Billet invité.
Les deux reportages d’hier soir, « Cash investigation » et celui qui suivait sur la « lignée » Wendel (sans doute le plus pointu) d’infrarouge ont permis de mieux comprendre dans quel contexte nous vivons et d’où celui-ci vient.
Très clairement, nous sommes dans une situation de transfusés : nous dépendons des liquidités pour notre survie.
Et nous devons tout faire pour que ce lien vital soit maintenu.
C’est en ce sens que l’intervention d’Emmanuel Macron doit être comprise dans le magazine « Cash Investigation », lorsqu’il est interrogé sur la situation de Sanofi : son partage des bénéfices au bénéfice des actionnaires (« objectif 50 % »), sa « rationalisation’ des coûts » (que sont les chercheurs), ses plans stratégiques à venir et les aides publiques que cette entreprise reçoit (136 millions en 2013), notamment le Crédit d’impôts recherche (sic) et le CICE.
Et ce que répond M. Macron est très clairement que si Bercy n’avait rien fait, Sanofi aurait fait pire. C’est-à-dire que l’emploi aurait pu être délocalisé. Ce chantage à l’emploi est directement en lien avec la transfusion de liquidités, qu’il s’agit de fournir aux actionnaires, pour assurer le cours de l’action et éviter que l’entreprise ne s’effondre. Sans ces aides, comprenez : ce serait la catastrophe.
Historiquement, la transfusion fut implantée pour fournir aux entreprises plus de liquidités, ce qui devait permettre plus d’investissements et éviter, en cas d’accident, de manquer de ce précieux liquide.
Aujourd’hui, nous en sommes totalement dépendants, à des niveaux qui ne concernent plus la nation.
Et toute réforme doit être vouée à assurer les flux de liquidités.
Ce qui implique que toute réforme qui irait dans le sens contraire provoquerait immédiatement un arrêt brutal ou une restriction importante de ces liquidités, et donc un arrêt brutal de l’économie française.
Dans ce schéma, il n’y aurait qu’une porte de sortie pour un réformisme qui souhaiterait débrancher la machine à assistance de flux : sortir de la liquidité, pour entrer dans le gratuit.
Voilà pourquoi le revenu universel n’est qu’une des modalités adaptées au contexte de cette machinerie à liquidités. Il ne résout rien.
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