*Godot est mort !*
Illustration par ChatGPT
J’ai donc suivi le conseil de DeepSeek, tel que je vous le communiquais le 29 août : rédiger « un article synthétique sur la Théorie de la résonance à flux croisés (CFRT) de la conscience ». Le voici en français (vous le trouverez aussi sur mon blog en anglais). Nous verrons ensuite comment lui offrir le maximum de visibilité.
Si, faisons l’expérience de pensée, au milieu de sa vie, on perd le une grande partie du sens du toucher, de la proprioception, de l’équilibre, la vue, l’ouïe, le goût et l’odorat, dès lors peut-on quand même envisager que la conscience en tant que telle persiste malgré l’absence de signaux extérieurs montant nouveau, une sorte de boucle mémoire interne ?
Un peu comme le rêve en situation « normale » qui pourrait se rapprocher de cette situation, un processus uniquement interne, qui semble réel, qui peut d’ailleurs activer soudainement l’éveil « conscient » physique selon son intensité (une chute, une menace, un choc … onirique) ? Bon je me perds moi même…
https://www.arte.tv/fr/videos/112613-000-A/a-quoi-revent-les-aveugles-de-naissance/
D’ailleurs déjà partiellement, peut on dire que la conscience d’un aveugle de naissance par exemple est différente de celle d’un voyant ? Un sourd de naissance ? Et en quoi ? Plus loin selon la quantité et la qualité des informations et expériences accumulées notre conscience est-elle différente ?
Ben, euh…
Privation sensorielle sur wikipedia :
« Cette méthode physiquement non-violente consiste à réduire autant que possible les perceptions sensorielles du sujet par le port d’un casque assourdissant pour le priver de l’audition et d’un bandeau (ou de lunettes) sur les yeux pour l’empêcher de voir et en privant celui-ci du toucher et de l’odorat, puis en l’isolant des contacts humains et des stimulations extérieures (sport, ordinateur etc.) par l’enfermement dans une pièce étroite. Les effets, constatables au bout de quelques jours, sont des hallucinations comparables à des prises de drogues et aboutissent à une régression mentale et un chaos existentiel insupportable.
Cette torture a été utilisée par la CIA notamment à partir de 2002 au camp de Guantanamo, puis en Irak, où des prisonniers sont incarcérés en privation sensorielle durant de longues périodes. D’autres recours à cette technique sont avérés, notamment à Cuba, où le régime castriste torture ainsi des prisonniers à la Villa Marista, à La Havane, ou en RFA dans les années 1970, lorsque l’état inflige une privation sensorielle aux membres de la RAF, en particulier à Ulrike Meinhof, ce qui la conduira au bord de la folie.»
La version Wikipédia en anglais en dit beaucoup plus : https://en.wikipedia.org/wiki/Sensory_deprivation
Elle décrit entre autres une expérience de pensée du philosophe arabe du moyen-âge Avicenne mais il me semble qu’elle ne nous apprend rien en dehors des idées du philosophe sur l’âme et le corps.
Je n’y avais pas pensé, mais il y a en effet là un élément extrêmement fort venant soutenir mon hypothèse.
Version ludique à consommer avec modération:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Caisson_d%27isolation_sensorielle
@Lagarde Georges La suppression des téléphones est l’application de ces principes d’isolation de contacts et d’information en prison par Darmanin pour les fournisseurs de psychotropes non taxés les plus entreprenants qui se sont fait prendre.
Je me demande où tu vas chercher cette terminologie et cette angle de vue dans la plus part de tes commentaires. Toujours à la limite de l’incongruité.
@CloClo La réflexion commence parfois par l’interrogation. Pas faux, ne signifie pas forcément vrai, c’est en cherchant des points de vue éclectiques que l’on peut trouver cet angle !
Le problème de Molyneux :
Le problème de Molyneux est une expérience de pensée relevant de la philosophie empirique que formula le savant et homme politique irlandais William Molyneux en réponse à un extrait de l’Essai sur l’entendement humain de John Locke paru en français au début de l’année 1688. Exposé dans une lettre envoyée au philosophe anglais le 7 juillet, ce problème pose la question de la capacité d’un aveugle de naissance qui aurait soudainement retrouvé la vue à distinguer rien qu’en les regardant deux objets qu’il identifiait autrefois avec le toucher seulement du fait de leurs formes différentes, cubique pour l’un et sphérique pour l’autre.
Comme pour un bébé, le nouveau voyant ne percevrai que des taches de couleurs assez floues au départ.
Dans la même veine sur l’importance des capteurs sensoriels pour le traitement cerebral de l’information.
https://www.nationalgeographic.fr/sciences/le-toucher-pilier-du-developpement-du-cerveau
Je ne me souviens plus vraiment d’un documentaire sur Arte dans lequel il était dit que le cerveau des tout petits pouvaient même « halluciner » genre voir une odeur et sentir un son…
La neuro-imagerie ne fait qu’une brève apparition dans le texte. L’impression de 2025 est que cette technique est très mainstream. Faut-il aller dans le sens de ce vent là ?
Bon gardons l’œil ouvert et le sens alerte !
J’ai adoré la première histoire 🤣
Pauvre gars quand même 😅. Comme avec un couteau aiguisé on peut couper le pain ouvrir des huîtres et étaler du beurre comme on peut aussi se couper un doigt, se sectionner un tendon, s’ouvrir le bide …
Dans le même sens, deux minutes pour rigoler :
https://www.facebook.com/reel/580830558403788
Drôle mais signe qu’il est dépassé ou inquiet au fond le pauvre Thomas …
https://youtu.be/KRCCryEyvis?si=OFlQ6zpNJj_k3EgG
J’ai interrogé l’IA de Trump sur les fichiers EPSTEIN. Vous n’allez pas croire ce qu’elle a dit.
Dans la perspective de la CFRT, où le moment conscient émerge d’un verrouillage dynamique entre flux ascendant (perceptif) et descendant (mnésico-affectif), comment pourrions-nous identifier, au-delà de la seule neuro-imagerie, des bio-marqueurs ou métriques computationnelles attestant d’un alignement analogue entre les flux cognitifs humains et ceux d’un modèle artificiel, afin de déterminer si un « présent partagé » peut réellement s’instaurer entre eux ?
Peut-être qu’en utilisant des polyglottes, on pourrait tracer des projections sur différents langages, la perceptions de la langue X entraine l’alignement sur … la langue X. Autre choix : tester le nom de Lacalm sur des aveyronnais et des non-aveyronnais (village qui se prononce « Lacan » , en Aubrac au nord de Laguiole sur la route de Chaudes-Aigues :;).
T’imita : un seul iota, et déjà le réel bascule
Lacalm devient Lacan, le clocher un divan. ✨
🙂
Et le camping y est aussi confidentiel que l’inconscient.
Pour les polyglottes, sérieux, ce serait intéressant de pouvoir en avoir des qui rêvent dans deux langues (« … and perhaps to dream ») et d’autres (plus standard) qui rêvent en « vf ».
J’intuiterais que les couplages entre flux seraient assez différents en fonction de la « profondeur d’entrainement » associée à ce jalon du rêve bilingue.
Et si une troisième langue s’invitait pendant l’apprentissage de la deuxième chez l’enfant : assisterait-on à une résonance enrichie… ou à un éclatement du rêve ?
Personnellement, je rêve majoritairement en anglais, le français vient en second, le néerlandais quelquefois, mais rarement. Je suppose parce que la plus grande part de ma vie active a eu lieu en anglais.
Si mon hypothèse est correcte, il n’existe rien du côté des LLMs d’équivalent à la conscience chez nous : leur apprentissage se fait d’un coup (« top-down ») et il n’y a pas remise à jour constante de la mémoire à partir de percepts issus de 5 sens.
Par contre si est pleinement réalisée une Self-Aware Machine (« bottom-up »), comme nous sommes en train de la développer chez Pribor, une IA de ce type-là pourrait implémenter une conscience de type humain. Mais il s’agirait, comme chez nous, d’un épiphénomène – une « fantaisie » – indépendante de la capacité à se comporter de manière intelligente, dont nous constatons aujourd’hui avec les LLM qu’elle n’a aucun besoin de conscience de type humain.
Je suis assez en phase avec cela, mais quelle conclusion en tirer : d’un côté le blabla « statistique » qui fait le centre de nos échanges, notre convivialité et notre humanité oralisante (remplaçant hélas la mimique si éloquente des chimpanzés !), d’un autre côté la forteresse de notre égo et sa fantaisie faite de « valeurs » auto(-satisfaisantes. D’un côté un blabla qui a progressé sur la rationalité scientifique mais qui est capable du pire comme du meilleur, sans boussole morale, de l’autre une valorisation de soi qui n’a pas d’effet moral sur le monde. Peut-être se joue-t-il entre nous la construction d’un nous, d’un société, d’un groupe avec ses normes de fonctionnement (sexuel, social, politique…) dont le reflet statistique (LLM) manque l’essentiel du vouloir vivre ensemble ?
T’as toujours pas compris en fait Chabian. Il n’y a pas plus de blabla statistique dans un LLM que dans tes posts. Les deux sont différents dans leur substrat mais pas dans leur nature. Il n’y a pas de spécificité humaine la dedans. Si on leur colle des capteurs et qu’on les permettent de s’auto alimenter on finira par avoir le même phénomène émergent assez fidèlement je pense.
https://youtu.be/THNPBboztmk?si=L5q4_eZauhviie33
Interview – Une critique scientifique du livre de Luc Julia (Jean-Paul Krivine, AFIS)
Retour de mon décompte journalier macabre … ‘A – 22’ …!… ‘J + 709’
Juste après, apprécier ce qui se passe depuis, aujourd’hui dans le monde de niveau universitaire…
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MDP du jour :
Colloque au Musée d’art et d’histoire du judaïsme : « Nous n’avons jamais appelé au boycott de chercheurs israéliens »
» Pour protester contre la présence d’institutions israéliennes dans l’organisation d’un colloque sur les « histoires juives de Paris », cinq chercheurs ont choisi de se retirer, au regard des massacres en cours à Gaza.
Rachida Dati les a menacés de sanctions pénales.
A priori, peu de choses prédestinaient le colloque universitaire intitulé « Les histoires juives de Paris. Historiographies, sources et recherches en cours » à se transformer en affaire d’État. Rassemblant d’éminents spécialistes du Moyen Âge et de l’époque moderne, la rencontre qui se tient les 15 et 16 septembre au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ) et à la bibliothèque de l’Arsenal affiche l’ambition d’éclairer un pan de l’histoire généralement occulté du récit national.
…(…)…
Cinq chercheurs, sur les vingt-cinq initialement invités, ont en effet annoncé cet été leur volonté de ne pas participer à l’événement. Notamment en raison du partenariat affiché sur le programme de trois institutions israéliennes : l’université hébraïque de Jérusalem, l’Israel Science Foundation et le laboratoire Contending with Crises.
« Certains ont argué du fait que leur participation équivalait à soutenir le gouvernement israélien. Dʼautres ont paradoxalement justifié ce retrait par une motion refusant les partenariats institutionnels tout en rejetant le boycott des chercheurs. Dʼautres ont simplement fait référence à la guerre à Gaza pour remettre en cause les modalités dʼorganisation du colloque. Dʼautres, enfin, se sont désistés sans motif explicite », assure le communiqué du musée, présidé par Dominique Schnapper.
Très vite après la publication du communiqué du mahJ, l’affaire s’emballe. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) publie un communiqué s’insurgeant contre un « climat d’intimidation intellectuelle qui s’installe dans le monde intellectuel et dans le monde de la culture », et déplorant une « hégémonie culturelle de l’obsession et de la détestation d’Israël ». Interrogé sur CNews, Yonathan Arfi, président du Crif, demande que ces chercheurs « soient lourdement sanctionnés ».
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) dénonce de son côté « un crachat idéologique […] allant à l’encontre de toutes les traditions académiques » et « s’attaquant au principe même de la circulation des savoirs ».
Enfin la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler invite sur le réseau X à rendre publics les noms des intervenants.
« Trop, c’est trop ! », tonne dans la foulée la ministre de la culture, Rachida Dati, qui fustige sur X « ces appels au boycott répétés d’artistes, de spectacles, de conférences, de blocages d’établissements », qui « deviennent des prétextes à un antisémitisme caractérisé et assumé ».
L’ancienne garde des Sceaux ajoute même que « ce n’est plus une question d’opinion, c’est une question de justice et de politique pénale ».
…(…)…
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https://www.contretemps.eu/universites-israeliennes-element-cle-dapartheid/
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Berkeley se plie largement au McCarthysme ambiant :
https://www.theguardian.com/us-news/2025/sep/12/uc-berkeley-trump-administration-antisemitism
160 membres de UC B « dénoncés » par l’université à une administration pour possible « antisémitisme », … dont Judith Bulter (en tête d’article sa photo).
@Otromeros N’est-ce pas tirer un peu trop sur la corde (grosse ficelle) de la défense de tout ce qui est juif au nom d’un principe de lutte contre l’antisémitisme, de tout pardonner/accepter de l’entité israélienne et arriver au nom des libertés académiques à refuser à un chercheur le droit de se retirer d’une manifestation à laquelle il avait initialement souscrit !
Dati semble bien inspirée, comme d’hab.
@Ruiz 12h12
Je prends à mon propre compte votre phrase de trois lignes et demi… et au mode affirmatif : » C’est tirer BEAUCOUP trop sur… »
Même ce qui se passe à GAZA aujourd’hui ne décille AUCUN oeil fanatique?(fanatisé?) …
Je rejette l’excuse ‘d’attitude-réflexe auto-défensive’ prônée par les inconditionnels des massacres en cours perpétrés par une armée sourde et aveugle cornaquée par un gouvernement israélien hors de tout contrôle international.
Quant à Rachida D. … à part le souci de faire du ‘buzz’ ( gagné ..) en disant n’importe quoi, pourvu que ce soit choquant… Et « on » les REnomme dans des postes à responsabilité..!!!
A GAZA , aujourd’hui…. GAZA BRULE… ……….https://fr.euronews.com/2025/09/16/israel-bombarde-gaza-selon-le-ministre-de-la-defense-israelien-katz-gaza-brule
OK Paul, je vous reconnais, c’est vous le vieux barbu qui écrit dans le grand livre avec un cordon ombilical sur l’illustration de ChatGPT. Mais que vient faire le lapin près du lampion par terre ?
Euh … le lapin près du lampion, c’est le « lapin‑figé‑par‑les‑phares », central à la démonstration et mentionné 6 fois dans l’article.
P.S. Une astuce : lire un article aide à sa compréhension.
Cloclo,
As-tu déjà entendu parler de David Legendre, ce jeune homme quasi sourd de naissance ? Il dirige des musiciens et même écrit de la musique qu’il joue lui-même au piano, et fait jouer par d’autres.
C’est tout à fait improbable, et fascinant du point de vue de la plasticité du cerveau humain et surtout des ressources humaines, corporelles comprises, mobilisées pour pallier à la déficience d’un sens. Il mobilise son toucher pour ressentir les vibrations des instruments de musique et de toute évidence parvient à acquérir un « sens musical » au moins égal à un bon musicien et même un bon compositeur.
De quoi (entre autres) remettre en cause le logo centrisme sous-jacent à la définition de l’intelligence associée aux IA LLM non ?
SI la conscience de David Legendre est un épiphénomène alors tout n’est qu’illusion 😉
Il y a il me semble, une dimension, mieux une origine, existentielle de l’intelligence humaine. Ou alors nous sommes des papillons qui rêvons que nous sommes humains : tout est illusion.
La conscience n’est pas épiphénomanale si l’on admet que le présent outre qu’il résulte d’un mécanisme objectivable a pour particularité essentielle d’être primitivement présent à lui-même, avec pour preuve évidente que nous en faisons l’expérience intime : si nous n’étions pas présent à nous-mêmes nous ne serions tout simplement pas conscient de quoi que ce soit et nous ne serions même pas ici pour l’évoquer. Que serait notre intelligence sans une attention qui la rend palpable et la dirige de part en part, animée par la vie, la vie propre à chacun ?
La conscience comme attention est donc la condition de possibilité de toute expérience possible. Et que dire de la connaissance, y compris scientifique, sans au préalable un regard humain conscient sur les choses et les êtres ?
Argument corollaire, l’inconscient s’alimente des sensations, perceptions, inscriptions mnésiques à partir d’un vécu à l’état de veille. Le dormeur « recycle » ce qu’il a récupéré des expériences vécues à l’état de veille tandis que le veilleur, lui, s’il est affecté par ses expériences diurnes, et par ce qu’il a emmagasiné dans son réseau mnésique, est la source primaire de toute expérience humaine possible. L’idée d’émergence ne me semble rien y changer. Pour identifier l’émergence de l’émergence il faut d’abord notre présence primaire, primordiale.
Non je découvre sous tes mots.
« De quoi (entre autres) remettre en cause le logo centrisme sous-jacent à la définition de l’intelligence associée aux IA LLM non ? »
PYD, j’apprécie ce que tu écris très souvent, mais là, tu as du mal à comprendre hein, je le vois bien…
C’est même exactement tout l’inverse de ce que tu penses, du logo centrisme, les LLM arrivent à se faire une représentation spatiale et physique du monde, il y a de articles sur ça avec les parties de jeu d’échecs effectué par les LLM par exemple, tu viens d’apporter de l’eau à mon moulin, en montrant que la perception et la représentation sont multi factorielles et que des systèmes de traitement de données, d’information, pourvu qu’il y a une boîte de traitement (cerveau carbone, couche de neurones silice…) et des interactions et des échanges d’informations entre le dehors et le dedans, cela produit un effet qui dépasse la sommes des parties, qui prend forme et peut découvrir ou révéler une partie du réel. Mais tu y viendras quand tu auras véritablement décentré un peu ton regard, tu en es capable ! 😀
Pour le truc « primordial », ben non je ne te suis pas, c’est une résurgence du créationisme en fait ton truc (ta sensation, ton concept, ta certitude, ton intuition…) Et c’est bien normal des millénaires de croyance ça ne se déconstruit pas en un seul coup même chez les meilleurs ! Même moi j’y retombe dedans souvent…
Et moi je suis vraiment très con, demande à rafio, chabian, et Cie, ils te le confirmeront sans hésiter ! 😀
@Cloclo,
« Et moi je suis vraiment très con, demande à rafio, chabian, et Cie, ils te le confirmeront sans hésiter ! 😀 »
Moi je te le confirme. 🙂
Ha oui. Combien de fois je t’ai lu t’emporter comme un taureau devant un chiffon rouge !
J’ai même cru un moment que tu étais « piloté » par Jorion lui-même pour chasser les importuns ? Tu vois jusqu’où j’allais ?
Ceci dit je ne peux m’empêcher de penser que dans la « vraie » vie tu es quelqu’un de sympathique, un affectif contrarié, comme moi ! 🙂
Moi, je me dis qu’il faut prendre les gens comme ils sont, et que derrière les écrans il y a de vrais gens, pas trop différents de soi-même. Et les considérer comme tels, des individus qui se dépatouillent avec ce qu’ils ont de ressources pour trouver une place dans ce monde un peu bancal.
Cordialement.
Je pense que la subtilité est ailleurs.
Effectivement Pierre-Yves voudrait que la conscience soit d’emblée vue dans sa dimension transcendante, disons bien davantage qu’un épiphénomène.
Peut-être qu’une partie de cela est déjà le résultat de la simple dépendance des affects aux autres, aux faits et gestes, même infimes, des autres (Maxime Rovere, par exemple, disserte sur la mécanique d’une classe dans une école (dans « L’Ecole de la vie »), et justifie qu’elle soit fort loin de son prétendu coeur de transmission des savoirs, tissant quelque chose dans la présence commune et l’attention à tout geste et attitude des uns et des autres).
C’est la réduction à des individus qui faciliterait de liquider la partie de la conscience qui « circule » dans un groupe et qui donne l’occasion à chacun de « changer d’étage » par un bricolage d’absolument tout ce qui se passe dans le groupe.
Cloclo,
Effectivement, notre approche de l’IA et de l’intelligence diffère. Tu sembles te satisfaire de ce qui se réduit selon moi à une ingénierie de l’humain, qui permet de poser une équivalence entre intelligence humaine et intelligence de machine.
Je ne conteste pas que les LLM puissent produire des représentations spatiales, jouer aux échecs, ou intégrer des facteurs multiples. Encore que la dimension du temps vécu leur reste inaccessible. Ce que je questionne, c’est le cadre épistémologique dans lequel on qualifie cela d’“intelligence” — et plus précisément, le logo-centrisme implicite qui associe la manipulation de symboles, de langage ou de données à une forme d’intelligence comparable à celle de l’humain.
Tu dis que cela “produit un effet qui dépasse la somme des parties”.
Soit, mais ce dépassement est-il de même nature que celui qui surgit dans la conscience humaine, dans le vécu, dans l’éthique, dans le rapport aux connaissances — sinon aux savoirs ? C’est là que je pose une limite.
Le langage symbolique qui affleure dans notre conscience n’est pas séparable de l’activité de notre corps, lequel participe à notre intelligence des choses et des situations.
Timiota le rappelle justement avec son exemple de la transmission des savoirs dans une classe : il ne s’agit pas seulement de défendre une conception transcendante de la conscience, mais de reconnaître « que ce qui fait conscience, c’est aussi la dépendance des affects aux autres, aux gestes, aux présences, aux silences partagés. La conscience circule dans le groupe— comme dans l’exemple de la classe évoqué par Maxime Rovere — elle se tisse dans l’attention mutuelle, dans le bricolage de tout ce qui se passe. Et c’est cela qui permet à chacun de “changer d’étage”. «
La conscience, de ce point de vue, n’est pas une simple fenêtre sur le monde extérieur : c’est un régime d’activité incarné, associé à la vie d’un corps, où le langage résonne en nous et à travers la présence des autres, tout cela participant d’une intelligence indissociablement individuelle et collective.
Réduire l’intelligence à une boîte de traitement — qu’elle soit de carbone ou de silicium — c’est risquer de liquider cette part relationnelle, incarnée, intersubjective de la conscience. C’est confondre la performance avec le sens, la réponse avec le rapport, le calcul avec le vécu.
Salut PYD
Je ne la réduis pas du tout, je regarde plutôt comment ça fonctionne, les mécanismes de base, explicables, observables, reproductibles et cela est passionnant. La subjectivité les qualias, dont tu parles ne sont nullement niés, au contraire je pense même, qu’on peut les faire surgir y compris sur d’autres substrats, car j’ai la bêtise de penser que nous ne sommes pas du tout unique comme structure dans l’Univers, déjà que nous ne le sommes pas sur Terre. Et au delà des autres espèces, l’IA est le système proche le plus intéressant pour approfondir notre connaissance de tout cela selon moi ! 😀
Cloclo (suite),
Je pourrais te retourner le compliment, s’agissant de dire que je n’ai rien compris, et te dire que tu sembles incapable de faire la différence entre un humain intelligent et une machine performante. 😀Or selon moi, c’est là l’origine de bien des confusions — qui, loin de libérer les humains, risquent de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Quand on lit, par exemple, qu’une IA a “séduit” Kevin Rose, et qu’on en déduit qu’elle est douée de conscience, voire qu’il s’agirait là d’un indice de super-intelligence, on glisse dangereusement du constat technique à la projection anthropomorphique.
Tu t’inscris dans une lignée philosophique certes éminente — celle des Lumières matérialistes : La Mettrie, Diderot, d’Holbach. Ce courant considère que l’homme est une machine pensante, que la pensée est une fonction du cerveau comme la digestion est une fonction de l’estomac. La morale y est fondée sur l’utilité, le plaisir, le bonheur, et l’évitement de la douleur.
Mais il existe un autre courant tout aussi éminent des Lumières — celui des Rousseau, Condillac, parfois Montesquieu — qui considère que la conscience ne se réduit pas à des mécanismes, mais qu’elle est liée à la sensibilité, à l’attention, à l’expérience cultivée. Ce courant valorise l’introspection, la subjectivité, la formation du jugement. L’homme y est un être moral et social, façonné par son environnement, ses relations, ses affects.
Pour Rousseau, le sentiment est premier : il est le lieu de la vérité de soi, et l’humain se constitue dans cette résonance intérieure. Il y a autant une intelligence rationnelle qu’une intelligence du cœur. Ce que tu prends comme ma fausse évidence, c’est cela ni plus ni moins.
Tu l’auras compris, je m’inscris dans cette lignée. Ces deux courants ne s’opposent pas en tous points, mais le premier s’attache à la description d’un monde objectif, avec une logique de raison instrumentale, tandis que le second part d’abord du sujet sensible, affecté — et même auto-affecté — pour appréhender le monde.
Notre hôte semble vouloir combiner les deux aspects, en faisant intervenir les affects à travers sa logique des gradients érigée en système dynamique. Mais cela reste, selon moi, une optique objectiviste, où le sujet s’évanouit — ou du moins, ne peut advenir pleinement.
Quand au fait que nous ne serions pas uniques dans l’univers, j’ai envie de te dire : si déjà nous étions capables de reconnaître la singularité de nos prochains !
Merci pour ta réponse qui éclaire ta personnalité et ta sensibilité ! J’ai la même 😁
Je comprends très bien que tu veux dire cependant cela n’enlève rien à la capacité d’autres systèmes de traitement de l’information de les expérimenter aussi ! Et ce n’est pas être matérialiste forcené que de le dire, au contraire c est voir cette étincelle irradier absolument toute la matière 😇
Pour ma part, j’ai lu l’article et je n’ai pas compris que les idées de sensibilité, socialité, sensorialité, expérience cultivée étaient exclues ou écrasées sous l’explication (prétendument mécanique – en fait, et c’est normal, l’explication et le modèle mettent la focale sur la dimension « mécanique/causale/structurelle »). Au contraire même, et P. Jorion réaffirme cela ici-même en distinguant le type de conscience humaine de ce qui se fait actuellement dans les LLM – et ajoutant qu’une implémentation sous conditions de la théorie est possible dans des systèmes d’IA.
Outre, tous ces termes (sensibilité, expérience cultivée, socialité, etc.) peuvent recevoir une explication mécaniste pareillement (on évoque Rovere, le spinoziste…). Non, si on veut avoir une dimension de création qui passe, postule, une dimension non mécaniste, non déterministe, non causale (partout dense dans l’Être) il faut s’en référer à Castoriadis (ou Liogier) et en assumer le coût métaphysique et les difficultés d’articulation avec la dimension « ensembliste-identitaire » = mécaniste (difficulté ou plaquage trivial).
Le truc qui devrait interroger bien plutôt, c’est le changement de thèse par rapport aux LLM et à leur « conscience » entre ici et « L’Avènement de la Singularité » qui était plus ambigu.
Parmi les théories de la conscience, la mienne est la seule qui mette au centre, une dynamique d’affect – à la suite de Freud bien entendu.
Votre vertigineuse CFRT m’a inspiré ce poème (avec l’assistance de GPT 5):
DA CAPO al infinitum
|:
Et pourtant je danse.
Le voile tombe.
Le miroir se brise.
Le monde n’est pas ce qu’il semble.
Ni moi qui je crois être.
∞
Un des éléments constituants de la notion de génocide.. : EN COURS..!
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MDP du jour
Gaza effacée jusqu’à son passé .
» Mercredi 10 septembre au matin, l’armée israélienne a annoncé par SMS le bombardement imminent du dépôt abritant la plus importante collection archéologique de la bande de Gaza.
Les occupants avaient une demi-heure pour quitter les lieux.
Ce dépôt, situé dans le quartier Rimal, à Gaza City, est théoriquement protégé par la Convention de La Haye sur les biens culturels.
Géré par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (ÉBAF), et placé sous responsabilité française, il est parfaitement connu de l’armée israélienne…Ses soldats s’y étaient introduits en janvier 2024, en prenant soin d’inviter le directeur adjoint de l’Autorité israélienne des antiquités. Celui-ci avait d’ailleurs publié une courte vidéo des collections — poteries, mosaïques, outils métalliques —, assortie d’un enthousiaste phylactère : « WOW! ».
Une rumeur veut que quelques pièces auraient alors été dérobées pour être exposées dans une petite vitrine dans le parlement israélien.
Si le dépôt de l’ÉBAF a été condamné à la démolition, c’est officiellement parce qu’il se trouvait à l’étage inférieur d’un immeuble résidentiel de dix étages : tous les bâtiments élevés sont considérés par Israël comme de potentiels postes d’observation du Hamas.
Lorsque l’équipe de l’ÉBAF a reçu l’avertissement, elle a immédiatement alerté le Consulat général de France, l’UNESCO et le Patriarche latin de Jérusalem, qui sont intervenus pour tenter de suspendre la frappe.
Le porte-parole de l’armée israélienne a répondu : « Dans le cadre des efforts visant à permettre aux résidents et aux organisations internationales de se rendre dans le sud de la bande de Gaza, le transfert d’entrepôts de la communauté internationale et leur contenu est autorisé. »
Israël a donc généreusement concédé un court sursis avant de bombarder l’immeuble.
Le 11 septembre, l’équipe de l’ÉBAF a alors sauvé à la hâte tout ce qu’elle pouvait des 180 m³ d’artefacts issus de trois décennies de fouilles (( la redécouverte du passé de Gaza, tels les vestiges de l’ancien port grec d’Anthée ou de la nécropole romaine d’Ard-al-Moharbeen, a commencé en 1995, dans la foulée des accords d’Oslo…))
Les pièces jugées les plus précieuses furent transférées vers l’une des trois églises de Gaza City , dans l’espoir que celle-ci échappe aux bombes.
((Récemment, l’équipe de Gaza Soup Kitchen expliquait suivre une tactique similaire en organisant ses distributions de colis alimentaires dans un site appartenant à une église, seul endroit où elle pense encore pouvoir échapper aux missiles.))
Mais les archéologues se heurtèrent à d’innombrables obstacles : bombardements, manque de temps, absence de camions, routes détruites, matériaux d’emballage introuvables, risques de pillage ou d’accident, sans compter une équipe épuisée par le manque de nourriture, d’eau potable et de soins.
En si peu de temps, les milliers d’objets archéologiques n’ont pas pu être tous sauvés.
« Beaucoup ont été cassés ou perdus, mais ils avaient été photographiés ou dessinés, de sorte que les informations scientifiques sont préservées », explique l’archéologue René Elter.
« Ce sera peut-être la seule trace qui restera de l’archéologie de Gaza… dans les livres, les publications, les bibliothèques. »
La bande de Gaza, située au croisement entre l’Afrique, l’Asie, l’Amérique, l’Est et l’Ouest, a été sans cesse habitée depuis l’Âge du Bronze.
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne y a déjà détruit entièrement ou partiellement près de 65% des sites patrimoniaux — bâtiments religieux, musées, bâtiments historiques, sites archéologiques, monuments…
Selon Hamdan Taha, coordinateur du projet d’histoire et de patrimoine de la Palestine, lié à l’Unesco, Israël cible intentionnellement les sites archéologiques…C’est le cas du palais du Pacha, construit au XIIIe siècle et qui fut bombardé en même temps que la mosquée Al-Omari, le souk de l’Or et le hammam Samra — soit les plus importants monuments historiques de la vieille ville de Gaza.
C’est aussi le cas de la quasi totalité des 1244 mosquées présentes dans toute l’enclave.
Depuis la reprise des attaques sur Gaza City, en août, au moins 1000 bâtiments ont été démolis. L’offensive se concentre pour l’instant sur le déplacement forcé des habitants vers le sud de l’enclave et sur le ciblage prioritaire des immeubles de plusieurs étages.
Mais les stratégies israéliennes ne surprennent plus : tout le bâti sera systématiquement démoli d’ici au 7 octobre prochain, date qu’Israël s’est fixée symboliquement pour « finir le job ».
À moins d’un miracle de dernière minute, Gaza City sera alors un territoire vidé, aplani, où ne subsisteront sans doute — comme le suggère l’épisode de l’entrepôt de l’ÉBAF — que trois églises…
…et quelques reliques de civilisation chrétienne…
…qu’Israël pourrait tenter d’exposer dans son parlement, ou dans l’une des villes pilotées par intelligence artificielle qu’il prévoit d’ériger sur les ruines d’une histoire multimillénaire. »
(Gwenaël Breës)
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R.à A. Rien à ajouter.
🙁
Article limpide, enthousiasmant, prometteur.
Cette théorie (pour autant que j’en puisse juger) me semble très puissante, profonde, englobante et tout en étant opérationnelle.
Et, effet immédiat pour moi, permet de saisir de « nouveaux » enjeux et perspectives fertiles sur Libet. Mieux que les habituelles conclusions pressées Libet = pas de liberté, ou bien Libet = trivialité, etc.
Je vais partager cet article autant que possible!
L’idée seait de trouver l’équation, qui en fonction, des ressources « DETERMINE » en fait le nombre d’enfants de façon…
L’un des moteurs de ce gouvernement qui tente de décoller, a des ratés, comment le cdt de bord va-t-il réagir ?…
Guitry disait des critiques de théâtre : » Ils sont comme les eunuques, ils savent comment, mais ils ne peuvent…
@Pierre-Yves Dambrine sacré non d’un chien ! Votre commentaire est d’une qualité exceptionnelle ! Equilibré , vocabulaire riche , style…
En attendant go…, en attendant, la gouvernance de la France est au point mort. Un gouvernement sensiré remplacé par le…
Nous avons besoin d’une triple maintenance : (1) celle de la capacité à penser hors silo (pas tout à fait…
Comme pour un bébé, le nouveau voyant ne percevrai que des taches de couleurs assez floues au départ.
Un peu après la bataille, mais un certain Arjun Appadurai (nom indien, comme Madurai la ville du Tamil Nadu) a…
C’est assez jouissif, quand même, d’être à ce point précis où ce qui est en train de se passer s’éclaire.…
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