de crédit à taux non nul, en prêtant plus que ce dont elles disposent. Soit, exactement, ce que vous dénoncez ici. Je veux bien me tromper, mais dans ce cas, je me retrouve avec ma question sur les bras : quelle est la nature de la monnaie nouvellement créée ?

    Par avance merci,

    1. Avatar de Julien Alexandre

      C’est la banque centrale qui crée la monnaie. Pour ce faire, traditionnellement, elle constate l’augmentation des richesses produites dans sa zone de responsabilité et émet la monnaie correspondante à cet accroissement. Dans la pratique, depuis quelques mois maintenant en Europe et aux Etats-Unis par exemple, cette création de monnaie est déconnectée de celle des richesses, d’où l’expression de « planche à billets ».

      1. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        Merci pour le réponse.

        Il semblerait que mon incompréhension vienne de là. Car il se trouve que j’ai toujours cru que la monnaie créée par la banque centrale était un système totalement différent et séparé de la monnaie en cours dans la société civile (bien que les 2 portassent le même nom : l’euro). Et que le passage de l’un à l’autre se faisait via les banques commerciales.

        Vous me confirmez donc que la nouvelle monnaie qui vient gonfler la masse monétaire en circulation dans la société provient directement de la monnaie centrale émise par la BCE ? C’est à dire que la différence de masse monétaire entre 2 instants donnés, correspond exactement à la monnaie créée par la banque centrale pendant cet intervalle ?

        J’avoue que cette hypothèse changerait énormément ma vision des choses.

        Merci.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Je confirme que seule la banque centrale crée la monnaie qui s’échange entre les banques. Attention toutefois avec les indicateurs de masse monétaire (M0 à M3), car ils mélangent allègrement les torchons et les serviettes, à savoir de la monnaie et des reconnaissances de dette. Leur valeur informative est très faible.

      2. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        Merci encore pour votre réponse qui est très claire mais qui me rend perplexe quant au débat sur l’origine de la monnaie. J’ai la nette impression que nous ne parlons pas de la même chose (et que nous ne sommes pas les seuls, d’ailleurs).

        Si j’ai bien compris (et j’aimerais vraiment bien comprendre votre point de vue), en faisant la distinction entre monnaie et reconnaissance de dettes, vous dîtes que seule la banque centrale crée de la monnaie. Vu comme ça, je pense être d’accord (faut d’abord que j’assimile cette distinction à la quelle je n’ai jamais pensée, mais a priori, ça me semble cohérent).

        Cela dit, j’ai l’impression que beaucoup de gens font comme moi, c’est à dire, monétisent les reconnaissances de dettes pour en faire de la monnaie à part entière.

        Ne serait-ce pas là, l’origine des divergences d’opinions quant à la création monétaire ? Que ce n’est pas de la même monnaie dont on parle ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Précisément Alexandre, une reconnaissance de dette n’est pas de la monnaie, c’est un papier qui dit « je vous dois tant » et que personne ne vous échangera contre quoi que ce soit. Assimiler cela à de la monnaie est un subterfuge.

      3. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        Zut, je croyais que nous serions d’accord, mais je tique un peu sur le « que personne ne vous échangera contre quoi que ce soit » qui me fait dire que ce n’est pas vraiment le cas. Car dans mon esprit ces reconnaissances de dettes, émises principalement par les banques commerciales, étaient largement reconnues et avaient libre cours au sein de la société.

        La question m’intéresse énormément aussi je me permet un petit résumé des différents points qu’il me semble avoir compris.

        1. La banque centrale crée de la monnaie correspondant à la richesse produite dans sa zone de responsabilité.
        2. Les banques commerciales empruntent et échangent entre elles cette monnaie.
        3. Les banques créent des reconnaissances de dettes indexées sur la monnaie dont elle dispose (intervention du ratio Cooke ?).
        4. Ces reconnaissances de dettes ont libre cours.
        5. Les créationnistes monétisent ces reconnaissances de dettes et les assimilent à de la monnaie.

        Comme dit précédemment, j’ai l’impression que je n’ai pas la même vision du point 4 que vous(et peut-être 3, je ne sais pas). Serait-il possible de m’éclairer là-dessus.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Ah, vous n’êtes pas d’accord ? Et bien c’est très simple, allez chez votre épicier du coin (ou votre banquier, je ne sais pas ce qui est au coin de votre rue) et essayez donc de le payer avec une reconnaissance de dette.

          Revenez-nous expliquer sa réaction !

          (je fais la réponse avant tout de même : votre épicier acceptera uniquement des pièces ou des billets en cash, et un paiement bancaire. Ce paiement bancaire se manifestera par le transfert de monnaie centrale entre votre banque et sa banque, et en aucune façon de votre reconnaissance de dette vers sa banque, car les paiements inter-bancaires ne se font qu’en monnaie centrale).

      4. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Julien Alexandre,

        Avec une reconnaissance de dette, on peut emprunter (escompter), sous réserve de trouver un préteur et de payer un intérèt.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Marlowe

          Avec une reconnaissance de dette, on peut emprunter (escompter), sous réserve de trouver un préteur et de payer un intérèt.

          En effet. Si la reconnaissance de dette était bien de la monnaie, il serait alors assez drôle d’imaginer un quidam souhaitant apporter de la monnaie en garantie d’un… prêt de monnaie !

      5. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        Merci pour votre exemple.
        Je vais arrêter de vous embêter (pour aujourd’hui) mais, avant, j’aimerais être bien sûr d’avoir bien compris ce dont nous venons de parler.

        Donc, si je ne me trompe, vous réfutez l’assimilation des reconnaissances de dettes à de la monnaie à part entière (assimilation faite par les « créationnistes ») car la compensation inter-bancaire se fait intégralement sous forme de monnaie centrale.

        Ai-je bien compris ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Alexandre, dans les grandes lignes, c’est ça. La reconnaissance de dette est assimilée à de la monnaie tant que tout va bien. Dès que les choses se gâtent, son statut de « monnaie » prend l’eau. Comme les caractéristiques qui décrivent les choses doivent idéalement répondre à une réalité intangible et immuable quelles que soient le cours des événements, or transformations physiques, il est dès lors hasardeux de faire comme Schumpeter affirmant que comme la reconnaissance de dette fonctionne à peu près comme de la monnaie, c’est de la monnaie. Qui plus est, une reconnaissance de dette ne se « crée » pas, elle s’enregistre au profit d’un détenteur.

      6. Avatar de Cécile
        Cécile

        à partir de quoi et comment la BC constate-t-elle une augmentation de richesses qui fonde le fait de sa création de monnaie ??

      7. Avatar de Mor

        Julien Alexandre :

        Précisément, une reconnaissance de dette n’est pas de la monnaie, c’est un papier qui dit « je vous dois tant » et que personne ne vous échangera contre quoi que ce soit. Assimiler cela à de la monnaie est un subterfuge.

        Voilà et il est facile de confronter ces deux extrêmes ( circulation de monnaie vs circulation de reconnaissance de dette ) dans la réalité économique de certains pays où les chèques circulent de main en main et sont utilisés pour rendre la monnaie à tel point qu’il n’est pas rare qu’un individu puisse se retrouver avec un de ses propres chèques, émis plusieurs semaines avant, dans les poches. Rien à voir avec de la circulation de monnaie.

      8. Avatar de G L
        G L

        « Lorsque l’on prête de l’argent à quelqu’un il est préférable de conserver une trace écrite du montant de ce prêt et de l’engagement pris par la personne de le rembourser. Cette mesure est même obligatoire pour les sommes supérieures à 760 euros. La reconnaissance de dette doit être rédigée à la main, en deux exemplaires, par l’emprunteur. »

        http://www.linternaute.com/argent/pratique/vos-droits/argent/divers/418/reconnaissance-de-dettes.html

        Si certains ont le moindre doute à propos de ce qu’une reconnaissance de dette n’est pas de la monnaie, je suis prêt à accepter les sommes qu’on m’enverra en échange de reconnaissances de dette rédigées selon le modèle décrit dans le lien ci-dessus. (En échangeant des reconnaissances de dettes en bonne et due forme nous pourrions d’ailleurs en créer autant que nous le voudrions…)

      9. Avatar de Al
        Al

        @Julien

        « C’est la banque centrale qui crée la monnaie. »

        Mais elle la donne à qui cette monnaie ? (aux banques j’imagine)… et en échange de quoi?
        La richesse n’a pas été créé par les banques…

      10. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        @Al
        Si j’ai bien compris, la banque centrale ne donne pas la monnaie créée, elle la prête aux banques qui auront à payer un intérêt de dessus (suivant le fameux taux directeur me semble-t’il).

        @Julien
        J’aime beaucoup votre vision très objective de la monnaie. Je n’ai rien à dire là-dessus, mais, force est de constater que je la « ressens » différemment avec une approche nettement plus subjective (je crois que ‘ressentir’ est d’avantage le terme ici). Et, même si je reconnais que c’est extrêmement hasardeux, quelque chose qui ressemble à de la monnaie et qui se comporte comme de la monnaie, je ne peux m’empêcher de voir cela comme de la monnaie. Quand bien même ce statut n’est que temporaire et peut s’effondrer à la première crise venue. J’imagine qu’on ne se refait pas.
        Cependant, la (vraie) monnaie créée par une banque centrale ne peut-elle pas, elle aussi, perdre son statut de référence absolue en cas de très grosse crise ? Notamment vis à vis d’institutions hors zone de contrôle de cette banque centrale ?

        Cela dit, d’un point de vue plus technique, j’aurais encore une question. Lorsque vous dites que les échanges interbancaires se font en monnaie centrale, est-ce vrai pour l’intégralité des échanges ? Ce que j’entends par là, c’est, qu’étant donné que ces compensations se font de gré à gré, est-ce que 2 échanges de nature identique ne s’annulent-il pas en pratique et ne donne finalement lieu à aucun échange et donc aucune circulation de monnaie centrale ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Alexandre,

          – il n’y a pas de subjectivité dans mon explication. La subjectivité est dans l’oeil de ceux qui souhaitent par facilité assimiler deux choses qui ne sont pas identiques dans leur nature et dans leur fonctionnement. C’est une illusion d’optique si vous voulez, et elle est intuitivement plus confortable (demandez autour de vous, 90 % des gens pensent que leur argent dort à la banque, expliquez leur en détail qu’il est prêté aussitôt déposé et qu’il y a un risque réel de ne pas le récupérer, vous verrez l’effet).

          – oui, une banque centrale peut faire faillite et sa monnaie avec, évidemment. Tout n’est qu’une question de confiance.

          – oui, tous les échanges interbancaires se font en monnaie centrale. Jusqu’à la mise en place de Target 2, le système de paiement interbancaire en temps réel, il y avait compensation des soldes créditeurs ou débiteurs entre les banques : on prenait la totalité des opérations en bilatéral en fin de journée et seul le solde était réglé. Cela n’avait évidemment pas pour conséquence qu’une banque puisse se défausser de ses obligation d’être en capacité de régler la totalité de ses emplois en monnaie centrale, étant donné qu’elle n’avait aucune visibilité sur la totalité des mouvements inverses provenant des autres banques, et que les fluctuations sont évidemment importantes. Depuis l’avénement de Target 2, 98 % des paiements se font en temps réel.

          Voici les chiffres de la Belgique, déjà cités par Fujisan :

          Pour la Belgique :
          « Les opérations traitées par le CEC (Centre d’échange et de compensation) […] représentent 99,61 % du volume des paiements scripturaux interbancaires et à peu près 2 % de leur valeur. Les autres ordres de paiement interbancaires sont échangés via TARGET2-BE (composante du système européen de paiement pour gros montants TARGET2). »

          Et donc à peu près 98 % des paiement interbancaires (en valeur) se font en temps réel (via TARGET2).

      11. Avatar de Alexandre
        Alexandre

        Merci pour l’explication : je vais regarder cette histoire de Target 2 de plus près.

        Par contre, j’ai du mal m’exprimer, mais la vision subjective des choses en général et de la monnaie en particulier est la mienne. Pas la votre qui est, je trouve, totalement objective.

  14. Avatar de Contempteur
    Contempteur

    « Pour ceux qui seraient encore convaincus que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas, ou qu’elles ne prêtent pas l’argent qu’on dépose chez elles, ou qu’elles prêtent des sommes faramineuses qui sont X fois les sommes qu’on dépose chez elles (ce sont en général les mêmes qui croient tout cela à la fois) »

    Moi aussi, je crois que les banques créent de la monnaie, donc prête l’argent qu’elles n’ont pas et qu’elle peuvent prêter un montant 9 fois supérieurs à ce qu’elles ont en dépôt.
    Et je ne suis pas sûr que les explications de Gu Si Fang soient plus claires que celles de Paul Jorion. Et, comble de malheur, je n’ai pas lu « L’argent mode d’emploi », vu que ma bibliothèque, pourtant dans une ville socialiste, n’a pas jugé utile de l’acquérir, ce qui aurait permis au consommateur frustré que je suis de le lire à mon tour sans devoir gratter au fond de mon pécule.
    Alors, un bel esprit pour faire une synthèse pédagogique ? Sans cependant écorner le suspense de l’ouvrage pré-cité qui a coûté du temps et du travail d’imagination comme d’écriture, ce qui mérite un particulier respect.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Contenteur,

      Moi aussi, je crois que les banques créent de la monnaie, donc prête l’argent qu’elles n’ont pas et qu’elle peuvent prêter un montant 9 fois supérieurs à ce qu’elles ont en dépôt.

      2007, ça te parle ? Juste avant c’que tu sais. Significatif donc. Total des dépôts clientèle : 1330 milliards €. Total des crédits au secteur privé (particuliers et entreprises hors sociétés financières) : 1730 milliards.
      Par ailleurs, les établissements de crédit sont tenus de respecter les règles de gestion destinées à garantir leur liquidité. Ils doivent à tout moment présenter un coefficient de liquidité au moins égal à 100% (Règlement n° 88-01 du 22 février 1988, dernière modification n°2000-10 du 10 décembre 2000).
      Ça veut dire que toute banque doit être capable de restituer à ses déposants l’argent qu’ils ont sur leurs comptes dépôts à vue (dans la limite des montants de retraits autorisés). Ce coefficient doit être en permanence supérieur à 100%, traduisant le fait que la banque doit constamment être capable de faire face à ses engagements courts sans avoir recours à des emprunts supplémentaires dans le mois.
      http://www.banque-france.fr/fileadmin/statistiques/base/html/tmf_trim_detail_fr_depotbancec.html

      1. Avatar de J.Gorban
        J.Gorban

        Par ailleurs, les établissements de crédit sont tenus de respecter les règles de gestion destinées à garantir leur liquidité. Ils doivent à tout moment présenter un coefficient de liquidité au moins égal à 100% (Règlement n° 88-01 du 22 février 1988, dernière modification n°2000-10 du 10 décembre 2000).
        Ça veut dire que toute banque doit être capable de restituer à ses déposants l’argent qu’ils ont sur leurs comptes dépôts à vue

        donc il n’y aucun risque que l’argent que j’ai en banque ne me soit pas redonner lorsqu’après la chute finale je viendrai au guichet de la dite banque ?

        moi aussi j’ai du mal à comprendre que la banque ne prête que ce qu’elle a en dépôt ou qu’elle emprunte à une autre banque !

        à moins que l’astuce sémantique est dans les emprunts aux autres banques …..

      2. Avatar de Moi
        Moi

        @J.Gorban: « donc il n’y aucun risque que l’argent que j’ai en banque ne me soit pas redonner lorsqu’après la chute finale je viendrai au guichet de la dite banque ? »

        Non, ça veut juste dire que la banque doit avoir l’équivalent des comptes à vue en caisse (à vue, pas comptes épargne). De toutes façons, à la chute finale votre banque sera fermée et vous ne pourrez même pas accéder à votre compte à vue.

  15. Avatar de Delphin
    Delphin

    A Gu Si Fang et Pierre Boule

    Forme de réaction : agressivité dissimulée. L’un se sert de la complexité inhérente au sujet pour feindre d’y voir une confusion d’exposition du vulgarisateur. L’autre assimile grossièrement une démarche peu courante de vulgarisation – chercher à mettre à portée de tout un chacun les subtilités économiques et financières – à une péroraison intellectualiste de plus.

    Méthode employée : Rechercher dans l’écrit à détruire, la phrase qui permettra, extraite de son contexte, de tirer vers l’a priori négatif préalablement élaboré.
    Gu Si Fang : « Je ne pense pas que l’on puisse être plus confus… Ça me fait penser à un plaidoyer d’avocat : », pour une phrase d’apparence explicative mais de visée ironique.
    Pierre Boule : (phrase extirpée : « « Ce mythe a été explosé dans les discussion… » »), que le contradicteur met en exergue pour faire mine de s’engager dans le fond du débat ( « Et les effets de levier ? »), pour, en fait, exposer sa tirade anti-intellectualisme hors de propos ici.

    Ce que révèlent de leurs deux auteurs ces procédés de disqualification par la bande :
    Querelle larvée de spécialistes, ou se pensant comme tels, et qui estiment qu’on vient, à ce moment, piétiner leur plate- bande.

    Delphin, en recherche de vulgarisation sérieuse

    1. Avatar de KIMPORTE
      KIMPORTE

      +1

    2. Avatar de Gu Si Fang
      Gu Si Fang

      @ Delphin

      Oui, je trouve la phrase confuse parce qu’elle contient une double négation et que l’on peut se perdre en conjectures sur ce que pense Jorion en la lisant.

      Si vous cherchez un bon livre d’introduction sur la monnaie, je recommande celui-ci, par un économiste autrichien (donc marginaliste, mais sans les maths) :
      http://www.institutcoppet.org/2011/01/21/murray-rothbard-etat-quas-tu-fait-de-notre-monnaie/

      Vous y apprendrez quelques bases essentielles de la théorie monétaire :
      1) Une définition de la monnaie : l’auteur définit ce qu’il appelle monnaie (dingue !) et sa définition est celle d’une large classe d’économistes depuis plus d’un siècle (mais il en existe d’autres, et ce petit livre les aborde rapidement, notamment la « monnaie comme étalon de valeur »)
      2) L’utilité de la monnaie : les avantages économiques qu’elle apporte, les services qu’elle rend
      3) La théorie (classique) de la quantité de monnaie (pas la version MV=PQ)
      4) Le rôle des banques (l’auteur est défavorable aux banques à réserves fractionnaires, et il aborde trop rapidement le sujet, mais l’intérêt du livre est de commencer par comprendre la monnaie avant de réfléchir à la banque)
      5) La loi de Gresham, dans une présentation très claire : pratiquement l’alpha et l’oméga pour comprendre les effets de l’intervention de l’Etat dans la monnaie et la banque
      6) L’effet Cantillon : comment la création monétaire modifie les prix dans l’économie et redistribue les richesses
      7) Une théorie monétaire des cycles économiques : comment la création monétaire provoque des erreurs économiques (des bulles) et des crises
      8 ) Une synthèse de l’histoire monétaire du XXème siècle expliquée à l’aide des outils présentés juste avant

      Julien ou Paul : l’un de vous a-t-il lu ce petit livre ?

      GSF

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Gu Si Fang,

        Rothbard, sérieusement ? Vous savez très bien que parmi les théoriciens de l’extrême-droite autrichienne, il est le pire. Pas le plus fin, mais le plus radical, celui qui pense que la seule existence de l’Etat « viole les libertés des citoyens », l’homme de l’anarcho-capitalisme, du laissez-faire… bref, la loi de la jungle.

        Sur la monnaie, il ne dit rien d’autre que le prêchi-prêcha habituel des monétaristes et laudateurs du 100 % money et se base évidemment sur la même conception des propriétés de la monnaie dont nous avons démontré qu’elle était entachée d’erreurs de compréhension.

      2. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        Grotesque… Je vous parle de théorie économique et vous me répondez opinions politiques. Enfin, si vous vouliez mettre en garde vos lecteurs contre cette lecture très dangereuse, je pense que c’est fait. Sinon, sur les points précédents et les bases de la théorie monétaire, vous ne l’avez pas lu parce que vous savez qu’il a tort ? Ou vous savez qu’il a tort parce que vous ne l’avez pas lu ? 🙂

        1. Avatar de Julien Alexandre

          C’est votre aveuglement devant l’école autrichienne qui est grotesque Gu Si Fang. Il n’y a pas l’ombre du début d’une théorie économique dans les écrits d’un Rothbard, simplement un habillage théorique pour des conceptions politiques et idéologiques qui ne tournent qu’autour d’un principe immuable qui leur sert depuis 70 ans de locomotive : la « liberté ». Sauf que la « liberté » de ces gens-là, qui consiste simplement à imposer la loi du plus fort ou la loi de la jungle, en dénonçant le contrat social et l’État, personne n’en veut. Quand la soupe est aigre, c’est que les ingrédients ne sont pas bons.

          Quand à la théorie monétaire, il suffit de lire qu’il ânonne les mêmes raccourcis que les « économistes » depuis un siècle (c’est vous qui le dites) et qu’il prône le 100 % money, qui présente plus d’inconvénients que d’avantages, pour me dispenser de cette lecture. Rares sont les penseurs qui se sont penchés sur ce sujet pour apporter une pierre à l’édifice de sa compréhension, et de ce que je lis de cet ouvrage de Rothbard, il n’apporte aucun éclairage que d’autres n’ait apporté avant ou après lui.

      3. Avatar de Thomas
        Thomas

        La moindre des choses serait de préciser que Rothbard est avant tout un libertarien anti-état très radical et à un moment proche de Ayn Rand. Enfin bref, plus un théoricien qu’un économiste pur.

      4. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        Donc c’est non ?

      5. Avatar de Al
        Al

        Gu Si Fang, vous me faites marrer… je suis fan…
        … vous dites:
        « Grotesque… Je vous parle de théorie économique et vous me répondez opinions politiques. »
        Alors qu’on trouve dès l’introduction du bouquin de Murray N. ROTHBARD, cela…
        « Si nous sommes en faveur de la liberté dans les autres secteurs, si nous voulons protéger la propriété et la personne contre l’intrusion de l’État, notre tâche la plus urgente doit être d’explorer la possibilité d’un marché libre de la monnaie. »

        On ne peut guère faire plus orienté… Combattons l’Etat jusque dans la monnaie…

      6. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        Bonjour Al,

        Les explications économiques de Rothbard sur la monnaie sont souvent très classiques, couvrent beaucoup de terrain en peu de pages. Inutile de s’obstiner sur les opinions politiques des uns et des autres : elles diffèrent, on est bien d’accord.

        Mon premier test pour juger un livre qui parle de monnaie c’est de chercher s’il parle de la loi de Gresham et ce qu’il en dit. La plupart du temps il n’en parle pas (ex. La monnaie et ses mécanismes, de Dominique Plihon coll. Repères). Ou bien il la cite en omettant les prémisses (ex. Jorion). Même quand un livre la cite correctement, encore faut-il qu’il explique comment elle fonctionne. C’est simple, la base de la base, et ce serait tellement plus simple si vous regardiez. Vous apprendriez une loi de l’économie dont les effets sont connus depuis Aristophane !

        Je recommande aussi, si vous êtes vraiment obsédé par les opinions politiques de l’auteur : Loi de Gresham et Circulation des Monnaies au Moyen Age, de Richard Dutu (2003).

        A titre de comparaison, voici l’extrait où Jorion en parle :

        les « délocalisations » et les paradis fiscaux. La logique dont ils procèdent est essentiellement la même : tous deux sont des illustrations du principe des vases communicants, débouchant en l’occurrence sur un nivellement par le bas aux conséquences funestes. Dans les deux cas, en effet, le mauvais chasse le bon, comme dans la fameuse « loi de Gresham » qui affirme que si deux monnaies du même métal sont en concurrence dans le même environnement, la monnaie de mauvais aloi, celle dont la teneur en métal précieux est la plus faible, chasse l’autre.

        C’est une analogie qui repose sur une formulation incomplète de la loi. Bref, rien compris…

        Idem pour l’effet Cantillon, la théorie quantitative classique, la double coïncidence des besoins, etc. Avant de critiquez, lisons !

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Arrêtez vos salades Gu Si Fang en donnant l’impression qu’en ne parlant que furtivement de la loi de Gresham, on ne peut appréhender le fonctionnement du système monétaire !

          La vérité, c’est que l’école autrichienne dont vous vous réclamez trouve là une justification – une de plus ! – au démantèlement de l’État et à la restauration de la loi de la jungle et du plus fort, au prétexte que lorsque l’État établit un cours de change légal, il faudrait en lieu et place favoriser l’émergence de monnaies privées pour permettre aux hommes d’être « libres » de choisir d’échanger les monnaies qu’ils souhaitent.

          Ah, toujours cette « liberté » chère aux cœurs de l’extrême-droite autrichienne.

          Comprenez bien une chose : l’habillage théorique d’une idéologie fascisante n’en fait pas une science, et la loi de Gresham, on s’en fout comme de l’an 40 à l’heure actuelle. Les gens n’ont pas besoin d’avoir 50 monnaies privées, mais d’une seule qui fonctionne correctement dans un système qui fonctionne correctement, rien de plus.

      7. Avatar de guillaume
        guillaume

        « Les gens n’ont pas besoin d’avoir 50 monnaies privées, mais d’une seule qui fonctionne correctement »

        Dans le cadre du débat opposant « free banking system » et « central banking system » les partisans du premier système sont très fort pour mettre en exergue les défauts du deuxième (il y a en évidement), il faut effectivement rappeler le monde merveilleux des banques libres…

        Heureux le consommateur qui suite à sa boite de télécom doit choisir sa banque ET SA MONNAIE, dans un monde où évidement chaque banque et chaque monnaie associé peut à tout moment faire faillite… C’est peut être pas pour rien que ce système n’a été appliqué que quelques décennies en Ecosse et aux US (avec un nombre de faillite bancaire intéressant au passage, preuve de l’efficience de la régulation libéral bien évidement )…

      8. Avatar de Al
        Al

        Salut Gu Si Fang,

        « Les explications économiques de Rothbard sur la monnaie sont souvent très classiques, couvrent beaucoup de terrain en peu de pages. Inutile de s’obstiner sur les opinions politiques des uns et des autres : elles diffèrent, on est bien d’accord. »

        Sauf qu’on ne comprend pas pourquoi vous ne reconnaissez pas que Rothbard est orienté politiquement… pire, idéologiquement…
        Le coup du… « Tiens, lit ce bouquin objectif… »… c’est du flan… Il le dit lui même dans la préface… Tout ce qu’il pourra dire, expliquer, citer etc. sera orienté pour servir son idéologie… je ne vous reproche pas de penser comme lui… je vous dis que c’est nous prendre pour des ânes que de laisser entendre qu’il serait plus pur que les autres…
        C’est juste ça qui est drôle… vous comprenez?

      9. Avatar de Moi
        Moi

        @guillaume: justement, concernant les US, j’ai lu quelques anecdotes savoureuses de la grande époque des monnaies libres. Ainsi des banques ouvraient dans les villes de chercheurs d’or, émettaient leur monnaie-papier en échange de dépôts en or, puis foutaient le camp et ouvraient un unique guichet dans un bled du bayou de Louisiane pour éviter de se faire retrouver par les déposants et devoir remettre l’or. Etc. Assez comique.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Moi

          @guillaume: justement, concernant les US, j’ai lu quelques anecdotes savoureuses de la grande époque des monnaies libres. Ainsi des banques ouvraient dans les villes de chercheurs d’or, émettaient leur monnaie-papier en échange de dépôts en or, puis foutaient le camp et ouvraient un unique guichet dans un bled du bayou de Louisiane pour éviter de se faire retrouver par les déposants et devoir remettre l’or. Etc. Assez comique.

          Oui, mais tu oublies une donnée fondamentale, Moi : les gens qui se sont fait entubés l’ont fait « librement », sans que l’État ne s’immisce dans leurs affaires privées, et ces bandits de grand-chemin étaient « libres » de les entuber, le principe immuable naturel suprême qui doit régir la marche entière de l’humanité vers le bonheur immaculé évanescent perpétuel. Et ils crièrent son nom en claquant les étoiles de leurs santiags sur les fessiers de leurs fiers destriers en filant au vent : « LIBERTÉ » !

      10. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        @Gu Si Fang 16 mai 2012 à 08:42

        la « monnaie comme étalon de valeur »

        Oh savez -vous, ça eût payé, mais ça paye plus, et l’étalon de valeur vous n’êtes pas près de le revoir, autant lui dire Adieu pour toujours, ça ne paiera plus. Oui c’est une perte, un deuil, mais contrairement à d’autres objets perdables mais remplaçables, celui là, vous ne le remplacerez pas. Il faudra inventer quelque chose d’autre, de neuf, de scientifique ! : par exemple le désir moyen d’un français moyen, à une altitude moyenne, à une heure moyenne disons midi, par un temps moyen, d’une saison moyenne, de boire un verre d’eau pour répondre à son besoin. Tout ça est calculable statistiquement une fois définis les paramètres moyens. En dehors de ce genre de « besoin » fondamental, je crains qu’il ne s’agisse dans la « gestion » d’autres supposés « besoins » que des effets répartiteurs des rapports de forces sociaux en vigueur. Pas besoin d’un étalon pour faire pencher la balance, ni de nommer valeur ce qui s’y dispute, sinon par facilité pour masquer le prix à payer à crédit pour ce masque. Sûr : « rapport de force » c’est de l’impensé impensable pour vous !

    3. Avatar de Gu Si Fang
      Gu Si Fang

      Allez Julien, encore un petit effort : j’ai parié un point Godwin avec une amie !

      Pour vous aider voici une liste de lecture sur la monnaie :
      http://guidohulsmann.com/guide.html

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Excellent Gu Si Fang votre lien, le who’s who de la grande régression ! Passionnant. Je vais m’amuser à compter le nombre de fois où le mot « liberté » apparaît dans ces ouvrages pour justifier le retour au Moyen-Âge 😉

        Sérieusement, vous ne répondez pas à l’objection : quelle manquement implacable introduit l’absence de la loi de Gresham dans les raisonnements sur le système monétaire dans le système actuel en dehors du biais cognitif cher aux autrichianistes pour justifier la mise à bas de l’Etat et la compétition y compris sur des monnaies privées ?

        Merci de votre réponse, je m’en vais faire mes calculs sur vos bouquins. A vue d’oeil, je postule sur un chiffre avec 9 zéros !

      2. Avatar de Mor

        « j’ai parié un point Godwin »

        Quel bel aveu de malhonnêteté intellectuelle et de spéculation à la baisse, en valeur de vérité, de ce qui s’écrit ici.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Je ne vous connaissais pas jouant l’esquive Gu Si Fang. Tant pis, j’ai en tout cas bien rigolé en écoutant ce sketch.

    4. Avatar de Gu Si Fang
      Gu Si Fang

      Voici une autre présentation de la monnaie, loi de Gresham, banques. C’est l’article « monnaie et papier-monnaie » du Dictionnaire du libéralisme récemment sorti chez Larousse. Cet article précis est de Guido Hülsmann :
      https://docs.google.com/open?id=0B_sxv9ZVcOtYVEhEcTA1a3o5MWc

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Au risque (léger) de me répéter, cher Gu Si Fang :

        Arrêtez vos salades Gu Si Fang en donnant l’impression qu’en ne parlant que furtivement de la loi de Gresham, on ne peut appréhender le fonctionnement du système monétaire !

        La vérité, c’est que l’école autrichienne dont vous vous réclamez trouve là une justification – une de plus ! – au démantèlement de l’État et à la restauration de la loi de la jungle et du plus fort, au prétexte que lorsque l’État établit un cours de change légal, il faudrait en lieu et place favoriser l’émergence de monnaies privées pour permettre aux hommes d’être « libres » de choisir d’échanger les monnaies qu’ils souhaitent.

        Ah, toujours cette « liberté » chère aux cœurs de l’extrême-droite autrichienne.

        Comprenez bien une chose : l’habillage théorique d’une idéologie fascisante n’en fait pas une science, et la loi de Gresham, on s’en fout comme de l’an 40 à l’heure actuelle. Les gens n’ont pas besoin d’avoir 50 monnaies privées, mais d’une seule qui fonctionne correctement dans un système qui fonctionne correctement, rien de plus.

  16. Avatar de mr j
    mr j

    L’argent ne serait donc pas créé ex-nihilo comme on le lit souvent mais il vient soit des dépots soit de prêts entre banques.

    Cela semble logique, mais alors dans ce cas, c’est quoi cette histoire de fonds propre à disons 2-4% ? Cela veut-i dire que la banque doit garder 2-4 % des dépots?

    je vais enfin comprendre un peu plus tout ça et surtout, courir acheter le livre de M. Jorion… 🙂

    1. Avatar de Grégory
      Grégory

      Les prêts entre banque sont eux même assis sur des dépôts, sauf ceux des banques centrales. Ce qu’il faut retenir, c’est que les banques commerciales doivent avoir des dépôts pour les prêter. Ca peut sembler une lapalissade (à juste titre) quand on n’a pas vu les dits documentaires « créationnistes » mais toute la confusion vient effectivement de leurs raisonnement qui font un tour de bonneteau entre d’une part le montant total des dépots et d’autres part le montant total des réserves que la banque garde au coffre. Montrant ces réserves, par définition fractionnaires, (la proportion de l’argent déposé chez elles que les banques doivent garder par rapport à ce qu’elles prêtent), les raisonnement vertigineux exposés dans ces documentaires donnent l’impression qu’à partir de 1, les banques prêtent 9 et touchent des intérêts sur de l’argent qu’elles auraient sorti du néant.En fait, à partir d’un dépot de 11 et de réserves fractionnaires requises de 10%
      – elles doivent 11 au déposant
      – elles peuvent prêter 10 (et percevoir les intérêts dessus) et doivent garder 1 au coffre.
      Ce 1 permet de gérer les cas statistiques où un déposant retire son argent. Evidemment, c’est un chiffre un peu arbitraire, jugé optimal « quand tout va bien, et même quand tout ne va pas très bien ». Quand tout va très mal, par contre, c’est un peu la digue de Fukushima : globalement loin du compte.
      La différence peut sembler en fait largement interprétative, mais un effet de bord probablement pas voulu par ces documentaires est qu’ils disent implicitement qu’une banque peut créer tout l’argent qu’elle veut et qu’en conséquence, vos dépots chez elle seront toujours honorés. Raison pour laquelle ce type de phantasme bancaire dans le public est à tout prendre mieux venu, du point de vue des banques, qu’un questionnement insistant sur le risque de défaut d’une banque vis à vis de ses déposants, c’est à dire une panique bancaire (le fameux bank run de Cantonna). Evidemment, sans création ex nihilo, la crise de la dette devient un risque explicite que votre chère banque, devenue insolvable, devienne la tombe (« regrêts éternels ») de vos économies. Ce qui est tragique, c’est que les croyants de la création ex nihilo s’épuisent sur des boucs émissaires (pas forcément blanc bleu par ailleurs au cas par cas, mais en tous cas pas pour ces raisons là) et un problème monnétaire qui une fois « résolu » ne résoudrait en fait pas grand chose. Tout ceci alors qu’il y a un vrai problème, à vrai dire bien plus simple, qui s’appelle accumulation continue du capital, c’est à dire de l’argent qui manque là où il est nécessaire. Accumulation qui épuise les moyens de redistributions existant, ce d’autant que la lutte du capital contre les salaires et l’impot est jusque là largement remporté par lui. Il ne consent à se rendre là où l’humanité en a soif que par le crédit et l’investissement. Le premier nécessite une solvabilité, le second un contexte économique favorable. Deux choses qu’étouffent précisément la concentration du capital.

  17. Avatar de mr j
    mr j

    En allant plus loin, est-ce que les banques centrales à travers les quantitative easing font de la création monétaire, ou là aussi, elles financent ces émissions?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Evidemment qu’il s’agit de création monétaire pour une banque centrale, que cela corresponde ou pas à une création de richesse effective. C’est bien là le pouvoir des BC. Après, idéalement, il vaut mieux qu’elles créent de la monnaie lorsque qu’elle correspond à quelque chose plutôt qu’à la fuite en avant de la planche à billets.

      1. Avatar de mr j
        mr j

        merci julien!

      2. Avatar de Olivier
        Olivier

        Bonjour,

        Merci pour vos contributions. Paul Jorion évoque lors de l’un de ses derniers posts l’hypothèse de l’hyperinflation (qu’il avait déjà évoquée auparavant). Face au dilemme insoluble insolvabilité des banques-surendettement des Etats, ne pensez vous pas qu’à terme pour faire face à cette double spirale (il faut renflouer les banques, donc surendetter les Etats etc.) les Etats, dans un souci d’ordre public, n’auront pas d’autre solution que l’option démagogique de la planche à billets?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Olivier

          Cette option démagogique est largement engagée par l’Europe et les Etats-Unis depuis quelques temps.

      3. Avatar de Cécile
        Cécile

        est-ce que la BC détruit de l’argent quand il y a destruction de richesse ???
        (comment la BC du Japon avec Fukushima ???

  18. […] Blog de Paul Jorion » L’ARGENT QUE PRÊTENT LES BANQUES (ET JPMORGAN EN PARTICULIER). […]

  19. Avatar de Dédale
    Dédale

    De la dépêche de l’agence Bloomberg, on peut donc déduire qu’une banque spécialisée dans la gestion du risque (encore heureux ! ) peut jouer au casino avec l’argent des comptes courants, qui ne lui appartient pas et qui ne lui coûte presque rien, en vue de dégager de plantureux profits, quand tout va bien, qui viennent grossir les dividendes et plus-values et bonus des accumulateurs de capital ou tout au moins garantir leurs créances. Le comble, c’est que toute cette spoliation est autorisée et préservée ! En cas de perte sur les paris, le « too big to fail » assure la survie de tout ce beau monde en pompant dans les poches des citoyens parmi lesquels se trouvent les détenteurs des comptes-courants…. décidément bien passifs…Le meilleur des mondes possible pour la finance.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      C’est exactement ça Dédale ! La subtilité qui permet ceci, c’est que l’argent des comptes courants ne vous appartient plus en réalité, il appartient à la banque qui vous donne une reconnaissance de dette en échange et s’engage à vous le restituer quand vous le souhaitez. Et bien sûr la non séparation des activités de dépôt et d’investissement.

      1. Avatar de eric viala
        eric viala

        Question: Pour eviter que les banques ne fassent n’importe quoi avec l’argent qu’elles ont en dépot ( et qui n’appartient plus au déposant contre reconnaissance de dette) , serait-il possible pour limiter les dégats de ne plus déposer son argent à la banque. Quelles en seraient les consequences?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Rien ne vous oblige à laisser votre argent dans une banque, si vous n’avez aucune utilité dans les services que cela procure (cartes de paiement, chéquier en France, « sécurité » à mettre en guillemets, par opposition au fait que vos espèces chez vous peuvent être victimes d’un cambriolage, mais sécurité relative évidemment quand tout s’écroule dans le système financier).

          Ceci étant dit, si tout le monde fait cela en même temps, le système ne tient évidemment pas, car il y a bien plus de reconnaissances de dette qu’il n’y a de monnaie pour les honorer.

      2. Avatar de Olivier
        Olivier

        Et lorsque les banques ne pourront plus honorer leurs reconnaissances de dettes, 2 solutions : soit on se trouve face à un « corralito » de type argentin, soit les banques seront renflouées avec de la monnaie de singe (la BCE ou qui de droit se mettant à imprimer frénétiquement des billets), étant bien entendu que l’on ne peut plus taper sur les travailleurs qui sont déjà aux abois (et qui sont des électeurs faut-il le rappeler), et qu’il n’est pas question de taper sur le capital (on imagine mal tous les palefreniers de Goldman Sachs présents dans les divers gouvernements et autres banques centrales prendre des décision contraires au système financier). Donc, a priori pour des raisons d’ordre public option on rase gratis et hyperinflation, j’extrapole?

      3. Avatar de J.Gorban
        J.Gorban

        car il y a bien plus de reconnaissances de dette qu’il n’y a de monnaie pour les honorer.

        nous y voilà !!

        je crois que nous jouons tous sur les mots aussi bien ceux qui croient que les banques crééent de l’argent que ceux qui n’y croient pas.

        les spécialistes parlent de création de reconnaissance de dette quand nous, pauvres ignares des peuples nous parlons de création de monnaie ………

        mais in-fine, les peuples sont en train de comprendre que tous ces messieurs intelligents supérieurement nous manipulent : attention au retour de bâton, l’abus de reconnaissance de dettes peut amener les peuples enragés à mettre les têtes de tout ce beau monde aux bouts des piques.

    2. Avatar de Gu Si Fang
      Gu Si Fang

      Rien ne vous oblige à laisser votre argent dans une banque, si vous n’avez aucune utilité dans les services que cela procure

      Si vous percevez un salaire ou si vous devez faire ou recevoir un paiement supérieur à 5000€ le paiement via une banque est obligatoire (Code monétaire et financier), même si vous n’avez aucun besoin de ses services a priori.

      Mais surtout, la plupart des gens ont besoin des services de paiement d’une banque. Or dès qu’une société reçoit des dépôts du public (pour offrir des services de paiement) elle doit obtenir un agrément de l’ACP, et elle tombe sous le régime des « établissements de crédit » bénéficiant de la garantie des dépôts et soumis à la réglementation prudentielle (toujours le CMF). Il est donc difficile d’avoir un service de moyen de paiement sans passer par une banque d’émission, avec les risques que cela comporte (parlez-en à un Grec…).

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Gu Si Fang,

        Merci, j’ai beaucoup appris comme vous l’imaginais dans ce paragraphe… « rien ne vous oblige à laisser votre argent dans une banque », ce qui ne signifie pas que vous n’avez pas de compte, mais que vous retirez votre argent en liquide, qui jusqu’à preuve du contraire est un moyen de paiement.

        Bref, c’était surtout l’occasion pour vous de faire un come-back sur ce billet tout en évitant soigneusement de répondre à la question que je vous ai posée et qui justifiait selon vous une critique de « L’argent, mode d’emploi » :

        Quel manquement implacable introduit l’absence de la loi de Gresham dans les raisonnements sur le système monétaire dans le système actuel en dehors du biais cognitif cher aux autrichianistes pour justifier la mise à bas de l’Etat et la compétition y compris sur des monnaies privées ?

        Bien entendu, à défaut de répondre, vous pouvez nous faire un copier-coller de la définition du mot « banque » ou bien de ce que signifie « hypothèque », pour rester dans le sillage de votre remarque ci-dessus.

      2. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        @ Julien

        Remarque préalable : c’est la dernière fois que je vous réponds si vous repartez sur le ton de l’injure. Inutile de me poser des questions si vous utilisez une fois de plus un terme comme « extrême-droite » ou toute autre insulte. A vous de voir.

        Jorion cite la loi de Gresham dans L’argent mode d’emploi, et il la cite de travers. Elle n’est pas absente de son livre, elle est juste mal comprise.

        Pour revenir à la question de Dédale, elle est tout à fait pertinente. De nombreuses dispositions légales et institutionnelles encouragent les banques et leurs clients respectivement à produire et utiliser une monnaie de très mauvaise qualité. Les banques contemporaines n’ont pratiquement pas de fonds propres et très peu de réserves, et ne doivent leur existence qu’à des privilèges légaux.

        Julien, vous écrivez qu’un client n’est pas obligé de laisser son argent sur un compte bancaire tout le temps. Mais vous savez bien que les services que rend la banque sont très utiles : gardiennage, transport et comptage de la monnaie, entre autres. Grâce à votre chéquier et votre carte bancaire, par exemple, votre monnaie vous suit partout sans risque d’être volé, vous pouvez l’échanger à tout moment, et votre banque tient vos comptes. Ce sont des services très utiles, mais vous ne pouvez pas en bénéficier si votre argent n’est pas dans une banque à réserves fractionnaires avec tous les défauts évoquées plus haut.

        Si aussitôt payé vous retirez votre salaire en liquide, vous n’aurez plus les inconvénients en question, mais vous n’aurez ni gardiennage, ni transport, ni comptage de votre monnaie. Et si une entreprise décidait de vous offrir ces services sans pratiquer les réserves fractionnaires (en vous demandant de la rémunérer pour cela), elle serait en infraction avec le CMF.

        Le mot « banque » est effectivement ambigu, car il désigne les métiers suivants (et la liste n’est peut-être pas exhaustive) :
        – entrepôt de monnaie offrant des services de gardiennage, transport et comptage de la monnaie (« moyens de paiement »)
        – intermédiaire financier, c’est-à-dire empruntant à des épargnants en leur garantissant un taux fixe et prêtant à risque à des entrepreneurs (« financement de projets »)
        – émetteur de monnaie, c’est-à-dire une variante de l’intermédiation financière qui implique, de plus, la production de monnaie scripturale (« producteur de monnaie »)
        – services de conseil aux entreprises (« banque d’affaires ») ou aux particuliers fortunés (« gestion de patrimoine »)
        – j’en oublie sûrement.

        A chaque fois que l’on voit le mot « banque » il faut se demander, en fonction du contexte, de quel(s) métier(s) il s’agit.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Vous savez à qui vous me faites penser Gu Si Fang ? Au schtroumpf à lunettes. Vous distribuez les bons points sur un ton sentencieux et condescendant :

          « Jorion cite la loi de Gresham dans L’argent mode d’emploi, et il la cite de travers. Elle n’est pas absente de son livre, elle est juste mal comprise. »

          La prochaine fois, dites que je ne me trompe pas mais que je fais « des fautes d’inattention ».

          Votre ton pompeux ne vous empêche pas de vous tromper lourdement, même si vos erreurs sont habilement dissimulées au sein d’une liste de banalités.

          Croyez-vous vraiment que votre

          « – émetteur de monnaie, c’est-à-dire une variante de l’intermédiation financière qui implique, de plus, la production de monnaie scripturale (« producteur de monnaie ») »,

          passera inaperçu parce qu’il est entouré de platitudes comme :

          « – entrepôt de monnaie offrant des services de gardiennage, transport et comptage de la monnaie (« moyens de paiement ») » ou

          « – services de conseil aux entreprises (« banque d’affaires ») ou aux particuliers fortunés (« gestion de patrimoine ») » ?

          Peut-être à un oeil inattentif que votre prêche aura assoupi ?

      3. Avatar de olivier69
        olivier69

        Gu Si Fang,
        La banque ne tient pas les comptes, elle les enchaîne. C’est différent….
        Ensuite, en effet c’est le gardien et le chauffeur des écritures !
        Enfin, pour la diversification des actifs, elle se transforme en spécialisation d’actifs…..
        Vous n’avez pas autres choses à vendre? Avez-vous une banque au moins?
        Non, vous êtes peut être de ceux qui la possède, qui sait?

      4. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        La prochaine fois, dites que je ne me trompe pas mais que je fais « des fautes d’inattention »

        .

        Non mais vous vous écoutez écrire ? Bien sûr que vous vous trompez ! Je me trompe ! Tout individu normalement constitué se trompe parfois ! Les problèmes surviennent justement quand on n’en n’est pas conscient : au fonds je suis sûr qu’on est d’accord là-dessus.

        Sur votre question à propos du rôle d’émetteur de monnaie des banques : je crois que vous considérez que les banque ne créent pas de « monnaie » (vous dites « argent ») parce je pense que vous réservez ce terme à la monnaie légale. Je mets pense en italiques parce qu’après 8000 pages de blog et un livre sur le sujet, je ne sais pas vraiment si vous avez choisi une définition. La plupart des gens utilisent la définition économique : est monnaie tout bien qui est généralement accepté en paiement dans les échanges, et seulement cela.

        Les deux définitions peuvent être utilisées, et lorsque le contexte ne suffit pas il faudrait préciser qu’elle définition on choisit. Par exemple :
        – si l’on appelle « monnaie » la monnaie légale émise par la banque centrale, alors les banques émettent des reconnaissances de dette libellées en monnaie
        – si l’on appelle « monnaie » tout bien qui est généralement accepté en paiement dans les échanges, alors ce que les banques produisent est de la monnaie ; les banques centrales aussi

        Ce sont des définitions, elles servent à comprendre ce que dit l’autre. C’est à ce critère qu’on peut les évaluer, en fonction du contexte. Des juristes préfèreront probablement la définition « monnaie légale » ; les économistes la définition « moyen de paiement » ; les comptables la définition « unité de compte » ; etc.

        Hayek disait qu’il aurait préféré que l’on utilise l’adjectif « monétaire » au lieu d’utiliser le nom commun « monnaie », pour souligner qu’un bien peut être plus ou moins accepté dans les échanges et qu’il y a un continuum de monnaies à divers degrés. C’est un peu lourd à l’usage mais cela pourrait rendre service dans certains cas.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Von Hayek est l’une des pires crapules que l’humanité ait jamais connue. Le fait n’est pas encore pleinement admis, probablement parce qu’il portait cravate, parce qu’il représentait l’ « extrême-droite en col blanc », comme je l’appelle. Aussi, quand vous défendez une position, soyez gentil de trouver autre chose pour la soutenir que l’opinion de von Hayek, votre argumentation ne s’en portera que mieux.

      5. Avatar de Pablo75
        Pablo75

        « Von Hayek est l’une des pires crapules que l’humanité ait jamais connue. »

        C’était un fasciste, tout simplement:

        « Une dictature peut être un système nécessaire pour une période transitoire. Parfois il est nécessaire pour un pays d’avoir, pour un temps, une forme ou une autre de pouvoir dictatorial. […] Personnellement je préfère un dictateur libéral plutôt qu’un gouvernement démocratique manquant de libéralisme. »
        (Von Hayek. Entretien publié dans El Mercurio, journal chilien, le 12-IV-1981)

      6. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        @ Paul

        Hayek d’extrême-droite ?.

        Les valeurs défendues par l’extrême droite sont bien connues : politiquement : nation, antiparlementarisme, réaction, voire royalisme, aristocratie héréditaire, bellicisme ; socialement : xénophobie, voire racisme, tradition, autorité, ordre, famille ; économiquement : antilibéralisme farouche, protectionnisme ; culturellement : nostalgie du passé, religion, anti-individualisme, anti-intellectuels, anti-rationalisme, anti-pluralisme.

        Lisez par exemple ce qu’écrit l’économiste Steve Horwitz sur la société pluraliste vue par Hayek, ou comment vivre ensemble avec des opinions différentes : Friedrich Hayek : une vision libérale tolérante et pluraliste.

        Hayek se réclame-t-il du conservatisme, une sorte de version « soft » de l’extrême droite ? Non plus. Il est l’auteur d’un article intitulé Pourquoi je ne suis pas conservateur.

        Sa défense de « l’ordre spontané » cache-t-elle la vision d’une société ordonnée et autoritaire ? Au contraire, puisqu’il n’a cessé de souligner la différence entre une société ordonnée par des ordres, par une autorité, et société auto-organisée spontanément par les règles produites par les actions de tous les individus. Son ordre spontané est du même ordre que la main invisible de la Richesse des nations ; ses règles de droit correspondent à la « sympathie » de la Théorie des sentiments moraux. Comme Smith, il prône un ordre qui émerge d’en bas, pas un ordre imposé d’en haut. D’ailleurs, plus que « prôner », il « constate » : une grande partie de son travail consiste à souligner que les ordres d’en haut sèment l’anarchie dans la société.

        Malgré tout, conscient de l’ambiguïté de l’expression « ordre spontané » il a expliqué dans la préface de Droit, législation et liberté qu’il lui préférait « ordre auto généré » ou « auto organise » (vol. I « Règles et ordre »). [NB : vous allez encore me trouver cuistre, mais nadj popi fait un contresens complet]

        Ce qu’il n’est pas ? Il n’est pas égalitariste. Il est contre l’égalisation forcenée des conditions économiques. Il est favorable à ce que l’Etat distribue des allocations aux personnes les plus démunies et aux handicapés. Mais il considère que dans une société libérale le nombre de pauvres et de chômeurs est beaucoup plus faible que dans une société étatiste sur-réglementée, et que les organisations de la société civile sont mieux placées pour aider les plus démunis comme il se doit. Mais bon, il n’est pas égalitariste. Est-ce que cela fait de lui une « crapule d’extrême droite » ? Soyons sérieux…

        Alors ne vous privez pas de critiquer ses idées, même impitoyablement : il n’y a pas de vache sacrée ! Mais visez ses idées plutôt que l’homme : « intransigeant avec les idées, tolérant avec les hommes ». Hayek se situait d’ailleurs sur ce terrain – celui des idées – contrairement à des hommes comme Saint Just et Robespierre qui se sont réellement emparés du pouvoir et ont réellement commis des meurtres de sang froid.

        Pinochet ? Hayek a dit : « As long term institutions, I am totally against dictatorships. But a dictatorship may be a necessary system for a transitional period. Personally I prefer a liberal dictator to democratic government lacking liberalism. » Il n’a laissé que quelques lignes sur ce thème, dans une oeuvre de plusieurs milliers de page, mais ce sont quelques lignes de trop. Il n’est pas question de défendre sa position sur ce point. Les sociétés pacifiques doivent se réformer graduellement ; les révolutions amènent le chaos et la terreur.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Je serais inconséquent, après avoir répété ici depuis plusieurs années que von Hayek, Friedman et compagnie, représentent le « fascisme en col blanc », de laisser des éloges à leur égard s’afficher sur mon blog.

          Pinochet ? Hayek a dit : « As long term institutions, I am totally against dictatorships. But a dictatorship may be a necessary system for a transitional period. Personally I prefer a liberal dictator to democratic government lacking liberalism. » Il n’a laissé que quelques lignes sur ce thème, dans une oeuvre de plusieurs milliers de page, mais ce sont quelques lignes de trop. Il n’est pas question de défendre sa position sur ce point. Les sociétés pacifiques doivent se réformer graduellement ; les révolutions amènent le chaos et la terreur.

          Fort bien, s’il ne s’était pas trouvé que ces personnages ne se sont pas retrouvés au Chili de Pinochet au hasard d’une escale d’avion mais ont été les piliers idéologiques et les tentatives maladroites d’alibi de ce régime.

          Friedrich Hayek

          Hayek visited Chile a handful of times in the 1970s and 1980s during the government of general Augusto Pinochet and accepted being named Honorary Chairman of the « Centro de Estudios Públicos », the think tank formed by the economists who transformed Chile into a free market economy.

          Milton Friedman

          During 1975, two years after the military coup that ended the government of Salvador Allende, the economy of Chile experienced a severe crisis. Friedman accepted the invitation of a private foundation to visit Chile and speak on principles of economic freedom. He spent seven days in Chile giving a series of lectures. One of the lectures was entitled « The Fragility of Freedom, » and according to Friedman, « dealt with precisely the threat to freedom from a centralized military government. »[58] Friedman encapsulated his philosophy in a lecture at Universidad Católica de Chile, saying: « free markets would undermine political centralization and political control. »[59]
          Friedman also met with military dictator President Augusto Pinochet during his visit. He never served as an adviser to the Chilean government, but did write a letter to Pinochet outlining what Friedman considered the two key economic problems of Chile. The letter listed a series of monetary and fiscal measures deemed a « shock program » to end hyperinflation and promote a market economy.[60] His letter suggested (among other, more specific prescriptions) that a brief period of cutting government spending would reduce its fiscal deficit and thus reduce the rate of increase of the quantity of money in the country that was driving inflation. The economist did however admit his knowledge of Chile was « too limited to enable [him] to be precise or comprehensive » and that the measures he outlined were « to be taken as illustrative. »[60] Friedman felt that there might be a brief period (« measured in months ») of higher unemployment, followed by recovery once inflation was tamed. His letter also suggested that cutting spending to reduce the fiscal deficit would result in less transitional unemployment than raising taxes to do so. Later, Friedman said he believed that market reforms would undermine Pinochet.[61] Chilean graduates of the Chicago School of Economics and its new local chapters had been appointed to important positions in the new government soon after the coup, which allowed them to advise Pinochet on economic policies in accord with the School’s economic doctrine.
          According to his critics, Friedman did not criticize Pinochet’s dictatorship at the time, nor the assassinations, illegal imprisonments, torture, or other atrocities that were well known by then.[62] In his 1980 documentary Free to Choose, he said the following: « Chile is not a politically free system, and I do not condone the system. But the people there are freer than the people in Communist societies because government plays a smaller role. … The conditions of the people in the past few years has been getting better and not worse. They would be still better to get rid of the junta and to be able to have a free democratic system. »[63][64] In 1984 Friedman stated that he has « never refrained from criticizing the political system in Chile. »[58]
          Friedman defended his activity in Chile on the grounds that, in his opinion, the adoption of free market policies not only improved the economic situation of Chile but also contributed to the amelioration of Pinochet’s rule and to the eventual transition to a democratic government during 1990. That idea is included in Capitalism and Freedom, in which he declared that economic freedom is not only desirable in itself but is also a necessary condition for political freedom. He stressed that the lectures he gave in Chile were the same lectures he later gave in China and other socialist states.[65] During the 2000 PBS documentary The Commanding Heights (based on the book), Friedman continued to argue that criticism over his role in Chile missed his main contention that freer markets resulted in freer people, and that Chile’s unfree economy had caused the military government. Friedman suggested that the economic liberalization he advocated caused the end of military rule and a free Chile.[66]

          Le débat à ce sujet est clos ici.

      7. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        Vous avez au moins accepté le débat sur votre blog. Vous êtes libéral… à votre manière.

        Cdt,
        GSF

      8. Avatar de vigneron
        vigneron

        Gus, faites pas votre chochotte; en bon misésien de bonne souche vous savez par coeur et vous le répétez au coucher comme au lever le credo fondateur, le mantra décisif, celui de toute la pensée néolib, celui qui marque la rupture radicale avec le libéralisme classique, celui qui oppose démocratie et libéralisme – puisque (cf Hayek, Friedman et Pinochet) c’est le libéralisme, y compris dictatorial, qui s’opposerait au totalitarisme et en aucun cas la démocratie finalement honnie, votre credo quoi :

        Les masses ne pensent pas.

        Même Aron, en libéral old fashion, et néanmoins ami d’Hayek, s’est opposé à ce dernier et à Friedman dans cette authentique « dérive » libérale intégriste, s’est séparé d’eux et de leur « Djihad », de leur « sainte croisade ».
        Il ne s’agit certes pas formellement d’une extrême-droite restauratrice d’ancien régime, puisqu’il n’est plus question de privilèges de naissance, mais l’objectif est bien le même : rendre tous les pouvoirs à une minorité, minorité éminemment reproductible bien sûr, quoi que vous en disiez. Le plus efficace des avatars idéologiques contre-révolutionnaires, oui, cent fois oui.
        Encore une fois, ne faites pas le naîf ou l’innocent. Vous avez bien lu Ortega Y Gasset ou Rougier n’est-ce pas ? Alors ? L’ennemie du bon néolib, définitivement, c’est pas la dictature, mais la démocratie, totalitaire par essence pour lui.

      9. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        @ vigneron

        Mantra, credo, sainte croisade, djihad : non mais vous avez bu quoi ?

        Ce qui gêne les libéraux dans la démocratie, ce n’est pas le demos, mais la cratie

        C’est ancien : Tocqueville ne se défie pas de la majorité mais de sa tyrannie ; Montesquieu est critiqué par Constant pour qui diviser le pouvoir ne suffit pas, et qui veut le limiter. Le suffrage universel masculin et féminin est à la fois un immense progrès et un aboutissement, parce qu’il descend le pouvoir politique ultime au niveau de l’individu ; et une énorme menace, parce que ce nouveau pouvoir, s’il n’est pas contenu, constitue une menace potentielle pour toutes les minorités. La campagne présidentielle nous en a donné une triste illustration.

        On retrouve naturellement cette critique chez Hayek, qui répète à de multiples reprises que c’est uniquement à la démocratie illimitée qu’il s’attaque. En cela, il rejoint tout à fait ses prédécesseurs : demos, oui ; cratie, le moins possible.

        l’objectif est bien le même : rendre tous les pouvoirs à une minorité

        J’ai d’abord failli vous répondre « non » parce que le libéralisme est toujours une menace pour les élites en place dans l’histoire. Ceux qui détiennent le pouvoir politique, ou les commandes du pouvoir économique sont presque toujours hostiles au liberalisme. Réfléchissez : si vous étiez le grand manitou, seriez-vous pressé que l’on déclare que les gens n’ont plus à obéir à vos oukazes, qu’ils ont le droit de concurrencer votre business, que vous pouvez faire faillite si vous gérez mal vos affaires ? L’élite politico-économique française est colbertiste et saint-simonienne, on la comprend ! (écoutez Montebourg, par exemple, mais on trouve exactement les mêmes commentaire à l’UMP)

        Mais sur un plan plus abstrait, on peut répondre « oui » car l’objectif est effectivement de rendre le pouvoir à la plus petite minorité possible : l’individu. Seulement attention : ce pouvoir est limité par le fait que les autres individus ont les mêmes pouvoirs (la règle de droit doit être universalisable).

        Ortega y Gasset j’ai un peu lu. J’aime beaucoup sa défense sans concession de la souveraineté individuelle – rare ! – et le courage qu’il a eu d’être pratiquement le seul auteur libéral dans les années 30. Mais c’est un auteur trop littéraire pour moi, pas du tout analytique, et il me semble qu’il blablate pas mal sur la « vie noble » etc. Cela dit, je connais mal et il faudrait lire vraiment ce qu’il écrit à ce sujet pour éviter les contresens.

        Rougier, je ne connais pas. Qui est-ce ?

      10. Avatar de Moi
        Moi

        @vigneron: « L’ennemie du bon néolib, définitivement, c’est pas la dictature, mais la démocratie, totalitaire par essence pour lui. »

        On ne peut mieux résumer.

        @Gu Si Fang: vous êtes d’une mauvaise foi crasse. Je ne pense pas que ce soit utile d’entamer une discussion quand on en est à dire « le libéralisme est toujours une menace pour les élites en place dans l’histoire ».

      11. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ben alors ? On connaît pas Louis Rougier ? Le seul français glorieux membre du Cercle de Vienne ? Hayek lui a tout pris politiquement, en tout cas pour ce qui est de la défiance (euphémisme) vis à vis de la démocratie et de la haine (sans euphémisme là) des « masses ». Vous comprenez Gu Si Fang. n’est-ce pas ?

      12. Avatar de methode
        methode

        Mais sur un plan plus abstrait, on peut répondre « oui » car l’objectif est effectivement de rendre le pouvoir à la plus petite minorité possible : l’individu. Seulement attention : ce pouvoir est limité par le fait que les autres individus ont les mêmes pouvoirs

        en effet c’est abstrait, c’est ce qu’on appelle un fantasme.

      13. Avatar de Gu Si Fang
        Gu Si Fang

        @ vigneron

        Non, connaissais pas Rougier. Voici ce que j’ai trouvé à son sujet dans le Dictionnaire du libéralisme chez Larousse :

        Constitutionnellement, selon Hayek, même si la Révolution française a originellement été inspirée par l’idéal de l’État de droit, c’est la souveraineté populaire qui l’a emporté. Elle a créé l’illusion que, dans la mesure où tout le pouvoir avait été remis aux mains du peuple, toutes les précautions contre l’abus de ce pouvoir étaient devenues sans objet. Aussi n’a-t-elle jamais réalisé l’œuvre capitale de la Révolution américaine : l’établissement d’une Constitution qui limite les pouvoirs de la législation. De même, Louis Rougier constate que la souveraineté nationale ou populaire se transfère pour les constituants français à une assemblée élue dont les votes majoritaires sont l’expression de la volonté générale, ce qui implique le rejet du contrôle de constitutionnalité des lois, la confusion des pouvoirs législatif et constituant, enfin l’absence de balance des pouvoirs du fait de la subordination de l’exécutif et du judiciaire au législatif. Il compare les révolutions des deux bords de l’Atlantique à l’avantage des États-Unis : la conception américaine de la démocratie aboutit à la souveraineté de la Constitution, alors que la conception française provoque l’omnipotence du Parlement (l’Erreur de la démocratie française, 1963).

        Il fait une comparaison entre la démocratie constitutionnelle, libérale, d’une part, et la démocratie illimitée d’autre part – aujourd’hui on dirait « démocratie populaire » ?

        L’article « Démocratie » du Dictionnaire du libéralisme mentionne également Rougier.

  20. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    Je voudrais en profiter pour redire à tous les lecteurs combien Margin Call est un très grand film à voir (et faire voir) de toute urgence!
    Pour les lecteurs réguliers de ce blog il n’ y aura pas de découverte mais surement une grande jubilation triste…Ainsi il est encore une fois démontré que l’art peut contribuer à faire voir et comprendre (cf.le roman avec l’Argent de Zola, Balzac …etc)
    La grande Perdition se déroule devant nos yeux incrédules (en ralenti et accéléré) et autour de nous on ne voit que des gens avec des morceaux du puzzle : comme l’a dit Paul il faut joindre les pointillés. Ils peuvent se focaliser sur tel ou tel détail mais rarement le fil conducteur apparait, rarement l’absurde perversité du système ne leur saute aux yeux. Bien sûr partout en Europe des mouvements se font jour : l’espoir est leur réunion dans un ensemble coordonné pour sortir du cadre.
    F. Lordon avec sa pièce de théâtre en alexandrins a bien analysé la nécessité de compléter l’analyse par l’art (les « machines affectantes« ).
    Margin Call en est un autre exemple.

    1. Avatar de Cassandre
      Cassandre

      C’est d’ailleurs faute de canal artistique que Cassandre n’est jamais écoutée (elle a refusé de se donner à Apollon, ce qu’elle avait promis de faire en échange de la connaissance de l’avenir).

  21. Avatar de vigneron
    vigneron

    Le dernier rapport gvt trimestriel 2011 sur les revenus de trading et les activités sur produits dérivés des Big banques US. JPMorgan en tête bien sûr.
    http://www.occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq411.pdf
    Les dernier ratios (1er trim 2012) de JPM et GS :
    http://finapps.forbes.com/finapps/jsp/finance/compinfo/Ratios.jsp?tkr=jpm
    http://finapps.forbes.com/finapps/jsp/finance/compinfo/Ratios.jsp?tkr=gs

  22. Avatar de pseudo cyclique
    pseudo cyclique

    on peut renommer les CDS en credit default swamp ..

  23. Avatar de Olivarus
    Olivarus

    Paul Jorion s’oppose à beaucoup d’économistes

    Nier la création monétaire scripturale par les banques commerciales et la monnaie scripturale et fiduciaire par les banques centrales ce n’est pas se heurter à quelques blogueurs ici, mais à l’ensemble des économistes. Le multiplicateur du crédit existe et n’est rien d’autre qu’une création monétaire ex nihilo. J’ai le livre de Paul Jorion, « argent mode d’emploi » dans ma bibliothèque mais aussi celles des économistes les plus brillants qui enseignent le contraire.

    Je ne crois pas un instant que Jorion puisse l’emporter dans ce débat. Mais je ne saurai développer l’argumentaire si chaque opposant se fait censurer à chaque fois.

    Cordialement

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Figurez-vous que nous avons pas entendu beaucoup de ces « brillants » économistes s’opposer à ce que nous avançons depuis près de 4 ans… Et ce n’est pas qu’ils n’aient pas eu vent de ce qui se dit ici, bien au contraire ! Il ne s’agit donc pas « d’emporter le débat », celui-ci est clos depuis bien longtemps.

    2. Avatar de Mor

      Le multiplicateur du crédit existe et n’est rien d’autre qu’une création monétaire ex nihilo.

      L’effet multiplicateur du crédit n’est-il pas déterminé par le coefficient de réserve lui-même déterminé par la banque centrale et ne constitue-t-il pas aussi un diviseur de la masse monétaire disponible en billets ?
      Quant aux brillants économistes dénonciateurs des faux monnayeurs privés qui sont-ils ? Ah oui ! L’autricheur Von Misses et ( cocorico, jusqu’à la théorie de la relativité est peinte en bleu-blanc-rouge ) Allais ( Grand Prix de la Banque de Suède ), plus quelques opportunistes. Et le reste, que sont-ils s’ils ne sont pas économistes ?

  24. Avatar de Claude L
    Claude L

    Puisqu’on en est aux questions, on parle beaucoup d’obliger la BCE à prêter directement aux Etats. Peut-on dans ce cas parler de monétisation des dettes souveraines, dans la mesure où il ne s’agit pas de monnaie créée pour éponger les dettes, et donc qui n’a pas sa contrepartie en richesse créée, mais d’un prêt qui sera remboursé avec un intérêt faible. Pourquoi, dans ce cas, y aurait-il risque d’inflation ?

  25. Avatar de tchoo
    tchoo

    Compte tenu de tous ce qui est écris plus haut, que représente les ratios,

    1. Avatar de tchoo
      tchoo

      Il me semble avoir pu comprendre que quand une banque avait 1000 de dépot, elle pouvait prêter jusqu’a 9000.
      Donc un ration de 1/9.
      Cela signifie si elle prête 9000, elle emprunte 8000?

      Ou n’ais-je rien compris?

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Vous avez compris tchoo : chaque emploi doit être financé, c’est la règle la plus basique qui soit.

  26. Avatar de Aurelien
    Aurelien

    Vous avez peut-être raison. Ou pas. En tout cas, ce n’est pas en écrivant : « Le débat est clos depuis 2008 et j’ai gagné » que vous nous convaincrez.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Lisez « L’argent, mode d’emploi », cela finira de vous convaincre.

  27. Avatar de romem
    romem

    Décidément il va falloir que j’achète ce livre, j’en perd mon latin ;)!
    La page wiki serait-elle donc à mettre à jour? ici
    Ok wiki n’est pas une référence absolue…

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Cette page wiki est sabotée régulièrement par les clowns « créationnistes », c’est une des pires de l’encyclopédie en ligne.

    2. Avatar de karluss
      karluss

      romen, gagnez votre latin, sans le latin, sans le latin, le blog …

  28. Avatar de l'albatros
    l’albatros

    Pour être plus clair, il faudrait présenter le bilan d’une banque et l’obligation qu’elle a d’équilibrer son bilan (somme(actifs)=somme(passifs)).

    1. Avatar de sud
      sud

      Je ne pense pas que clôturer un bilan en équilibre, soit une « obligation » pour une entreprise commerciale (une banque) ou même une entreprise individuelle. Il s’agit basiquement de l’utilisation de la comptabilité dite « en partie double » qui ne peut qu’aboutir à cet équilibre par l’intervention du compte de résultats. Evidemment, cette comptabilité n’exclut pas les fraudes mentionnant au débit ou au crédit des comptes, des sommes suspectes. Reste alors à faire intervenir votre commissaire aux comptes…

      1. Avatar de l'albatros
        l’albatros

        Je crois que si. La banque de France publie chaque année un bilan de synthèse des établissements de crédit et il y a le même montant à l’actif et au passif.

        Par exemple, s’il y a des bénéfices, ils peuvent être versés en dividendes ou être réinjectés dans des investissements ou encore accorder des prêts.

        S’il y a des pertes, l’entreprise passe des provisions.

        Je demande à une âme charitable confirmation !

      2. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        Donc…. c’est bien une obligation de clotûrer un bilan en équilibre, effectivement par l’affectation au bilan du résultat.

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Albatros, non, pas tout à fait. Les provisions pour pertes constituent juste une anticipation imputée de pertes potentielles « calculées » à venir sur des éléments d’actif.

    2. Avatar de autrichon gris
      autrichon gris

      En effet, je constate que toutes les excellentes réponses de Julien Alexandre font suite à l’ignorance des principes de base comptables des banques, qui font qu’un dépot d’un client est mis au ….. (vous avez appuyé sur le buzzer ?) passif de la banque, et qu’un prêt accordé à un client est mis à (tout le monde y est ?) l’actif du bilan !
      Ah, oui, quand même, pas mal d’erreurs…. 😉 !

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Yes !
        +1 +1 +1; le dépôt du client est au passif = reconnaissance de dette.
        Le prêt au client est à l’actif (= le client reconnait une dette à la banque, laquelle en escompte le retour avec intérêt)
        L’emprunt de 8000 euros dans le post 27-bis de « tchoo » ci-dessus est à son passif (elle devra rembourser).
        L’éventuel décaissage des 8000 emprunté pour les prêter est à l’actif (rentrées attendue).

        Bon, est-ce que tout ça ne rend pas la compta de base (actif passif, partie double) factorisable suivant le groupe de Klein (groupe 2×2 non trivialement isomorphe à (Z/2Z)^2 dans le langage convenu ) ?
        Ca se factorise suivant (client, le reste ida est les autre prêteurs sauf la BC) x (actif passif), ou quelque chose comme ça…
        Le structuralisme bancaire est-il un pré- ou un post-jorionisme ?

  29. Avatar de vigneron
    vigneron

    Oui, Onubre, mais ajoutons que le taux de profit, et en tous cas l’EBE, était infiniment plus faible dans les seventies par exemple. Mais l’analyse 1980/2010 est imparable et la conclusion nickel :

    Les faits en ont voulu autrement,  par cupidité, les élites dirigeantes– politiques, économiques et financières – où se recrutent le top 10- 5-1 % des ménages a joué l’accumulation des patrimoines privés contre l’intérêt du pays. Avec une politique économique plus clairvoyante, ces élites auraient sans doute bénéficié de revenus plus faibles en pourcentage de la valeur ajoutée, mais leur valeur absolue serait restée croissante. Les ventres l’ont emporté sur les cerveaux.

    Rajoutons bien sûr : « et pas qu’aux US »…

  30. Avatar de Abiram
    Abiram

    Pardon, mais un truc m’échappe… dans le contexte décrit ici, quelqu’un peut-il m’expliquer alors ce qu’est le facteur multiplicateur de crédit ?

    Je demande parce qu’à la fac on m’a appris que lorsqu’elle accorde un crédit, une banque fait bien de la création de monnaie bancaire (par opposition à la monnaie centrale) et que cette monnaie créée est détruite au fur et à mesure des remboursements.

    Et, si je vous suis bien, vous me dites que non, cette monnaie bancaire n’est pas créée ex-nihilo et que la banque doit, avant de la fournir, trouver l’équivalent en monnaie centrale.

    D’où ma perplexité…

    1. Avatar de Olivarus
      Olivarus

      Ici, c’est tabou

    2. Avatar de Julien Alexandre

      Figurez-vous que nous nous sommes également trouvés perplexes en lisant la littérature servant à l’enseignement jusque dans les facs d’économie. Pas que les choses soient nécessairement fausses, mais elles sont bien souvent suffisamment mal présentées pour entretenir la confusion, par des auteurs qui conformément aux usages universitaires, ne font la plupart du temps que reprendre des formules usées jusqu’à la moelle et considérées comme paroles d’évangiles.

      Une précision : une banque n’a pas besoin d’avoir de monnaie centrale AVANT d’accorder un prêt. L’accord d’un prêt n’est pas une opération financière en soi. Ce qui le sera, c’est le paiement des factures ou les transferts d’argent qui en découlent. C’est à ce moment là (une banque finance toujours ses emplois) qu’elle doit pouvoir soit utiliser l’argent de ses déposants, soit emprunter sur le marché bancaire la monnaie centrale nécessaire au paiement de ses engagements auprès d’une consoeur.

      Le fait que ces opérations puissent être effectuées en cascade, c’est la vitesse de circulation de la monnaie, qui donne l’illusion qu’elle est à plusieurs endroit en même temps, alors qu’en réalité, il y a d’un côté des reconnaissances de dette et de l’autre de la monnaie centrale qui circule. La doxa impose de parler d’effet « multiplicateur du crédits », en raison de la comptabilisation dans les ratios M d’oranges et de pommes : de la monnaie centrale et des reconnaissances de dette.

      1. Avatar de Abiram
        Abiram

        Merci, c’est beaucoup plus clair, et logique aussi 🙂

        Pour être sûr d’avoir bien compris, c’est donc au moment ou le passif de la banque (les crédits qu’elle a consentis) devient supérieur à l’actif (les créances qu’elle détient) que la banque va devoir acheter de l’argent.

        A l’inverse, lorsque l’actif est supérieur au passif, elle peut en prêter à d’autres banques.

        Mais alors, pourquoi parler de « création monétaire », n’y aurait-il pas un autre terme mieux approprié ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          C’est exactement ça Abiram. Il y aurait une foultitude de termes plus appropriés que « création monétaire », mais ils n’ont pas le mérite de :

          1/ donner l’illusion d’un pouvoir démesuré aux banques… les public relations sont importantes dans ce métier ;
          2/ ils appellent une explication un peu plus fournie (pas complexe, mais plus longue) alors que quand on dit « création », c’est self-explanatory.

          Parler de vitesse de circulation monétaire par exemple, c’est bien plus correct d’un point de vue factuel, mais ça appelle bon nombre de questions pour comprendre ce qui circule et à quelle vitesse 😉

      2. Avatar de Aurelien
        Aurelien

        Julien Alexandre a écrit : « C’est exactement ça Abiram. »

        Pas du tout ! C’est même contradictoire avec ce que vous avez écrit plus haut :

        « une banque n’a pas besoin d’avoir de monnaie centrale AVANT d’accorder un prêt. L’accord d’un prêt n’est pas une opération financière en soi. Ce qui le sera, c’est le paiement des factures ou les transferts d’argent qui en découlent. C’est à ce moment là (une banque finance toujours ses emplois) qu’elle doit pouvoir soit utiliser l’argent de ses déposants, soit emprunter sur le marché bancaire la monnaie centrale nécessaire au paiement de ses engagements auprès d’une consœur. »

        Faut savoir !

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Prenez le temps de relire Aurélien, tout ira bien.

      3. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        Ben non, c’est l’inverse !

        En simplifiant à l’extrême le bilan d’une banque qui fait du crédit:
        ACTIF: les crédits consentis aux clients, la caisse, instruments de couverture (variation entre actif et passif selon valo.) les actifs disponibles à la ventes (portefeuille titres etc) et les immobilisations (immeubles etc)
        PASSIF: les ressources reçues pour financer l’actif (dépots et/ou ressources provenant des marchés et/ou de la banque centrale), instruments de couverture (actif ou passif selon valo.) et les capitaux propres.

      4. Avatar de Eric L
        Eric L

        J’essaie de comprendre , dur dur .
        si je comprends bien, il y a d’une part la monnaie, d’autre part la finance . ( grosso modo)
        les deux sphères étant étroitement liées .
        Une sphère financière se maintient tant qu’en son sein règne une confiance , une solidarité . même s’il y a plusieurs sphères financières au niveau planétaire, elles se font une concurrence entre elles . ( une peu du poker tout ça )
        les intérêts forcent la croissance et la croissance procure les intérêts . d’où il ressort que les états doivent maintenir un niveau d’activité , ou de rigueur , obéissant à la sphère financière ?

        à un autre niveau, cela me rappelle une chose : les gens ne dépensent que dans leur cercle , ce qui fait que l’argent des riches , par exemple , tourne dans la sphère des riches , solidarité par les échanges internes. ( sauf petites charités ) .
        l’argent ne redescend pas , ou mal . ce qui est une défense de classe en somme , non ? On n’enrichit pas les classes inférieures , sinon elles vous éliminent ( c’est une caricature ? )

        la finance serait une sphère virtuelle ? une sorte d’éther planant au-dessus de notre terre ? une jeu de rôle : défiance , soupçon, peur ou confiance ? quasiment de l’esprit ?

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Non Abiram, c’est le contraire. Actif = crédits consentis (créances) par la banque et passif = capital + dettes de la banque (dépôts + obligations + emprunts) de la banque . Les ressources sont le passif, c’est donc par excès de ressources par rapport à ses besoins (demande de crédit par la clientèle par ex) qu’elle peut prêter à des banques en situation inverse.
        Remember : votre solde créditeur sur votre relevé bancaire c’est celui de votre compte dans la compta de la banque. Pour le compte de cette banque dans votre compta à vous, cette somme est coté débit et à l’actif de votre bilan si c’est à la clôture. Et bien sûr au passif du bilan de votre banque… inversement bien sûr si vous êtes à découvert.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Preuve en est que l’approche comptable d’un mécanisme économique apporte souvent plus de confusion qu’autre chose 😉

          En termes compréhensibles, la banque emprunte quand elle a besoin d’argent, point. CQFD.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Preuve en est aussi Julien qu’un minimum minimorum d’initiation comptable ferait moins de mal que de bien.
        Et encore on parle pas de compta publique…

      7. Avatar de Abiram
        Abiram

        Merci de la rectification sur passif et actif, mon esprit se désembrume 🙂

  31. Avatar de Le_SuKre
    Le_SuKre

    lien : http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2012/05/12/a-bruxelles-et-a-bruxelles-les-dirigeants-se-sucrent

    A Bruxelles et à Parme, les dirigeants publics et privés se sucrent

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    Chez Dexia, tout va bien : certes, des prêts menteurs ont été distribués à des collectivités locales aujourd’hui sur-endettées qui doivent pressurer leurs habitants, y compris les plus pauvres. Mais un vote des actionnaires vient d’exonérer les dirigeants, qui pourront partir avec leurs bonus et échapper à toute poursuite judiciaire.

    Du côté de l’Agence européenne de sécurité des aliments, c’est également la fête : sa directrice vient de passer au privé, pour travailler pour le lobby agro-alimentaire, celui qui nous vend des produits trop gras, trop sucrés, trop salés, et qui adore les organismes génétiquement modifiés.

    Dexia

    Concernant Dexia, l’information nous est fournie par la RTBF, qui précise :

    Les administrateurs de Dexia SA sont déchargés de leurs responsabilités pour 2011 avec 82,25% des voix. Pierre Mariani et Jean-Luc Dehaene ont annoncé qu’ils partiront avant fin juin. L’ancien Premier ministre reconnaît que leur tâche était “mission impossible”.

    Les actionnaires du groupe Dexia SA étaient invités, comme chaque année, à approuver la gestion de leurs administrateurs. Pierre Mariani (CEO) et Jean-Luc Dehaene (président du CA) devaient rendre des comptes. Or le groupe annonce une perte au 1er trimestre de 431 millions d’euros.

    Dans leur majorité, les actionnaires, les gros actionnaires institutionnels, ont donc accordé la “décharge” à leurs administrateurs, à Pierre Mariani et à Jean-Luc Dehaene : on ne pourra dès lors plus les “attaquer en justice ces personnes pour d’éventuels délits de mauvaise gestion”, nous précisait ce matin l’économiste de la Solvay Business School, Eric De Keuleneer.

    De leur côté, la région wallonne et le gouvernement flamand, actionnaires de la banques, se sont abstenus, refusant de sanctionner les administrateurs de Dexia. On saluera cette belle solidarité entre dirigeants privés et publics.

    Tout comme aux Etats-Unis, cette banque a délibérément grugé ses clients, qui remboursent aujourd’hui des millions d’intérêts, bien supérieurs à ceux prévus initialement.

    Pour prendre la mesure des drames engendrés par le comportement passé de Dexia, on peut regarder le récent documentaire d’Envoyé Spécial (lien ici, regarder à partir d’une heure et 2 minutes environ). On y voit par exemple Claude Bartolone nous expliquer qu’il ne peut pas financer des crèches à cause des intérêts à payer.

    L’Agence européenne de sécurité des aliments

    Pour l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), Le Monde nous annonce

    le départ de sa présidente, Diana Banati, pour “prendre un poste à l’International Life Science Institute [ILSI]”, poste “non compatible avec son rôle de membre et de présidente du conseil d’administration de l’EFSA”. Mme Banati devient en effet directrice exécutive pour l’Europe de l’ILSI.

    Cette organisation regroupe les principaux industriels de la pharmacie, de la chimie, de l’agroalimentaire et de la cosmétique. Elle se présente comme uniquement soucieuse de “fournir la science qui améliore la santé publique et le bien-être”, mais les ONG la considèrent comme un lobby avant tout soucieux des intérêts de ses membres (PepsiCo, Monsanto, Unilever, BASF, Bayer, Nestlé, etc.).

    Cette nouvelle affaire remet sur le devant de la scène les accusations récurrentes de conflits d’intérêts portées par les ONG et certains parlementaires européens contre l’agence basée à Parme (Italie), chargée d’évaluer la sécurité des éléments entrant dans la chaîne alimentaire (pesticides, additifs, résidus d’emballage, etc.).

    L’histoire est en réalité ancienne. En septembre 2010, les liens de Mme Banati avec l’ILSI avaient été dévoilés par le député européen José Bové (Europe Ecologie). Mme Banati, qui venait d’être reconduite à la tête du Conseil d’administration de l’EFSA, avait omis de déclarer qu’elle siégeait au conseil de direction de la branche européenne de l’ILSI. Après les révélations de M. Bové, elle avait quitté ce poste et était demeurée au sein de l’agence européenne.

    Cela n’avait pas suffi à éteindre la méfiance. “Aujourd’hui, ce nouvel épisode montre que, au cours des deux années qui se sont écoulées, les liens de Mme Banati avec l’industrie sont demeurés intacts, dit M. Bové. C’est la preuve que nos protestations étaient fondées.”

    Les ONG ne sont pas en reste. “Il est totalement inacceptable que Mme Banati puisse aller directement d’un poste aussi important au sein d’une autorité de régulation à un poste de lobbyiste”, a pour sa part commenté Nina Holland, responsable de Corporate Europe Observatory (CEO).

    De son côté, Ludovic Lamant pour Mediapart ajoute :

    Ce nouvel épisode est « particulièrement scandaleux », a réagi, jeudi, José Bové : « L’ILSI représente 400 entreprises du secteur de l’agro-alimentaire qui pèsent de tous leurs poids pour faire passer les OGM en Europe. »

    Cet article a été posté le Samedi 12 mai 2012 dans la catégorie Triste, Union Européenne, Justice sociale. Vous pouvez envoyer un commentaire en utilisant le formulaire ci-dessous.

  32. Avatar de Olivier
    Olivier

    Quand les banques centrales créent de la monnaie, à qui cet argent est-il affecté/donné ?

    1. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      Aux banques « commerciales » (le LCL du coin de la rue), qui sont sensées redistribuer ces fonds sous forme de crédit (aux particuliers, entreprises ou collectivités).

      1. Avatar de Leboutte

        …Et aux « collectivités »? Dites: « États », très cher, n’oubliez pas les États!
        C’est un des grands scandales du « circuit » (comprenez: la pompe à phynances) économique d’aujourd’hui !

        Les banques privées se financent auprès de la BCE, qui est en principe un instrument de la souveraineté du peuple représenté, et ensuite elle font du crédit à petit prix aux entreprises, à prix variable aux ménages et aux États, qui sont en principe la représentation du peuple représenté. Vous suivez? C’est la forme représentative de la démocratie, celle où le peuple est tenu en minorité, car tel est le sens du mot « représentation » dans le droit des personnes. …Eux, ils disent: « LA dé-mo-cra-tie ».

        Concrètement, la BCE prête à 1 % aux banques privées (0,1% aux USA auprès de leur banque centrale !), et ces dernières de 2 à 6-7 % aux États. C’est pas beau, ça?
        Et malgré la rareté des élections, la BCE a depuis des années un statut totalement indépendant des résultats du suffrage universel. C’est pas génial, ça?

  33. Avatar de zizifridolin
    zizifridolin

    Euh…personne aurait 50 cents ?
    C’est pour manger…

  34. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Avec le modèle de banques universelles à la française, je me demande de quelle façon, dans quelle proportion ou selon quel « ratio », les branches BFI utilisent (ou pas) les dépôts des branches commerciales pour s’adonner au trading pour compte propre.

    Les banques commerciales ont en moyenne plus d’emplois que de dépôts. Lorsqu’elles accordent un prêt de 120, elles ont 100 en dépôts, et vont emprunter les 20 manquant sur les marchés.

    Mais alors avec quels « fonds propres » (ou quasi) s’adonnent-elles au trading pour compte propre ?
    Elles empruntent les fonds sur les marchés en les y replaçant, espérant faire plus de gain que leur coute cette ressource et empocher la différence ?

    1. Avatar de autrichon gris
      autrichon gris

      il y a effectivement des limites établissement par établissement, limites considérablement renforcées depuis la crise (en France).
      Dans votre exemple de la banque universelle qui prête 120, et qui a 100 de dépot, elle a 9,6 de fonds propres (règles internationales) et va emprunter 10.4 sur les marchés. Une banque française, aujourd’hui, pour compte propre, ne « jouerait » snas doute plus que les 9,6 sur les marchés financiers. Elle peut dans une certaine mesure également engager les 10,4 empruntés…

  35. Avatar de Zevengeur
    Zevengeur

    J’ai lu le livre de Paul « Argent mode d’emploi » qui est très clair sur le sujet de la non création monétaire par les banques commerciales.

    Cependant, c’est moins clair pour les banques centrales qui ont le monopole du pouvoir de création monétaire.

    Alors ma question (je n’arrive pas à trouver la réponse) est :
    => les 1000 milliards prêtés récemment par la BCE aux banques, d’où viennent ils ?
    La BCE possédait t’elle 1000 MM € en réserves obligataires (ou fractionnaires) ?
    Ou s’agit il d’une création monétaire ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      La banque centrale crée la monnaie centrale qui s’échange dans le circuit bancaire. Elle a bien le pouvoir de création monétaire (et elle seule).

      1. Avatar de Zevengeur
        Zevengeur

        Ok et pour les 1000 Milliards ? c’est de la création ?

      2. Avatar de Martin
        Martin

        Donc les 1000 mds d’euros sont de la planche à billets , c’est ça ?

      3. Avatar de Zevengeur
        Zevengeur

        Une précision fondamentale SVP

        Si jamais les 1000 Milliards sont remboursés par les banques débitrices, cette création monétaire ne sera t’elle pas annulée ?

        Dit autrement, n’y a t’il création monétaire qu’à la condition que les banques fassent défaut à rembourser ces prêts, auquel cas ces 1000 Milliards auront augmenté la masse de monnaie en circulation sans création de richesse ?

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Oui Julien, et on recommence, et vite, sinon… voir ci-dessous… (manquent les 1000 milliards de ltro… mais on imagine où en serait par rapport au « trend » sans Maman saucisse de Francfort depuis fin 2008…)
        http://www.gecodia.fr/photo/art/iphone/3421971-4922646.jpg?v=1320926214

      5. Avatar de Zevengeur
        Zevengeur

        Et donc les dépôts divers faits par les banques commerciales et autres réserves fractionnaires ne sont jamais re-prêtés à d’autres emprunteurs ?

        La BCE a t’elle un bilan annuel à présenter aux états ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Le bilan de la BCE est publié tous les ans et il est en accès public sur leur site…

    2. Avatar de guillaume
      guillaume

      Pour les 1000 milliards correspondant aux deux plan LTRO, je ne suis pas aussi sur que cela corresponde à de la création monétaire:
      – d’abord parce que pour la moitié du montant il s’agit de renouveler des prêts plus anciens
      – ensuite parce que l’autre moitié est à mettre en perspective avec les 600 milliards placé par les banques auprès du guichet de la BCE chaque soir… Je me demande dans quelle mesure la BCE n’a pas rempli le rôle d’un marché inter-bancaire atone.

      Remarquez que dans tous les cas il faudra bien accepter que derrière l’évidente crise de liquidité que rencontre les banques se cache de vrai pépin de solvabilité.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Guillaume,

        Je me demande dans quelle mesure la BCE n’a pas rempli le rôle d’un marché nter-bancaire atone.

        Non ??!!?? Vraiment ???
        P.S. si c’est pas de la création monétaire, alors on se demande quand même comment l’Espagne, l’Italie, voire la France auraient pu lever le pognon qu’elles ont levé depuis décembre et à des taux en baisse…
        Et vu l’état de nos joyaux bancaires nationaux, on s’demande vrrrraiment où ils en seraient sans le Ltro de supermario…

      2. Avatar de Zevengeur
        Zevengeur

        @vigneron

        Question bête :

        1. Les banques frileuses refusent de prêter leurs liquidités soit aux états (trop risqué) soit aux particuliers (n’oublions pas la dette privée)
        2. Elles placent ces dernières à la BCE
        3. La BCE leur re-prêtent à 3 ans (à taux faibles) sous forme de LTRO moyennant des collatéraux
        4. Les banques peuvent alors prêter aux états à risque (Espagne, l’Italie, etc…)

        La différence fondamentale est que le risque est reporté au niveau de la BCE….

        Y a t’il une erreur dans ce raisonnement ?

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Si on veut zevengeur, sauf que les banques qui ont emprunté lors des LTRO, massivement espagnoles, italiennes et françaises, ben des liquidités elles en avaient pas, à prêter bien sûr ni surtout à emprunter – soit tout simplement faire leur métier de banquier – aussi bien pour les besoins des états, leurs hôtes bienveillants, que pour leurs propres besoins de refinancement… Et n’en ont pas plus aujourd’hui.
        Chaque semaine en ce moment c’est 15 à 20 milliards qui viennent s’ajouter au compte 5 de l’Actif de la BCE (1206 milliards le compte 5…), « Concours en euros à des établissements de crédit de la zone euro liés aux opérations de politique monétaire », de nouveaux crédits aux banques de l’€zone-sud.
        Et la semaine passée c’est aussi 47 milliards qui sont sortis du compte 2.1 du Passif « Facilité de dépôt », qui se trouve aux alentours de 750 milliards, le compte 2 global augmentant lui de 16 milliards à 1105 milliards…
        Les biftons en circulation, ça baigne, à coup de 3 à 4 ou 5 milliards de plus chaque semaine on arrive à près de 900 milliards.
        http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2012/html/fs120619.fr.html

  36. Avatar de Martin
    Martin

    Je ne comprends rien du tout à ce billet ni à la discussion ci-dessus. M. Jorion pourrait-il faire simple ?

    1. Avatar de Moi
      Moi

      On va faire simple: on se fait arnaquer.

    2. Avatar de lou
      lou

      Martin, en fait, c’est beaucoup plus simple que les fables auxquelles on adhère étrangement spontanément. Quand vos ouvrez un compte, vous apportez de l’argent à la banque, vous lui prêtez. Tous les mois, elle fait état de ce qu’elle vous doit sous forme de relevé de compte, ou relevé des comptes: les bons comptes faisant les bons amis. hein.
      Quand vous empruntez à la banque, elle ne fait que vous prêter l’argent que d’autres (les couillons de détenteurs de compte dans cette banque) lui ont prêté.
      Y a rien de magique dans tout cela. Plus longtemps vous acceptez d’immobiliser votre argent, plus vous serez recompensé sous forme d’interets.
      Bon, c’est ce que j’ai compris. sans garantie, hein.

      1. Avatar de G L
        G L

        « Quand vous empruntez à la banque, elle ne fait que vous prêter l’argent que d’autres (les couillons de détenteurs de compte dans cette banque) lui ont prêté. »

        Il y a en plus des fonds propres « donnés » par les fondateurs.

        Les banques empruntent aussi à d’autres que ceux qui y déposent de l’argent. Je ne connais pas la liste complète mais elles empruntent à d’autre banques (banques du même pays ou qui utilisent la même monnaie et banques étrangères.) Les banques empruntent à la banque centrale dont elles dépendent (cas particulier très important à cause du rôle confié par l’état ou les états de la zone euro à cette banque.)
        ___

        Au départ c’est simple.

        Comme tout est interconnecté il en résulte un réseau complexe.

        Pour essayer de réguler ce réseau complexe il a été mis en place des règles (mais pas partout les mêmes règles) et c’est devenu d’autant plus difficile à comprendre qu’il y a de nombreux moyens de contourner ces règles.

        Le résultat final est beaucoup trop compliqué (et c’est souvent fait exprès!) pour qu’on puisse arriver à « faire simple » … P.J. consacre une partie de son temps à répéter que ce système est trop complexe et qu’il est nécessaire de le simplifier !

  37. Avatar de karluss
    karluss

    Julien, c’est bien de faire de la pédagogie, de dire la vérité et de l’expliquer. Ce blog détient un rôle majeur d’instruction, il n’est pas le monopole d’un vign’ ou d’un zeb. Bravo pour ce boulot !

    1. Avatar de fx
      fx

      +1
      alors qu’en début de lecture du topic j’étais plutôt tourné vers la création monaitaire par les banques commerciales, mais Julien Alexandre est dans un grand jour. Et les blogueurs aussi.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, c’était le Jour ou chez Jorion avec Julien aux manettes Jaitoutcompris (les 4J comme on disait au BHV, de mémoire)

  38. Avatar de olivier69
    olivier69

    Rappel :
    Si vous fabriquez plus d’argent (quelque soit sa forme) que ce qui a été crée (richesses nouvelles : PIB) alors sa valeur se dégrade.
    Finalité, il vous faudra une plus grande quantité d’argent (nominal) pour acheter vos biens et services marchands (réels).
    Et pire, elle engage les générations futures aux remboursement. Le remboursement, c’est la création de richesse qu’elle devra fournir pour absorber la distorsion. L’esclavage serait un mot simple. Parce que la monnaie sert notamment comme intermédiaire des échanges. L’échange (ce que vous êtes prêts à concéder pour obtenir) est un rapport de force entre les biens et services marchands : le troc ou les prix relatifs entre eux (1A=2B). C’est pourquoi, l’usage de la monnaie (prix nominal) a été utilisé pour favoriser l’échange avec une référence commune (étalon), par son usage, et sa confiance. La masse monétaire (la quantité de monnaie sous toutes les formes possibles, crédit par ex)) représente la masse des biens et services marchands (travail compris). Augmenter sa masse, et mathématiquement, il vous faudra plus d’argent pour acheter du réel. Voilà pourquoi la servitude est à l’horizon des générations futures. La valeur de l’argent, c’est la confiance mais aussi son usage. Dans un monde ou les ressources sont limitées, augmenter la masse monétaire (liquidités, créances, dettes,…toutes les formes) veut dire qu’il va falloir en rendre des services (travail compris) pour conserver sa confiance et son usage. Pour faire simple !

  39. Avatar de l'albatros
    l’albatros

    Autre remarque :

    ces débats sur la création monétaire, ne sont-ils pas qu’une question de point de vue ?

    Je vois que Paul Jorion, qui a travaillé plus de quinze dans des établissements financiers, défend une thèse largement répandue dans le milieu financier.

    Ses détracteurs sont principalement des économistes.

    Donc, tout comme les forces d’entraînement et de coriolis permettent de réconcilier la cinématique des référentiels non galiléens avec les référentiels galiléens, il y aura bien une âme charitable qui saura trouver une interprétation réconciliant ces deux points de vues.

    La question est de savoir qui est sur le tapis roulant (ou le manège)….

  40. Avatar de Flo
    Flo

    Julien Alexandre, il y a deux points faibles dans votre position:
    1) la monnaie scripturale (dépôts) est très largement utilisée comme moyen de paiement et sa circulation a des effets réels (sur les prix notamment)
    2) qu’un virement se fasse vers une banque tierce ne change rien au pouvoir de la monnaie scripturale. Si on prend le système bancaire dans son ensemble, le virement revient toujours à un simple jeu d’écriture débitant un compte et créditant un autre. La majorité du flux entre banques se compensent, pour le résidu on supperpose des prêts M0 entre banques ou on fait appel à la BC (dont la mission est d’assurer la liquidité du système de paiement interbancaire).

    Bien sûr, la monnaie scripturale est de la monnaie virtuelle (risquant de se montrer sans valeur), mais même la monnaie centrale n’échape pas à ce risque.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Flo, il y a trois points faibles dans vos élucubrations :

      1) vous ne connaissez strictement rien au sujet ;
      2) les reconnaissances de dette (la « monnaie scripturale » de votre dépôt) ne sont pas un moyen de paiement. Seuls les paiements en monnaie scripturale centrale sont acceptés sur le marché inter-bancaire ;
      3) Le système de compensation en place à l’heure actuelle – TARGET 2 – fonctionne en temps réel, ce qui signifie qu’il n’y a plus de fixing de seuils de compensation journaliers. Aussi votre « majorité du flux entre banques se compensent », en plus d’être de la flute car vous n’avez aucun chiffre, et tout simplement factuellement faux. Que vous preniez le système bancaire dans son ensemble ou par le petit bout de la lorgnette n’y change rien : un virement entre deux banques se fait en monnaie centrale.

      1. Avatar de Flo
        Flo

        Point par point:
        1) hors sujet
        2) je parlais bien sûr de moyen de paiement pour une transaction économique privée, p.ex. un virement bancaire pour régler une livraison de bois de chauffage. Vous faites quand même fort en affirmant qu’il ne s’agit pas d’un moyen de paiement !
        3) votre point de vue que tout virement bancaire se ferait en monnaie centrale revient simplement à transformer le multiplicateur de masse monétaire en un multiplicateur de vitesse de circulation. Si les dépôts représentent N fois la monnaie centrale et ont une vitesse de circulation v, alors la circulation de la monnaie centrale devra être de N*v. Le pouvoir d’achat et l’effet sur les prix de la monnaie scripturale reste bien réel.

      2. Avatar de Moi
        Moi

        Je sens que Julien va avoir du mal à garder son calme. 🙂

        Ps: Flo, vous confondez moyen de paiement (ex: un chèque bancaire) et monnaie. Un moyen de paiement n’est pas de la monnaie, c’est un moyen d’échange de la monnaie. Lorsque vous faites un virement bancaire, vous n’avez pas encore (légalement) payé votre livraison. Elle n’est payée que lorsque votre banque a effectivement payé la banque du fournisseur en bois (en monnaie banque centrale).
        Vous faites la preuve de votre méconnaissance du sujet.

      3. Avatar de fujisan

        « Aussi votre « majorité du flux entre banques se compensent », en plus d’être de la flute car vous n’avez aucun chiffre »

        Pour la Belgique :
        « Les opérations traitées par le CEC (Centre d’échange et de compensation) […] représentent 99,61 % du volume des paiements scripturaux interbancaires et à peu près 2 % de leur valeur. Les autres ordres de paiement interbancaires sont échangés via TARGET2-BE (composante du système européen de paiement pour gros montants TARGET2). »

        Et donc à peu près 98 % des paiement interbancaires (en valeur) se font en temps réel (via TARGET2).

        1. Avatar de Julien Alexandre

          merci pour les chiffres Fuji, mais à ce stade, les clowns battent en retraite il semble !

      4. Avatar de olivier69
        olivier69

        La sémantique est stérile si les principes de bases ne sont pas compris….
        La monnaie centrale est-elle la seule monnaie? Soyons sérieux et non approximatif.
        Voir la définition fonctionnelle de la monnaie à ne pas confondre avec sa définition institutionnelle!
        Egalement la valeur d’usage, la valeur d’échange et le principe de la rareté (l’eau et le diamant).
        Les prix relatifs et les prix nominaux….L’équation de Fisher est purement nominal.
        Bref, du travail en perspective. Les formes de monnaie et les agrégats (M1,M2,M3)!
        Comme la loi de la gravité, il y a la loi de la rareté.
        D’où l’importance du contrôle de création monétaire (par qui ?) parce que référence (unité de mesure) dans les possibilités d’échanges par le commerce (qualité d’intermédiaire des échanges), c’est son usage premier. Et le financement de l’économie (production, consommation, investissement,..) en a besoin, c’est son usage second,…On parle alors de définition fonctionnelle de la monnaie. Par contre, sa définition institutionnelle pourrait aujourd’hui être remise en cause. Les institutions (FED, BCE,…) ont normalement le devoir (le rôle) de veiller à ce que la définition fonctionnelle soit respectée. Nous verrons bien…Mais les dettes (EU et UE) perdurent avec son service et son assurance, favorisants la continuité du processus. Moralité, les placements sont plus rentables (intérêts et assurances) que les investissements ! C’est la gourmandise…Attention à la crise de foie. Sur le terrain, cela se traduit par des tensions telles que le chômage, l’inflation et la taxation.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Il me semble que je clarifie pas mal dans L’argent, mode d’emploi (2009) et Le prix (2010), certaines de ces notions à propos desquelles vous dites « du travail en perspective », soyez gentil de vérifier si ce travail n’a pas déjà été fait.

    2. Avatar de olivier69
      olivier69

      Je tiens à préciser que mes propos s’adressent uniquement aux intervenants mais en aucun cas à la communauté des économistes, ce serait un comble et très inquiétant. En effet, Mr Jorion, vos livres expliquent les principes de base de la création monétaire. Vous n’auriez d’ailleurs pas fait ce blog sans maîtriser les fondements des théories et concepts de la monnaie.

      1. Avatar de olivier69
        olivier69

        Il y a pourtant des éléments qui me perturbent. Aujourd’hui, des économistes proche notamment des milieux de la finance retournent leurs vestes et nous donnent des leçons sur ce qui doit être fait sur les chaînes de TV. Les mêmes qui ont encouragé au développement d’un tel modèle. Ils oublient souvent qu’ils ont cautionné un système sans entendre les avertissements sur le principe de précaution. J’en ai d’ailleurs fait les frais dans mon jeune temps. Sans rancune, mais agacé, je ne pense pas être dupe au point de croire qu’ils ne font pas partis des gens qui ont une position très confortable. Ils ont aujourd’hui peur de la montée des extrêmes dans le jeu politique. Et oui, les tricheurs pratiquent toujours ainsi.
        D’autres ont eu le courage d’intervenir les premiers, c’est tout à leur honneur.
        Je pense qu’un bras de fer va malheureusement s’engager, il ne suffira pas d’évoquer un problème de rareté ou de croissance de la population puisque la gestion des ressources par l’apogée du gaspillage a provoqué cette situation. Le nombre n’est pas un problème mais sa façon de le concevoir. Il n’y a de rareté pour l’homme que dans un monde mal organisé et attaché à son statut.

  41. Avatar de Garde CH
    Garde CH

    L’autre face de Janus ( soigneusement cachée ) : lorsqu’une institution financière nationale légalement mandatée ( actuellement , par ex. : la banque centrale de Belgique ) crée de la monnaie-fiat ( c.à d. NON convertible contre 1 bien réel ) ( par ex.: des euros ) , elle engage ( = met en gage ) le patrimoine de sa Nation c.à d. des hommes et des femmes soumis par un lien d’allégeance à cet Etat !
    Donc , si la quantité créée ne correspond pas à de la richesse nouvelle , c’est dans la poche des citoyens que se trouve sa contrevaleur qu’un jour ou l’autre un créancier viendra prendre , de gré OU DE FORCE !

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      si la quantité créée ne correspond pas à de la richesse nouvelle , c’est dans la poche des citoyens que se trouve sa contrevaleur qu’un jour ou l’autre un créancier viendra prendre , de gré OU DE FORCE

      Euh, en l’occurrence (inflation), c’est les débiteurs plus que les créanciers qui viendraient se servir dans des poches plus ou moins, plutôt moins, citoyennes, non ?
      Ps : « Créée » est décidément un mot magnifique, unique, non ? S’il ne l’était il faudrait le créer, cré vingt diou !

      1. Avatar de Mor

        Ou le rayer du dictionnaire en honneur à Lavoisier, peut-être.

      2. Avatar de Garde CH
        Garde CH

        Vendangeur ,
        Puisque vous introduisez cette intéressante dimension hors de mon propos initial , prenez-vous le créancier pour un niais apathique laissant s’anéantir ( l’opposé de créer , n’est-ce pas ? ) son actif par une corrosive inflation ? En tout cas , ce ne sera pas un créancier germain qui voici peu envisageait sans vergogne , comme nous l’a rapporté sa presse , d’accaparer des îles grecques en remboursement des dettes hellènes vis-à-vis de la Bundesbank au sein de TARGET2 ; et je serais très étonné que les indigènes le vivent de bon gré … La finance n’est pas qu’un jeu d’écritures !

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Garde CH, oulah, z’êtes pas au point non plus sur les conséquences d’un défaut au sein du Target2. Un défaut de la BC grecque coûterait 27% à la Buba, 20% à la BdF, 18% à la Banque d’Italie, etc, au pro-rata de la part ajustée de chaque BC dans le capital de l’eurosystème. Point. Que la Buba ait 500 ou 600 milliards de créances à l’actif vis à vis de Target change rien au bin’s. Sans compter que le solde positif de la Buba dans Target2 est bien inférieur au cumul des déficits commerciaux des autres membres de la zone vis à vis de l’Alkemagne (fuites, etc)…

  42. Avatar de Michelle
    Michelle

    Si les 1000 milliards de la BCE sont de la création monétaire pourquoi nous a t-on expliqué que c’était le contraire, le LTRO étant le prêt de dépôts déjà faits par les banques auprès de la BCE ?

    1. Avatar de autrichon gris
      autrichon gris

      Long Term refinancing operation.

      Il s’agit en effet de prêts (36 mois), en contrepartie desquels les banques déposent à la BCE un « collateral », un actif qui sert de garantie à ces prêts. Ces collatéraux ne sont évidemment pas des dépôts de clients, typiquement plutôt des emprunts d’Etat, des covered bonds (obligations garanties), voire des prêts bancaires qui doivent avoir certaines caractéristiques en terme de sécurité et de notation. Vu l’urgence les critères de ces collatéraux ont d’ailleurs été assouplis comme jamais. Il s’agit donc bien d’apporter des actifs contre lesquels la BCE a apporté du refinancement (en l’occurrence du cash bien frais) qui va donc au passif des banques. Ces mesures pallient la défaillance du marché interbancaire, complètement bousillé par la crise.

      Le prochaine bulle est probablement le bilan de la BCE…

      1. Avatar de Zevengeur
        Zevengeur

        Dit autrement, ces collatéraux ne valent pas un clou ?

      2. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        C’est une hypothèse forte….

  43. Avatar de Flo
    Flo

    @Moi
    « Ps: Flo, vous confondez moyen de paiement (ex: un chèque bancaire) et monnaie. Un moyen de paiement n’est pas de la monnaie, c’est un moyen d’échange de la monnaie. »
    La monnaie est le ou les instruments de paiement en vigueur en un lieu et à une époque donnée du fait de la loi ou de l’usage.

    Peu importe la définition plus stricte que vous donnez au mot « monnaie », ce qui est en jeu c’est la compréhension du fait que le crédit bancaire crée du pouvoir d’achat supplémentaire (aussi en aggrégat) ayant des effets réels sur le flux des échanges et sur les prix.

    Ce n’est pas en refusant de voir ceci que vous avancerez dans la compréhension des phénomènes économiques récents.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Flo, ça ne vous a pas suffit la fessée plus haut, il vous faut revenir assener vos bêtises encore et donner des leçons aux gens qui vous expliquent gentiment comment ça fonctionne ?

      Retournez donc faire de la varappe, de préférence sur des montagnes sans dette créées ex nihilo.

      1. Avatar de Flo
        Flo

        Rien au sujet de la création de pouvoir d’achat ?

        Je vois bien depuis le début que vous refusez le débat pour des raisons qui me restent mystérieuses alors que je pensais naïvement que c’était la fonction de ce blog.

        Vous aurez donc ce que vous voulez et je ne poursuiverai pas cet échange décevant par lequel je ne reçois que de l’agressivité gratuite incompréhensible (« éculubrations », « vous ne connaissez strictement rien au sujet », « clowns », « fessée », « retournez donc »).

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Flo dans ses oeuvres

          Merci de cette sortie théâtrale. Je vais m’employer à « éviter le sujet » une dernière fois rien que pour vous : la création de pouvoir d’achat, c’est dans votre tête qu’elle est. Pour pouvoir acheter, il faut de l’argent. Si vous ne créez pas l’argent qui va avec, vous ne créez pas de pouvoir d’achat. CQFD

    2. Avatar de Amsterdamois
      Amsterdamois

      @ Flo
      Vous dites que « le crédit bancaire crée du pouvoir d’achat supplémentaire ». Certes.

      Mais, si j’ai bien entravé, ce crédit ne peut lui-même être « créé » que s’il y a derrière la monnaie correspondante. Il n’est donc pas créé ex nihilo. Et l’on revient donc à la monnaie centrale…

  44. Avatar de Olivier
    Olivier

    @Julien Alexandre : Je cite deux de vos posts

    14 mai 2012 à 09:31
    « […] tous les emplois d’une banque doivent être financés.
    Ce qui signifie qu’à chaque fois qu’une banque prête de l’argent, fait un virement, un investissement, etc.,
    il lui faut trouver les ressources d’argent nécessaires. »

    14 mai 2012 à 16:32
    « […] si tout le monde fait cela en même temps (i.e. retire son argent de la banque),
    le système ne tient évidemment pas, car il y a bien plus de reconnaissances de dette qu’il n’y a de monnaie pour les honorer »

    Il y a entre ces deux posts une contradiction :
    – D’une part vous indiquez que chaque fois qu’une banque fait un prêt (=reconnaissance de dette, n’est-ce-pas ?) il lui faut trouver l’argent nécessaire;
    – et d’autre part vous dîtes qu’il y a « bien plus de reconnaissances de dette qu’il n’y a de monnaie pour les honorer »

    1. Avatar de Julien Alexandre

      @ Olivier

      Tout est dans votre parenthèse :

      prêt=reconnaissance de dette, n’est-ce pas?

      Et montre que vous n’avez pas compris ce que j’ai expliqué. Donc :

      1/ La reconnaissance de dette est inscrite au compte de celui dont on prête l’argent
      2/ L’argent prêté par une banque A et qui atterrit sur le compte d’une banque B a donné lieu à un transfert de monnaie centrale, pas d’une reconnaissance de dette. Pour pouvoir honorer le paiement, la banque A a du se procurer pour cet emploi les ressources nécessaires, soit sur les comptes de déposants, soit sur le marché interbancaire ;
      3/ Le fait qu’il y ait davantage de reconnaissances de dettes que de monnaie pour les honorer tient à la vitesse de circulation de la monnaie, qui fait que lorsque vous déposez l’argent sur votre compte de dépôt, il est prêté. La monnaie que vous avez apporté avec votre dépôt et transféré ailleurs, mais la reconnaissance de dette que vous donne la banque subsiste évidemment.

      1. Avatar de Olivier
        Olivier

        @Julien Alexandre : merci pour votre réponse. Cependant, j’ai le sentiment que la contradiction demeure intacte.

        J’admets le point 1/ de votre réponse. Cependant les points 2/ et 3/ restent contradictoires.

        Finalement, si à un instant T, il est possible de mettre le système bancaire en banqueroute (en imaginant que tous les clients des banques partout dans le monde retirent leur argent) cela signifie simplement que le système bancaire au niveau global accorde des « reconnaissances de dettes » qui ne sont pas gagées. Affirmer le contraire est contradictoire avec le fait qu’on puisse mettre le système bancaire en banqueroute, or vous avez admis vous même ce dernier point dans vos précédents posts.

        Il y a là une contradiction qui me paraît insurmontable.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Olivier

          J’essaie – sincèrement – mais j’ai bien du mal à percevoir où vous voyez une contradiction.

          Les reconnaissances de dette ne « s’accordent » pas. Si vous déposez 1000 € à votre banque, elle ne vous « accorde » pas une reconnaissance de dette, elle enregistre vos 1000 € et vous assure qu’elle vous les rendra quand vous en aurez besoin, et elle utilise la monnaie centrale reçue en espèce ou par virement pour la prêter ou refinancer des opérations.

          Lorsqu’elle accorde un prêt, elle « n’accorde » pas une reconnaissance de dette. Elle vire lors du paiement auquel sert le prêt souscrit l’argent vers une autre banque et pour cela elle utilise de la monnaie centrale.

          Comme il y a moins de monnaie centrale – qui circule, c’est pourquoi je parlais de vitesse de circulation – que de reconnaissances de dette – qui ne circulent pas – il y a évidemment risque de banqueroute.

          J’ajoute que lorsqu’on parle de monnaie centrale, on parle de 90 % de monnaie scripturale centrale et seulement 10 % de monnaie fiduciaire. Donc si tout le monde veut des espèces, c’est évidemment un problème, puisque même dans cette composante de la monnaie centrale, il n’en existe pas assez pour satisfaire tous les porteurs d’une reconnaissance de dette.

      2. Avatar de timiota
        timiota

        Olivier, n’est-ce pas juste la question de l’illiquidité ?
        Les rentrées attendues de la banque dont la somme pourrait compenser grosso modo les reconnaissances de dettes des clients se présentant dans un « bank run » pour retirer au comptant, ne sont pas mobilisables dans de brefs délais, ce sont des rentrées « perlées » comme les mensualités d’emprunts, etc., donc illiquides à l’échelle de temps considérée (la journée).

        La banque doit provisoirement creuser un gros trou en empruntant de la monnaie centrale pour faire face à cette éventualité (qui est la pire pour elle), en mettant en face ce que la banque centrale voudra bien (les titres de créances peu liquides, voire un peu pouraves ces derniers temps).

        Si je ne dis pas de bêtise…

      3. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        @timiota.

        Oui c’est ça.

        Les dépots qui sont aujourd’hui recherchés par tous les banquiers vu l’assèchement du marché interbancaire sont en revanche un cauchemar en ALM (adosser les actifs et les passifs sur la durée de vie repective) compte tenu de l’option cachée de retrait des fonds à tout moment. Le bank run est à peu près ce qui peut arriver de pire à une banque universelle.

  45. Avatar de guillaume
    guillaume

    1- les banques, des structures d’intermédiations:
    Parmi les différents agents économiques (Etats et administrations, entreprises, ménages), certains dégagent de l’épargne, d’autres ont besoin d’emprunter pour faire face à leurs besoins. Les banques qui servent traditionnellement d’intermédiaire, sont donc des entreprises dont le métier consiste à recycler les capitaux : il s’agit pour elle de collecter des ressources auprès d’agents économiques qui disposent d’excédents, pour les replacer auprès d’autres agents économiques qui sont eux en demande de capitaux. La fonction des banques est donc de transformer l’épargne en financements.
    Il faut noter que les banques ne sont pas seules à assurer cette transformation de l’épargne en crédits. Les marchés financiers répondent à la même finalité : les agents qui détiennent de l’épargne peuvent l’investir en prêtant ces fonds à d’autres acteurs, qui en ont besoin.
    Une banque, comme toute entreprise, possède un capital apporté par les propriétaires, qui est nommé fonds propres. la banque peut se servir de ses fonds propres pour émettre des crédits ou faire des placements dans la limite du stock disponible. Ces fonds propres étant limités, l’action des banques consiste avant tout à récolter du capital.

    2- Origine des ressources:
    Comme toutes les entreprises qui ont besoin d‘argent, les banques empruntent.
    Une part des ressources provient des épargnants et des déposants qui leur confient directement leurs capitaux, pour une durée plus ou moins longue. Il s’agit de tous les produits d’épargne proposés par les banques (livrets, comptes à terme, etc) et des dépôts à vue.
    Ensuite, elles empruntent sur les marchés financiers, d’une part en émettant des titres obligataires dans lesquels investissent des agents économiques, et d’autre part directement auprès d’autres banques commerciales. Ces opérations de crédit entre banques sont effectuées sur un marché spécial, réservé aux établissements financiers : le marché interbancaire.
    Enfin, comme nous le verrons, les banques peuvent également s’adresser à la banque centrale.

    3-Utilisations des ressources:
    Les ressources des banques sont donc de deux types, les fonds propres (argent de la banque) et les fonds empruntés (argent collecté). Elles réinvestissent l’ensemble de ces fonds, essentiellement sous deux formes : des crédits octroyés à leurs clients et des placements sur les marchés financiers.
    Comme une banque peut posséder un excédent de trésorerie, c’est-à-dire posséder plus de fond que nécessaire, souvent pour une courte durée, elle peut prêter ce surplus momentané à ses collègues sur le marché interbancaire. L’Intérêt pour une banque commerciale de prêter sur le marché interbancaire, c’est que en temps normale ces crédits à très court termes sont sans risques (ce qui explique que l’opération la plus courante est le prêt interbancaire « en blanc » (non gagée, sans collatéral fourni).
    Enfin, il arrive qu’une banque souhaite confier le surplus à la banque centrale, qui les rémunèrent au « taux de rémunération des dépôts ». L’opération est généralement moins rentable que le prêt sur le marché interbancaire mais totalement sécurisée.
    Les banques qui sont des entreprises à but parfaitement lucratif dégagent des profits en réalisant cette transformation des capitaux (et aussi en facturant leurs services à la clientèle). Globalement, le principe consiste à se procurer des ressources qui coûtent le moins cher possible et à les transformer en actifs (prêts et placements) qui rapportent le plus possible.

    4- Les limites imposées aux banques:
    La première limite concerne la proportion d’argent récolté qui peut être prêtée: la question des réserves obligatoires.
    On l’a vue, les banques collectent des fonds épargnés et les utilisent ensuite. En réalité, elles ne prêtent pas TOUT l’argent récolté. Nous avons vu précédemment qu’il existe plusieurs formes de produits d’épargne, distinguables par la durée des dépôts. Certains peuvent être contractuellement retirer n’importe quand par le déposant. En euro-zone, les « autorités de surveillances » imposent une règle concernant tous les produits monétaires dont les échéances sont inférieur à 2 ans. Cette règle impose aux banques de conserver un pourcentage de ces fonds disponible, c’est-à-dire de ne pas s’en servir pour leurs opérations. Et pour être sur que la règle soit respectée, le montant correspondant est placée sur un compte à la banque centrale. Il s’agit de ce que l’on nomme les réserves obligatoires. Actuellement (depuis janvier 2012) les
    réserves obligatoires sont de 1% des fonds concernés. Cette règle a pour fonction principale de vérifier que les banques sont en mesures de gérer ce que l’on appelle des « fuites ». Pour les banques, la « fuite » principale correspond aux retraits en argent liquide (billets émis par le système de banques centrales). Elle joue aussi un rôle (mineur au regard du pourcentage) dans la politique monétaire en limitant l’utilisation des fonds collectés.
    Donc: une banque peut utiliser 99% des fonds collectés ayant une échéance de moins de 2 ans et 100% des fonds collectés ayant une échéance de plus de 2 ans.

    La deuxième limite concerne le volume d’argent que les banques peuvent récolter et prêter: la question de la solvabilité bancaire.
    Les banques fonctionnent donc en empruntant et re-prêtant ensuite, mais elles ne peuvent pas renouveler l’opération sans limites. Le principe est le suivant: Le total des engagements d’une banque (l’Actif de la banque) peut subir des pertes (non remboursement de crédits distribués ou autres pertes de valeur de ses actifs). Mais il ne s’agit pas que la banque répercute ces pertes sur l’épargne qui lui est confiée et qu’elle s’est engagée à rendre. Si pertes il y a, elles doivent être couvertes par l’argent DE la banque, donc par ses fonds propres (l’épargne accumulée par l’entreprise bancaire et des apports de fonds réalisés par ses actionnaires), la banque peut alors « piocher » dans son épargne pour couvrir ces pertes. Evidemment, les fonds propres d’une banque doivent être proportionnels aux risques qu’elle encoure sur son portefeuille de prêts et sur ses placements financiers.
    Les pouvoirs publics, dans leur souci de protéger l’économie d’une défaillance bancaire, imposent aux établissements de respecter un ratio de solvabilité minimum, actuellement 9% . En pratique, la banque fait l’inventaire de ses risques financiers (pertes, dépréciations…) ainsi que ses risques opérationnels (les risques liés à son activité, défaillance du système informatique, malversations…). Chacun de ces risques fait l’objet d’une pondération (en fonction de la probabilité de défaut) et on fait la somme de tous ces risques pondérés pour les comparer au fonds propres.

    Cette règle constitue l’essentiel de la limite de l’expansion du bilan d’une banque; la quantité de ressources qu’elle peut récolter (puis utiliser) est limitée par quantité de ses fonds propres. En pratique cela dit, les banques parviennent à gonfler leur actif relativement démesurément au regard de leurs fonds propres réel.
    Dans le cas de la Société Générale par ex, les fonds propres réellement sérieux sont de moins de 4% du total de l’actif. On peut parler également d’effet de levier (leverage), pour la SoGen il est de prés de 30, ce qui veut dire la même chose autrement: la SoGen emprunte et re-prête 30 fois ses fonds propres.

    5- la complexité du fonctionnement bancaire, le rapport au temps:

    Les banques empruntent d’un coté (le passif) et utilisent l’argent récolté (l’actif), mais les échéances ne sont pas les mêmes des deux cotés: l’argent récolté l’est globalement à plus court terme  que celui qu’elles prêtent. Ce qui implique qu’une banque doit « refinancer » les crédits émis régulièrement.

    Une petite image s’impose:
    Imaginons que l’on me laisse un billet de 10E pour la journée, durant cette journée je le prête à quelqu’un pour une semaine. Cela m’impose, la fin de journée arrivant, de trouver 10E auprès d’une tierce personne pour les rembourser à celui qui me les a laissé le matin même… et ainsi de suite pour toute la semaine, jusqu’à ce que celui auquel je l’ai prêté pour une semaine me rembourse. Si à un moment donné je ne trouve personne pour « refinancer » ma dette de 10E, les problèmes commencent… Car je me retrouve dans l’incapacité de rendre son argent à la dernière personne qui m’a confié 10 E si celle-ci me le demande.
    De là, deux cas de figures:
    – soit au terme du crédit long (celui d’une semaine ici) je suis remboursé, je peux donc rendre in fine les 10E que je devais à la dernière personne qui m’a refinancé. Le problème n’était alors qu’un problème de liquidité.
    – soit au terme du crédit long, je ne suis pas remboursé, je ne reverrais alors jamais l’argent et ne pourrait pas rembourser la dernière personne. Le problème est alors un problème de solvabilité.

    En temps normal, les banques commerciales s’arrangent entre elles pour se refinancer. Concrètement, quand une banque accède à de nouvelles ressources elle doit s’assurer de l’équilibre de son bilan et donc en priorité refinancer ses actifs qui le nécessitent, elle utilise ensuite le reste pour son activité, et enfin, si surplus il y a, le placer sur le marché interbancaire où auprès de la banque centrale.
    Il peut cependant arriver qu’une banque soit dans l’incapacité d’équilibrer son bilan, c’est-à-dire qu’elle puisse ne pas parvenir à refinancer ses dettes précédemment émises. Cette situation met la banque en danger, il peut s‘agir -comme on l’a vue- d’une crise de liquidité ou de solvabilité.
    Au 19ème siècle les banques centrales ont été créées entre autres raisons pour pallier au premier de ces risques, celui de liquidité: elles sont des préteurs de derniers ressort, quand personne ne peut -ou ne veut- prêter à une banque l‘argent nécessaire à ses opérations de refinancement, les Banques Centrales le font.  Pour prêter un montant de refinancement à une banque commerciale qui le demande, la BCE lui impose de laisser en pension, en collatéral, un montant similaire (en réalité un peu supérieur) en titre (actifs).
    Les banques centrales permettent donc un refinancement des dettes émises par les banques commerciales et le taux de refinancement, taux directeur des Banques Centrales, indique à quel taux.
    Théoriquement un taux directeur élevé poussent les banques à restreindre leurs crédits car le refinancement de ceux prècedement émis peut être plus difficile. Les masses d’épargne « fraîches » sont alors utilisées pour ces opérations de refinancement et non pour émettre de nouveaux crédits. Toutes les banques connaissant la problématique, une hausse du taux de refinancement pousse à une augmentation des taux interbancaires (type Euribor…). Au contraire, une baisse du taux de refi pousse les banques à proposer plus facilement du crédit sur le marché interbancaire, car elles savent que si elles en ont elles-mêmes besoin, elles pourront le faire à un coût raisonnable auprès de la banque centrale.

    6- Système bancaire, création monétaire et circulation monétaire:
    Comme nous venons de le voir, les crédits quand ils sont émis par les banques commerciales reposent toujours sur de l’épargne disponible, il n’y a pas de création de valeur par la banque, il s’agit d‘intermédiation. Par contre les mécanismes du refinancement bancaire amène à deux formes de « créations » monétaires:
    Lorsque la banque centrale refinance une banque commerciale, la somme sert à équilibrer son bilan, cet argent ne circulera pas dans l’économie. Cet apport rend par contre disponible de l’épargne « fraîche », qui servirait sans l’action de la banque centrale au refinancement, ce qui risquerait de causer un crédit crunch. La banque centrale ne crée pas forcement la somme ainsi prêtée,  elle peut jouer un rôle de marché interbancaire et prêter des sommes préexistantes, qui sont en sa possession. Mais elle peut aussi créer les sommes prêtées, alors toute la question est de savoir si la crise rencontrée par la banque commerciale est une crise de liquidité ou une crise de solvabilité. Si c’est une crise de liquidité la situation peut assez aisément revenir à la normale, bien qu’il faille noter que la masse monétaire globale augmente durant l’opération, ce qui peut entraîner des distorsions monétaires. Si par contre il s’agit d’une crise de solvabilité, les problèmes sont plus importants car les sommes « avancées » par la banque centrale ne seront pas remboursées in fine ce qui peut conduire à un phénomène inflationiste proportionnel aux montants concernés.
    Finalement le seul « argent virtuel » du système c’est celui apparaissant sur les comptes des déposants, dont la réalité absolue dépend de certains remboursement. Mais là non plus il n’est pas réellement créé, la preuve étant que si tout le monde souhaite retirer son argent en même temps, la banque se trouvera en incapacité de le faire.

    1. Avatar de guillaume
      guillaume

      Une ou deux précisions:
      Dans le jargon bancaire le fait de proposer des crédits à termes plus longs que le terme des ressources utilisés (ce qui justifie le besoin de re-financement) est connu sous le nom de « transformation bancaire », tous les risques que cela implique sous le nom de « risque de transformation ». Rappelons que la transformation bancaire constitue l’essentiel de l’activité bancaire.

      Je peux accepter l’idée d’utiliser le terme de création monétaire dans le cadre de cette opération de « transformation », évidement pas celui de « ex nihilo »… (il y a conservation des valeurs comme dirait Paul). Je précise cela car certains créationnistes ne le sont pas, ils utilisent le terme dans ce cadre là. Cela reste à mon avis une source de malentendu.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Guillaume, il n’y a pas plus de création lors de la transformation bancaire, c’est toujours une facilité de langage.

      2. Avatar de guillaume
        guillaume

        « il n’y a pas plus de création lors de la transformation bancaire »

        On est d’accord, pas plus que lorsqu’on « créé un bonhomme de neige », on transforme de l’existant sous une forme différente, personne de sérieux considérera que l’on « créé ex nihilo le bonhomme » (sous entendu que l’on créé la neige par l’occasion…)

        Je faisais juste cette remarque pour distinguer chez les « créationnistes » ceux qui parlent dans le fond de « transformation bancaire  » en utilisant par abus de langage le terme de « création monétaire » et les allumés qui appuient leurs « démonstrations » sur les premiers pour « prouver » les raisonnements que l’on connait…

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Ça a le mérite d’être clair Guillaume, et nous sommes bien d’accord. La distinction, je la fais entre le monde universitaire – qui adopte en effet une facilité de langage par habitude, en reprenant texto ce que d’autres ont dit, mais qui ne voit rien à redire au-delà de la sémantique aux démonstrations que nous faisons ici, et les « allumés » comme vous dites, dont les motivations liées à la mise à jour d’un présumé scandale sont essentiellement d’ordre politique, appuyées par des mouvances clairement d’extrême-droite.

      3. Avatar de guillaume
        guillaume

        « les motivations liées à la mise à jour d’un présumé scandale sont essentiellement d’ordre politique, appuyées par des mouvances clairement d’extrême-droite. »

        Pas d’essentialisme de la sorte… la plupart des « anti-banksters » que j’ai pu rencontrer ne correspondaient pas à ce profil. La plupart des fois j’entends ces propos de la bouche de personnes qui sentant instinctivement que « le capital » exploite « le travail » reprennent ces théories fumeuses, faute de mieux. Il est toutefois évident que certains des « intellectuels créationnistes » se situent dans la suite idéologique d’un Drumont ou d’un Toussenel, c’est à dire assimilant « ploutocratie » et « banquiers juifs ». La théorie de l’asservissement par la dette bancaire est pour eux une bénédiction…

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Guillaume,

          Je ne parle pas des gens naïfs qui reprennent la théorie à leur compte sans en connaître les tenants et les aboutissants, mais précisément de ceux qui en sont à l’origine et qui l’ont transformé en outil de propagande pour leurs idées et s’adjoignent des bonnes volontés convaincues d’avoir accédé au secret d’un scandale retentissant. Je distingue les initiateurs des suiveurs.

      4. Avatar de Eric L
        Eric L

        @ Julien Alexandre
        vous voulez dire que ces théories sont récupérées , et ensuite orientées ? même si prises séparément elles ne font que soulever un coin du voile ( sans doute approximatif ) , mises bout à bout cela devient une propagande ?

    2. Avatar de guillaume
      guillaume

      L’absence de précaution de langage de cette vulgarisation s’explique par le soucis de lisibilité plus que par une volonté de fermeture au débat 😉

      1. Avatar de autrichon gris
        autrichon gris

        @t guillaume

        C’est très bien expliqué !

        On sent le professionnel….

        Cher confrère !

    3. Avatar de G L
      G L

      « En temps normal, les banques commerciales s’arrangent entre elles pour se refinancer. »

      Ce refinancement parait un peu miraculeux, encore plus venant à la suite de l’exemple du billet de 10€.

      Je suppose que quand il s’agit d’une banque qui prête c’est parce que la somme prêtée est transférée à une autre banque que la banque préteuse peut trouver facilement à emprunter la somme en question. Dans ce cas l’argent que prêtent l’ensemble des banques ne sort pas de cet ensemble de banques et si une banque manque d’argent à la fin de la journée les autres ont forcément de quoi lui prétêr. Ça doit être un avantage de l’euro pour les échanges entre les pays qui l’utilisent. Il doit par contre être moins facile d’emprunter dans une autre monnaie (surtout quand les échanges entre les deux pays concernés ne sont pas équilibrés…)

      1. Avatar de guillaume
        guillaume

        « Je suppose que quand il s’agit d’une banque qui prête c’est parce que la somme prêtée est transférée à une autre banque que la banque préteuse peut trouver facilement à emprunter la somme en question. »

        « Ça doit être un avantage de l’euro pour les échanges entre les pays qui l’utilisent. »

        « Il doit par contre être moins facile d’emprunter dans une autre monnaie  »

        Je prendrais le temps de vous répondre un peu plus tard…

      2. Avatar de guillaume
        guillaume

        A GL:
        « Je suppose que quand il s’agit d’une banque qui prête c’est parce que la somme prêtée est transférée à une autre banque que la banque préteuse peut trouver facilement à emprunter la somme en question. »

        Je ne suis pas sur de comprendre votre phrase… Un crédit à long terme financé par des ressources à court terme va nécessiter d’être refinancé. Le montant du crédit long terme va finir par arriver sur un autre compte bancaire mais à l’image de la plupart des dépôts, ce sera pour du court terme. Le montant en question complétera les ressources disponibles à court terme pour les système bancaire. Euh… n’hésitez pas à reformuler.

        « Ça doit être un avantage de l’euro pour les échanges entre les pays qui l’utilisent. »

        Effectivement, cela explique en partie l’importance du lobby bancaire pour pousser à sa création… remarquer que dans l’absolue ce n’est pas parce que ça fait les affaires des banques que c’est forcément mauvais pour les peuples…

        « Il doit par contre être moins facile d’emprunter dans une autre monnaie »

        Le 9 février dernier la BCE a prêté un peu plus de 4 milliards de dollars à des banques pour qu’elles ne soient pas en défaut de paiement dans cette devise, ce n’était ni la première fois ni la dernière. Cela s’explique par le fait que si en Europe le gel du marché interbancaire est compensé par l’action de la BCE (visible dans les opérations LTRO) les banques européennes ne parviennent plus à accéder à des prêts de banques US qui n’ont pas confiances (et qui veulent mettre la pression…).
        Mais le 9 février la BCE n’avait pas assez de dollars en réserve pour prêter directement aux banques, elle a donc été obligée de les emprunter à la Fed…

        PS: le lien vers la page de la BCE relatant cet accord de swap:
        http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2012/html/fs120214.fr.html

      3. Avatar de G L
        G L

        « Euh… n’hésitez pas à reformuler. »

        J’emprunte 100.000€ à la banque A pour faire construire une maison : il ne se passe rien ce jour là (enfin, c’est ce que je crois avoir compris.)
        Je règle une facture de 10 .000 € en payant le maçon avec un chèque que le maçon remet à la banque B qui réclame en compensation ces 10 .000 € à la banque A.

        De deux chose l’une:
        – soit la trésorerie de la banque A lui permet de verser les 10 .000 € à la banque B.
        – soit la trésorerie de la banque A ne lui permet pas de verser les 10 .000 € à la banque B et elle doit les emprunter.

        La nécessité des ces prêts entre banques m’a jusqu’ici surpris.

        Je suppose que dans une période ou la confiance règne entre les banques, la banque B (pour simplifier) peut reprêter à la banque A les 10 .000 € que la banque A n’a pas ce jour là (et ce à un coût acceptable pour A.)

        Ce qui précède est une version simplifiée qui néglige les compensations inter-bancaires (si la banque du maçon est aussi la banque A il n’y aucun problème.)

        Ça revient à dire que quand on s’intéresse à un ensemble de banques (A, B, … Z) rien ne se perd ni ne se crée lors des payements entre les clients de ces banques et que si la banque A doit verser aux banques (B, … Z) plus d’argent qu’elle n’en a reçu de ces mêmes banques ce jour là il ne devrait pas y avoir de problème pour ces banques à prêter à A la somme qui lui manque.

        Si les banques banques (B, … Z) ne font plus confiance à A il y a évidemment un très gros problème!
        ____

        A propos des affaires que font entre elles les banques de la zone Euro.

        Je suis tenté d’acheter du matériel photo (made in Extrême-Orient, forcément) en Allemagne par Internet plutôt qu’à la FNAC (où je connais le vendeur, miraculeusement ré-embauché après que le photographe qui l’employait ait fermé, mais c’est pas le sujet !)

        Est-ce que je ne profiterait pas de l’excédent commercial de l’Allemagne pour acheter à un meilleur prix ce qui est produit dans un pays avec lequel le commerce de la France est déficitaire. Autrement dit les habitants des pays du sud de l’Europe ne se sont-ils pas vu proposer des produits non-européens dans des conditions avantageuses à cause de l’euro alors qu’on ne leur aurait pas proposés ces produits (ou seulement plus cher) s’ils avaient conservé leur monnaie? A la limite c’est ceux parmi les allemands qui étaient mal payés ou précaires qui en subissaient les conséquences.

        Les allemands demandent en conséquence qu’on baisse les salaires en Europe du sud à quoi on peut rétorquer qu’il faut taxer les importations en provenance de l’extérieur de l’Europe…

        ATTENTION: si je mélange tout, laissez tomber!

      4. Avatar de guillaume
        guillaume

        A GL,
        J’aimerais être sur que vous distinguez la question de la transformation bancaire de celle des relations interbancaires générales (sur lesquelles Olivier Berruyer a beaucoup travaillé:

        La transformation bancaire:
        Vous empruntez 100 000 E à une banque (A) pour une maison, sur disons 15 ans (rarement sur 3 semaines vous me l’accorderez). Au moment où la banque vous accorde le prêt elle est en mesure de le financer, ce qui veut dire qu’elle a à sa disposition le montant, soit grâce à des dépôts soit grâce à un emprunt auprès d’une banque qui accepte de le lui avancer.
        Jusque là la banque fait de l’intermédiation entre des ressources récoltés (inscrit dans son passif -elle les doit) et un crédit (en votre faveur, inscrit à son actif – elle compte les récupérer).

        En clair vous entamez les travaux de votre maison immédiatement grâce à des fonds indirectement prêtés par des épargnants.

        Seulement il faut remarquer que si la banque vous propose 15 ans pour rembourser le crédit, les fonds qu’elle vous a concédé durant l’opération – inscrit à son actif- ne lui ont été confiés que pour temps plus court, souvent inférieur à 2 ans.

        Quand elle va devoir rembourser ces montants qui ont permis l’opération à son origine (octroie du prêt) son bilan va donc être déséquilibré, pour le rééquilibrer elle va devoir retrouver ailleurs 100 000 E. La même problématique de refinancement de votre crédit va se poser durant 15ans.

        Où va t-elle trouver ces fonds? comme au début: (dépôts, marché interbancaire ou auprès de la banque centrale en laissant des titres en garanti).

        « Est-ce que je ne profiterait pas de l’excédent commercial de l’Allemagne pour acheter à un meilleur prix ce qui est produit dans un pays avec lequel le commerce de la France est déficitaire. Autrement dit les habitants des pays du sud de l’Europe ne se sont-ils pas vu proposer des produits non-européens dans des conditions avantageuses à cause de l’euro alors qu’on ne leur aurait pas proposés ces produits (ou seulement plus cher) s’ils avaient conservé leur monnaie? A la limite c’est ceux parmi les allemands qui étaient mal payés ou précaires qui en subissaient les conséquences.
        Les allemands demandent en conséquence qu’on baisse les salaires en Europe du sud à quoi on peut rétorquer qu’il faut taxer les importations en provenance de l’extérieur de l’Europe… »

        Je suis globalement d’accord, mais c’est un tout autre sujet…

      5. Avatar de G L
        G L

        « Je suis globalement d’accord, mais c’est un tout autre sujet… »

        C’est un tout autre sujet par ses conséquences mais comprendre comment fonctionnent les banques est indispensable pour comprendre les (éventuels) déséquilibres causés par le fait que les banques des différents pays de l’euro-zone utilisent la même monnaie (ceci d’autant plus que les autres exemples de monnaie commune n’ont pas fonctionné.)

        La présente discussion aide à comprendre par exemple par qui et par quoi les prêts des banques d’un pays de la zone euro sont limitées dans le but d’assurer la stabilité de la monnaie unique et pourquoi les autres pays sont mal protégés des pays dont la gestion financière est plus aventureuse. Un exemple est de montrer que les banques espagnoles ont du emprunter l’argent qu’elles n’avaient pas mais qu’elles ont quand même prêté à l’immobilier et que c’est bien d’avoir du l’emprunter qui cause des problèmes (si elles l’avaient miraculeusement « créé » ont pourrait se demander d’où viennent les problèmes!)

  46. Avatar de Flo
    Flo

    Jacques a trois pièces d’or, Jean et Pierre n’ont rien. Tous trois ont besoin de pain.
    Crésus est très riche et le boulanger accepte ses reconnaissances de dette comme moyen de paiement tout aussi sûr que les pièces d’or et même plus pratique.

    Jacques prêtent trois pièces d’or à Crésus et obtient une reconnaissance de dette signée par lui.
    Crésus re-prête à son tour deux pièces d’or à Jean et une à Pierre contre des reconnaissances de dette signée de leur main (inutilisables dans le commerce car Jean et Pierre sont des parfaits inconnus).
    Jacque dispose maintenant d’une reconnaissance de dette réputée signée de Crésus pour trois pièces. Jean a deux pièces en poche et Pierre une pièce.

    Jacques, Jean et Pierre désireraient chacun deux pains mais se contentent d’un pain à la rigueur.
    Le boulanger ne produit que 3 pains au maximum, et la demande est de:
    – 6 pains pour un prix d’une demi pièce (impossible)
    – 5 pains pour un prix d’une pièce (impossible)
    – 3 pains pour un prix d’une pièce et demi
    – 2 pains pour un prix de deux pièces
    – 1 pain pour un prix de trois pièces
    Le prix d’équilibre est de une pièce et demi par pain et Pierre repart déçu sans pain.

    Sans l’intermédiation de Crésus, si Jacques avait prêté directement « entre amis » une pièce à Jacques et une pièce à Jean en gardant pour son usage une pièce en poche, le prix d’équilibre du pain serait de une pièce et chacun aurait obtenu un pain.

    1. Avatar de Flo
      Flo

      On voit que les prêts ne font que déplacer du pouvoir d’achat futur au présent.

      Dans le cas de prêts entre amis, l’effet existe au niveau individuel de l’emprunteur seulement, mais est nul en aggrégat.

      Dans le cas de l’intermédiation où la reconnaissance de dette de Crésus est acceptée comme instrument de paiement, le déplacement du pouvoir d’achat se manifeste aussi en aggrégat, créant une pression inflationniste pour le présent et une pression déflationniste pour le futur.

      Rien de magique la dedans, mais cependant avec des effets bien réels.

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Flo, dans votre petit monde enchanté avec vos propres règles que vous édictez tout seul, il est assez évident que les choses fonctionnent comme vous le souhaitez.
        Après, il y a la réalité, mais on vous a assez brusqué comme ça. Ce que vous venez d’écrire ci-dessus est une bouillie sans aucun sens.

        Comme ce n’est pas le tournevis qui fait de vous un plombier, ce n’est pas le fait de jeter dans une phrase des mots empruntés au vocabulaire d’expert qui fait de vous quelqu’un qui comprend le sujet.

        L’intermédiation, ça n’a rien à voir avec le fait qu’une reconnaissance de dette soit acceptée comme instrument de paiement. Dans la réalité, la reconnaissance de dette n’est pas acceptée comme instrument de paiement.

        Le pouvoir d’achat par conséquent ne se « déplace » pas avec la reconnaissance de dette et ne se « manifeste » pas « en aggrégat » (sic) créant une « pression inflationniste pour le présent et une pression déflationniste pour le futur ».

        Sérieusement, vous avez relu ce que vous avez écrit ?!?

  47. Avatar de Olivier
    Olivier

    @Julien Alexandre et @PaulJorion : Jean-Marie Harribey (ancien Professeur agrégé de sciences économiques et sociales et Maître de conférences d’économie à l’Université Bordeaux IV) n’est pas d’accord avec vous. Et moi non plus d’ailleurs 🙂

    La création monétaire (cf. l’article complet ici)

    Au cours d’une période donnée et au niveau de l’ensemble de l’économie, il y a création (ou émission) de monnaie lorsque le montant des nouveaux crédits dépasse les remboursements. Cette création est réalisée par l’ensemble du système bancaire, presque intégralement sous forme de monnaie scripturale, à la demande du système économique (les spécialistes parlent de monnaie endogène, alors que le taux d’intérêt déterminé par la banque centrale est exogène). Depuis que les banques ordinaires ont été systématiquement privatisées, la création de monnaie provient donc, pour l’essentiel, de leur fait.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Le même Harribey qui poste ce commentaire sur une vidéo qui dit pourtant la même chose que vous (et malheureusement parue sur lemonde.fr, ce qui est une honte absolue) :

      Cette vidéo, c’est n’importe quoi.

      http://www.lemonde.fr/economie/video/2012/04/26/dessine-moi-l-eco-tout-tout-savoir-sur-la-creation-monetaire_1691247_3234.html

      Il ne fait que répéter ce que le monde universitaire explique très mal et que vous comprenez de la même façon.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Rappelle toi Julien l’article d’Harribey repris par Hollbecq que j’avais cité, c’était du grandiose aussi. Avec carrément les depots qui n’étaient « évidemment pas prêtés », entre autres perles.

  48. Avatar de Olivier
    Olivier

    @JulienAlexandre : votre dernière réponse me rassure ! Quand j’ai lu le post de @PaulJorion qui indique que le crédit ne participe pas de la création monétaire, et que vous défendez également, j’ai cru que cela été un fait avéré (je veux dire faisant consensus) ! Mais il s’agit simplement d’une thèse que vous défendez tous les deux. Vous en avez d’ailleurs bien le droit. Et puis, n’est-ce-pas ainsi que la science progresse ?

    Il ne fait que répéter ce que le monde universitaire explique très mal et que vous comprenez de la même façon.

    Donc c’est @PaulJorion + @JulienAlexandre VS l’ensemble du monde universitaire.

    C’est un peu David contre Goliath.

    Cela force l’admiration (ce n’est pas de l’ironie). Merci d’avoir pris le temps de répondre à tous mes posts la discution a vraiment été très intéressante pour moi ! Cette fois je vais me coucher ! 🙂

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Face à des gens incapables de comprendre par eux-même, seul l’argument d’autorité fonctionne. Si en plus, y’a des toges, des tiares et des grosses bagues en or, ça passe encore mieux.

      1. Avatar de Eric L
        Eric L

        + 1 (?)
        combien tu me donnes pour que je t’en rendes le double ? 😉

        (ceci dit, je ne comprends rien , mais alors que dalle )

    2. Avatar de Garde CH
      Garde CH

      Donc c’est @PaulJorion + @JulienAlexandre + @Garde CH VS l’ensemble du monde universitaire  » économique  » , agrégat de facultés sans laboratoire de travaux pratiques menés scientifiquement . Même le polytechnicien français fréquente une école d’application avant de mettre les pieds dans un atelier ; sinon il  » fait  » l’ENA avec les résultats que l’on connaît pour les finances hexagonales .

    3. Avatar de Julien Alexandre

      Donc c’est @PaulJorion + @JulienAlexandre VS l’ensemble du monde universitaire.

      Non, beaucoup de personnes connaissant intimement ou pas le fonctionnement du système monétaire sont capables de décrire les choses objectivement comme nous le faisons.

      Le « monde universitaire » quant à lui n’est pas une collection d’individualités expertes sur le sujet, mais une cohorte de gens qui reprennent sans sourciller ce que d’autres ont écrit avant eux, perpétuant une approximation bouquin après bouquin, alors qu’aucun ne s’est réellement penché sur le sujet, se contentant – méthode universitaire oblige – de recopier ce que d’autres avaient dit auparavant. C’est ainsi que l’on perpétue des mythes trompeurs.

      Vous ne trouverez pas une personne connaissant réellement le système bancaire pour vous expliquer autre chose que ce que Paul et moi avons dit sur le sujet.

  49. Avatar de Al
    Al

    Quelle santé ce Julien… J’ai adoré ce fil… j’me suis bien marré et je crois que j’ai compris les quiproquos…
    Confusion entre monnaie centrale, reconnaissance de dette et moyens de payement…

    … ça n’empêche que l’argent est un outil diabolique quand même…

    1. Avatar de Eric L
      Eric L

      Aucun objet n’est diabolique en soi . Il le devient selon l’intention secrète qu’on lui prête . fourchue comme la langue de vipère …

      1. Avatar de Al
        Al

        Salut Eric,

        Comme dirait Philippe Noiret dans « coup de torchon« …
        – « J’dis pas qu’vous avez tord, mais j’dis pas qu’vous avez raison non plus… »

        La cocaïne, c’est quand même plus diabolique que le lait… non?
        Certains « êtres » (produits, substances, individus, structures..) contiennent dans leurs caractéristiques propres plus de pièges que d’autres…

      2. Avatar de Eric L
        Eric L

        mais tout peut être poison . celui qui se nourrit abusivement de blé s’encrasse de gluten . etc. si l’argent sert à tous , et facilite les trocs , en quoi serait-il diabolique ? de là à en faire un gagne blé , c’est une autre paire de manches .

      3. Avatar de Al
        Al

        mais tout peut être poison .

        Je ne parle pas de poison… j’ai dis « diabolique »… la tentation néfaste…

        celui qui se nourrit abusivement de blé s’encrasse de gluten . etc

        .
        Oui, et celui qui boit 10 litres d’eau d’un coup se noie…

        si l’argent sert à tous , et facilite les trocs , en quoi serait-il diabolique ?

        L’argent n’est pas neutre Eric… ça n’est pas du gluten. Il s’accompagne de règles…
        Vous prenez souvent les gens pour des ânes ou c’est juste sur forum…?

        de là à en faire un gagne blé , c’est une autre paire de manches .

        Voilà, c’est de cette paire de manches-là qu’il est question…

        Sort de ce corps, Belzébuth….

      4. Avatar de Eric L
        Eric L

        Vous prenez souvent les gens pour des ânes ou c’est juste sur forum…?

        ici je ne vois pas de gens . je ne vois que des mots qui s’entremêlent et sont source d’incompréhension plus que du contraire . mes mots , je suis désolé s’ils vous font penser que je méprise les pensées des autres , les opinions mélangées de raisons et le vice versa .
        Dire que l’argent est diabolique sans dire que l’homme est diabolique , est à mon sens fausser le vrai . mais l’homme n’est pas que diabolique, il a aussi l’autre face .
        quel piège que cette machine , où l’esprit est pris sans issue dans des comptes à dormir debout .
        j’espère quand même être un âne utile …
        sans rire, hein, je sais que je ne suis pas spécialement futé , mais les futés eux, mènent « bien » le monde . avec tout mon respect .

      5. Avatar de Al
        Al

        « avec tout mon respect… »

        C’est un respect qui s’adresse aux « mots qui s’entremêlent » ou aux « gens » que vous ne voyez pas…?

        « … sans rire, hein, je sais que je ne suis pas spécialement futé… »

        Le fait que vous soyez futé ou non ne change rien à l’affaire… du moment que vous pensez ce que vous dites… sans fausse modestie… ça ira bien…

        Une fois qu’on a dit que l’Homme est complexe et qu’il est capable du meilleur comme du pire… qu’est-ce qu’on fait…? On arrête de juger quoique ce soit en s’enfermant dans un relativisme absolu…? Tout est égal…?
        D’accord…
        L’argent n’est pas diabolique…
        Une arme à feu n’est pas diabolique…
        Les produits financiers artificiels ne sont pas diaboliques…
        Les lois du marché ne sont pas diaboliques…
        Les drogues ne sont pas diaboliques…
        La logique d’Eric n’est pas diaboliques….

        Seul l’Homme est diabolique mais… mais… « l’homme n’est pas que diabolique, il a aussi l’autre face »…
        Et si on disait que l’Homme diabolique a créé des choses diaboliques et que « son autre face » est là pour dire qu’elles le sont… peut-être qu’on aurait là un terrain d’entente… Qu’en pensez-vous…?

      6. Avatar de Eric L
        Eric L

        je veux bien qu’on s’entende . les contradictions, j’en suis plein . j’aurais pu dire aussi que l’outil était tentant, mauvais en soi , etc. mais comme le disaient les indiens : « pourquoi les blancs attachent-ils autant d’importance à la peau de grenouille ? »
        J’ai écrit ailleurs quelques mots, juste pour donner mon « sentiment » .

        le respect, on peut en avoir pour ceux qui dirigent dans l’ombre ( afin de ne pas se faire prendre, garder ses distances ) et pour ceux luttent contre les forces négatives et peinent à trouver des issues .
        tout est toujours double . triple p-ê .
        mais, si je suis modeste . je reconnais la qualité des vues respectives , et mes mots assez triviaux . du moins, je ne prétends pas plus que ça .
        ceci dit , j’ai quand même croisé de l’intelligence , comment dire , « pure » . non complexe et non dominatrice . matérialisée et non . bref, vivante .

        juger , vous dites . c’est exactement ce que je me disais à propos de la raison relative .
        ce n’est pas facile de donner ses raisons , et donner raison à l’autre , ce qui revient à devoir les prendre .
        on ne saurait tout embrasser sans perdre notre raison . ( il y a beaucoup de demeures , etc.)

        Où l’on sera d’accord, c’est sur cette autre face . je ne vais pas réécrire ce que j’ai écrit ce matin. sans doute pourrais -je préciser .
        Bien et Mal, c’est Tout . Mais nous , nous choisissons, pensant bien quand c’est mal, ou inversement . je ne dis pas qu’il est ainsi pour tout jugement , je dis qu’on ne sait pas .
        On ne peut juger l’arbre qu’à ses fruits . les fruits de l’argent ne sont pas tous pourris .
        ils dépendent de leur destination . il peut servir une médecine par exemple . ou des services .

        dans cette dualité du diable et du bon dieu , la pièce de monnaie n’est pas le seul séparateur , si ?
        On ne sait plus passer de l’un à l’autre , et les unifier ?

        je suis tout de même assez dépité par le fait d’une certaine stérilité de la dialectique. parfois des consensus mous et souvent des dissensions violentes .
        bien à vous

      7. Avatar de Eric L
        Eric L

        si les mots nous conduisent au réel, ils forcent le respect . s’ils compliquent , je ne sais pas .

      8. Avatar de Al
        Al

        « On ne peut juger l’arbre qu’à ses fruits »

        Sauf que si l’on suit votre logique….

         » … nous choisissons, pensant bien quand c’est mal, ou inversement »

        Mais la logique est imparable puisque…

         » je ne dis pas qu’il est ainsi pour tout jugement , je dis qu’on ne sait pas . »

        Ainsi, lorsque vous dites…

        « il (l’argent) peut servir une médecine par exemple . ou des services . »

        On se retrouve au même point… peut-être « qu’on ne sait pas »…

        Vous ne croyez pas qu’il serait plus simple de dire que l’on doit la médecine à la médecine…? c’est à dire à la connaissance, à la science, à la persévérance, à la passion, à l’Homme….

        je ne veux pas vous retirer votre foi en « Tout est égal, on ne sait pas, il y a du bon et du mauvais dans tout, p’t’être bien qu’oui p’t’être bien qu’non »… mais ça m’a l’air quand même tordu votre truc…

        … ça m’a l’air tordu mais… « on ne sait pas »!

      9. Avatar de Eric L
        Eric L

        Surement, est-ce tarabiscoté, et confus.
        Dans la logique du bien et du mal , je crois que nous avons tous des difficultés à nous y retrouver .
        je ne dis pas que c’est simple , puisque on peut y perdre sa vie . mais pourrions nous aussi la trouver ?
        celui qui affirme : » Je sais Dieu » ou « je sais que Dieu … » , cela n’implique pas qu’il sache Tout des mots des gens . On est dans la part obscure. je ne sais pas ici comment les hommes vont sortir de cette passe mauvaise . ce serait plus facile s’ils retrouvaient leur Dieu . respectif .
        Comme une assemblée qui ne serait plus la proie de ses déchirures mais envisagerait un avenir commun . comme Un , ce qui serait encore mieux .
        la médecine également peut être diabolique . tenez, elle oblige parfois des gens à rester sur terre , contre nature .
        les armes nucléaires aussi peuvent être qualifiées ainsi . mais , mettons qu’il y ait choc global, et fin de la terre , de la vie sur terre , ce n’est pas la mort de Dieu, c’est Dieu qui n’aurait pas réussi à faire l’Homme . à élever l’Homme au rang de Dieu . surement pas de Sa faute .
        cela me parait évident que Dieu possède le Diable comme Outil terrible et est seul à pouvoir et savoir pourquoi Il l’utiliserait par la main des hommes . Nous ne serions pas alors sortis de notre « malédiction » . c’est tragique pour tout . ce n’est pas la Vie .
        Dit autrement , Dieu s’amputerait d’une part de Lui . une part qui le mine . comme nous comme nous sommes affectés par une gangrène . sauf que les cellules malades touchent à la liberté , au coeur de l’être , que ce ne sont pas de simples objets mais des acteurs décisifs. tuerions nous Dieu ? Dans l’état de nos mentalités, je pose la question .
        et je dis qu’en tuant le petit on tue Dieu . tuer les hommes , cela ne devrait pas se faire .
        excusez si je suis « tordu » , ce sont les mots qui sont ainsi, ne touchant jamais le réel , surtout dans la forme écrite . ( et puis , moi aussi , qui suis tordu … )

      10. Avatar de Al
        Al

        Surement, est-ce tarabiscoté, et confus.

        Ce qui est tarabiscoté, c’est votre manière d’opérer… Vous tenez mordicus à votre schèma du monde, confondant intelligence et croyance, logique et désir, environnement et sentiment…
        Effectivement, les choses sont compliquées, mais vous avez la fâcheuse tendance à en rajouter…
        Dire « tout est égal » afin de clarifier la situation ne fait que l’embrouiller… il vous faut sortir de ce cercle (psychologique que vous pensez logique) et hiérarchiser ce qui ressort de l’affectif, de l’observation, de la croyance aveugle, des habitudes…

        Dans la logique du bien et du mal , je crois que nous avons tous des difficultés à nous y retrouver .
        je ne dis pas que c’est simple , puisque on peut y perdre sa vie . mais pourrions nous aussi la trouver ?

        C’est ceci… et cela
        C’est néfaste et favorable…
        Votre gymnastique mental sans doute intégrée depuis des décennies, vous empêche de trancher… Tout au moins temporairement (histoire de voir si le choix était judicieux), quite à modifier par la suite votre jugement…
        Cette façon de faire est, qui plus est, totalement artificielle (de façade) car dans votre quotidien, vous trancher…
        Bien obligé… sans quoi pas de vie possible…
        Dormir dans votre lit est plus adapté que de dormir sur une chaise ou dans la voiture ou sur des clous (façon fakir)… Ici, pas question de « tout est égal »… de « p’t’être bien que oui, on ne sait pas »…
        Votre philosophie est en décalage avec la matérialité… ça ne peut pas être autrement… il n’y aurait pas de vie possible…
        Vous vous brosseriez les dents avec un hérisson parce qu’on ne sait jamais…
        Vous feriez le plein de votre femme et vous achèteriez des fleurs à votre voiture… parce qu’on ne sait jamais…
        Vous lui diriez des mots doux (là, ça arrive à certains)…
        Maintenant que l’on sait qu’on ne sait jamais mais que ça n’est pas une hygiène de vie possible (Vivre ainsi N’EXISTE pas)… Il faut bien accepter que malgré le doute, pour avancer, nous devons observer, analyser, juger et trancher… même si nous savons qu’on n’atteint jamais la perfection, la perfection c’est de vouloir y tendre en sachant qu’on ne l’atteindra pas….
        Le « Tout est égal » en cela, brouille les pistes… et n’est qu’une pose… impossible à tenir…

        celui qui affirme : » Je sais Dieu » ou « je sais que Dieu … » , cela n’implique pas qu’il sache Tout des mots des gens . On est dans la part obscure. je ne sais pas ici comment les hommes vont sortir de cette passe mauvaise . ce serait plus facile s’ils retrouvaient leur Dieu . respectif .

        La notion de Dieu n’a rien à voir là-dedans… Il est une construction comme il en existe de toute sorte… Il est Objet d’une perfection, la forme d’un but à atteindre… il n’est pas la manière… Or, c’est de logique dont il est question…
        Sinon, on se retrouve dans « Dieu existe… p’t’être bien qu’oui »… et l’on revient au point de départ…
        La question est, que l’on croit en Dieu ou non… comment cela se traduit, comment le vit-on…?
        C’est la différence entre la foi et l’incarnation de cette foi…
        Pour ce qui est sous nos yeux, là, il ne s’agit pas d’avoir la foi ou non… il s’agit d’apprendre à le connaitre… et à relier les différentes caractéristiques les une aux autres… C’est très complexe mais n’en rajoutons pas…

        Comme une assemblée qui ne serait plus la proie de ses déchirures mais envisagerait un avenir commun . comme Un , ce qui serait encore mieux .

        … ça, c’est de l’ordre de la foi… une foi que je partage avec vous…
        Ce qu’on peut juger, c’est de la distance qui nous sépare de ce UN, du pourquoi nous n’y sommes pas déjà… et opter pour une démarche que l’on peut argumenter…

        la médecine également peut être diabolique . tenez, elle oblige parfois des gens à rester sur terre , contre nature .

        … ce n’est pas la médecine qui s’acharne… ça peut-être le patient, la famille du patient, la société, la politique de la clinique ou du médecin… pas la médecine…

        les armes nucléaires aussi peuvent être qualifiées ainsi . mais , mettons qu’il y ait choc global, et fin de la terre , de la vie sur terre , ce n’est pas la mort de Dieu, c’est Dieu qui n’aurait pas réussi à faire l’Homme . à élever l’Homme au rang de Dieu . surement pas de Sa faute .

        Exemple typique de mélange des genres… vous vous embrouillez tout seul en passant de Dieu comme une réalité (alors qu’il est évident qu’il est une foi)… à l’Homme disparaissant à la suite de ces erreurs (qu’il ne veut pas assumer et qu’il impute à un Dieu)…
        Comme disait Gainsbourg… « L’homme a créé des Dieux, l’inverse…? Tu rigoles…? »

        cela me parait évident que Dieu possède le Diable comme Outil terrible et est seul à pouvoir et savoir pourquoi Il l’utiliserait par la main des hommes . Nous ne serions pas alors sortis de notre « malédiction » . c’est tragique pour tout . ce n’est pas la Vie .

        « J’ai arrêté de croire au Père Noël le jour où j’ai compris que Dieu n’existait pas »… Celle-là, elle est de moi…

        Dit autrement , Dieu s’amputerait d’une part de Lui . une part qui le mine . comme nous comme nous sommes affectés par une gangrène . sauf que les cellules malades touchent à la liberté , au coeur de l’être , que ce ne sont pas de simples objets mais des acteurs décisifs. tuerions nous Dieu ? Dans l’état de nos mentalités, je pose la question .

        Où se trouve votre « On ne sait pas »…? Tout d’un coup, il disparait… et Dieu apparait comme une vache sacré au beau milieu de la route… bien present et vous regardant dans les yeux, l’air goguenard…

        et je dis qu’en tuant le petit on tue Dieu . tuer les hommes , cela ne devrait pas se faire .

        Tuez Dieu si ça vous chante… mais il vous faudra de toute manère un objet parfait à atteindre… et qu’il vous faudra accepter de ne pas atteindre… Le problème n’est pas Dieu, c’est votre logique… c’est cela qui vous fait tourner en rond… ça et le reste, comme dirait l’autre…

        excusez si je suis « tordu » , ce sont les mots qui sont ainsi, ne touchant jamais le réel , surtout dans la forme écrite . ( et puis , moi aussi , qui suis tordu … )

        Je n’ai pas à vous excuser… je vous donne juste mon avis…
        Quand aux mots, on peut s’y noyer, les dompter, en inventer… Il sont le reflet de la pensée des Hommes… A chacun de créer son propre rapport avec eux, avec la logique, avec la pensée, avec les autres hommes… passés, présents et à venir….

      11. Avatar de Eric L
        Eric L

        Votre philosophie est en décalage avec la matérialité… ça ne peut pas être autrement… il n’y aurait pas de vie possible…

        mais je veux bien , qu’elle soit décalée .
        d’ailleurs, vous trouvez cette vie possible ? moi, non . sauf en peu d’endroits . et au résultat des choix et des tranchées … meuh, on a déjà vu , non ?
        je sais quand même que je ne suis pas logique ; mais je sais aussi que je ne suis pas pris dans un schéma . ce n’est pas de la navigation à vue . quoique … voir , savoir, avec quoi voit on ?
        et puis, je vous l’ai dit ailleurs, la machine, ce n’est pas mon truc. que voulez vous , je trouve que c’est un outil de la régression générale , à un certain niveau . pas pour les chantres du progrès, mais pour le peu de vie qui reste sur terre .
        il y a plein d’autres philosophies dans le doigt .
        mais je comprends la justesse de votre critique ; selon vos repères à vous .

        je suis toujours à me demander ce que je fais , Là .

        mais il vous faudra de toute manère un objet parfait à atteindre… et qu’il vous faudra accepter de ne pas atteindre…

        le problème, c’est que je l’ai atteint , ce qui m’a atteint . et qui forcément me cloue assez sur place . avec , en sus, cette envie d’y retourner, comme quand on a vu ou vécu quelque chose d’inouï . était-ce juste une façade ?
        bah, toute demeure a des façades non ?

      12. Avatar de Al
        Al

        Salut Eric,

        le problème, c’est que je l’ai atteint

        Et ben voilà, vous avez mis le doigt sur le problème…. vous avez atteint la perfection…
        Mais depuis, vous l’avez reperdue… (ce qui peut relativiser le caractère parfait de la chose que vous aviez atteint, mais bon, admettons)… et donc, il vous faut une nouvelle quête, un nouvel objet à atteindre… ce que vous en conviendrez, revient au même…

        mais je veux bien , qu’elle soit décalée .

        Vous n’avez pas compris ma remarque… On ne peut pas vivre le « On ne sais pas », le « Tout est égal »… vous ne le faites pas plus qu’un autre… Pourquoi garder ça comme philosophie de façade…?… (si encore ça vous portait, mais non, apparemment, c’est pas la sérénité…)
        Vous ne pouvez pas être en décalage avec la matérialité du monde, d’ailleurs, votre quotidien le prouve…. vous êtes parfaitement adapté au monde… maintenant, que vous ne soyez pas d’accord avec tout ce qui se fait, vous n’êtes pas le seul… mais ça, ça n’est pas le monde… ça n’en est que des « versions »…

        d’ailleurs, vous trouvez cette vie possible ?

        Oui…. mais elle est surtout, pensable, observable, analysable, modulable… et « rêvable », et imaginable…

        moi, non . sauf en peu d’endroits

        .
        Vous voulez tout les endroits…? en trouver déjà un, ça me semble pas mal… Et puis les jours où on ne le trouve pas, on peut encore l’imaginer…
        Que vous n’aimiez pas l’époque, très bien… mais sachez pourquoi… Sachez hiérarchiser ce qui vous débecte et ce qui vous plait… et débarrassez-vous du « Tout est égal »… c’est la plaie, ça…
        Rien n’est égal…. jamais, nulle part…

      13. Avatar de Eric L
        Eric L

        si le soleil est imparfait , ou relatif, ou périssable, ça n’empêche qu’il est relativement à nous assez parfait .
        de quel soleil parle -t-on ? ou de quel or qui motive le monde ?
        atteindre une perfection, cela se fera , mais sans doute pas « de toutes façons » . Effectivement tout n’est pas égal dans nos actes . ai-je dit le contraire ? c’est possible .
        le monde, l’objet , la totalité , n’est -elle pas Une ? le multiple en ses fondements est-il autre que l’Un ?

        (ce qui peut relativiser le caractère parfait de la chose que vous aviez atteint, mais bon, admettons)… et donc, il vous faut une nouvelle quête, un nouvel objet à atteindre… ce que vous en conviendrez, revient au même…

        non, vous vous trompez : l’objet parfait n’implique pas le sujet parfait . le sujet se perfectionne à son contact . et peut y voir les motifs d’une évolution .
        ce n’est pas à proprement dit un nouvel objet à atteindre . c’est « soi » . un peu comme si « on » , « je » se reconstituait , retrouvait cette unité entre objet et sujet . sans différence . au lieu où tout est égal . ( qui n’est pas , ne peut pas être mort ) .
        Mais vous me direz, quel rapport avec les vicissitudes du monde, ses souffrances et ses injustices , ça, c’est la question qui est posé ici par toutes les personnes sensées : la cohérence , ou la continuité « phénoménologique » .

        et donc, ce qui donne à la terre une chance de vivre .

        le regard que nous pouvons porter sur « elle » est déterminant . selon cela, nous gagnerons en liberté ou inversement , il faudrait reprendre à zéro .
        y a de quoi être inquiet . un peu , non ?
        mais pour dire tout , je ne le suis pas tant que ça .
        il y a trente ans, j’ai passé des instants de tremblements qui m’ont forcé à réagir , et à penser , sonder aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur , les causes de tous ces « troubles  » .
        hé bien, la situation n’est pas empirée . les effets eux, le sont . et sortent à la surface , comme ces marées d’objets qui polluent les océans .
        inversement, dans les cœurs des gens, il y a du meilleur . Voilà mon opinion .

      14. Avatar de Al
        Al

        si le soleil est imparfait , ou relatif, ou périssable, ça n’empêche qu’il est relativement à nous assez parfait .

        S’il est bien comme il est… pourquoi aller chercher midi à quatorze heures…?

        de quel soleil parle -t-on ? ou de quel or qui motive le monde ?

        Je ne sais pas… qui parle de soleil, qui parle d’or…?

        atteindre une perfection, cela se fera , mais sans doute pas « de toutes façons » . Effectivement tout n’est pas égal dans nos actes . ai-je dit le contraire ? c’est possible .

        Vous n’avez qu’à relire quelques lignes plus haut et vous aurez la réponse… ça vous ôtera le doute…

        le monde, l’objet , la totalité , n’est -elle pas Une ? le multiple en ses fondements est-il autre que l’Un ?

        … et peut-on croire sa concierge…? était-elle multiple ou absente….? certain jour on pourrait penser s’imaginer le croire… comme on accepterait de croire qu’on ne la voit pas mais que c’est elle qui se regarde en se croyant nous… mais qui colporte les nouvelles dans ce cas…? un cas nouveau de la nouvelle singularité multiple… et inexistante dans le tout ou Un qui résonne de mille echos antagonistes…

        Ah ouais, c’est marrant en fait d’écrire comme ça… mais , ça fatigue pas à la longue…?

        non, vous vous trompez : l’objet parfait n’implique pas le sujet parfait .

        Dans la mesure où je ne parlais pas d’un objet extérieur mais d’une quête que vous vous seriez choisie… si!!!
        C’est tout l’intérêt de la quête… vous y êtes le véritable objet et le sujet…

        le sujet se perfectionne à son contact .

        Et ben, qu’est-ce ça devait être…?

        et peut y voir les motifs d’une évolution .

        Il peut y voir ce qu’il voudra… ça n’en demeure pas moins lui qui voit…
        C’est sa quête… lui qui peut évoluer… lui qui y voit des motifs…

        ce n’est pas à proprement dit un nouvel objet à atteindre . c’est « soi » .

        voilà…

        un peu comme si « on » , « je » se reconstituait , retrouvait cette unité entre objet et sujet . sans différence . au lieu où tout est égal . ( qui n’est pas , ne peut pas être mort ) .

        Voilà c’est ça… la quête peut créer l’harmonie entre l’individu et son environnement… elle donne du sens… maintenant, il ne faut pas penser que toutes les quêtes sont égales… ni qu’elles ne peuvent s’évanouir…

        Mais vous me direz, quel rapport avec les vicissitudes du monde, ses souffrances et ses injustices , ça, c’est la question qui est posé ici par toutes les personnes sensées : la cohérence , ou la continuité « phénoménologique » .

        Et oui… quel rapport…? Pourquoi ne laisser vous aucune chance à l’entendement, au dialogue avec le monde…?

        et donc, ce qui donne à la terre une chance de vivre .

        Voilà… juste donner une chance aux choses de s’accomplir… Pourquoi le refuser, Eric…

        le regard que nous pouvons porter sur « elle » est déterminant .

        Lequel doit-il être…?

        selon cela, nous gagnerons en liberté ou inversement , il faudrait reprendre à zéro .
        y a de quoi être inquiet . un peu , non ?

        Sans doute… mais qu’entendez-vous par « selon cela »?… qu’est-ce qui nous fera gagner en liberté…? quel est ce regard…? prédateur, concupiscent, amoureux, haineux…
        Il nous faut sans doute agir d’une certaine manière envers la terre nourricière… mais encore une fois, quel rapport…? où voulez-vous en venir…?

        mais pour dire tout , je ne le suis pas tant que ça .

        Ah?

        il y a trente ans, j’ai passé des instants de tremblements qui m’ont forcé à réagir , et à penser , sonder aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur , les causes de tous ces « troubles » .

        Oui…?!? quels troubles…? quelles causes…?

        hé bien, la situation n’est pas empirée . les effets eux, le sont . et sortent à la surface , comme ces marées d’objets qui polluent les océans .

        D’accord…

        inversement, dans les cœurs des gens, il y a du meilleur . Voilà mon opinion .

        D’accord… très bien

      15. Avatar de Eric L
        Eric L

        Et oui… quel rapport…? Pourquoi ne laisser vous aucune chance à l’entendement, au dialogue avec le monde…?

        et donc, ce qui donne à la terre une chance de vivre .

        Voilà… juste donner une chance aux choses de s’accomplir… Pourquoi le refuser, Eric…

        Al,
        je ne crois pas qu’on puisse jouer aux dés avec le salut des hommes .
        vous savez bien que la chance est en fin . une ultime possibilité inconnue, mais que les « choses » ne se sont pas construites par hasard .
        le dialogue, l’échange , j’ai pratiqué , avec plus ou moins de bonheur , je veux dire de compréhensions réciproques . plutôt plus que moins .
        mais bon, écrire ce que l’on « pense », ressent, ou éprouve, n’est pas toujours juste , et pis, ça prête à confusion . mille fois , je l’ai constaté . les cheminements , les dédales , on peut s’y perdre . les mots ne sont plus que des apparences .

        La question , hormis que c’est aussi une torture, est toujours posée . d’où le fait que chacun cherche des réponses, qui coïncident avec sa vie . avec la vie dans sa simplicité .

        si la question gravite autour de L’Ordre ; là , je suis désolé , mais il faut le changer . ça risque de faire tomber plus d’un de son siège . et nul n’est exclu de cette possibilité .
        mais cette inversion d’ordre, c’est le fait du monde qui a pris la mesure des dangers . et a entendu Sa conscience .
        du moins , j’y crois, j’espère . et je suis encore sous ces troubles qui font souffrir, et sentir .
        ( un peu Kirkegaardien toussa ) .
        métaphoriquement , quand « dieu » nous claironne dans les oreilles ça ne laisse pas indifférent . sans doute , ne le fait il pas par hasard .
        bon courage à toi et à tous .

  50. Avatar de Eric L
    Eric L

    les chambres de compensations sont des chambres mortuaires ?

    l’assèchement du marché interbancaire

  51. Avatar de Eric L
    Eric L

    le temps réel ?
    me revient en mémoire le texte de Virilio sur la nanoseconde , le grand accélérateur .

  52. Avatar de Flo
    Flo

    @Julien

    Dans la réalité, la reconnaissance de dette n’est pas acceptée comme instrument de paiement.

    Tout est dit sur votre aveuglement.

    Vous avez déjà entendu parler des lettres de change avec enddossement translatif qui circulaient depuis le moyen âge déjà ?

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Flo, vous êtes un clown.

      C’est sympathique wikipédia, n’est-ce pas ? On va chercher des mots qu’on ne comprend pas (et qu’on copie-colle avec des fautes d’orthographe au passage). Et pourquoi pas l’endossement pignoratif, hein ? Ca faisait « sérieux » aussi, non ?

      1/ La lettre de change est avant tout un effet de commerce et à ce titre la loi exige la capacité commerciale du souscripteur et la souscription d’une provision pour que la lettre soit valide. Où avez-vous vu une « création monétaire » là-dedans ? Où est le « déplacement de pouvoir d’achat » qui « crée une pression inflationniste à court terme et déflationniste à long terme » ?

      2/ Quel rapport avec le fonctionnement du système bancaire et les reconnaissances de dette des dépôts à vue (ce qui est le sujet, sauf pour vous) ? Réponse : strictement aucun.

      Vous vous évertuez à quoi, essayer d’avoir raison ? Sur le sujet discuté ici, vous avez plus de chance d’être le premier homme sur Mars que d’être celui qui démontrera que les banques commerciales créent de la monnaie.

      1. Avatar de Eric L
        Eric L

        mais n’imposent elles pas aux états cette création de monnaie ?

  53. Avatar de NewOdd
    NewOdd

    Pas sûr d’avoir tout suivi….mais une réflexion me vient, là , d’un coup. Si les banques commerciales avaient réellement ce pouvoir de création monétaire, on comprendrait alors mal pourquoi elles freinent des 4 fers lorsqu’il s’agit de séparer les activités de dépôts de celles d’investissement, ayant alors tout loisir de se prêter les unes les autres les sommes qu’elles veulent pour aller miser leurs jetons dans le grand monopoly boursier…. non ?

    Aïe…mal au crâne…

  54. Avatar de Olivier
    Olivier

    Proposition :

    (1) Une entité économique quelconque A est en faillite à un instant T si et seulement si (2) l’argent* dont elle dispose à l’instant T est inférieur à l’argent qu’elle doit à ce même instant T.

    Preuve :
    (1) => (2) : immédiat. A étant en faillite à l’instant T par hypothèse (1), elle ne peut faire face à ses échéances car si tel n’était pas le cas, il lui suffirait de régler ce qu’elle doit et elle ne serait alors plus réputé en faillite à l’instant T.

    (2) => (1) : immédiat. L’argent dont dispose A à l’instant T est inférieur à l’argent qu’elle doit à ce même instant T par hypothèse (2). A ne dipose donc pas de l’argent nécessaire pour honorer ses échéances à l’instant T, elle est donc en faillite.

    Y-a-t-il quelqu’un qui soit d’accord avec ma proposition ? @Julien Alexandre êtes vous d’accord ?

    *argent : par argent j’entends tout moyen de paiement sous quelque forme que ce soit qui lui permettrait d’honorer ses engagements.

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Je n’ai pas saisi le sens de votre démonstration, qui semble prouver que si vous n’avez pas l’argent que vous devez, vous êtes en faillite, ce qui est évidemment d’une logique implacable.

      peut-être la subtilité du raisonnement réside-t-elle dans l’astérisque, mais précisons d’ores et déjà qu’un moyen de paiement, ce n’est pas de l’argent. Une carte de crédit, c’est un moyen de paiement. Ce qui compte, c’est l’argent mobilisable à partir du compte auquel elle est rattachée. La reconnaissance de dette exprimant la comptabilité du compte, ce n’est pas de l’argent non plus, c’est l’engagement de confiance de l’établissement bancaire à honorer le paiement en monnaie centrale le cas échéant.

      Bref, où voulez-vous en venir ?

      1. Avatar de Olivier
        Olivier

        Vous avez parfaitement compris ma proposition qui consiste, comme vous l’avez si bien résumé, à « montrer que si vous n’avez pas l’argent que vous devez, vous êtes en faillite ».

        Vous avez toutefois émis une réserve sur le sens du mot argent. Je reprends donc à mon compte votre définition car vous êtes un spécialiste.

        Finalement, puisque j’ai adopté votre définition de l’argent, vous adhérez à ma proposition sans plus aucune réserve.

        Maintenant, je vous propose d’assimiler l’ensemble du système bancaire à une seule entité économique que nous notons A. Puisque vous avez admis ma proposition et que vous avez admis qu’il est possible de mettre A en faillite dans un précédent post alors vous avez admis le fait que le système bancaire, dans son ensemble*, ne dispose pas de la totalité de l’argent qu’il doit.

        Vous voyez où je veux en venir ?

        dans son ensemble* : ici au sens de « pris comme un tout ».

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Haha, Olivier, chapeau le piège rhétorique de bac à sable. Je ne m’en remettrais jamais 😉

          Sérieusement, les démonstrations par l’absurde, c’est très bien pour égayer les dîners de famille. Mais lorsqu’il s’agit de parler de phénomènes économiques réels, je leur préfère toujours les démonstrations justes et rationnelles.

          Le système bancaire est un système hiérarchisé, avec une BC et x banques commerciales. Même avec la meilleure volonté du monde, en théorie ou en pratique, vous n’avez pas le pouvoir de décréter pour le plaisir de la contradiction que ce système devient d’un claquement de doigt qu’il n’est plus de hiérarchisation et que banque centrale = banques commerciales.

          Quant à la santé du système bancaire, ne tournons pas autour du pot pendant 50 ans, nous le disons ici depuis le début de la crise quasiment : il est en faillite, non admise.

      2. Avatar de Olivier
        Olivier

        @Julien Alexandre :

        Haha, Olivier, chapeau le piège rhétorique de bac à sable. Je ne m’en remettrais jamais 😉

        Je me demandais à quelle moment vous finieriez par craquer et à inclure l’invective dans une discution qui jusqu’alors était totalement courtoise.

        D’un autre côté, vous répondez à tellement de posts que je peux mettre ça sur le compte de la fatigue. Donc je ne vous en veux nullement, restons simplement courtois, si vous en êtes d’accord.

        Au final ce que je veux vous dire, c’est qu’il y a des contradictions dans votre raisonnement, contradictions que vous avez d’ailleurs implicitement reconnu en admettant ma proposition (post 55). Et vous n’êtes pas sans savoir que s’il on peut exhiber ne serait-ce qu’une seule contradiction à l’intérieur d’un raisonnement alors celui-ci est faux. J’ajoute d’ailleurs qu’il suffit de prendre la négation de votre raisonnement pour en trouver un qui soit vrai (je dis ça pour tout le monde, je sais que vous le savez).

        Pour conclure :

        vous avez admis le fait que le système bancaire, dans son ensemble*, ne dispose pas de la totalité de l’argent qu’il doit

        Et donc que par conséquent, il prête de l’argent qu’il n’a pas. Et donc que cet argent prêté que le système bancaire n’a pas mais qu’il prête quand même est équivalent à de la création monétaire. Et que, sauf votre respect, votre thèse @PaulJorion et à vous même est fausse.

        Sinon sur tout le reste je suis d’accord avec vos propos @PaulJorion et @Julien Alexandre.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Olivier, vous êtes un clown, comme Flo

          Je vous ai démontré qu’il n’y a aucune contradiction et que vos exemples sont profondément débiles et ne correspondent à strictement aucune réalité du système bancaire. Vous avez décidé de soutenir le contraire et vous n’êtes pas avares en démonstrations absurdes sans piger que vous exposez n’importe quoi. Je vous explique gentiment que votre « argent entendu comme moyen de paiement » ne veut rien dire et n’a aucune application réelle concrète, pas grave, vous continuez. Je vous explique ensuite que votre « système bancaire dans son ensemble qui serait une seule entité » n’a aucune application dans un système hiérarchisé avec une banque centrale et x banques commerciales, pas grave, vous continuez vos idioties.

          Bref, les deux prémisses à l’origine de votre raisonnement sont des idioties, mais ça ne vous arrête pas, vous avez le toupet d’en tirer une conclusion. On rêve… Olivier dans ses oeuvres, c’est « A est un chiffre, 3 est une lettre. Par conséquent, l’alphabet compte 3 couleurs ».

          J’ai travaillé sur le sujet pendant 2 ans. Il y a un livre qui a résulté de nos efforts conjugués avec Paul, qui s’appelle « L’argent, mode d’emploi » et dont aucune critique n’est venu infirmer le contenu depuis 3 ans.

          Mais évidemment, un gars qui débarque et qui ne comprend strictement rien à ce dont il parle relève des « contradictions » avec une rhétorique qui ne mérite une pluie de facepalm.

          Lisez donc la réponse de « Moi » ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=36909#comment-320862

          Et donc par conséquent, Olivier, je n’ai qu’un mot pour vous, et ce sera le dernier. Vous avez des tas de sites et forums pour « djeuns » qui aiment se faire la main sur les préceptes de la dialectique éristique, vous y serez en bonne compagnie.

          Facepalm

      3. Avatar de Moi
        Moi

        @Olivier: « vous avez admis le fait que le système bancaire, dans son ensemble*, ne dispose pas de la totalité de l’argent qu’il doit
        Et donc que par conséquent, il prête de l’argent qu’il n’a pas. »

        Ici, le « par conséquent » est de trop. Vous auriez dû prouver d’abord que le fait d’être endetté implique qu’on ne peut pas avoir d’argent. Or vous ne le pouvez pas: on peut être sur-endetté et avoir de l’argent à prêter (quoiqu’insuffisant pour couvrir mes dettes). Ex: j’ai une dette pour 1 mio € et j’ai 10 € en poche que je prête à mon frère.
        Avant de donner des leçons de contradiction, faudrait voir à pas faire de grosses fautes de logique. Et notez bien que sur ce fil, si Julien s’énerve parfois, c’est parfaitement compréhensible vu qu’il se retrouve face à des interlocuteurs qui clairement n’y comprennent goutte à l’affaire (voire même semblent limités dans l’absolu) et se permettent en plus de faire les malins.

      4. Avatar de Olivier
        Olivier

        @Julien Alexandre : pourquoi une telle agressivité ? Ce n’est pas parce que votre thèse est fausse que cela fait de vous idiot ou même un clown. Cela n’enlève rien à vos qualités.
        Vous n’acceptez visiblement pas la contradiction. Votre but est-il de faire mousser votre égaux ou de faire avancer la science ? Votre thèse est minoritaire vous l’avez reconnu vous même. Pourquoi insulter vous tous ceux qui ne sont pas de votre avis ? Avez-vous le sentiment que ce que vous dîtes en vous abritant derrière une montagne de jargon peut convaincre ? Vous ais-je insulter ? Vous ais-je à aucun moment manqué de respect ? Vous par contre vous ne vous privez pas de le faire ! Est-ce-que je vous ai déstabilisé ? Si c’est le cas, je vous prie d’accepter mes excuses, ce n’était absolument pas le but.

        Soyez fair play ne censuré pas ce que je dis.

        ps : quel age avez-vous pour me parler de epic fail ? (sérieusement)

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Cher Olivier, clown intermittent du cirque Asselineau de l’UPR,

          N’en faites pas une affaire personnelle pour essayer de masquer les abyssales lacunes de vos raisonnements de cour d’école. Il y a 16.000 pages de débat sur la question sur ce blog, croyez bien que ce n’est pas la faiblesse immense de votre pseudo-argumentation qui est de nature à déstabiliser qui que ce soit ici. Aucun problème « d’égaux » (sic !) vu la menace, on a vu bien plus coriace et plus finaud (de la part de gens qui écrivaient en français qui plus est, ce qui facilite la compréhension dans l’échange) 😉

          Je répète :

          Je vous explique gentiment que votre « argent entendu comme moyen de paiement » ne veut rien dire et n’a aucune application réelle concrète, pas grave, vous continuez. Je vous explique ensuite que votre « système bancaire dans son ensemble qui serait une seule entité » n’a aucune application dans un système hiérarchisé avec une banque centrale et x banques commerciales, pas grave, vous continuez vos idioties.

          Bref, les deux prémisses à l’origine de votre raisonnement sont des idioties, mais ça ne vous arrête pas, vous avez le toupet d’en tirer une conclusion. On rêve… Olivier dans ses oeuvres, c’est « A est un chiffre, 3 est une lettre. Par conséquent, l’alphabet compte 3 couleurs ».

          Voilà, donc soit vous êtes gentil, vous comprenez ce que l’on vous dit, et vous arrêtez de nous casser les pieds en essayant de jouer au malin, soit vous allez exercer vos talents de clown dans les recoins de la blogosphère où ils seront reconnus à leur juste valeur, chez vos amis de l’UPR par exemple.

          Quand on poste ça sur facebook, cher Olivier, on évite de venir faire le malin sur un blog sérieux. Le « plot » est de trop, mais le grand « C » est certainement de rigueur.

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        Asselineau, carrément, m’en doutais un peu. Bien vu Julien.
        C’était la séquence billet attrape-mouches made by « Jorion »©®…

      6. Avatar de olivier69
        olivier69

        Laissez tomber Julien, je pense que vous perdez votre temps. C’est pourquoi, je crois que dès que vous invoquerez la sémantique, vous prêcherez malheureusement et indubitablement dans le désert. Certaines personnes parlent technique sans bien comprendre. Pour leur bien, restez simple. Vous n’arriverez pas à les convaincre si le formatage a été poussé à l’extrême.
        Bien qu’agacé, restez calme….
        Bon courage

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Ne vous inquiétez pas olivier69, c’est simplement pour faire le ménage et faire déguerpir nos chers « amis » d’extrême-droite 😉

      7. Avatar de olivier69
        olivier69

        Julien,
        Sur ce sujet, avez-vous notamment vu sur you tube l’entrevu hallucinante de Nikos Michaloliakos sur les législatives. Un parfum de déjà vu, non ?

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Olivier69

          Oui, j’ai vu cela, c’était surréaliste. On en rirait presque si ces gens-là n’étaient pas sérieux et déterminés.

      8. Avatar de olivier69
        olivier69

        le soulagement, Julien,
        Je suis soulagé de constater que je ne suis pas seul, aujourd’hui. Nous sommes informés….. Et devons être pédagogique au maximum J’ai simplement peur que si nous combattons par l’épée, nous prêchions dans le désert. Leur détermination, vous le soulignez, est un atout, et malgré tout, c’est leur force ! Ne perdons pas la partie. Toutefois, sachez que je vous apprécie grandement. Pour autant, nos seules armes sont la pédagogie. Et, je me mets à votre place, nous sommes humains avant tout.

        1. Avatar de Julien Alexandre

          Olivier, la pédagogie est au coeur même de la démarche de ce blog et des livres de Paul, et donc de la plupart des interventions. Ceci étant dit, il ne faut pas perdre trop de temps avec les cyniques idéologues qui n’ont que faire de la pédagogie. A ceux-là, l’ironie malicieuse suffit amplement 😉

      9. Avatar de olivier69
        olivier69

        Vous avez sans doute raison, c’est peut-être là, la marque de ma faiblesse et de ma naïveté.
        C’est plus fort que moi, c’est dans ma nature. J’en suis souvent malheureux pour cela, on pourrait appeler cela de l’empathie. ☺

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Pffff… On est en faillite si et seulement si () le banquier veut plus répondre au téléphone.

    3. Avatar de vigneron
      vigneron

      Soit dit en passant, Julien, la définition de cessation de paiement (faillite) de notre logicien hors-pair ferait se gauder tous les juristes, juges et comptables de France et de Tananarive en passant par Saint Pierre et Miquelon, la Terre Adélie et les îles Sakhalines. Ne serait-ce que parce qu’elle suffirait pour foutre en redressement ou liquidation toute boite en délicatesse avec sa trésorerie, en situation d’illiquidité quoi, passagère comme chronique ou mortelle.

      1. Avatar de Olivier
        Olivier

        @vigneron : ce n’est pas fair play de votre part d’avoir censuré mon message.

    4. Avatar de Sylv.
      Sylv.

      @Julien Alexandre

      Bon courage, ca n’a pas l’air facile tous les jours….

      J’ai pourtant trouvé « l’argent mode d’emploi » très bien écrit.

  55. Avatar de Pierre
    Pierre

    La suite de l’interview explosive de notre Financier de choc sur France inter dans « Là-bas si j’y suis »
    En ce moment !

  56. Avatar de MadMax
    MadMax

    Bon, bon, bon,
    Je vais prendre le risque de me faire allumer en resumant les idees anti-creationnistes et en posant quelques questions:

    1) Les banques commerciales ne creent pas d’argent puisque l’argent qu’elles pretent, provient soit de leur fonds propres, soit de l’argent qu’elles empruntent a d’autres banques, soit de ses depots (des epargnants). Elle ne peut pas preter plus d’argent qu’elle ne peut en disposer.

    2) elle peut tout de meme aussi emprunter a la banque centrale. Celle-ci peut lui preter de l’argent que d’autres banques ont mis en pension chez elle ou bien creer de l’argent et echange de collateraux.

    Les questions sont les suivantes:
    a) Par quels processus la banque centrale cree t-elle de « l’argent » ?
    b) Comment la banque centrale peut-elle reguler l’inflation (creation excessive d’argent) grace a la modification de ses taux ?

  57. Avatar de Cassiopée
    Cassiopée

    L’un des tabou économique est la séparation entre les banques de dépôt et les banques d’investissements sur les bourses internationales, ceci aurait (et ça se sait) une influence très positive sur l’économie.

    Comment ce système rapportant des milliards (jamais pour les populations sauf les dettes bien sûr) marchent ?

    L’argent déposé (par la population) dans une banque est utilisé de manière illégale (aucune loi ne l’autorise ou cherchez).

    L’argent des déposants est investi en bourse par les banques, qui récupèrent (des sommes astronomiques et les redistribuent entre eux) les intérêts et les bénéfices de l’investissement de départ.

    Si les investissements ne marchent pas la banque fait faillite, et les déposants ne récupèrent pas leurs argents.

    Là est le problème, plus il y a d’argent venant des déposants, plus il y a de spéculation donc hausse des prix d’actions sur le marché.

    Ceci a été interdit par Roosevelt lors du New Deal afin d’éviter la spéculation : hausse des prix d’actions en bourse, qui se répercute sur les prix de tous les jours.

  58. Avatar de Arnould
    Arnould

    Il me semble bien qu’à un instant donné une reconnaissance de dette (p. ex. le relevé de mes comptes…) a moins de “valeur” que les billets et pièces de monnaie correspondants. Mais j’ai du mal à entrevoir un début de conséquences de cette constatation sur l’avenir de l’espèce humaine. Il faut donc que je trouve ce livre « L’argent, mode d’emploi ».

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ah Arnould ! Vais vous dire, si y’avait un peu plus souvent de vraies de vraies krashs bancaires dans ce pays, comme la faillite de l’Union Générale en 1882 (dont Zola a tiré l’Argent), les français comprendraient ben mieux l’écart qualitatif entre reconnaissance de dette et monnaie. Les travaux pratiques té, y’a qu’ça d’vrai ! http://www.fb-bourse.com/krach-banque-union-generale-1882/

      1. Avatar de Moi
        Moi

        Ouaip, mais de nos jours on rebouche vite cet écart qualitatif avec des billets fraîchement imprimés. D’ailleurs, les conséquences pour l’avenir de l’humanité, elles vont provenir du refus de vouloir prendre en compte cet écart qualitatif et non pas comme s’y attend Arnould de sa constatation.

  59. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    voici un beau saut (en arrière) dans le temps avec ce sujet de création monétaire !

    le temps, pas la météo, celui qu’est de l’argent.
    c’est je pense une donnée essentielle pour comprendre beaucoup de choses :

    – que les dépôts sont plutôt à « court terme » dans les banques, c’ est à dire que les déposants gardent la possibilité de reprendre leurs avoirs presque à tout moment

    – que les crédits consentis par les banques le sont à un terme bien plus long que les dépôts.
    (du découvert sur quelques mois au prêt immobilier sur 30 ans)

    on peut ainsi expliquer que le « bank run » est un problème de liquidité (de fonds immédiatement disponibles pour les restituer aux déposants) plus que de solvabilité (l’un n’empêchant pas l’autre, bien sur).

    il faudrait en fait que le banquier demande à ses clients qui ont un crédit de le rembouser immédiatement pour en reverser le produit aux clients qui sont venus demander le retrait de leurs avoirs.

    le problème du crédit est aussi qu’il peut ne pas être remboursé.

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