Un vent nouveau se lève !

Illustration par Stable Diffusion (+PJ)

Un petit texte, contribution à un volume programmatique à paraître.

Un vent nouveau se lève !

Le monde change : un élément est intervenu qui rend désormais impossible toute prédiction quant à la manière dont il va encore changer. Il faut le savoir et en tenir compte si l’on parle de planifier l’avenir. Cet élément, c’est la Singularité, et ce qui l’a fait advenir, c’est la parution, en 2022, d’Intelligences Artificielles du type GPT, generative pre-trained transformer, tels ChatGPT, Bard ou Claude.

Bien des définitions circulent de la Singularité, en voici une : « La machine étant devenue plus intelligente que l’humain, pas seulement quant au calcul, mais d’une intelligence généraliste, la civilisation humaine est désormais engagée sur une voie que la machine définit davantage que l’humain ».

On pourrait objecter que la machine support d’une Intelligence Artificielle n’ayant pas acquis l’autonomie, reste au service de l’humain et que la définition de la donne reste entre ses mains. Si la pensée peut réconforter certains, il ne s’agit pas moins là d’une illusion car le changement sera déterminé dans sa matérialisation par celles et ceux capables de tirer le meilleur parti de la valeur ajoutée par la machine qui, dans les configurations minimales, ne sera rien de plus que véhiculer son message.

Car le principe se perpétuera imperturbable qu’entre une meilleure idée et une moins bonne, une sélection de type darwinien retiendra la meilleure, laquelle sera le produit, dans le cas le plus favorable aux humains, d’une combinaison de leur apport et de celui de la machine et, dans le moins favorable, du seul apport de celle-ci.

Il y a là, au cœur-même de cette constatation, le ressort d’une explosion car, comme la preuve en a déjà été faite dans le cas d’IA conçues pour l’emporter contre l’humain dans des jeux : son apprentissage peut être accéléré, soit si elle ne s’adresse, plutôt qu’à des humains, qu’à d’autres machines ayant déjà appris, soit, plus simplement encore, en ne se lançant que des défis à elle-même.

Une explosion ne se maîtrise pas : au mieux, on la canalise en mobilisant des moyens colossaux. Le nom qui a été choisi pour une canalisation de ce genre dans le cas de la Singularité, est celui d’« alignement ». Des esprits, parmi les meilleurs, y consacrent en ce moment-même leurs efforts. La question se formule ainsi : « Comment faire pour que l’explosion de savoir nouveau dont nous sommes les témoins et qui ne peut connaitre de ralentissement, seulement une accélération, reste alignée avec les intérêts propres du genre humain ? »

J’ai voulu poser la question à GPT-4, qui s’est montré pessimiste quant aux perspectives de contrôle. Bien des processus, m’a rappelé la machine, sont sujets à des effets non-linéaires : des bonds lors du passage d’un seuil, dont certains débouchent sur une toute nouvelle structuration, ce qu’on qualifie alors d’« émergence ». Bien des processus aussi voient leur évolution rapidement diverger alors que les conditions initiales étaient quasi identiques. Bien des processus, ou les mêmes, manifestent ce que le mathématicien et physicien Stephen Wolfram qualifie de « computationnellement irréductible », ce qui veut dire que le processus doit être observé de bout en bout si l’on veut connaître son aboutissement, autrement dit qu’il n’existe pas de formule, pas de raccourci, permettant de prédire ce qui aura lieu à un moment y à partir de ce que l’on en sait à un moment x qui le précède, le destin humain individuel étant typiquement de cette nature.

Comment continuer à planifier dans un contexte devenu celui d’une explosion du savoir, d’un jaillissement de propositions nouvelles, dont certaines au moins seront les solutions que nous recherchons à des questions essentielles aujourd’hui encore insolubles ?

Un mot d’ordre doit présider à toute réflexion : conserver son sang-froid. La chose pourrait aller de soi, mais il est bon de la rappeler car telle n’a pas été jusqu’ici la réponse à la prise de conscience de l’advenue de la Singularité : bien au contraire, une mobilisation sans précédent dans le déni de la réalité s’observe alors que l’humanité ferait mieux au contraire de se convaincre que l’intelligence de la machine devenue supérieure à la sienne consacre le triomphe du génie humain et une chance offerte à sa perpétuation bien plutôt que la garantie de sa perte.

La littérature de science-fiction nous a proposé un florilège de récits où des extraterrestres d’une intelligence supérieure à la nôtre viennent nous sauver in extremis alors que tout semble compromis pour l’espèce. L’époustouflante réalité d’aujourd’hui est que cette intelligence supérieure à la nôtre, c’est nous-mêmes qui l’avons produite, alors que nous ne l’envisagions que pour bien plus tard et sans véritablement trop y compter. Pour que nous puissions en tirer le maximum de bénéfice, il est impératif que nous nous réconcilions avec cette réalité, ce qui est loin d’aller de soi.

Les religions tout d’abord ont réservé le rôle de Créateur à des entités surnaturelles, un partage des responsabilités que nous n’abandonnerons pas de gaieté de cœur, en tout cas pas sans quelques soubresauts émotionnels majeurs. Ensuite, nous vivons dans des sociétés dont le mode de redistribution de la richesse créée est, depuis des millénaires, indigne, sans que nous ne soyons jamais parvenus à y porter remède de manière durable. Comme Sismondi l’avait observé dans les premières années du XIXe siècle : la travailleuse ou le travailleur remplacé par la machine n’a jamais bénéficié de ce qui constituait un progrès pour le genre humain tout entier : elle et lui ont été éconduits comme des malpropres, et enjoints d’aller se faire pendre ailleurs.

La Singularité constitue une occasion de plus, la plus considérable probablement en taille, pour le capital d’enfler encore davantage. Dans le rapport de force entre les détenteurs du capital et les prolétaires – celles et ceux dont la seule source de revenus est la mise à disposition d’autrui de leur force de travail – une nouvelle détérioration sera subie par ces derniers, l’aboutissement des négociations salariales leur devenant tendanciellement de plus en plus défavorable, dans un mouvement millénaire où l’investissement en capital fixe – la machine – n’a jamais cessé de progresser, alors que le besoin en travail humain se raréfiait.

À l’exception d’une infime minorité parmi eux qui trouveront emploi en tant que collaborateurs privilégiés ou simples porte-paroles de l’IA, ce sont aujourd’hui, dans l’ouragan de la Singularité, les créateurs, les travailleurs intellectuels, qui sont montés au premier rang pour être réduits au statut de quantité négligeable au sein de l’économie. C’est à eux que revient au moment présent la responsabilité de s’ériger en fer de lance d’une révolution dans la redistribution jusqu’ici calamiteuse de la richesse.

La richesse créée par la machine – quelle qu’elle soit, d’Intelligence Artificielle telle que née récemment ou de force brute à l’habilité plus ou moins affutée comme elle existe depuis de nombreux siècles – devra être soumise à une taxe Sismondi, laquelle permettra d’assurer la gratuité de l’indispensable à la population tout entière. Le moment de ce grand tournant est venu. S’il devait se manifester plus tard, il n’aurait pas lieu.

À l’égal de toute invention jusqu’ici, la Singularité constitute un bénéfice pour l’humanité tout entière, elle seule, par sa taille gigantesque et par l’accélération qu’elle garantit, offre encore la possibilité, par le jaillissement de son inventivité, de palier les dégâts que l’espèce a causés et continuera de causer à son environnement.

La mobilisation doit être générale : que nul ne soit plus longtemps une ou un laissé pour compte, à cela s’identifie la condition de survie du genre humain. La Singularité en offre l’occasion. Il est exclu qu’elle se représente une seconde fois : elle est bouquet final ou elle n’est rien.

Illustration par DALL·E (+PJ)

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275 réponses à “Un vent nouveau se lève !

  1. Avatar de dd
    dd

    @Bertrand

    Pardonnez-moi, mais je n’ai pas compris votre commentaire..
    Parlez-vous de « l’autophagisme » de l’IA?

  2. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Le désir https://www.pauljorion.com/blog/2023/10/02/un-vent-nouveau-se-leve/ confronté à la réalité :
    (AMHA d’intérêt public)

     » …. Sanofi, ces dix dernières années, c’est 4 000 postes de chercheurs supprimés dans le monde, 2 000 en France.Sanofi, c’est sept sites de « R&D » vendus ou fermés. Sanofi, ce sont six sites de production fermés. C’est l’abandon de secteurs vitaux comme les antibiotiques, la cardiologie, la neurologie, la maladie d’Alzheimer, le diabète…

    Ma réponse aux PDG de Sanofi, qui m’interrompaient en direct, jeudi dernier, sur BFM et RMC.

    par Ruffin François , Député de la Somme , Abonné·e de Mediapart

     » A Monsieur et Madame :
    Paul Hudson, directeur général de Sanofi
    Audrey Derveloy, présidente de Sanofi France

    Copie à :
    Apolline de Malherbe
    2 Rue du Général-Alain-de-Boissieu
    75015 Paris

    Mesdames, messieurs, les dirigeants de Sanofi (et Madame Apolline de Malherbe),

    C’est la magie du direct, paraît-il.
    Jeudi dernier, de bon matin, sur BFM-RMC, Apolline de Malherbe m’interrompait, en plein entretien :
    « Sanofi écoute.
    Ils nous écoutent, et ils viennent d’envoyer un message, à l’instant, pour vous répondre, en direct, sur RMC et BFM TV. Pour vous répondre que la production des médicaments Sanofi, pour 40 %, se fait sur le sol français… »

    Donnons nos chiffres, d’abord, avant de contester les vôtres.

    Sanofi, ces dix dernières années, c’est 4 000 postes de chercheurs supprimés dans le monde, 2 000 en France.
    Sanofi, c’est sept sites de « R&D » vendus ou fermés, à Evreux, Porcheville, Bagneux, Rueil, Strasbourg, Toulouse, Alfortville, plus Chilly-Mazarin (en cours).
    Sanofi, ce sont six sites de production fermés, à Elbeuf, Neuville-sur-Saône, Vertolaye, Colomiers, Labège, Romainville.
    Sanofi, c’est l’abandon de secteurs vitaux comme les antibiotiques, la cardiologie, la neurologie, la maladie d’Alzheimer, le diabète…
    Sanofi, c’est un bâtiment flambant neuf du centre de recherche de Montpellier, 107 millions d’euros, détruit la veille de sa mise en service, pour un « changement de stratégie » d’entreprise.
    Sanofi, c’est, depuis trois ans, 350 brevets vendus à la concurrence. Parce que, faute de rechercher et de trouver, faute d’innover, on peut encore solder les bijoux de famille pour augmenter la « marge opérationnelle brute ».
    Sanofi c’est, maintenant, l’activité d’approvisionnement, acheminer les médicaments jusqu’aux officines, dans des conditions techniques parfois difficiles, dans des frigos spéciaux, c’est cette activité qui va être externalisée : cédée à… DHL !

    Qu’on ne s’y trompe pas : ce réquisitoire, je le dresse par amour de Sanofi. Eh oui. Sanofi, longtemps public, et qui prospère encore sur l’argent public, Sanofi devrait être notre instrument de souveraineté sur le médicament. Un outil au service du pays, de ses citoyens. A la place, médiocrement, banalement, Sanofi est avant tout au service de ses actionnaires, dépensant chaque année des milliards en dividendes et en rachats d’actions.

    Et encore, je ne mentionne pas les scandales sanitaires.
    La Dépakine : 35 000 enfants atteints de malformations ou de troubles neuro-développementaux, qui souffrent d’autisme, parce que vous n’avez pas indiqué à leurs mères, enceintes, les risques qu’elles encouraient. Alors que vous saviez. Et derrière, votre refus d’indemniser les familles, de prendre votre part de responsabilité, malgré les milliers de dossiers constitués auprès de l’Oniam, les décisions de justice, les demandes des autorités, jusqu’à celle de la ministre.
    Mourenx, votre usine des Pyrénées-Atlantiques, qui a rejeté pendant quarante ans dans l’atmosphère jusqu’à 190 000 fois plus que le maximum autorisé de bromopropane et de valproate de sodium, deux substances cancérigènes et mutagènes.

    Le Lantus, le traitement à l’insuline, contre le diabète, que vous vendez à 1300 dollars pour un mois aux Etats-Unis, et que les malades ne peuvent pas s’offrir. Des parents ont déposé les cendres de leur enfant devant votre siège, là-bas.

    Le Dengvaxia, vaccin contre la dengue, et ses effets secondaires qu’on accuse d’avoir tué des centaines d’enfants. Au point que les Philippines vous attaquent en justice, jusqu’aux mises en examen, dans cette affaire, de six de vos dirigeants.

    Votre fiasco dans la crise du Covid, enfin, incapables de trouver un vaccin, un remède, à cause de vos années de retard dans la recherche sur l’ARNM. Et le gouvernement français vous a récompensé, pour ce naufrage, pourtant, avec des centaines de millions de subventions…

    C’est qu’il faudrait dire votre poids politique.
    Sanofi rime avec Macronie. Votre ancien PDG, Serge Weinberg, était le parrain en affaires d’Emmanuel Macron. Qui, depuis l’Elysée, lui a bien rendu, avec légion d’honneur et consorts, allant jusqu’à héberger dans son palais de la République une réunion du Dolder, le lobby de Big Pharma. Cette influence, dans son « Journal », l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn la déplore : devant le cynisme de votre firme, le mépris de l’intérêt général, elle va jusqu’à souhaiter un « pôle public du médicament ». Qui n’était pas vraiment dans son tempérament.

    Mon prêche, vous le connaissez depuis sept années, mais c’est en général dans le désert, sans écho – du moins de votre côté.
    Jusqu’à ce jeudi matin, et « la magie du direct », donc.

    Que nous racontiez-vous, dans le communiqué transmis « en direct, à l’instant », à Apolline de Malherbe ? On vous cite :

    « 60 à 70% de notre production se fait en Europe, dont 40 % en France. 30 à 40% en dehors d’Europe (surtout US et Canada). 5% de nos principes actifs viennent d’Asie seulement. Cet été on a annoncé 1 milliard d’euros d’investissements dans l’outil industriel en France sur les 3 prochaines années. On est le 1er investisseur en R&D en France tous secteurs confondus : 2,5 milliards par an en France. »

    Allons-y, donc, pour le fact-checking.
    Pour une fois qu’on peut inverser les rôles…
    « 60 à 70% de notre production se fait en Europe, dont 40 % en France. »

    D’où sortez-vous ces chiffres ? On l’ignore. Car depuis des années nous demandons, justement, que soit faite la transparence sur la filière du médicament. Et notamment : où produisez-vous, quelles molécules, en quelles quantités ? Alors, poursuivez sur votre lancée : informez les parlementaires, les pouvoirs publics, les salariés et leurs syndicats, les associations de patients, sur ces données. Et qu’on puisse en discuter.

    Et puis : qu’entend-on par « production » ?

    Il y a, d’une part, la production des principes actifs, les molécules, la matière première essentielle à la confection d’un médicament (le « vrac », comme on dit dans le jargon). Là, ce que l’on sait, c’est que Sanofi a fermé tous ses sites en France, ou presque : il n’en reste plus que deux, à Aramon et Sisteron, qui subissent eux aussi des fermetures d’ateliers.

    Et puis, d’autre part, il y a la production dite « pharmaceutique » : récupérer le vrac, la matière première, le mettre dans des tablettes, et apposer le tampon Sanofi dessus.
    En d’autres termes : la « production » que vous évoquez, c’est surtout de la mise en boîte.
    Car la fabrication de principes actifs, elle, a bel et bien été ravagée.
    « Cet été, on a annoncé 1 milliard d’euros d’investissements dans l’outil industriel en France sur les 3 prochaines années. »

    Là encore, faisons, ensemble, la division, même de tête : 1 milliard sur 3 années, cela revient à 330 millions d’euros par an. C’est, de suite, moins impressionnant.
    Surtout, qu’est-ce, pour vous ? Votre chiffre d’affaires annuel s’élève à 43 milliards. Votre bénéfice net consolidé à plus de 10 milliards. Les dividendes aux actionnaires, à 5,5 milliards. Bref, vous allez investir 3,3 % de votre bénéfice dans l’outil industriel en France : cela mérite-t-il vraiment des applaudissements ?
    « On est le 1er investisseur en R&D en France tous secteurs confondus : 2,5 milliards par an en France. »

    Là encore, reste à savoir ce qu’on entend par « investir dans la recherche et le développement »…
    Car quelle est votre grande astuce, votre tour de passe-passe géant, depuis une dizaine d’années ? Faire passer pour de la « R&D » le fait d’acheter, très cher, des brevets clé en main à des start-up. Ou alors, nouer des « partenariats ».

    Tandis que, dans le même temps, vous fermez très concrètement vos sites de « Recherche & développement ». Alors même que vous avez perçu, depuis dix ans, plus d’un milliard d’euros de l’Etat en Crédit impôt recherche – sans même parler du CICE et autres subventions.

    On pourrait poursuivre ainsi longuement.

    Mais on a une meilleure idée, que nous a soufflée, en fait, Apolline de Malherbe en personne.
    « Moi, je suis prêt à avoir une discussion avec les dirigeants de Sanofi sur le sujet, je lançais, à l’antenne, en guise de conclusion.
    – Et moi, je suis prête à l’organiser, répondait la présentatrice.
    – Eh bien, organisez-la ! »

    Alors allons-y : débattons, au grand jour, en pleine lumière, d’un sujet qui concerne tous les Français ! La production qui se balade à travers le monde, soumis aux aléas du marché et au profit des actionnaires ? Ou un grand pôle public du médicament, organisé, contrôlé par la démocratie, et au service des citoyens ?

    Madame de Malherbe, la balle est dans votre camp !

    Bien à vous,

    François Ruffin.  »

    in extenso de : https://blogs.mediapart.fr/ruffin-francois/blog/041023/ma-reponse-au-pdg-de-sanofi

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Otromeros

      mais qu’est ce que François Ruffin vient faire au milieu de ce fil de commentaires ?

      ah la la !

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Otromeros Ce qu’il faut comprendre c’est qu’un groupe capitalistique comme Sanofi n’a pas vocation à financer la recherche, ce n’est plus un groupe public piloté par l’État avec des buts stratégiques.
      C’est ce qu’a voulu l’État par les choix des politiques au pouvoir il y a quelques années, dans le cadre de notre processus démocratique au sein de l’U.E.
      Le mécanisme de financement de la recherche repose pour la recherche fondamentale sur des financements étatiques de la recherche publique toujours insuffisants et dont les décideurs politiques ont fait semblant de croire qu’ils pourraient diminuer en étant repris par le privé, c’est aussi le fait de quelques fondations privées faisant appel à la générosité du public.

      Pour les développements le mécanisme est celui de start-up dont le financement repose sur l’initiative privée à fort risque et fort retour potentiel sur investissement.
      Un groupe comme Sanofi dont l’objectif est économique et financier, ne se veut pas structuré pour avoir la compétence nécessaire à piloter et orienter de telles études.
      Il est plus facile et compréhensible pour des managers formés à la comptabilité de racheter la startup qui a réussi et d’en assurer la rentabilité industrielle du processus.
      C’est ce qu’a fait Pfizer avec BioNtech. Mais là Sanofi n’a même pas eu le bon réflexe.

      Le désengagement de l’État du capital du groupe n’avait pas d’autre but que de permettre la transformation à laquelle on assiste, dans un discours fumeux de création d’un grand groupe national, dont maints politiques se sont félicités.

      Par ailleurs, il est possible que des centres de recherche coûtent moins cher à l’étranger.
      Pour ce qui est de la production polluante évoquée, il est normal que l’adaptation consiste à la déplacer à l’étranger où à l’externaliser.

      Quand aux risques juridiques cités encourus pour des échecs, ce ne serait pas étonnant que les conséquences financières attendues incitent la gouvernance à chercher la meilleure rentabilité notamment à court terme.

      Pourquoi les chercheurs et les centres de recherche en France fermés ne sont-ils pas repris par des Start-up ?
      Dans la Start-up nation !
      Il n’y a aucune incitation fiscale. On préfère le cinéma (Sofica).

      Les prix Nobel comme les entrepreneurs (Moderna) vont à l’étranger.

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        @Ruiz 15h43
        Je crains de devoir vous suivre « de A à Y » (…. c’est presque « de A à Z »…..!!..)

        Ce qui est surtout chagrinant… c’est votre tellement vrai :  » … Sanofi n’a pas vocation à financer la recherche, ce n’est plus un groupe public piloté par l’État avec des buts stratégiques.
        C’est ce qu’a voulu l’État par les choix des politiques au pouvoir il y a quelques années, dans le cadre de notre processus démocratique au sein de l’U.E.
        Le mécanisme de financement de la recherche repose pour la recherche fondamentale sur des financements étatiques de la recherche publique toujours insuffisants et dont les décideurs politiques ont fait semblant de croire qu’ils pourraient diminuer en étant repris par le privé
        …  »

        Alors ‘Sismondi’…………………………………….!

        1. Avatar de un lecteur
          un lecteur

          Le pognon peut tout, c’est à cela qu’on reconnait un con.
          C’est normal pour un capitaliste de récolter les pommes de son verger pour les vendre au plus offrant. Les fruits de la recherche sont des aubaines que le propriétaire exploite à sa guise.
          Aubaines, propriété privées, exploitation et le divin pognon, voilà le tour est joué à condition que tout le monde joue ce jeu de cons.

          1. Avatar de Otromeros
            Otromeros

            @un lecteur 19h47 écrit :  » C’est normal pour un capitaliste  » …..

            sauf que … SANOFI n’est pas née « AOC capitaliste »….!
            @Ruiz précise bien : …  » Sanofi n’a pas vocation à financer la recherche, ce n’est plus un groupe public piloté par l’État avec des buts stratégiques.
            C’est ce qu’a voulu l’État par les choix des politiques au pouvoir il y a quelques années
            , dans le cadre de notre processus démocratique au sein de l’U.E.
             » …

            Le jeu est PIPÉ depuis toujours et pour toujours , « démocratiquement » ….on vote sur tout… SAUF sur les vrais enjeux qui sont toujours, au mieux passés sous silence/floutés , au pire jamais décrits aux heures de grande audience dans les « détails » (décodage de l’info) gênants .
            Alors… la qualité de l’info en provenance d’ IAs « infaillibles » sur ce genre de sujets……………

            1. Avatar de Otromeros
              Otromeros

              La « dernière » qui me (re)vient à l’esprit c’est l’indigence de contenu contradictoire dans la « nouvelle » émission de FR2..  » L’événement » (https://www.france.tv/france-2/l-evenement/5299527-l-evenement-l-interview-de-bruno-le-maire.html)
              L’ineffable Bruno L. déclarant (en gros) qu’il ne s’inquiétait pas d’une éventuelle augmentation (démesurée) des prix de l’électricité fragilisant grandement le Pouvoir d’Achat des français….  » parce que l’électricité française est très largement d’origine nucléaire(..donc « nationalement » produite ça c’est moi qui l’ajoute comme chacun des téléspectateurs…) à un prix maîtrisé..!  »
              Court silence de la (stupide?/complice?/distraite?/…/../) Caroline R.
              Et on passe au sujet suivant..!!!!!

              Le « marché européen » de l’électricité dont le prix est aligné sur celui du gaz (qui a déjà explosé avec l’Ukraine, mais pas que.. et explosera encore au moindre « souci » géo-politique futur..) , les marges démentielles du trading-fou des « vendeurs » d’électrons » de différentes couleurs dans les fils d’EDF(Enedis)… hop/hop passés à la trappe…
              Merci Caro, tu as gagné tes (futurs) galons….

  3. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    Après quelques échanges avec PJ (Paul Jorion 04 octobre 2023 15h17) je profite de l’ouverture de la page 2 pour commenter son  » L’IA est la fille de la philosophie, la Singularité est l’héritière de l’Esprit des Lumières !  » (03 octobre 2023 12h56) qui a fait réagir certains (plutôt négativement, il me semble).

    « L’IA est la fille de la philosophie et de l’Esprit des Lumières », c’est la lecture que je fais de cette phrase très certainement écrite pour montrer que ce n’est pas la fille de l’Esprit Saint, mais seulement celle d’un esprit sain. De plus, toujours pour moi, j’y lis aussi que la fille-IA rétro-agit sur son Esprit-père comme suit : les Lumières de l’Esprit sont elles aussi artificielles.

    Quelle est la philosophie de PJ? Il ressort de mes lectures de « Comment la vérité… » et de PSI que PJ est clairement nominaliste (et je pense que, pour lui, Aristote et Lacan le sont aussi). Il suit que, pour moi, la phrase de Jorion s’éclaire complètement lorsqu’on se place d’un point de vue nominaliste.

    Dans « Comment la vérité… » PJ s’oppose à Thom en ces termes (je cite de mémoire…) : Thom : « La physique est une magie contrôlée par la géométrie »; PJ : « La physique est une magie contrôlée par des noms communs ». C’est le réalisme philosophique de Thom contre le nominalisme de Jorion. Affaire de croyance, entre deux esprits sains, bien sûr, quand on va au fond des choses.

    Pourquoi Thom n’est-il pas nominaliste? Parce que, pour lui, le langage a une origine géométrique. Le fait qu’il soit ou non platonicien se discute -il hésite visiblement entre les positions de Platon (SSM) et d’Aristote (ES)-. Sa véritable position transparaît pour moi dans la citation suivante :

    « Selon beaucoup de philosophie Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu. » (comme quoi l’immodestie n’est pas l’apanage de PJ!).

    PJ utilise un tout petit peu de géométrie « différentielle » dans PSI (descente de gradient). Mais, selon moi, le modèle d’ANELLA est très loin du compte. Et pour l’améliorer suffisamment, il faut non seulement beaucoup d’imagination -PJ en aura-t-il assez?- mais il faut aussi avoir le courage de changer de philosophie :

    « Dans cette tâche [imaginer des modèles], la cervelle humaine, avec son vieux passé biologique, ses approximations habiles, sa subtile sensibilité esthétique, reste et restera encore longtemps irremplaçable. » (René Thom)

    Pour moi l’IA telle qu’elle se développe top-down se terminera en feu d’artifice suivi du néant*. PJ sera-t-il le sauveur de l’humanité avec son IA bottom-up ?

    À suivre (comme dans Tintin)

    * Thom : « La science moderne, au point où elle en est, est un torrent d’insignifiance proprement dit. »

    1. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      Si un jour je suis amené/contraint à utiliser l’IA, je lancerai le logiciel en l’accompagnant d’un joyeux : « Pense, porc ! », en pensant à Samuel Beckett (prix Nobel de littérature 1969) :

      https://compagnieaffable.com/2015/06/08/la-tirade-de-lucky-dans-en-attendant-godot/

      (Si la Singularité ne consiste qu’à dépasser l’intelligence de Lucky, alors …)

      Thom : « La science moderne, au point où elle en est, est un torrent d’insignifiance proprement dit. »

    2. Avatar de CloClo
      CloClo

      J’ai rien compris ! Mais alors rien.

    3. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      PJ : « Or, nous ne disposons pas d’une théorie de la signification, et une représentation de son mécanisme nous fait entièrement défaut. ». (Principes des systèmes intelligents, 1990, début du chapitre 13)

      Quel est l’intérêt d’un logiciel d’IA s’il ne produit que des textes grammaticalement corrects mais sans signification? Comment peut-on disserter à l’infini sur l’intelligence si on ne parle pas d’abord -ou en même temps- d’intelligibilité, de sens ? Sinon n’en est-on pas au point du Lucky de Beckett ?

      Des progrès ont-ils été réalisés depuis ? Pour moi un nominaliste ne peut répondre à cette question proprement métaphysique. La seule chose que je sais est que la question du sens, de l’intelligibilité, de la signification, a été une préoccupation constante de Thom : http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
      Les deux dernières lignes de la légende de la carte plairont sans doute à PJ, mais peut-être pas celles qui précèdent.

  4. Avatar de écodouble
    écodouble

    Ruiz et arkao
    Merci beaucoup pour vos réponses. Elles vont durablement alimenter mes réflexions.

  5. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Il y a deux problèmes avec les GPT.

    Le premier, c’est que l’expérience qui consiste à augmenter le nombre de neurones et la quantité d’information qu’il ingurgite, démontre sans aucune discussion l’émergence de faculté qui sont les fondements du langage et du raisonnement (grammaire, analogie, etc.).

    Le deuxième, c’est la technologie des semi-conducteurs couplée à du logiciel (dialectique (hardware/miniaturisation) – (software/algorithme)) que l’on peut simplifier avec la loi de Moore (doublement de la densité de transistor chaque 2 années depuis 1970).

    L’explosion (exponentielle comme il se doit) des moyens de stocker et de traiter les signaux date de la même époque que la publication du rapport Meadows. Ne pas intégrer les implications de 50 ans de dénis de ces deux réalités au niveau le plus profond de l’humanité, comme a pu l’être la naissance du langage, moteur de l’évolution de notre humanité, ne permet pas de mesurer l’ampleur de leur impact sur notre futur. Un magnifique effet ciseau de la plus pure espèce.

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      La singularité, ou plutôt ses prémices (ou prémissses) date de 1947 (cf Roswell) avec le transistor état solide qui a vu assez vite le passage au silicium et la fabrication de circuits intégrés par des procédés collectifs optiques de photolithographie.

      Ce n’est que 25 ans après, que le microprocesseur, ancêtre lointain des circuits graphiques actuels et sans lequel la conquête de la Lune avait été réalisée, a introduit le logiciel à portée du grand nombre (ordinateur personne), anticipant le smartphone et la digitalisation de la société avec l’internet et le basculement du cuivre à la fibre optique.

      Une telle évolution technologique montre une trajectoire de croissance exponentielle continue en terme de nombre réel de composants élémentaires dans le respect de contraintes énergétiques, dimensionnelles et de consommation de matière.

      Le PIB cependant ne suit pas cette croissance car le prix baisse d’autant !

      Ce que l’INSEE n’oublie pas de remarquer pour modérer la valeur de l’inflation.

  6. Avatar de Tout me hérisse
    Tout me hérisse

    Un aspect possible de la surveillance des humains par l’IA :
    https://news.mit.edu/2023/ai-co-pilot-enhances-human-precision-safer-aviation-1003
    L’on remarquera toutefois que les militaires sont encore impliqués dans ce genre de recherches…

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Tout me hérisse Il s’agit seulement de tout le verbiage et les promesses floues et adaptables dont sont auteurs les universitaires pour faire financer leurs recherches, sur des thèmes solvables, ici des réseaux neuronaux liquides …
      Le monde aéronautique est en général assez conservateur, en particulier quand la sécurité est en question, ce que l’on peut voir dans l’usage progressif du GPS.

  7. Avatar de Jean-Yves
    Jean-Yves

    Question rythmique…
    Prenons deux fléaux opposés. L’arme nucléaire, rapide (on a vu ici des projections sur un nombre de morts hallucinants en moins d’une heure)* et un autre fléau qui a su se faire plus « discret » puisqu’on continue de parler du rapport Meadows sans cesser une démolition ordonnée du vivant.

    Qu’on en parle comme d’un fléau ou pas, la singularité se place dans un rythme intermédiaire, créant un déséquilibre dynamique proche du nombre d’or, qui va obliger à l’improvisation générale et donc à poser des règles sur un mode de temps beaucoup plus court, à l’image du vaccin contre la Covid qui n’a pas attendu 10 ans pour être commercialisé.
    C’est dans ce déséquilibre qui va devenir permanent qu’il faut désormais raisonner et l’IA le permet, elle risque même d’être bientôt la seule à pouvoir le faire tant les déséquilibres vont se faire sentir. Elle sera la seule à pouvoir analyser l’ensemble des données en temps réel et c’est pour cette raison que la véritable singularité sera celle ou l’entrée de nouvelles données et l’entrainement seront quasi simultanées.

    Si l’homme a encore une place, c’est de positionner non plus sa responsabilité (il est irresponsable depuis le rapport Meadows) mais de créer une vraie démocratie au service de sa propre survie et au delà de la préoccupation de savoir si il s’agit de capitalisme ou pas.
    Tous les outils doivent être et seront inévitablement mis au service cette même cause à défaut de faire chavirer le navire un peu plus rapidement.

    *https://www.youtube.com/watch?v=2jy3JU-ORpo

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Donc, selon vous, Jean-Yves, « la singularité se place dans un rythme intermédiaire.[…] La véritable singularité sera celle où l’entrée de nouvelles données et l’entraînement seront quasi simultanés. »
      Or, il se trouve que « la marque d’une intelligence de premier ordre, c’est la capacité d’avoir deux idées opposées présentes à l’esprit, en même temps, et de ne pas cesser de fonctionner pour autant. » — Francis Scott Fitzgerald
      Sauf que « ces crises ne pèseront pas le poids face à la plasticité du capitalisme et sa capacité à inventer des fausses solutions. Il ne faut pas s’en remettre à la puissance des crises et du chaos. Le véritable défi pour dépasser ce système économique est d’ordre intellectuel. » —Thomas Piketty

      Question rythmique …
      Donc, si je vous comprends bien, votre idée serait que La singularité pourrait nous aider à créer une vraie démocratie, au service de notre propre survie, à condition que « l’ordre intellectuel » avec l’aide de l’IA, insuffle un rythme capable de renverser et/ou dépasser « l’ordre mondial » qui veut que les puissants fassent toujours la loi…

      « C’est le pilote qui voit loin qui ne fera pas chavirer son bateau. »
      — Aménémopé, pharaon de Tanis.

      — Question intermédiaire : qui va « ramer » ?

      « La société est comme un navire ; tout le monde doit contribuer à la direction du gouvernail. »
      — Henrik Ibsen, dramaturge norvégien.

      1. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        Bonjour PHIGILL. Je poste ici à propos de La Singularité après avoir rapidement parcouru https://www.pauljorion.com/blog/2023/08/05/14-mars-2023-le-jour-ou-le-genre-humain-fut-assailli-par-le-doute-xii-la-singularite/ où PJ fait remonter l’apparition de la singularité sous la plume du mathématicien Von Neumann :

        « Un progrès dans l’accélération constante de la technologie et des modifications du mode de vie humain qui nous fait penser que nous approchons d’une sorte de singularité essentielle dans l’histoire du genre humain au-delà de laquelle le train-train qui est le nôtre maintenant ne pourra pas se poursuivre ».

        Dans ce billet PJ mentionne Ulam, autre mathématicien :

        « L’expression « singularité » qu’utilisait Ulam appartient au vocabulaire des mathématiques où elle signifie ceci : « un point, une valeur ou un cas où un objet mathématique n’est pas bien défini (par exemple, x² pour x = 0) ou subit une transition ». Dans les propos d’Ulam, c’était bien d’une transition qu’il s’agissait : celle où le destin du genre humain cessait d’être entre ses propres mains pour être désormais déterminé par la machine dont l’homme avait été le géniteur. ».

        Mon intervention se limite à faire remarquer ici que la théorie des singularités des applications différentiables a reçu une vigoureuse impulsion de Thom dans les années 1950 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Classes_de_Thom-Boardman, et que sa classification purement mathématique de 1956 des singularités de telles applications est à la base de la théorie des catastrophes (théorie métaphysico-mathématique dont les pragmatistes et les positivistes ne veulent pas entendre parler -selon moi-).

      2. Avatar de Jean-Yves
        Jean-Yves

        @PHILGILL
        L’intelligence humaine nous a mener là où nous en sommes avec la destruction du vivant et un dérèglement climatique que l’on sent à peine mais que l’on pressent beaucoup, tourné vers un avenir radieux (Patrick Pouyanné pense qu’il faut augmenter la production de pétrole et de gaz de 2 ou 3 %, le Sultan Ahmed Al Jaber préside la COP 28…).

        Il faudra peut-être finir par envisager de devoir admettre que cette merveilleuse intelligence (qu’elle est ou non la capacité d’avoir deux idées opposées présentes à l’esprit, en même temps, et de ne pas cesser de fonctionner pour autant) dont beaucoup se revendique est davantage l’origine du mal qui nous ronge que l’ultime solution ou pour être plus doux, qu’elle fait partie intégrante du problème.

        Doit-on être étonné qu’un intellectuel comme Thomas Piketty pense que « le véritable défi pour dépasser ce système économique est d’ordre intellectuel)..?

        Chacun porte en lui une solution ou la solution et bien, qu’il l’exprime pleinement à une machine qui puisse tenir compte de son avis, noyé dans les quelques milliards d’autres. Combinons vraiment toutes les données et sortons en quelque chose.

        Ce que j’ai voulu dire c’est que si aujourd’hui, chacun tente d’être écouter et de convaincre, c’est que nous n’avons pas encore atteint le point Pearl Harbor (pas un pic mais découlant quand même sur un autre versant), celui du basculement réel qui désorganisera autant les puissances pétrolières que l’ordre intellectuel et qu’il y a là, dans ce basculement ou effondrement, un rythme exponentiel que seule une machine comme l’IA pourra absorber en temps réel parce que l’intelligence non artificielle tant vantée des humains va leur sauter au visage.

        C’est dans ce cours espace temps où chacun ne pensera plus qu’à sauver sa propre peau que l’on devrait voir la véritable intelligence humaine capable de penser ensemble, de mettre en commun ce qui est à sa portée, non plus pour nourrir l’ogre destructeur mais pour donner généreusement à l’humanité.

  8. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    « C’est dans ce cours espace temps où chacun ne pensera plus qu’à sauver sa propre peau que l’on devrait voir la véritable intelligence humaine capable de penser ensemble, de mettre en commun ce qui est à sa portée ».

    Pour moi c’est ça la véritable Singularité !

    Je crois à ce que vous écrivez (la trouille -et/ou le bien-être- va nous aider à penser ensemble) parce que mon maître à penser y croit :

    « L’affectivité déforme la structure de régulation de l’organisme en la compliquant »;

    « Dans cet essai d’une Théorie générale des modèles [sous-titre de Stabilité Structurelle et Morphogénèse] qu’ai-je fait d’autre, sinon dégager et d’offrir à la conscience les prémisses d’une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine? ».

    L’action ne se justifie guère que par l’urgence du danger.

    « En écrivant ces pages [SSM] j’ai acquis une conviction : au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces naturelles extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. » (René Thom)

    Thom prophète à ses heures ? Parce que je sens confusément, tel Rantanplan, qu’il y a le feu et que, donc, l’action devient nécessaire.

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      Salut Basic !
      Question : le philosophe Slavoj Žižek pense sérieusement que seule une catastrophe nous sauvera.
      Quant à Jean Zin, voici ce qu’il a écrit sur cette question : https://jeanzin.fr/2018/11/28/cest-la-catastrophe-qui-nous-sauvera/
      Et pour René Thom, comment envisagerait-il aujourd’hui la catastrophe et sa fonction dans le contexte actuel ?

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