Les starting blocks (mise à jour 1)

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

J’ai les pieds calés dans les starting blocks. J’ai déjà connu ça à la veille de la chute de Countrywide, de Northern Rock, de Bear Stearns et d’IndyMac. Vous avez évoqué récemment dans vos commentaires ces chroniques nécrologiques qui sont là, toutes prêtes à être imprimées.

Le Wall Street Journal indique qu’une réunion au sommet a lieu en ce moment pour déterminer ce qui se passera quand, le 30 septembre, Fannie Mae devra rembourser à ses investisseurs 120 milliards de dollars, et Freddie Mac, 103. Mais je peux vous assurer qu’il ne faudra pas attendre aussi longtemps : au moment où j’écris (13:13 – heure de New York), l’action de Fannie Mae a perdu 19,13 % depuis l’ouverture, pour se retrouver à 4,86 $, celle de Freddie Mac a perdu 22,3 %, pour se retrouver à 3,24 $. Et ce n’est même pas le plus grave : les actions privilégiées perpétuelles de Fannie Mae avaient ce matin un rendement effectif de 16,4 %, contre 7,83 % le 30 juin, celles de Freddie Mac, un rendement de 15,3 %, contre 7,77 % au 30 juin.

Vous avez dit : junk ? Super-junk ? Ultra-junk ?

[ À la clôture :

Fannie Mae : 4,40 $ ; – 26,79 %
Freddie Mac : 3,25 $ ; – 22,06 % ]

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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5 réponses à “Les starting blocks (mise à jour 1)”

  1. Avatar de leduc
    leduc

    Il n’y a plus donc aucun espoir ? Fannie et Freddie vont être nationalisées et leur dette ainsi alourdir massivement la dette publique déjà massive des USA ou non ? Si ca continue comme cela, ce sont les institutions, le gouvernement américain lui même qui risquent d’être dégradés au point de vue notation ? Je me demande qui va encore vouloir prêter aux USA devant un manque de crédibilité de plus en plus flagrant, est-ce que les taux vont exploser selon le bon vieil adage : « moins tu peux payer, plus tu paies ! » ?

  2. Avatar de Armand

    Cette partie-là me convient, comme sans doute à tout capitaliste : elle montre que les actionnaires, quels qu’ils soient, vont se retrouver avec rien ou pas grand’chose.

    Ce qui est intéressant c’est le spread entre leurs dettes obligataires et les tresauries … à un plus haut historique ; le risque est que les obligataires se fassent au moins partiellement lessiver eux-aussi : parmi eux PIMCO qui a fait le pari, via Bill Gross, que l’état serait garant non pas des actionnaires mais des obligataires, d’où son pari de prendre de la dette des GSE pour obtenir un rendement supérieur aux tresauries. Mais s’il perd en capital, c’est-à-dire si les fonds de pension et autres équivalents de nos assurances-vie boivent le bouillon, les retraités qui n’ont déjà pas grand’chose via la Social Security vont devoir s’en contenter.

    Pauvres babies-boomers !

  3. Avatar de karluss (hervé)
    karluss (hervé)

    C’est lamentable !
    les hauts taux font les totaux ……;

  4. Avatar de Karluss
    Karluss

    un siècle après les emprunts Russes, voici l’ère des emprunts ricains !

  5. Avatar de Armand

    « un siècle après les emprunts Russes, voici l’ère des emprunts ricains ! » ce qui rappelle les comparaisons que l’on peut tenter d’établir entre les deux empires, celui qui vient de s’effondrer — L’URSS, et celui qui menace de le faire — USA Inc.

    http://www.energybulletin.net/node/23259

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