Inflation, hausse des prix et baisse de la valeur de la monnaie

Message reçu :

Récemment un étudiant m’a soumis la question suivante : « Pourquoi dites-vous que l’inflation est une augmentation généralisée des prix alors que l’Insee indique sur son site qu’il s’agit d’une perte de la valeur de la monnaie ? ». J’ai eu quelques difficultés à définir la nature des causes et des effets face à cette observation, l’augmentation des prix est-elle la cause de la perte de la valeur de la monnaie, ou la baisse de valeur de la monnaie est-elle la cause de l’augmentation des prix ? Votre dernière vidéo évoque la nécessite de changer de paradigme, aussi je souhaiterais participer activement à vos côtés pour clarifier ce type de concept ?

Ma réponse :

« Inflation » est le mot utilisé pour caractériser le fait que les prix ont augmenté et que la monnaie (qui est une marchandise générique de troc) a perdu de sa valeur. Il existe en effet une relation inverse entre la valeur de la monnaie et le niveau des prix. Or, des facteurs divers peuvent agir soit directement sur le niveau des prix, soit sur la valeur de la monnaie. Ainsi une augmentation des prix à la consommation fera baisser la valeur de la monnaie : on achète moins de biens avec le même billet. Une baisse de la valeur de la monnaie due à sa mauvaise gestion par la banque centrale émettrice, fera elle monter les prix : il faut sortir davantage de billets pour acheter le même bien. 

Exemples : « L’inflation est la conséquence de l’augmentation des prix causée par la rupture de la chaîne d’approvisionnement avec la Chine ; l’euro a perdu de facto de sa valeur ». « L’inflation est due à la perte de valeur de l’escudo, l’État ayant fait défaut sur sa dette à 10 ans ; le prix de tous les produits venus de l’étranger a crevé le plafond ». 

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31 réponses à “Inflation, hausse des prix et baisse de la valeur de la monnaie

  1. Avatar de Khanard
    Khanard

    on parle d’inflation ok. votre réponse est claire . J’entendais l’autre jour B. Le Maire évoquer la situation problématique des montants astronomiques placés sur les livrets A. Peut être .
    Alors j’ai une question : est ce qu’un montant de 50 euros que je possède dans mon porte monnaie a la même valeur que 50 euros que je place sur un livret A ?
    J’avoue ne pas avoir le début d’un commencement de réponse .

    1. Avatar de Paul Jorion

      Le prix d’un billet de 50€ est 50€, indépendamment du temps qui passe. Si vous le gardez un an en poche et le ressortez le 2 décembre 2023, il vaudra toujours 50€.

      Mais mon billet de 50€ me permettra-t-il d’acheter en décembre 2023, quelque chose qui coûte aujourd’hui 50€ ? Probablement pas : si l’inflation de 6,2% se répercute sur ce produit, il coûtera 53,1€, il faudra allonger 3,1€ supplémentaires (53,1€ – 50€).

      50€ sur votre compte-courant, c’est comme 50€ dans votre porte-monnaie : le prix ne bouge pas. Mais 50€ mis sur votre Livret A seront devenus 51€ le 2 décembre car le taux de rendement du Livret A est de 2%. Donc si vous placez aujourd’hui vos 50€ pour acheter en décembre 2023 quelque chose qui vaut aujourd’hui 50€ mais qui, avec l’inflation vaudra 53,1% à ce moment-là, il faudra allonger 2,1€ supplémentaires (53,1€ – 51€).

      Donc si vous voulez acheter un jour quelque chose qui vaut 50€ aujourd’hui, faites-le maintenant : ça vous coûtera 50€ et pas un centime de plus. Si vous ne l’achetez que dans un an, avec une inflation à 6,2% et le taux du livret A à 2%, il vous faudra raquer 3,1€ de plus si les 50€ sont restés dans votre poche ou sur votre compte-courant, et 2,1€ de plus si vous les avez déposés sur votre Livret A.

      Moralité : en période de haute inflation, (si vous avez les ronds) achetez tout de suite ce que vous avez l’intention d’acheter un jour, cessez de vous tâter : vous perdez des sous à chaque minute qui passe.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        Bon alors notre ministre des finances a raison . Alléluia !

        Ce que vous répondez est bien sûr juste sauf si le taux d’intérêt est supérieur ou à minima égal à l’inflation . Mais en fait ma question n’allait pas dans ce sens . Lorsque j’ai 50 euros dans ma poche je sais que j’ai 50 euros , la valeur du billet elle n’a pas changé or si ces mêmes 50 euros je les mets à la banque de mon point de vue je n’ai plus les 50 euros et seulement une reconnaissance de dette d’un montant de 50 euros de la part de la banque . Laquelle peut très bien , et je pense que c’est ce qu’elle fait, prêter ces 50 euros à quelqu’un d’autre ou rembourser un dette qu’elle a auprès de la banque centrale . En fait si je suis mon raisonnement mes 50 euros ont « doublé » puisque il y a d’un côté une reconnaissance de dette et de l’autre le paiement d’une dette . A un moment donné certes très court c’est comme s’il y avait 100 euros ! Et là je sens que je me trompe .

        1. Avatar de Paul Jorion

          Lisez « L’argent, mode d’emploi » (2009), il y a là la réponse à toutes ces questions. (En édition originale et en livre de poche, et en plus : ça se lit comme un roman 😀 ).

          1. Avatar de Khanard
            Khanard

            merci. Je finis de lire «Le Prix (2011) » et sur vos conseils je m’attaque à celui que vous mentionnez !

            Après ça je m’attaque à Wall Street ! 🤣🤣🤣🤣

          2. Avatar de gaston
            gaston

            Un billet de monnaie ne vaut effectivement que ce que l’on peut acheter avec.

            Dans l’Allemagne des années 1920, avec une inflation extrêmement galopante, il fallait une brouette de billets pour aller acheter sa nourriture.

            J’ai connu une situation quasi identique en 1985, lors d’un séjour en Bolivie où le peso bolivien (la monnaie d’alors) perdait chaque jour de sa valeur. Ainsi il fallait 2.500.000 pesos pour s’acheter un poulet rôti sur le marché de Sucre.

            Heureusement la banque centrale bolivienne imprimait de nouveaux billets de 1.000.000 de pesos qui évitaient d’utiliser une brouette ! Fabriqués à la hâte ces billets n’étaient imprimés que d’un seul côté, tels des assignats devenus monnaie fiduciaire (Necker).

            J’imagine que la caisse d’épargne locale ne donnait pas des taux d’intérêts à 4 chiffres pour compenser cette hyper-inflation, et la seule solution pour nos amis boliviens qui en avaient les moyens étaient de se procurer des dollars US.

            Des billets de 10.000 pesos traînaient dans les caniveaux de la ville, mais personne ne se baissait pour les ramasser.

            Cette expérience donne une bonne idée de ce que peut être la seule valeur d’un billet : sa capacité d’échange (en bien ou en une autre monnaie).

            1. Avatar de gaston
              gaston

              Pour faire suite à mon commentaire d’hier, je m’aperçois que mon fameux billet de 1.000.000 de pesos boliviens de 1985 vaut aujourd’hui 6.82€ dans la boutique d’un numismate (voir lien ci-dessous) soit bien plus que lors de son émission :

              https://fr.numista.com/catalogue/note208281.html

              Mais bien sûr il ne s’agit plus de sa valeur d’échange, mais sa valeur en tant qu’objet de collection.

              Il est de ces paradoxes ! 😊

        2. Avatar de Garorock
          Garorock

          Si vous avez un billet de 50 euros dans la poche, ce n’est pas la même chose que si c’est une reconnaissance de dette du même montant.
          Essayez d’acheter votre baguette avec une reconnaissance de dette.
          Avec l’argent, on paye maintenant, avec la dette, on paye plus tard.
          La dette, c’est de l’espérance. C’est comme le paradis.

          1. Avatar de Khanard
            Khanard

            @Garorock

            lisez bien ce que j’ai écrit . je n’ai pas dit que j’avais une reconnaissance de dette de la banque dans mon porte-monnaie.

        3. Avatar de jpkerlidou
          jpkerlidou

          J’avais cru comprendre que lorsque l’on rembourse un emprunt, la somme remboursée à pour effet de détruire la monnaie correspondant au montant du remboursement ? ceci m’a toujours parut obscure,
          vous pouvez peut être éclairer ma lanterne « Tempête » sur ce sujet ?. Les banques passent elles leur temps à créer de la monnaie en accordant des prêts et à en détruire en se faisant rembourser, dans ce cas seuls les intérêts perçus correspondent à de la valeur réelle.

          1. Avatar de Paul Jorion

            J’avais cru comprendre que lorsque l’on rembourse un emprunt, la somme remboursée à pour effet de détruire la monnaie correspondant au montant du remboursement ? ceci m’a toujours parut obscur

            C’est en effet obscur, mais les ténèbres se dissipent aussitôt que l’on comprend que cela n’existe pas : c’est le complément nécessaire de la légendaire « création monétaire ex nihilo par les banques commerciales » : « l’escamotage ad nullum par les banques commerciales », moins populaire mais tout aussi mythique 😉 .

            Certaines thèses complotistes sont récentes, d’autres ont de la bouteille !

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        C’est vrai pour des biens de consommation courante qui entrent dans l’indice des prix, mais en est-il de même pour des biens d’investisement notamment immobilier qui ont déjà subi (ou bénéficié) d’une hausse des prix (qui n’est pas dans l’inflation ! mais causée par l’inflation de la masse monétaire Q. E.) ?

        Les salaires devraient être exprimés en m2 de logement de centre de grandes villes.
        (qui pourrait constituer une monnaie de référence)

        Depuis 40 ans les salaires et rémunérations ont considérablement baissé.
        L’ajustement du prix de l’énergie n’est peut être semble-t-il qu’un ratrappage.
        Combien de KW/h ou litre de super par m2 ?

        Acheter à l’avance c’est possible pour des biens durables (meubles, équipement, véhicules) mais guère réalisable pour l’alimentation (farine, sucre, huile, conserves biscuits ) ou pour l’énergie (stères …cuve de fioul) au delà d’une saison.

        La part alimentaire dans les dépenses des ménages a fortement décru, donc une correction à la hausse doit être possible.
        La part consacrée au logement était autrefois beaucoup plus faible, pourrait elle le redevenir ?

        L’inflation est en fait un ordre donné au consommateur de consommer pour soutenir la croissance.

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Khanard Il vaut certainement moins, puisque qu’il ne possède pas une des caractéristiques du billet en poche, pouvoir payer un achat, sauf exception domiciliation d’abonnement, frais funéraires …
      Il semble même que les possibilités d’abonder le montant du livret A autrement que par un versement direct du titulaire ait été restreintes.
      Il s’agit d’épargne liquide mais la règle des quinzaines présuppose une certaine stabilité, ce n’est pas du trading à la milliseconde.

      En revanche dans le cas où le taux de rémunération serait supérieur pour un placement de même risque et liquidité à tout autre, et en cas d’atteinte du plafond, chacun des euros ainsi placés ou capitalisés, pourrait de ce fait valoir un peu plus ?

      Le Ministre déplore un montant qui n’est pas consacré à la consommation.
      Dira-t-il la même chose si l’Etat ne peut plus emprunter à un taux inférieur.

  2. Avatar de Guy Leboutte

    Bonjour,

    Voici mon résumé.

    Les effets de réduction directe de la valeur de la monnaie peuvent résulter du recours à la planche à billets par un gouvernement incapable de payer ses obligations intérieures, par exemple Mobutu en fin de régime pour payer ses militaires, ou, sur le marché international des devises, par un déséquilibre prononcé de la balance des paiements (tout ce que l’étranger achète ou investit dans la monnaie nationale, versus tout ce que le pays achète à l’étranger, donc payable en devises étrangères), ou alors par le défaut d’un pays sur sa dette internationale (l’Argentine).

    La réduction de la valeur de la monnaie résulte aussi (le plus souvent?) de la hausse des prix, ces deux termes étant quasi tautologiques, puisque liés dans une (stricte) relation inverse comme l’a dit Paul. Si l’inflation comme hausse des prix peut résulter d’un excès de demande sur l’offre, elle peut aussi provenir d’une offre défaillante, ce qui est le cas aujourd’hui avec les « chocs d’offre » (Roubini), en l’occurrence les ruptures d’approvisionnement dans la « chaîne des valeurs » mondialisée (déchaînons-nous!), principalement en provenance de la Chine, dont l’Occident a fait son atelier mondial, atelier aux productions soumises aux aléas de la politique zéro covid de Pékin. Le coût d’un container de la Chine vers l’Europe a été multiplié par quatre et plus, dès avant la crise ukrainienne, non en raison du prix de l’énergie, mais de l’indisponibilité desdits conteneurs et des fermetures de ports chinois. Une autre difficulté de l’offre aujourd’hui est produite par la guerre en Ukraine, principalement l’énergie, mais aussi l’alimentation. La France a manqué dramatiquement de moutarde, ce qui est assez piquant. Et la hausse des prix de l’énergie impacte dramatiquement à peu près toutes les productions, voyez votre boulanger.

    Certains considèrent, comme Jancovici, que la hausse des prix de l’énergie était de toute façon inévitable, et que les accidents guerriers et épidémiologiques ne font que révéler et approcher cet inévitable. Cela ne me paraît pas complètement idiot. La crise énergétique finale de notre civilisation thermo-extractiviste se nourrira de tous les soubresauts historiques, en attendant on se dirige vers 1,2 milliard de voitures électriques d’une tonne et demie sur cette planète. Il faut être fou ou lobbyiste de l’automobile pour croire que la voiture électrique va nous sauver.

    Je suppose que ceci n’est pas exhaustif…!

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

       » en attendant on se dirige vers 1,2 milliard de voitures électriques d’une tonne et demie sur cette planète. »
      Je ne sais pas si le ratio est calculable mais je dirais, au pif, qu’à la place on aurait pu fabriquer au moins 2 milliards de panneaux solaires.
      Un peu de lumière pour les petits africains (entre-autres) ou des salons roulants pour aller au supermarché?

  3. Avatar de Dimitri
    Dimitri

    Dans un contexte d’inflation proche de deux chiffres voire plus dans certains pays, les prix des énergies propres et du bio deviennent mécaniquement moins accessible à la masse subissant aussi une hausse des prix générales alors que la question du réchauffement climatique est au centre de la société humaine.

    Au lieu d’une accélération vers les masses, l’alternative aux divers systèmes polluants devient encore moins accessible, ce qui pose un problème de civilisation, dans quelle réelle direction elle va si les solutions plus saines pour la planète ne peuvent pas se développer sur les marchés aussi rapidement que la crise climatique, qui nécessite des prix de masse, ce qui est en plus de moins en moins le cas.

    1. Avatar de Lagarde Georges
      Lagarde Georges

      Quand l’inflation dépasse de beaucoup les taux auxquels on est habitué, la désorganisation devient telle que le futur lointain n’a plus aucune importance pour la plupart des gens parce que c’est leur survie à court terme qui est remise en question.

      En théorie l’inflation pourrait n’avoir aucune importance si elle était prévue avec suffisamment de précision pour qu’on ajuste les prix, les salaires, les impôts et le remboursement des prêts. Bien sur ça compliquerait énormément la comptabilité mais, en associant systématiquement une date à chaque montant monétaire, les ordinateurs n’aurait aucune difficulté à effectuer tous les calculs nécessaires.

      Comme les comptables ne peuvent envisager une telle solution (vu que, positive ou négative, l’inflation n’est jamais nulle ça remettrait en question toutes les règles, contraires à la logique, qu’ils ont l’habitude d’appliquer religieusement) il en résulte une désorganisation d’autant plus grande que l’inflation est élevée: même quand on désire le faire, on ne sait plus trop comment ajuster les prix de vente au prix de revient, les salaires au coût de la vie, les impôts à payer une année sur les gains de l’année précédente et encore moins les divers taux d’intérêt. D’habitude la plupart des gens y perdent beaucoup, y compris les banquiers qui sautent par les fenêtres, mais quelques-uns estiment être en mesure de s’en sortir mieux que les autres.

    2. Avatar de Guy Leboutte

      Dimitri
      Pas faux, mais dans le contexte de hausse de prix des énergies fossiles, les producteurs de renouvelables vendent au prix fixé sur les fossiles, et recueillent eux aussi en ce moment des sur-profits.

  4. Avatar de torpedo
    torpedo

    Bonjour a tous,

    J’ai bien peur que khanard soit un brin optimiste s’il pense réellement que son billet de 50 roros vaut 2 fois sa valeur pour son banquier…
    Car je me demande si ce billet, la finance mondialisée n’en a pas fait artificiellement baisser la valeur par siphonage en agissant comme si une même somme pouvait servir autant de fois qu’elle entendait…
    Le problème étant qu’elle a fini par oublier combien de fois…toute occupee a faire comme si tout était normal.
    Mais faut pas le dire, hein…
    On dira donc juste que j’y comprend rien.
    Ok?
    Eric.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      optimiste ? Ne sommes-nous pas sur le seul blog optimiste du monde ? Bon , les amies, amis, je vous répondrai lorsque j’aurai lu «L’argent mode d’emploi». Et au vu de mes connaissances cela risque de durer longtemps , longtemps, longtemps …..😴😴😴😴😴😴

  5. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Pour le billet de €50 … à mon avis c’est le mot « valeur » , isolé , qui entretient l’ambiguïté, donc le doute.

    Ce serait sans doute mieux, dans le cadre inflationniste à deux chiffres, de lui substituer « valeur d’échange », non?

    1. Avatar de torpedo
      torpedo

      Si vous voulez, mais je ne sais pas si ça change grand chose
      A cette ambiguïté de mes propos, que je ne conteste aucunement…
      En réalité on ne devrait sans doute pas parler de valeur,
      Mais plutôt de potentiel de menace.
      Ce potentiel, variable en fonction de celui qui détient les 50 unités en question,
      Change en fonction de la capacité qu’a son détenteur à faire croire qu’il le possède encore,
      Alors qu’en réalité il n’en dispose pas et même, n’en a jamais disposé.
      Il s’agit là d’un jeu de poker menteur auquel la finance est devenue addicte,
      Poussant son vice sans vergogne, certaine que les mieux informés de leurs agissements,
      Qui sont aussi les plus désireux de voir perdurer un système qui les fait vivre,
      Se tairont d’autant mieux que l’abus promet une issue plus catastrophique.
      Les plus impliqués finissent par voir en la notion de « valeur, une abstraction.
      Il s’agit pour moi d’un processus de vidange par siphonage, des richesses,
      Sur lesquelles s’appuient les différentes monnaies de tous les états du globe.
      Une sorte de confiscation des moyens de subsistance des générations à venir,
      Qui se perpétuera jusqu’au chaos final.
      A mesure que la bulle grandit, son enveloppe se fragilise,
      Elle devient sensible à tout événement extérieur imprévu,
      Si le doute s’insinue c’est la fin.

      Eric.

    2. Avatar de Paul Jorion

      La seule réalité, c’est le prix : la valeur, une pseudo-vérité cachée derrière le prix, c’est du baratin. cf. Le prix (2010), chapitre « Le prix et la valeur », pages 43 à 65.

      1. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        Là dessus y a pas photo. La valeur, c’est de l’imaginaire dont le prix ne rend pas la monnaie de sa pièce. Formation des prix ? Lesquels ? Bonne pêche !

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Le prix d’un Van Gogh, quand la peinture nétait pas encore sèche, n’était guère plus élevé que celui d’un bocal de sauce tomate.

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        Et si l’on essayait le contraire : La valeur c’est ce qu’on peut faire avec, par exemple pour une baguette la manger, c’est subjectif mais réel.
        Le prix c’est un affichage d’une valeur monétaire à laquelle le vendeur consent à vendre et l’acheteur achète (si le produit est disponible).
        C’est assez imaginaire comme notion et la variation du prix ne change pas la valeur pour un acheteur potentiel, à moins qu’il considère que les raisins sont trop vert … (prix trop élevé).

        A l’inverse un prix très bas rend la chose très utilisable pour plein d’usage et donc en accroit la valeur. exemple le pétrle et ses dérivés au XXème siècle.

  6. Avatar de Karluss

    si les livrets A font le plein, ce n’est pas pour le rendement mais par crainte du lendemain, un manque d’optimisme. Le détenteur d’un livret se moque de l’érosion monétaire tant qu’elle est supportable (avec une inflation à 6 on ne perd que 4 au final).
    le Portugal avait fait défaut sur son 10 ans ? c’était quand ? dans les années 70 ?

  7. Avatar de torpedo
    torpedo

    Allez encore un peu de baratin, comme dit Paul…
    La valeur on s’en fout, ce qui compte, c’est le prix!
    C’est drôle parce ce que si je parviens à acheter,
    A bon marché quelque chose qui semble très cher à mon entourage,
    La plupart d’entre eux me voient riche…
    Ne s’attachent-ils pas en fait plus à la valeur du bien à leurs yeux qu’à son prix réel,
    Et ce d’autant plus si c’est un autre qu’eux qui l’acquiert…
    Autre exemple:
    J’habite un pavillon en bande identique à celui de mes voisins.
    Chacun bricole à l’intérieur de son bien comme il veut pour améliorer son confort.
    Moi je déteste faire de la peinture, je me fous de l’intérieur, qui reste en l’état.
    Au moment ou chacun part en congé d’été, je reste chez moi
    Afin d’organiser les travaux de réfection de la toiture, en fin de vie
    Et j’en profite pour améliorer l’isolation…
    Mes travaux ne sont pas plus couteux que ceux déjà réalisés par mes voisins,
    Il le sont même moins, du fait que j’ai renoncé à tout séjour exotique.
    Pourtant, curieusement, presque tous me laissent entendre que je suis un privilégié…
    En réalité, tous pensent que mes travaux ont plus de valeur que les leurs.
    Pourtant il n’est pas moins vrai que le prix en est plus bas.
    On peut comprendre que la notion de valeur,
    N’attire pas la sympathie des esprits dits scientifiques,
    Tant elle met à mal toute tentative de généralisation cartésienne.
    Pourtant c’est une notion qui participe aussi au processus de formation des prix.
    On ne peut donc pas sous prétexte qu’elle est subjective,
    S’abstenir d’en étudier les mécanismes.
    Car ce serait laisser éternellement aux seuls dieux du commerce,
    Le pouvoir de manipuler les gogos pour leur vendre n’importe quoi…
    Ce qui se produit aujourd’hui à l’échelle planétaire…
    Je vous rappelle que chez les Romains déjà,
    On honorais pour assurer sa bonne fortune à venir,
    Le même dieu, qu’on soit commerçant ou voleur.
    Ses pieds ailés devaient en faire, sans doute,
    Le plus rapide de tous,
    Pour fuir pigeons et créanciers de toutes sortes…

    Eric.

    PS. Parler de prix sans parler de valeur,
    Est un peu comme se borner à parler de sexe pour expliquer l’amour.
    Ou vouloir corriger des effets en faisant l’impasse sur des causes qu’on sait cachées.
    Les notions de valeur, d’amour et de vertu, seraient-elles nos nouveaux tabous?
    Détrônant désormais ceux, plus sulfureux, du passé,
    Et que redoutaient tant nos aieux : Envie, Cupidité et Jalousie…
    Mais qui sont aujourd’hui familiers pour tant d’entre nous?

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Saint Vuitton, priez pour nous…

  8. Avatar de Henri
    Henri

     » Les enchères pour 802 barriques de 228 litres chacune, issues de vignes appartenant à l’hôpital et des vendanges de septembre, ont atteint 31,3 millions d’euros (avec les frais), auxquels il faut ajouter la « pièce des présidents », contenant un corton grand cru, vendu 810 000 euros.  »

    Article /  » Le Monde  » :

     » La vente des Hospices de Beaune signe la santé insolente de la Bourgogne  » :

    https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2022/12/10/la-vente-des-hospices-de-beaune-signe-la-sante-insolente-de-la-bourgogne_6153851_4497319.html

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