1902 : La question la plus fascinante et la plus insoluble au monde

Ce fait que l’homme n’est pas une fin en soi est le grand fait troublant et immaîtrisable qui se présente à nous dans la découverte scientifique de l’avenir, et selon moi, en tout état de cause, la question de ce qui viendra après l’homme est la question la plus fascinante et la plus insoluble au monde.

Herbert George Wells, “The Discovery of the Future”, Nature 65, 1902, pp. 326-331

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20 réponses à “1902 : La question la plus fascinante et la plus insoluble au monde

  1. Avatar de Arnould
    Arnould

    Qu’est-ce qu’il y a de fascinant dans le fait de découvrir dès maintenant ce qui viendra après nous ? En fait je pense que c’est plutôt une question absolument sans intérêt puisque nous ne serons plus là pour le voir. Mais ce n’est que mon avis.

    1. Avatar de Paul Jorion

      En effet : ce n’est rien de plus que votre avis 😉 .

    2. Avatar de Arnould
      Arnould

      Voilà, commentaire d’un quidam trouvé dans un forum au sujet du décryptage de la lettre codée envoyée par Charles Quint à son ambassadeur auprès de Francois 1er en 1547. Je cite : « Super mais…à quoi cela peut-il servir ?Ces gens admirables , bien payés, ne pourraient-il mettre mettre leur intelligence au service de l’humanité en péril????? ».

      C’est ce que je pense aussi. Certaines questions relatives à la religion ou à la science-fiction (p.ex. qu’y avait-il avant le big-bang, qu’y aura-t-il après nous ?) ne devraient pas être confiées à des scientifiques payés par l’argent public alors que nous sommes en danger de mort imminente.

  2. Avatar de Hervey

    Le tout début devrait pouvoir nous éclairer.
    °-(

  3. Avatar de Karluss

    une science déshumanisée, c’est cela le fait troublant…

  4. Avatar de Toulet Alexis
    Toulet Alexis

    Voici le texte intégral de l’essai “The Discovery of the Future” par H.G. Wells en 1902
    https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=mdp.39015011872259&view=1up&seq=56

    La citation en question se trouve à cette page du lien (#56). A lire les quelques paragraphes qui précèdent, Wells parle ici non de la fabrication de robots ou d’autres créatures artificielles, mais de l’idée suscitée par la théorie de Darwin (dans sa forme initiale) que l’homme en viendrait à changer pour se transformer en être biologiquement supérieur.

    La thèse principale de l’ensemble de l’essai est que l’avenir est scientifiquement connaissable, si pas dans les détails individuels, du moins dans les grandes lignes des masses collectives. Après cette citation, Wells continue en affirmant que ceci au moins est assez certain au sujet de l’avenir :
    – Les populations denses vont se diffuser et s’aérer (il s’agit ici probablement d’une allusion à la colonisation de peuplement par des Européens)
    – Les populations blanches augmenteront leur niveau éducatif dans les trente années suivantes, voire peut-être les autres
    – L’humanité convergera à terme vers un Etat mondial qui mettra fin au plus gros de ce qui est bestial ou misérable en l’homme

    Ce texte me semble personnellement assez daté.

    1. Avatar de Paul Jorion

      H.G. Wells est parfaitement excusable de ne pas avoir mentionné les robots en 1902 : le terme ne sera inventé que 18 ans plus tard.

      Wikipédia :

      Le terme robot apparaît pour la première fois dans la pièce de théâtre (science-fiction) R. U. R. (Rossum’s Universal Robots), écrite en 1920 par l’auteur Karel Čapek. Le mot a été créé par son frère Josef à partir du mot tchèque « robota » qui signifie « travail, besogne, corvée ».

      1. Avatar de arkao

        Ils sont donc bien là depuis l’origine pour bosser à notre place 🙂

  5. Avatar de Nosfératus
    Nosfératus

    De nombreux gens s’interrogent sur le sens de la (leur) vie. C’est comme si l’on demanderait à une plante pourquoi elle existe.

    1. Avatar de Vincent Teixeira
      Vincent Teixeira

      oui…
      mais c’est le propre de l’humain et du langage… avec ses errements…

  6. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    Rélexion « terre à terre »: nous sommes devant un fait accompli car personne n’a demandé à naître. D’où peut-être la difficulté à vivre le moment présent. A défaut, l’esprit de vagabonder dans le passé ou l’avenir comme il le ferait pour combler sa solitude…La nature a horreur du vide dit-on, et l’homme dans tout ça?

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      @Christian Brasseur

      « Nous sommes devant un fait accompli car personne n’a demandé à naître. »
      Ah bon. Jean-Luc Godard, lui, pensait le contraire. En 1993, invité de Bernard Pivot dans Bouillon de culture, il dit : “Ai-je eu raison de vouloir venir sur cette terre, quand on m’a appelé ?
      Bernard Pivot s’exclame : « On ne vous a pas demandé votre avis ! » Ce à quoi Godard répond : « Ben si, toutes les mamans le savent bien… Y’ a un appel ! […] Si l’enfant ne désirait pas venir, il ne vient pas ».
      Alors à votre avis, qui a tort, qui a raison ?
      Parce que s’il s’avère que Godard a raison, eh bien du coup, je me demande… Existe-t-il déjà, quelque part, une Intelligence artificielle ayant une bonne raison de vouloir venir sur cette terre, avec une conscience, une sensibilité et une volonté autonome ?

      Mais revenons un instant sur le film Ex Machina. Nathan, PDG d’une grande multinationale d’informatique, fait appel à un jeune programmeur employé dans sa société, pour que ce dernier juge si la conscience de sa dernière création, un androïde féminin du nom d’Ava, équivaut à celle d’un être humain doué de parole et de raison. En fait, on apprendra plus tard que Caleb avait été sélectionné par Nathan, afin de se servir de lui comme appât pour tester au maximum la conscience de son robot humanoïde. Seulement, dès le premier entretien-test, Ava avoue ne jamais avoir appris à parler parce qu’elle a toujours su comment parler, alors que normalement, dit-elle, « la langue est quelque chose que les gens acquièrent ». Toutefois, Caleb lui apprend que d’autres affirment que le langage existe dans le cerveau dès la naissance, et que ce qui est appris, c’est la capacité d’attacher des mots et une structure à cette capacité latente. Bref, il ressort dès leur premier échange, un sentiment d’incertitude né d’un fait accompli : Ava parle mais sans savoir d’où elle parle… Soit, en d’autres termes, pour paraphraser la formule de Godard : « si la parole ne désirait pas venir, elle ne vient pas », car la parole tout comme l’amour et le désir se construit sur le manque causé par le goût pour l’immortalité. Aussi, dites-moi si je me trompe, mais d’après Diotime, dans Le Banquet (Platon), l’amour est désir, et le désir est manque. « L’homme qui croit ne manquer de rien, ne peut pas désirer ce qu’il croit avoir ». Et David Le Breton, anthropologue, écrit : « Il n’y a pas de parole sans silence ». La parole émerge du silence…

      Caleb s’approche d’un téléphone sur une table basse et tend la main pour prendre le combiné, en jetant un demi-coup d’œil par-dessus son épaule, comme s’il sentait qu’il est en train de faire quelque chose qu’il ne devrait pas faire.
      Nathan : Désolé, mec. Tu n’as pas l’autorisation d’utiliser le téléphone. Qui voulais-tu appeler ?
      Caleb remet le combiné dans son berceau : Je ne sais pas. Personne en fait.
      Nathan : Qui veux-tu appeler ?
      Caleb : Je me demandais comment le téléphone fonctionnait. C’est tout.

      https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/Fra_Angelico_-_The_Annunciation_-_WGA00555.jpg

  7. Avatar de Garorock
    Garorock

    https://www.arte.tv/fr/videos/107883-000-A/solutions/
    Un groupe de scientifiques s’isole pendant 10 jours et esquisse des solutions pour la survie de l’humanité.

  8. Avatar de gaston
    gaston

    En 1902 Wells pouvait se poser la question.

    Aujourd’hui, après avoir vu ceci :

    https://www.youtube.com/watch?v=2jy3JU-ORpo

    nous pouvons esquisser un début de réponse…. Nada !

  9. Avatar de naroic
    naroic

    La question qui hante l’humanité ce n’est pas ce qui succédera à l’Homme, mais ce qui se poursuit après la vie.
    De beaucoup le genre humain est très critique sur sa propre conduite, insatisfait, il se sent incomplet, certes pour certain la compétition avec ses congénères dans tous les domaines que la praxis déploie peut s’avérer un bon adjuvant – mais dans le fond diffus de notre ontologie le manque ne manque pas d’irradier, et de nous laisser toujours à espérer un débouché sur la plénitude.

    1. Avatar de Patrick
      Patrick

      Je me souviens de ma grand mère qui avant de mourrir était toute contente de bientot pouvoir revoir sa fille et d’autres gens dans l’au dela , je lui ai dit qu’elle allait aussi peut être y croiser son mari , elle m’a dit qu’il n’était pas question qu’elle lui reparle , et d’un seul coup j’ai vu que le neant ne l’effrayait plus tant que ça

  10. Avatar de JAPALEP
    JAPALEP

    Pas de « commentaire », un simple rappel de Pascal :  » (‘lHomme) Egalement incapable de voir le néant d’où il vient et l’infini où il est englouti, que pourra-t-il faire, au milieu de toutes les choses, sinon apercevoir quelques apparences dont il ne connait ni le principe, ni la fin ? ».

  11. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Les hommes ensemble forment des civilisations qui forment à leur tour l’Humanité.
    Cette dernière inscrit sur Terre et dans l’espace des fragments de sa culture.
    De la culture orale, puis à celle écrite et finalement scientifique nous butons sur notre incapacité à admettre que « ..l’homme n’est pas une fin en soi.. ».
    Nous avons compris que la matière est composée d’une quantité finie de brique de base, mais nous n’arrivons pas à comprendre que nous sommes embarqués sur la Terre qui fait partie du système solaire qui fait partie à son tour de la Galaxie.. Univers. Aux dernières nouvelles, la Galaxie contiendrait 100 milliards de planètes. La Terre n’est qu’une poussière de Galaxie, et nous des abruties incapables de transmettre à nos enfants l’infinie richesse de notre Univers.

  12. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Si le fait que « … l’homme n’est pas une fin en soi est le grand fait troublant et immaîtrisable qui se présente à nous dans la découverte scientifique de l’avenir… », est-ce qu’en « … tout état de cause »… ce fait a été, fut, est, sera le grand fait troublant et immaîtrisable à toutes autres formes de vies intelligentes que « l’univers » a pu, peut, pourra abriter…?

    Là n’est-ce pas la fascination de l’auteur, et beaucoup d’autres, pour trouver, fouiller, s’échiner à cheminer quoi ailleurs (la « vérité est ailleurs »… en dehors des sentiers battus… pour résoudre des mystères, là ou les frontières de l’inconnu/infini, de l’univers, de la conscience, de la science quoi… deviennent indéfinissables, paraissent infranchissables, indépassables, mais tellement à « nôtre » portées..?

    La série Babylone 5 est instructive dans le sens de laisser à penser/songer, que « l’univers » a une conscience et à toujours été, est et sera à jamais, une conscience en soi… Ce raisonnement simpliste est amené par le fait que des « êtres premiers » ont existé et épanoui/accompagné l’expansion( et la colonisation source de conflits…?). Certains se sont éteints, d’autres ont choisis les « limbes », pour y finir leur vie… Avant de s’y abandonner, elles ont guidé les prises de consciences et « libre arbitre » de vies intelligentes, entre le fait de faire croire à des divinités bienveillantes (abstraites et pires encore, car la science mystifiée sait se faire passer pour « divine »), et/ou le chaos/guerrier (sorte de « Darwinisme social » qui ne voit dans les guerres perpétuelles que l’évolution étant seule capable de faire évoluer les « meilleurs » de chaque « civilisation », en opérant une sorte de « tri sélectif naturel » des plus « faibles »…) en la « conscience de l’univers » ou de « l’universel ».

    Même si l’Histoire du héro de la série – rejoignant, comme par destiné divine, celle de l’un des « derniers des être premiers »… – annonce des les dernières saisons, la date limite de l’obsolescence programmée de la personnification et personnalisation touchante de la vie humaine ayant fait « librement » le choix du sacrifice, un des épisodes, dans la dernière saison de la série, révèle « l’espoir » que ce qui saura resté des péripéties les plus tragiques des ressorts dramatiques et fatals réservés à l’humanité, l’élèvera sur un plan d’existence plus élevé (en faisant le choix de mettre fin aux guerres de civilisations, internes, et aux conflits entre espèces…).

    Naïveté oblige de la « culture SF » humaine, est-on sûr que d’autres formes de vies intelligentes ayant pu, existant encore, allant pouvoir exister, dans « l’univers connu », n’ont pas déjà dépassé le stade très égocentré du postulat pris par l’auteur… pour raisonner avec d’autres dimensions…?

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