Pas bon pour Trump, mauvais pour Biden

À chaque minute qui passait hier, on en apprenait davantage sur le coup de téléphone qui avait conduit un lanceur d’alerte de haut rang à révéler l’existence d’une conversation du Président Trump avec « un dirigeant étranger » appelant « une réponse urgente ». De « haut rang » parce qu’il devait faire partie des destinataires des retranscriptions des écoutes du Président Trump.

On a rapidement su – grâce à une offensive défensive sur CNN de Rudy Giuliani, ancien maire de New York devenu avocat de Trump – de quoi il s’agissait vraiment : d’une conversation le 25 juillet entre Trump et Volodymyr Zelensky, président nouvellement élu de l’Ukraine, au cours de laquelle Trump lui aurait demandé à 8 reprises d’enquêter sur de supposées malversations qu’aurait commises en Ukraine Hunter Biden, fils de Joe Biden, candidat à la présidentielle 2020 du côté Démocrate, et sur les pressions que le père aurait exercées, à l’époque où il était Vice-Président d’Obama, pour que soit limogé un procureur qui risquait d’inculper son fils.

En refusant de transmettre le dossier au Congrès parce qu’il ne s’agirait pas véritablement d’une alerte « urgente », le ministère de la Justice fait la preuve une fois de plus que son patron, William Barr, est le toutou de Trump, comme l’avait déjà mis en évidence son résumé tendancieux du rapport Mueller, il met aussi en danger le lanceur d’alerte en lui refusant le statut, un avertissement sérieux à tous ceux qui pourraient s’élever de la même manière contre les habitudes corrompues du Président.

« Que ça ? », serait-on tenté de dire à propos de Trump, tant il nous a déjà habitué aux pires turpitudes. Quant aux Démocrates, l’affaire n’est pas une bonne nouvelle pour eux car il est peu probable que les éclaircissements à venir jettent un jour très favorable sur la famille Biden, fiston et paternel confondus. C’est le « Tous pourris ! » qui risque bien de sortir renforcé de cette histoire sordide.

Principale bénéficiaire certainement d’un Trump et d’un Biden également éclaboussés : Elizabeth Warren, déjà en passe de dépasser Joe Biden avant même que l’affaire ne se déclenche dans les opinions favorables aux candidats à la présidentielle de 2020 du côté Démocrate.

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