On a reçu ça

From: bankster.tv
Sent: Friday, February 13, 2009 2:40 PM
To: ‘Paul Jorion’

Mr Jorion,

Je viens vous annoncer qu’a l’occasion du ZDay le 15 mars prochain nous publierons une vidéo concernant vos dires et vos pratiques.

Je regrette d’avoir a faire cela.

Malheureusement vous ne nous laissez aucun choix, le débat « démocratique » nous ait interdit et vous effacez des informations cruciales méconnues de vos lecteurs que vous commentez à contre sens en privée.

A ce titre vous ne respectez pas le droit à la liberté d’expression, ni meme le droit de réponse quand vous écrivez des fausses allégations concernant l’Argent Dette.

Dont Acte

Bonne chance pour la « suite »

Partager :

437 réponses à “On a reçu ça”

  1. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Pierre80 (ah, non, excusez moi, 78 😉 )

    Merci pour ces explications et précisions. On n’est jamais aussi bien servi que par les professionnels dont vous êtes à l’évidence.

    @Nadine
    Il faudra vérifier mais je ne pense pas que les comptes courants (les dépôts) des banques commerciales en BC soient nécessairement originaires d’un prêt de la banque centrale. Dans le système communément enseigné (« mon système » écrivez-vous), soit une augmentation de la monnaie de base (Banque Centrale) permet une multiplication de la création de « monnaie-dette » par les banques commerciales , soit une augmentation des prêts (par création de monnaie dette) par les banques commerciales aura pour conséquence de forcer la main à la banque centrale qui devra offrir de la monnaie centrale supplémentaire (par « refinancement » avec des prises en pension de titres que lui offrent les banques commerciales) ou pour les banques qui disposent de disponibilités en monnaie centrale de les « congeler » (j’utilise ce terme car je ne connais pas le terme technique) en R.O..

    Lorsqu’un client d’une banque a 100 sur son compte, c’est une dette de la banque commerciale envers lui: OK.
    Si ce client retire 10 en espèces, la banque commerciale achète ces 10 à la banque centrale (qui iront dans le passif de la Banque Centrale en diminution simultanée de l’actif de la banque commerciale). Ces 10 passeront donc à l’actif du client (secteur non bancaire) et au passif de la banque centrale… La banque commerciale verra son passif diminué de 10 (il sera de 90) simultanément aux 10 qui diminueront son actif .
    J’ai utilisé le terme « acheter » car il est me semble t-il représentatif (vous pouvez aller « acheter » des billets dans une banque qui n’est pas la votre… in fine votre compte sera débité comme pour tout achat)

    Ai je été plus claire dans l’expression de ce que j’ai compris ?

  2. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    Je précise un peu mon commentaire de 08:02 (pas encore dé-modéré à 09:24)

    J’ai écrit  » Dans le système communément enseigné (”mon système” écrivez-vous), soit une augmentation de la monnaie de base (Banque Centrale) permet une multiplication de la création de “monnaie-dette” par les banques commerciales , soit […] »

    Je pourrais être plus précise en écrivant:
     » Dans le système communément enseigné (”mon système” écrivez-vous), soit une disponibilité (soldes supérieurs aux RO, ou augmentation issue d’une décision de la Banque Centrale) de la monnaie de base (Banque Centrale) permet une multiplication de la création de “monnaie-dette” par les banques commerciales , soit […] »

  3. Avatar de arkalia
    arkalia

    Depuis tout temps le système bancaire a fonctionné sur « 2 monnaies »
    1 étant de vraie richesse (or) ou de vrai confiance (billet BC)
    l’autre étant la « monnaie » de la banque « privée »

    Tout repose sur l’étude du comportement des masses, de 10% de retrait en OR « grâce » à l’evolution des technologies (carte bancaire notamment et internet) on est passé à des reserves de 2% voir plus de reserves du tout dans certains cas.

    Quand il y avait 1kg d’Or dans le coffre, les papiers en circulation en promettait 10 de disponible.
    Idem aujourd’hui, avec les billets BC et la « monnaie de crédit », « monnaie des banques » sauf que le ratio ne cesse d’augmenter (du à l’utilisation des cartes, etc.. notre comportement a changé).
    Dans la réalité, les banques se soucient peu du besoin de refinancement, (voir northern rock) elles refinancent quand c’est necessaire. Autrement dit, la demande de crédit et la volonté d’y répondre (pdt ces dernières années) entrainent la necessité du refinancement (plus tardivement que jamais du aux RO qui se réduisent au fil du temps)
    les techniques modernes, « sweep account » permettent de faire tendre les besoins de reserves vers 0
    cela entraine une demultiplication exponentielle des crédits, nous l’avons tous plus ou moins ressenti ces dernières années.
    Tout comme nous avons tous constaté que pour retirer une somme importante d’argent en liquide, billets BC (importante pour les « petites gens » j’entends, ex 2000e) il fallait prévenir sa banque quelques jours à l’avance.

    Si bien résumé ci dessous:

    Le doute de la « création »
    La création monétaire par le crédit bancaire ne fait aucun doute, comptablement et juridiquement [*] : loans make deposits, les crédits font les dépôts. Longtemps le doute persista chez les économistes ; il fallut attendre le début des années 1970 pour qu’il disparaisse – sauf quelques exceptions – dans la théorie monétaire moderne : en fait à partir de la définition des agrégats monétaires contrôlés par les Banques centrales, sous l’influence des monétaristes.

    La monnaie centrale reste cependant considérée comme une « matière première », multipliée par un multiplicateur de base monétaire pour obtenir la masse monétaire officielle. Il n’y aurait pas « véritable » création monétaire, mais accélération de la vitesse de circulation d’une monnaie exogène contrôlée par l’institut d’émission. Certains voient au contraire un diviseur de crédit où la monnaie centrale dépend de la monnaie endogène, induite par la demande de crédit de l’économie.

    [*] Il existe bien un double droit sur la monnaie : celui du déposant ; celui du bénéficiaire du crédit.

  4. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J

    C’est un peu plus clair mais je crois qu‘il faut clarifier un peu plus, d’ailleurs quand vous dites :
    « Dans le système communément enseigné (”mon système” écrivez-vous), soit une augmentation de la monnaie de base (Banque Centrale) permet une multiplication de la création de “monnaie-dette” par les banques commerciales …»

    Cela c’est le système des non créationnistes. La banque pour démarrer son activité se procure de la monnaie centrale en échange (vente) d’actifs ou par l’arrivée de nouveaux dépôts d’une banque concurrente, ce qui permet d’enclencher la pompe à crédit. Sur ce qu’elle prête, elle garde 2% en réserve obligatoire (mais aussi un peu plus pour les retraits en espèce il vaut mieux l’avoir que l’emprunter ça coute moins chère). Ces crédits finissent en dépôt et la banque peut reprêter tout en gardant chaque fois 2%. Ce qui fait qu’avec 100 en monnaie centrale « notre système » peut générer jusqu’à 2000 de monnaie dette pour un marché bancaire complètement équilibré (M1 augmente alors que M0 reste constant, lorsque le marché se déséquilibre M0 augmente…).
    Et vous voyez qu’il n’y a pas besoin de refinancement puisque les banques ne font que prêter leur monnaie centrale derriere leur monnaie scripturale. Le refinancement ne sert qu’à faire face aux fuites imprévues, c’est pour cela que les avances BC ne durent que quelques jours.

    Ensuite vous dite: « soit une augmentation des prêts (par création de monnaie dette) par les banques commerciales aura pour conséquence de forcer la main à la banque centrale qui devra offrir de la monnaie centrale supplémentaire (par “refinancement” avec des prises en pension de titres que lui offrent les banques commerciales) »

    Cela c’est « votre système » où ce sont les crédits qui font les dépôts. Les banques émettent des crédits sans se soucier d’avoir la monnaie centrale correspondante et elles voient après compensation ce qu’il faut refinancer en plus des fuites naturelles liées à l’utilisation des comptes courants de leurs clients.
    Gros problème me semble-t-il par rapport à « notre système »: si tout le système bancaire fonctionne ainsi, pour chaque crédit finissant en dépôt il faut qu’elle trouve quelque part la monnaie centrale pour les réserves obligatoires. Comment ? En l’empruntant et cela a un coût, de plus mettre en pension des titres pour obtenir cette monnaie ce n’est que pour quelques jours. Donc comment font-elles pour rendre cette monnaie centrale et garder les réserves obligatoires dans un système où M1 ne cesse d’augmenter donc les réserves obligatoires aussi sur x années?
    Vous n’avez pas répondu me semble-t-il et c’est normal parce qu’un système qui fonctionne ainsi n’est pas viable (les intérêts du refinancement deviendraient exponentiels).

    Je crois Anne, sans vouloir vous offenser, qu’avec la création ex-nihilo vous fonctionnez à l’envers.
    Mais je reconnais que c’est plus facile, ce ci dit je crois que nous sommes d’accord pour dire que l’argent de l’économie c’est de l’argent dette à 90% mais pas comme Grignon l’explique.
    Qu’en pensez-vous?

  5. Avatar de Nadine
    Nadine

    @arkalia
    Vous dites: « Depuis tout temps le système bancaire a fonctionné sur “2 monnaies”
    1 étant de vraie richesse (or) ou de vrai confiance (billet BC)
    l’autre étant la “monnaie” de la banque “privée” »

    Absolument vrai!

    Par contre le reste est faux.
    Ce ne sont pas les crédits qui font les dépôts mais l’inverse. (Lisez ce que j’écris à Anne au 1 mars 16:21).
    Quand le système bancaire dispose de 100 en monnaie centrale le système ne fait que reprêter ces 100 moins 2% à chaque tour.
    Ce qui fait que le système bancaire génère 2000 au maximum de monnaie scripturale privée ou monnaie dette avec simplement 100 de monnaie centrale, ce ci pour un marché bancaire complètement équilibré. (Lorsque le marché se déséquilibre M0 tend vers M1).
    C’est un système fractionnaire !

  6. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    Il me semble que vous oubliez que les crédits eux mêmes sont remboursés à leur terme aux banques commerciales (la monnaie dette est détruite, donc les dépôts sont également détruits) et donc que le montant des R.O. diminue à ce moment là (globalement dans le système bancaire)….
    L’augmentation constatée de la « monnaie dette » est d’environ 10% par an, ce qui fait qu’avec des R.O. de 2%, l’augmentation des intérêts des refinancements est de 0,002.

  7. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Nadine

    Vous ne voulez pas comprendre qu’une banque n’a au départ aucun besoin de monnaie (centrale ou autre) pour créer de la monnaie-dette (scripturale, et c’est bien « sa » monnaie qui sera admise par la plus part des acteurs de l’économie), simplement en « monétisant » . La banque crédite un compte « en échange d’un engagement de remboursement aux échéances prévues dans le contrat. L’opération corresponds à une double inscription à l’actif (détention d’une créance) et au passif (approvisionnement d’un compte) de la banque » (Caire p.57).
    La création de monnaie précède l’existence de l’épargne qui peut être reprêtée.

  8. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J

    Mais vous ne voyez pas qu’avec votre système absurde les banques sont sans cesse obligées de se refinancer puisque M1 comme vous le dites augmente de 10% par an malgré les remboursements donc ce n’est pas uniquement sur 10% de l’augmentation qu’il faut payer des intérêts mais sur l’ensemble des réserves obligatoires empruntées!
    De plus vous oubliez les besoins en espéce des clients des banques : 15% + 2% donc 17% en besoin de refinancement.
    Votre système n’est pas viable et les banques ne l’utilisent pas !
    Pour ma part je vous ai démontré comment fonctionne le système bancaire pour les non créationnistes et il n’y a aucune contradiction (sinon dites le) par contre votre système est truffé d’incohérences que vous même n’arrivez pas à expliquer et c’est normal nul n’est tenu à l’impossible.

    Vous avez dit sur l’un de vos commentaires: 
    « En ce qui me concerne “la légèreté” des divers arguments apportés par mes contradicteurs me fait rompre le combat »

    Si pour vous c’est un combat, vous venez de le perdre ou alors apportez la démonstration (au niveau du raisonnement) de ce que vous avancez en répondant aux questions que je vous ai posé (si vous le souhaitez).

  9. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Anne.J

    votre commentaire de 17:54

    Vous mélangez tout, vous décrivez le premier niveau ! il faut que vous preniez du recul.

  10. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Très bien Nadine, ça ne me dérange pas que vous pensiez avoir raison … j’ai perdu le combat, je le reconnais 🙂 (combat qui n’en est pas un pour moi d’ailleurs)

  11. Avatar de arkalia
    arkalia

    Nadine, si vous souhaitez décider ce qui est vrai ou faux alors appuyer vos dires avec un minimum de référence s’il vous plait.

    Les dépôts font les crédits si et uniquement si vous entendez par « dépôts » les « dépôts émanant des crédits »
    Les crédits font les dépôts dans tous les cas de figure.

    L’impulsion initiale étant toujours émanente d’un crédit.

    Le seul cas vraisemblable où la question se pose (entre crédit vs dépôts facon l’oeuf ou la poule), c’est le cas d’une couverture à 100%

    Dès que la couverture en monnaie BC est inférieure à 100%, la question ne se pose plus. c’est mathématique.

    Tous les manuels d’économie et tous les professionels du secteur sont d’accord là dessus.

    D’ailleurs, Etienne a déjà publié une très longue liste de sources à ce sujet, si vous avez un seul document qui dit le contraire, s’il vous plait, publiez le.

    C’est bien le comportement des masses qui a décidé du taux de 10% historiquement en vigueur et c’est bien les cartes de crédits, les paiments en ligne et autres innovations technologiques qui ont fait reculer la demande en monnaie BC et par conséquent les RO

    Comme tout un chacun le sait, si on considère le cas d’une banque, des clients déposent quotidiennement des fonds tandis que d’autres en retirent. La majorité des clients pense pouvoir récupérer leur argent, à plus ou moins brève échéance, si nécessaire. Historiquement il a été largement démontré qu’en temps normal, moins de 10% de la totalité des fonds déposés dans une banque étaient retirés simultanément. De ce fait, les banques estiment pouvoir prêter 90% des fonds reçus. Si, suite à une circonstance exceptionnelle, un grand nombre de clients souhaitent retirer leur argent au même moment, la banque risque d’être incapable de pouvoir le faire car elle ne garde que 10% des fonds reçus en réserve. Pour comprendre le mécanisme de multiplication de la monnaie, imaginons le cas d’une personne A qui dépose au départ 100 unités monétaires dans une banque. Cette banque en prête 90 à une personne B et en garde 10 en réserve. La personne A estime très justement avoir 100 et la personne B en possède 90. Ensemble elles ont donc 190 unités. La personne B dépose ses 90 unités dans une autre banque qui prête 81 unités à une personne C. A partir des 100 premières unités, l’argent a été multiplié de sorte que les personnes A, B et C possèdent ensemble 271 unités. Et le procédé se perpétue de la même manière. Bien entendu si A souhaite retirer ses 100 unités, la première banque manque dangereusement de liquidité car elle n’en a gardé que 10 en réserve. Mais c’est là qu’intervient la statistique mentionnée plus haut et dans ce cas la banque utilisera les fonds des autres clients pour rendre à la personne A ses 100 unités. Dans la réalité ce processus de multiplication a des limites mais schématiquement l’explication est correcte. Dans le descriptif ci-dessus on dit que les banques gardent 10% de l’argent déposé en réserve mais il s’agit d’une valeur moyenne. Dans la réalité le calcul de ce pourcentage est très complexe et dépend de plusieurs facteurs. Selon la nouvelle réglementation de Bâle II, il est fonction de la VaR c.à.d. un montant tel que la banque est certaine à 99.9% de faire une perte inférieure, dans les 10 jours. Cette VaR est calculée en extrapolant le passé pour estimer des probabilités de pertes futures. Pour estimer les montants qui peuvent subir des pertes, les actifs de la banque sont pondérés en fonction de leur nature et de leur note de crédit. Ainsi chaque banque est libre d’utiliser ses propres hypothèses pour le calcul de ses réserves tout en gardant une méthodologie commune . On peut d’ailleurs s’interroger sur la précision de ces modèles dans le contexte actuel. Une autre complication est que l’argent peut être déposé à terme ou à vue. Mais même dans le cas d’un dépôt à vue, l’argent est en partie transféré vers des « sweep account » pour être investi dans des « money market funds ». Signalons aussi que le mécanisme de multiplication est considérablement réduit si les clients utilisent et gardent beaucoup de cash plutôt que sous forme d’argent électronique. Ainsi les banques encouragent toujours l’utilisation des moyens de paiements électroniques.

    Une conséquence de cette ingénierie financière est que le niveau de réserve des banques est historiquement bas et bien inférieur au 10% évoqués ci-dessus

  12. Avatar de soul
    soul

    Ce qu’a écrit Armand sur ce blog il y a 1 an maintenant n’a recu aucun commentaire, et pourtant … tout était dit:

    1. Si, Mr Jorion, les banques créent de la monnaie. C’est la monnaie scripturale (« ce qui est écrit ») qui n’existe que sous forme électronique, celle qui figure sur les relevés de compte de ses clients.
    Les banques centrales (BC), premier étage de cette escroquerie pyramidale, créent de la monnaie centrale qui existe sous deux formes :
    – la monnaie fiduciaire, seule à avoir cours légal, représentée par les billets et pièces que nous avons en poche ou que nous déposons “à la banque” et que cette dernière garde très précieusement.
    – la monnaie centrale électronique qui n’existe que dans la mémoire de l’ordinateur de la BC et est affectée à ses banques de premier niveau (les « primary dealers » de la FED). Cette forme électronique présente l’avantage de pouvoir être créée et détruite instantanément et à peu de frais. Cette création (destruction) de monnaie centrale électronique est essentiellement réalisée en contrepartie des TOMO, que le grand public connait désormais par les expressions urbaines « d’injecter (éponger) des liquidités » ; en gros la banque dépose en garantie un avoir de grande qualité (p.ex. des bons du trésor notés triple-A), qu’elle s’engage à reprendre à l’issue du prêt (de 1 à 14 jours en général, mais parfois jusqu’à 3 mois, comme en cette période troublée) et la BC crédite le compte de cette banque en monnaie centrale ainsi créée ex-nihilo. Le prêt porte sur pourcentage de la garantie offerte, selon sa qualité. A l’issue, la banque rembourse la BC, avec l’intérêt convenu (le fameux taux d’escompte que fixe la BC ou un taux négocié lors « d’appels d’offres »), et la BC lui restitue sa garantie. C’est une classique opération d’escompte.
    A partir de la monnaie centrale qu’elles contrôlent (sous forme électronique à son compte à la BC, ou en stock via les dépôts de ses clients) ces banques de premier niveau peuvent créer autant de monnaie bancaire que leur permet le « coefficient de réserves obligatoires » fixé par la BC. Ce coefficient dont “on” (= les médias) ne parle jamais est pourtant bien plus important que le taux d’escompte ou que ce fameux « taux monétaire » dont les mêmes “on” nous rebattent les oreilles (sans même préciser qu’il ne s’agit que d’un objectif que la BC va essayer d’imposer sur le marché monétaire de par ses interventions, mais qu’elle ne peut pas fixer !)
    En accordant un prêt, la banque crée à son tour, ex-nihilo, de la monnaie bancaire électronique qui s’appelle euro, dollar ou pesos mais qui n’existe pas. Ou plutôt, elle n’en possède sous forme matérielle (billets) que ce pourcentage.
    Prenons un exemple. Mr M vend, pour 100 kE, une maison à Melle Z et tous deux ont un compte à la banque Q. Q accorde 100 kE de prêt à Z. Pour cela il suffit que Q ait encore 8 kE de réserves en monnaie centrale non utilisée … ou qu’elle les emprunte chez ses consoeurs sur le marché monétaire ou, plus cher, à la BC au guichet d’escompte. Alors, toutes choses égales par ailleurs, Z à une maison nantie par Q et un compte à -100 chez Q ; M à un compte à +100 chez Q ; Q est en équilibre *comptable* avec un compte à +100 et un autre à -100. Financièrement et bancairement la situation de Q est fort différente : M peut à tout instant retirer ses 100 tandis que Q ne peut pas les exiger de Z (qui se contentera de rembourser selon l’échéancier prévu). Q a pour seule obligation d’avoir, mettons, 8 en petites coupures usagées ; pas 100 !
    C’est le deuxième étage de l’escroquerie pyramidale. Avec un coefficient de 8% (pour reprendre celui de Bâle II qui concerne les fonds propres minimaux qu’une banque doit avoir par rapport à tous ses engagements) une banque peut donc créer 12 fois plus de monnaie bancaire qu’elle n’a de monnaie centrale !
    Ca semble fou ? en réalité c’est pire, bien pire ; aux USA que vous semblez bien connaître, on trouve du 2% ! un effet de levier de 50 ; enfoncés les hedge funds avec leur misérable fois-15. Comment est-ce possible ? et bien ce taux de réserve dépend de la nature du dépôt. Il est très important sur les comptes à vue (puisque, par définition, le client peut en demander tout le solde à tout moment). Les banques US ont trouvé la parade : le “sweep”. Elles proposent au client de rémunérer son compte, ce qu’il accepte évidemment. Mais il ne comprend pas que deux choses se passent alors : (1) la banque met cet argent sur un compte miroir et peut alors utiliser presque toute cette monnaie avec un beaucoup plus gros effet de levier et (2) c’est le client qui assume le risque du placement monétaire (et on a vu cet été ce qu’il en était de la sécurité associée). Merci Greenspan, JPM et Clinton, circa 1999 (abolition du « Glass-Steagall Act »)
    Conclusion intermédiaire : dans un système bancaire à réserves fractionnaires toute banque est en permanence en faillite potentielle !!!
    Il suffit qu’une partie seulement des M décident de retirer leurs avoirs (en espèces donc, c’est-à-dire en monnaie fiduciaire). Si les M de la LCR ou de la CGT comprenaient, ils pourraient détruire le système, et ce, de façon légale ! C’est ce qui s’appelle un « bank run ». On l’a vu avec Nothern Rock. Les banques comptent sur les statistiques, la loi des grands nombres. Or en cas de crise ces modèles sont inopérants. On se retrouve hors de « l’enveloppe de vol ». C’est ce qui menace aujourd’hui.
    La quantité de monnaie bancaire est estimée par l’agrégat M3, à comparer avec M1 qui contient la monnaie fiduciaire …
    Le troisième étage de cette escroquerie pyramidale est constitué des autres banques non clientes de la BC et des autres organismes financiers (crédit à la consommation p.ex.).
    Question : quelle différence réelle entre un « taux monétaire » inchangé à 4% ou en hausse à 4.25%. Que se passerait-il si, à la place -ou en complément- de cette hausse, la BC remontait le coefficient des réserves obligatoires ? Indice : regarder ce qui se passe en Chine depuis un an. La banque nationale (pas centrale) chinoise augmente ce coefficient qui est à 15.5% maintenant (en fait elle s’en sert pour stériliser les USpesos sur-numéraires de ses importeurs).
    Question : Si les CDO et autres ABS triple-A que la FED accepte sont dégradés par les agences de notation, comment les banques US pourront-elles se refinancer ? on comprend l’enjeu vital de sauver les monolines.
    Quizz : (pour voir si le lecteur a bien compris) quelle différence entre un billet de 100 €, un relevé de compte avec solde de 100 €, un chéquier, une carte bancaire ?
    – le billet a cours légal. De part la loi, nul ne peut le refuser, c’est ce qui lui donne sa force. C’est un contrat juridique « au porteur » et qu’on peut donc transmettre librement. C’est une promesse qu’on reçoit en échange d’un bien ou d’un service (son salaire p.ex.) et qu’on pourra plus tard utiliser pour consommer un bien ou un service. Sauf que cette promesse se dévalue du fait de l’inflation. C’est une promesse mensongère.
    – le relevé est une promesse bancaire de remettre « à vue » la promesse mensongère précédente. Du fait du coefficent de réserve factionnaire, on peut dire que cette promesse bancaire est elle aussi mensongère et, en plus, intenable.
    – le chèque, qui n’a pas cours légal et que chacun peut refuser (sauf exceptions prévues par la loi, seuil des 3 000 €, salaire) est un moyen de transmettre la promesse bancaire mensongère et intenable à autrui. Mais c’est gratuit.
    – la carte bancaire est aussi un moyen de refiler la patate chaude à un tiers. Mais c’est payant annuellement, ça trace où et quand a eu lieu la transaction et même en quoi elle consistait.

  13. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Arkalia, Soul et Pierre78

    Merci si vous pouvez me répondre.

    Depuis le début de cet échange (qui au départ n’avait pas trait à la monnaie), moi qui n’y connaissais pas grand chose au sujet de la création monétaire, j’ai lu attentivement un certain nombre d’ouvrages et analysé les commentaires divers et variés. Ma « philosophie » est donc faite au niveau de la capacité des banques commerciales à créer ce qu’on appelle communément « monnaie » (pas les billets et les pièces, mais tout le reste ) , non pas « de rien », mais en échange des promesses et garanties de remboursement des emprunteurs, avec toutes les limites largement débattues dans les commentaires. Simplement parce que c’est le rôle et le droit donné des banques (et seulement d’elles) de faire cela.

    Il me reste une question: les banques commerciales ont-elles, en plus, le droit de prêter les dépôts à vue (je précise bien « à vue ») sans en informer leurs clients, comme semble l’affirmer Arkalia? Quel serait l’état de tous les comptes de dépôts à vue (comptes courants) de tous les comptes de tous les clients des banques si on avait le pouvoir d’arrêter tous les comptes à un instant précis; seraient ils représentatifs de ce que chacun pense avoir en banque ou bien n’en représenteraient ils qu’une fraction (10%) ?

    Vos avis m’intéressent.

  14. Avatar de Nadine
    Nadine

    @arkalia

    Je suis toujours un peu caustique ce qui motive mes contradicteurs à donner le meilleur d’eux même.
    En lisant votre commentaire je crois qu’on pense la même chose mais je n’en suis pas sûre donc je vais vous proposer un petit exemple que j’ai déjà donné à des commentateurs et si cela vous semble bon alors on est sur la même longueur d’onde:

    Ex:
    Au départ les deux banques n’ont pas de dépôt elles viennent de se créer et le marché est complètement équilibré. Leur premier dépôt arrive et elles récoltent 100 chacune en monnaie centrale aprés compensation. Voyons ce qui se passe lorsque chaque banque accorde 1 crédit par jour qui finit en dépôt chez sa concurrente. Les deux banques ne prêtent que leurs nouveaux dépôts en gardant 10% pour palier aux retraits en espèce de leurs clients et constituer les 2% de réserves obligatoires.
    En flux direct, pas de compensation pour cet exemple pour bien visualiser les flux (compensation ou flux direct le résultat est le même).

    Le 1 jour :
    (RO=10)
    la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque B
    la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque A
    En fin de journée
    la banque A transfert 90 en M0 à la banque B
    la banque B transfert 90 en M0 à la banque A
    Le bilan:
    La banque A se retrouve avec 190 en dépôt
    La banque B se retrouve avec 190 en dépôt
    Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques

    Le deuxième jour:
    La banque A et B peut renouveler l’opération en gardant 10% du nouveau dépôt de 90 soit 9 (RO=10+9)
    la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 81 qui finit en dépôt chez la banque B
    la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 81 qui finit en dépôt chez la banque A
    En fin de journée:
    la banque A paye 81 en M0 à la banque B
    la banque B paye 81 en M0 à la banque A
    Le bilan:
    La banque A se retrouve avec 271 en dépôt
    La banque B se retrouve avec 271 en dépôt
    Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques

    Le troisième jour:
    La banque A et B peut renouveler l’opération en gardant 10% du nouveau dépôt de 81 soit 8.1 (RO=10+9+8.1)
    la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 72.9 qui finit en dépôt chez la banque B
    la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 72.9 qui finit en dépôt chez la banque A
    En fin de journée
    la banque A paye 72.9 en M0 à la banque B
    la banque B paye 72.9 en M0 à la banque A
    Le bilan:
    La banque A se retrouve avec 343.9 en dépôt
    La banque B se retrouve avec 343.9 en dépôt
    Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques

    Etc… jusqu’à ce que les réserves disponibles soient entièrement passées en réserve obligatoire soit ici 100.

    Les quantités en réserve M0 des deux banques sont conservées alors que la masse M1 a augmenté bien que les deux banques n’ont fait que prêter leurs nouveaux dépôts.
    Le sytème constitué de deux banques a généré dans l’exemple 2000 de monnaie scripturale M1 avec seulement 200 de monnaie centrale.

  15. Avatar de pierre78
    pierre78

    @Anne.J

    Tout d’abord je voudrai vous feliciter pour votre tenacité et votre enthousiasme ,sur un sujet à priori austére

    Pour répondre à votre question .La réponse est oui.C’est meme la vocation premiére d’une banque:transformer des ressources courtes en emplois longs .Cependant on voit tout de suite les dangers de l’exercice.C’est pour cela que la commission bancaire impose aux banques un ratio de liquidité.

    Voila l’extrait d’un petit article qui résume (un peu sommairement) le principe

    Le principe de l’intermédiation bancaire

    Le financement indirect correspond à ce que l’on appelle l’intermédiation bancaire. Cela consiste à fait à passer par l’intermédiaire d’une institution financière (souvent une banque) pour se financer.

    L’entreprise prend donc un crédit. Ce crédit doit lui permettre de réaliser l’investissement souhaité. Comment est rendue possible cette intermédiation? En réalité, la banque va d’une part collecter des ressources auprès de clients qui sont excédentaires, qui ont donc une capacité de financement et, d’autre part, accorder des prêts (on parle d’octroi de prêts) à des agents économiques qui sont eux déficitaires, qui ont donc un besoin de financement. La banque est donc à la fois débiteur et créancier.

    La banque, lorsqu’elle réalise un prêt, va pour cela créer de la monnaie nouvelle : on parle dans ce cas d’une inscription en compte courant. Il s’agit donc là d’un financement monétaire. On le différencie du financement dit « non monétaire », qui lui est lié à des ressources préexistantes. Le financement non monétaire est avant tout caractéristique des marchés financiers. Les institutions financières non bancaires (quelques exemples : Sofinco, Cetelem, Crédit foncier…) ne vont, elles, pas créer la monnaie prêtée, mais vont en fait elles-mêmes emprunter pour pouvoir réaliser le prêt.

    Pourquoi l’intermédiation bancaire ?

    Qu’est-ce qui fait que les entreprises privilégient parfois la voie de l’intermédiation bancaire à celle des marchés de capitaux? Il est tout d’abord nécessaire de préciser que la banque offre à ses clients des services qui peuvent se révéler particulièrement utiles. Ainsi, elle met des coffres à disposition de ses clients (protection de l’épargne) ; elle fournit également des informations ; elle peut réaliser des opérations de gestion et de courtage des devises et des titres. La banque offre en définitive un cadre sécurisant aux agents économiques qui la sollicitent.

    D’autre part, la banque résout un problème particulier : celui de la différence de vision entre investisseurs et épargnants. De quoi s’agit-il exactement? En fait, les investisseurs préfèrent en règle générale emprunter sur le long terme (au moins cinq à dix ans) tandis que les épargnants souhaitent eux généralement prêter à plus court terme. Ce phénomène est caractéristique de ce que John Maynard Keynes appelle la préférence pour la liquidité. La banque va créer de la monnaie pour les prêts à long terme et elle va ensuite se refinancer grâce aux dépôts « courts » des épargnants. Il y a cependant là un risque : si les dépôts diminuent, les entrées et les sorties de monnaie ne vont plus correspondre. On parle d’un risque d’illiquidité. C’est pour cela que la Banque centrale surveille particulièrement les institutions financières qui, comme les banques, ont un pouvoir de transformation.

    Enfin, et c’est là le plus important, les banques permettent en quelque sorte de créer un lien logique entre le présent et le futur de l’entreprise. Ce lien se traduit par un mécanisme que nous allons maintenant vous décrire. L’investissement à crédit permet en fait de réaliser une production, laquelle doit déboucher sur des revenus. Ces revenus sont censés permettre la constitution d’une épargne, laquelle va permettre le remboursement du crédit. L’entreprise peut alors à nouveau, si elle le souhaite, investir. On parle habituellement ici de bouclage du circuit par la création monétaire

  16. Avatar de soul
    soul

    Au passage pour Mr Jorion, opération de « false flag » citée plus haut dans le film zeitgeist ca correspond aux opérations false flag en Irak par les Anglais (suffisait de regarder le film qui d’ailleurs donne les liens)

    http://www.guardian.co.uk/world/2005/sep/26/military.iraq
    http://www.cnn.com/2005/WORLD/meast/09/19/iraq.main/index.html

    En clair, il s’agit pour les militaires anglais de se « déguiser » en arabe et de tirer sur la foule en espérant qu’elle s’entretue par représailles (la guerre civile a d’ailleurs bien eu lieu). C’est connu en temps de guerre me direz vous, certes, l’innovation ici c’est de s’attaquer aux civils.

    La réalité est bien plus atroce que la fiction que vous avez évoqué à ce sujet.

  17. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Pierre78

    Merci pour cette réponse claire.
    J’en profite: est ce qu’on connait la répartition entre la création monétaire pure et l’intermédiation à l’occasion de nouveaux crédits?

  18. Avatar de arkalia
    arkalia

    Nadine, ca semble ok mais j’aurais simplifié A crédite X à B et B crédite X à A = compensation entre les deux puisque dans votre scenario c’est la même somme qui s’échange en RO
    Egalement, j’aurais rappelé que le premier dépôt reste à disposition du dépositaire pendant toutes ces opérations et celles qui suivent.

    Un lien qui peut vous être utile: http://economix.u-paris10.fr/docs/324/Macro_3.pdf

  19. Avatar de arkalia
    arkalia

    Anne,

    Oui, elles le peuvent et elles le font, soit directement soit à travers des comptes « sweep » la nuit avec ou sans accord préalable du client.
    l’état « réel » des soldes à un instant T dépend de la conjoncture (est-ce une période pendant laquelle de nombreux crédits sont octroyés, ou est ce une période où peu de crédit sont octroyés et le paiment des intérêts rattrape tout le monde comme en ce moment…) et des termes employés dans votre question.

    Si vous parlez de Monnaie BC, effectivement, seule une fraction est disponible et cela en tout temps.
    Si vous parlez de monnaie de crédit privée, une fraction également pendant les périodes d’expansion du crédit.
    Mais si le crédit se rétracte, le ratio augmente par contre les intérêts dus sur les crédits précédents vont venir détruire la masse monétaire sur le court/moyen/long terme.

    En clair, ce systême ne peut pas fonctionner sans croissance. D’ailleurs on le constate bien aujourd’hui.
    Et vous connaissez la célèbre phrase « seule un fou ou un économiste peut croire a une croissance infinie dans un monde fini ». Certains diront: on rase tout et on recommence…

  20. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    J’ai vu que Monsieur Jorion a « catégorisé » cette page dans le dossier « monnaie » . Merci à lui, mais je pense qu’elle le méritait bien.

  21. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Pierre78

    Merci pour cette réponse claire.
    J’en profite: est ce qu’on connait la répartition entre la création monétaire pure et l’intermédiation (prêt d’épargne antérieure) à l’occasion des nouveaux crédits effectués annuellement par les institutions financières habilités ?

  22. Avatar de Alain A
    Alain A

    Merci à Anne J.

    Avec des éclipses, je tente de suivre ce débat sur la monnaie depuis près de 9 mois. J’ai souvent douté, varié, hésité (je n’ai pas de thèse à défendre..). Dur, dur de comprendre quand on ne maîtrise pas les arcanes de la finance monétaire (encore de fameux Diafoirus…) et que des personnes apparemment de bonne foi défendent des positions opposées. Mais ce fil-ci m’a éclairci les idées bien que je l’ai accroché tard (vu le début très éloigné du débat sur la monnaie – mais comme en cyclisme, ce sont les coureurs qui font la course et pas le parcours imaginé par les organisateurs).

    Je n’en suis qu’au 28/2 à 9h31, mais je tiens déjà à remercier vivement Anne J. qui, avec ses questions ouvertes, sa tolérance et ses recherches hors de ce blog m’a convaincu de la véracité de son approche. Avec Anne, Brieuc et Cédric Tille, je suis un peu rassuré sur ma capacité de saisir l’essentiel (mais pas encore tous les détails). Etienne C., vous avez là de précieux alliés qui m’ont propulsé dans votre camp. Julien A., par contre, m’a plutôt éloigné de ses thèses «négationnistes» de la création monétaire (pas ex nihilo, depuis l’excellent travail de Pasteur, je ne crois plus à la génération spontanée..  ).

    J’ai donc un gros problème de conscience : je crois bien que je m’éloigne fort de la position de Paul. Suis-je un traître, un renégat qui me suis abreuvé aux au sein de ce blog et vais-je aujourd’hui, telle une vipère, mordre ce sein qui m’a nourri ? La vérité à ses droits mais mon infidélité à une certaine personne n’est-elle pas une preuve que j’appartiens à la catégorie des rationalistes sans cœur ? Après le doute intellectuel, le doute affectif et existentiel…

  23. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Ce qui me semble maintenant parfois étonnant, quand je relis quelques billets concernant la monnaie (sur ce blog), c’est que nombre d’intervenants semblent considérer que la monnaie banque centrale est plus « sure » que la monnaie des banques commerciales.
    C’est certain dans l’absolu (on voit aux USA beaucoup de banques commerciales qui font faillite, et j’ignore ce que deviennent dans ce cas les avoirs des déposants) , mais en fait, toute création monétaire, qu’elle soit le fait d’une banque commerciale ou d’une banque centrale, résulte bien d’une opération comptable qui est la naissance ou l’achat d’une créance qui figure à l’actif et constitue la contrepartie de la monnaie ainsi créée … y compris , pour la Banque Centrale, les billets dans lesquels certains semblent avoir une grande confiance au point de les considérer comme la seule monnaie qui vaille.
    Il me semble que la seule monnaie qui vaille c’est la capacité de création de richesses d’un peuple…

  24. Avatar de Christophe
    Christophe

    @Alain A
    Avant d’avoir un problème de conscience finissez de lire ce fil et le probleme risque de disparaitre de lui même !

  25. Avatar de arkalia
    arkalia

    Anne:

    La banque centrale cherche à agir sur la liquidité bancaire de manière à influencer les taux d’intérêt à court terme ainsi que le pouvoir de création monétaire des banques de second rang. La liquidité bancaire correspond à la « base monétaire » ou monnaie centrale, également appelée high powered money pour son rôle crucial dans la création monétaire.

    Tout comme les billets gageaient 10x l’or dispo dans les coffres par le passé.
    Aujourd’hui la monnaie bancaire privée gagent X fois la monnaie BC dispo.

    Un autre film sur l’argent, les banques, etc.. arrive bientôt : http://www.letsmakemoney.at/

  26. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    « Il me semble que la seule monnaie qui vaille c’est la capacité de création de richesses d’un peuple… »

    Oui! La monnaie devrait refléter la richesse réelle.

    A Alain A., merci de ne pas utiliser le terme négationniste, même entre guillemets. Pour ce qui concerne votre problème de conscience, et le rôle que vous m’attribuez dans le processus qui vous y a conduit, vous m’en voyez désolé. Au passage, le « camp » que vous pensé avoir rejoint n’en est pas un, puisque ces protagonistes ne sont pas d’accord semble-t-il entre eux : d’un côté, Anne semble acquise désormais au principe maintes fois sourcé du prêt des dépôts à vue, là où Etienne soutient avec constance que ce n’est pas le cas, ce qui est une différence majeure. Mais peu importe, l’enjeu du débat demeure de comprendre la monnaie.

    @ Arkalia : la formulation « la monnaie bancaire privée gage X fois la monnaie BC dispo » est bien trouvée.
    J’ai vu le film « Let’s make money » (en allemand) et si son propos est très critique à l’encontre de la financiarisation, nul trace du scandale de la création monétaire ex-nihilo par les banques!

  27. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Oui mais je suis aussi acquise désormais au principe maintes fois sourcé de la création monétaire « ex nihilo » par les banques commerciales, par monétisation d’actifs existants ou à venir,

  28. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    Tout à fait dans le sujet, le dernier bulletin de l’ADED

    Nous libérer de l’argent-dette
    Ou aller à la banqueroute

    Le système d’argent-dette, particulièrement injuste nous est imposé par la finance. Pour nous en libérer il faut tout d’abord le comprendre.

    L’ensemble de la monnaie en circulation ou masse monétaire trouve son origine dans le crédit bancaire. C’est donc un énorme encours de crédit qui doit être entretenu, sans quoi il n’y aurait plus de monnaie en circulation. Sa durée est donc illimitée. Mais les intérêts sont proportionnels à la durée. Et si la durée est illimitée, les intérêts le sont aussi et nous allons tout droit à la banqueroute. Nous sommes face à une certitude mathématique. Nul besoin d’une boule de cristal pour lire dans le futur. Ce que nous appelons ‘crise’ n’est que l’ensemble des signes annonciateurs d’une banqueroute mondiale.

    Pour éviter cette banqueroute, il va falloir changer le système en confiant la création monétaire aux banques centrales et en imposant un ratio de solvabilité de 100 % aux banques privées pour leur interdire toute création monétaire. Dans ce cas l’argent-dette disparaît car la création monétaire sera totalement séparée du crédit. La masse monétaire ne sera pas remboursable et ne donnera lieu à aucun versement d’intérêt, ce qui est normal puisqu’elle sert essentiellement à payer le travail ou la production.

    Le choix est clair, nous pouvons,
    – soit ne rien faire et accepter l’argent-dette et la banqueroute.
    – soit exiger que nos élus interviennent pour obtenir le transfert de la création monétaire à la banque centrale et l’obligation pour les banques d’un ratio de solvabilité de 100 %

    A nous de choisir notre destin.

    Association pour les Droits Économiques et Démocratiques
    BP 83 – 93891 Livry-Gargan
    Courriel : droitsecodem@orange.fr Site : http://assoc.pagespro-orange.fr/aded/

  29. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    http://tinyurl.com/bgbond (chapitre 4, pages 55 à 65. Réf. : Monnaie, par Philippe Narassiguin. De Boeck Université 2004) sur la « monétisation d’actifs », où l’auteur réfute la création « ex-nihilo ».

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta