L’actualité de la crise : LA PENTE DU SCENIC RAILWAY, par François Leclerc

Billet invité

Sans même attendre que la contagion atteigne le Portugal et l’Espagne, une issue qui se confirme de jour en jour, la crise irlandaise pourrait se révéler être la crise de trop.

La logique dans laquelle les autorités européennes, BCE en tête, essayent d’enfermer le gouvernement irlandais en le forçant a accepter une aide financière dans le but de renflouer les banques, pour le mettre sous leur tutelle, conduit l’Irlande droit dans le mur. Sous prétexte de calmer le jeu en Europe, elle ne peut que précipiter l’extension de la crise à d’autres pays, faute que cette solution soit crédible.

On sait déjà que l’Espagne va devoir se rendre sur les marchés dès le début 2011, alors que ses taux se tendent sérieusement et que la prime des CDS augmente. Que ses besoins déjà identifiés vont encore être accrus, afin de faire face aux exigences de renforcement de son réseau de caisses d’épargne, même restructuré, car la crise immobilière poursuit son travail de sape.

En pesant ces derniers jours de tout son poids afin d’obtenir satisfaction, en venant à menacer directement l’Irlande de couper les vivres à ses banques, comme vient de le faire le gouverneur luxembourgeois de la BCE, Yves Mersch, celle-ci joue la politique du pire. Aveuglément, elle exige que soit suivie la stratégie qu’elle ne cesse de préconiser de report sur les finances publiques de la charge de la crise financière. S’il cède devant cette pression maximale, non seulement le gouvernement irlandais sera politiquement discrédité et une crise politique s’en suivra, mais l’Etat ne sera jamais en mesure de faire face à la charge de remboursement qu’il devra assumer. Avec constance et acharnement, les Européens créent les conditions du rebondissement des crises qu’ils prétendent régler.

Dans un contexte différent, l’exemple de la Grèce montre qu’un rééchelonnement de la dette doit déjà être négocié, assorti de coupes budgétaires supplémentaires, rendant au final la partie encore plus difficile à emporter. En Espagne et au Portugal, pour ne pas parler de l’Irlande – l’élève studieuse de la classe, montrée à ce titre en exemple – les plans d’austérité se succèdent et s’accumulent tout autant. Il en faut toujours plus, jusqu’où et jusqu’à quand ? Les Etats, eux-aussi, peuvent à ce compte-là se révéler insolvables.

Plus tôt que prévu, cette stratégie est arrivée à une impasse. On attendait que la Grèce en donne le signal vers 2012, c’est l’Irlande qui le fait sonner aujourd’hui. Un système consanguin de financement a été mis en place en Europe, les banques finançant les déficits des Etats qui financent la crise du système financier, qui est arrivé au bout du rouleau. Dans les pays de la zone des tempêtes, les banques ont puisé dans les fonds de la BCE pour financer la dette publique de leur pays, dans des proportions jamais atteintes, imbriquant étroitement dette publique et privée.

Il est maintenant demandé aux Etats des efforts qui ne sont pas à leur portée, la BCE n’étant pas dotée de la soupape de sécurité que la planche à billet représente. Le système est pris à son propre piège, car il n’est plus non plus possible de financer la dette par de nouvelles dettes, qui ne peuvent plus être remboursées. Après avoir usé jusqu’à la corde la manne du crédit aux particuliers, avec le succès que l’on sait aux Etats-Unis, le capitalisme financier en aurait-il fait autant avec les Etats ?

La politique allemande illustre parfaitement les limites de la seule réponse apportée. Les Allemands réclament une réduction générale des déficits publics, tout en tentant à la marge de réguler le système financier, avec chez eux et à leurs pieds le boulet des banques régionales – les Landesbanken – dont ils ne savent pas comment s’en débarrasser. Devant l’ampleur de la crise, ils cherchent à faire partager son coût aux banques, en prévoyant qu’elles participent à la restructuration des dettes publiques des pays en difficulté pour l’actuelle, et en les taxant pour financer la prochaine, mais aucune de ces dispositions, même appliquées, ne seront à la mesure des problèmes qu’ils prétendent régler.

Courant après les événements, les autorités européennes attendent le dernier moment pour engager le sauvetage du pays entré dans la zone des tempêtes, alors qu’il faudrait prendre les devants et utiliser pour tous et sans attendre le fonds de stabilité financière (EFSF). Mais celui-ci n’a pas été conçu pour cet usage préventif, se voulant dissuasif, et ne peut répondre à de tels besoins. Pour autant, il n’est pas non plus possible d’attendre 2013 et le démarrage opérationnel de son successeur, pour lequel tout reste encore à discuter et à décider. Y compris la désormais redoutable question de la décote supportée par les banques créancières.

Pour y revenir, l’exemple de l’Irlande est éloquent. S’il était justifié de la part du gouvernement de protéger les déposants des banques, cela n’avait pas de sens d’en faire autant des détenteurs d’obligations. Il ne fallait pas nationaliser les banques en leur injectant des fonds, mais les laisser tomber. En choisissant de les sauver, le gouvernement Irlandais s’est pris à son propre piège, pour se retrouver aujourd’hui placé devant un choix impossible: choisir entre l’insolvabilité de l’Etat et celle des banques. Régler la seconde dans l’immédiat, c’est accroître la première. D’autant que l’addition présentée par les banques ne peut que s’alourdir. Un bank run est en cours, les entreprises ayant recommencé à retirer leurs avoirs des banques. Selon Reuters Breakingviews, un service de l’agence, les besoins des banques seraient de 100 milliards d’euros.

Le schéma des bad et good banks a été repris par le Financial Times dans un surprenant éditorial, faisant écho au billet de Paul Jorion publié ici le 11 novembre. En application de l’idée que de nouvelles banques devaient être créées en Irlande, qui récupéreraient les dépôts bancaires des mauvaises, et pourraient être capitalisées avec les fonds européens de l’EFSF, qui trouveraient là leur meilleure utilité. Le paradoxe étant qu’une telle mesure serait une application, dans un autre contexte, de la politique préconisée par les Allemands – faire payer les créanciers – alors qu’elle est montrée du doigt comme étant à l’origine de la crise actuelle.

L’effet de domino qui en résulterait dans le système bancaire serait certes redoutable, mais il purgerait une situation qui le réclame et stopperait la fuite en avant. Il impliquerait de reproduire le même schéma – la création de good banks – dans les principaux pays européens, ce qui reviendrait à nationaliser le système bancaire. Permettant d’aborder sur de nouvelles bases la réduction de la dette publique.

Au lieu de pousser les uns après les autres les pays européens dans la récession, et comme vient de le faire remarquer le FMI, de scier au final les points d’appui de la croissance allemande, il serait alors possible de restructurer celle-ci, car les bad banks ne seraient plus à cela près…

Les wagons dévalent la pente du grand Scenic Railway.

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134 réponses à “L’actualité de la crise : LA PENTE DU SCENIC RAILWAY, par François Leclerc”

  1. Avatar de Zolko

    Bon, si je comprends bien, la solution est en fait simple:

    On laisse à toute banque un choix:

    1) soit elle se met sous la protection de l’Etat
    – qui garantit les comptes courants à hauteur de 50k€
    – qui sépare les « bons » actifs privés (!!!) de la banque à hauteur de cette garantie
    – qui crée une nouvelle banque privatisée avec ces actifs et ces comptes
    – le reste, y compris les dettes publiques, est vendu aux enchères (valeur estimé à 10-20%)

    2) soit elle se démerde, mais si elle fait faillite retour au cas 1) avec la justice sur le dos

  2. […] This post was mentioned on Twitter by Post Carbone, Post Carbone. Post Carbone said: on n'a jamais été aussi prêt de la dégueulante éco : http://www.pauljorion.com/blog/?p=18511 […]

  3. Avatar de Nemo
    Nemo

    A lire les commentaires, étonnant de constater que beaucoup n’ont pas compris que la défaillance des « bad bank » ne ruinerait pas que les « soi disant spéculateurs »… Ces gens qui appellent aux solutions expeditives n’ont pas encore compris dans quoi est placé leurs assurances vies. Amusant.

    1. Avatar de roma

      ces gens veuillez vous en distraire lisant le figaro, votre étonnement votre amusement seront rassis
      J’avois cru qu’en vous aymant
      http://www.youtube.com/watch?v=V3is5EzHzXI

    2. Avatar de Zolko

      si, on a très bien compris, sauf que 90% des gens n’ont pas d’assurance vie. Ceux qui ont des assurance-vie et assimilés sont des rentiers, qui pensent pouvoir gagner de l’argent sans travailler.

      C’est *vous* qui ne comprenez pas que pour la plupart des gens, les banques ne servent qu’à 2 choses:
      – tenir leur comptes courants
      – faire des prêts, immobiliers pour la plupart

      Les « produits financiers » sont de l’usure, interdite par la plupart des religions, la plupart des systèmes, et qui a été à l’origine de nombreuses f catastrophes sociales.

    3. Avatar de M

      roma dit :
      19 novembre 2010 à 10:11

      Magnifique chant renaissance !

    4. Avatar de VB
      VB

      @ roma,

      Très joli chant, merci.

  4. Avatar de pablo75
    pablo75

    Signe que le moment est grave, en Espagne les banques (poussées par le Banco de España) reconnaissent que ce qu’elles ont fait jusqu’à maintenant pour résoudre « la crisis del ladrillo » (de la brique) n’a servi à rien et qu’elles doivent adopter des mesures plus radicales et douloureuses pour éviter que la crise actuelle ne finisse en décennie perdue comme au Japon.

    Elles reconnaissent publiquement aussi que les perspectives pour 2011 et 2012 sont très mauvaises. Et quand on sait que les prêts hypothécaires représentent en Espagne 55 % des bénéfices du système financier espagnol, on comprend l’urgence qu’il y a à agir.

    Une des solutions proposées serait la création d’une bad bank avec les 181 Mds € d’actifs problématiques que possèderaient les banques, à fin d’organiser la faillite des entreprises immobilières non viables et la vente, à des prix bradés par rapport aux actuels, du million et demi d’appartements « en venta » qu’il y a en Espagne.

    http://www.cotizalia.com/en-exclusiva/banca-solucion-inmobiliario-precio-20101119-61338.html

    1. Avatar de Enigma
      Enigma

      Bonjour Pablo,

      Je suis allée voir le lien que vous avez fourni l’autre jour sur les prix immobiliers en Espagne.
      Je suis restée stupéfaite car dans l’ensemble les prix restent encore très hauts.
      Bien sûr, il y a évidemment pas mal d’offres à des prix relativement bas, mais dès que l’on consulte la zone géographique concernée, on s’aperçoit qu’il sont situés dans des no man’s lands où j’imagine personne ne souhaite résider.
      La grande braderie sera t’elle suffisante ? Je demande à voir ….

    2. Avatar de pablo75
      pablo75

      @ Enigma

      Eh oui, la Grande Correction n’as pas eu lieu encore, loin de là… Mais pour les banques ça devient de plus en plus difficile de tenir. Les acheteurs potentiels (j’en connais) attendent tranquillement la Grande Braderie et ceux qui sont pressés obtiennent des rabais très importants très vite – ou des cadeaux, genre une voiture pour un studio acheté à Málaga il y a quelques semaines.

  5. Avatar de pablo75
    pablo75

    En Espagne il y aurait 30 Mds € de « factures cachées » par l’Etat, les villes et les Autonomies pour ne pas dépasser les déficits prévus par Bruxelles

    http://www.cotizalia.com/en-exclusiva/sector-publico-miles-facturas-cajon-aflorar-20101119-61343.html

  6. Avatar de BA
    BA

    Selon des sources proches des milieux officiels, le paquet pourrait s’élever à environ 80 milliards d’euros sur trois ans. La tranche européenne, la plus importante, serait assortie d’un taux de 5 % à 5,5 %, comme pour la Grèce. Celle du FMI s’établirait entre 2,2 % et 2,8 %.

    De ces quelque 80 milliards d’euros, environ 20 milliards seraient réservés au renflouement des cinq banques irlandaises en détresse. Le gouvernement a déjà déboursé pour elles 11 milliards d’euros en cash et pris des engagements pour 31 milliards. Il y a peu, Dublin avait chiffré à 50 milliards d’euros étalés sur plusieurs années la somme nécessaire pour sauver son système financier. Aujourd’hui, au dire de Brian Devine, analyste chez NCB, en raison notamment de l’aggravation de la crise immobilière de l’île, cette somme aurait grossi de 10 à 20 milliards d’euros, à 60-70 milliards d’euros.

    Environ 60 des 80 milliards d’euros iraient renflouer les caisses de l’Etat. Ses liquidités disponibles à ce jour seraient de l’ordre de 12 milliards d’euros, estime l’expert. Des 60 milliards d’euros destinés au gouvernement, 16 milliards seraient consacrés au remboursement des obligations d’Etat qui arriveront à maturité d’ici à la mi-avril 2013. Dans ce dispositif, la part belle, comme dans le cas de la Grèce, reviendrait au mécanisme européen de sauvetage et au FMI.

    Les Echos

  7. Avatar de liervol

    Le chômage et l’inflation augmenteront, prédit Warren Buffett
    lesaffaires.com . les affaires.com . 18-11-2010 (modifié le 18-11-2010 à 21:21)

    Tags : Chômage, Économie, États-Unis, Inflation, Warren Buffett

    L’économie américaine s’en tirera, mais, entre-temps, le portrait est loin d’être rose, selon l’entrevue qu’a accordée Warrent Buffett à la chaîne CNBC. Si l’on se fie au populaire gestionnaire, le taux de chômage pourrait encore augmenter et l’inflation pourrait devenir pire qu’elle l’a été dans les années 1970.
    L’économie est dans un piètre état. De tous les scénarios envisagés par M. Buffett, le pire s’est avéré. «L’économie a pris le fossé, a-t-il dit. Non seulement l’économie a ralenti, mais de nombreuses personnes ont changé leurs habitudes comme je ne l’ai jamais vu.»
    M. Buffett craint également un retour de l’inflation. Les efforts actuels pour revigorer l’économie risquent d’amener un retour de l’inflation, et d’une intensité pire que celle qui sévissait dans les années 1970.

    Malgré ce portrait pessimiste, M. Buffet a foi en l’économie de son pays. «Tout ira bien : nous avons la machine économique la plus performante créée par l’homme», affirme-t-il.

    M. Buffett a aussi appelé les Américains à mettre un terme au conflit partisan. Il a comparé la crise économique à une guerre, et il croit que ses compatriotes doivent s’unir pour venir à bout de ce contexte difficile.

  8. Avatar de liervol

    Inflation contrôlée ou hyper inflation
    Auj. à 08:49

    Le président de la Fed aux États-Unis tente par tous les moyens de faire monter les prix. Pour y arriver, il imprime de la monnaie, qui sert normalement à acheter de la dette américaine. Il en résulte une injection d’argent dans l’économie. Cette tactique pose certains problèmes d’interprétation chez les investisseurs. Certains confondent ‘‘dépenses du gouvernement (qui est une dépense réelle)’‘ et ‘‘impression d’argent’‘.

    Pour mieux comprendre la stratégie de Bernanke, on peut établir un parallèle avec le jeu Monopoly. Admettons que le banquier du jeu décide du montant à allouer chaque fois qu’un joueur passe ‘‘GO’‘. La version traditionnelle prévoit 200$, et le terrain le plus cher s’avère la Promenade, à 400$.

    Or, laissons le droit aux joueurs de négocier le prix des terrains. Quant au banquier, il souhaite faire augmenter le prix de ces terrains afin de créer de l’inflation, mais personne n’achète. Tous les joueurs conservent leurs liquidités. Le banquier se dit alors que peut-être que les joueurs attendent d’avoir davantage d’argent avant d’acheter. Il élève donc le montant payé à ‘‘GO’‘ à 500$. Verser plus d’argent est un jeu d’enfant pour le banquier : c’est lui-même qui fabrique ses propres billets!

    Cependant, aucune réaction : les joueurs ne veulent pas risquer leur argent en achetant des terrains, puisqu’ils sont incertains de leurs valeurs futures. Le banquier va donc plus loin en octroyant 5000$ pour tous les passages à ‘‘GO’‘. Et les joueurs encaissent de gros montants. L’argent s’accumule. Ils ont des grosses piles de monnaie devant eux.

    Que risque-t-il de se passer si les joueurs décident tout à coup d’acheter? Ils auront tellement d’argent que les enchères seront énormes. Peut-être que La Promenade sera acquise au coût de 100 000$, alors que le prix initial était fixé à 400$. Si tout le monde détient 1 million de dollars, une surenchère de tous les terrains s’avère inévitable, puisque le prix de ceux-ci doit augmenter afin d’équilibrer l’offre et la demande.

    Lorsque Bernanke décide d’acheter de la dette américaine en imprimant des billets, le pays se retrouve avec davantage de liquidités. Tant et aussi longtemps que les investisseurs détenant ces masses colossales de liquidités ne bougent point, l’effet demeure bénin. Cependant, la confiance envers les marchés reviendra tôt ou tard. Un problème tout aussi grave pourrait alors survenir : une inflation difficile à contrôler.

    C’est pourquoi le président de la fed doit demeurer prudent, en tentant de contenir la déflation en utilisant le moins de liquidités possibles. Il ne sait pas quand la tendance se renversera.

    Le jeu de Monopoly possède un avantage par rapport à la Fed : le salaire gagné au passage à ‘‘GO’‘ est fixé par le banquier (dans notre version flexible du jeu). Or, dans la réalité, les salariés demanderont toujours plus d’argent si l’inflation grimpe, ce qui pourrait créer ce que l’on appelle une ‘‘spirale inflationniste”, ou encore, une ‘‘inflation galopante’‘. C’est donc tout un défi pour M. Bernanke!

    P.S.: dans l’exemple de la Promenade, M. Bernanke souhaiterait probablement qu’elle se transige à 500$ au lieu de 400$, mais certainement pas à 100 000$. S’il existait un remède miracle pour créer de l’inflation modérée, il l’utiliserait sur-le-champ.

    Patrick Thénière et Rémy Morel
    Les Investigateurs financiers

  9. Avatar de liervol

    Dans les années 70, il n’y avait pas encore ces milliards de salariés low cost.
    Quid des assurances vies, aujourd’hui le chemin est l’inverse :
    ce sont les sortant qui ont les revenus, les entrants c’est mille fois moins.
    de plus elles partaient avec des rendements haut pour aller vers le bas aujourd’hui
    si l’inflation revient les taux aussi remonteront on aura donc des stocks d’obligations à la vente pour payer les sortants qui ne vaudront pas leur valeur du terme au vu des nouvelles mieux rémunérées, c’est donc le chemin inverse de 1970.

    ça va donner quoi ? sinon de la stagflation et du chômage structurel, vous aller la relancer avec quoi l’économie ?

    Je vois plutôt dans la planche billet de nouvelles bulles en formation qui finiront par exploser dans les émergents, les émergents sont tous des irlandes et des islandes en puissance dans un tel schéma même si ils ont des matières premières car il n’y a aucun équilibre qui se profil dans ce monde là

  10. Avatar de liervol

    Ok Monsieur Leclerc sur les marchés et le rôle des institutionnels sauf que déjà en politique avec des soit disant élus on ne décide rien en tant que citoyens il n’y a qu’à voir comment a fini le référendum, alors avec des non élus comment les contraindre à de l’étique?

  11. Avatar de Boson 2 Higgs
    Boson 2 Higgs

    Le problème est beaucoup plus complexe que ceci, et je pense que ni François ni Paul ne me contrediront.
    Ce problème tient à l’imbrication du système bancaire.

    Je vais prendre un simple exemple:
    (Je suis (entre autres) architecte fonctionnel, et les deux cas évoqués ci-dessous sont bien réels)
    Fait 1: NATIXIS a externalisé son usine crédit et sa monétique (autrement dit son coeur de métier) chez CETELEM. NATIXIS=Groupe BPCE, CETELEM=Groupe BNP-P. Je trouve étonnante cette démarche, car personnellement je n’aurait pas externalisé mon coeur de métier chez un concurrent direct, mais là n’est pas le coeur du débat…
    Fait 2: Le Crédit du Nord (CDN, Groupe SocGen) diffuse des produits d’assurance-vie de BNP-PA (BNP-P Assurance, autrement dit CARDIF).

    Imaginons que BNP-P soit en en défaut. Quel impact sur SocGen (CDN) et sur BPCE (NATIXIS)?

    Mettre en oeuvre cette séparation goodbank/badbank va demander au moins un an d’audits et largement au moins autant de mise en place. Autrement dit, avec les retards inévitables, une latence prévisible de trois ans.

    D’autre part, l’écheveau interbancaire qui a été tissé est tellement complexe que si l’on s’attaque à une banque, alors on s’attaque à toutes (ou presque). Il est donc nécessaire de voir la chose globalement.

    Encore une fois, je pense qu’il est nécessaire d’avoir une décision internationale, car une nation seule n’arrivera pas à mettre ceci en place…

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Dans tous les cas de figure, la pelote financière est indémêlable… Parlons-en avec ceux qui gèrent la faillite de Lehman Brothers.

      Peut-être pourrait-on prendre conseil auprès des ingénieurs chargés de concevoir le démantèlement des réacteurs nucléaires, en terme de complexité équivalente des problèmes, pour lesquels l’expérience apporte peu de solution ?

      Un article de Gillian Tett, dans le Financial Times de ce matin, s’étonnait faussement de l’absence d’études sur le « shadow banking », dont la dimension et la complexité n’ont rien à envier à la finance de la lumière (par opposition à celle de l’ombre).

      Il a donc du pain sur la planche pour les économistes, la seule expérience sur laquelle il est possible de s’appuyer étant que la complexité des problèmes – réelle par ailleurs – est souvent invoquée comme synonyme d’impossibilité… Par exemple, à propos de la taxe sur les transactions financières.

    2. Avatar de bertrand
      bertrand

      FAUX-FAUX-FAUX -ARCHIFAUX des contrats existent entre toutes entités.
      Pour parler des crédits hypothécaires , aller au cadastre , relever les écarts de spéculation , faire un prorata de répartition entre anciens et nouveau porteur , redéfinir le nouveau prix déspéculé par un juge.
      Marcel à vendu 100 à André qui a revendu 120 , qui à revendu 140 , qui a revendu 180 , qui a revendu 210 , écart 110 à répartir en charge de crédit ou cash entre les différents porteurs.
      Seule solution pour ne pas faire faillite aux derniers porteurs et aux préteurs.
      C’est simple ,tout est simple , il suffit de faire le travail simplement.

    3. Avatar de hema
      hema

      @François
      J’avais participé (pour une faible part) il y 15 ans à une pré-étude pour le démantèlement d’une centrale nucléaire, ça m’avait effectivement paru très compliqué et le résultat de l’étude peu convaincant.
      Depuis on a prolongé de 10 ans la durée de vie des centrales et on pense aller plus loin (25 ans), d’autre part le 1° essai de démantèlement ne semble pas très concluant comme le montre le dossier ci-dessous
      http://seaus.free.fr/spip.php?article171
      Désolé, pas beaucoup d’espoir de ce coté là.

      Cordialement

    4. Avatar de M

      1° essai de démantèlement ne semble pas très concluant comme le montre le dossier ci-dessous

      / centrale nucléaire …

      Bon, ben alors, nous calencherons, rejoindrons le boulevard des allongés, casserons notre fiole, dévisserons notre billard, poserons nos outils, cannerons, avalerons notre chique, clamserons, baiserons la camarde, lâcherons la rampe, claboterons, sauterons la pas, ferons le grand saut, partirons les pieds devant, perdrons le goût du pain, avalerons notre bulletin de naissance, prendrons un aller simple, bref passerons …
      bien avant que les freins soient mis à la phynance !
      Plus la peine de chercher !!

  12. Avatar de abraxas
    abraxas

    Il suffirait de transférer les dépôts des particulier à la banque de France pour les mettre à l’abri, et de laisser les autres banques se dépatouiller dans leur tambouille nauséabonde.

  13. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Sauver les branques ?

    Il y a moins d’une heure à F.C. commentant l’actualité, un journaliste parlait de ceux qui devraient mettre la main à la poche pour sauver les branques.
    Rire et correction.
    Ça m’a saisi. Les branques pas encore…

    1. Avatar de VB
      VB

      Branques comme branquinioles ?

    2. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      BRANQUE [bRäk] n. m. et adj.
      – Fam. Sot, imbécile (avec infl. de braque* «fou»).
      Adj. être branque, se sentir branque. «Une affaire complètement branque, dit-il en soupirant» (P. Gombert, le Prix d’un taxi, p. 105.

      BRANQUIGNOL [bRäkiñól] n. m. et adj.
      – Fou, loufoque. – Braque. Les Branquignols, pièce de R. Dhéry. Il est un peu branquignol. – Dérangé, fêlé, piqué, siphonné, timbré.

      Dans les lieux du ban, ça se dit !

    3. Avatar de M

      sauver les branques.

      Hihi !

  14. Avatar de dissy

    La prochaine Irlande ou Espagne ?

    Les prix des habitations en Belgique sont les plus surévalués au monde. Les prix sont 63 % trop élevés par rapport aux prix des locations et 53 % trop élevés par rapport aux revenus des ménages, rapporte De Tijd sur base de chiffres de l’OCDE.

    http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-11-19/bien-trop-cher-l-immobilier-belge-804242.php

  15. Avatar de liervol

    Vous avez oublié un détail derrière les prix de l’immobilier, il y a des crédits en cours qui sont les actifs des banques, revoir les prix à la baisse implique de revoir les remboursements des crédits en cours à la baisse donc encore des pertes à venir dans ce cas pour les banques.
    Cercle vicieux

    En vérité seul l’inflation avec inflation sur les salaires aussi permettrait de rattraper le retard entre cette économie virtuelle et l’économie réelle, mais avec en face le dumping vers des milliards de salariés low cost, ce n’est pas gagné.
    C’est l’impasse.

  16. Avatar de KKKarluss
    KKKarluss

    dans le déluge, elles ne savent plus nager,
    l’arche de la nationalisation pourra-t’elle les sauver ?

  17. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    Si, effectivement, la BCE maintenait son refus de toute injection de liquidités dans des proportions énormes, il y aura une violente récession qui virera à une très violente DEFLATION! Pour toute la zone euro!
    Si, dans ce contexte, la BCE devait maintenir son attitude butée, je ne vois pas comment on pourrait même éviter des crises sociales extrêmes, allant de guerres aux famines etc.
    Il me semble que l’attitude japonaise, américaine et anglaise serait quand même un moindre mal!
    Pour ma part, je crois au reniement total des principes de la NCE, et elle fera comme « hélicoptère-Ben »!
    Car l’autre voie, celle que j’indique dpuis longtemps déjà, celle d’émettre une monnaie nouvelle version « signe monétaire marqué par le temps » ne semble décidément pas entendable.

  18. Avatar de liervol

    Dette publique: il n’y a pas de honte à faire défaut de paiement
    Ram Etwareea

    Athènes a choisi la solution la plus douloureuse qui épargne une faillite au pays

    Il n’y a apparemment pas d’équivalent en français pour «haircut» au sens où l’entend Angela Merkel dans le contexte de la crise irlandaise. Ce mot suggère que les investisseurs renoncent à une partie de leurs créances. Pour avoir prêté des sommes aussi faramineuses – 844 milliards d’euros, soit cinq fois le produit intérieur brut du pays – elles sont, selon la chancelière allemande, coresponsables du drame irlandais.

    Ses propos ont trouvé écho en Grèce, autre pays de la zone euro également écrasé par la dette. Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a déclaré vendredi qu’«une implication des investisseurs privés dans un mécanisme d’aide à des pays en difficulté aurait du sens».

    Assurer la participation des banques au règlement de la crise de la dette implique un défaut de paiement et une négociation de nouvelles conditions de remboursement ou de rééchelonnement. Ce serait une solution pour de nombreux pays européens. Notamment la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, dont les emprunts dépassent les 100% du PIB alors que les critères de Maastricht fixent la limite à 60%. Pour ces pays et pour bien d’autres, faire un défaut de paiement ne serait pas un déshonneur. S’ils continuent à faire une question de fierté leur capacité à rembourser, pour sauver au passage la confiance dans l’euro, c’est l’entrée garantie dans un cercle vicieux dont il ne sera pas facile de sortir.

    La Grèce a choisi de ne pas faire défaut. A chaque échéance, elle émet des obligations à des taux d’intérêt élevés qui font la joie des investisseurs en quête de rendement rapide. Résultat, le pays sera encore un peu plus enfoncé en 2011. Et ce n’est pas la sévère cure d’austérité (suppression d’emplois, montée du chômage, coupes sombres dans les dépenses publiques et gel des chantiers) imposée par le Fonds monétaire international (FMI) qui permettra à son économie de sortir de l’ornière. Ce n’est pas pour rien qu’une majorité d’économistes en Europe et aux Etats-Unis recommandent à la Grèce de faire défaut tant son niveau d’endettement est insoutenable. Selon eux, Athènes sera, tôt ou tard, amené à reconnaître cette réalité.

    Athènes a choisi la solution la plus douloureuse, mais qui épargne les créanciers, principalement des banques françaises et allemandes. Celles-ci ont pourtant prêté des milliards sans vergogne et financé l’achat de matériel militaire fabriqué en France et en Allemagne.

    Le cas irlandais n’est pas très différent. Ici, ce sont les banques britanniques, allemandes et françaises qui ont prêté des sommes astronomiques, faisant fi des règles élémentaires de gestion des risques. Le déficit budgétaire de l’Etat s’est déjà creusé de 12 à 32% à cause d’une aide de 50 milliards d’euros aux trois banques menacées de faillite. Puisque le problème n’est de loin pas résolu, Dublin s’apprête à emprunter encore entre 40 et 100 milliards d’euros auprès du Mécanisme européen de stabilisation et du FMI. L’opération de sauvetage sera probablement conclue ces prochains jours, avec à la clé un programme d’austérité qui sera imposé à la population.

    A moins que ce soit une déclaration à but électoral, Angela Merkel n’a pas tort lorsqu’elle demande que les banques assument leur part de responsabilité dans le drame irlandais.

    Si la Grèce, l’Irlande ou d’autres pays européens venaient à faire défaut, ce ne serait pas une première. Confronté à une situation identique, l’Islande s’est montré réaliste et a obtenu un rééchelonnement en décembre 2008.

    L’an dernier, le nouveau pouvoir en Equateur a institué une commission internationale pour auditer la dette du pays. Celle-ci a constaté que de nombreux prêts avaient été accordés sans respecter les règles établies. L’Etat a alors suspendu le remboursement. Après un bras de fer avec les banquiers américains, ce petit pays d’Amérique du Sud a racheté pour un milliard de dollars des titres valant 3,2 milliards.

    En 2001, c’est l’Argentine qui avait refusé de rembourser les banquiers qui avaient financé des achats d’armes. Après plusieurs années de bras de fer, ces derniers avaient fini par accepter un «haircut» de 45% de leurs créances. Sans passer par le FMI.

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/144ebaa0-f426-11df-bd7d-e113eb7d2749/Dette_publique_il_ny_a_pas_de_honte_%C3%A0_faire_d%C3%A9faut_de_paiement

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