Piqûre de rappel : mon opinion sur le Brexit, le 30 juin 2016 (sept jours après le vote)

Le 30 juin 2016, j’ai fait une vidéo consacrée au referendum qui venait d’avoir lieu au Royaume-Uni. Voici ce que je disais. Ouvert aux commentaires.

J’étais étudiant à Cambridge de 1975 à 1976, puis j’y suis revenu comme étudiant thésard en 1977. J’ai obtenu un doctorat de Bruxelles mais j’ai obtenu une bourse pour faire une deuxième thèse à Cambridge, et de 1977 à 1979, j’ai rédigé une thèse avec un très, très grand anthropologue qui s’appelle Edmund Leach. En 1979, j’ai été nommé à Cambridge et j’y suis resté pour un poste qui aurait pu devenir un poste permanent, mais il y a eu des accidents dont j’ai déjà eu l’occasion de parler. Donc j’ai été jeune professeur de 1979 à 1984. Ensuite, je suis revenu : je suis revenu plus tard en 1987 jusqu’au début 1990, ayant obtenu une bourse de British Telecom, cela se passait à Martelsham Heath, près de Ipswich. Je travaillais là, comme boursier, au laboratoire Connex qui faisait de l’intelligence artificielle pour British Telecom.

Et ensuite, j’ai travaillé à nouveau en Grande-Bretagne dans la City, comme consultant, pour une firme qui s’appelait American Management System (AMS). Et donc de 1994 à 1997, j’ai travaillé pour cette firme. J’ai d’abord travaillé, brièvement, pour une firme financière qui s’appelait Freud Lemos. Le Freud en question étant David Freud, un homme admirable, très gentil. Un petit neveu de Sigmund du même nom.

Donc, c’est un pays que je connais bien, et il y a une époque même où on m’a pris pour un Anglais, on s’adressait à moi comme à quelqu’un qui habitait là. Il faut dire que j’avais pris la peine (c’était une question de vie ou de mort d’ailleurs à Cambridge !) d’apprendre l’anglais comme si j’étais né dans cette langue.

J’aime bien l’Angleterre. J’ai connu l’Irlande, j’ai connu l’Ecosse, ce sont des pays que j’aime bien, mais je n’y ai pas habité : je n’y ai pas habité onze ans comme en Angleterre. Jacques Lacan disait que les Anglais étaient des pirates et, malgré tout l’amour que je porte aux Anglais, souvent cette pensée m’est revenue. Cette remarque est tout à fait judicieuse. Ce qui n’enlève rien à mon affection pour l’Angleterre. Si je n’avais pas perdu mon boulot en [1984], j’y serais probablement toujours, je me serais coulé dans le moule, d’être un Anglais à proprement parler et je pourrais passer pour l’un d’eux. J’ai déjà raconté je crois cet incident où une dame, choquée d’apprendre, après m’avoir parlé pendant 10 minutes / un quart d’heure, de découvrir tout à coup que je ne suis pas un Anglais et fait un bond en arrière en disant : « You’re one of those ! », « Vous êtes l’un de ceux là ! », c’est-à-dire : « Vous êtes en réalité un étranger ! ». « J’ai cru parce que vous êtes un caméléon, parce que vous mimiez d’être un véritable Anglais, j’ai cru que vous en étiez un ! ».

Et c’est un pays qui vient de s’enfoncer depuis quelques jours, depuis le résultat de ce referendum, qui vient de s’enfoncer dans une crise qui n’est pas près de s’éteindre, et qui fait tomber un pays qui était très sûr de lui, et très arrogant, très conscient d’une certaine réussite et qui l’a fait tomber dans un précipice. C’est de cela que je voulais parler un petit peu. Et vous avez vu : je ne sais pas maîtriser le temps quand je parle de l’Angleterre que j’aime beaucoup, qui m’a accueilli à une époque… C’est un pays dont je parle avec une certaine émotion parce qu’il m’a accueilli, qu’il m’a bien traité (à un moment, il m’a mal traité, et le fait que je sois étranger n’a pas arrangé les affaires…)

Je vais essayer d’en parler honnêtement. Je suis attristé par ce qui s’y passe en ce moment, d’autant que c’est un pays… C’est un pays où il y a des accents. Et vous le savez sans doute, ces accents qui ne sont pas nécessairement des accents régionaux (ils le sont en partie) mais ce sont surtout des accents de classe. C’est un pays qui a gardé, je dirais, une structure sous-jacente, qui est fort liée à l’existence de classes sociales. Les classes sociales sont fières de ce qu’elles sont. La classe ouvrière est fière de l’être et l’est toujours. Quand on pense à Monsieur Jeremy Corbyn, en ce moment, le dirigeant du parti travailliste, et les difficultés dans lesquelles il est, le fait qu’il refuse de démissionner, malgré une opposition considérable, est lié a une certaine fierté de la classe ouvrière anglaise qui est une très belle chose. Une très belle chose.

L’arrogance des classes supérieures est une chose que je supporte beaucoup moins. Même si j’ai eu l’occasion, je dirais, d’en tirer parti d’une certaine manière, pour le bien. Je me souviens de cette occasion, c’était au Ghana, je me trouvais au Ghana et j’étais dans un hôtel et il y avait un monsieur qui était blanc et qui traitait les gens qui servaient dans cet hôtel comme du pus. Il les engueulait d’une manière intolérable. Intolérable ! Et là, je me suis approché de lui, et j’ai utilisé le système anglais : j’ai adopté mon meilleur anglais, avec l’accent de Cambridge le plus marqué, et je lui ai dit : « Monsieur, veuillez arrêter de vous conduire comme vous vous conduisez ». Et là je croyais que la réponse allait être un coup de poing sur la figure, et j’étais prêt à l’esquiver d’une certaine manière. Et sa réaction a été la suivante : il s’est tourné vers moi et il a dit : « Sir, je vous promets que je ne me conduirai plus jamais de cette manière là ! ». Et donc, j’avais obtenu ce que je voulais. Mais je l’avais obtenu pour de mauvaises raisons : je l’avais obtenu parce que je m’étais situé au-dessus de lui à l’intérieur du système anglais que je connaissais bien. Et je lui avais parlé de telle manière à le faire taire. Comme un manant ! Je ne m’attendais pas à ce que cela marche, honnêtement, mais cela a marché. C’est la confirmation, un petit peu, de ce que j’ai pu apprendre [là].

Alors, cette arrogance, elle a beaucoup d’inconvénients. Et, on vient de les voir. On vient de les voir : un certain nombre de gens qui étaient de mauvais joueurs ont bluffé dans une partie qu’ils n’arrivaient pas à maîtriser. Il y a eu Monsieur David Cameron, premier ministre – « démissionnaire » selon lui – représentant du Parti conservateur, qui s’est dit qu’il allait se débarrasser d’une certaine opposition sur l’Europe par ce referendum qui serait gagné facilement. Il a perdu. Il a perdu : il a bluffé et il a perdu. En face de lui, il y avait Monsieur Boris Johnson, qui était à l’intérieur de ce même Parti conservateur une personne dont je ne qualifierai pas l’attitude, pour éviter que mes mots ne dépassent éventuellement même ma pensée. C’est un Monsieur dont on s’est dit qu’il allait remplacer Monsieur David Cameron. Il a été maire de Londres longtemps. Il s’est surtout fait connaître par des propos à l’emporte-pièce, un peu comme on le voit pour le moment aux États-Unis de la part de Monsieur Donald Trump. Et ce Monsieur s’est tout de suite dégonflé. C’est-à-dire que quand le Brexit a gagné, là aussi, son bluff a échoué. C’est-à-dire, qu’en fait, il voulait perdre mais se présenter comme le représentant du parti « Leave » ou « Out », de quitter l’Union européenne. Il a gagné sur le papier si vous voulez, mais il a perdu dans la mesure où sa proposition a gagné. Et la conclusion, le verdict, la fin de son bluff, cela a été au début de l’après-midi, quand il ne s’est même pas… quand il s’est dégonflé même à se présenter à la présidence du Parti conservateur et à devenir, du coup, le prochain premier ministre. Certains de ses collègues avaient demandé… c’est l’épouse d’un de ses collègues qui (dans un message qui a fuité, délibérément ou non) faisait savoir qu’il n’était pas à la hauteur, ce dont tout le monde se doutait. Mais enfin, quelqu’un qui avait été pendant de nombreuses années le maire de Londres, avait quand même pu donner le change.

Le système est en train de s’effondrer. La bourse ne tombe pas tous les jours, parfois cela remonte un petit peu, mais c’est le désarroi total. Il y a des gens qui ont joué et qui ont perdu. Et ce qui apparaît en surface, c’est un désarroi qui n’est pas propre à la Grande-Bretagne : on le trouve partout en Europe en ce moment. Mais là, il y a un… par exemple, en France, on savait depuis un certain temps que cela n’allait pas bien mais en Angleterre, en Grande-Bretagne, jusqu’à ce qu’ait lieu ce referendum, on pouvait donner le change : on pouvait donner l’impression que tout allait bien. Et là, tout à coup, le château de cartes est en train de s’écrouler. C’est la zizanie au sommet du parti conservateur : il y a plusieurs candidats qui vont se présenter à la présidence.

Puis du côté du parti travailliste, on n’en mène pas large non plus. Monsieur Jeremy Corbyn dont j’ai parlé tout à l’heure, avait été bien nommé à la fin de l’année 2015. Mais, hier, il se trouvait avec un vote de défiance humiliant. Qu’est ce que c’était ? 170 voix contre et 42 pour, il faudra que je vérifie les chiffres mais c’est quelque chose comme cela [P.J. : 172 – 40]. Il refuse de démissionner et je vais dire, sans doute par fierté. Là aussi, là aussi : implosion du parti conservateur, implosion du parti travailliste.

L’Écosse a une position cohérente. Le parti nationaliste écossais a une position cohérente : il a voté, les Écossais on voté massivement pour le maintien dans l’Union Européenne. Nicola Sturgeon qui se trouve à la tête de ce parti, a la possibilité de saboter, si elle le voulait, le processus du Brexit, du départ de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne.

Ukip, on pourrait imaginer le parti eurosceptique britannique qui a eu, et qui a toujours comme représentant au Parlement européen, une figure haute en couleur, qui est Monsieur Nigel Farage, Monsieur Nigel Farage est un clown, ce clown a été rappelé à l’ordre ce matin même par son vrai patron qui apparait soudain en surface : la personne qui a dirigé du point de vue financier la campagne pour le retrait de l’Union européenne, un certain Monsieur Arron Banks qui est un homme d’affaires dont je ne dirai rien parce que vous pourrez trouver sa notice sur Wikipedia et qui explique très bien comment il fait des affaires et, je dirais, ce n’est pas nécessairement dans le bon sens du terme. Tout ce qu’on peut faire qui ait l’air un peu suspect, eh bien il l’a a son actif : vous verrez ça. Et en fait, c’était donc le marionnettiste de Monsieur Farage. Il a dit ce matin, qu’il était temps de se débarrasser de ce guignol et qu’il allait peut-être, lui, venir un peu plus au premier plan. Alors, voilà, un homme d’affaires, dans le mauvais sens du terme, qui apparaît comme le grand vainqueur de ce qui est en train de se passer.

Tout cela n’est pas brillant, mais tout cela résulte de la même chose que ce que l’on voit en Europe depuis les années 70 : détricoter ce qui peut être l’aboutissement de la réflexion et mettre tous les problèmes qui se posent, repousser la poussière de tout cela sous le tapis, jusqu’à ce que cela fasse une grosse bosse et qu’on finisse par tomber chaque fois qu’on passe par là. Tout cela malheureusement bien sûr fait partie du même processus d’effondrement généralisé. On aimerait que cet effondrement ait lieu dans la dignité. Ce n’est pas ce qui est en train de se passer en Grande Bretagne. Tout cela est affligeant, tout cela montre au peuple des dirigeants qui lorsque tout va bien font remonter leurs bretelles, resserrent leur nœud de cravate, etc. et quand tout s’écroule, ils apparaissent, je dirais, n’avoir même pas la « common decency » d’Orwell, ils n’ont même pas, je dirais, la noblesse naturelle qu’on peut rencontrer dans des milieux qu’on appelle parfois des milieux « défavorisés », et où au moins on a de la dignité et de la fierté. Voilà !

Partager :

30 réponses à “Piqûre de rappel : mon opinion sur le Brexit, le 30 juin 2016 (sept jours après le vote)”

  1. Avatar de Denis Monod-Broca
    Denis Monod-Broca

    « Tout cela malheureusement bien sûr fait partie du même processus d’effondrement généralisé. On aimerait que cet effondrement ait lieu dans la dignité. Ce n’est pas ce qui est en train de se passer en Grande Bretagne. »
    Le risque d’effondrement, notamment européen, est bien là, en effet. Il y a de la lucidité de la part de la Grande-Bretagne à vouloir y échapper en s’éloignant de l’édifice en train de se lézarder. Il y a de la dignité de sa part à respecter, quoi qu’il en coûte, le verdict des urnes. Et de la fermeté à assurer le bon fonctionnement des institutions en des circonstances aussi difficiles et aussi nouvelles.

  2. Avatar de Hervey

    Portrait saisissant du britannique et de son extinction programmée.

  3. Avatar de torpedo
    torpedo

    Bonsoir Mr jorion,

    Votre amour pour le Royaume Uni est ici fort justement traduit et je suis persuadé que chacun y retrouvera, en fonction de sa propre expérience une résonance particulière, propre à vous donner globalement raison sur votre vision du caractère Britannique face aux avatars européens qui affectent tant les courants de pensée politique traditionnels.
    Et même si je ne suis pas le mieux placé pour y réfléchir, n’ayant jamais séjourné bien longtemps sur ce territoire, j’ai toutefois eu l’occasion de rencontrer quelques sujets de sa majesté plus ou moins représentatifs, lors de leurs déplacements sous nos latitudes.
    J’ai moi aussi pu noter tout autant, des penchants prononcés vers une forme assez raffinée de piraterie intellectuelle, penchant au demeurant fort attrayant quand il ne s’agit que de discussions, penchant allié à une aptitude très marquée à l’autodérision, et à mon sens beaucoup plus qu’à la simple pitrerie du clown.
    C’est ainsi qu’en affaire, le microcosme de la City excelle à prendre en douceur des parts de marché, masquant une piraterie insulaire assumée ( on a pas la meilleure marine d’Europe par hasard!), derrière un humour empreint d’un flegme tout aussi séduisant que destructeur…
    Loin de moi l’intention de les en blâmer, mais il faut bien admettre que l’homme d’affaire français a du chemin à faire vers plus de patriotisme ( même si je déteste ce mot, lui préférant celui de chauvinisme…) et d’agressivité commerciale.
    Mais le caractère français à l’instar du britannique est ce qu’il est.
    Mais mon appréciation du phénomène Brexit et de ses conséquences est me semble t-il, un peu différente de la vôtre, et je compte bien enrichir mon point de vue grâce votre sentiment sur ce point.
    Je ne vois en effet dans le profond cafouillage actuel, qu’un affrontement logique, mais contradictoire entre les traits de caractère évoqués plus haut; c’est à dire une forte réserve de presque toute la population britannique vis à vis d’une institution européenne soupçonnée de vouloir rompre sa souveraineté (d’où le refus forcené de l’Euro, entre autre), et une propension naturelle à la dérision, poussant quels que soient les risques, des messages d’oppositions tels que ceux des orateurs de Hyde Park, sans s’assurer des conséquences, puisque l’orateur considère que ce n’est pas à lui de sortir le pays du mauvais pas où l’a conduit son adversaire…
    Il n’est donc pas étonnant de voir ensuite la gente politique masculine, traditionnellement phallocrate si prompte à s’esquiver, laissant à une représentante de la gente féminine (n’importe laquelle et quel que soit son bord) le soin de passer la serpillère sur ce qui est vu comme des déjections par l’opposition alors que la majorité n’y voient que merveilles…
    Avouons que la tâche pour Mme May, n’est pas aisée…
    Mais cela ne serait rien (chacun le sachant bien avant l’idée même d’un Brexit), si la possibilité pour un pays de s’extirper de l’Europe était une procédure sérieusement étudiée qu’il suffit d’appliquer…
    Or il n’en est rien, aucun processus valable ou réalisable n’a été sérieusement envisagée au préalable par l’ensemble des forces en présence, et aucun accord ne saurait prévaloir sans un démontage méthodique de tous les ressorts et de toutes les sécurités mises en place antérieurement (le fameux effet de cliquet?)…
    Et voici comment, lancée dans une course folle à l’intégration, l’Europe s’est construite, telle une gigantesque intelligence artificielle, dont la tête pensante n’est pas un ordinateur, mais un ensemble d’institutions parallèles dont certaines non élues, donc pas vraiment représentatives, et parcourues de groupes de pression antagonistes.
    Condamnée à grandir par le nombre de pays ou par celui de ses fonctionnaires, l’Europe ne sait ou ne peut que faire adhérer de nouveaux membres ou se partager les dépouilles des plus faibles pour survivre, et chacun sait très bien de qui je parle.
    A mon sens, la sortie du Royaume Uni se fera donc, sans aucun accord, ou ne se fera pas.
    Mais les pirates en kilt n’ont pas peur de perdre une jambe ou un oeil, et gageons que rien ne les dissuadera de lever l’ancre, il ont connu pire.
    God save the queen!
    Eric.

    1. Avatar de Jacquot
      Jacquot

      Je soupçonne que l’Histoire sera indulgente à l’égard de Theresa May.

      Elle a certes commis des erreurs très lourdes, la première étant de définir la manière de sortie d’abord puis d’amener un accord et une manière de sortie déjà terminées au parlement britannique pour discussion, plutôt que de d’abord construire une majorité la plus large possible autour d’une implémentation particulière du Brexit – et une qui soit réaliste ! – avant de déclencher l’article 50 et de commencer les négociations avec les 27. La seconde est d’avoir exclu d’emblée avec ses « lignes rouges » la manière de sortir la plus modérée, donc la plus à même de rassembler une bonne partie à la fois des partisans de la sortie et du maintien – il aurait fallu pour cela chercher une solution autour de l’AELE et des modèles norvégien, islandais ou suisse.

      Mais la tâche était loin d’être facile, s’agissant de dénouer le véritable nœud gordien que constituent les multiples liens entre institutions britanniques et européennes créés notamment pour établir le marché unique. Tout cela à la tête d’un pays profondément divisé le jour du vote et qui l’est peut-être encore davantage aujourd’hui, alors que d’une part une partie des pro-Brexit se sont radicalisés en venant à considérer avec suspicion tout lien résiduel entre Royaume-Uni et UE, et le modèle norvégien – qu’ils louaient hier – comme une trahison. D’autre part une partie des pro-Remain se sont radicalisés eux aussi, cherchant toujours presque trois ans après à annuler la décision qui les a déçus, et violer la démocratie au passage.

      Theresa May a de toute façon ce mérite d’avoir accepté sincèrement et profondément une décision démocratique à laquelle au départ elle s’opposait et de chercher depuis à la défendre et à l’appliquer contre vents et marées. Une forme de loyauté démocratique qui est rare parmi les dirigeants européens – que l’on songe aux suites du référendum de 2005 sur la constitution européenne !

      Enfin, elle continue aujourd’hui, même alors que l’entreprise devient pratiquement désespérée, à mettre tous ses efforts à implémenter une version du Brexit qui – aussi imparfaite soit-elle – aurait le mérite de ne rien casser d’irrémédiable ni dans l’économie du pays ni dans ses relations inter-régions (Irlande du Nord notamment, potentiellement Ecosse aussi), tout en appliquant la décision souveraine du peuple britannique. Ceci en dépit de parlementaires dont une bonne partie sont tout simplement des irresponsables occupés d’enjeux politiciens et si peu intéressés par les réalités qu’ils ont pu organiser lundi 25 mars un vote sur huit options… dont cinq étaient tout simplement inapplicables dans le monde réel ! Si les parlementaires se sont plaints récemment d’avoir été traités de haut par le premier ministre s’adressant à eux comme une maîtresse de maternelle à des écoliers turbulents, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-même : le respect, ça se mérite.

      Il est encore possible que le Royaume-Uni échappe à la catastrophe économique que serait un Brexit sans accord aucun, même si la voie est désormais plus qu’étroite et la situation plus que périlleuse. S’il y arrive, ce sera essentiellement parce que Theresa May aura réussi au dernier moment à achever ce travail d’Hercule consistant à obtenir une majorité au parlement outre-manchot pour une option raisonnable.

      Même si Brexit sans accord il y a, le premier ministre britannique aura du moins eu la stature morale d’avoir tenté jusqu’au bout de mettre en place un Brexit ordonné.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Le plus grave n’est pas la catastrophe économique . En tant qu’ancien empire colonial l’Angleterre , comme la France , peut continuer , dans l’immédiat , à s’appauvrir et s’étioler en finissant de perdre la graisse du XIX -ième et début du XX ième siècle , sans trépasser .

        Le plus grave est ce que traduit ce repli sur des voies d’atrophie qui , elles , la condamne à ne plus faire peuple libre mais peuple asservi de fait à d’autres , pour ne pas avoir su reconnaitre avec qui la vie pouvait être digne .

      2. Avatar de torpedo
        torpedo

        Non, non, non, cher Monsieur Jacquot,

        Aucune autre solution, pour Th. May, que d’aller chercher d’abord l’accord le moins défavorable possible, auprès des instances européennes.
        N’oublions pas que ce sont les britanniques qui veulent sortir, donc à l’Europe de fixer des modalités de sortie acceptables en accord seulement avec ceux qui restent et qui n’entendent pas y laisser des plumes.
        Voyons! Comment un tel club privé accepterait de se faire dicter les conditions de sorties d’un de ses membre par ce même membre?
        Il s’agit ici du même type de contraintes à subir que celles d’un cadre désireux de quitter une grande entreprise dont il a été associé pendant des années. Les parachutes dorés (en trébuchant et/ou en nature) sont toujours pour les seuls dirigeants… Pour les autres c’est un empilage de clauses de non concurrence, et autre machine à gaz contraignantes obligeant les partant à changer de champs d’activité pour…
        C’est bien le problème des Britanniques aujourd’hui: clauses de sauvegarde européennes inacceptables.
        On peut sortir, mais il faut donner des garanties crédibles pour avoir l’autorisation…
        En Europe on entend nous faire croire que c’est ça la démocratie,
        Mais il s’agit là d’une association commerciale où la morale n’a pas cours… Business is business…
        C’est pour cela que vu de loin, on appelle plutôt ça la loi du plus fort…
        Mais les pirates anglais ont gardé leur propre navire (baptisé S.M. LIVRE STERLING), Ils gardent donc le pouvoir le plus précieux: Celui de pouvoir dire NON! Ils l’utiliseront jusqu’au bout pour arracher un accord plus favorable avant de reprendre leur liberté, en acceptant de se délester de quelques anciennes prises en guise de verroterie. Tous les autres n’ont déjà plus leurs propre bateau, tous occupés à ramer dans une galère Euopéenne qui navigue à vue en plein maelstrom, les cales sans vivres, et tout ses rameurs grecs, malades ou aux fers…
        Mais qui donc sera le prochain mutin?
        Eric.

  4. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Je crains que le vacarme provoqué par le Bréxit peut avoir un impacte négatif sur la vie politique , sur l’opinion publique en Europe continentale: on dira au public, « voilà ce qui arrive si l’on n’est pas sage, si l’on sort du chemin tracé, si l’on n’accepte pas la concéption néolibérale de l’UE, voilà ce qui arrive quand on suit des populistes…et cétera. Autrement dit, l’Europe ultra-libérale et ploutocratique aura gagné, le business as usual sera confirme, par conséquent rien ne changera.
    Le problème spécifique du Royaume Uni c’est son système démocratique, le plus ancien de l’Europe; l’Angleterre a été dans de nombreux domaines en avance de son temps. Mais sa démocratie n’est probablement plus adapté aux problèmes qui s’imposent aujourd’hui. D’ailleurs il y a crises politiques un peu partout: en France, en Allemagne, en Italie……… Le monde ancien a disparu, les gouvernements, ainsi que les citoyens manquent d’orientation, de solutions, du courage et du common sense.
    Je confirme les observations de Paul Jorion: les Anglais n’aiment personne, ni les Francais, encore moins les Allemands….Leur leitmotiv: separated identity; vous êtes un étranger, on l’accepte (de surface), mais on ne vous intègre pas vraiment. Mais le même phénomène existe aussi en France. Même une naturalisation ne garantit pas une vraie intégration, une fusion intégrale avec le corps national. Un étranger reste toujours un étranger, malgré le blabla pro-européen.

    1. Avatar de arkao
      arkao

      @Germanicus
      Dans le nord de la France, l’intégration des polonais semble avoir été assez aboutie:
      https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1999_num_1221_1_3386
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Kopa

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Arkao :

        Le père de mon beau frère est arrivé de Pologne en France en 1911 , et s’est battu pour la France de 1914 à 1918 . Un de mes oncles est arrivé d’Arménie après 1915 . Ma grand mère paternelle soignait un vieux mineur algérien , à Saint Etienne qui est mort dans ses bras en 1946 . Ma grand mère maternelle faisait régner l’ordre , revolver de son policier de mari au poing , dans la « cité des polonais  » où la famille créchait alors en 1937 . Le meilleur ami de mon paternel , dans son boulot de sapeur pompier , était un réfugié espagnol d’après 1939 . Mon paternel s’entraînait à la boxe avec ( et contre aussi ! ) les ritals de son quartier …

        Les anglais , comme les corses , ont de la peine à ne plus croire qu’une ile est un paradis à part .

        De même que Trump ne doit pas nous faire oublier que le peuple américain a besoin de nous et que nous avons besoin de lui , j’espère ( et je crois que c’est le cas ), que Barnier , quelque soit la détresse actuelle du peuple anglais et de ses dirigeants , a fait et fait encore ce qu’il faut pour ne pas insulter l’avenir avec un grand peuple britannique qui doit faire sa mue .

        Dont nous ne sommes pas exonérés nous même .

      2. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        arkao
        Oui je sais, il y a beaucoup de Polonais installés depuis de longue date dans certaines régions de France. Ils ont travaillé dans des mines (travail précaire et peu payé), aujourd’hui ils font partie, sans subir des discriminations, de la société francaise. Mais on ne le peut prendre comme référence. La préference nationale joue toujours, dans le domaine de l’emploi et en général, quelque soit l’origine ou la nationalité. Mais tout dépend bien-sûr le l’individu, de son profil professionnel, de sa personnalité et de sa capacité de résister aux merd………

      3. Avatar de Jac
        Jac

        Le sublime Frédéric Chopin, français d’origine franco-polonaise s’appelait à sa naissance Fryderyk Franciszek Szopen

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Germanicus :

        Quand on a besoin de références pour envisager la vie , c’est là qu’on EST la merd…

    2. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      @Juanessy
      Vous racontez parfois n’importe quoi; comprenne qui voudra.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Comprendra qui sait lire .

    3. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      @jac
      C’est vrai, les artistes ont le privilège de se faire accepter dans n’importe quel pays. Chopin avait un immense talent, et il parlait parfaitement le francais – double avantage.

  5. Avatar de Chabian
    Chabian

    Ce qui me frappe en étant acculé comme tous au Brexit — c’est la paralysie des partis et vous l’expliquez bien et immédiatement. Qu’est-ce que ce parti dont la première ministre montre trois fois qu’elle n’a pas de majorité et qui persiste ? Ec ce parti d’opposition qui n’offre pas d’alternative ? Deux partis qui n’ont pas de leader montant, pas de leadership… (au point que Tony Blair a encore la parole…). Mais l’autre aspect c’est la profonde division du pays sur une décision cruciale pour elle. Fallait-il poser la question mise en référendum par Cameron ? La poser autrement ? N’a-t-il fait que étendre au pays la division de son parti ? La question était là (posée par Farage), mais ne pouvait on éviter cette division ? Je ne sais pas quelle alternative, quel autre scénario proposer.
    Mais c’est un peu comme si Macron faisait un référendum : pour ou contre l’impot sur la fortune, non ? Ou toute autre question qui diviserait profondément le pays (interdire les manifestations, etc.). On a connu cela en Belgique puis en France avec l’enseignement privé catholique par exemple.
    Une telle division d’une communauté nationale est très dangereuse, et il faut trouver des politiques pour fixer un compromis ayant une majorité, sans quoi…

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      C’est la bonne question à se poser .

      Selon moi , qu’il s’agisse des fractures aux USA , au Royaume uni , au Brésil , voire en Italie et possiblement en France ( mais la liste des tensions internes au plan international ne se limite pas à ça , sous d’autres formes ) , elles sont sous jacentes aux impasses du néolibéralisme et de la société consumériste , qui sont d’une certaine façon les traces d’un nécessaire et inéluctable changement de rapport de l’homme avec son environnement et autrui .

      Le talent d’un véritable homme d’état , dépositaire du vivre ensemble , c’est de sentir , d’une part quand il ne faut surtout pas livrer les choix aux fureurs et mensonges manipulateurs d’un pile ou face ( et pire dans le cas de Cameron , en en faisant un pari-jeu politicien ) , et d’autre part de contribuer » modestement » à mettre dans le débat et les actes quelques idées neuves capables de tirer les peuples dans le sens où l’histoire de l’espèce humaine a une chance de se poursuivre .

      Des idées neuves , j’en vois quelques unes , ici en particulier .

      Des hommes ou femmes d’état à la hauteur du défi à relever par l’espèce , je cherche .

      Et quand on me parle de pouvoir d’achat , je pense aux gars tombés aux Glières .

      Ou au paternel qui après 1945 , dans les années 50 , avait comme pèlerinage annuel de se réunir en famille , avec trois de ses copains de régiments . Ils avaient ensemble combattu dès septembre 39 à Bitche , puis Fribourg en Moselle , puis Narvick , puis retour à Epinal ( cette période sera la plus meurtrière car le tiers de son bataillon de chasseurs à pieds y laissera la vie ) .En juin 1940 , c’est la débâcle et ce qu’il reste de son bataillon descend vers le sud à marche forcée d’Epinal jusqu’à Villeneuve sur Lot en 15 jours !

      J’ai un souvenir étrange de ces retrouvailles annuelles ( j’étais minot puis jeune ado ). Mais j’en ai gardé un souvenir paradoxal . A l’époque c’était un groupe de quatre , de rang social très différent . Mon père , simple sapeur pompier de première classe , un autre petit viticulteur dans le mâconnais , un autre directeur de l’usine métallurgique de Fives Lille Cail à Givors , le quatrième vivant ou survivant de petits boulots ou de petites rapines . Lors de leur premier rendez vous commun , après l’évocation du passé commun et des amis perdus , j’avais vu cette chose étrange : quatre solides gaillards en pleurs s’étreindre comme des  » gonzesses » . Je crois bien que , dans mon ressenti de gamin , j’étais « gêné » .

      Il m’a fallu quelques années pour comprendre que ce quatuor en larmes était , au contraire , tragiquement sublime ,et que je ne serai jamais perdu si j’en restais intimement convaincu .

      Loin des « fractures » ?

      Non , seul ce qui nous dépasse peut nous éviter les choix à la con .

  6. Avatar de arkao
    arkao

    @Juannessy
    Les gars tombés aux Glières et ailleurs n’avaient certes pas comme préoccupation quotidienne la question du pouvoir d’achat, mais le programme du CNR préparant « les jours heureux » avait quand même pour ambition une amélioration générale du niveau de vie.
    Vous n’aimez pas le cinéma, mais si la bande dessinée trouve grâce à vos yeux, je vous recommande celles de Jacques Tardi sur la vie de son père militaire en 39-45:
    https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums-stalag-iib/moi-rene-tardi-prisonnier-de-guerre-stalag-iib-1

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je sais ce que je sais , et ce que m’ont montré ou dit les miens.

      Sans media.

      1. Avatar de arkao
        arkao

        @Juannessy
        Si cela vous suffit, tant mieux pour vous.
        Moi je suis toujours à l’affut de nouvelles sources, de nouveaux témoignages, qui finalement sont très rares pour cette génération, contrairement à la précédente de 14/18.
        J’en veux un peu à mon père de ne pas avoir raconté ou écrit son expérience du maquis.
        Souvenir étrange aussi des retrouvailles annuelles qui avaient lieu autour d’un méchoui dans les bois, de ces hommes aux milieux sociaux très différents et aux parcours post-conflit encore plus, unis par leur combats communs.
        Le chant des partisans entonné de nuit autour du feu, bras-dessus bras-dessous, nom de dieu, ça vous laisse des souvenirs indélébiles.
        Ironie de l’histoire, l’un d’eux est mort dans un accident de la route en revenant des commémorations du débarquement de Normandie.
        Ils sont tous partis maintenant, sans rien avoir couché par écrit et c’est grandement dommage.

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Pour ma part , même si trop petit pour en avoir souvenir « exact » et objectif , j’ai eu une transmission « en direct » et de multiples sources ( j’ai eu une dizaine d’oncles et autant de tantes), puis sans doute déjà plus « retravaillée » dans les années 50 .

        Ça permet des recoupements même pour une jeune cervelle .

        Le paternel ( qui chantait très bien ) n’avait pas une grande inclination pour le chant des partisans . Il lui préférait « la complainte du partisan » , selon lui plus proche de ses propres vécus et sentiments , même si ce qu’il m’a plutôt traduit c’était ses années de service militaire , immédiatement suivies de 9 mois de guerre , puis de 23 jours de STO en 1943 à Pont -Scorff , d’où il s’est enfui pour passer la ligne de démarcation avec des faux papiers fournis par mon grand père maternel, policier , et qui avec un autre de mes oncles employé à la mairie de Saint Étienne , alimentait qui en avait besoin , en faux papiers . Avec le temps , il me disait que combattants de temps de guerre ou résistants , ils se retrouvaient ensemble dans les derniers mots de la mélodie : « nous rentrerons dans l’ombre  » . Ce qui est le cas , mais ce n’est pas ça qui les faisait pleurer .

        https://www.bing.com/videos/search?q=lchant+france+libre+complainte+du+partisan&&view=detail&mid=1965A3B3E725F466F7E41965A3B3E725F466F7E4&&FORM=VRDGAR

      3. Avatar de arkao
        arkao

        @Juannessy
        C’est en compilant et en analysant ces petits riens, ces parcours de vies, ces anecdotes individuelles des années noires qu’on pourrait en écrire la véritable histoire. Ce qui me navre, c’est que la transmission orale de générations en générations finit par s’altérer et puis disparaitre. D’où le désir de Tardi d’en laisser une trace matérielle avant qu’il ne soit trop tard.

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        C’est compréhensible et louable ( et pas isolé ).

        Je n’ai plus que peu d’espoir cependant dans la mémoire , même transmise aussi objectivement que possible (sinon « in vivo  » comme j’ai le sentiment de la porter encore avant Alzheimer ) , pour prévenir le renouvellement des conneries , dissoudre ces frontières à l’intérieur desquelles se heurte notre partisan , et , encore plus , pour donner de bonnes idées pour préparer l’avenir .

        La lecture des journaux ( voire même de quelques commentaires sur le blog ) me fait chaque jour désespérer que les larmes de quatre copains apprennent quoi que ce soit aux  » suivants » :

        https://www.youtube.com/watch?v=0v__doZeKPc

      5. Avatar de dominique
        dominique

        Vous ne savez rien du tout ce sont des ouï- dire , vous avez fait la guerre vous ? Vous avez été dans un trou avec un fusil ?

  7. Avatar de daniel
    daniel

    Les Britt sont sympathiques et curieux ( objet de ma curiosité).
    Quelle histoire ! Une progression continue vers le modernisme et les progrès d’une société sans pareille.
    Un sans faute pendant des siècles. Ils peuvent contempler leur passé avec satisfaction, qui accumule les succès sans interruption.
    En se limitant à l’avancement de la civilisation et de la culture, seul l’empire romain a peut-être fait mieux.
    Et quelle langue! Sa diffusion universelle, du moins par ceux employant l’alphabet latin, est bien méritée.

    A-t-on jamais songé aux proportions dans la guerre de 100 ans qu’ils nous ont imposée? Simple: l’éléphant tremblait devant une puce ( 15-20 millions d’habitants contre 4). Force intérieure, prévoyance, organisation, ordre, idées claires, énergie collective: une résurgence de l’esprit Viking et exactement ce qui nous a longtemps manqué pour y faire face.

    Je ne vois que 2 trucs pas trop vieux qui font tache :
    1- Il paraît qu’un anglais aurait dit que le pays des Nègres (« colored people ») commence en débarquant à Calais. Si c’est faux, je retire cette tache.
    2- Les agressions contre les Républiques blanches du sud de l’Afrique (*) dès que l’or et le diamant y ont été découverts. A cette occasion, les Britt ont inventé le camp de concentration, afin de couper les familles des combattants.

    Le présent est moins réjouissant. La question principale est de savoir si, par le Brexit, ils nous montrent encore une fois la voie vers le développement ou si c’est un mauvais exemple. La ‘méthode’ employée est excessivement curieuse mais je crois qu’on peut leur faire confiance. Le futur dira peut-être qu’il ne s’agissait que de péripéties subordonnées. Auquel cas, le Brexit serait un exemple positif, un parmi ceux qu’ils nous ont si souvent offerts. Nous aurions tord de trancher pour nous même sans avoir conscience de cet aspect de la question. Et en prendre de la graine.

    (*) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Pas plus de sympathies pour l’empire britannique que pour l’empire romain.
      Sociétés orgueilleuses, guerrières et dominatrices. Je préfère les petits peuples qui vivent tranquillement sans emmerder la terre entière. L’Histoire ne leur accorde pas le titre de « grande civilisation » et grand bien leur fasse, finalement.

      1. Avatar de arkao
        arkao

        Dommage que la Belgique se soit aventurée dans la modeste mais calamiteuse aventure coloniale, sinon je lui aurait accordé une bonne place dans mon panthéon personnel des nations qui méritent, sans prétentions, le respect.

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Toutes les nations méritent le respect .

        Les nationalistes , pas vraiment .

  8. Avatar de JPC
    JPC

    Je ne peux que partager, aussi par expérience, les diverses appréciations ci-dessus exprimées du peuple britannique, et en particulier les Anglais.

    Concernant le Brexit, je ne comprends pas pourquoi cela peut être si compliqué. Au pire, en cas de « no deal », les dossiers préparés pour les accords du genre CETA pourraient être repris pour établir un accord commercial d’urgence avec UK, n’est-il pas ?

    Ou bien les journalistes ne font pas leur travail, ou bien il n’y a malheureusement pas grand chose à dire pour expliquer les atermoiements. Le négociateur européen (M. Barnier), dans une récente interview radiophonique consacrée au Brexit n’a mentionné que le problème irlandais comme obstacle majeur. C’est vraiment nous prendre tous pour des demeurés, ou alors les puissants esprits qui en discutent depuis 3 ans ne sont pas si puissants….

    Surtout, il est dommage que personne n’ait eu l’ambition d’une négociation plus globale du côté de l’union europénne, avec comme objectif non seulement le Brexit (permettant de larguer un très mauvais joueur), mais avec un choc en retour sur l’union européenne : refonte démocratique des institutions européennes et surtout mise au pas des pratiques fiscales déloyales de certains états (dont l’Irlande et encore pire le Luxembourg).

    Malheureusement, au point où nous en sommes, toute action d’envergure à la hauteur des attentes des peuples de l’union européenne serait assimilée à un « coup de force ». On ne voit pas quel(le) dirigeant(e) en aurait la capacité. Même pas le début d’une idée….

  9. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    @arkao
    Oui, la Belgique a commise des atrocités au Congo, la proprieté du roi Léopold, mais quel des pays européens ne l’a pas fait. En dehors de cela, quel pays reposant, paisible, pays de la bonne bière. Je m’y rends toujours avec plaisir, à Bruges, entre autres. Mais parfois la surface est trompeuse: il y a quand même invariablement un impitoyable conflit entre Flamands et Wallons (pire qu’en Suisse, entre les francophones et la partie allemannique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta