De la dislocation… de la rupture, par Panagiotis Grigoriou

Billet invité. Greek crisis.

Cher Paul bonjour, comment vas-tu ?

Depuis le temps de notre dernier échange via ton blog (interview), l’histoire s’est encore accélérée et l’euro… demeure alors intact. Les sept derniers mois ici et surtout cet… ultime été grec (qui n’est plus celui du regretté Jacques Lacarrière) ont laminé nos derniers espoirs et quant aux ressources (de toute sorte), n’en parlons plus.

La rupture n’est pas venue, nous n’étions pas si loin peut-être (Varoufákis et Lapavitsas t’en diront peut-être davantage le week-end prochain à Paris), sauf que nous sommes bien nombreux en Grèce à penser que la… Perestroïka syriziste était perdue (ou « offerte ») d’avance. Même le rôle de mes amis… et néanmoins Apostats de la Plateforme de gauche devenue Unité populaire par la suite a été… complètement échoué, formation politique qui serait à ranger dans le tout dernier musée des curiosités de la gauche !

J’ai quelquefois rencontré l’économiste Costas Lapavitsas, nous avions même un soir dîné ensemble en compagnie d’autres économistes dont Fréderic Lordon et politiques toujours appréciés, comme Státhis Kouvelákis. C’était à une semaine des élections de septembre et Costas n’était guère optimiste. D’après ce que je ressentais depuis ledit terrain… des gens, l’Unité populaire ainsi que son chef Lafazánis n’étaient déjà pas pris au sérieux en dépit d’un sentiment anti-européiste en progression constante. Puis, tout le monde avait compris que l’Unité populaire fut une construction issue d’un certain maniérisme des partis, une sorte de clone de SYRIZA, l’euro en moins (telle fut sa perception… d’en bas).

Enfin, nombreux sont ceux en Grèce, considérant que le seul à avoir tenté sérieusement quelque chose, c’était Yanis Varoufákis, c’est possible, personnellement j’attendrai (si je reste suffisamment longtemps de ce monde !) les découvertes des historiens du futur car même si nous en savons quelque chose, d’autres rôles ou actes restent à éclairer.

Le mémorandum III nous donne déjà le coup de grâce… tout un holisme méthodologique d’ailleurs mortel. De nombreux magasins ferment encore – hors Grèce du tourisme, les suicides se multiplient tout comme la prostitution… qui progresse, quelques milliers de Grecs supplémentaires ont quitté le pays depuis l’été de Tsipras, les gens sont plus catatoniques que jamais, et pourtant, il y a visiblement de l’argent qui circule, les (derniers ?) milliards sortis des banques déjà (je crois que 20% de la population est à l’abri de la crise ou croit-elle l’être), puis dans la région Thessalie où mes parents y vivent, c’est la monoculture du cannabis qui remplacerait les poireaux et les navets… sauf en politique ! Temps dit de crise.

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