Tout notre débat sur la monnaie

Vous trouverez dans la colonne de droite un nouveau lien intitulé Tout notre débat sur la monnaie.

Etienne Chouard – qui n’a pas besoin d’être présenté – a créé sur son site Internet un texte « pdf », contenant – sur plus de trois cents pages ! – notre débat sur la monnaie.

Il écrit en introduction :

Avec l’accord de Paul, je publie cette sélection sur la monnaie que j’ai composée pour permettre une impression facile et soignée d’un travail collectif de longue haleine que je trouve d’une rare intelligence et d’un formidable intérêt pédagogique : chaque citoyen devrait prendre conscience des enjeux et mécanismes de la monnaie : à mon sens, la liberté ou la servitude dépend de cette prise de conscience.

J’ai donc ici copié bout à bout tous les articles de Paul Jorion relatifs à la monnaie, suivis des échanges qui sont souvent d’une qualité exceptionnelle.

Je remercie ici Etienne publiquement (mes remerciements privés ont eu lieu hier, quand il m’annonça son intention). Mieux, il tiendra ce texte à jour et nous encourage à lui signaler les passages que nous considérons particulièrement importants afin qu’il les surligne.

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134 réponses à “Tout notre débat sur la monnaie”

  1. Avatar de Nicolas Bernabeu

    Bonjour, j’ai créé un groupe sur Facebook « la vérité sur la dette » avec une partie de l’argumentaire du site de Mr Holbecq.

    Le groupe compte 181 membres à ce jour, je fais le maximum pour éclairer le maximum de personnes mais ça progresse doucement (+ 2 à 3 membres par jour)…

    On peut y publier articles, photos, vidéos…

    N’hésitez donc pas à m’envoyer un exemplaire de tout document que vous aimeriez propager !
    Cela a aussi comme avantage de pouvoir envoyer à tous les membres des messages de manière instantanée afin de pouvoir coordonner de futures actions…

    Par ailleurs, j’essaie toujours de motiver Jean-Marc Governatori de La France en Action qui m’avait semblé ouvert au sujet quand je lui en avais parlé à une réunion à Toulouse, le problème selon lui était « pourquoi confier le pouvoir de création monétaire aux hommes politiques alors qu’il prouvent tous les jours qu’ils ne sont pas capables de gérer des choses plus simples ? »… Je n’ai pas eu le temps de lui expliquer que là n’était pas le problème… Depuis il semble s’être détourné à nouveau du sujet…

    Bonne continuation !

  2. Avatar de philippe DERUDDER

    Bonjour à tous, bonjour Nicolas,

    Merci pour l’info, nous ferons probablement appel à vous pour faire connaitre une action que nous sommes en train de préparer. C’est hors sujet pour le moment, je tenais simplement à souligner l’intérêt que représentent les petits courants que chacun peut générer, puisque dit-on ce sont les ruisseaux qui font les grandes rivières.

    Par ailleurs si vous parvenez à convaincre Jean-Marc, je vous tire mon chapeau, car André-Jacques Holbecq et moi y avons mis toute notre ardeur pour rien. Nous avons abandonné… Mais qui ne change pas d’avis ? Je ne comprends pas qu’un personnage comme Jean Marc résiste tant à cette idée qui est fondamentale :

    1) sur le seul plan de la légitimité comme je le rappelais dans mon précédent article. Que les gens de pouvoir abusent de ceux qui leur sont conférés, c’est une chose, que la légitimité du pouvoir dans son essence soit remis en cause pour cela n’est pas acceptable. De plus peut-on se féliciter des conséquences qu’ont pour la planète et l’humanité l’exercice de ce même pouvoir par le privé ? Entre deux maux où risque-t-on le moindre ?

    2) Peut-on défendre et promouvoir des valeurs de la démocratie dans un espace qui est en premier inféodé au profit financier ? Un système qui dans sa dynamique, par le jeu de l’intérêt, implique « mécaniquement » un transfert de l’argent des plus démunis vers les plus riches peut-il encore se prétendre démocratique ? Cette évidence pour moi, semble manifestement échapper à d’autres…

    Bonne journée

  3. Avatar de Nicolas Bernabeu
    Nicolas Bernabeu

    Concernant Jean-Marc il semble persuadé que les économies engendrées par la politique qu’il voudrait mettre en place (nouvelle gestion des fonds publics, santé basée sur la prévention etc…) lui permettront de venir à bout de la dette…

    J’ai relevé sur un site :

    Le 16 février 2007 à 11 heures, au cours d’une Conférence de presse publique Jean Marc GOVERNATORI Président de la France en Action et candidat à l’élection présidentielle, présentera un chèque géant de 70 milliards d’euros qui représente les économies annuelles possibles à réaliser en appliquant une nouvelle politique économique.

    Il serait très simple de lui montrer l’infaisabilité de ceci en mettant côte à côte ces 70 milliards d’euros d’économies annuelles espérées et l’augmentation de la dette nationale chaque année…

    Etant donné que nous remboursons chaque année plus de 40 milliards d’euros et que la dette continue sa progression de manière vertigineuse, il semble facile de deviner qu’elle progresse chaque année de plus de 70 milliards…

    Quelqu’un aurait-il les chiffres de progression de la dette annuellement (avant le remboursement annuel des intérêts par l’Etat) ?

    Mis l’un à côté de l’autre, cet argument des économies ne pourrait plus tenir et il serait obligé d’accepter que c’est le système qu’il faut changer…

  4. Avatar de A-J Holbecq

    @nicolas B.

    Vous avez ces chiffres dans notre livre  » la dette publique, une affaire rentable » mais j’ai mis le tableau en téléchargement sur http://www.societal.org/docs/EvolutionDette.doc

    pour pouvoir rembourser progressivement la dette, compte tenu des intérêts qui effectivement dépassent les 40 milliards d’euros par an, il faudrait ajouter aux intérêts annuels une quôte part supplémentaire des recettes fiscales pour rembourser le capital (dans cette hypothèse, évidemment, les intérêts annuels diminueraient progressivement, à si le taux des OAT – très lié au taux de base – reste constant).
    A raison de 30 milliards d’euros par an, pour un capital du de 1200 milliards, il faut évidemment 40 ans

  5. Avatar de yann
    yann

    @A-J Holbecq

    Un texte du Monde Diplomatique qui devrait vous plaire, au sujet de la dette publique.

    Par contre l’auteur n’a apparemment pas utilisé votre livre car il n’aborde pas le problème de la création monétaire, il se contente juste de parler du déclin de l’impôt progressif comme cause de l’endettement. Rien sur la privatisation de la production monétaire, comme quoi même dans des journaux aussi indépendants le sujet n’est pas encore dans toute les têtes.

  6. Avatar de Étienne Chouard

    La fin du « nouveau consensus monétaire »
    La crise financière et l’héritage de Milton Friedman

    Un très bon texte de James K. Galbraith (18 août 2008)
    (http://www.laviedesidees.fr/La-fin-du-nouveau-consensus.html)

    Quelles sont les implications théoriques de la crise financière éclatée en 2007 ? Sous son impact, l’héritage de Milton Friedman tombe en ruines, et les avatars du monétarisme tombent dans le ridicule. C’est le cas notamment du « nouveau consensus monétaire », érigé jusqu’à récemment au rang de fondement intellectuel des banques centrales modernes.

    Ce texte s’inspire d’une allocution prononcée le 24 juin 2008 au Parlement européen.

    Le 8 novembre 2002, à Chicago, Ben Bernanke, alors gouverneur de la Banque centrale américaine, aujourd’hui son président, prononçait un discours en hommage à Milton Friedman, à l’occasion du 90e anniversaire du fondateur de la théorie monétariste. « Comme tout le monde ici présent le sait, Friedman et Anna Jacobson Schwartz affirment dans leur Histoire monétaire que l’effondrement économique de 1929-1933 avait été le résultat du dérèglement du mécanisme monétaire du pays. Contredisant la vision acceptée par leurs contemporains, (…) Friedman et Schwartz pensaient que ‘la contraction est en réalité une preuve tragique de l’importance des forces monétaires’. (…) J’aimerais dire à Milton et à Anna : au sujet de la Grande Dépression, vous avez raison, c’est notre faute. Nous sommes désolés. Mais grâce à vous, nous ne recommencerons pas ».

    Moins de six ans après, face à la crise financière éclatée en 2007, le président Bernanke et ses collègues de toutes les grandes banques centrales sont confrontés au dilemme suivant. Ils peuvent s’en tenir aux idées de Friedman, mais alors ils doivent reconnaître que la seule cause possible de la crise en cours a été leur propre politique, à savoir le resserrement monétaire entrepris dans les années 2005-2007. Ils ne peuvent, en bonne logique, se réclamer de Friedman sans reconnaître dans la situation actuelle – ou ils se trouvent obligés de poursuivre l’expansionnisme monétaire – à outrance, l’erreur de leur politique antérieure. Ou bien ils peuvent faire comme si la crise actuelle n’existait pas et espérer qu’elle passe, en suivant les consignes ce que d’aucuns appellent aujourd’hui « le nouveau consensus monétaire » – qui se réclame, lui aussi, de l’héritage intellectuel du monétarisme ! Ces deux choix révèlent, entre eux, la contradiction intellectuelle dans laquelle s’est retrouvée la doctrine de Friedman, qui reste aux fondements de toutes les idéologies des banques centrales. Car ni le monétarisme dans sa version classique, ni le « nouveau consensus monétaire », n’offrent les éléments pour comprendre la crise financière éclatée aux États-Unis en 2007.

    Autrement dit, la crise financière actuelle incite à revenir sur l’héritage de Friedman et son impact intellectuel sur les décideurs économiques actuels. Elle incite à le faire sur le terrain propre de Friedman, là où il se sentait « chez lui » et où il a régné pendant plusieurs décennies : la politique monétaire, le « taux naturel de chômage » et l’idée que la lutte contre l’inflation passe avant la lutte contre le chômage. C’est dans ce domaine qu’il a connu son plus fort impact et aussi sa plus grande réussite intellectuelle. C’est sur ce champ de bataille qu’il a vaincu l’establishment keynésien des années 1960, prisonnier de l’idée d’une courbe de Phillips stable (1). C’est là qu’il a planté le décor de la « contre-révolution » qui domine la microéconomique universitaire depuis une génération et qui continue à influencer la manière dont la plupart des gens conçoivent la politique monétaire et la lutte contre l’inflation. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

    L’essor et le déclin du monétarisme

    D’abord, que fut le monétarisme ? On le sait, Friedman y voyait l’idée que « l’inflation est partout et toujours un phénomène monétaire », ce qui signifie que la monnaie et les prix sont liés. Friedman croyait surtout que la monnaie était une variable politique, une quantité que la banque centrale pouvait créer ou détruire à volonté. Créez-en trop, et vous relancez l’inflation ; créez-en trop peu, et l’économie risque de s’effondrer. Il s’ensuit que le bon dosage entraîne le bon résultat : des prix stables, avec pour corollaire ce que Friedman appelait le taux naturel de chômage. Ce raisonnement avait pour but de soutenir sa proposition clef : un marché libéré de toute entrave est intrinsèquement stable. Dans l’évangile selon Friedman, le gouvernement est le serpent, l’intrus dans le jardin d’Eden, et la politique doit avant tout laisser l’économie suivre son cours. C’était la leçon de son fameux programme télévisé de 1980, Free to Choose, mais c’est aussi le sens profond de sa pensée. Malgré toutes les données statistiques présentées dans Une Histoire monétaire des États-Unis 1867-1960, publié en 1963 par Milton Friedman et Anna Schwartz, ce livre avait un message simple : le marché est infaillible, seul le gouvernement se trompe.

    Friedman s’est imposé parce que son travail était suffisamment complexe pour revêtir l’aspect de vérité scientifique, et parce qu’il confirmait les idées reçues d’un certain milieu. On peut comparer avec ce que disait John Maynard Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), à propos du succès qu’avait connu David Ricardo :

    Une victoire aussi décisive (…) a quelque chose de singulier et de mystérieux. Elle ne peut s’expliquer que par un ensemble d’affinités entre sa doctrine et le milieu où elle a été lancée. Le fait qu’elle aboutisse à des conclusions tout à fait différentes de celles qu’attendait le public profane ajoutait, semble-t-il, à son prestige intellectuel. Que son enseignement, appliqué aux faits, fût austère et désagréable lui conférait se grandeur morale. Qu’elle fût apte à supporter une superstructure logique, vaste et cohérente, lui donnait de l’éclat. Qu’elle présentât beaucoup d’injustices sociales et de cruautés apparentes comme des incidents inévitables dans la marche du progrès, et les efforts destinés à modifier cet état de choses comme de nature à faire en définitive plus de mal que de bien, la recommandait à l’autorité. Qu’elle fournît certaines justifications aux libres activités du capitaliste individuel, lui valait l’appui des forces sociales dominantes groupées derrière l’autorité. (Traduit de l’anglais par Laurent Bury. )

    Le succès de Friedman est comparable à celui de Ricardo, mais pas jusqu’au bout. Certes, Friedman justifie lui aussi l’injustice et soutient l’autorité. Mais son armature intellectuelle n’est ni vaste ni cohérente. Son raisonnement est d’une simplicité désarmante, et pourtant il peut être assez sibyllin. Il misait sur le court terme pour certains effets, sur le long terme pour d’autres, passant de l’un à l’autre à son gré. Ricardo, c’était Harpagon de Molière ; Friedman ressemblait plutôt au Joueur de flûte de Hamelin. (2)

    À la fin des années 1970, la victoire de Friedman fut consolidée par la force explicative des modèles de régression monétaristes et l’échec de la courbe de Phillips. Robert Lucas voyait dans le phénomène de stagflation, qui est apparu à cette époque, « la preuve expérimentale la plus nette que puisse connaître la macroéconomie ». À la même époque, j’ai joué un rôle mineur dans l’irruption des idées monétaristes sur le terrain politique américain. Ma mission consista à préparer, entre 1975 et 1978, la Humphrey-Hawkins Full Employment Act (3) sur la politique monétaire. Dans une alliance pragmatique avec les économistes monétaristes au sein de la commission chargée de préparée le texte de loi, nous insistions pour ce que la Banque centrale fixe et évalue chaque année son objectif de croissance monétaire. Même si notre objectif n’était pas tant de stabiliser la croissance mais d’obliger la Fed à faire preuve de plus de transparence, cet accord donna sans doute du poids politique au monétarisme.

    Peu après, c’est sur ce même terrain politique que le monétarisme s’effondra. À partir de 1979, la Fed adopta officiellement des objectifs monétaires à court terme. Le résultat fut une cascade de désastres : taux d’intérêt à 20%, dollar réévalué à 60%, chômage à 11%, récession, désindustrialisation de la région du Middle-West et, en dernière instance, crise de la dette du tiers monde. En août 1982, face à la faillite de l’État mexicain et à une révolte au Congrès – je m’y suis mêlé encore une fois – la Fed abandonna les objectifs monétaires pour ne plus jamais y revenir.

    Au milieu des années 1980, le monétarisme rigoureux dont Friedman s’était fait le champion disparut également du monde universitaire. La croissance monétaire devint forte et fluctuante, sans que l’inflation reparaisse. Peut-être l’inflation était-elle « partout et toujours un phénomène monétaire », comme Friedman l’avait affirmé en 1963, mais certains phénomènes monétaires pouvaient se produire sans relancer l’inflation, ce qui rendait profondément problématique l’usage des agrégats monétaires comme instrument de contrôle. À la Banque d’Angleterre, Charles Goodhart en a tiré les conclusion en énonçant sa fameuse loi : Lorsqu’on tente d’utiliser une relation économétrique à des fins de contrôle politique, elle se transforme. En 2003, Friedman lui-même concédait à Simon London, du Financial Times : « Le recours à la quantité de monnaie comme objectif n’a pas été une réussite. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je le recommanderais aussi vigoureusement que par le passé ».

    Les successeurs

    Il en est resté une série de doctrines, toutes plus vagues que le monétarisme classique, mais porteuses du même message : la banque centrale devait placer le contrôle de l’inflation au cœur de ses préoccupations, sans se soucier du chômage – sauf dans le cas où celui-ci ne tomberait trop bas. On pensait par ailleurs que l’instabilité dans le secteur financier devait être ignorée par les décideurs macroéconomiques – sauf lorsqu’elle devenait impossible à ignorer. La première de ces doctrines, le « taux naturel de chômage » ou « taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation » (NAIRU), fut élaborée en 1968 par Friedman lui-même et par Edmund Phelps ; son grand attrait tenait à ce que, pour la première fois, on incorporait la prospective à un modèle macroéconomique. Les macroéconomistes l’adoptèrent en masse. Mais à la fin des années 1990, elle se révéla parfaitement inadéquate lorsque Alan Greenspan permit au chômage de tomber en dessous de plusieurs barrières NAIRU successives : 6%, 5,5%, 5%, 4,5% et finalement même 4%. Ce fut une bonne nouvelle pour tout le monde sauf pour les économistes associés au NAIRU – ceux-là furent bien embarrassés, ou du moins auraient dû l’être. Certains renièrent Friedman pour retrouver les théories de l’économiste suédois Knut Wicksell : c’est ainsi que le « taux naturel d’intérêt » connut une vogue éphémère aux États-Unis. Mais cette idée n’était soutenue ni par la recherche empirique, ni par les théories qui ont vu le jour depuis l’abandon de l’étalon-or (4).

    Puis vint Ben Bernanke et la doctrine du « ciblage d’inflation ». Cette idée repose sur ce que Marvin Goodfriend, de la Carnegie-Mellon University, appelle « le nouveau consensus en politique monétaire » : un ensemble d’idées conçues au début des années 1980 mais adaptées (en surface, du moins) aux évolutions qui ont eu lieu depuis. Premièrement, « le principal message monétariste était confirmé : seule une politique monétaire (…) pouvait réduire durablement l’inflation avec, pour la production et l’emploi, des conséquences substantielles mais bien moins graves que selon les scénarios keynésiens ordinaires ». Deuxièmement : « une banque centrale indépendante peut acquérir une certaine crédibilité pour sa politique d’inflation basse sans mandat institutionnel du gouvernement ». Troisièmement : « s’il intervient au moment opportun, un resserrement agressif des taux d’intérêt peut réduire les attentes d’inflation et éviter une résurgence de l’inflation sans provoquer une récession ». Examinons un par un ces principes.

    D’abord, l’idée que la politique monétaire peut réduire durablement l’inflation pour un prix raisonnable est-elle « le principal message monétariste » ? Pas du tout. Le principal message monétariste était que le contrôle de l’inflation passe par le contrôle de la croissance monétaire. Mais cela fait plusieurs décennies que nous n’essayons même plus de contrôler la croissance monétaire ; elle fait ce qu’elle veut. La Fed américaine ne s’y intéresse plus et a même cessé de publier certaines statistiques en la matière. Pourtant, l’inflation n’est pas revenue. Le principal message monétariste est donc évidemment faux. Quant à la question du coût, personne n’a jamais douté qu’une récession sévère pouvait enrayer l’inflation. Mais Goodfriend oublie de dire que la récession des années 1981-82, lorsque les monétaristes étaient aux commandes, fut de loin la pire de l’après-guerre. Elle fut plus grave que toutes celles qu’avaient subies les régimes keynésiens. En déformant l’histoire, Goodfriend laisse aussi entièrement de côté la catastrophe infligée aux pays en voie de développement par la crise de la dette mondiale.

    Ensuite, que vaut au juste la « crédibilité » de la lutte contre l’inflation menée par une banque centrale « déterminée » ? On prétend souvent que cette idée va de soi : en matière de revendication salariale, les travailleurs reverront leurs exigences à la baisse parce qu’ils savent que des demandes excessives seraient sanctionnées par des taux d’intérêt élevés. Ce mécanisme a fait ses preuves dans le cas très spécifique de l’Allemagne d’après-guerre où, pendant plusieurs années, le syndicat de la sidérurgie menait des négociations implicites avec la Bundesbank. Mais la Bundesbank disposait d’une arme puissante : une hausse des taux d’intérêt signifierait un deutsche mark fort, et donc la baisse des exportations allemandes de machines et de produits technologiques. En l’occurrence, la menace était crédible. Aux États-Unis, la situation n’a rien de comparable, et rien n’indique que les syndicats américains prennent en compte la politique monétaire dans leurs stratégies syndicales. Il ne serait pas rationnel pour eux de le faire : dans un système de négociation salariale décentralisé, l’auto-limitation salariale dans un secteur donné créerait simplement des marges de manœuvre dans d’autres. En outre, et de façon plus éloquente encore, les compagnies pétrolières américaines ne se sont jamais privées d’augmenter le prix de l’essence dès que cela était possible, sans craindre les effets ultérieurs d’une hausse des taux d’intérêt.

    Bernanke n’a rien vu venir

    Enfin, peut-on vraiment affirmer que « s’il intervient au moment opportun, un resserrement agressif des taux d’intérêt » permet d’éviter l’inflation « sans provoquer une récession » ? Cette idée est sans doute le fondement du nouveau consensus monétaire. Elle a été affirmée dans le numéro d’automne 2007 du Journal of Economic Perspectives, voix officielle de l’American Economic Association, dans un article de Goodfriend intitulé « How the World Achieved Consensus on Monetary Policy » (Comment le monde est parvenu à un consensus en matière de politique monétaire). Goodfriend y écrit : « Selon ce ‘principe de ciblage d’inflation’, une politique monétaire qui vise l’inflation apporte la meilleure contribution à la stabilisation de la production (…) Cibler l’inflation rend la production réelle conforme à la production potentielle ». Plus loin : « Ce type d’argumentation implique que le ciblage d’inflation entraîne la meilleure adaptation de l’emploi et de la production au cycle économique, que seule la politique monétaire permet d’atteindre. Ainsi, et c’est l’aspect révolutionnaire du consensus théorique moderne, même ceux qui se soucient avant tout de stabiliser l’économie réelle peuvent soutenir un objectif de faible inflation pour la politique monétaire (…) La politique monétaire ne devrait donc pas essayer de contrer les fluctuations en matière d’emploi et de production dues aux cycles économiques réels ».

    Détail significatif, c’est vers le mois d’août 2007, au moment même où éclate la crise, que ces affirmations ont été publiées. On peut les comparer avec les promesses que la route de Bagdad serait jonchée de fleurs. Puisque à ce moment précis, la Réserve fédérale était au plus fort d’un « resserrement agressif des taux d’intérêt », en cours depuis fin 2004, visant justement à « réduire l’inflation prévue » tout en « évitant la récession ». En juillet 2006, le président Bernanke affirma au Sénat américain : « La récente hausse de l’inflation préoccupe le FOMC (…) La Réserve fédérale doit œuvrer contre toute psychologie inflationniste qui conférerait une persistance plus grande à ce qui ne serait autrement qu’un accroissement transitoire de l’inflation ». En février 2007, il répéta ce message en le renforçant : « Le FOMC a de nouveau indiqué que son principal souci est le risque que l’inflation ne baisse pas comme prévu » (c’est moi qui souligne). En juillet de la même année, Bernanke réitère : « Le niveau d’utilisation des ressources étant relativement élevé, tant qu’il n’a pas été prouvé que les pressions inflationnistes restent modérées, le FOMC reste fidèle à l’idée que les risques élevés d’inflation sont son principal souci ».

    Avant l’automne dernier, le président Bernanke avait fait quelques allusions à l’évolution du secteur financier. En mai 2006, il se montrait enthousiaste : « Les avancées technologiques ont radicalement transformé l’offre de services financiers dans notre économie. Notamment, la sophistication croissante de l’informatique permet aux prêteurs de collecter et de traiter les données nécessaires pour évaluer et chiffrer le risque de façon bien plus efficace que par le passé ». Dans le même style : « La concurrence entre prestataires financiers et des consommateurs informés ; voilà à mes yeux le meilleur mécanisme pour assurer l’offre de produits financiers meilleurs et à moindre coût ». Quant aux consommateurs, Bernanke prônait la formation et la prudence : « Une étude portant sur près de 40 000 prêts hypothécaires abordables, ciblant les emprunteurs à faibles revenus, a montré que le conseil avant l’achat d’une maison réduisait de 19% en moyenne le taux de retard de paiement ».

    En février 2007, Bernanke était encore confiant : « Malgré les ajustements en cours dans le secteur du bâtiment, les perspectives économiques d’ensemble restent bonnes. (…) Somme toute, l’économie américaine paraît susceptible de se développer à un rythme modéré cette année et l’année suivante ; la croissance devrait se consolider à mesure que le retard du bâtiment se comble » (c’est moi qui souligne). Un mois plus tard, il se montrait moins joyeux devant la Joint Economic Committee (5) : « Ces derniers mois, nous avons constaté une forte augmentation du taux de retard de paiement sur les prêts à taux variable accordés à des emprunteurs à risque (subprimes), qui représentent un peu moins de 10% de tous les prêts en cours ». Et pourtant : « Il paraît néanmoins possible de maîtriser l’impact de ces problèmes sur l’ensemble de l’économie et sur les marchés financiers ». C’est seulement le 19 juillet 2007, dans son discours au Sénat, qu’il avoue le caractère un peu trop optimiste de ses propos antérieurs : « depuis quelques semaines, les investisseurs s’inquiètent de plus en plus du risque de crédit pour certains types d’instruments financiers ». C’était trois semaines avant que le marché des prêts interbancaires s’écroule, le 11 août 2007.

    Retour à Keynes, Galbraith et Minsky

    Quels éléments le « nouveau consensus monétaire » offrait-il pour présager l’extraordinaire crise financière qui s’est abattue, à partir du mois d’août 2007, sur le logement et le secteur bancaire américains et qui continue à préoccuper les banques centrales du monde entier ? Aucun. Dans les articles consacrés à la politique monétaire et le « nouveau consensus », il n’est jamais question de crises financières, de prêteur de dernier ressort ou de nationalisation des banques (comme pour la Northern Rock en Grande Bretagne). On y trouve plutôt une profession de foi aveugle et dogmatique qui affirme que la politique monétaire ne doit en aucun cas se soucier de pareils problèmes. C’est en partie pourquoi je considère le prétendu « nouveau consensus monétaire » comme une idée dénuée de toute pertinence. Faisant face à la réalité d’un système financier qui s’effondre, les banques centrales n’y ont trouvé aucun appui ; elles ont dû chercher ailleurs pour repenser leur politique. Elles y sont plus ou moins parvenues, et c’est tout à leur honneur. Mais elles ne l’ont pas avoué.

    Qu’est-ce qui est pertinent, alors ? Comme beaucoup de commentateurs l’ont vite redécouvert, ce sont les théories de John Maynard Keynes, de John Kenneth Galbraith et de Hyman P. Minsky qui sont pertinentes pour comprendre la crise économique actuelle. Voici ce qu’écrivait Keynes en 1931, dans « Les conséquences pour les banques de la chute des valeurs monétaires ». Selon, lui nous vivons

    dans une collectivité qui, je le rappelle, est organisée de telle sorte qu’un voile d’argent recouvre un large espace entre les biens eux-mêmes et le propriétaire des richesses. Le propriétaire apparent des biens eux-mêmes s’en est assuré la propriété en empruntant de l’argent au véritable possesseur de la richesse. De plus, c’est surtout par l’intermédiaire des banques que tout cela s’est fait. C’est-à-dire que les banques ont en échange d’un dédommagement fait intervenir leur garantie. Elles tiennent la place entre le véritable emprunteur et le véritable prêteur. (…)

    C’est pourquoi une diminution des valeurs monétaires aussi sérieuse que celle qui se produit actuellement, menace de faire s’écrouler toute notre structure financière. Les banques et les banquiers sont aveugles de nature. Ils n’ont pas vu ce qui allait arriver. Certains ont même accueilli avec faveur la chute des prix vers ce qu’ils ont appelé un juste niveau, le niveau « naturel » et souhaitable d’avant-guerre. C’est-à-dire le niveau des prix auquel fut habitué leur esprit dans la période de leur formation. Aux États-Unis, certains d’entre eux emploient de soi-disant « Économistes » qui nous répètent encore aujourd’hui que nos maux proviennent du fait que les prix de certaines marchandises et de certains services n’ont pas encore assez baissé (…). Un banquier sensé n’est hélas point un banquier qui voit venir le danger et l’écarte, mais un banquier qui, lorsqu’il se ruine, le fait d’une manière orthodoxe et conventionnelle, en même temps que ses collègues, de façon à ce qu’on ne puisse rien lui reprocher. (6)

    De même, en 1955, dans son livre La Crise économique de 1929, John Kenneth Galbraith rejetait l’idée – adoptée plus tard par Friedman – selon laquelle banquiers et spéculateurs reflétaient simplement le cours antérieur de la politique monétaire. Au cours de l’été 1929, disait-il, « il n’y avait pas de raisons de craindre un désastre. Personne ne pouvait prévoir que la production, les prix, les revenus et tous les autres indicateurs continueraient de se contracter durant trois longues et sombres années. Ce n’est qu’après la catastrophe que l’on vit des raisons plausibles pour supposer que les choses pourraient bien s’aggraver pendant longtemps encore ». (…) « Il semble y avoir peu de doute qu’en 1929, l’économie était fondamentalement malsaine (…) Beaucoup de choses allaient de travers : (…) La mauvaise répartition des revenus (…) La structure déficiente des sociétés. (…) Un mauvais système bancaire (…) L’état incertain de la balance commerciale (…) L’insuffisance des connaissances économiques ». À ce dernier sujet, il ajoutait : « Considérer les gens de n’importe quelle époque comme particulièrement obtus ne semble guère valable et cela créerait un précédent que les membres de notre génération pourraient regretter. Toutefois, il semble certain que les économistes et ceux qui donnaient des avis en matière économique vers la fin des années vingt et au début des années trente, se révélèrent presque toujours lamentables ». Sur ce dernier point, on considère aujourd’hui que John Kenneth Galbraith s’est trompé. Je vous renvoie au « nouveau consensus monétaire ».

    Enfin, Hyman Minsky professait que la stabilité économique était elle-même créatrice d’instabilité. La logique est simple : en période apparemment stable, les banques, entre autres, prennent des risques exceptionnels. Bientôt, l’instabilité interne qu’elles engendrent menace tout le système. La finance devient spéculative et l’on arrive au schéma de Ponzi (7). Le système s’écroule et doit être reconstruit. Les gouvernements ne sont pas les seules sources d’instabilité. Les marchés sont beaucoup plus instables, beaucoup plus déstabilisants. Historiquement, ce fait est avéré : l’instabilité du marché précède de beaucoup la croissance du gouvernement lors du New Deal et après, ou même l’existence des banques centrales.

    Le comportement de la banque centrale n’était évidemment pas la seule cause de la Grande Dépression. Les défauts intrinsèques de la structure sociale, financière et industrielle, combinés avec une mauvaise politique avant et après le crash, étaient tout aussi responsables du désastre, et la crise elle-même a eu un effet accélérateur. La situation actuelle est bien sûr très semblable. Je ne pense donc pas que la hausse des taux d’intérêt ait à elle seule provoqué l’effondrement actuel, et je ne pense pas qu’il suffise de réduire les taux pour remédier à nos difficultés. D’autres causes doivent être prises en compte : l’incapacité à réguler le marché du subprime, l’attitude permissive face à la titrisation, l’abrogation de la loi Glass-Steagall de 1933 , la dérégulation discrète du marché des avenirs énergétiques (energy futures trading) et des autres marchés de marchandises, et la calamité générale qui consiste à confier aux banques le travail du gouvernement.

    Il n’empêche : si Friedman s’est trompé, le « nouveau consensus monétaire » se trompe encore plus. Ce consensus, qui adopte l’attitude de l’autruche face à la spéculation sur les marchandises, et qui n’a rien à dire sur les prêts abusifs, la titrisation spéculative et la fraude d’entreprise, n’a rien à dire des problèmes qu’affronte aujourd’hui la politique monétaire. Respectées à la lettre, ses instructions mèneraient au désastre. Il n’y a par bonheur aucun risque que les banques centrales choisissent de suivre cette voie, quelles que soient les convictions qu’elles affichent en public. Et si aussi bien Friedman que le « nouveau consensus » se trompent, que peuvent faire les banques centrales aux abois ? Il faut qu’elles se rendent à l’évidence : l’instabilité du capitalisme, l’irresponsabilité des spéculateurs rendent la régulation et l’intervention nécessaire plus nécessaire que jamais.

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Bury.

    par James K. Galbraith

    Source : La vie des idées, http://www.laviedesidees.fr/La-fin-du-nouveau-consensus.html

    Notes

    (1) Ndrl : Dérivée des travaux de l’économiste A. W. Philips, contestée par Friedman et l’école monétariste, cette courbe pose l’existence d’une relation inversée entre le taux de chômage et l’inflation, laissant entendre que la politique publique pouvait baisser le chômage au prix d’un taux d’inflation plus élevé.

    (2) Lors d’une réunion de l’American Economic Association à San Francisco, j’ai ainsi assisté à une interview qu’il accordait à une chaîne de télévision :

    -Professeur Friedman, demanda le reporter, comment se portera l’économie l’année prochaine ?

    -Eh bien, puisque la monnaie a connu l’an dernier une croissance ralentie, la récession sera terrible.

    -Et à quoi faut-il s’attendre pour les prix ?

    -Puisque la monnaie connaît une croissance rapide depuis plusieurs années, l’inflation sera terrible.

    -Professeur Friedman, poursuivit le reporter, la famille américaine moyenne sera-t-elle mieux lotie l’an prochain, ou moins bien qu’à présent ?

    -La famille américaine moyenne n’existe pas. Certaines familles américaines seront mieux loties, d’autres moins bien.

    (3) Ndtr : signé par Jimmy Carter en 1978, cette loi assigne explicitement quatre objectifs nationaux à la politique économique du gouvernement : le plein-emploi, la croissance, la stabilité des prix et équilibre budgétaire et de balance de paiement.

    (4) Ndtr : L’étalon-or est un système monétaire dans lequel l’unité de compte correspond à un poids fixe d’or, comme dans le cas du système de Bretton Woods (1946–1971).

    (5) Ndtr : réunissant des membres du Congrès et du Sénat américains.

    (6) John Maynard Keynes, Essais de persuasion (1931), traduction de l’anglais par Herbert Jacoby, 1933.

    (7) Ndtr : Nommé ainsi après Charles Ponzi, l’inventeur d’un système de boule de neige où les promesses de profits inédits entraînant un afflux de capitaux, créant un effet qui n’est pas viable sur le long terme.

  7. Avatar de Paul Jorion

    Le texte de Galbraith Jr. dresse une longue liste de choses qui n’ont pas marché dans les politiques inspirées du « monétarisme » de Friedman. Mais en offre-t-il une bonne analyse ? Non : pas d’analyse. Qu’offre-t-il à la place ? L’invocation rituelle de Keynes, à quoi s’ajoute, depuis quelques années, celle de Minsky.

    Avez-vous remarqué à quel point ces invocations rituelles sont sans rapport avec ce qu’il essaie de prouver ? C’est parce que la réponse à Friedman ne se trouve ni dans Keynes ni dans Minsky.

    L’alternative à Friedman dont Galbraith Jr. aurait besoin, je tente de la bâtir dans mes livres et ici, en reprenant les problèmes « à la bifurcation » (j’ai retenu quelque chose de ma lecture assidue de Feyerabend) : là où ça a mal tourné, dans le dérapage « objectiviste » où la « science économique » a bifurqué de l’ »économie politique ».

    L’inflation comme résultante du rapport de forces entre patrons et salariés a été traitée ici et reprise dans L’implosion (2008), pages 223 à 231 ; les taux comme résultantes du rapport de forces entre investisseurs et patrons ont été traités ici et également repris dans L’implosion aux pages 231 à 242 et la question sera développée dans l’ouvrage que je termine en ce moment. Quant au rôle de la spéculation dans la formation du prix, je viens d’y consacrer plusieurs billets.

  8. Avatar de Maurice Malone
    Maurice Malone

    Un gouvernement/état en faillite ne peut emprunter, et c’est le cas de tous avec l’argent dette alors comment font-ils ? chaque pays du monde possédant une banque centrale, des numéros de sécurité sociale est dirigé par le FMI, si c’est votre cas, vous devriez alors jeter un oeil sur votre ACTE DE NAISSANCE !

    Il ne vous appartient plus, vous servez de caution vous, vos biens et votre corps aux prêts que le gouvernement contracte avec les banksters. Le plus incroyable APRES la prise de conscience sur la création monétaire qui a circulé largement des 2001 et publiquement mis a jour il y a des décennies et malgré ça appliqué en France (73) et en Europe (92) a travers l’article 1 c’est de comprendre que le NOM qu’on nous a attribué ne nous représente pas ! Nous ne sommes pas le NOM qu’ils facturent !
    La vraie liberté est là !

    Il y a un livre sur les bankster qui circule dans la rue, essayez de vous le procurer ! Il explique tout cela parfaitement !

  9. Avatar de philippe Derudder

    Le fait d’être endetté ne signifie pas pour autant qu’on soit en faillite. Le volume de la dette doit être comparé avec le revenu de l’emprunteur et son « patrimoine ». Les E.U cumulent une dette globale de 36.000 milliards de dollars, cela n’empêche pas les investisseurs de continuer à « acheter » de la dette américaine. C’est une simple et unique affaire de confiance. Je peux avoir une dette de 500.000 euros, si mes revenus le permettent et si les garanties offertes sont suffisantes, je peux continuer à emprunter. En revanche si je suis RMISTE sans biens, je n’aurai même pas droit à un petit découvert.

    De plus, pour un Etat qui lui est éternel (contrairement aux entreprises et aux personnes individuelles), on se préoccupe peu du remboursement du capital emprunté, l’essentiel est qu’il ait la capacité de payer les intérêts de la dette. Encore faut-il bien sûr que le service de la dette ne ponctionne pas trop lourdement la richesse nationale. C’est là qu’aujourd’hui nous parvenons à des limites dangereuses, car l’impôt, au lieu de servir au bien commun, sert à payer les interêts des plus privilégiés.

    La seule vraie question derrière tout cela est : est-il légitime qu’une Nation doive emprunter au privé, au prix de l’intérêt, sa propre monnaie qu’elle pourrait émettre elle-même ? Car :

    1) La monnaie n’est qu’une représentation symbolique de la vraie richesse, celle créée par la collectivité toute entière. Elle est donc d’essence collective et non privée. Sa gouvernance revient donc de droit à la collectivité et non à l’un de ses sujets.

    2) La monnaie, si elle était émise par le public, comme ce devrait être, pourrait l’être sur la base de critères de bien commun quand le privé ne peut émettre cette monnaie que sur des critères de rentabilité et de solvabilité au service prioritaire des actionnaires du système, sans souci du bien commun.

    La clé est là : tant que dans notre esprit public et privé continueront à s’opposer et que le public sera considéré comme un frein au développement individuel, on restera dans un climat de « guerre » avec ses conséquences dévastatrices. Le collectivisme a écrasé l’individu au nom de l’intérêt collectif, le capitalisme détruit la planète et les liens sociaux au nom de l’intérêt particulier. Il est temps aujourd’hui de comprendre que l’une et l’autre expériences sont aussi nuisibles à l’homme et son environnement. La clé réside dans une prise en compte équilibrée des deux « intérêts » et dans la compréhension qu’ils ne sont pas contradictoires. Je ne peux m’épanouir personnellement au milieu d’un océan d’injustice sociale sur fond de planète pillée et polluée ; je ne peux non plus m’épanouir dans un système qui nie mon existence et mes droits fondamentaux au nom de l’intérêt collectif. Il n’en reste pas moins que la première richesse, la planète terre avec tout ce qu’elle nous offre est notre vaisseau spatial COLLECTIF et que ce n’est pas l’intérêt particulier qui peut en prendre soin.

    C’est pourquoi un monde gouverné par une finalité financière privée ne peut qu’aller au désastre, et c’est ce que nous constatons. l’argent doit être remis à sa seule vraie place, celle d’outil d’échange au service de la Vraie richesse : la vie, la terre, ce qu’elle contient et ceux qui l’habitent. Le défi n’est pas économique, ni financier, ni écologique ou que sais-je encore, il est dans notre capacité à changer de paradigme en réconciliant dans notre esprit et nos sociétés le public et le privé. Cette réconciliation se traduit nécessairement par l’acceptation de rendre la gouvernance monétaire (pour ne par dire création) au public ; elle s’accompagne aussi nécessairement d’un débat public sur ce qui relève de l’intérêt particulier et de l’intérêt collectif ? La terre, l’eau, l’énergie, la communication, la santé, l’éducation, etc… ce qui n’interdit pas, loin s’en faut, une heureuse coopération entre les deux. Au public d’édicter des règles du jeu précises protégeant l’intérêt collectif, au privé de jouer dans le strict respect de ces règles définies et comprises démocratiquement.

  10. Avatar de Nicolas Bernabeu
    Nicolas Bernabeu

    On veut que la nation puisse emprunter sans intérêts à sa banque centrale…

    Quelles sont les diverses possibilités ?

    1) Convaincre les partis politiques actuels de la nécessité de cette réforme pour qu’ils se l’approprient.

    Si échec :

    2) Créer son propre parti politique avec tous les citoyens qui veulent défendre cette réforme.

    ou 2′) Agir sans passer par les élections mais en tant que citoyens qui veulent imposer la réforme à la nation :

    – Mettre en place sa monnaie parallèle ? (l’Etat risque de l’interdire)
    – Menacer de provoquer la faillite bancaire privée en retirant en même temps son argent ?

    Bref pour le moment nous persistons dans la phase 1 d’essayer de convaincre les partis en place…
    Si J-M Governatori ne répond pas favorablement à la dernière demande, je crains de chercher à développer une phase 2 où on agit par nous même : quels sont les diverses possibilités ?

  11. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Nicolas Barnabeu écrit:

    «  »2) Créer son propre parti politique avec tous les citoyens qui veulent défendre cette réforme.. » »

    ATTENTION ! Ça peut être la pire des solutions! Les partis politiques représentent une division artificiellement entretenue, et ce, depuis le début de la « démocratie » dite « moderne », après l’Angleterre, Thermidor en France, etc. Les milieux bancaires financent « traditionnellement » les partis politiques.
    Les politiciens, les ministres, bleus, rouges, roses, verts, et à présent jaunes (parce qu’ils sourient jaune…) se succèdent tous chez les banquiers sans couleur pour nous aplatir chaque fois un peu plus avec les dettes tueuses. La réforme financière à entreprendre est de nature exclusivement ORGANIQUE et la politique, le politique se doit d’agir seulement en aval.

    ––> Il ne faut JAMAIS que le projet de réforme financière devienne un « projet politique », ce serait sa perte assurée – ce que veulent exactement les milieux financiers –. C’est aussi ce qu’affirmait le major Clifford Hugh DOUGLAS découvreur, expérimentateur et inventeur du Crédit-Social (ou Argent-Social).

    C’est plutôt 2′ qu’il faut retenir :

    «  »2′) Agir sans passer par les élections mais en temps que citoyens qui veulent imposer la réforme à la nation :
    – Mettre en place sa monnaie parallèle ? (l’Etat risque de l’interdire) –>(ndlr, mais il faudrait qu’il ait la plus grande peur…)
    – Menacer de provoquer la faillite bancaire privée en retirant en même temps son argent ?

  12. Avatar de Nicolas Bernabeu
    Nicolas Bernabeu

    @ Rumbo

    Je ne comprend pas bien… Pour quelles raisons un parti politique qui défendrait ce projet porterait tort à ce projet ?

    Bien sûr il y aurait d’énormes difficultés à surmonter, ils se défendraient pour défendre leurs privilèges…

    Mais au final ce sont les citoyens qui votent et une fois au pouvoir ce sont les politiciens qui décident ce qu’on autorise et ce qu’on interdit…

    Dans ce cas-là, la proposition 1 serait néfaste aussi…

    Pouvez-vous m’expliquer ?

  13. Avatar de A-J Holbecq

    Bonjour

    Avec Philippe Derudder, Etienne Chouard, Jean Jégu et les membres de notre « groupe » (le GRESSO) nous sommes en train d’imaginer la mise en place d’un site internet demandant aux citoyens d’agir auprès de leurs élus.
    Pour information, nous avons procédé à un complément de calcul… qui nous montre que les intérêts payés depuis 1973 sont sensiblement de 1306 milliards d’euros à ce jour. Un compteur le rappellera en première page.

    Voici la proposition

    Nous demandons instamment aux pouvoirs politiques d’accéder aux demandes suivantes.

    Au niveau de la zone euro:

    1 – Pour tout ce qui concerne le financement des projets collectifs de l’eurozone – et en particulier pour financer la mutation qu’exige le défi écologique ainsi que le virage technologique pour pallier à l’épuisement de certaines ressources naturelles; pour financer la recherche, un enseignement ainsi qu’un système de santé de qualité gratuits et, en général, pour tout ce qui sera considéré démocratiquement comme nécessaire pour l’amélioration collective de la qualité de la vie de façon durable – la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale, éventuellement sans échéance et sans intérêt, par décision des députés des pays de la zone euro du parlement européen sur demande soit de la commission, soit du conseil européen (c’est-à-dire les chefs d’Etat), soit des députés européens des pays de la zone euro.

    2 – Les critères de Maastricht doivent être revus et permettre de soumettre au débat démocratique par exemple les propositions:

    a) les budgets des États doivent être équilibrés en « fonctionnement » + « amortissements » par la fiscalité. Nul État de la zone euro ne dvrait déroger à cette règle.

    b) les États peuvent faire financer leurs équipements (budget d’investissements) par un appel à création monétaire sans intérêt de la BCE. Néanmoins, les députés de la zone euro du Parlement Européen devraient disposer, à la majorité simple, d’un droit de veto concernant une demande d’un État s’ils estiment que le projet n’est pas fondé ou qu’il contredit les orientations générales de la politique européenne.

    c) les besoins d’investissements collectifs de l’eurozone doivent également pouvoir être financés par création monétaire sans intérêt de la BCE

    Les statuts et la mission de la Banque Centrale Européenne doivent être revus en conséquence

    Au niveau national :

    A défaut de faire aboutir ce projet au niveau européen, d’opérer une reprise du droit collectif (national) d’émettre la monnaie, éventuellement par émission d’une monnaie complémentaire à l’euro , quitte à risquer une sortie de l’UE, non par anti européanisme mais pour se donner la possibilité de devenir le modèle qu’inspirera les autres Nations.

    Voici l’appel:

    Si vous voulez soutenir cette proposition, nous vous proposons deux actions complémentaires:

    1 – Votre soutien électronique à la demande collective précédente. Lorsque la liste sera suffisante, nous ferons parvenir celle ci à qui de droit, sous forme de pétition.

    2 – L’envoi d’une lettre personnelle à votre député, sénateur, président du conseil général et régional, ou à ceux que vous connaissez, ainsi qu’aux grands partis et à la presse (téléchargement du modèle de lettre qu’il vous suffira de personnaliser, et nom et adresse de votre député et sénateur )

    Nous le savons par expérience : isolée, cette lettre restera ignorée ou évacuée poliment. Il est essentiel qu’elle arrive en nombre, régulièrement et de toute part sur le bureau des élus et personnalités – notamment de la presse – pour qu’elle ne soit pas traitée à la légère. Notre objectif est que les envois proviennent, nombreux, d’individus, d’associations, de groupes ou d’organismes citoyens. C’est le seul moyen pour que cette question, si importante pour l’avenir des Peuples, soit enfin connue d’eux et et qu’ils puissent la traiter.

    Enfin, la lettre proprement dite (elle tient en recto-verso)

    Émetteur (nom et adresse)
    Lieu date

    Nom
    et adresse
    du destinataire

    M…….

    J’ai une question essentielle à vous poser…

    Comme vous, sans doute, je me sens très concerné par la dégradation des conditions de vie sur notre planète. Pourtant, en dépit des bonnes intentions, et quelles que soient les mesures prises par les gouvernements successifs depuis une trentaine d’années, la situation globale ne cesse de se détériorer : déploiement d’une dynamique qui favorise la croissance d’îlots peuplés d’une élite cumulant fortune, pouvoirs et privilèges, au milieu d’un océan grandissant de misère, d’injustice sociale, d’exclusion, bref de souffrances génératrices de violences sous toutes ses formes, tout cela sur fond de menace écologique pressante. Comment expliquer une telle impuissance à une époque où, paradoxalement, l’humanité n’a jamais disposé d’autant de connaissances et de moyens technologiques?

    À vrai dire la situation est purement absurde: qu’il s’agisse de l’emploi, la santé, l’éducation, l’énergie, l’alimentation, etc. nous n’avons pas une, mais un vaste choix de solutions possibles.

    Sur quoi butte-t-on ? Sur le manque d’argent qui permettrait de mettre en oeuvre ces solutions. Car on ne meurt pas de faim faute de nourriture, on meurt de faim faute de l’argent qui permettrait d’y accéder. On ne meurt pas de maladie faute de médicaments, on meurt faute de pouvoir les acheter ; on n’est pas au chômage faute d’emploi, on y est faute de pouvoir rémunérer le travail. Et ainsi de suite…

    Alors, tous les efforts portent sur la recherche d’une croissance forte qui serait, dit-on, la seule méthode susceptible d’apporter les ressources financières suffisantes pour relever les défis de notre temps. Mais n’est-ce pas vouloir éteindre l’incendie avec de l’essence quand on sait que le plus grand danger qui menace la planète vient justement des dommages collatéraux causés par la croissance ? N’est-ce pas aussi ignorer que la nature de l’argent moderne permettrait, si on le voulait vraiment, de l’émettre à la hauteur de ce que l’urgence humanitaire et écologique exige ? Si vous êtes renseigné(e), et vous êtes à une place qui vous permet de l’être plus que tout autre, vous n’êtes pas sans savoir ce qui suit :

    L’argent aujourd’hui n’est plus limité comme avant par une quantité de matière précieuse. Il est totalement dématérialisé depuis 1971. Il est créé et ne prend « existence » que par simple inscription dans une comptabilité bancaire. Les seules limites sont les règles que la société se donne.

    Il y a peu de temps encore (avant le 3 janvier 1973), la Banque de France avait le droit d’émettre en faveur des Collectivités – et en particulier de l’État – la monnaie nécessaire à financer leurs développements. Ainsi, pas d’intérêts ruineux puisque ces intérêts n’étaient dus qu’à la Banque de France et donc revenaient à l’ensemble de la collectivité au travers de sa banque nationale.

    Or, qui crée aujourd’hui cette monnaie dont nous avons collectivement tant besoin ?

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont les banques privées par le moyen du crédit.

    Que l’on puisse créer de l’argent à partir de rien sort tellement de nos schémas mentaux que nous refusons de le voir, d’autant plus que l’iceberg ne montre que sa partie émergée. Ce qui est visible, c’est l’utilisation de l’épargne. Il semble à l’évidence que les banques prêtent aux uns les sommes épargnées par d’autres. Et c’est vrai en partie. Quand l’État emprunte sur les marchés financiers, il y a bien derrière des investisseurs – banques, compagnies d’assurance, fonds de pension, particuliers – qui « achètent » de la dette publique avec des sommes épargnées.

    Mais la partie immergée de l’iceberg cache le fait que l’argent est devenu une dette par nature, car pour qu’il y en ait, il faut au préalable qu’il ait été créé lors d’un crédit. Ainsi, contrairement à ce que pense la plupart des gens, ce n’est pas l’épargne qui permet l’emprunt mais l’emprunt qui permet l’épargne.

    Dès lors, la vraie question est de déterminer QUI a LÉGITIMITÉ quant au pouvoir de créer la monnaie-crédit, dans quelles conditions et pour en faire quoi ?

    Le privé ? Dans ce cas, l’argent ne peut être créé que de manière sélective, sur des critères de rentabilité et de solvabilité au service prioritaire des actionnaires du système, sans souci de l’intérêt général.

    Le public ? Dans ce cas, l’argent peut être créé sur des critères d’intérêt commun.

    Force est de constater que malheureusement, aujourd’hui, sans débat public préalable, les Nations sont rabaissées au même rang que chacun de leurs citoyens. Elles sont obligées d’emprunter l’argent tiré initialement du néant auprès du privé et de payer de substantiels intérêts, ce qu’elles n’auraient pas à faire si elles exerçaient leur droit légitime d’émettre leur propre monnaie.

    Nous payons, bon an mal an, 40 milliards d’euros par an pour les seuls intérêts, ce qu’on appelle élégamment « le service de la dette ». C’est l’équivalent de 240 airbus A350, ou de 3 porte-avions « Charles de Gaulle. C’est prélever sur notre travail et notre production plus de 100 millions d’euros par jour, oui, par jour, et le transférer à ceux qui sont déjà les plus riches, eux qui, d’ailleurs, peuvent ainsi nous les reprêter, à nouveau contre intérêt… Et tandis que la richesse publique sert à gonfler chaque année un peu plus les poches des plus privilégiés, nous laissons se détériorer les services publics, nous supprimons des acquis sociaux et nous ne trouvons pas l’argent nécessaire aux investissements structurels qu’exigent la gravité et l’urgence des problèmes actuels !

    Imaginez-vous la force que nous aurions à notre disposition si les États pouvaient de nouveau mobiliser toutes les ressources de leurs Peuples pour affronter ensemble les terribles problèmes que connaît notre planète, au lieu de s’éreinter à chercher une vaine croissance qui ne profite de toute façon qu’à la minorité la plus nantie ?

    Alors voici ma question :

    Pourquoi personne parmi nos représentants ne se lève pour pointer le ridicule et le scandale d’une situation qui est à l’origine de la plupart des maux dont souffrent les peuples ?

    Si la vie de votre enfant était en jeu, accepteriez-vous de le laisser partir alors que tout est là pour le sauver? Eh bien oui, sa vie est en jeu ainsi que celle de tous les enfants de la Terre, et je pense que, comme moi, vous ne pouvez accepter l’idée de les condamner au seul motif de faire semblant d’ignorer que la cause essentielle des problèmes vient de ce que le pouvoir de création monétaire, revenant de droit aux Nations, a été abandonné au système bancaire privé.

    Je vous demande donc de me dire clairement quelle est votre position à ce sujet et ce que vous comptez faire concrètement pour que la création monétaire – au moins celle nécessaire à l’équipement et à l’investissement de la Nation et qui n’est donc pas inflationniste – soit reprise au privé et rendue au public, comme le suggèrent plusieurs économistes, afin que nous puissions mettre en œuvre, sans frein, toutes les ressources humaines et technologiques dont nous disposons pour répondre aux défis de notre temps. Et ne me répondez surtout pas que c’est chose impossible dans le système mondialisé actuel : les systèmes que nous construisons sont à l’image de ce que nous voulons. Voulez-vous un monde inféodé aux intérêts de la finance privée, ou un monde où vos enfants pourront vivre libres, en paix, et dans une suffisance heureuse au milieu de peuples solidaires ? Les lois votées jusqu’à présent ont livré le monde aux banquiers… Si tel n’est pas votre choix, il faut en proposer d’autres.

    Comptant sur votre réponse et plus encore sur un réel engagement de votre part dans cette voie, je vous prie d’agréer mes salutations citoyennes.

    Signature de l’expéditeur


    Pour mémoire, un historique de l’évolution du droit de création monétaire depuis 1973:

    3 janvier 1973 – Dans la loi portant sur la réforme des statuts de la Banque de France, nous trouvons en particulier cet Article 25 très court qui bloque toute possibilité d’avance au Trésor : «Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France». Cette décision correspond à une privatisation de l’argent et ramène la Nation au même rang que n’importe lequel de ses citoyens. La dette publique trouve son origine précisément là.
    1976 – Sans aucune justification économique, sans débat public préalable, le Gouvernement de Raymond Barre décide que l’État paiera les intérêts de sa dette au-delà du taux d’inflation. Ce faisant, il place l’État au service des créanciers. Et l’on s’étonne du montant de la dette publique après trente-deux ans de ce régime?
    1992 – La gauche au pouvoir nous invite à ratifier par référendum, les yeux fermés, le traité de Maastricht qui précise en son article104 : «Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales » d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE, ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
    4 août 1993 – La loi n° 93.980 est votée. Cette loi donne son « indépendance» à la Banque de France et interdit à celle-ci, dans son article 3, d’autoriser des découverts ou d’accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme ou entreprise publics, de même que l’acquisition des titres de leur dette. L’État est désormais condamné par le plus haut niveau du droit à subir une charge non nécessaire d’intérêts.
    2008 – Alors que le Traité pour une Constitution Européenne, qui réaffirmait l’article 104 du Traité de Maastricht, était rejeté par une large majorité du peuple français lors du référendum de 2005, ce traité, remodelé dans la forme mais pas dans le fond et baptisé Traité de Lisbonne est cette fois ratifié par l’Assemblée Nationale
    N’oublions pas, dans ce parcours, la proposition de loi organique du député et économiste Tovy Grjebine, n° 157, enregistrée le 22 juillet 1981. Cette loi avait pour but de limiter le rôle de l’endettement dans la création de la monnaie et de permettre une nouvelle politique économique assurant la résorption du chômage et l’indépendance énergétique, en utilisant une technique de financement obtenu par le changement des contreparties monétaires. Cette loi qui aurait permis à la Nation de financer son développement sans s’endetter n’a pas été votée.

    PS: nous sommes encore dans la recherche du nom de domaine le plus pertinent mais surtout nous aurions besoins d’un « technicien » qui nous installe le système de pétition on line (avec confirmation par mail).

  14. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Nicolas Barnabeu a écrit:

    «  »Je ne comprends pas bien… Pour quelles raisons un parti politique qui défendrait ce projet porterait tort à ce proje t? » »

    Voyons ! Descendre dans l’arène électorale est l’acte le plus aléatoire ! Il suffit que ce « parti » perde les élections pour monter dans un train qui l’emmènera bien loin de là où il voulait aller. Où encore soit marginalisé jusqu’à la tombe comme tant d’autres avant lui. Le présent sytème électoral est à bout de souffle, il vaudrait mieux un tirage au sort. Et très certainement les – financements – feront leurs ravages pour dénaturer la réforme en noyant le poisson et que surtout rien ne change…

    Au Canada, il existe un cas historique typique, une véritable leçon, où le parti politique (ici le parti libéral du Québec) qui, sans rien leur demander ni leur dire, « piqua » le projet de ceux qui, déjà, se défonçaient depuis vingt ans auparavant pour amorcer une réforme financière en travaillant au quotidien auprès du public, perdit une élection politique. Cet échec électoral retomba donc sur ceux qui travaillaient d’arrache-pied pour une réforme financière (1) et qui n’avaient surtout pas demandé de devenir un parti et encore moins de participer à des élections. Les groupements bancaires avaient « gagnés »…

    (1) à l’époque, ceux-là au Canada étaient les seuls au monde à travailler comme des fourmis pour faire germer cette réforme financière par le public, ils appliquaient déjà le cas 2′, et c’était il y a cinquante ans, mais cela confirme que descendre dans l’arène électorale comporte un risque mortel pour ce type de projet. Bien sûr je ne préjuge pas de circonstances à venir encore inconnues à ce jour qui dicteraient de l’attitude à prendre alors.

  15. Avatar de A-J Holbecq

    Michel Rocard : nous n’aurions jamais dû céder sur la Banque de France

    Extraits:

    Nous n’aurions pas du céder nos instruments d’intervention dans l’économie, a dit Michel Rocard, nous n’aurions pas du céder sur la Banque de France qui permettait à l’Etat d’émettre du crédit, alors qu’aujourd’hui il est contraint de l’emprunter aux banques privées… Michel Rocard a battu sa propre coulpe sur cette question où lui-même avait joué un rôle à l’époque, soulignant qu’il avait alors considéré que la création de l’euro, face au dollar, valait bien ce compromis et que l’Allemagne, de toutes façons, n’aurait jamais accepté de concessions sur l’indépendance de l’institut d’émission.

    Face à l’urgence de la crise, Michel Rocard a estimé que plutôt que de poser immédiatement la question du statut de la Banque centrale européenne, car cela exigerait de revoir les traités, il fallait utiliser, dans l’urgence, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a laquelle aucun statut n’interdit de faire du crédit pour des investissements dans d’importants projets d’infrastructures ou en faveur des PMI/PME innovantes.

  16. Avatar de Salva
    Salva

    La France a abandonné sa monnaie « publique » en 1973/74. Y a-t’il aujourdhui des pays dans le monde qui ont gardé le contrôle sur leur monnaie et qui pratiquent le taux zéro sur les prêts de leur banque centrale en matière d’investissement ?

  17. Avatar de Nicolas Bernabeu
    Nicolas Bernabeu

    La collection « café république » de Bruno Leprince se montre interressé par la sortie d’un exemplaire traitant de la création monétaire, la dette, etc…

    Voici la description de sa maison d’édition :

    « La collection café république a pour but de publier des petits ouvrages très courts en réaction à des événements portant atteinte à notre République et à ses citoyens, mais aussi des ouvrages « coup de gueule » abordant des problèmes concrets et précis de la vie quotidienne ou portant sur des sujets sur lesquels les citoyens ou leurs représentants ne sont même pas consultés.

    http://www.cafe-republique.fr

    La collection café république est à la recherche de textes sur les sujets évoqués dans son intitulé.
    Par exemple : sur la culture, l’école, les banques, la grande distribution, l’environnement, la gestion de l’eau, etc.
    Les textes doivent être courts (entre 40 et 50 000 signes) et être très incisifs.  »

    Bruno Leprince m’a affirmé que même s’il est personnellement socialiste et que sa maison d’édition publie beaucoup de livres écrits par de socialistes, sa maison d’édition est apolitique et tout le monde peut donc écrire pour eux…

    Si ça en interresse certains…

  18. Avatar de A-J Holbecq

    @Salva

    Que la Banque Centrale prête à « son Etat » à taux zéro ou à taux X n’a fondamentalement que peu d’importance dans la mesure où la banque centrale appartient à la collectivité (comme c’est le cas pour la Banque de France) puisque dans ce cas les intérêts reviendront à la collectivité, ce qui équivaut à prêter sans intérêt (je ne sais pas si je suis très clair dans cette explication ?)
    Dans le cas de la BdF, celle ci paye des impôts sur ses bénéfices et redistribue ses bénéfices nets à ses actionnaires (en fait, son actionnaire : l’Etat)… c’est donc une opération blanche pour la collectivité.

  19. Avatar de Salva
    Salva

    J’ai bien compris que cela revenait au même. Si le taux d’intérêt est par exemple de 50% ce n’est pas grave si cela revient au final à l’Etat , si l’institution d’émission appartient bien sûr à ce même Etat.
    Existe-t’il un pays dont la banque centrale fonctionne de cette façon ? La Chine? Le Vénézuela ?
    Cela serait intéressant de savoir comment ils font et reprendre leur façon de faire si ça marche.

  20. Avatar de A-J Holbecq

    @Salva

    Jusqu’en 1973, ce fut le cas en France et sans doute un des éléments ayant permis « les 30 glorieuses »

    Pour les autres pays , je ne saurais répondre avec certitude à cette question. Néanmoins, je pense que les dirigeants chinois, lorsqu’ils ont besoin d’investissements publics, ne se posent pas la question de savoir à qui ils vont emprunter sur les marchés financiers et payer des intérêts, et il me semble quasi certain qu’ils font appel à leur banque centrale si leurs recettes fiscales sont insuffisantes.

    Je défends depuis longtemps l’idée que les banques centrales doivent pouvoir financer directement les besoins financiers nécessaires aux investissements (la richesse collective du pays), mais que les besoins concernant le fonctionnement (salaires de l’administration, solidarité) et les amortissements (l’usure des choses) doivent être couverts par les recettes fiscales, pour un bon équilibre budgétaire.
    Il peut évidement y avoir des coup de canifs à cette positions lorsque nécessaire (période de récession par exemple), mais qu’il faut néanmoins éviter que la création monétaire centrale à destination des collectivités publiques soit utilisée à des fins électoralistes.

    Nous allons d’ailleurs bientôt lancer un nouveau site internet et un appel à soutien à la proposition suivante

    Nous demandons instamment aux pouvoirs politiques d’accéder aux demandes suivantes.

    Au niveau de la zone euro:

    1 – Pour tout ce qui concerne le financement des projets collectifs de l’eurozone – et en particulier pour financer la mutation qu’exige le défi écologique ainsi que le virage technologique pour pallier l’épuisement de certaines ressources naturelles; pour financer la recherche, un enseignement ainsi qu’un système de santé de qualité gratuits et, en général, pour tout ce qui sera considéré démocratiquement comme nécessaire pour l’amélioration collective de la qualité de la vie de façon durable – la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contrainte à une émission monétaire centrale, éventuellement sans échéance et sans intérêt, par décision des députés des pays de la zone euro du parlement européen sur demande soit de la commission, soit du conseil européen (c’est-à-dire les chefs d’Etat), soit des députés européens des pays de la zone euro.

    2 – Les critères de Maastricht doivent être revus et permettre de soumettre au débat démocratique par exemple les propositions:

    a) les budgets des États doivent être équilibrés en « fonctionnement » + « amortissements » par la fiscalité. Nul État de la zone euro ne dvrait déroger à cette règle.

    b) les États peuvent faire financer leurs équipements (budget d’investissements) par un appel à création monétaire sans intérêt de la BCE. Néanmoins, les députés de la zone euro du Parlement Européen devraient disposer, à la majorité simple, d’un droit de veto concernant une demande d’un État s’ils estiment que le projet n’est pas fondé ou qu’il contredit les orientations générales de la politique européenne.

    c) les besoins d’investissements collectifs de l’eurozone doivent également pouvoir être financés par création monétaire sans intérêt de la BCE

    Les statuts et la mission de la Banque Centrale Européenne doivent être revus en conséquence

    Au niveau national :

    A défaut de faire aboutir ce projet au niveau européen, d’opérer une reprise du droit collectif (national) d’émettre la monnaie, éventuellement par émission d’une monnaie complémentaire à l’euro , quitte à risquer une sortie de l’UE, non par anti européanisme mais pour se donner la possibilité de devenir le modèle qui inspirera les autres Nations.

  21. Avatar de Bankster
    Bankster

    @AJH

    Vous pouvez me contacter pour installer la pétition.

    Quelqu’un a effacé mon précédent message, peut on savoir pourquoi ?
    J’annoncais simplement que nous avions acquis les droits de l’Argent Dette pour la premiere fois en francais intégral et de Bankster, un livre qui met en évidence les répercussions spirituelles et économiques de l’utilisation de l’argent dette.
    Nous allons les distribuer gratuitement pour informer un maximum de gens, merci de prendre cette information pour ce qu’elle vaut, c.a.d. une partie de la solution, et non pas une partie du probleme. Par conséquent merci de ne pas éffacer ce message.

  22. Avatar de Nicolas Bernabeu
    Nicolas Bernabeu

    Toujours dans l’optique d’informer de toutes les façons possibles les gens sur le système bancaire, la dette, etc…

    Il serait très efficace de créer une vidéo explicative qu’on diffuserai sur « youtube »…

    En effet il existe des dizaines de sites qui parlent de ces sujets mais pour avoir accès à ces informations il faut rechercher une information sur un sujet proche, et rare sont les gens qui cherchent des informations sur ce type de sujet…

    Par contre il existe des sites où tout le monde va et où les vidéos et donc les informations circulent très vite…

    Une explication de cette forme-là peut être intéressante :

    http://fr.youtube.com/watch?v=5HI8ASWGFmw (sans faire de la pub mais en expliquant tout !)
    ou http://fr.youtube.com/watch?v=T5oLYgZm51w&feature=related (en plus moderne, ne faire attention qu’à la forme)

    Enfin le plus important c’est qu’on voit un ou plusieurs êtres-humains qui se présentent et s’adressent clairement en expliquant les causes et les conséquences de tout cela, sans science-fiction ou trucages mais avec l’aide de schémas, de statistiques, de rapports…
    Afin d’établir un rapport plus étroit entre la vidéo et les gens, et non jouer sur l’émotionnel comme dans les différentes vidéos conspirationnistes qu’on trouve sur ce site…

    C’est un peu de travail, sans nécessité d’argent (un appareil photo qui fait vidéo peut suffire), ne pas être timide et normalement ce peut être d’une grande efficacité… Si certains s’en sentent les capacités…

  23. Avatar de Bankster

    @ TOUS

    Notre contribution: http://www.bankster.tv

    – Le site est encore en travaux pour le moment (la charte graphique va changer, elle vient d’une tierce partie), mais au moins vous pouvez consulter et faire circuler, si le coeur vous en dis, la version Low-Fi de l’Argent Dette en français intégrale, bande son et visuels et cela GRATUITEMENT ou en version DVD à prix coutants

    [Merci a paul pour ses explications]

  24. Avatar de Bankster

    @ TOUS

    1. Certaines rumeurs font état d’un espagnol à Barcelone, qui aurait souscrit plusieurs emprunts auprès d’une dizaine de banques pour financer la publication a plusieurs centaines de milliers d’exemplaires d’une circulaire mettant en cause les banquiers et appelant au non paiement des échéances… quelqu’un a t il plus d’infos ?

    2. Nous avons ajouté la video « le choix de la défaite », sur notre page video: http://www.bankster.tv

  25. Avatar de bankster

    @ TOUS

    Voila le site de l’espagnol que je mentionnais : http://polaris.moviments.net:8000/crisi

    😉

  26. Avatar de Etienne
    Etienne

    J’ai lu la plupart des articles de ce blog, et j’y vois surtout comment une montagne peut accoucher d’une souris : l’essentiel y réside dans l’obstination de M. Jorion à refuser l’idée d’une création « ex nihilo » de monnaie par les banques commerciales, ce qui donne lieu à de multiples considérations hasardeuses sur la nature de la monnaie noyées au sein d’une multitude d’aspects techniques à propos de la « vitesse de circulation » de la monnaie, qui se couvrent étrangement chez certains blogueurs d’habits épistémologiques… Or le mécanisme de la création monétaire n’est pas un secret, il est enseigné dans tous les lycées, et quelques lectures ou quelques heures de cours d’économie de second degré auraient évité à M. Jorion de s’aventurer dans des raisonnements bien hasardeux… qui frisent parfois le pathétique.

    Cette obstination ainsi que de nombreux raisonnements confus se fondent sur plusieurs contresens et idées fausses pourtant faciles à démonter. En voici les principaux :

    -l’idée selon laquelle la monnaie représente une quantité de richesses :
    C’est faux, la monnaie, scripturale ou fiduciaire, est un signe purement conventionnel qui permet à un instant t d’acquérir un certain nombre de biens ou de services, c’est tout. Tant que les transactions ne sont pas réalisées, la monnaie n’est qu’un potentiel d’acquisition : l’inflation, est le phénomène qui traduit concrètement cette dichotomie fondamentale entre monnaie et richesse.

    La richesse, c’est-à-dire le patrimoine, est essentiellement matérialisée sous la forme d’actifs, mobiliers ou immobiliers, détenus par les agents, et qui ne sont pas liquides, c’est-à-dire qui n’ont pas de pouvoir d’achat immédiat, puisqu’il faut d’abord les vendre pour les transformer en monnaie. Le fait que ces actifs donnent lieu à une rémunération (intérêts, loyers ou dividendes) alors que la détention de monnaie subit l’inflation explique que seule une infime partie de la richesse est conservée sous forme monétaire. La seule exception à cela est la « préférence pour la liquidité », qui apparait lorsqu’une dépréciation massive des actifs illiquides intervient (crise boursière ou immobilière), où les agents se ruent alors sur la monnaie.

    -l’idée selon laquelle seules les banques centrales créent de la monnaie :

    M. Jorion écrit: « qu’une banque prête ses fonds propres ou les dépôts de ses clients est indifférent: il s’agit toujours d’argent qui existait préalablement ». Cette assertion est complètement erronée. M. Jorion n’a toujours pas compris le mécanisme du crédit, malgré les nombreuses interventions des blogueurs : les banques de second rang ne prêtent ni leurs fonds propres ni leur dépôts, mais ne font qu’écrire littéralement (monnaie « scripturale ») le montant du crédit alloué simultanément à leur actif et au passif de l’emprunteur, c’est tout. Il ne s’agit donc absolument pas « d’argent qui existait préalablement ». La seule limite à cette création « ex nihilo » de monnaie est l’obligation pour ces banques de détenir une réserve de monnaie centrale (fiduciaire), afin de faire face aux retraits des titulaires de comptes. Si je contracte un emprunt auprès de ma banque et que je me rue au gichet pour le transformer entièrement en cash, je prive mon banquier, toutes choses égales par ailleurs, de toute possibilité d’accorder un crédit d’un montant équivalent à un autre client. Mais comme l’essentiel de la monnaie ainsi créée reste sous sa forme scripturale initiale, les banques commerciales peuvent continuer à créer de la monnaie bien au delà de leurs réserve en monnaie centrale. C’est aussi simple que cela.

    La différence essentielle entre monnaie fiduciaire et scripturale est que la monnaie fiduciaire a cours légal (aucune transaction ne peut être légalement refusée), tandis que la monnaie scripturale ne jouit pas de ce privilège (les 1000 euros de mon compte bancaire sont en ce sens une promesse de me délivrer 1000 euros sonnants et trébuchants, et jusqu’à présent, cette promesse a été tenue par ma banque…rien ne me dit que ce sera le cas demain). Toutefois, en dehors des situations de panique bancaire, c’est-à-dire en situation normale, ces deux formes monétaires sont équivalentes, sachant que c’est par la seconde que s’effectuent l’essentiel des transactions en régime normal.

    En autorisant les banques de second rang à accorder des crédits bien au delà de leurs réserves, les banques centrales délèguent l’essentiel de la création monétaire à celles-ci : si l’on peut contester la légitimité d’un tel mécanisme, contester sa réalité relève d’un esprit borné. Les banques centrales ne font que contrôler indirectement cette émission par l’intermédiaire d’un dispositif qui a été maintes fois expliqué dans le blog, notamment par le biais de l’escompte (le refinancement des banques en monnaie banque centrale).

    -l’idée selon laquelle les crédits accordés sans contrepartie impliqueraient une croissance indéfinie de la masse monétaire :

    Ce que ne semble pas saisir M. Jorion, c’est que toute création monétaire « ex nihilo », c’est-à-dire sans contrepartie (c’est le cas de n’importe quel crédit de base) contient en elle-même sa propre destruction, à travers le remboursement de la dette. C’est donc non seulement un processus nécessaire au financement de l’économie, mais en outre relativement stable lorsqu’il est maitrisé.

    En dehors du risque de non remboursement, où l’intérêt est la façon, légitime ou non, de prendre en compte ce risque, la création monétaire est un flux net, renouvelé en permanence, dont le résultat est à somme nulle voire négative (compte tenu des intérêts) : c’est simplement la différence entre l’émission de nouvelles créances et l’extinction de celles-ci par les remboursements.

    En régime normal, ce processus est parfaitement maitrisé par les banques de second rang, qui s’assurent autant que possible de la solvabilité de leurs débiteurs, ainsi que par les banques centrales, qui déterminent le taux d’intérêt, c’est-à-dire indirectement la masse des crédits finalement accordées par les banques de second rang. La création nette de monnaie suit donc généralement le taux de croissance de l’économie, sauf lorsque les banques centrales maintiennent des taux artificiellement bas pour soutenir la croissance réelle de la production, et que celle-ci ne suit pas, pour des tas de raisons trop longues à décrire ici : le surplus de monnaie se traduit alors soit par l’inflation des biens et services (dans le cas où le systême productif ne parvient pas à répondre à la hausse de la demande), soit alimente l’inflation des actifs financiers ou immobiliers (bulle boursière ou immobilière). Dans tous les cas, l’équation monétariste de la théorie quantitative de la monnaie (Mv = pQ) est vérifiée ex post.

    La création de monnaie par les crédits bancaires est donc non seulement un fait qu’il est absurde de vouloir contester ; et un fait qui n’est pas en lui-même un scandale, bien au contraire. C’est un mécanisme absolument nécessaire au financement de l’économie, relativement stable et maitrisé lorsqu’il est soumis à des règles prudentielles : il n’y a donc pas de quoi en faire un plat… à condition de maintenir un encadrement strict du crédit.

    En effet, les problèmes n’arrivent que lorsque l’on désinteresse les banques de la solvabilité des débiteurs, en leur permettant de transformer leurs créances en titres qu’elles s’empressent de vendre : là, le robinet à crédit est grand ouvert, les créances douteuses se baladent un peu partout sous forme de titres et la création monétaire ne connaît plus de limites… c’est ce qui est à l’origine de la crise actuelle. Il aurait suffi d’interdire ces pratiques pour empêcher cela, sans pour autant interdire aux banques de créer de la monnaie.

    -l’idée selon laquelle la monnaie a forcément une contrepartie réelle :

    M. Jorion est obsédé par le principe de « conservation des quantités », selon lequel toute création monétaire serait fondée sur un surplus de richesse réelle, c’est-à-dire une création de biens ou de services. Je cite: « la création de monnaie est une illusion d’optique due au fait qu’il y a création de richesse par la combinaison du capital avancé par la banque, le travail fourni par l’emprunteur et […] l’action du soleil ».

    Ce principe est un contresens total : M. Jorion confond l’émission d’une créance avec son extinction, c’est-à-dire le remboursement de la dette. La création monétaire par le crédit est un pari sur l’avenir, c’est-à-dire l’espoir que cette dette sera remboursée à échéance : en fin de compte, si l’on met de côté les emprunts utilisés à des fins purement spéculatives, c’est effectivement l’activité économique des agents emprunteurs, qui, en générant des revenus, leur permettra de rembourser la dette initiale, et donc d’éteindre la créance, ce qui revient à une destruction de monnaie ex post. C’est donc bien la croissance de la production qui à terme permet l’extinction du surplus monétaire généré par le crédit.

    Mais ce mécanisme n’est pas automatique puisqu’il repose sur l’incertitude fondamentale qui touche les remboursements futurs : ainsi, sur le plan macro-économique, si une partie de la monnaie mise en circulation est affectée à la spéculation (opération d’achat et de ventes de titres ou de biens), il y a formation de bulles, c’est-à-dire inflation du prix des actifs (bulle immobilière ou financière) ou de celui de certains biens (matières premières). Dans ce cas, et dans ce cas seulement, la monnaie ne trouve pas sa contrepartie réelle dans l’acccroissement de la production, qui reste la seule façon d’éteindre la dette sur le plan macro-économique. Une partie des agents se trouve alors en défaut de paiement, et, ne disposant pas de revenus réels suffisant pour faire face à leurs échéances, se trouve contrainte de revendre ses actifs, entrainant une dépréciation générale de ceux-ci, et un dégonflement brutal des bulles spéculatives, provoquant un risque d’effondrement d’un systême fondé sur la confiance (la promesse que les euros crédités sur mon compte courant ne le sont pas en monnaie de singe).

    Le problème central vient donc du fait que toutes les dettes n’étant pas remboursées, la monnaie créée ex ante ne trouve pas systématiquement sa contrepartie réelle ex post : c’est exactement ce qui s’est produit avec la crise des subprimes. S’il peut être limité par des règles prudentielles strictes, ce phénomène est inévitable, il n’a rien à voir avec l’existence ou non d’un intérêt, et provient de l’incertitude fondamentale concernant le futur. La seule façon de le limiter est de contrôler sévèrement l’attribution des crédits, et de rendre très coûteuse l’émission de monnaie à des fins spéculatives (Lordon propose le découplage du taux d’intérêt selon l’usage des crédits).

    Là où le contresens initial s’exprime dans toute son aberration logique, c’est lorsque M. Jorion écrit plus loin que « celui qui emprunte à la banque en crée [de la monnaie], puisqu’il lui reste au bout du compte la richesse qu’il a créé grâce au capital emprunté » : il faudrait que M. Jorion explique quelle richesse il crée lorsqu’il contracte un emprunt pour financer l’acquisition d’une automobile….

    C’est évidemment la banque qui crée ex ante un « effet de richesse » virtuel (c’est la définition même de la monnaie), car la création de richesse relève de la sphère de la production, et non pas de la sphère monétaire : c’est par exemple l’activité économique de l’emprunteur qui lui fournira les revenus lui permettant de rembourser son emprunt -à condition qu’il le rembourse. Il y a donc eu forcément création de richesse ailleurs que dans la sphère financière au moment ou la dette est remboursée – et destruction équivalente de monnaie -, mais certainement pas au moment où l’emprunt est contracté. La plupart des contresens concernant la monnaie viennent de la non prise en compte de ce décalage entre présent et futur : la monnaie n’est pas seulement un intermédiaire des échanges présents, c’est aussi le substrat des revenus anticipés. En d’autres termes, la création monétaire n’est pas une création de richesse, elle ne fait qu’anticiper celle-ci.

    -l’idée selon laquelle la critique générale de l’intérêt (au sens d’usure) ait un rapport quelconque avec les crises financières récurrentes :

    M. Jorion semble condamner l’existence de l’intérêt dans le mode de production capitaliste : c’est une position politique qui n’a rien à voir avec le fait que les banques commerciales créent de la monnaie sous forme de crédits, sous le contrôle indirect des banques centrales, puisque ces dernières imposent aussi aux premières un taux d’intérêt lors des opérations de refinancement. Si M. Jorion veut s’atteler à la critique générale du capitalisme, qu’il s’attaque directement à la question de la propriété privée des moyens de production, comme l’avait fait Marx, mais la question de la création monétaire n’est certainement pas la bonne entrée. L’intérêt est une pratique généralisée fondée sur la légitimation de la rémunération de l’avance de fonds privés, et dépasse largement la question de la création monétaire.

    La question de l’intérêt relève essentiellement de celle du partage de la valeur ajoutée entre détenteurs d’actifs et travailleurs, ainsi que de celle du consensus social et politique autour du « prix » à accorder aux revenus futurs en situation d’incertitude; mais elle ne peut à elle seule résumer les contradictions du capitalisme. La suppression de l’intérêt implique par elle-même la disparition de la propriété privée : ce débat dépasse donc largement celui des crises financière récurrentes de ce mode de production.

    Autre bizarrerie de ce blog, une thèse à la mode qui consiste à faire dépendre la course à la croissance réelle du produit de la seule pression du taux d’intérêt, selon l’idée séduisante que la masse des fonds remboursés serait structurellement supérieure à celle des fonds avancés, la « pompe à finances » forcant ainsi sans arrêt l’économie à générer toujours plus de surplus. Selon cette thèse seule la suppression de l’intérêt permettrait de stopper la course folle à la croissance : malheureusement cette thèse anthropo-écologico-financière est simpliste voire fantaisiste.

    D’une part c’est accorder bien trop d’importance au rôle de la monnaie comme moteur de croissance : la croissance économique, qu’on y soit favoroable ou non, puise ses forces dans un jeu complexe de déterminations économiques, politiques, mais aussi sociales et culturelles qui pousse pour le dire trivialement les ménages à « travailler plus pour gagner plus » et ainsi consommer plus, et les entreprises à mettre tout en oeuvre pour que les ménages agissent ainsi, à grand renfort de marketing, de publicité et d’innovations, afin de trouver des débouchés à leurs produits. En ce sens, l’arme absolue de la « décroissance » réside bien plus dans le refus de participer aux activités économiques de production et de consommation, que dans la prohibition de l’usure.

    D’autre part, c’est encore « réifier » la monnaie, qui reste avant tout un signe conventionnel, que de penser qu’il y aurait une causalité univoque entre croissance de la masse monétaire et croissance du produit réel: on ne désire pas la monnaie pour elle-même mais pour les biens et services qu’elle permet d’acquérir. C’est oublier enfin le rôle de l’inflation qui peut rendre les taux d’intérêts nuls voire négatifs, ainsi qu’ignorer qu’une masse importante de crédits ne sont jamais remboursés. Sur le plan macro-économique, faire dépendre la croissance économique réelle de la seule croissance indéfinie de la masse monétaire relève d’une réification de la monnaie, c’est-à-dire d’une forme de fétichisme théorisé.

    Synthèse: grandeur et misère du savoir « collectif » sur internet:

    Plus de trois cent pages, c’est-à-dire des centaines d’heures d’énergie intellectuelle dépensée collectivement en pure perte: peut-on en attribuer la seule responsabilité à l’autisme intellectuel du fondateur de ce blog? Non, bien ententendu, et c’est ce qui fait la grandeur et la misère de l’idéologie du « savoir collectif », soi-disant démocratique (le « wiki-savoir »): les ambitions les plus louables produisent de bien piètres résultats. L’apparente démocratie d’un savoir engendré par tous conforte la mystification qui consiste à croire que la connaissance est une somme d’opinions individuelles: en ce sens, les innombrables interventions des blogueurs sont toutes présentées sur un pied d’égalité, alors que leur degré de pertinence et de rigueur est extrêmement variable. La pensée « scientifique », en tout cas rigoureuse, ne peut se développer dans le chaos des opinions, en l’absence de toute référence à l’histoire scientifique, en l’occurence celle des sciences économiques.

    Le résultat de cette mystification est d’autant plus triste qu’il est en grande partie justifié: ce blog est une réponse légitime à l’indécente mainmise idéologique dont souffre les sciences économiques aujourd’hui, jusque dans les universités. Mais ce n’est pas une raison pour tomber dans l’excès inverse qui consiste à bricoler un attirail conceptuel avec des éléments épars de culture économique et prétendre rivaliser avec la science dominante, et ceci pour deux raisons. D’une part, la chance d’être lu ou entendu reste faible au milieu d’un tel fouillis où le pire côtoie le meilleur du point de vue de la rigueur et de la pertinence des concepts; d’autre part, il n’existe aucune instance, aucun jury compétent susceptible de juger de la pertinence des thèses accumulées sur un blog : compte tenu de l’hétérogénéité de la culture scientifique des amateurs éclairés, la probabilité pour que ceux-ci parlent le même langage est proche de zéro.

    D’où l’extraordinaire stérilité de cette masse d’échanges électroniques : chacun développe sa thèse sur la monnaie, mais en réalité, personne ne parle de la même chose. Malgré les dénégations de M. Jorion (« on avance »! se réjouit-il, alors que n’importe quel lecteur se rend compte que de la première à la dernière page, on fait du surplace : à chaque intervention, on repart de zéro!). La preuve en est que M. Jorion semble reconnaître un moment son erreur, pour réécrire trois pages plus tard qu’en fait il avait raison, et que ses contradicteurs lui donnent raison à propos de la création monétaire : l’un d’entre eux lui fait remarquer que pas du tout, il ne s’est pas fait comprendre, et cela fait autant d’effet qu’un pet de mouche… La contradiction du savoir amateur collectif arrive à son apogée lorsqu’on en vient à s’en référer aux écrits de spécialistes reconnus, comme Maurice Allais : on voit bien que les blogueurs ne peuvent s’empêcher de s’en référer à un savoir qu’ils prétendent concurrencer. On aboutit à des raisonnement parfaitement surréalistes, qui s’apparentent plus à l’herméneutique (l’interprétation des textes sacrés) qu’à la science : à un moment M. Jorion, au détour d’une argumentation parfaitement absconse, prétend avoir démontré la fausseté de la thèse de M. Allais, et il en déduit que ce que à quoi s’accordent la totalité des spécialistes, à savoir que les banques commerciales créent de la monnaie, est faux…. outre la stupéfiante vanité d’une telle démarche, malgré l’expérience dont se targue M. Jorion en matière d’anthropologie et de conseil financier, on reste sans voix devant une telle méthode. A ce titre, j’attends avec impatience de lire le blog d’un technicien d’EDF qui viendrait contester la théorie de la relativité générale…

    Plus sérieusement, on perçoit bien la tentative de M. Jorion de « réinventer » la critique du capitalisme afin de mettre en évidence ses contradictions internes, et montrer que la crise actuelle est cosubstantielle à ce mode de production, et n’est pas un simple accident de l’histoire. Mais on ne construit pas un cadre théorique en bricolant des notions floues sur un blog : Karl Marx s’était avalé toute l’Economie Politique, d’Aristote à Ricardo, avant de rédiger sa « Critique »… L’erreur stratégique de M. Jorion réside dans le fait qu’il n’y a pas un seul capitalisme, mais des formes plus ou moins dérèglementées et plus ou moins financiarisées de ce mode de production. Plutôt que de reconstruire le Tableau Economique de Quesnay, illustrées par les vielles notions de « terre » et de « soleil », pour dénoncer le systême contemporain, peut-être aurait-il été mieux inspiré d’en rabattre un peu sur le plan de l’ambition théorique, en se recentrant sur une critique concrète des mécanismes d’émission des crédits dans l’économie contemporaine. Cela passait avant tout par une compréhension adéquate du mécanisme de création monétaire.

    En définitive, une fois acquis définitivement le rôle fondamental de création monétaire aujourd’hui délégué aux banques commerciales, je propose à M. Jorion de recentrer les questions qui font réellement débat autour des propositions suivantes :

    -à court terme, la nécessité d’obliger les banques commerciales à faire leur métier, et à ne faire que cela, c’est-à-dire accorder des crédits en s’assurant de la solvabilité de leurs débiteurs, sous le contrôle des banques centrales, en leur interdisant de passer leurs créances hors de leur bilan (le scandale de la titrisation), qui conduit à la formation puis à l’explosion des bulles immobilières et financières.

    -à long terme, la remise en cause de ce monopole au profit d’une reprise en main par les peuples, à travers les Etats, de la création monétaire, puisqu’elle détermine indirectement les choix de consommation et de production dans l’économie réelle. Au delà de la quantité de monnaie en circulation, c’est l’allocation de celle-ci aux agents en besoin de financement qui devrait faire débat.

    Il semble en effet légitime que ces choix doivent relever de la souveraineté populaire dans une démocratie, et non des seules considérations de rentabilité d’institutions privées. Ceci reviendrait à proposer par exemple la nationalisation massive des établissements de crédit mais aussi la possibilité de monétiser à nouveau une partie de la dette publique, ce qui impliquerait la fin de l’indépendance des banques centrales ainsi que de l’obligation pour les Etats de financer leur déficit par l’emprunt, en vertu de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers.

  27. Avatar de TL
    TL

    @ Etienne

    Je n’ai lu qu’en diagonale votre post. J’y reviendrai plus en détail quand j’aurai le temps. Certaines de vos phrases sont tout simplement gratuites, notamment à l’endroit du savoir « amateur ». Tout savoir est au départ amateur, et pardonnez-moi mais j’ai fait de l’économie à l’université (5 ans), et rencontré des économistes « professionnels », au final je considère que de nombreux avis exprimés sur ce blog au sujet de la monnaie sont mieux argumentés que ce que j’ai pu entendre de prétendus experts, dont la conception des choses avait été stérilisée par toutes les théories économiques fumeuses qui sont encore admises en la matière.

    Votre intervention est trop longue. C’est contre-productif et dommage, car vous soulignez des points intéressants, et je suis d’accord avec vous sur le fait que Paul se raccroche à une vision de la monnaie basée sur une approche en terme de valeur fondamentale de la production, alors que justement une caractéristique de la dynamique monétaire est de s’écarter (et de façon très complexe, par la dérivation de la monnaie vers les marchés financiers) de la dynamique de la production.

    Une dernière chose : si « toute création monétaire contient en elle-même sa propre destruction », comment expliquez-vous le non-remboursement des dettes ?

    P.S. : en ce moment, je pense que les banques prêtent leurs dépôts ET l’argent du refinancement de la Banque Centrale, MOINS ce que la même BC lui demande de garder sous forme de réserves. Leur seigneuriage est d’autant plus important que les gens préfèrent mettre de l’argent en banque plutôt que de le détenir en monnaie physique.
    Sans dépôts bancaires, ou avec la couverture de 100% préconisée par Fisher/Allais, pas de seigneuriage des banques commerciales.

  28. Avatar de RST
    RST

    Je ne sais pas qui est Etienne du « 18 octobre 2008 à 18:04 » (mais j’aimerais bien savoir 🙂 ).
    Ce que je sais c’est que j’ai trouvé son texte brillant. Ceci est un jugement de valeur qui n’engage que moi qui n’ait aucune compétence spéciale dans ces domaines. Je cherche simplement à comprendre.
    On pourrait surement lui reprocher de ne pas faire dans la diplomatie quand il s’adresse à P.Jorion mais cela me parait secondaire compte tenu de l’analyse sans concession et tellement pertinente qu’il a faite tant du débat sur ce blog que des principes de la création monétaire qu’il a exposés de façon tout à fait pédagogique .
    Son jugement sur le « savoir collectif » est certainement très difficile à entendre mais me parait tellement juste.

    Enfin, je partage sans réserves ses propositions qui devraient être au centre du programme de ceux qui veulent réellement changer le monde dans lequel nous vivons.

  29. Avatar de Étienne Chouard

    Étienne Chouard à Étienne X

    Si je devais aller vite, je dirais qu’un grand mérite de ce blog est de vous avoir attiré ici 😉

    Car c’est bien l’initiative et le travail de Paul, son tropisme, qui nous ont permis de lire attentivement aujourd’hui votre pensée rigoureuse (et sévère), et – notez-le – sans (avoir besoin de) connaître un mot de vos titres et diplômes, justement parce que nous sommes ici a priori sur un pied d’égalité et que c’est la force vérifiable des notre pensée actuelle (plus que les insignes discutables de nos exploits passés) qui donne des preuves d’utilité (ou pas), ne serait-ce que comme un petit élément d’un tout complexe, une courte étape vers une meilleure compréhension globale.

    Je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas du haut de quelle expertise vous pourriez parlez, je pourrais, comme vous m’y invitez, me méfier a priori du risque de « misère du savoir collectif sur internet », et pourtant, à vous lire les yeux ouverts, je vous trouve crédible, cohérent, rigoureux, synthétique… Ce que vous avez écrit va me servir à mieux articuler ma propre pensée. Votre intervention suggère donc plutôt pour moi la « grandeur du savoir collectif sur internet » (à ceci près que votre ton à rebrousse-poil est une véritable invitation à ne pas vous lire jusqu’au bout, ce qui est objectivement contre-productif, je crois).

    Pour ma part, je préfère cette approche totalement ouverte des blogs, souvent accueillante, bienveillante, toujours incitatrice à l’effort intellectuel et au progrès, progressivement et ensemble, – certes avec des dérives possibles, de fréquentes pertes de temps (qui n’en sont pas toujours car le détour d’une erreur corrigée permet parfois de comprendre durablement ce qu’un chemin direct peut faire manquer ou oublier) et des risques d’erreurs – je préfère cette méthode d’apprentissage-là au carcan souvent stérilisant des académies diplômantes qui protègent toujours quelque orthodoxie contestable et quelque mandarin usurpateur et qui n’ont, finalement, jamais protégé les hommes contre les erreurs (ce n’est pas un détail).

    Je tiens à l’iségoria, aux libres débats. C’est la libre contradiction des orthodoxies, c’est la garantie de publicité accordée aux opinions dissidentes (même évidemment farfelues ou nuisibles) qui donne les meilleures chances de ne pas (trop) se tromper. Je reconnais que c’est une thèse et que je peux me tromper moi-même, bien sûr, mais je crois fort à cette idée. C’est de la discussion que jaillit la lumière.

    Si on vous laissait faire, apparemment, seuls les experts patentés, étiquetés, labellisés, garantis, certifiés, auraient droit à la parole et à l’échange, et nous, les assoiffés du sens à donner au monde et des moyens de le rendre plus agréable pour tous, nous devrions nous contenter d’écouter la messe d’un cours magistral et à sens unique ? (Je caricature sans doute, pardonnez-moi, et j’espère que vous n’avez pas imaginé ce supplice.)

    La formule du blog, qui permet à quelqu’un de confronter publiquement – et respectueusement – ses certitudes avec des certitudes radicalement contraires et qui l’amène sur certains points (inattendus pour lui) à changer d’avis, – progressivement, il ne se laisse pas faire le gaillard, il a raison, et il argumente jusqu’à être sûr de s’être trompé et de devoir changer d’avis) –, cette formule est très séduisante sur le plan pédagogique, je trouve.

    Bref, sur le fond, je vous suis reconnaissant d’exprimer clairement, rigoureusement, précisément ce que je pense aujourd’hui sur la création monétaire (à part quelques petits détails sur lesquels nous reviendrons peut-être) ; et à la fois, sur la forme, je vous en veux de votre brutalité contre Paul (parler d’autisme à son égard n’est pas brillant, sans compter qu’il est regrettable d’utiliser cette maladie comme cela), brutalité qui n’est pas nécessaire et qui est même contre-productive : j’ai failli rater l’essentiel de votre argument tant sa forme hostile et agressive était repoussante, au premier abord.

    Mais j’espère que ce n’est qu’un de vos propos qui était brutal, et pas vous. J’espère que ce « coup de gueule » ne vous ressemble pas, d’une certaine façon.

    Au plaisir de vous lire à nouveau, cher Étienne (ce n’est pas souvent que je peux dire cher Étienne, laissez-moi faire, s’il vous plaît 🙂

    Amicalement.

    Étienne.

  30. Avatar de Paul Jorion

    @ Etienne

    Il faut d’abord que vous retourniez à ce débat sur la monnaie, que vous n’avez manifestement lu qu’en diagonale. Je dis cela à partir du fait que la plupart des opinions que vous m’attribuez sont en fait celles défendues par les commentateurs dont je conteste la position. Lorsque vous aurez relu le texte, vous vous apercevrez aussi que vous et moi sommes d’accord à 95 %.

    Ceci dit, les 5 % où nous différons sont essentiels : vous avez intégré votre interprétation correcte des mécanismes à l’intérieur du schéma d’interprétation monétariste dont la faillite sur le plan conceptuel est aujourd’hui retentissante. Si vous aviez lu ce que j’ai écrit de manière un peu plus attentive, vous auriez remarqué que c’est le monétarisme que je remets en question de manière systématique. Vous auriez noté aussi que j’ai insisté à de nombreuses reprises sur le fait que mon opinion n’est pas encore faite sur ce par quoi exactement il convient de le remplacer. Mes questions à mes interlocuteurs ont toujours ce but heuristique, « maïeutique » de dépasser le fond et la forme des exposés que l’on trouve dans les « manuels à l’intention des enfants des écoles », travers auquel vous semblez au contraire succomber aisément.

    Mais là où nous différons entièrement, c’est là où vous présentez le système actuel comme excellent, victime seulement de regrettables « abus » : une petite correction ici, un peu plus de réglementation là et rien n’aurait mal tourné. Mieux, de tels ajustements minimes permettront de faire repartir la machine sans accroc. Nos positions sur ce point-là, sont diamétralement opposées. Pour moi, le système actuel de la création monétaire doit être rebâti à partir de ses fondations-mêmes : il ne souffre pas, comme vous le suggérez, d’un simple rhume de cerveau, il est à l’agonie.

  31. Avatar de Étienne Chouard

    Étienne ou Étienne ?

    😉

  32. Avatar de A-J Holbecq

    Globalement je suis d’accord avec le résumé d’Etienne X, même si je trouve la forme un peu « agressive ».
    Je suis également particulièrement d’accord avec sa proposition très « allaisienne »:

    En définitive, une fois acquis définitivement le rôle fondamental de création monétaire aujourd’hui délégué aux banques commerciales, je propose à M. Jorion de recentrer les questions qui font réellement débat autour des propositions suivantes :

    -à court terme, la nécessité d’obliger les banques commerciales à faire leur métier, et à ne faire que cela, c’est-à-dire accorder des crédits en s’assurant de la solvabilité de leurs débiteurs, sous le contrôle des banques centrales, en leur interdisant de passer leurs créances hors de leur bilan (le scandale de la titrisation), qui conduit à la formation puis à l’explosion des bulles immobilières et financières.

    -à long terme, la remise en cause de ce monopole au profit d’une reprise en main par les peuples, à travers les Etats, de la création monétaire, puisqu’elle détermine indirectement les choix de consommation et de production dans l’économie réelle. Au delà de la quantité de monnaie en circulation, c’est l’allocation de celle-ci aux agents en besoin de financement qui devrait faire débat.

    Il semble en effet légitime que ces choix doivent relever de la souveraineté populaire dans une démocratie, et non des seules considérations de rentabilité d’institutions privées. Ceci reviendrait à proposer par exemple la nationalisation massive des établissements de crédit mais aussi la possibilité de monétiser à nouveau une partie de la dette publique, ce qui impliquerait la fin de l’indépendance des banques centrales ainsi que de l’obligation pour les Etats de financer leur déficit par l’emprunt, en vertu de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers.

    … mais Paul a t-il « acquis définitivement le rôle fondamental de création monétaire aujourd’hui délégué aux banques commerciales » ?
    Bref, il serait intéressant que Paul nous précise, une fois pour toute, sa compréhension actuelle de la « technique  » de la création monétaire et des effets de l’intérêt (sans nécessairement faire intervenir le soleil 😉 ), car j’ai eu l’impression, sur un autre commentaire concernant le film de Paul Grignon, qu’il considérait que ce film n’était pas représentatif de la « réalité pratique » de l’émission monétaie.
    Restera le débat entre les partisants de la théorie du « multiplicateur monétaire » et de la théorie du « diviseur monétaire »

    Pour info à ceux qui n’auraient pas suivi tout le débat:

    Le multiplicateur monétaire repose sur l’hypothèse que la masse monétaire est exogène car elle est déterminée par la monnaie centrale, contrôlée par la banque centrale. L’approche dite du « diviseur » considère au contraire que la monnaie est endogène, c’est-à-dire que son évolution est déterminée par les besoins de financement des agents non bancaires ; la causalité est alors inverse dans le sens M => MC. La banque centrale intervient in fine pour satisfaire les besoins de financement du système bancaire.

  33. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Etienne X @

    Je n’avais pas encore lu votre intervention ci-dessus. Sans doute un trait de caractère, plus des idées claires sur le sujet (peut-être à défaut d’être complètes?) vous donne ce ton rude? Mais je reprendrais les propos de Etienne Chouard que le mérite de ce blog est de vous y avoir fait venir. J’y vois un grand et large « territoir commun » avec le mien, comme nombre de ceux qui interviennent ici. J’ai l’impression (il faudrait que je reprenne phrase par phrase votre intervention) que vous ne faites pas beaucoup de cas des intérêts bancaires.

    S’agissant du traitement monétaire, la création monétaire est le point le plus important et déterminant. Il réside dans le fait (on peut tourner la question et le problème dans tous les sens qu’on veut!) qu’il faut ramener à la banque davantage d’argent qu’on y a emprunté. Collectivement, c’est impossible, les preuves surabondent, y compris arithmétiquement, avec les dégats trop connus qu’on sait.. Avec la question des intérêts à payer lancinante, il y a de façon sous jacente la question de l’usure. Cette question dit rarement son nom. On tourne tout le temps autour du pot…

    Louis EVEN insiste sur la BONNE question qu’il faut poser: « Peut-on physiquement produire ceci ou cela? » Si oui, c’est encore plus facile de financer le projet, et la question des intérêts s’évapore comme neige au soleil, car c’est la possibilité de produire physiquement qui l’emporte sur tout le reste. Si c’est non, et bien on remet le projet dans les cartons et on verra plus tard selon les circonstances. La mauvaise question est celle de toujours: « Peut-on payer? » (sous entendu, va-t-on obtenir les crédits nécéssaires?), si c’est oui, c’est la longue marche pleine d’incertitudes, voire le parcours du combattant qui commence, et le projet sera presque toujours « flétri » et dégradé d’une façon ou d’une autre, si ce n’est hipothéqué ou remis en cause, ou encore arrêté en pleine course comme si souvent, par manque de crédit… comme si on manquait de pluie ou de chaleur. Tels sont les caprices du « crédit »- Moloch-dieu-tout-puissant qui règne sur le monde et dont nous devons trembler devant les sacrifices qu’il exige pour le rassasier. Le rassasier un temps seulement…

    Je vous apprendrais sans doute rien sinon peu de chose sur le sytème financier et les mécanismes bancaires si ce n’est, peut-être l’avez-vous déjà constaté, qu’il est IN-DÉ-FEN-DABLE.

    Je regrette seulement que ceux qui ont des propositions en mains, propositions concrètes et opérationnelles, j’en suis, n’ont, ici, pas assez d’audience à mon humble avis. Je précise tout de suite qu’il est vrai que, pour des raisons d’organisation et d’agenda, je ne peux pas lire, posément, tous les messages qui arrivent sur cet excellent blog. Il m’arrive souvent de regretter de ne pas pouvoir dialoguer davantage avec ceux qui prennent la peine de s’exprimer un peu plus à fond. Il se peut, hélas, que je « passe à côté » de certains commentaires et non des moindre. Mais il est évidemment préférable de pouvoir s’exprimer que rien du tout.

    En attendant voici un extrait d’un entretien avec l’économiste et professeur bien connu Daniel COHEN (France culture 22 janvier 2008), c’est un passage où il s’agit des « régulations » face aux marchés.

    « (….) Lorsqu’il y a des biens, c’est pour les opérateurs qui les ont « générés », lorsqu’il y a des pertes, elles sont toujours mutualisées, soit sur le dos du déposant, c’était le cas jusqu’en 1929, soit parce que ce sont les États qui viennent au secours des « pertes ». Donc, à partir du moment où on a un jeu assymétrique, et c’est toujours le jeu des marchés financiers, il est sûr que les marchés financiers vont toujours à la limite du risque. Raisonnons en termes de « stock-options », c’est un très bon exemple: je gagne, donc c’est un bon « deal », formidable bonnus! Mais si ça baisse, je perds et je fais perdre des milliards (je ne perds pas moi parce que ma rémunération est indexée à la hausse), le sytème financier fonctionne selon ce privilège, bien sûr si je perds, alors je perds mon job et j’en retrouverai un autre (?). Mais mes pertes ne sont pas proportionnées aux pertes que je fais subir à la société (….) L’idée que les marchés financiers pourraient trouver eux-mêmes la voie de la raison est une méconnaissance complète des mécanismes. Alors, sur ce point, parce que c’est important dans la régulation de Bâle, c’est à dire dans la régulation que les banques s’imposent à elles-mêmes, on en est arrivé, en effet, et c’est sans doute par l’idéologie, au point où on a demandé aux banques d’évaluer – elles-mêmes – leur coefficient de risque pour fixer les niveaux de réserves prudentielles. Alors ça! Cest le comble de la dérèglementation!! Quand voit aujourd’hui que les banques sont totalement incapables d’évaluer les risques qu’elles ont pris et qu’elles ont fait prendre à leurs actionnaires avec des produits « mathématiques » que personne ne comprend, et sans doute, pas même ceux qui les ont « inventés », c’est extravagant de se dire qu’au cœur du « logiciel bancaire », il y a une auto-évaluation des risques que les banques prennent! Là, il y a certainement un immense retour de bâton qui va se produire avec la crise des subprimes! Il faut évidemment revenir sur ces dispositions qu’on appele Bâle II, et il faut être capable de dire: « si moi, régulateur (?), je ne comprends pas cette fomule, c’est à dire, je supose que c’est le plus risqué possible, ne venez pas me dire, comme ça a été le cas à propos des « subprimes », qu’en fabriquant des coktails de crédits à des ménages insolvables, on arrive à fabriquer des crédits de la plus haute qualité… »

    Je résume les conclusions de daniel Cohen: « À présent, de deux choses: ou on laisse venir la récession, ou on aide les gangsters… »

    C’était en janvier de cette année, que de chemin parcouru! Les preuves surabondent. Et je crains très fort que le MÊME personnel: Bush, Obama (?), McCain (?), Bernanke, Trichet, Paulson, Brown, Sarkozy, Barroso, Madame Lagarde et consorts, etc, s’activent et s’agitent pour remettre sur pied le si bon sytème qui les a si bien porté, quitte a lui changer de nom…

  34. Avatar de JFK
    JFK

    Les voleurs qui obligent notre gouvernement Canadien à leur verser un intérêt sur l’utilisation de notre argent veut encore pomper plus!

    En effet plus on pompe et moins on remet en circulation cet argent et, plus il y a ralentissement de l’économie, moins de travail, moins de développement.

    Québec lancera lundi un projet pilote pour contrer l’évasion fiscale dans le secteur de la restauration – Afin de récupérer les 425 millions de dollars .. Parlons en de cette fichue récupération de l’argent liquide (fiduciaire) argent de papier de métal est un mode de paiement légal au Canada. Et de vouloir pousser les gens à la carte de débit qui n’est pas réellement légal, mais plutôt toléré. Par contre l’argent Liquide est constitutionnel et légal. Aussi cette position de force poussera les gens à utiliser les cartes de crédit et ainsi de surcroît endetter la population et encore engraisser les banques!

    Il serait temps de stopper ces agents du gouvernement qui travail contre les citoyens canadien pour remplir les poches des banquiers internationaux. La constitution donne aux gouvernements le droit de générer des capitaux pour des besoins réels; nous ne sommes apparemment pas immunisés contre l’avarice sans fin des institutions financières. Qui contrôlent la banque du Canada et vous pouvez être certain que même David Rockefeller en profitera! La sensibilisation du public et l’éducation populaire contribueront à mieux outiller les citoyens pour reconnaître les abus des institutions financières et des banques centrales, contre les individus. Et cette campagne du ministère des finances publiques est un très bon indicateur de leurs voracités
    Maintenant regardons le pouvoir de notre gouvernement Canadien ce pouvoir ce retrouve dans les pouvoirs législatifs ;
    DISTRIBUTION DES POUVOIRS LÉGISLATIFS

    POUVOIRS DU PARLEMENT
    Autorité législative du parlement du Canada 91. Il sera loisible à la Reine, de l’avis et du consentement du Sénat et de la Chambre des Communes, de faire des lois pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement du Canada, relativement à toutes les matières ne tombant pas dans les catégories de sujets par la présente loi exclusivement assignés aux législatures des provinces; mais, pour plus de garantie, sans toutefois restreindre la généralité des termes ci-haut employés dans le présent article, il est par la présente déclaré que (nonobstant toute disposition contraire énoncée dans la présente loi) l’autorité législative exclusive du parlement du Canada s’étend à toutes les matières tombant dans les catégories de sujets ci-dessous énumérés, savoir: les paragraphes 14 à 20 sont des pouvoirs immense qui peuvent donner à un gouvernement le pouvoir d’abolir la dette du aux banquiers et instaurer un autre service que le service de la dette qui est littéralement manque foi, le gouvernement ne se fait pas confiance pour les paragraphe 14 à 20 et s’en remet à d’obscurs banquiers inconnus du contribuable de tout poil. Transformons le service de la dette en service de l’actif du Canada, arrachant aux banquiers voleurs ce droit à la planche à billet volé par une loi voté en 1913, par des parlementaires achetés! Et que les nouveaux emprunts et nouveaux dépôts du Canada soit la propriété des canadiens et canadiennes à taux fixe et faible qui assure enfin un actif pour le développement du Canada. Ainsi, le banquier reçoit un rien sur 50 ans pour acte criminel et devient un salarié du gouvernement au même titre que les autres fonctionnaires, et voila une question réglée.

    14. Le cours monétaire et le monnayage.
    15. Les banques, l’incorporation des banques et l’émission du papier-monnaie.
    16. Les caisses d’épargne.
    17. Les poids et mesures.
    18. Les lettres de change et les billets promissoires.
    19. L’intérêt de l’argent.
    20. Les offres légales.

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