L’annonce de la mort du capitalisme est-elle prématurée ?

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Certains me demandent : « Fin du capitalisme ? Vous n’exagérez pas ? » La réponse est non : je ne fais jamais dans l’alarmisme. Et je suis très prudent quant à mes titres.

Souvenez-vous de mon premier blog intitulé Le déclenchement de la crise du capitalisme américain, il faisait suite à un courrier que j’avais envoyé à mes amis du MAUSS (Mouvement Anti-Utilitariste dans les Sciences Sociales) quelques jours auparavant. Regardez bien la date : le 28 février 2007. Croyez-vous que j’aie eu à regretter depuis mon titre « tonitruant », voire « alarmiste », ou même la date que j’avais choisie ?

Le « quantitative easing » de 300 milliards $, accompagné d’un relèvement du plafond des achats de Residential Mortgage-Backed Securities (RMBS) émises par Freddie Mac et Fannie Mae de 500 milliards $ à 1.150 milliards $ et l’achat possible de 200 milliards de leur dette (tous produits dont les Chinois continuent de se délester rapidement dans un contexte où l’immobilier résidentiel américain poursuit sa plongée), c’est bien entendu la guerre ouverte avec ceux qui possèdent dans leurs coffres des quantités énormes de dollars : en particulier la Chine, le Japon, le Corée et Taiwan.

Mais ce n’est certainement pas une mesure prise de gaieté de cœur, car le moment n’est pas bien choisi – c’est le moins qu’on puisse dire ! – pour les États–Unis de déclarer la guerre à la Chine, c’est tout simplement parce qu’avec des taux courts déjà à zéro, on est bien obligé de passer de la très mauvaise arme qu’est la manipulation des taux d’intérêt à une arme pire encore : créer de l’argent non pas parce que de la richesse a été créée mais simplement parce qu’on en manque : parce que trop de reconnaissances de dettes étaient des serments d’ivrogne. C’est une mesure désespérée, et c’est pour cela que j’évoque la « fin du capitalisme » : on brûle la dernière cartouche. Une fois constaté que le « quantitative easing » n’a rien donné (ou a donné le contraire de ce qu’on espérait), il n’existe plus de stratégie de rechange.

Les États–Unis auraient pu emprunter la voie d’un New Deal, et l’on serait resté dans le cadre d’une « posture C », au sens de Granier : le système ancien se serait métamorphosé en un nouveau système. Au lieu de cela, l’Amérique tente en ce moment (merci Mrs. Geithner et Summers) de sauver le navire d’un capitalisme pur et dur, mais le bateau sombre à vive allure, et les premières mesures du Président Obama sont, il faut bien le constater, un cafouillage affligeant bien que d’un montant faramineux. En s’accrochant au rêve de la « posture B » (le système retrouvera, bien que difficilement, sa forme originelle) grâce au recours promis aux armes secrètes que sont la suppression de la « cote-au-marché » (on inventera désormais de toutes pièces les chiffres comptables) et l’interdiction de la vente à découvert (qui permettra aux prix de se contenter de grimper), l’administration Obama, capitulant devant le monde des affaires, assure le succès de la « posture D » : le système actuel est irrécupérable et sera remplacé par quelque chose d’entièrement neuf. Notez bien : ce n’est pas moi qui suis en train de changer d’opinion et de passer de C à D : c’est le monde, avec l’aide bienveillante – et j’en suis sûr, sonnante et trébuchante – de la US Chamber of Commerce.

La Chine laissera tomber le capitalisme quand ça lui chante (d’où les avertissements récents portant sur des velléités d’un nouveau Tien-An-Men) et reprendra d’un bon pas sa marche vers un collectivisme plus déterminé que jamais. L’Europe elle, contrainte et forcée, repart à cent à l’heure vers la social-démocratie… qui se fera sans les socialistes bien entendu, qui n’ont toujours pas compris ce qui est en train de se passer !

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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95 réponses à “L’annonce de la mort du capitalisme est-elle prématurée ?

  1. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Et si?
    Et si un groupe machiavelique avait su faire accepter la mondialisation comme un bienfait?
    Si il avait su convaincre des milliards d’imbéciles que l’exportation des « services » resterait supérieure à celle des biens de consommation.
    Si les délocalisations n’avaient inquièté personne.
    Ni la perte des savoir-faires propres à chaque nation?
    Si les imbéciles n’avaient pas cru de bonne foi que les pays émergents ne receleraient jamais de cerveaux capables de concevoir des produits et des services informatiques à faible salaire.
    Et si il n’était pas logique et inéluctable que la mondialisation implique la pauvreté des « travailleurs » ici et le surendettement des chômeurs ailleurs?
    Au point qu’il ne soit pas concevable que ce qui arrive était prévu et connu pour ne pas dire organisé!
    Et si les plus « réalistes » n’étaient pas finalement les conspirationnistes.
    Car ce qui nous guette est une sorte de chaos civilisationnel.

    Au profit de qui ou de quoi?
    D’un nouvel ordre?
    Après le chaos!

  2. Avatar de iGor milhit

    @ TARTAR

    ah ben si

    ce qui arrive était prévu et connu pour ne pas dire organisé!
    Et si les plus « réalistes » n’étaient pas finalement les conspirationnistes. »

    alors y a au moins quelques-uns qui maîtrisent la situation: tout va bien, au moins pour Mme la Marquise…

    peut-être que Pierre-Yves D. suggère que les instruments ne répondent plus…

    ce qui ne veut pas dire que certains sont mieux placés pour profiter de la situation
    ce qui ne veut pas dire que tout est transparent
    qu’il n’y a pas de luttes des classes etc.

  3. Avatar de Hervé de Bressy

    @ Philippe Deltombe

    Vous avez parfaitement saisi le sens de ma pensée : instaurer hier le mark-to-market, le suspendre comme le maintenir aujourd’hui, étaient, sont et seront toutes de mauvaises solutions. Ce sont les rêgles comptables qui nous ont mis dans la panade, mais ce ne sont pas des ajustements comptables qui nous en sortiront ! Il faut malgré tout envisager comment, en pratique, nous allons gérer la transition depuis un système en faillite vers un mode de fonctionnement viable.

    Dans un monde économique où le crédit est de fait moins accessible, la priorité doit être de redonner des capacités d’autofinancement aux entreprises (et aux ménages !) pour leur permettre d’investir. Comme je n’envisage pas que l’on comprime les salaires encore plus qu’ils ne l’ont été, ce sont les actionnaires qui vont devoir faire des concessions, de gré ou de force. En cela nous vivons bien la fin de la domination du capital dans la répartition des richesses.

    Dans le nouveau paradigme qui gouvernera l’économie future, les normes comptables et la manière d’établir la valeur des choses seront essentielles. Dans ce nouveau modèle, il importera surtout de donner à l’humain sa vraie place. Avez-vous remarqué que dans les comptes d’une entreprise, les salariés n’apparaissent qu’au compte de résultats, dans les charges ? Cela sous-entend que les salariés seraient seulement un coût, à la différence de smachines, des bâtiments et des véhicules, qui seraient des actifs valorisables. Je suggère de faire figurer les salariés à l’actif, en donnant une valeur aux contrats de travail en fonction de l’acquis de formation du salarié, de son expérience, de son salaire etc… Imaginez un peu les conséquences que cela aurait pour une entreprise contrainte de se séparer d’une partie de son personnel : au lieu de licencier et de verser des indemnités, elle aurait la faculté de céder ses contrats de travail à un confrère, contre rémunération. Elle aurait alors à coeur d’entretenir la valeur de ceux-ci en donnant à ses salariés accès aux meilleures formations, à les faire progresser, à les fidéliser etc.

    A creuser…

  4. Avatar de DTX
    DTX

    @FrançoisLeclerc

    Vous dites :

    « La question se posera, mais plus tard, de comment récupérer les liquidités injectées tout azimut sur les marchés financiers et dans l’économie. Que le Tout Puissant nous en donne les moyens, car il est probable que les manipulations des taux par les centrales ne fonctionneront pas plus, dans ce futur contexte, qu’elles ne le font actuellement. »

    D’autant plus que si les banques centrales remontent leurs taux afin de limiter l’inflation, elles atomiseront le peu de croissance qu’elles auraient pu tirer de leur QE…
    A mon avis, les prix des matières premières, des métaux précieux et de l’énergie ont de beaux jours devant eux… Il faudra bien que ces liquidités aillent quelque part, non !?
    Les actifs « réels » risquent d’exploser…
    Les Chinois l’ont bien compris d’où leurs placements dans les mines (africaines et australiennes) et l’énergie (Russie)
    décideurs qu’ils étaient de la pérennité du dollar et du système actuel avec l’achat des T bonds, la nouvelle politique de la FED leur laisse les mains libres pour échanger leur dollars contre des biens réels, ils ne vont pas s’en priver…
    çà va acheter dur…

    @+

  5. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    @François LECLERC

    Merci.

    « Sommes-nous devant un précipice ? Non, mais nous pouvons discerner les prodromes de très forts bouleversements dans le domaine monétaire. Il va falloir inventer de nouvelles manières de créer de la monnaie et de stabiliser les marchés des changes, faute de quoi le système économique mondial, reposant de plus en plus sur des échanges transfrontaliers et entre zones monétaires, sera à son tour de plus en plus grippé. »

    La mise sous perfusion opérée par la FED risque donc de ne pas sauver le malade.

    Le capitalisme (tout au moins sous la forme que nous lui connaissons, alors disons le capitalisme) est mort le 18 mars 2009.

    Quoi produire va apparaître comme la question essentielle.

    L’explosion d’une bombe atomique au dessus d’une capitale ne produirait pas plus d’incertitudes quant à l’avenir.

    L’imagination manque, nécessité fera loi, le poids des habitudes (de pensée, mais aussi les automatismes de la vie courante) entrave la réflexion.

    D: il ne s’agissait pas d’un grain de sable ou d’un gros caillou dans les engrenages d’une belle machine, mais d’un cancer en phase terminale.

    Comment espérer que la transition entre le système complexe (oh combien!) qui intègre toutes nos activités, et un système totalement autre (et tout aussi complexe), puisse s’opérer sans de multiples effondrements sociaux ?

    Il s’agira forcément d’un « système totalement autre » puisqu’on créera la monnaie différemment, on ne produira pas les mêmes objets, ils ne seront pas produits aux mêmes endroits…….

    Les perspectives sont enthousiasmantes et effrayantes, un même mot convient: FORMIDABLE (prodigieux et redoutable).

  6. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ DTX

    C’est ainsi que je vois aussi les choses.

    Christine Lagarde, qui n’est pas mon auteur préféré, a il y a quelques jours parlé dans un éclair d’inspiration de « reprise en tôle ondulée ».

    Quant à la substitution des matières premières, pour stocker les excédents, aux obligations d’Etat, c’est un phénomène porteur de très lourdes conséquences potentielles. Il est vrai que les excédents monétaires sont comme l’électricité, très difficile à stocker à grande échelle. Mais faudrait mieux comprendre sur quel chemin on s’engage.

    Le Forum d’Istanbul sur l’eau a déjà été l’occasion d’évoquer la piste qualifiée de « stockage virtuel » de l’eau, par le biais d’assurances sur le climat permettant de couvrir les pertes économiques des années sèches. Après le CO2, H20 (l’eau). Pourra ensuite venir O (l’oxygène). Il y a pas de barrière à la monétisation, comme il n’y en a pas au stockage des excédents. Mais à quel prix ?

  7. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Paul Jorion,

    « c’est bien entendu la guerre ouverte avec ceux qui possèdent dans leurs coffres des quantités énormes de dollars : en particulier la Chine, le Japon, le Corée et Taiwan.  »

    Même si certains ne voient encore rien « bouger » de ce côté là, annoncer une guerre ouverte, avec La Chine notamment, c’est annoncer des heures sombres.
    Imaginer un seul instant, comme certains sur ce blog, qu’on peut impunément agresser l’Empire du milieu, qui plus est quand celui-ci est devenu communiste, c’est :
    1 mal connaître la notion de perdre la face,
    2 mésestimer la capacité d’abomination dont est capable ce genre de régime, (faites un tour dans les pays communistes, et vous comprendrez),
    3 Oublier qu’ils sont assis sur un matelas de dollars acquis grâce à la sueur de la population qui n’a pas eu grand chose en retour, pas rien mais presque rien, et qu’ils ne vont pas en rester là.

    Réfléchissons un peu! Si le trésor accumulé, vaut de moins en moins, trés, mais alors trés vite, ils doivent s’en débarrasser. Logique! Mais acheter pour 2400 ou 1900 milliards de dollars, ça ne se trouve pas sous le pied d’un cheval, et si malgré tous les efforts déployés, les chinois se retrouvent gros Jean comme devant…(dans un monde différent, puisque l’ancien a disparu), je vous fiche mon billet que ça va être sport.

    Quant à la soi-disante ouverture trop avancée en Chine pour interdire tout retour aux dogmes, et à la fermeture, alors là je partage encore plus l’avis de Paul, la Chine fera ce qu’elle veut, quand elle veut.

    L’aprés réunion, sommet du G20 s’annonce encore un peu plus problématique chaque jour qui passe.

  8. Avatar de AAA+
    AAA+

    Pour comprendre ce que ça peu donner voir ou revoir le film  » touche pas au grisbi »…avec l’humour en moins.

  9. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Paul Jorion
    « c’est le monde, avec l’aide bienveillante – et j’en suis sûr, sonnante et trébuchante – de la US Chamber of Commerce. »
    Ainsi, le D est déjà en construction, pour le plus grand profit de qui?
    Pas des américains, ça leur coûte déjà trés cher. Pas des entreprises américaines, elles souffrent tout autant.
    L’US Chamber of Commerce roule pour qui ? Les mêmes qui ont créé tout ce pataqués, ou de nouveaux, tout aussi désireux de façonner le monde, (le nouveau), à leur main ?

    Pouvez-vous préciser votre propos ?

  10. Avatar de Guillouet
    Guillouet

    Je suis persuadé que dans 5 ans, tout sera redevenu comme avant.
    C’est amusant de lire tous les membres de ce forum qui se prennent pour des experts, voire des intellectuels.
    En fait la situation est beaucoup trop complexe pour pouvoir la décrire et encore moins l’analyser. En outre vous n’êtes pas dans le secret des dieux. Bref vous ne savez rien !
    Ce message va vous énerver car il ne prédit pas la fin de monde

  11. Avatar de logique
    logique

    N’oublions pas qu’une mondialisation en 20 ans c’est comme une grossese en 3 mois. Si ont a pas prévu la réanimation ont peut considerer le bébé comme mort. Considerons maintenant la chine comme le résultat de cette grossese mondialiste. Eux vont tout faire pour réanimer leur économie est surtout évité de se faire prendre a contre pied pas une réductions ou augmentation des approvisionement en matières premières. A quoi peut bien leur servir tout ces dollar si c’est pour se retrouvé le cul par terre ?

    J’aime toujours se proverbe, « fait du bien a un âne il te fera des belle crottes ». Mais ont pourrait aussi bien dire  » devellope les force de ton ennemi est il te fera une bonne guerre »

  12. Avatar de thomas

    @ Logique

    Ici, on observe, plus qu’on ne parle de la fin du capitalisme. C’est un fait.

    Même si l’orchestre continue de jouer, une fois que l’iceberg est touché, le bateau est foutu.

    Comme vous, je ne souhaite pas que cela aille plus vite, et comme disent certain ici : il fait beau, les enfants grandissent dans la paix, voir le premier post de cette page, « la situation est stable » .

    Mais penser à la suite sereinement n’est pas du temps perdu, l’histoire déborde d’exemple de ce que l’urgence est capable de produire. Le temps se venge toujours de ce que l’on fait sans lui. (l’auteur m’a échappé)

    Pour moi, le capitalisme est l’outil qui transforme les ressources planétaires au profit de l’humanité, et – coincidence – la fin du capitalisme se profile au même moment que des tensions durables sur ces mêmes ressources.

    Cela peut-être un point de départ pour la suite, d’évaluer notre capital net planétaire, et de définir des objectifs de société qui soient cohérent avec leur gestion, « en bon père de famille »….

  13. Avatar de AAA+
    AAA+

    @logique

    La Chine, a déjà, je le pense, fait le constat que la guerre ouverte avec les USA, était déclarée depuis plusieurs mois. Les achats réalisés par les entreprises chinoises avec l’aide des banques publiques en sont la démonstration évidente.
    Devenir l’usine du monde lui a pris du temps…son appareil productif est là, on peut toujours reconvertir la production, à l’instar des japonnais qui ont reconverti les usines de jouets métalliques en usines d’armement, mais c’était il y a longtemps.

    @Gillouet

    êtes-vous comme ces trois petits singes, ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ?
    Quant au secret des dieux…ainsi donc il s’agit pour vous d’avoir la foi…alors priez!

  14. Avatar de Crystal
    Crystal

    @ François Leclerc et DTX

    « Il est vrai que les excédents monétaires sont comme l’électricité, très difficile à stocker à grande échelle. »

    Comme nous ouvrons le débat sur « Où allons-nous ? »

    Quid de la mise en place de monnaies fondantes ?

  15. Avatar de LETELLIER Reynald
    LETELLIER Reynald

    @ Guillouet,

    Je ne suis qu’un lecteur très régulier de ce blog, parmi d’autres, et je vois qu’ici, le débat fonctionne, étayé par des arguments, eux mêmes basés sur des informations dont on a le bon esprit d’indiquer les liens quand elles proviennent de la toile ou de livres. Le surf sur différents sites me permet de réfléchir et de me faire mon propre point de vue sur cette horrible chose qui se déroule sous nos yeux, et qui n’avaient aucune importance pour moi, il y a encore quelques mois.

    « Je suis persuadé que dans 5 ans, tout sera redevenu comme avant »

    Votre commentaire est basé sur un VIDE argumentaire sidéral. Hormis votre persuasion, basée elle même peut être, voire sûrement, sur ce que vous comprenez, ou croyez comprendre, des infos données sur TF1 et consoeurs, vous n’apportez rien pour étayer ce que vous avancez…

    Merci de laisser les gens qui veulent débattre sérieusement le faire, sans venir les polluer par vos interventions de bon mouton des pouvoirs en place.

    Merci mille fois à tous ceux qui commentent sérieusement les billets de Paul et des autres.

    Un « mécano » qui essaie de s’intéresser à ce qui se passe autour de lui

  16. Avatar de A.
    A.

    Salut à tous,

    Hier j’ai lu avec stupeur le billet de Paul. Son analyse sur le système économique mondial rejoint les prévisions pessimistes d’Attali

    Vous semblez tous surpris par les évènements actuels et par la crise monétaire qui arrive. Or, Robert Triffin, économiste belge, ancien conseiller de Kennedy, avait prévu les difficultés monétaires du système de Bretton Woods. Ces accords faisaient du dollar la monnaie pivot du système monétaire international. Il était la seule monnaie convertible en or. A l’époque où il écrivit « l’or et la crise du dollar », les Etats-Unis faisaient déjà face à un problème de balance de paiement. C’était à la fin des années 50. En 1971, le Président Nixon mettait fin à la convertibilité en or du dollar et en 1973, le système des changes fixes était abandonné.

    Avec l’ouverture à l’économie de marché des pays émergents, et notamment de la Chine, le paradoxe de Triffin s’est posé de manière différente. La division internationale du travail a contraint les pays émergents à se spécialiser dans les secteurs où ils disposaient d’avantages en matière de ressource productive : la main d’oeuvre. Pour qu’ils se développent, il a fallu qu’ils exportent et la balance commerciale des Etats-Unis est devenue déficitaire. Ces dernières années, le dollar était devenu un quasi étalon-monétaire. Alors que l’or avait disparu en tant que réserve de change destinée à couvrir les importations, le dollar a rempli le même rôle. L’ancrage des monnaie asiatiques par rapport au dollar leur a permis de disposer des contre-parties (en terme comptable) à leurs productions.

    Dans la recension de l’ouvrage parue dans les annales en 1964, Jean Bouvier écrit que le crédit bancaire avait permis la révolution industrielle et qu’il fallait, d’après Triffin, une réserve de crédit, comparable au bancor qu’avait proposé Keynes et que Triffin reprenait plus ou moins. Les solutions actuellement proposées concernant la réforme du FMI par Soro, par exemple, sont les mêmes.

    Bref, du côté monétaire, rien de neuf sous le soleil. Pour paraphraser Jean-Pierre Dupuy, la menace d’un effondrement du système monétaire international a toujours existé et a été pensé par Keynes et Triffin. Par idéologie, on a refusé de voir la catastrophe qui se profilait. Non par déni mais par manque d’imagination.

    Je pense que les Chinois veulent se protéger d’une inflation importée massive qui déstructererait leur appareil productif.
    J’interprète les informations concernant la liquidation des dollars accumulés par la Chine, réalisée par l’achat de ressources minière comme un signe de défiance à l’égard du dollar en tant que quasi monnaie-étalon. Ce qu’ils font me fait penser à ce qui se passait durant les périodes d’hyperinflation qui ont touché les pays vaincus après la première guerre mondiale. Il arrive dans ce genre de moment que le manque de confiance soit tel que la monnaie fiduciaire soit délaissée et que l’on revienne au troc. C’est, me semble-t-il, ce que sont en train de faire les Chinois qui convertissent des actifs symboliques en actifs réellement matériels.

    J’ai sans doute écrit des conneries et fait des approximations mais il me semble que l’on assite pas tant à la fin du capitalisme qu’à un très probable coup d’arrêt à la mondialisation des échanges.

  17. Avatar de tomate
    tomate

    @ Pierre Yves – relatif votre commentaire de 11:32.

    J’ai apprécié vos réflexions ….Notamment le dernier paragraphe.
    Je compléterai par ceci:
    Le système capitaliste est le sous-système qui m’ »apparait » dominant, car coordinateur de tous les autres sous – systèmes, tel que vous en avez donné certains exemples.
    Je m’interroge pour ma part sur cette vision de « sous-systèmes, sociétés, écosystèmes… » ( prenez l’appellation que vous souhaitez… le but de ma réflexion ne va pas dans ce sens …). Or, il m’apparait que cette « vision » relève d’une science « orthodoxe », visant à décrire la structure et le fonctionnement de ses fameux  » systèmes » complexes, en construisant des modèles mathématiques.
    Cela implique de déterminer d’abord qu’elles sont les variables significatives ( analyse de systèmes) et ensuite leurs rapports entre elles ( modélisation). Un changement qui survient dans le monde réel peut alors être simulé en modifiant la valeur des variables appropriées et leurs interactions: les effets induits sur les autres variables et relations pourront montrer comment le changement est succeptible d’affecter la réalité. On peut voir dans la simulation une forme de déduction très raffinée; voir particulièrement séduisante, parce que les êtres vivants « semblent » adopter une démarche similaire quand ils cherchent à comprendre les évènements réels. Malheureusement, au fur et à mesure que je me rapproche de mon « dernier souffle »…J’ai de plus en plus la conviction que cette methodologie soulève de nombreux problèmes….
    Pour ce qui me concerne , aucune méthode n’est fiable, qui permettent de déterminer les variables nécessaires et leurs interactions. On choisira celles qui sont « modélisables », càd, celles qui sont « QUANTIFIABLES » , en prenant soin de laisser de côté les autres … Grave erreur !!!! ( En cela, je rejoins certaines de vos réflexions…). quelles variables, et relations quantifiables choisir ? Ou est la méthodologie pour choisir cela ? Autre problème : celui du choix des hypothèses de base qui sous tendent au « modèle mathématique », que les auteurs des modèles sont censés énoncer explicitement….?
    En conclusion , beaucoup de choses ne sont pas prises en compte … et ne peuvent l’être, que pour des modèles dit « SIMPLES ».
    Dès lors, je préfère avoir une vision globale et plus qualitative , et donc écosphérique.
    Car l’environnement ECOSPHERIQUE est le « SYSTEME » : Il n’est pas homonoïde , dans sa conception … sa vie… et sa mort. Ce qui n’est pas le cas de tous les autres systèmes, sous – systèmes et autres ecosystèmes auxquels on peut penser…..
    Ceux qui ont le « pouvoir » , soi – disant , devrait y réflechir….. !!!!
    Enfin, il m’apparait qu’une revanche pourrait bien arriver : les sociétés vernaculaires prenant le pas sur la société véhiculaire . A petite échelle, c’est le cas , dès à présent. Elles ont beaucoup plus de pouvoir que ce que l’on veut bien reconnaitre ….troc, socialement et sociétalement, education, résilience, autosuffisance bien plus importante que pour une part très significative de la population mondiale…. Il ya , effectivement, un regard, une ecoute,une attitude et des enseignements à réaliser pour soi- même, …. pour ensuite les partager !

  18. Avatar de sébastien
    sébastien

    une petit article fort intéressant:

    Les fonds spéculatifs commencent à s’intéresser au foncier. Du Brésil à l’Indonésie, de Madagascar à l’Ukraine, ils accaparent des millions d’hectares, aux côtés de multinationales ou d’États fortunés en manque de terrains à cultiver. La course à l’accaparement des terres semble lancée. Les petits paysans expropriés et les communautés autochtones réprimées sont les premiers à en subir les conséquences. Et demain ?

    source: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2595

  19. Avatar de D-croissance
    D-croissance

    Monsieur Jorion,

    Le système économique actuel va se crasher en totalité, c’est certain. Vous démontrez avec brio dans vos deux articles sur la mort du capitalisme ce que je ressens intuitivement depuis de nombreuses années. Nous ignorons le jour et l’heure exacts de la chute finale de ce système mais l’échéance se rapproche. Les conséquences sont relativement imprévisibles à l’heure actuelle même s’il est intéressant de faire des prévisions.

    Je vous suggère avec toute la modestie requise d’ouvrir un débat dans ce blog sur l’après-crash. Pas pour donner des recettes pratiques, on trouvera cela sans-doute ailleurs, mais pour essayer de dessiner des chemins dans la nuit à venir.

    Les enjeux me semblent tourner autour de ces thèmes: comment préserver la paix sociale? comment éviter la guerre civile ou de nouvelles formes de totalitarisme surgies du chaos? que faire de tous les chômeurs? (à partir de quel pourcentage de chômeurs la société explose-t-elle au fait?) comment réorganiser une société plus respectueuse de l’humain? Nous avons certainement plein d’idées et de forces à mettre en oeuvre en commun sur ce thème!

    Je précise que je suis père de deux jeunes enfants, que je n’aime pas beaucoup cette société de l’argent et de la domination dans laquelle l’absence de vision de nos dirigeants et notre passivité nous ont plongé mais j’ai peur de la chute de cette société car il n’y a pas grand-chose en magasin pour la remplacer. Je pense que si le magasin des solutions est vide nous pouvons et même devons tous essayer de le remplir. On doit faire quelque chose! Merci!

  20. Avatar de le Fan
    le Fan

    Salut je n’ai pas lu tout les commentaires, et peu etrte qu’il y a la réponse dedans mais si il y a fin d u capitalisme américain et que les chinois arreterons le capitalisme quand cela leur chantera, cela veut il dire que la globalisation va devenir doucement mais surement purement asiatique ?

    J’ai vu sur Fr 3 hier un reportage sur la colonisation chinoise du tibet et c’est proprement hallucinant.
    A Lhassa, sur les 300 000 habitants, 200 000 sont chinois…

    Donc c’est peu etre un peu rapide mais si l’économie de l’après crise se trouve etre tourné vers le controle des ressources, est on en droit de s’attendre a ce genre de colonisation en Afrique par exemple ou la place ne manque pas ?

    Bref je doit sans doute etre dans la mouvance actuelle de crainte et de peur de la Chine mais bon on a jamis vu un pays aussi peuplé de toute l’histoire de l’humanié avec un nationalisme si développé.

    Donc en gros cette « fin » du capitalisme engendrera t-elle une nouvelle globalisation encore plus aggressive???

  21. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    @D-croissance

    L’avant et l’après « crash  » (en sachant que si on ne prépare pas d’avant , l’après sera calamiteux) passe par « le local  » qui est en soi un anti système .
    Trop long à développer ; mais c’est j’en suis sûr la mobilisation locale autour d’une nouvelle organisation sociétale relocalisée qui constitue la recette essentielle à ce problème . Et cela concrètement sur le terrain ; les exercices d’intelligence sur les blogs sont vains sans cette application concrète.

  22. Avatar de Cécile
    Cécile

    La fin du capitalisme, dans son interprétation néolibérale actuelle, n’est pas fatalement celle de l’anticipation de la fin du monde,
    elle pourrait l’être, car…. si je me souviens bien, …. ne dit-on pas que « l’argent est le nerf de la guerre »
    or moi, dans ma logique à moi, de ce que je regarde: l’humanité n’a pas les moyens de se payer une guerre, elle n’en survivra pas…

  23. Avatar de Yves de Bressy
    Yves de Bressy

    @ François Leclerc
    L’hypothèse que la BCE suive à terme le mouvement de création monétaire n’est certes pas négligeable. Mais comme vous le dîtes si ce moment arrive alors nous pénétrerons en monde inconnu. Cela renforce bien la conviction partagée par toutes les gens censées ou tout du moins avisées que le système Euro est fort et a été conçu justement pour survivre à de telles tempêtes. N’oublions pas qu’en Europe ceux qui « plongent » sont ceux qui n’y ont pas adhéré !
    Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il n’ont plus qu’à se débrouiller puisqu’ils ont choisi. Je ne suis pas comme ça. Mais pourquoi torpiller un système qui a prouvé sa pertinence pour être solidaire de systèmes pourris ?
    Mais ne restons pas sur cette touche uniquement contestataire. A produire des masses d’Euros supplémentaires, autant les investir pour étendre la zone d’influence :
    Le système financier britannique s’effondre ? Injectons-lui 500 Mds € « frais » en échange de sa conversion
    Idem pour le Danemark
    Idem pour la Suède
    Pour les autres le problème est différent : les derniers entrants étaient tous sur le chemin de l’adhésion, et tous calculs faits ne représentent pas une charge mirifique pour le système, cela l’UE l’a déjà bien compris.
    Mais par pitié, ne suivons pas les états-uniens dans leur folie destructrice ! C’est le chemin direct vers la troisième guerre mondiale, en fait la première puisque celle-là pourrait être sociale.

  24. Avatar de antoine
    antoine

    Comme je l ai dit, ce n’est pas seulement la fin du capitalisme qui est annoncée.
    C’est également le début d’un nouveau cycle de guerres meurtrières, civiles et interétatiques, si les ressources et l’énergie plutôt que l’industrie deviennent le coeur des investissements, et si le protectionnisme éhonté des américains se propage (ce qu’il ne manquera pas de faire, et comme une trainée de poudre encore!).

    Les terres acquises ne pourront pas être conservées sans faire appel aux armes. En cas de famine (chute des rendements agricoles due au changement climatique), et de réquisition des terres par exemple, les chinois ne feraient jamais le poids contre l’armée malgache. Et les français ne seraient pas neutre dans l’affaire. Je rappelle qu’en Afrique les chinois sont dans dans le viseur des anciens empires coloniaux, qui n’attendent qu’une erreur de leur part pour presser la détente (de façon indirecte, bien sûr).
    Je ne veux pas noircir le tableau… mais bon nombre de projections et de calculs n’ont plus aucun intérêt dans un contexte géopolitique aussi instable. Le coltan en RDC, le « cas Chavez », tout cela va se généraliser avec l’affaiblissement des US, la captation généralisée des ressources et leur raréfaction.

    Les US viennent de déclarer la guerre à la Chine et au Japon. Ils viennent de déclarer une guerre commerciale à l’Europe. Ils ont déclaré une guerre financière à l’Angleterre et à la Suisse. A côté de ça la crise est aussi le siège d’un conflit Nord/Sud. Tout ceci ne peut pas « bien finir ».

  25. Avatar de logique
    logique

    juste une parathése, concernant la modelisations d’un système économique. Le vrai problème concernant une possible modelisation, implique que tous les parmètres soit pris en consideration. Hors les modèlisateur ont souvent tendance a ne prendre en compte que les paramètres qui les interresse vraiment laissant de coté les autres. Example : dans la modialisation seul les parametres de rentabilité ont été pris en compte mais pas ceux des troubles sociaux que le chomage engendre.

    Pour revenir aux chinois, Se n’est pas non plus parce qu’il commence a s’interreser aux ressource naturelle que les prix vont obligatoirement monter en flèche. Je pense même qu’il auront interret a maintenir les prix bas. Par contre est ce que les capitaliste pur et dur ne vont pas en profiter pour tout faire monter en pointant du doigt les chinois. Le joue est devenu complexe, mais toute bonne analyse ne doit jamais oublié de regarder ou de spéculer sur  » a qui profite le crime » ou  » a qui profiterait une hyperinflation des matières premières ????? »

  26. Avatar de antoine
    antoine

    Si une compagnie de mercenariat est côtée en bourse, je veux bien investir ce que j’ai dedans. Une main d’oeuvre de desespérés à profusion, des terrains de conflits multiples (un véritable eldorado!), des puissances qui veulent avancer masqué pour éviter une 3e guerre mondiale… ça ne peut QUE cartonner. Les ventes d’armes aussi ca va bien marcher.

  27. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Le Fan,

    En Indonésie, en Malaisie, à Singapour, au Cambodge, etc, l’Economie est entre les mains de la communauté chinoise. Les banques publiques chinoises financent abondamment tout projet d’investissement des entreprises chinoises à l’International.
    Dernièrement, la Chine a fait l’acquisistion de Cies Minière d’importance stratégique, jusqu’alors les proies étaient modestes ou moyennes.
    La politique d’acquisition de foncier pour y cultiver les produits agricoles nécessaires pour nourrir sa population, n’est pas nouvelle. Au Brésil, à Madagascar, en Afrique,et ailleurs en Asie déjà des millions d’hectares sont sous domination chinoise.
    Reste un problème épineux. Quand on est loin de chez soi, et partout à la fois, il faut être capable de surveiller ses « champs ». Les chinois ne se font confiance qu’entre eux. Donc, ces acquisitions s’accompagnent et s’accompagneront de migrations de populations chinoises.
    Si la Chine ne peut plus employer ses myriades d’ouvriers dans les ateliers du monde, elle les enverra là où ils seront encore utiles.
    Déjà en Afrique les tensions sont réelles entre ces communautés d’expatriés chinois, et les populations locales. Ailleurs en Asie, ces migrants ne sont guère plus appréciés.

    Donc selon le principe des vases communicants, si les USA pour garder les pieds au sec, lèves leur vase bien haut, c’est le reste du monde qui risque d’avoir les débordements,…dommages collatéraux!

  28. Avatar de Yves de Bressy
    Yves de Bressy

    @ tous
    Un petit souvenir « ému », quand on bougeait là-dessus :
    Prenez un enfant
    Et faites-en un roi
    Couvrez-le d’or et de diamants
    Cachez-vous en attendant
    Vous n’attendrez pas longtemps
    Les vautours tournent autour
    De l’enfant

    Le blé a les dents acérées
    Et les hyènes vont le dévorer
    Le môme deviendra banquier
    Ou le môme sera lessivé, lessivé

    Je dis, argent, trop cher
    Trop grand
    La vie n’a pas de prix

    Prends ton meilleur ami
    Fais-en un ennemi
    Je t’achète et je te vends
    Vautré dans le coma
    Du commun des mortels
    Mon pote, t’es comme un rat
    T’es commun, c’est mortel
    Les vautours tournent autour
    Toujours

    Criez « Non » à l’esclavage
    Et payez-leur
    De nouvelles cages
    Faites installer des pièges
    Là où commence la rage
    La rage

    Je dis argent, trop cher
    Trop grand
    La vie n’a pas de prix

    Un compte bloqué
    L’autre à découvert
    Maintenant, banque !

    Les vautours tournent autour
    De nous maintenant

    Tu en as, tu n’en as pas
    Tu n’as pas vraiment le choix
    Un mur de briques devant toi
    Il est temps, dépense-toi
    Dépense-toi

    Je dis, argent, trop cher
    Trop grand
    La vie n’a pas de prix

    Vous avez trouvé ?

  29. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Auguste

    Je partage votre approche, mais avec nuance. Oui, il va falloir redéfinir les bases d’un système monétaire, basé sur l’étalon-dollar et devenant sans référant. Oui, la mondialisation des échanges de marchandises et les flux financiers correspondant, pour ne pas parler des autres, bien plus importants encore, ne va plus être la panacée que l’on présentait. Mais, il y a des marches arrière impossibles à effectuer. Des reconversions longues et douloureuses. Tout sera tenté pour que cette mécanique ne s’arrête pas.

    L’extension de la sphère marchande et monétaire, quant à elle, va se poursuivre partout où elle y parviendra, car si son moteur est en panne, il n’est pas atteint dans ses œuvres. La tournure que prend le prochain G20 va symboliquement illustrer cet entre-deux dans lequel nous sommes, cet équilibre dans la crise (on parlait bien de l’équilibre de la terreur, en référence à la « guerre froide » et à la dissuasion nucléaire). Il faudra bien une issue, il vaut mieux s’y préparer tant que possible.

  30. Avatar de AAA+
    AAA+

    @Yves de Bressy,

    « Cela renforce bien la conviction partagée par toutes les gens censées ou tout du moins avisées que le système Euro est fort et a été conçu justement pour survivre à de telles tempêtes. »

    Vous voulez dire « sensés » sans doute, mais je doute que votre conviction soit si avisée que cela!
    C’est quoi le système Euro ? Une monnaie unique pour plusieurs pays européens à des niveaux de développement différents, basée sur des diktats de pays riches lors d’une phase de croissance des économies desdits pays riches.
    Il n’a jamais été prévu, de telles tempêtes, par les « ingénieurs » de l’Euro. Tout au plus quelques craintes viscérales allemandes de l’inflation ont elles été insérées dans le logiciel de base. Quid de ce qui se passe actuellement.

    Quant à la solidité, reportez-vous aux dettes des pays européens, pas encore dans l’Euro, détenues par des banques EURO pour comprendre que les sujets d’inquiétudes sont réels.

    Et les 500 milliards d’euros dont vous parlez…vous les prenez où? Directement au sortir des presses ? au cul des camions ?

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