Inculpation de miliciens pro-Trump dans le Michigan, le 8 octobre 2020 – Retranscription

Retranscription de Inculpation de miliciens pro-Trump dans le Michigan, le 8 octobre 2020.

Bonsoir, le 8 octobre 2020, deuxième vidéo de la journée et ce n’est pas mon habitude de faire des vidéos à 21h42. D’autant que, parfois, je ne suis pas tout à fait réveillé quand je les fais le matin trop tôt ou juste avant l’heure de ma sieste. Je mélange les mots comme tout à l’heure quand j’ai dit « incapable » au lieu d’« implacable », ce qui n’était quand même pas ce que j’essayais de dire.

Alors, qu’est-ce qui justifie que je revienne devant ma caméra ? Quelque chose qui est important dans la dialectique, qui est en train d’avoir lieu aux États-Unis. Pourquoi ? Parce qu’on vient d’annoncer que 6 membres d’une milice du Michigan viennent d’être arrêtés pour un projet d’enlèvement de la gouverneur de l’État.

Vous vous souvenez peut-être, j’ai dû faire allusion à ça, que le Michigan est un de ces états où il y a eu des manifestations anti-masque, anti-confinement assez violentes, avec des gens armés se présentant aux abords immédiats du Capitole [pénétrant même dans le bâtiment], c’est-à-dire de la préfecture si vous voulez du Michigan, pour protester contre ces mesures de distanciement et de confinement. Et se trouvaient parmi ces manifestants armés des partisans, des gens dont Trump encourage les agissements, donc suprémacistes blancs, néo-nazis, et autres représentants des milices.

Ces personnes viennent d’être arrêtées, ces 6 personnes. Elles sont accusées de projet d’enlèvement. Je viens d’écouter la longue déclaration de l’Attorney general de l’état, c’est-à-dire donc du ministre de la Justice au niveau de l’état, qui parle de projet d’enlever la gouverneur et de la juger de manière, voilà, dans un tribunal improvisé, de la juger et probablement de l’exécuter puisque cette Attorney general dit qu’elle préfère être intervenue au moment où on parle encore d’enlèvement plutôt que d’homicide. Les choses sont assez claires. Elle insiste aussi sur le fait que le projet n’était pas un projet, simplement de discussions au fond d’une cave, et que ces gens avaient déjà préparé minutieusement leur intervention, qu’ils avaient déjà fait détonner des bombes du genre de celles qu’ils voulaient utiliser pour détourner l’attention ailleurs durant leur projet d’enlèvement.

Quand cette personne, ce ministre de la Justice du Michigan, est interviewée par une journaliste et que la question est posée : « Y a-t-il un rapport entre ces personnes et les Proud Boys ? » dont M. Trump considère qu’ils sont ses troupes puisqu’il leur dit, quand on lui demande d’avoir une opinion sur eux, il dit : « Ne bougez pas et soyez prêts ! ».

Et donc, interviewée, l’Attorney general parle de complicité pour ces gens non seulement parmi les forces de police de l’état mais aussi, dit-elle, de certains politiciens au niveau de l’état et, dit-elle, on ne peut pas mettre entre parenthèses les encouragements que le président de la République, M. Trump, donne à ces gens-là.

On lui pose alors des questions supplémentaires sur comment ça s’est passé. Elle dit : « C’est une action du FBI tout à fait coordonnée ! » et dont elle laisse entendre que des troupes du FBI assez considérables étaient impliquées puisqu’elle parle en particulier d’une réunion infiltrée par une personne qui est en fait un informateur du FBI, qui participe à cette réunion, une réunion secrète dans une cave, dans un bâtiment où les gens à qui on enlève leur téléphone mais l’informateur est, lui, câblé pour prendre, pour enregistrer de l’information et, laisse-t-elle entendre, s’il devait lui arriver la moindre chose, une force présente serait intervenue pour sauver cette personne, espérons-le, avant qu’il lui arrive vraiment quelque chose de sérieux.

Et il y a des questions supplémentaires. Elle fait allusion au fait que ce n’est pas seulement dans son état que des forces au niveau du FBI sont prêtes pour intervenir. Donc, on l’a compris, contre les troupes de M. Trump et celles à qui il dit de se préparer pour le jour de l’élection …

Qu’est-ce que ça nous rappelle ? Ça nous rappelle ces propos de M…. Je l’appelle toujours M. Rod Rosenstein parce que je sais que c’est lui, ce monsieur qui s’appelle « Anonymous » qui est intervenu dans un article « op-ed » : une tribune libre dans le New York Times, qui avait écrit ensuite un livre « A Warning », signé Anonymous,  et qui s’était caractérisé par le fait de dire : « Ne vous inquiétez pas trop quand même parce que l’appareil d’État, celui que Trump appelle le ‘Deep State’, parce que l’appareil d’État est prêt à intervenir : il y a coordination ».

Et il l’a dit déjà, il avait dit ça il y a 2 ans sinon davantage : « Ne vous inquiétez pas parce qu’on continue, nous, à travailler sérieusement ». Nous, on avait compris que si c’est Rod Rosenstein, c’était à un certain niveau donc du ministère de la Justice. : « Nous sommes prêts à intervenir si nécessaire ! »

Et donc, voilà, pourquoi j’interviens, parce que c’est important : ça laisse entendre dans les paroles de ce ministre de la Justice à l’échelle d’un état [du Michigan], non seulement qu’ils ont décidé d’intervenir mais aussi qu’il existe une coordination au niveau de l’ensemble des états par l’intermédiaire de cette structure fédérale qu’est le FBI.

Vous vous souvenez ? Le FBI a passé un très très mauvais quart d’heure sous M. Trump. M. Comey, James Comey, qui était son directeur, a été dégommé très rapidement par Trump qui lui avait demandé sa loyauté, l’autre avait dit : « Euh… quoi ? qu’est-ce que vous voulez dire vraiment ? » et c’était terminé pour lui. Il y avait eu ensuite son adjoint, Andrew McCabe qui avait été directeur du FBI faisant fonction pendant la période intermédiaire et dont s’est débarrassé assez rapidement aussi M. Trump. Puis, il y avait M. Peter Strzok qui vient d’écrire ce livre très intéressant « Compromised » que je suis en train de lire, le spécialiste du FBI sur les questions en particulier liées à la Russie.

C’est-à-dire que, donc, apparemment, ces gens qu’on a dégommés ont compris ce qui se passait et ont apparemment continué, au niveau de leurs troupes, je dirais, de l’Administration, sont sans doute arrivés à continuer à coordonner un certain nombre de choses en particulier pour essayer d’empêcher un coup d’État de type fasciste de la part de M. Trump avec des troupes, comme des néo-nazis, des gens qui se définissent essentiellement comme des suprémacistes blancs, etc.

C’est-à-dire qu’il semble qu’à un certain niveau, on prend les devants. On est quoi ? on est le 8 octobre. On prend les devants par rapport au 3 novembre parce que M. Trump était sans doute convaincu que lui, il allait appeler ses troupes le 3 novembre et puis qu’il ne se serait rien passé d’ici là. Alors, on lui fait comprendre d’abord que toutes ses troupes sont infiltrées et que, s’il bouge maintenant, on peut déjà s’occuper d’eux, je dirais, par anticipation.

Donc, c’est une bonne nouvelle, c’est-à-dire qu’en fait, j’en ai parlé tout au long : cet appareil d’État, est-ce que Trump était véritablement arrivé à le décapiter comme le fait tout dictateur en herbe quand il essaye de prendre le pouvoir : commencer par décapiter l’appareil d’État pour essayer de le désorganiser ?

Il y avait déjà eu des allusions de la part de Brennan aussi, ancien directeur de la CIA, qu’on savait quand même des choses et qu’on n’était pas complètement passifs, etc. mais c’était assez mystérieux. Et donc, aujourd’hui, il s’est passé quelque chose qui montre que, effectivement, devant un coup d’État fasciste de Trump, apparemment, il existe à un certain niveau des gens qui sont prêts et qui lui envoient déjà un message, un message en particulier en arrêtant ces 6 personnes, et cette ministre de la Justice du Michigan spécifie que bien que ces gens avaient des projets déjà très avancés, ils n’ont pas été arrêtés parce qu’une action était imminente, c’est-à-dire qu’elle ajoute : « On a pris les devants ! ».  On a pris les devants : à bon entendeur salut. Comme je le dis : on est le 8 octobre, on n’est pas encore le 3 novembre.

Pendant ce temps-là, bon, un petit mot sur M. Trump. Manifestement, dans les tweets qu’il envoie en ce moment, même certains de ses partisans commencent à se poser des questions parce que, vous le savez sans doute, aux doses de stéroïdes, de corticoïdes qu’il reçoit en ce moment, elles sont souvent associées à des épisodes de type psychotique et certains des messages… La plupart des tweets de M. Trump ne me font pas rire parce qu’ils sont vraiment très inquiétants mais certains qu’il a envoyés récemment, comme par exemple de retweeter quelque chose dont tout le monde sait que c’est une gamine qui avait écrit ça et de le faire suivre en disant que c’est absolument indispensable que tout le monde sache ça alors que c’est manifestement, voilà, la farce d’une adolescente. Et d’autre part, il commence à insulter ses deux lieutenants les plus sûrs au niveau du gouvernement – je ne parle pas de M. Rudy Giuliani – M. William Barr, son ministre de la Justice, et M. Pompeo, son ministre des Affaires Étrangères, ancien directeur de la CIA. Il accuse M. Pompeo de ne pas avoir saisi des messages de Mme Hillary Clinton et, là, c’est une vieille affaire. C’est vraiment une confusion dans sa mémoire parce que les messages en question ont déjà été diffusés il y a 4 ans donc, quand Trump l’accuse de ne pas l’avoir fait ou de refuser de le faire, c’est un problème de mémoire : c’est parce qu’il l’oublie – il a dû le savoir à un moment donné – que ça avait déjà été fait. Et d’autre part, il engueule ce soir, il engueule son ministre de la Justice de ne pas encore avoir arrêté  – bon, un petit temps de pause – de ne pas encore avoir arrêté Joe Biden et Barack Obama.

Bon, alors, ce William Barr, c’est un toutou du président mais je ne crois pas, enfin je serais quand même épaté qu’en période électorale, et sans qu’il y ait le moindre chef d’inculpation connu ou utilisable, si ce n’est une vieille rengaine complotiste, que M. Obama aurait mis sous écoute M. Trump : une histoire qui a circulé effectivement parmi les milieux complotistes au début 2016 mais des enquêtes ont été faites et ont prouvé qu’il n’avait jamais été question de ça. Ça n’a pas été fait et là, ce soir, enfin ce soir pour nous, M. Trump tempête sur le fait que M. William Barr n’a pas encore arrêté M. Joe Biden, son concurrent aux élections, et M. Obama.

J’ai souvent utilisé l’expression de « péter les plombs » pour M. Trump et, du coup, voilà, j’ai trop crié au loup et on ne m’écoute peut-être plus mais là, si l’expression « péter les plombs » peut être vraiment d’application, c’est peut-être dans la journée d’aujourd’hui alors qu’on sait, on sait effectivement que les médicaments qu’il prend en ce moment sont susceptibles justement d’induire de la confusion mentale et on a l’impression que ses divagations, ses délires, dont on a déjà eu des exemples considérables, là, prennent un tournant tout à fait particulier du fait que, justement, elles sont liées manifestement à des pertes de mémoire et des mécompréhensions de choses élémentaires.

Voilà, allez, une petite intervention ce soir, justifiée par cet évènement qui se passe en ce moment aux Etats-Unis et qui est significatif, significatif par rapport à la tentative de coup d’État de M. Trump, dont je souligne toujours que ce n’est pas une supposition de ma part, que c’est quelque chose qu’il a dit. Je répète ses propos à ce propos-là : « Il n’y aura pas de transfert de pouvoir puisqu’on se débarrassera des bulletins de vote ». Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est une citation texto de choses que M. Trump a dites. Voilà.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Le fléau des animaux en ville (comme Léo, ça m’a bien fait rire) : https://bsky.app/profile/leoauteur.bsky.social/post/3m5htjkf5is27

  2. Les chtis nanfants les adorent et leur courent après dans les parcs : « Ratatouille ! Ratatouille ! ». Et puis c’est…

  3. Régis, Ne vous prenez pas la tête. N’hésitez pas à allouez vos ressources mentales à votre créativité par exemple plutôt…

  4. Les commentaires vont dans le bon sens… J’ai donc expliqué à GENESIS(Mistral) le comment de la suite qu’il devait analyser…

  5. @Cloclo Ce ne sera pas un bruit de botte qu’on entendra mais plutôt celui d’un énorme moustique ! https://www.lemonde.fr/videos/video/2017/11/27/mini-drones-tueurs-cette-fausse-video-souleve-de-vraies-questions_5221107_1669088.html Après…

  6. @Cloclo Joli film de propagande qui reprend les stéréotypes des films de sciences fictions (Star Wars et compagnie). Bien militarisé…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx LLM pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés Singularité spéculation Thomas Piketty Ukraine Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta