J’ai repris dans mon livre « Le prix » (Le Croquant 2010), l’ensemble de mes réflexions consacrées à la formation des prix publiées durant la période 1985 – 2003. Dans le livre que je suis en train d’écrire, et dont le titre provisoire est : « Les questions qui restent à résoudre », je reprends de manière synthétique, un certain nombre de conclusions auxquelles je suis parvenu dans « Le prix ». Voici la première.
Quand un vendeur ou un acheteur se retrouve seul sur un marché, il a la capacité de fixer le prix d’un bien, marchandise ou service, au niveau qui lui est le plus favorable. Le choix s’offre même, s’il le voulait, d’éliminer la partie adverse par le prix qu’il exige et d’interdire du même coup l’existence future du marché. On parle alors de situation de « monopole ». Pour que les vendeurs ne soient pas exterminés, il faut que le prix de marché, le « prix marchand », ne descende pas au-dessous du prix de revient du bien, de son coût de production : le prix peut occasionnellement tomber en-dessous de ce niveau mais il ne peut pas tomber loin en-dessous ou, s’il le fait, il ne pourra en tout cas pas le faire très longtemps. Le coût de production constitue une borne inférieure pour le prix d’un bien, si l’on veut bien entendu que le marché continue d’exister. Inversement, pour qu’il y ait des acheteurs, il faut que le prix n’excède pas les moyens dont ceux-ci disposent : il faut que, s’ils achètent ce bien, son prix n’entame pas leur capacité à assurer leur subsistance. L’institution du crédit à la consommation permet éventuellement de repousser la question du coût excessif dans l’avenir mais comme le déclenchement de la crise dans le secteur des subprimes américains l’a très bien rappelé, il existe des limites à une telle manière d’hypothéquer l’avenir. La subsistance de l’acheteur détermine une borne supérieure au prix du bien, de la même manière que le prix de revient définit lui une borne inférieure. Pour autant, comme je l’ai dit, qu’on se soucie du fait que le marché survive.
Quand il n’existe qu’un seul acheteur, la tentation existe pour lui de forcer le vendeur à lui vendre le bien à un prix à peine supérieur à la borne inférieure que constitue le prix de revient assimilé au coût de production, réduisant son profit à peu de choses. Symétriquement, quand il n’existe qu’un seul vendeur, la tentation est grande pour lui de situer le prix à peine en-dessous de sa borne supérieure, qui mettrait en danger elle la subsistance de l’acheteur.
Lorsqu’il existe un certain nombre d’acheteurs d’une part et de vendeurs de l’autre, le prix du bien ira se situer quelque part entre ses deux bornes possibles : la borne inférieure que constitue le coût du vendeur, et la borne supérieure imposée par la subsistance de l’acheteur, et c’est dans ce cas-là seulement que le volume de l’offre et le volume de la demande joueront un rôle dans la détermination du prix.
Si l’offre du bien, marchandise ou service, est supérieure à la demande, il y a nécessairement d’une certaine manière abondance, alors que si c’est la demande qui dépasse l’offre, il y a alors automatiquement rareté. Mais de même qu’il n’y a pas nécessairement abondance sur les marchés, il n’y a pas non plus rareté de manière générale – et ceci, contrairement à ce qu’affirment les économistes ayant pignon sur rue depuis la fin du XIXe siècle.
Si l’offre est supérieure à la demande, s’il y a abondance, la concurrence entre vendeurs déséquilibre le rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs en faveur des acheteurs : tous les vendeurs n’auront peut-être pas l’occasion de vendre et une concurrence existera entre eux. Pour pouvoir vendre, ils baisseront le prix plus ou moins significativement par rapport à sa borne supérieure. Inversement, si la demande est supérieure à l’offre, s’il y a rareté, alors la concurrence entre acheteurs déséquilibre le rapport de force entre les acheteurs et les vendeurs en faveur des vendeurs : tous les acheteurs n’auront peut-être pas l’occasion d’acheter et il existera entre eux une concurrence qui fera décoller le prix de sa borne inférieure.
Comme on l’aura noté : il n’existe pas en permanence de concurrence généralisée entre tous les vendeurs d’un côté, et tous les acheteurs de l’autre : c’est seulement la différence entre le volume de l’offre et celui de la demande qui détermine dans lequel des deux camps la concurrence s’exercera. Si la différence est positive : si l’offre est supérieure à la demande, c’est la concurrence entre vendeurs qui est activée, si la différence est au contraire négative : si la demande est supérieure à l’offre, c’est au contraire la concurrence entre acheteurs qui est activée.
Pour empêcher les situations de « monopole », qui sont injustes, soit vis-à-vis de l’acheteur, soit du vendeur, parce qu’elles donnent tout pouvoir à l’autre partie de fixer le prix, et dangereuses, puisque le risque de tuer le marché lui-même existe alors, il faut qu’un cadre juridique interdise les situations de monopole. C’est là l’une des principales raisons (avec la protection de la propriété privée) pour laquelle les farouches ennemis de l’État que sont les libertariens souhaitent quand même son existence.
* * *
Cette description de la formation du prix apparaîtra certainement curieuse à beaucoup, et en particulier aux économistes, qui n’ont pas l’habitude de formuler la question de cette manière. Mon point de départ, c’est la façon dont Adam Smith (1723-1790) et David Ricardo ensuite (1772-1823) se représentaient la formation du prix : son point focal étant pour eux ce que j’ai appelé plus haut la « borne inférieure » du prix, à savoir celle qui est déterminée par le niveau de subsistance du vendeur, la rencontre de l’offre et de la demande n’ayant selon eux la capacité de faire s’écarter le prix de cette borne inférieure que dans une faible mesure et seulement à titre provisoire. À cela je combine ma réflexion personnelle quant au prix comme résultante d’un rapport de force, qui s’est constituée au fil des ans sur les marchés des produits de la mer en Bretagne et en Afrique de l’Ouest, ainsi que, par la suite, sur les marchés financiers européens et américains.
117 réponses à “LE PRIX : QUELQUES VÉRITÉS DE BASE”
Et le cadre juridique, c’est l’absence de privilèges donnés par l’Etat à certains producteurs. En l’absence de privilèges, il n’y a pas de monopole, ou bien seulement de manière temporaire (cf. Microsoft), puisque le marché est ouvert.
Le cas des produits de Microsoft est vraiment très particulier :
– le coût de fabrication d’un exemplaire est très faible (il est nul dans le cas de Windows vendu pré-installé par le constructeur de l’ordinateur qui en assure la copie sur le disque dur.)
– l’acheteur est incompétent (il utilise Word pour écrire du courrier alors que Word contient tout ce qu’il faut pour écrire un livre de 500 pages avec notes en bas de pages et table des matières, etc, etc.)
– le prix d’achat n’est qu’une petite partie de l’investissement de l’acheteur, l’essentiel de son investissement étant le temps qu’il passe à apprendre à s’en servir (mais heureusement il peut demander à son voisin de bureau « dis, comment tu fais pour … », ce qui ne marche que si les deux utilisent exactement le même logiciel.)
– les « prix étudiants » et le piratage empêchent les concurrents de s’implanter sur le même marché…
– on a même dit, avec des arguments à l’appui, que Microsoft a à une certaine période (avant Linux !) aidé Apple à survivre.
Ceci-dit, les cas où les dépenses faites avant la production du premier exemplaire d’un produit constituent une part prépondérante du coût de production d’une unité tendent à être de plus en plus nombreux à cause de l’importance de la recherche et développement (médicaments) et de la fabrication à l’aide de robots (circuits intégrés, etc.) On peut considérer – c’est à mon avis le cas pour Microsoft et pour ceux des médicaments dont le coût de production à l’unité est très faible – que le système de détermination traditionnel des prix n’est plus du tout adapté…
Oui. C’est de la gestion de base.
Voyez d’ailleurs les assembleurs automobiles qui ont réussi à tuer tellement de fournisseurs que le dernier impose son produit.
Et la grande distribution qui vend maintenant SES marques pour récupérer la marge du fabricant.
Dans ce dernier cas, c’est de l’oligopole.
Et l’oligo, c’est délicieux. Celui que l’on fait soi-même avec de vraies pommes de terre, je parle.
@yvan
Il faut savoir que – par exemple, pour le café… « bipbip », havrais -exemple donné en cours marketing, il y a quelques années, par un intervenant ayant fait le « plan marketing » de cette entreprise-, l’usine est la même (on ne va pas spécialement monter une usine pour les produits « Premier prix », non mais!): d’un côté, les produits « de marque », où se fait la marge du producteur, de l’autre, le produit « premier prix », où est optimisée la marge du distributeur…
Le deal est là, entre le producteur et le distributeur.
C’est « aligot » en fait (mais vous le saviez), et arrêtez, vous me donnez faim.
Et le fromage qui va avec.
Sans oublier le coup de main qui ne s’apprend pas devant un écran…
Très juste, Bernard.
La cuisine est un autre art de travailler la matière que j’ai découvert sur le tard.
Ajoute à ça un palais sensible car un odorat plus que développé et, tout mouillé, je ne pèse que 65 Kg par nervosité et activité.
Mon dicton : « faut qu’ça bouge. Mais manger tranquillement au point de mâcher le yoghourt lorsqu’il mérite d’être dégusté. »
Je hais donc les exhausteurs de goût. Un bon ingrédient mérite le respect.
Exhausteurs. Tout est dans le terme, notes… Je suis un « insider ». 😉
J’ajouterai à propos de la grande distribution et de l’industrie agro alimentaire que les subventions européennes à l’agriculture permettent aux agriculteurs de survivre sous perfusion financière avec des prix de revient en dessous des prix de vente alors que ces industries font leur choux gras en prélevant une marge confortable étant donné que le prix de vente au consommateur reste élevé.
L’aligot ? C’est pas un peu étouffe chrétien ?
Je ne suis pas batisé et en suis particulièrement heureux. 🙂
J’ajouterais un cas ou si l’offre est égale à la demande ,il est toujours possible de laisser « perdre » pour ne pas dire détruire une partie de la marchandise pour se reporter au cas précédent d’une offre inférieure à la demande. Le mensonge sur la quantité réelle existante permet aussi d’établir le prix.
Votre référence finale à Smith et Ricardo est tout à fait éclairante. En effet vous vous mettez dans leur logique. Ce n’est pas un défaut, mais je crains que ce ne soit incomplet.
En fait ce dont vous parlez ici, c’est de la valeur d’échange/usage (à pondérer selon qu’on est plus ou moins marxisant), le problème c’est que notre système actuel repose sur un troisième type de valeur : la valeur désir.
Et là, c’est du côté des travaux de René Girard qu’il faut se tourner à mon avis.
Mais ce n’est que mon avis, et peut-être vos « conclusions » à venir en tiennent-elles compte.
J’y ajouterais que je m’interroge aussi sur la manière d’aborder la « différenciation », la « segmentation » qui crée ce désir…
Une bagnole ou un vêtement de marque « A » n’est pas une bagnole ou un vêtement de Marque B et même si les caractéristiques « techniques » sont « identiques », une des 2 marques aura plus de valeur que l’autre juste sur la « réputation ».
Ce qui m’amène à demander si la modelisation économique doit dans ce cas considérer 1 ou 2 marchés ?
Il me semble que l’économiste pense en général à une utilité « théorique » et considère un seul marché, alors que le marketing essaie d’y faire voir 2 marchés distincts.
Ces 2 approches n’aboutissent-elles pas à des formations de prix différentes ?
Merci
BAV
C’est pour ça que je faisais référence à R. Girard :
« On désire ce qu’on vous montre à désirer. »
J’ajouterais encore que l’intermédiaire ayant un monopole s’il est à la fois un vendeur et un acheteur se trouve quant à lui dans une situation ou le mensonge est l’élément à mon avis déterminant dans le prix puisque lui seul connait réellement la quantité de marchandise souhaitée et produite.
En situation de monopole le prix du vendeur ne peu dépasser le seuil au-delà duquel l’acheteur voit ses moyens de subsistance disparaitre.
Ce n’est pas nécessairement une limite.
Ainsi, le cas des populations mourant de la fain lorsque le prix des matières allimentaires de bases dépassent le seuil maximum montre un dépassement de limite.
Et ce cas de figure est loin d’être anecdotique puis que c’est la cause même des subprimes;
N’est-il pas devenu la règle ?
Il y a aussi avec une position monopolistique, le privilége de l’accés au grand marché de la mondialisation où même la limite basse de la subsistance est dépassée, une marchandise plus vendable ici à bon prix, ira ailleurs où c’est toujours vendable, entretemps les populations délaissées pourront crever au sens propre.
Les marché sont en train de dessiner les contours de deux Europes, celle de l’euro fort (Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas) et celle de l’euro faible (Grèce, Italie, Espagne, France, Irlande)
Ici la BCE sous pression germanique s’interdit d’être un prêteur en dernier recours.
Cette rigidité va conduire inexorablement à l’éclatement de la zone euro!!!
La France ayant sous la pression des marchés et l’accroissement du spread avec l’Allemagne déjà quasiment perdu son AAA, ce qui va mettre out le fond de soutien européen.
Après la Grèce et l’Italie, l’ Espagne est en train de se faire flinguer par les marchés.
http://www.lefigaro.fr/marches/2011/11/17/04003-20111117ARTFIG00470-les-marches-dessinent-deja-une-europe-a-deux-vitesses.php
Pendant ce temps aux USA les 15 trillions de dette ont été dépassés, mais la FED va larguer des tonnes de dollars grâce à Helicopter Bernanke
Pour les USA pour l’instant et malgré les prédictions apocalyptiques du LEAP2020, les choses ne se passent pas trop mal. Finalement le bazar en Europe les soulage un peu de la fureur des marchés. Merci, Goldman Sachs et les trois soeurs!
http://www.lefigaro.fr/marches/2011/11/16/04003-20111116ARTFIG00697-les-etats-unis-nargue-l-europe-avec-une-dette-record.php
The ECB could effectively force troubled countries out of the Euro if it wanted to by refusing to accept their debt as collateral in its lending operations according to the head of the German debt agency
“If you look at the treaties, if I am not completely mistaken there is no way to get out (of euro),” Carl Heinz Daube, the managing director of the German finance agency said during a panel discussion at euro finance week.
“But hypothetically one could think that the ECB might not be willing any longer to take the sovereign bonds of one, two or three or four countries, so this might mean technically they might have to step out,” he said.
He added that he didn’t know if that would be the best solution to the debt crisis but said that the euro zone had to use a single powerful institution, and preferably one of its existing ones, to tackle the troubles.
zerohedge
C’est très bien écrit, à mon sens!
Je viens de découvrir que vos ouvrages étaient disponibles sous format « Kindle Edition »: on n’arrête pas le progrès!
Signé: un adepte des livres à l’ancienne…
Exellente initiative
Un futur navigateur qui doit voyager légé
Dépéchez-vous d’acquérir des livres papier tant qu’ils existent encore.
A propos de concurrence par les prix: amusant…
Le seul système juste serait la fixation du prix par une instance neutre. Mais je ne pense pas que l’homme souhaite réellement, ou s’il est réellement souhaitable, que les choses soient absolument justes, et ce, en général, car cela mène dans l’absolu à la « mécanicité » de la vie. La difficulté est donc de trouver le meilleur équilibre, tâche immense… mais n’est-ce pas cela la politique ?
Votre « instance neutre » existe ! Elle s’appelle « la main invisible » …
(Oui, Smith)
@Léoned
Non, cela n’a rien à voir. Ainsi que je l’ai déjà mentionné sur ce blog, je dirige une petite entreprise d’édition (création de livre, donc création du prix du livre). Je suis donc amené à former des prix, donc je crois déjà à mon niveau savoir de quoi je parle…
à Carl,
Si vous éditez des livres, vous savez bien que, dans le circuit actuel, en passant par les libraires, ce n’est pas vous qui déterminez le prix de vos productions puisque plus de 50 % du prix final est dédié à la distribution.
Pourquoi le recours à une instance neutre serait-elle plus juste ou économiquement plus viable ?
La logique du système de recherche du meilleur prix doit logiquement se baser sur le prix de revient.
Mais la question de fonds, ne reste t’elle pas morale ? Peut-on payer le même prix à un artisan qui fabrique lui-même sa marchandise à proximité du consommateur et l’industriel qui produit loin dans un pays ou le prix du travail est faible ?
Comment « traiter » et « valoriser » les différentes variantes qui peuvent influencer la capacité de production des différents acheteurs, mais aussi des différents vendeurs.
La définition d’un prix équilibré me semble une gageure. Et je suis très interessé de voir comment le résoudre. Il me semble que mon prof d’économie considérait que même Marx n’y avait pas réussi
C’est pourquoi il faut séduire, du côté vendeur.
C’est le seul moyen de pousser l’acheteur à payer légèrement plus qu’il n’est prêt à le faire.
C’est pourquoi il faut ne pas se laisser séduire, du côté acheteur.
C’est le seul moyen de faire baisser les prix au maximum.
Petit grain de sable : quand l’acheteur ou le vendeur s’endette pour acheter plus cher qu’il ne peut ou vendre moins cher qu’il ne le peut. Dans ce cas, tout se détraque. Pas tout de suite. Plus tard.
séduire ou mentir ?
séduire en mentant….
Deux péchés capitaux! Quoi d’autre dans le monde des nouvelles propositions?
Une contribution essentielle pour mieux comprendre d’où la « valeur » tire son essence.
« L’empire de la valeur » par André Orléan, édité au Seuil.
Monsieur Jorion,
Ce texte montre bien l’originalité de votre pensée, la détermination du prix par confrontation entre groupes sociaux et non par la simple quantité de biens proposés ou souhaités.
Il convient d’y ajouter un passage sur la constitution de ces groupes.
Sur le nombre de vendeurs ou d’acheteurs qui les constituent, le déplacement durable du prix vers la borne haute ou la borne basse amenant naturellement (comme par une main invisible ;-)) un plus grand nombre de personne a vouloir s’intégrer à tel ou tel groupe et donc à en multiplier le nombre et donc à écarter le prix de la borne qui les avait attirés.
Puis sur le travail de cohésion interne de ces groupes destiné à limiter l’intégration de nouveaux arrivants (cartels, syndicats, corporations, …, concentration), ou à éviter que l’un de leurs membres ne casse les prix, ne franchisse les bornes (pressions sociales plus ou moins rudes).
Il y a aussi le cas des centrales d’achat: par la quantité, obtenir de meilleurs prix auprès du fabricant/vendeur…
Dans la série: l’union fait la force.
Cela existe aussi dans le secteur public: l’UGAP (Union des Groupements d’Achat Public). Il y a plus efficace…
Par prolongation de la description très claire de la fixation du prix faites par Paul Jorion on peut tenter d’expliquer la formation des bulles spéculatives, à la hausse comme à la baisse, c.a.d. le dépassement durable du prix de toute borne supérieure ou inférieure.
Ainsi dans un marché dit de « vendeur » là où il y a plus de demande que d’offre, les prix montent en direction de la borne haute. Dans la théorie de la main invisible décrite par A.Smith, cela décourage une partie des acheteurs jusqu’à atteindre un point d’équilibre: le prix d’équilibre reflétant le fait qu’il y ait alors autant d’offre que de demande.
Ajoutons maintenant un élément nouveau: les anticipations des acteurs du marché (vendeurs et acheteurs).
Sur les marchés d’investissements financiers ou d’actifs en général, ce que regarde l’acheteur (le demandeur) c’est la « performance » de l’actif convoité dans un passé récent (quelques mois voir années). Au vu de cette performance la majorité des investisseurs anticipent la poursuite de la tendance. En effet l’investisseur a horreur de l’incertitude et de l’inconnu puisqu’il ne veut pas perdre une partie de son patrimoine, donc il a une forte tendance à investir dans des actifs qui ont connu une performance positive, c’est a dire une augmentation de leurs prix. C’est d’ailleurs mieux si cette tendance à l’augmentation du prix de l’actif est ancienne, car il y a moins de chance pour qu’un retournement de tendance ait lieu.
Ainsi dans le cas des investisseurs sur les marchés d’actifs, plus le prix d’un actif monte (plus d’acheteurs que de vendeurs), plus le groupe des acheteurs grossi et le groupe des vendeurs diminue ou est stable, ce qui a pour effet d’augmenter encore le prix. Cette nouvelle augmentation du prix décidera d’ailleurs un nouveau groupe d’investisseurs (acheteurs) qu’il est désormais temps d’acheter cet actif qui décidément n’en finit pas de monter etc…
Le même phénomène s’exerce également à la baisse, sauf que généralement il est beaucoup plus brutal (raccourci dans le temps pour des variations similaires). C’est d’ailleurs tout à fait compréhensible puisqu’il s’agit là pour les investisseurs déjà investit de sauver leur patrimoine. De plus il n’y a aucune entrée de nouveau investisseurs puisque la performance de l’actif est négative et que je rappelle que la majorité des investisseurs anticipe la poursuite de la tendance en cours (baisse du prix ici).
La sortie des investisseurs et la non entrée de nouveaux, augmente le groupe des vendeurs et baisse celui des acheteurs voir élimine celui-ci, ce qui conduit a des baisses de prix de plus en plus brutales en allant parfois jusqu’à la panique (que des vendeurs et aucun acheteur).
C’est la manière dont fonctionnent les marchés d’actifs depuis longtemps, sauf qu’actuellement il y a des renversements de tendances très brutaux et fréquents ce qui traduit le fait que les investisseurs sont déboussolés et que leurs anticipations changent souvent. Par exemple tout le monde anticipe une faillite de la Grèce, donc il n’y a plus d’acheteurs de dette grecque. Si il n’y a plus d’acheteurs c’est donc la faillite, et c’est ainsi pour un nombre de + en + important de pays européens, le doute nourrissant le doute et la contagion s’installe dans tout le système financier. En effet les banques ont toutes prêté à ces pays qui sont chaque jour plus nombreux, donc beaucoup anticipent la faillite des banques etc….
La seule solution aujourd’hui est d’établir le fait qu’il y aura toujours un acheteur dans tous ces marchés en mode panique. Et ce rôle est celui de la BCE. Finalement c’est assez facile à comprendre.
Certain marchés comme le marché immobilier par exemple connait probablement actuellement sa phase paroxystique de hausse avant un retournement brutal et durable. En effet dans les grandes agglomérations beaucoup d’achats sont le fait d’investisseurs qui paient comptant (sans recours au crédit). Les fonds venant de leurs retraits massifs d’autres classes d’actifs dans le but d’investir dans un bien matériel, qui gardera toujours une valeur et une utilité (pensent-ils).
Joli raisonnement,
+1.
Oui, le rapport de force intergroupe de la socio-psychologie reste un outil d’analyse fondamentale et l’usage qu’en fait Paul( Si c’est bien cela qu’il fait) renforce cette conviction.
Depuis longtemps, c’est l’intermédiaire qui détermine le prix, par rapport d’autres intermédiaires.
Il ne faut pas oublier que le producteur est obligé de vendre sa production, tandis que pour
l’intermédiaire, ce produit n’est qu’un produit parmi d’autres.Il parasite le producteur et l’acheteur en meme temps
Les gens seraient étonnés si’ils savaient le prix « producteur » de la pomme de terre,des chaussures,pantalons,etc.
Ce n’est pas « intermédiaire » qu’il faut dire mais « distributeur » et mieux : « grand distributeur ».
Non, les gens savent mais sont impuissants, tant qu’ils acceptent.
@Bernard James
Non, dans leur grande majorité, les gens ne savent pas et s’ils le savaient, ils ne le comprendraient pas. J’en fais régulièrement l’expérience…
à Carl,
Je persiste à dire que les gens savent, même et surtout quand ce qu’ils savent est refoulé, du fait de leur impuissance.
L’analyse de P Joron est tout à fait juste.
Je suis éleveur laitier et la notion de rareté, d’abondance, d’acceptabilité professionnelle de la vente à perte au vu du rapport de force avec l’industrie m’est très très familier.
Nous sommes, en moyenne triennale, payé tout juste à la borne inférieure. Problème, celle ci ne cesse d’augmenter par la volatilité des cours des intrants.
Le lait est une denrée périssable et la valorisation qui en est fait est constante en volume et doit toujours être écoulé. Problème, le marché est très peu élastique ce qui entraine des fortes variations de cotations sur le marché internationnal passant de la rareté à l’abondance en un clein d’oeil. Mais dans aucun des deux cas, le rapport de force ne se fait en notre faveur. La cause? Les conflits d’intérêts de nos représentants professionnels qui ont souvent un pied dans l’industrie.
Pire, si Ricardo et sa théorie des avantages comparatifs étaient appliqués, alors on fermerait les fermes laitières françaises une année (lorsque la nouvelle zélande vend bas) et on l’ouvrirait l’année suivante, ce qui techniquement impossible. Du coup, la libéralisation qui a souflé sur la PAC nous entraine dans des situations où il faut accepter de travailler en dessous de la borne inférieure. MAIS ça, c’est parceque l’on arrive à nous faire croire que la compétitivité de l’industrie est menacée alors qu’en 2009, les profits des industries laitières ont été explosifs alors qu’on avait rarement vendu le lait aussi bas !!! Quid donc du rapport de force.
En 2009 et en 2010, l’interprofession laitière qui fixe les indicateurs de prix pour aider les acteurs de la fîlière, a choisi de fixer le prix du lait en fonction des variations de valorisations du mix produit de chaque industriel pour enfin le répercuter sur le producteur. A t on demandé son avis ? Non, nos représentants ont sciemment choisi de privilégier la borne inférieur industriel à la borne inférieur de la production laitière. On nous avait promis qu’elle serait intégré.
Recement, la dernière loi de modernisation agricole a été voté. Elle vise une contractualisation entre les producteurs et les industriel. Problème ; l’organsation du rapport de force ne va pas dans le sens des producteurs dans la mesure où les privés souhaiterait, comme les groupes coopératifs qui sont en concurrence avec eux, intégrés individuellement les producteurs avec un contrat. Dans ces contrats (cf le contrat inaceptable de lactalis) il n’est fait aucunement référence aux prix de revient des producteurs . PAr contre, il est fait référence au prix de revient des unités de transformation de produits industriels (beurre – poudre).
La profession est dans l’impasse. Sans une organisation transversale de la contractualisation (c a d, sans une contractualisation entre un groupe de producteurs livrant leur lait à plusieurs industriels) il ne pourra y avoir rapport de force équilibré. De plus, étant donné la faible élasticité du marché laitier et compte tenu de la fin programmé des quotas laiters en 2015 qui régulaient jusque là l’offre, il serait facile pour les industriels de se mettre en concurrence en faissant produire à LEUR producteur des quantités de lait capable de très rapidement faire chuter les prix en europe. Résultat : les industriels gagnent sur tout les plans en mettant malgrés eux les producteurs en concurrence sans que l’industrie n’est à se sallir les mains dans l’histoire puisqu’il vont répercuter la baisse des cotations sur le prix de leur approvisionnement tout en dégageant du volume pour rentabiliser leur nouvelles installations. UNE FOLIE DOUCE à laquelle on nous amène progressivement. L’état lui, n’ a pas encore publié la règle du jeu pour l’organisation de ce rapport de force.
Contrairement à la FDSEA qui défend un projet d’organisation verticale de la contractualisation, l’Association des producteurs de lait indépendant, L’organisation des producteurs de lait de la coordination rurale et la confédération paysanne, cherche à créer une organisation de producteurs massive, transnationale, pour éviter de tomber dans ce piège.
Pour plus d’infos, visitez le site :
http://www.apli-nationale.org
Ahhhhh… le numerus clausus, quelle belle invention me dis-je en lisant Jorion… Fallait bien le génie de l’époque vichyste pour nous sortir ça…
Surtout qu’avec le tarif conventionné sécu plus des complémentaires généralisées, on a une limite basse confortable, plus une limite haute, ben… très très très (…) confortable.
Pis l’Ordre, ben viendra même pas te taquiner si tu refuses les CMU… l’est pas belle la vie des marchands médicaux ? L’Europe libérale ? Ah oui, elle tape sur Microsoft ou St Gobain, mais elle soutient les Ordres de Médecins et autres, pensez ! C’est tellement beau les codes déontologiques ! A se pâmer.
à Paul Jorion.
Je suis tout à fait en accord avec vos vérités de base en ce qui concerne les relations théoriques et pratiques entre producteurs et acheteurs.
Je peux vous assurer que mon expérience personnelle, dans le domaine de l’imprimerie de livres, correspond à votre description.
Par contre, ces vérités de base ne sont vraies ou réelles que lorsque le vendeur et l’acheteur évoluent sur un terrain ou aucun des deux n’a pris un ascendant définitif.
La vie quotidienne des individus montre un acheteur qui a un faux choix entre différents producteurs ou vendeurs qui sont toujours en situation de concurrence illusionniste
Dans le cas où l’acheteur (appelé encore parfois, mais faussement, « client ») n’est qu’un individu isolé face à des vendeurs incontournables et en situation d’entente, pour la fourniture de « biens et services » devenus obligatoires (les banques, les fournisseurs de téléphonie, d’énergie, les représentants politiques, etc.) le rapport de force est définitivement en faveur du vendeur.
Comment éviter qu’un ensemble de règles économiques « humainement, rationnellement bien pensées, etc. » ne soient pas détournées au service d’un système de domination? Je ne vois pas d’autre solution que de dire, avec force : « faisons-y , à tout moment, attention ».
Bonsoir Jean-Luce,
A ce sujet, et aussi pour tous ceux qui nous passionnent, tu devrais lire le dernier ouvrage de Jean-Claude Michéa, le complexe d’Orphée. La gauche, les gens ordinaires et la religion du Progrès. Editions Climats.
Pour répondre à ta question, je pense que les règles ne doivent pas être économiques mais morales : le savoir vivre ensemble ou comme on disait jadis, l’exigence de vertu.
Pour le reste, je suis d’accord : « faisons-y, à tout moment, attention ».
@ Bernard,
Bonsoir,
Les matins – Jean-Claude Michéa
http://www.youtube.com/watch?v=pruTD941O44
Philosophe, essayiste
Auteur de : Le complexe d’Orphée, la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
48mn
Oui, ce « Complee d’Orphée » de Michea, un livre qui réveille
(je viens de le finir).
L’appel au « fond anthropologique » est à méditer. Risque de repliement aussi évoqué par J Généreux. Solution sur le papier = « liens qui libèrent ». Version Ars Industrialis, bernard Stiegler, même attachement au savoir-faire/savoir-vivre comme stabilisation (avec dose de Philia, otium, sublimation,…). Mais idée d’un capitalisme « entièrement révisé », nom général de techniques dans lesquels on s’investit, et dont on surmonte le côté poison, aliénant, en arrivant à un stade d’adoption et non par adaptation. Exemple : le livre, voire la parole (non sophiste???!), systèmes adoptés et qui subliment sans « prolétariser », sans enlever de savoir/vivre/faire.
Donc remise de la philia et de l’otium au centre du terrain. Si on siffle le début de la partie, il faut s’arranger pour que les financiers ne soient même pas dans les gradins. C’est là qu’on voit qu’il faudra un paquet de morale assez épais pour bouger les lignes…
à jérôme,
Je ne suis pas fanatique des vidéos d’entrevue d’un « penseur », quelles que soient ses qualités, avec un médiatique, quel qu’il soit, et encore moins des « débats contradictoires »
Je suis persuadé que ces efforts sont vains, mais Michéa a un long passé d’enseignant (professeur de philosophie en lycée) et je considère que chacun doit pouvoir mener sa vie comme il l’entend.
Du reste, si parler à la radio fait vendre quelques exemplaires d’un bon livre, ce n’est pas négligeable pour l’auteur, l’éditeur et la réflexion critique.
Le livre, qui est une synthèse contemporaine des critiques de l’auteur, est très riche et mériterait de voir son contenu débattu et les liens qu’il donne (dont Jorion) utilisés.
Morlie,
Ouais ben, faites attention pour commencer aux formes négatives malencontreuses. Pasque là désolé, mais ou l’inattention ou l’alambiquage superflu ou, plus grave, la confusion, vore l’ambiguïté, vous font écrire l’exact inverse de ce que notre bienveillante compréhension serait prète à reconnaître comme ce que vous vouliez dire… me trompé-je ?
« Comment éviter que… soient détournées.. », ok; « ne soient détournées », bon soit; « ne soient pas détournées », pas glop, pas glop du tout même.
Les « règles » de l’économie, c’est une chose – bien énigmatique au demeurant, les règles de la grammaire, c’en est une autre, incontournable celle-ci, voire indétournable, en tout cas sans effets fâcheux.
« la confusion, vore l’ambiguïté »
la confusion dévore l’ambiguïté.
Cherches pas les poux chez les papous papas pas à poux !
PETITE ÉNIGME:
L’histoire du billet qui circule, et fait travailler tout le monde, est l’exemple même du caractère dynamique de la logique keynesienne.
La masse monétaire M s’y trouve multipliée par sa vitesse de circulation V, pour acheter au prix moyen P la production Y suivant l’égalité macroèconomique:
M.V = P.Y
( En termes microéconomiques de bilan détaillé:
Somme des Mi.Vi = Somme des Pi.Yi )
Cela m’amène à poser ici ma question, de façon précise:
Pour une vitesse de circulation donnée, la croissance temporelle (temps t) de la masse monétaire, soit (dM/dt), est:
dM/dt = 1/V . (dP/dt + dY/dt) suivant la règle des faibles variations relatives que l’on apprend au lycée.
Or, suivant les statistiques de la BCE, la croissance monétaire de M1 (la plus liquide) dM1/dt est égal à 9% de moyenne depuis quinze ans, dans les pays de la zone euro, alors que la croissance des prix et celle de la production sont respectivement de 2% et 3%. Cela implique que la vitesse moyenne V de circulation est un peu supérieure à un.
En termes annuels, c’est un peu plus d’une transaction moyenne par an sur le total du PIB, ce qui n’a rien d’anormal pour la consommation: il s’y trouve aussi bien de l’alimentaire journalier (trés fréquent) que de l’équipement durable (moins fréquent), ce dernier étant de masse unitaire plus importante.
Mais un coup d’oeil aux courbes (M1+M2+M3), par exemple dans le récent livre de O. Berruyer, montre qu’il en est à peu près de même pour M2, et même M3.
Or, il s’agit là d’actifs, non consommables: la transaction peut se renouveler tous les jours sur le même actif échangé à la bourse, sans grand changement de prix. Mieux: en quinze ans, le niveau du CAC 40 est revenu approximativement à la même valeur !
Comment, dans ce cas, la croissance de près de 10% est-elle possible, concernant les actifs ?
S’agit-il donc de création pure et simple (émission d’actions, de CDS, etc.) en dY/dt, malgré un dP/dt nul, qui assure une telle croissance monétaire ?
Le point est d’importance, car il dévoile un aspect caché de l’économie financière, qui porte sur des sommes énormes et peu d’individus :
Pendant que l’on nous pinaille des quarts de % d’augmentation des prix, des taux d’intérêt de la BCE, etc., le secteur financier se gave par création pure et simple ! Exemples: l’Oréal, LVMH…, le secteur bancaire ?
Les agrégats monétaires additionnent plusieurs fois les mêmes sommes : ils sont inutiles.
Je connaissais « MxV=PxQ » (= formule de Fisher, datant de l’entre-deux-guerre)
Masse monétaire x Vitesse [croissance] = Prix [inflation] x Quantité [de marchandises]
Même si ce n’est en aucun cas globalement calculable, c’est exact (vous modifiez une variable d’un côté ===> cela bouge de l’autre côté, en adéquation…)
Il ne s’agit pas ici de s’en servir pour la formation des prix, mais simplement comme équation de bilan sur un équilibre déjà existant (c’est le cas des statistiques que je cite).
Ça permet déjà de se poserun certain nombre de questions…
Pardon d’être allé un peu vite en notations, ci-dessus:
« suivant la règle des faibles variations relatives que l’on apprend au lycée » signifie:
en variations relatives Mr=dM/M, Pr=dP/P et Yr=dY/Y, soit:
Mr = 1/V. ( Pr + Yr)
d’où, en divisant par la variation de temps dt:
dMr/dt = 1/V (dPr/dt + dYr/dt),
ce qui est bien la croissance temporelle relative, en % !
Pour flirter avec l’instabilité, introduire la variation de la vitesse, dV/dt…
(négatif quand ça freine..!)
Le credit facile, cartes de credit et autres tel qu’aux USA fausse le jeu.
Est-ce une des raisons pour laquelle le systeme implose?
Faut-il instaurer un systeme de pouvoir d’achat reel sans credit?
Pour certains produits de base, il y a aussi l’influence des produits subsituables, par exemple, les énergies étant substituables, le prix de l’électricité nucléaire monte quand celui du pétrole monte, le prix de certains aliments substituables à d’autres varient en fonction de l’abondance ou de la rareté globale (et de la spéculation, mais cela c’est autre chose). D’autres produits, ne sont pas substituables, par exemple, le fer ne l’est pas.
Lu, il y a peu chez Sun-Yat-Sen /1919/
Chapitre:Le travail et la monnaie. / page:38/
Un ancien Empreur s’en avisa.Il apprit au peuple « à se réunir sur la place du marché au milieu
du jour ».Apres les échanges, chacun s’en retourna chez lui satisfait.Le troc était ainsi facilité.
/…./ L’usage de « s’assembler sur la place du marché au milieu du jour » est, selon moi, à l’origine de la monnaie.Certaines économistes affirment qu’elle est née du troc.C’est une erreur.Ils ignorent si, aux temps du troc, il existait une « valeur » comme nous en avons une de nos jours.Au sein d’une communauté admettant le commerce,la monnaie permet de mesurer la valeur des richesses,alors qu’au temps du troc,c’est « l’assemblée sur la place du marché,au milieu du jour » qui fixe la valeur des choses.
L’homme peut utiliser cette notion de valeur pour s’assurer un gain,ce que le troc simple ne permet pas.
/../La monnaie permettant l’échange, celui qui en dispose peut traiter avec n’importe quel vendeur et en obtenir ce qu’il désire, évitant ainsi la double obligation de vendre et de produire.
/../ page 42/ De l’instant où s’établit la coutume de « l’assemblée sur la place du marché, au millieu du jour » il ne fut plus nécessaire à chacun d’accomplir tous les travaux nécessaires à la vie.Quand vint l’usage de la monnaie, cette meme « assemblée sur la place du marché » devint sans objet.Depuis que le monde utilise le credit par chèques et lettres de change, la monnaie a perdu de sa préponderanca.
/../page 47/ A l’age des nécessités premieres, « l’assemblée sur la place du marché,au millieu du jour » suffit aux échanges.A l’age du confort, la monnaie, dont nous nous servons encore, est le mode de transfert des richesses.A l’age du luxe enfin, la monnaie est remplacée par le credit
(chèques, traites).
Sun-Yat-Sen: Souvenirs d’un révolutionnaire chinois
Il y a aussi l’aspect prix des « œuvres de l’esprit » (brevets ou œuvres donc les couts de réplications sont quasi nuls, logiciel, musique film livre, modèles dans la confection, plan etc, marques), auxquelles le premier paragraphe ne s’applique pas vraiment, mais qui constituent de fait une bonne partie de la valeur des biens échangés aujourd’hui. Et aussi dans le cas des marques par exemple, sans doute un des meilleurs exemple de la composante jeu de pouvoir sur l’établissement des prix ..
« Pour empêcher les situations de « monopole », qui sont injustes, soit vis-à-vis de l’acheteur, soit du vendeur, parce qu’elles donnent tout pouvoir à l’autre partie de fixer le prix, et dangereuses, puisque le risque de tuer le marché lui-même existe alors, il faut qu’un cadre juridique interdise les situations de monopole. C’est là l’une des principales raisons (avec la protection de la propriété privée) pour laquelle les farouches ennemis de l’État que sont les libertariens souhaitent quand même son existence. »
En fait, tous les libertariens ne sont pas tous contre. Mais pas seulement eux. Beaucoup de ceux qui souscrivent à la théorie williamsonienne estiment que si une situation de monople émerge, c’est que l’organisation est alors plus efficiente que le marché, en raison des économies qu’elles permet sur les coûts de transaction. L’oligopole et le monopole sont donc pleinement justifiés alors.
Pour le reste:
(i) Sur le plan de la méthode d’exposition:
S’agit-il de seulement de formaliser/traduire des résultats empiriques?
Ou s’agit-il d’établir, de façon strictement logico-formelle, pour le coup à la manière des économistes tels que Nash et consorts, une « loi universelle de la formation des prix » ?
(ii) S’agit-il de de jeter les bases d’une théorie économique dans laquelle on partirait du capital manquant, et non du capital en excès, en introduisant dès le départ l’idée de limite de subsistance de l’acheteur, et non du vendeur?
Pour du vendeur, le niveau de prix n’est-il pas in fine le prix de subsistance également, et non pas le prix de revient, tant il est vrai qu’il vaut mieux vendre à perte et avoir de quoi manger que de ne pas vendre du tout… disons que le vendeur limite les dégâts)?
(iii) Si quelqu’un a un contre exemple de marché dans lequel l’offre serait supérieure à la demande et où la variation du prix autour du prix de revient ne serait pourtant pas déterminée par le rapport de force entre les vendeurs, c’est le moment.
Qu’est ce qui rentre dans la catégorie « rapport de force »: tout avantage compétitif ou seulement un niveau de dépendance relative moindre au marché proprement dit??
la propriété intellectuelle?
N’importe quel producteur de bagnoles n’est il pas dans cette situation aujourd’hui ?
Ce n’est vrai que pour des produits standardisés, dans la vraie vie il y la valeur apparente et la valeur réelle. Un vendeur en forte concurrence peut baisser son prix OU augmenter la valeur apparente pour le client, en ajoutant un porte-clé et un pins, le tout dans un joli emballage cadeau. L’acheteur ne paye plus un produit mais l’image qu’en fait le vendeur, la valeur de l’objet lui-même pouvant devenir marginale dans le cas d’une mode pour une marque même en cas d’abondance. Si les prix étaient basés sur la rationalité, même celle d’un rapport de force, ça se saurait.
Par contre, l’acheteur en forte concurrence n’a pas l’opportunité d’augmenter la valeur apparente de son argent.
Il me semble qu’il y a beaucoup de cas particuliers, auxquels Le prix ne cherche pas à répondre mais qui viennent à l’esprit quand on lit le bouquin parce qu’on à été surpris quand on les a rencontrés.
C’est entre autres le cas des produits de luxe pour lesquels c’est le fait de payer un prix beaucoup plus élevé que ce qui est normal qui procure une grande satisfaction à l’acheteur. Si on regarde froidement ce qui se passe on constate que dans ce cas le coût de fabrication peut être dérisoire, le produit peu ou pas différent d’un produit standard et le client tout à fait ravi de la transaction. Il faut aussi tenir compte du coût élevé de la boutique qui doit être située dans la bonne rue du bon quartier (et parfois du bon côté de la rue, etc), de l’aménagement luxueux des lieux, du personnel qui doit être abondant et zélé, du temps que le client passe à choisir …et de la nécessité de sélectionner la clientèle qui doit être en harmonie avec le reste. Le standing ça se paye!
Dans d’autre cas, comme la vente d’objets d’art, c’est le rapport de force qui se trouve être très favorable au vendeur : le client est souvent incapable de juger par lui même ce qu’il achète, la facture d’une galerie réputée est une « assurance qualité » et elle aura beaucoup d’importance en cas de revente. S’il achetait directement à l’artiste le rapport de force serait – sauf de rares exceptions – en faveur du client qui paierait beaucoup moins cher.
Trop d’artistes pensent que le prix représente la valeur de leurs oeuvres (leur cote). S’ils prenaient conscience qu’il s’agit surtout d’un rapport de force ils seraient sinon moins pauvres du moins moins malheureux. C’est un domaine où la non subsistance du vendeur est la régle…
Dans le cas des oeuvres d’art dites « très importantes », outre le fait qu’il s’agit très souvent de placements spéculatifs, les prix délirants ne s’expliquent plus que par le fait que « finalement les énormes sommes d’argent en question ne valent pas grand-chose » (c’est du moins la conclusion à laquelle était parvenu l’auteur – un peu désespéré – d’un bouquin que j’ai lu sur le sujet!)
Je suis personnellement confronté ce soir à un problème de formation de prix dans mon conseil communal (municipal).
Depuis la libéralisation de la distribution d’énergie électrique, les producteurs, transporteurs à haute tension et distributeur basse énergie sont séparés (par respect de la logique concurrentielle) . Alors que le monopole antérieur était accepté tant qu’il ne profitait (bien qu’encadré par un régulateur public) qu’aux actionnaires privés, cette fois l’oeil du « marché libre et non faussé » surveille de près .
Aujourd’hui, le régulateur public est devenu très libéral et le distributeur basse tension (très logiquement une intercommunale publique) est soumis à une pression sur son prix de distribution à la baisse. Tant et si bien que les dividendes distribués auparavant aux communes tendent à disparaitre. Si on veut les garder (pour réaliser de nécessaires investissements publics), il faudra emprunter (très cher aujourd’hui) ou ouvrir le capital de l’intercommunale… au privé. Celui-ci (on connait « les marchés ») ne le fera que si le « return on investment » sera conséquent… ce qui entrainera une remontée du prix, cette fois acceptée par le régulateur libéral puisque c’est normal, n’est-ce pas, que l’investisseur veuille récupérer sa mise + un bon % de gain. Et c’est ainsi, que le monopole public qui fonctionnait bien à l’avantage tant des usagers que des contribuables des communes concernées, se verra forcé de s’ouvrir au privé qui prélèvera sa dîme.
Cela ne fait-il pas penser au XVIème siècle anglais quand les commons furent peu à peu enclos pour le profit des premiers fermiers capitalistes?
Et cette fois, c’est par le fixation d’un prix très bas pour les services publics que le néo-libéralisme force les commoners à céder leurs biens communs aux rapaces des marchés. Quelle triste époque nous vivons!
« il faut qu’un cadre juridique interdise les situations de monopole. C’est là l’une des principales raisons (avec la protection de la propriété privée) pour laquelle les farouches ennemis de l’État que sont les libertariens souhaitent quand même son existence. »
Nuance : Les libertariens légitiment le monopole s’il est encadré par une justice privée . Cette justice privée (la loi des contrats) auraient pour socle le droit naturel. Il est alors assez marrant de constater que ces anarchistes de droite deviennent incohérents. Parce qu’ils oublient un peu facilement qu’il n’y eût point de capitalisme sans Etat, sauf à revisiter l’Histoire des civilisations en la qualifiant de « grande marche vers le capitalisme ». Nécessité fait alors loi, l’idéologie de l’économie passe forcément par une histoire hagiographique de l’aristocratie des marchands. Une Histoire en forme de propagande, celle du monopole de la Corporation.
« ces anarchistes de droite »
Ne mélangez pas les torchons et les serviettes.
Les « anarchistes de droite », et les libertariens? 🙂
« »« ces anarchistes de droite »
Ne mélangez pas les torchons et les serviettes. » »
Et vice versa 😉
et qu’il me soit permis de rappeler que ‘anarchiste de droite’ c’est un non sens, l’anarchisme ne se définissant pas dans un système électoraliste, ni capitaliste, il ne peut être ni de droite ni de gauche (même pas »ultra »), bien au contraire.
et tant que je suis là, il me semble qu’il y a un biais à considérer; vendeurs et acheteurs, en groupe homogène, car parmi les acheteurs certains ont un fort pouvoir d’achat et d’autres un faible, de la même manière certains vendeurs ont une marge de manœuvre et d’autres pas et cela fausse les rapports de force, au détriment des faibles dans un système capitaliste où plus tu accumules moins t’en as foutre du prix. Quand on peut tout se payer milles fois on va pas mégoter et ça fausse la fixation du prix !!
Vaut mieux sortir des économies marchandes pour une économie du don et de l’échange librement consenti. Ça aurait au moins l’avantage de supprimer le cancer financier-rentier.
Les anarchistes de droite.
J’ai tout lieu de penser que l’expression, dont je ne connais pas l’origine exacte, anarchiste de droite a été popularisée par les staliniens qui accusaient toute la critique existante « à leur gauche » de faire le jeu de la droite, et cela depuis 1917, ce qui signifie que Staline a été une sorte de vérité de Lénine et de sa « liberté, pourquoi faire ? »
Il faut aussi y voir une expression utilisable pour désigner ces individus d’extrême droite qui se déguisent en libertaire, dont le plus connu est Céline (je ne citerai pas les contemporains pour ne pas leur faire de la publicité, il suffit de penser à ceux qui se déguisent en « anti-sionistes »)
N’oublions que la critique de l’Etat a plusieurs versions non conciliables dont les anarchistes, comme en 36 en Espagne, et les libertariens, qui ne veulent pas d’Etat, comme ces responsables du Tea Party qui déclarent que les problèmes de pollution de l’atmosphère doivent « être réglés par Dieu et non par le gouvernement ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Anarchisme_de_droite
à Pierre,
Le problème avec Wikipedia, c’est qu’on y trouve le meilleur (des informations vraies) et le pire (des mensonges et la reprise de vieilles calomnies).
Que sur ce lien on trouve le nom de George Orwell, dont « certains » ont pu se demander s’il ne méritait pas ce qualificatif puisqu’il a passé une partie de sa vie à critiquer la gauche officielle et le stalinisme qui en était une composante, me persuade que cette « encyclopédie » doit être maniée avec précaution.
@Léo:
+1
//// et qu’il me soit permis de rappeler que ‘anarchiste de droite’ c’est un non sens, l’anarchisme ne se définissant pas dans un système électoraliste, ni capitaliste, il ne peut être ni de droite ni de gauche (même pas »ultra »), bien au contraire.
et tant que je suis là, il me semble qu’il y a un biais à considérer; vendeurs et acheteurs, en groupe homogène,
Vaut mieux sortir des économies marchandes pour une économie du don et de l’échange librement consenti. Ça aurait au moins l’avantage de supprimer le cancer financier-rentier. ////
Voire une économie monétarisée , tres locale .
Les libéraux sur ce site vont te traiter de libertarien .. Ce qui leur permet de taper en touche …bien qu’ils ne soient pas ds leur « 22 » .
àB. James ..L’étiquette « libertaire » ne se réfère pas a une posture idéologique ..mais , a mon sens , plutot a une référence structurelle .
Pour faire court : le flic doit etre ds a tete et non ds un car de CRS .
La def la meilleure me semble etre le modèle de « subsidiarité descendante » .
Cette modélisation « évacue » le problème du « pouvoir » qui pollue ttes les autres solutions .
L’humain est fragile et sans précaution Marlowe.
à Pierre
Et bien, s’il veut continuer à exister, il va devoir faire un peu plus attention à lui-même et à ses semblables.
@Paul :
Le libertarianisme c’est « l’ordre sans l’Etat » pour les riches, légitimé par la loi faite par et pour la Corporation. Et la loi est appliquée par les flics de l’Etat si vous vous indignez trop longtemps sur la place publique ! Votre petite vidéo d’hier l’illustrait très bien, c’est bien un programme de droite qui a été appliqué à la lettre pour en arriver là. L’idéologie libertarienne est un oxymore elle est à la fin du capitalisme : Ils n’auront pas l’ordre sans l’Etat, ils ont auront le chaos.
@Bertrand_M: Ouaip, mais l’anarchisme n’a rien à voir avec ça.
Juste un petit mot
Le Prix de Paul Jorion est selon moi un chef d’oeuvre. J’attends la suite.
Il faut absolument lire le livre d’Orléan: L’empire de la valeur. Je pense qu’il serait intéressant de le discuter sur le blog en parallèle avec Le prix.
Salut
D.M
« Juste un petit mot
Le Prix de Paul Jorion est selon moi un chef d’oeuvre. J’attends la suite. »
Moi aussi…Un deuxième petit mot:
mais faire mieux reste difficile, surtout en ce qui concerne la couverture du livre « Le Prix », je la trouve au TOP de toutes les couvertures éditées ces derniers temps!
J’aimerais savoir selon votre explication. Pourquoi les états, quand ils sont acheteurs uniques pour certains biens, autoroutes, avions de combat, etc… payent des prix prohibitifs, bien au délà du prix de revient ? Ils devraient les obtenir au prix de revient plus un chouilla pour ne pas tuer le fournisseur. Ou bien peut être sommes nous en présence de formes de subventions cachées pour le privé ?
peut être même que ceux qui prennent le pouvoir au sein des états, y arrivent grâce au même secteur privé !?!
Salut Carlos,
« Ou bien peut être sommes nous en présence de formes de subventions cachées pour le privé ? »
Ou encore en présence de :
http://www.youtube.com/watch?v=WUCu_D5dLiU
Merci pour cette lumineuse explication. Néanmoins, il faudrait peut être préciser quelque chose. Car on comprend bien ce qui motive le vendeur à savoir en récolter un certain prix, mais à mon avis le mobile des acheteurs stimule la concurrence entre les acheteurs et intervient dans la rareté de l’offre. Comment devient-on acheteur ? Soit par besoin, soit par envie, ou par un subtile mélange des 2, mais il existe toujours les 2 composantes besoin et envie. Si le produit n’intéresse personne, même si c’est un exemplaire unique au monde, l’offre est rare mais la demande est quasiment nulle. Si par contre, il existe un exemplaire unique mais qui fait envie ou qui répond à un besoin, alors l’offre et la demande joue et la concurrence entre acheteurs est vive. Ce que je voulais dire par là, est que le psychisme humain donne son sens à la loi de l’offre et la demande qui sinon, à mon avis, resterait fort abstraite.
@ alfee
Ben, non. Dans ce cas là, la demande est nulle et l’offre aussi. Il n’y a donc ni marché, ni raison d’en causer.
ne sont pour moi que rationalisation.
Je vous propose la définition suivante :
« Les humains (Pan mercator) se distinguent, parmi les grands singes, en ce qu’ils ont comme principal mode de règlement des tensions sociales à l’intérieur du groupe et de positionnement dans sa hiérarchie, la possession, l’échange (plus ou moins consenti) et l’élaboration d’objets (artefacts). Ce mode est appelé économie. »
@Renard
« Ben, non. Dans ce cas là, la demande est nulle et l’offre aussi. Il n’y a donc ni marché, ni raison d’en causer. »
Souvent, mon cher Renard, les conditions aux limites défient la pensée intuitive.
Par ailleurs,
Comme je ne suis pas un singe, je ne suis pas qualifié pour en parler.
Entre passer prendre un pain chez le boulanger, l’homme d’affaires qui prétend pouvoir payer 40 millions de dollars les tournesols de van Gogh (si je me souviens bien c’était déjà trop tard, la faillite l’avait déjà atteint), et l’achat de la Louisiane à Napoléon par Washington (grâce à Barings, une banque de la City) il y a quand même beaucoup de différence. Englober toutes ces transactions dans la même description et les mêmes explications risque de ne pas être pertinent.
A propos d’aller chercher le pain chez le boulanger, j’ai entrevu (seulement entrevu) comment les choses se passaient avant 1950 dans un petit village dépeuplé par l’exode rural mais où il y avait encore un boulanger: la subsistance de certains acheteurs y relevait de la solidarité, celle qui avait permis aux villageois de survivre au cours des siècles, si bien que les clients normaux payaient plus ou moins consciemment pour ceux qui « payeraient plus tard ».
Dans une petite communauté où, même si les oppositions entre personnes pouvaient être extrêmement intenses (concurrence pour le terrain cultivable, querelles liées à l’arrosage, vols supposés mais non prouvés voire héritages du passé impossibles à expliquer) la survie commune des générations précédentes avait nécessité des formes d’entraide multiples. Isoler les échanges de type commercial des dons, trocs et des autres formes d’entraide en se limitant à la seule notion de prix ne me semble pas valable. N’y a-t’il pas eu une époque où la monnaie servait surtout à payer l’impôt?
@Renard
Que la même monnaie serve aux échanges permettant la subsistance des individus (prix du pain), à les distraire (aller au cinéma), à louer sa force de travail (salaire), à acquérir des moyens de productions (terre agricoles), au règlement des tensions sociales (amandes, impôts, dommages de guerre, sentences de la justice), à acheter des Kalashnikov et à établir leur positionnement dans la hiérarchie (he’s worth ten milions dollars) n’est pas sans poser quelques problèmes quand on cherche à comprendre les prix!
Se limiter aux échanges marchands quand beaucoup d’autres domaines sont concernés par l’efficacité d’une somme d’argent empêche de comprendre pas mal de choses (les millions de dollars ne servent que rarement à se goinfrer de nourriture ou à avoir autant de Ferrari dans son garage que madame a de paires de chaussures dans son placard.)
Staline a oublié de poser une question: Le Pape, combien sur son compte en banque?
@ G L
Je n’ai pas parlé de monnaie.
J’ai défini l’économie comme une spécificité humaine de circulation des objets à l’intérieur d’un groupe donné. La monnaie (métal, papier, immatérielle) telle que nous la connaissons n’est qu’une contrepartie utile à la circulation de ces objets dès que le groupe atteint une certaine taille ou étendue.
Que la finance soit arrivée à considérer que le prix/monnaie était à la base de l’économie (et à nous le faire croire) est à la base de son développement actuel qui consiste à traiter le prix lui-même comme un objet.
P.S. : Quand je parlais de régulation des tensions sociales, je ne pensais pas particulièrement aux impôts ou amendes, mais, par exemple, aux bonobos qui utilisent un autre mode de régulation dominant.
C’est marrant, je remplace » bien, marchandise ou service » par « Rafale » dans votre énoncé des vérités de base, et je ma rend compte que ces avions « privés » ont un prix « publique » qui peine à séduire, malgré tous les efforts financiers et de représentation de nos VRP étatiques …..
Pouvez vous m’expliquer comment se forme le prix d’une arme de haute technologie ?
Ou le prix d’une centrale nucléaire alors qu’on vient de nous annoncer qu’il faudra en fait au bas mots un siècle pour démanteler celle qui sert à s’essayer au « savoir faire Français » !?
Ou le prix de la Joconde ou d’un élu du peuple ?….
Décidément la théorie n’est pas pratique quand les factures sont élastiques et les rétro-commissions d’usage.
On sait ‘y quand on sait pas ? Un zéro de plus, un zéro de moins ?
C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses.
Ici on s’intéresse à la laine et aux gigots. On ne se préoccupe pas des moutons.
très bonne question pour le rafale, les contrats prévoient d’autres achats si l’avion ne se vend pas !!
page wiki 🙂
Là tu vends un truc super rare (donc cher), dont personne ne veut. Et tu obliges l’acheteur à le rendre moins rare en garantissant la production ce qui peut faire baisser les prix.
Sans complicité au sein de l’état ça marche pas, on peut dire que le patron qui agirait ainsi serait un SUPER-RSAiste, un gros assisté quoi le père dassault
Une commande de Rafale c’est en gros l’équivalent d’un traité d’assistance militaire (avec pièces détachée, munitions, formation des pilotes et assurance que l’avion ne restera bloqué au sol par l’émission d’un code sur la fréquence appropriée.)
L’argent versé à Dassaut sert aussi à mettre au point le prochain modèle, à éviter qu’il se délocalise et ne soit plus sous contrôle en cas de conflit : pas grand chose à voir avec la Joconde.
😉 What if concurrence libre et non faussée sur le marché des armes nucléaires?
à ma connaissance, dassault ne prend pas en charge la R&D
L’ultra libéralisme au pouvoir nous a montré qu’il n’appliquait même pas les règles élémentaires de la guerre.
Pourquoi en serait-il différemment pour la guerre économique ?
Finie la maternelle , maintenant c’est la coure des grands !
Pour répondre à Pierre
Voici le point de vue du comptable concernant le prix de la Joconde.
Cette peinture fut payée (en or) 48 000 livres par François Ier.
Une livre a été remplacée depuis par un franc (Napoléon).
Le franc a été remplacé par le nouveau franc (valant 100 fois plus).
L’euro a remplacé le (nouveau) franc, valant 6.56957 francs.
Donc la Joconde valant 48 000 livres (or) valait environ 48 000 francs, donc 480 nouveaux francs, donc elle vaut environ 75 euros.
Qu’en pensez-vous ? Personnellement, j’achèterais volontiers à ce prix.
Mais d’autres affirment qu’elle est unique, donc est sans prix ; alors, elle a un prix nul ?
En revanche, un acheteur (éventuel) en donnerait un bon nombre de millions, si elle était à vendre.
On peut étendre ce raisonnement avec le point de vue des assureurs.
Pour eux, un bâtiment se déprécie de 5 % par an ; donc un bâtiment de plusieurs siècles a un prix (attention 🙂 négatif !
Je vous laisse réfléchir…
Je suis près à vous échanger 100 € contre 48.000 livres en or du temps de François Ier. Vous y gagnez 25 € d’après vos calculs. Une affaire à ne pas laisser passer : une affaire en or.
Pour Paul Jorion
J’apprécie le côté plaisant de votre réponse.
Malheureusement, je ne puis remonter dans le temps et je ne suis qu’un Français sur 66 millions (l’État, c’est nous), alors mon intérêt personnel serait vraiment trop minime.
Ceci mis à part, je voulais simplement dénoncer la vanité de calculs comptables sur une période de plusieurs siècles. De même pour les calculs d’assureurs.
PSD’ailleurs, l’or ne se mange pas, ne produit pas d’intérêt et pose des problèmes de sécurité si des tiers savent que vous en possédez chez vous.
@ Gérard
Un objet n’a de valeur d’échange (de prix lorsque cette valeur est exprimée en monnaie) qu’au moment même de la conclusion de la transaction.
Avant cet instant (que l’on peut illustrer par le bruit des mains tapant l’une sur l’autre du « Tope là ! »), l’objet n’a pas de valeur d’échange.
Après il n’en a plus et n’en retrouvera que lors d’un éventuel échange ultérieur.
@Renard, le 20 novembre 2011 à 10 h 43
« Un objet n’a de valeur d’échange (de prix lorsque cette valeur est exprimée en monnaie) qu’au moment même de la conclusion de la transaction.
Avant cet instant (que l’on peut illustrer par le bruit des mains tapant l’une sur l’autre du « Tope là ! »), l’objet n’a pas de valeur d’échange. »
Vous avez bien raison en parlant de l’instant… aber, cette valeur d’échange finalise la production de l’objet, en amont dans son processus de production comme en aval dans la durée et les modalités de sa consommation finale. C’est ainsi que « La valeur d’échange n’a pu se former qu’en tant qu’agent de la valeur d’usage, mais sa victoire par ses propres armes a créé les conditions de sa domination autonome. Mobilisant tout usage humain et saisissant le monopole de la satisfaction, elle a fini par diriger l’usage (…) » (thèse 46, La Société du spectacle).
En d’autre termes, ce moment de la valorisation effective que vous désignez, la transaction, n’est pas un instant qui peut être détaché des autres moments du mode de production capitaliste, selon une durée faite de successions, parce que ce moment y joue le rôle de pôle d’attraction de presque tous les autres moments, y compris ceux de la vie quotidienne.
Je sais bien, à la lecture de vos contributions, que vous l’avez compris en général, mais puisque vous offrez l’occasion de préciser, je prends la liberté de le faire.
@ schizosophie
J’hésite toujours. Est-ce que je dois relire Debord, ou tenter de redécouvrir par moi-même ce qu’il avait exposé bien avant ?
En l’occurrence, je ne vois pas de contradiction entre ma proposition et la sienne. J’attirais l’attention sur un fait, il dénonçait son déni par le capitalisme, qui pour moi n’est qu’un cas particulier (et agonisant :-)) des échanges humains.
La victoire du capitalisme a été de nous faire croire à la permanence du prix d’un objet, la victoire, qui en découle, de la finance à été de nous faire considérer ce prix comme un objet lui-même susceptible d’être coté ou échangé.
Replacer l’objet en amont de sa marchandisation, dans ses valeurs d’usage et sociale, me semble être le préalable à toute réflexion pour une science économique humaine.
Une façon de sortir du cadre.
@Renard le 20 novembre 2011 à 15 h 16
Quand on hésite, il faut faire les deux, en l’occurrence c’est possible en se promenant. Ce n’est pas à un renard que je l’apprends.
Pour ma part, la notion de marché est obsolète.
Il n’y a ni offre , ni demande, puisque les rôles des uns et des autres sont interchangeables :
allez expliquer à quelqu’un le mécanisme des ventes à nue avec votre belle théorie.
En réalité, il n’y a que des richesses qui circulent sous formes de biens et de services pour étancher la soif de profit des uns et la soif de consommation des autres.
Tout le monde a des besoins à satisfaire, mais certains besoins sont essentiels et d’autres sont clairement superflus. Certains produits sont consommés immédiatement et d’autres ne s’usent que sur une longue période.
L’utilité retirée de la consommation d’un même produit varie d’un individu à un autre et c’est aussi vrai dans le temps, cela ne peut être à la base de la valeur.
Pas plus que le travail incorporé, tout cela n’est qu’une fiction.
De même que la monnaie est basée sur une convention, sur une confiance, le prix d’un bien ou d’une chose sont d’ordre conventionnelle, une sorte d’aboutissement d’une hiérarchisation sociale des désirs.
La richesse étant répartie inégalement au départ, le pouvoir d’achat des uns et des autres est différent.
Les productions des uns et des autres étant limités et leurs besoins a priori illimités, il y a compétition entre tous pour la propriété de ses biens et services.
La monnaie n’étant qu’un moyen de pacifier les échanges qui pourraient sans elle aboutir au massacre des uns contre les autres.
Les individus ont des capacités limités à s’autosubvenir dans l’ensemble de la couverture de leurs besoins.
Il y a donc spécialisation et division du travail, chacun cherchant à être le plus productif dans une tâche particulière, ce qui tend à accroître son pouvoir d’achat (son revenu).
Le désir de consommation et de possession, l’avarice, la cupidité a amené certain à s’octroyer des moyens de production et de diffusion qui décuplent leur pouvoir de négociation.
Echanger sa propre production contre d’autres biens pour satisfaire sa subsistance est un acte tout à fait louable.
Par contre, échanger des biens pour accumuler un revenu qui permet d’acheter encore plus de biens est une perversion du système économique, car celui qui est trop riche l’est au détriment des autres.
Bien sûr il y a confrontation entre des personnes qui désirent vendre des choses et d’autres qui désirent en acquérir, mais la structure de marché fonctionnant avec des prix libre de marché tels que la théorie libérale nous le décrit n’est absolument pas nécessaire à l’économie pour fonctionner.
Sans forcément parler des économies de troc, il existait jusqu’au moyen âge des économies où l’intérêt n’existait tout simplement pas. Les échanges étaient limités à la subsistance.
Puis vint l’invention du capital et de son corolaire, le crédit avec intérêt.
Avant il n’y avait qu’une sorte de capital, la terre cultivable car elle était vitale, il y avait donc 2 groupes sociaux a minima : les propriétaires et les cerfs.
Aujourd’hui, le besoin de posséder s’est étendu à une multitude de choses, le capital est multiforme, tantôt liquide, tantôt solide et va de la simple maison à la multinationale en passant par tous les titres de propriété imaginables et toutes les formes de marchandises.
Aussi l’emprise du capital est devenu démesurée, car nos richesses sont immenses et la pauvreté n’a jamais été aussi grande.
C’est parce que l’envers du marché, c’est un troc de titre de propriété : quand j’achète et quand je vend, je ne cesse de nouer des contrats d’échange de propriété.
La concurrence n’est donc que la concurrence entre divers propriétaires pour s’accaparer le plus possible de propriété jusqu’à ne plus savoir quoi en faire, car l’essentiel de nos valeurs et de nos hiérarchies sociales naissent de cette distinction entre les possédants et les non possédants…c’est une histoire vieille comme le monde.
@kezaco
« Le désir de consommation et de possession, l’avarice, la cupidité a amené certain à s’octroyer des moyens de production et de diffusion qui décuplent leur pouvoir de négociation. »
L’avare a peur de manquer, le vrai riche acquiert de la puissance.
« Puis vint l’invention du capital et de son corolaire, le crédit avec intérêt. Avant il n’y avait qu’une sorte de capital, la terre cultivable car elle était vitale, il y avait donc 2 groupes sociaux a minima : les propriétaires et les cerfs. »
Les impôts existaient du temps des romains et les soldats touchaient une solde (même s’ils s’octroyaient des butins et que des terres pouvaient leur être attribuées dans les pays conquis.) C’est leurs dettes de guerre qui ont perdus les rois de France.
« s’accaparer le plus possible de propriété jusqu’à ne plus savoir quoi en faire »
On peut acheter des hommes politiques ou des journaux, des armes ou des mercenaires, couler les concurrents en pratiquant le dumping ou acheter des porte-feuilles de brevets. Construire des musées et les garnir d’oeuvres d’art pour la gloire n’a rien à voir avec passer chez le boulanger acheter son pain.
Bon, sur le fond on dit la même chose, non?
@Merci kezaco, ajoutez à cela la liste des 7 péchés capitaux, et le menu est complet pour restaurez ce monde dépravé et décadent.
Bon appétit…Et Santé…Comme disait Jean-Luc hier.
Une solution : L’altruisme, pensez à son prochain dans chaque échange, avec un zeste d’amour et une pincée compassion.
Ce n’est pas si difficile au fond!
Bonjour à tous
Le désir – quel qu’il soit- est une des forces composantes du « rapport de force » entre vendeur et acheteurs.
Cette part devient de plus en plus « quantifiable » grâce aux sciences cognitives – sociologie et neurosciences.
Si l’on considère le rapport de force entre acheteur et vendeur simplement comme un mécanisme statique – (bras de levier simple) – on peut approcher la question du simple « besoin » élémentaire genre aliment /faim mais pas plus.
Par exemple, dans le cas d’une marque de produits high tech proposant aussi des » pommes »!, il devient évident que la « demande » – qui inclut le désir- devient largement prépondérante sur le besoin et que c’est la connaissance précise de cette demande, et même mieux sa fabrication, qui va permettre le renforcement formidable de la force du vendeur dans le rapport qui le lie à l’acheteur.
La différence entre des gens comme Adam Smith et nos contemporains dans leurs analyses c’est l’ajout des sciences humaines qui permet désormais de quantifier la composante immatérielle du rapport de force.
La connaissance du fonctionnement du cerveau est désormais une des composantes fondamentales du mécanisme de la formation du prix dans une société de production et de consommation de masse.
Quelle ironie que le neveu de Freud – Bernays- aie utilisé la science de la » parole » et les découvertes de son oncle Sig(is)mund , destinées à libérer , pour contribuer à asservir l’homme!
Etre vigilant face au vendeur est très insuffisant! Il faut aussi très bien se connaître !
Comment réagissez vous au mot: propagande? et au mot public relation?
Public relation est justement une invention de Bernays pour remplacer « propagande » qui a été assez torpillé par Goebbels; mais cela désigne bel et bien le même outil!
Bonjour chez vous, habitants du village!
Cordialement
Désir et envie.
Désir est plus noble que envie (on désire une vie meilleure ou la femme qu’on aime, et on a envie d’uriner).
Ce qui mène les individus dans le monde marchand n’est pas le désir mais l’envie (un des sept péchès capitaux pour les catholiques !), mais dans le monde marchand l’insatisfaction règne en maître et l’envie n’est jamais satisfaite.
@ Bernard James
Le désir est un camouflage socialement utile de l’envie. Camouflage à ce point efficace que nous en sommes nous-mêmes dupes.
Pour étudier DESIR et ENVIE , le mieux est encore de regarder le comportement des especes sociales non dé-naturée , ou non civilisées (au sens structuration centralisée /empire -pays) .
Le constat est simple :
-leur structure distributive est morcelée et les groupes restreint du fait de l’affect (sauf certaines espèces comme les rats ou l’ odeur remplace l’affect ) …
-la gestion hierarchique limite les conflits entre individus proches hiérarchiquement et le désir agressif se cantonne a ce niveau .
– le désir physiologique est satisfait par le comblement d’un manque (fonctionne en négatif)
-Le seul désir culturel de l’individu est la re- connaissance de sa valeur . La valorisation de sa « FACE » ou la confirmation de cette valeur. .
RIEN D’AUTRE ! Toute notre « économie » est basée sur le besoin de cette re-connaissance /valorisation …structurellement impossible a satisfaire . Toute notre économie est basée sur des ostentations de LEURRES qui promettent la satisfaction de ce besoin -DESIR …par l’achat -travail . Arnaque superbe puisque cette ostentation ne satisfera ni l’ emetteur ni les récepteurs (ostentation d’une « valeur » non démontrée)
C’est bien vue comme présentation, borne inférieur et borne supérieur. Mais le but du vendeur reste bien de vendre au plus prés de la borne supérieur est il n’y a pas de controle sur l’équation prix de production prix de reviens. Donc une paire de chaussette made in China a 1 centimes d’euro peut être revendu a 3 euros soit 300 fois plus avec une marge une marge de 29900%.
C’est peut être sur se point que la loi devrait exister, a savoir définir les bornes supérieur, sachant que le marché lui s’occupe des bornes inférieurs. Parce qu’as partir de 29900% de benéfices la concurence elle peut s’accrocher pour suivre. Car si le coup des matiéres premiére reste le même seul le cout de main d’oauvre fait la différence et avec une différence de 1/2, c’est dire un cout du travail double, la marge bénéficiaire passe de 29900% a 14950% soi deux fois moindre. Comment parler de concurrence avec de telle marge. Cela ne peut qu’entraine un monopole de production dans les pays a faible cout salarial.
Est la mondialisation c’est bien la destruction de la concurrence est la création de monopole. Pas de chance ont c’est fait baiser bien profond ……
Smith dit que des propriétaires ou des prolétaires, celui qui a le temps pour lui est le propriétaire, qui donc a un poids supplémentaire dans la négociation (qui vire alors un peu au chantage d’ailleurs).
Deux vérités de base sur le prix de l’électricité.
– http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm : le coût de construction et le coût de production de l’électricité des nouveaux réacteurs nucléaires, en construction, en projet ou abandonnés. L’EPR bat tous les records avec 81 euros le MWh (70 euros le MWh pour ceux cités par UBS).
– http://energeia.voila.net/solaire/prix_moyen.htm : le prix moyen de l’électricité photovoltaïque est descendu à 180 euros le MWh fin 2011, valeur que les représentants de l’UFE, « experts » et surtout encenseurs du nucléaire, annoncent pour 2030. Les prix extrêmes sont 406,3 à 113,8 euros le MWh selon la puissance.
Environ 70% de la puissance concerne des installations de 100 kW et plus, ce qui tire le prix moyen vers le bas.
Dans quinze à vingt ans, le solaire sera moins cher que le nucléaire ancien alors qu’une bonne partie de l’éolien l’est déjà : tarif à partir de 28 euros le MWh pour les mieux pourvues en vent.
Il existe en France les apporteurs de liquidités sur le marché des cotations de Euronext, N’importe quelle entreprise cotée en bourse peut passer un contrat avec un front office à hauteur de 10% de sa valorisation boursière pour « animer le marché » et fixer un prix de marché. La manipulation boursière du prix des actions est grosse comme la lune avec un animateur de marché et des brokers pour compte de tiers cote à cote dans une salle de marché de n’importe quel banque de la place parisienne. Parfois durant la journée l’apporteur de liquidité est le seul intervenant sur le marché ou parfois j’ai vu l’apporteur de liquidité intervenir (achat ou vente ) malgré que le marché était animé (trend clair à la hausse ou à la baisse). Pourquoi cela est-il encore possible et permis par l’AMF?? Euronext doit avoir des filtres pour voire et sanctionner les apporteurs de liquidités qui déforment le trend d’un actif, c’est un délis d’initié et pourtant on laisse faire.
Mr Jorion,
Votre texte est intéressant mais il y a un point que vous n’abordez pas et qui me semble pourtant important dans la fixation des prix car, bien que cette pratique soit interdite, il y a souvent sur un marché entente entre les vendeurs ou entre les acheteurs pour que le prix ne monte pas au-dessus d’un certain niveau ou ne descende pas au-dessous d’un certain niveau. Vous allez me rétorquer que s’il y a entente cela revient à une situation de monopole et j’en serai d’accord.
Je ne vous rétorquerai rien du tout : je vous signalerai que je consacre à cette question les pages 127 à 131 de mon livre Le prix (Le Croquant 2010) : La fixation du prix par l’ « entente ». Les exemples discutés sont Le Croisic (1920-1940) et Lorient (1950-1960).
[…] article intéressant tiré du blog de Paul Jorion sur la formation du prix. Le principe est parfaitement applicable au monde du flipper, où […]