Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Rien n’est simple parce qu’imaginons même que les autorités en place parviennent grâce à une série de coups de pouce diligemment appliqués à restaurer nos systèmes financier et économique dans leur gloire passée, je veux dire à les remettre dans l’état où ils étaient en 2006, qu’on se retrouverait de toute manière à nouveau face à face au gigantesque défi qui est le nôtre à échéance de, disons vingt ans pour avancer un chiffre, à savoir celui d’une humanité confrontée non seulement aux limitations propres à sa planète mais aussi aux dégâts qu’elle lui a occasionnés, dont certains sont irréversibles, peut–être pas à l’échelle géologique mais certainement à celle de l’espèce et a fortiori à celle de la vie humaine. Bien sûr, on pourrait repartir pour un tour, refaisant la même chose qu’avant mais en s’astreignant à le faire cette fois « dans une perspective verte ». Mais ceci est-il seulement envisageable ? Il faudrait au minimum pour y arriver reconfigurer entièrement la manière dont nous calculons le prix des choses, ce qui semble extrêmement difficile à concevoir à moins que l’on ne repense complètement à cette occasion la façon-même dont la monnaie fonctionne au sein de nos sociétés humaines.
Et quand je dis, « la manière dont nous calculons le prix des choses », je n’envisage encore que celle dont nous y intégrerions ce qu’on appelle les « externalités » : la gestion des déchets que nous générons immanquablement quand nous les produisons, le coût de la maintenance et de la remise en état de l’environnement, ainsi que le recyclage des matières premières que nous utilisons mais qui ne sont présentes sur la planète qu’en quantité finie, enfin le coût de l’énergie que nous consommons sous toutes ses formes, coût calculé d’une manière qui inclue sa gestion authentique, l’accent étant mis en particulier sur la nécessité d’une transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.
Ceci ne touche encore que la composante des prix qu’il est relativement simple de maîtriser. Passons maintenant aux choses plus compliquées. Je pense aux implications de deux problèmes de physique élémentaire qui jouent un rôle ici et dont on parle ordinairement en les couvrant des termes « délocalisation » et « paradis fiscaux » qui font supposer qu’il n’existe aucun rapport entre eux, ce qui n’est pas le cas. Tous les deux sont en effet des illustrations du principe des vases communicants débouchant sur un nivellement par le bas très dommageable. Le principe est le même d’ailleurs que celui que l’on voit à l’œuvre dans la fameuse « Loi de Gresham » qui dit que si deux monnaies métalliques sont en concurrence dans le même environnement, la monnaie de mauvais aloi, celle dont la teneur en métal précieux est la plus faible, chasse l’autre.
Vu la manière dont le surplus, la richesse créée par le travail, se voit normalement partagée dans un système capitaliste, et si les travailleurs ne protestent pas contre cet état de fait, les salaires auront tendance à s’aligner à un niveau précis (chose que David Ricardo avait très bien notée en son temps) : celui de la simple subsistance du travailleur et de sa famille. Le XIXe siècle européen en particulier a expérimenté de manière très instructive sur ce que ce niveau pouvait être très précisément (relisez à ce propos David Copperfield (1850), Les Misérables (1862), etc.). Si les travailleurs se défendent collectivement, ils parviendront à faire décoller leur salaire de ce niveau-plancher. Si les frontières s’ouvrent et que les capitaux peuvent circuler librement, les salaires à l’échelle du globe entier tendront à se réajuster au niveau du salaire de subsistance le plus bas du travailleur le plus démuni au monde (niveau qui peut bien entendu être très bas). Comme ce niveau est inacceptable pour celui qui lui s’est organisé et a obtenu de gagner davantage que le minimum vital, les usines iront rechercher le champion du monde de l’exploitation et iront s’installer dans son pays. On dira alors que « tout le monde y a gagné » puisque d’une part le prix des produits sera le plus bas possible et que d’autre part, comme le salaire du travailleur atteint à la baisse un niveau incompressible – sans quoi lui et sa famille meurent de faim, les capitalistes et les entrepreneurs-patrons maximisent la part du surplus créée par les travailleurs qu’ils se partagent entre eux. Ce miracle de l’« allocation optimale des capitaux », je le classe plus volontiers dans la rubrique « nivellement par le bas ». Comment remédier à cette situation ? La réponse a été donnée en 1848 : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Ce conseil ne porte encore malheureusement que sur un des aspects du problème : il le traite comme s’il s’agissait d’un élément isolé, existant en-dehors de son contexte global.
Deuxième illustration du principe des vases communicants, débouchant ici aussi sur un nivellement par le bas : les paradis fiscaux. Comme le système capitaliste est organisé de telle manière que (comme je viens de le rappeler) capitalistes et entrepreneurs-patrons prélèvent d’abord leur part du surplus créé par les travailleurs avant que ceux-ci n’y aient accès, la richesse se concentre entre leurs mains à un tel point qu’il vient un moment où le système cesse de fonctionner. Pour empêcher cela, les États instaurent un correctif minimal sous la forme d’un système d’impôt progressif. Comme, plus on a d’argent, plus on l’aime, ceux qui en disposent tentent d’échapper à l’impôt et se livrent à la fraude fiscale ou mieux encore, à l’évasion fiscale.
C’est ici qu’intervient le principe des vases communicants : toute fortune est attirée vers l’endroit au monde où elle est la moins taxée. Comme il s’agit d’un principe général, de l’ordre d’une loi physique portant sur les liquides, il n’est pas susceptible d’être contenu : c’est une Hydre de Lerne, coupez l’une de ses têtes et il lui en repousse deux à la place. Il ne resterait que deux pays au monde ayant des systèmes fiscaux différents, que les fortunes du pays le plus taxé tendront toujours à couler vers l’autre.
Je sais, le problème des paradis fiscaux a été résolu l’autre jour à Londres. Il n’en restait que quatre : l’Uruguay, le Costa Rica, les Philippines et la Malaisie, et ils ont cessé de l’être. Personnellement je croyais que c’était Cuba, le Venezuela, la Bolivie, l’Iran, le Corée du Nord et le Népal – comme quoi on ne peut pas tout savoir. Puisqu’il n’en existe plus, à quoi bon se faire encore du souci ?
De toute manière, et c’est pourquoi j’en parle dans l’ensemble très peu, les paradis fiscaux sont une conséquence du fait que les politiques fiscales sont différentes dans les différents pays et, mis à part le fait que les impôts servent à subvenir aux frais des états, le fait qu’elles soient progressives ne constitue lui qu’un palliatif au fait que le fonctionnement global du système capitaliste engendre comme une conséquence de son fonctionnement ordinaire la concentration de la richesse. Il ne s’agit donc avec les paradis fiscaux, comme avec, par exemple, les cartels de la drogue, que de l’un des symptômes d’un disfonctionnement beaucoup plus général.
Ayant évoqué les aspects accessoires du problème global, passons maintenant au plat de résistance : à la principale raison pourquoi rien n’est simple. J’ai évoqué la loi tendancielle des salaires à s’aligner sur le plus bas, le salaire de subsistance. Quand les frontières se sont ouvertes, les emplois industriels et les usines où on les trouve se sont donc déplacés là où les salaires sont les plus faibles. Ceci n’a cependant pas tué les pays où ces emplois existaient : les salariés se sont déplacés vers d’autres activités : les emplois se sont développés dans ce qu’on appelle le secteur tertiaire, celui des services, entre autres des services financiers. Ce sont là des emplois où dans bien des cas l’informatique a permis des gains de productivité considérables. Nous avons assisté à la disparition des dactylos dans les administrations : avec le traitement de texte chacun est devenu capable d’écrire son propre courrier. Cette productivité sans cesse croissante fait qu’un travailleur individuel crée de plus en plus de richesse, sans pourtant l’observer puisque son salaire est essentiellement resté le même et ceci pour la raison déjà indiquée : parce que le surplus est partagé avant même qu’il ait droit au chapitre, en intérêts qui vont aux investisseurs ( = capitalistes) et profit qui va aux entrepreneurs ( = dirigeants d’entreprises) à charge pour ces derniers de partager ce profit avec les salariés ( = travailleurs), selon le rapport de force existant entre eux.
Le fait que les travailleurs n’obtiennent leurs salaires que comme reste, une fois que capitalistes et patrons se sont servis, explique pourquoi leur productivité croissante ne débouche ni sur une diminution du nombre de leurs heures de travail, ni sur une diminution du nombre de ceux qui ont à travailler. La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. Et s’il faut toujours produire davantage, c’est parce que capitalistes et patrons en tirent bénéfice, et ceci, quel que soit l’état de délabrement dans lequel la planète finit par se retrouver à la suite de ça.
Voilà pourquoi rien n’est simple : parce qu’on est toujours ramené au même fait, que l’on parle de délocalisation, de sauvegarde de ce qui peut encore l’être sur notre planète, de paradis fiscaux ou de l’augmentation de la productivité qu’autorise le développement technologique : au fait que les travailleurs, ceux qui produisent la richesse, ne sont conviés à la table du banquet qu’une fois qu’elle a été desservie.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
86 réponses à “Rien n’est simple”
Parfait pour mon entendement. Le circuit du mal est limpide, brossé avec simplicité, lumineux. J’ai toujours su que « le travailler plus pour gagner plus » était une escroquerie et aussi longtemps que les escrocs gouvernent ou gouverneront… on peut en être assuré, l’esclavage moderne sera la norme. Comme me susurre mon cerveau reptilien encore en bon état, « Y’a encore du non-travail à faire! »
Tout ceci ne tient pas compte de l’accroissement colossal du pouvoir de connaissance et de décision acquis grâce à internet, et de l’économie de la connaissance, qui consomme quasiment aucune matière première en comparaison de l’ancien monde qui se meurt.
il faut de la monnaie fondante… en chocolat !
pas que de l’or,
pas que de l’or…
joyeuses Pâques
« et les cloches en béton
traversèrent l’Atlantique
pour souiller les bastions
des banquiers excentriques » paroles de Al Shimistt
signé Karlu$$ (leader du blog)
Je suis content de voir que pour la première fois, à ma connaissance bien sûr, vous annoncez clairement et sans détour que la crise actuelle est une crise de surproduction tout à fait classique et je dirai même une crise de type Marx. Les problèmes de la finance ne seraient-ils alors qu’un symptôme de ce phénomène plus profond. Dit autrement, s’il n’y avait pas eu la finance et l’endettement pour masquer le problème, ne seront-on pas entré dans une crise de surproduction, plus légère certes, dès le début des années 90 quand les salaires ont commencé à décrocher ?
Enfin, y-t-il réellement un moyen pour les oligarchies de relancer la machine de façon durable sans pour autant augmenter les revenus de la majorité de la population ?
Je trouve que cette dernière analyse nous conduit en des termes limpides au coeur du problème.
Je ne peux pas m’empêcher de penser que , sans la citer, vous rendez ici hommage à EVA JOLY , désormais candidate aux élections européennes au sein du groupe EUROPE ECOLOGIE, et qui vient d’additionner à son combat de toujours contre la corruption , le combat contre l’exploitation des peuples du tiers monde et celui pour protéger l’avenir de la planète.
Ne pourriez vous pas nous proposer ici une analyse critique de la démarche d’EVA JOLY pour apporter votre éclairage personnel sur les objectifs qu’elle s’est donnés, en faisant la part du possible et celle de ce qui pourrait n’être qu’une utopie?
Quel conseil devrait lui donner quelqu’un qui voudrait l’aider?
Pourquoi reste-t-elle si peu entendue?
Si les électeurs lui permettent de porter sa voie à la tribune du Parlement Européen, que lui proposeriez-vous de changer dans son combat et dans son discours?
« imaginons même que les autorités en place parviennent grâce à une série de coups de pouce diligemment appliqués à restaurer nos systèmes financier et économique dans leur gloire passée » P.JORION
Interrogation qui anticipe des réformes et régulations a minima.
« Saurons-nous trouver la volonté de poursuivre une sérieuse réforme financière? Si non, la crise actuelle ne sera pas un événement ponctuel, elle sera le modèle des choses à venir. » P.KRUGMAN N.Y.T 9-04-09
Vous parlez l’un et l’autre comme si l’avenir était « presque »joué.
L’eau coule toujours selon la plus forte pente…..
Essai superdidactique.
Merci Paul.
Les peuples n’attendront sans doute pas longtemps pour tenter de se venger.
Car de solution rapide et équitable il n’y a pas.
Relocalisations industrielles?
Il semble que le Gov. US s’attende à des troubles puisque certains bataillons rapatriés d’Irak sont destinés au maintien de l’ordre intérieur.
En France il semble que les policiers à la retraite aient eu à se manifester en cas de recours à la « réserve »….avant le 20 mars.
http://www.seattlepi.com/opinion/381348_amyonline02.html
Voici comment pensent les « élites » de l’Administration Obama:
Larry Summers (Director of the White House’s National Economic Council for President Barack Obama) déclarait vers 2006 :
« Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico […] Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés […] et se préoccuper davantage d’un facteur aggravant les risques d’un cancer de la prostate dans un pays où les gens vivent assez vieux pour avoir cette maladie, que dans un autre pays où deux cents enfants sur mille meurent avant d’avoir l’âge de cinq ans. [.] Le calcul du coût d’une pollution dangereuse pour la santé dépend des profits absorbés par l’accroissement de la morbidité et de la mortalité. De ce point de vue, une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où ce coût est le plus faible, autrement dit où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. »
C’est un descendant de Pharaon qui s’exprime….
Rien de nouveau sous Ra ,pourtant bien obscurci…
Images du paradis social…
http://www.oobject.com/category/chinese-factories/
@ blackhole
éloquent en effet ! On retrouve cette citation dans « la dette, une affaire rentable » de AJ Holbecq ou dans « rendre la création monétaire à la société civile » de Derruder.
sinon petite précision, wiki évoque 2006 également mais un article de Damien Millet et Eric Toussaint en qui on peut avoir confiance (« Mauvais signe : Barack Obama choisit pour le conseiller en économie trois promoteurs de la politique qui a conduit à la crise actuelle » du 26.12.08) précise que cette opinion a été exprimée en 1991.
je cite le passage:
« Deuxième personnalité en scène, Lawrence Summers hérite du poste de directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche. Son parcours comporte pourtant un certain nombre de taches qui auraient dû être indélébiles. En décembre 1991, alors économiste en chef de la Banque mondiale, Summers a osé écrire dans une note interne : « Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans (1). » Il ajoute, toujours en 1991 : « Il n’y a pas de […] limites à la capacité d’absorption de la planète susceptibles de nous bloquer dans un avenir prévisible. Le risque d’une apocalypse due au réchauffement du climat ou à toute autre cause est inexistant. L’idée que le monde court à sa perte est profondément fausse. L’idée que nous devrions imposer des limites à la croissance à cause de limites naturelles est une erreur profonde ; c’est en outre une idée dont le coût social serait stupéfiant si jamais elle était appliquée (2). » Avec Summers aux commandes, le capitalisme productiviste a un bel avenir. Devenu secrétaire au Trésor sous Clinton, en 1999, il fera pression sur le président de la Banque mondiale, pour que celui-ci se débarrasse de Joseph Stiglitz, très critique sur les orientations néolibérales que Summers et Rubin mettaient en œuvre aux quatre coins de la planète. Après l’arrivée de George W. Bush, il poursuivra sa carrière en devenant président de l’université de Harvard et se signalera particulièrement, en février 2005, en se mettant à dos toute la communauté universitaire. Interrogé sur les raisons pour lesquelles on retrouve peu de femmes à un poste élevé dans le domaine scientifique, il affirmera que celles-ci sont intrinsèquement moins douées que les hommes pour les sciences, écartant comme explications possibles l’origine sociale et familiale ou une volonté de discrimination (3). Cela provoquera une grande polémique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université (4). Malgré ses excuses, les protestations d’une majorité de professeurs et d’étudiants de Harvard l’obligeront à démissionner en 2006. Sa biographie, consultable sur le site de l’université de Harvard, au moment de sa présidence, affirme qu’il a « dirigé l’effort de mise en œuvre de la plus importante déréglementation financière de ces 60 dernières années ». On ne saurait être plus clair. »
http://reporterre.net/spip.php?article122
A blackhole
Si Summers a dit çà çà a du blesser son B.Hussein moitié kenyan de patron …à l’époque, à moins qu’il ne lise pas la littérature summersienne alors qu’il se consacrait aux pauvres de l’Illinois.
@MarcusH
Merci pour la précision sur la date.
On pourrait faire également de CV de Geithner, Volcker, Rahm Emanuel, Gibbs, Gates, Brzezinski, …
Mais ça serait trop démoralisant!
Méditation du jour :
» C’est pas parce que rien n’est simple que tout est forcément compliqué ».
Dans un monde qui tend vers un marché unique ( le marché mondial) , le nivellement par le bas des salaires semble une évidence.OK.
Rassurons nous cependant :la visse se sert par étape , car les grands de ce monde craignent sûrement le moment où certains peuples pètent les plombs , les turbulences sociales étant rarement favorables aux pouvoir en place. Sauf ,parfois , en cas de dictature ou de prédictature …les récalcitrants ayant l’audace de lever le doigt , devenant ainsi neutralisables puisque « repérés ».
Les délocalisations au sein même de l’europe sont la preuve d’une stratégie suicidaire des acquis sociaux : » si toa pas vouloir travailler pas cher, moi délocaliser là où salaire ridicule mais gens acceptent quand même. Compris? ».
Tout çà se fait dans le temps , doucement mais sûrement.
Exemple pratique : des millions de chômeurs d’un pays donné ( et leurs pouvoirs d’achat) finissent par influer sur le niveau de prix des loyers , de la bouffe, des impôts, des salaires etc… une nouvelle « HARMONIE » des prix s’inventent car le consommateur ne pait que ce qu’il peut payer.
Comprendre que bien des prix sont calculés non pas par rapport à ce que le produit vaut, mais par rapport à ce que le consommateur peut payer.
L’harmonie est trouvée quand le système fonctionne .
Précisions pratiques:
« Rien à foutre de gagner que 3 euros si le loyer n’est qu’à 1 centimes d’euros , le caddi à à 0,oo2 cts, le médecin à O,5 cts etc… »
Les questions devenant , pour cet exemple pratique, du style : » est il logique de payer pour un médecin la moitié d’un loyer ? » etc..
Qui dit harmonie dit proportions.
Au fond, cette crise n’est elle pas rien d’autre qu’une disproportion du monde de la finance ?
Bon, ben c’est pas tout çà , je retourne au piquet.
Dans toutes les longues méditations que j’ai eu au sujet de notre situation économique, j’en suis arrivé à la conclusion que c’était un cercle complètement vicieux, et effectivement je ne vois pas comment on pourrait en sortir simplement.
Brillant article Paul, le symbole de l’hydre de Lerne est très parlant, si on veut changer les choses et tuer cet animal immonde, il faudrait couper simultanément toutes les têtes. Enfin, symboliquement, ca ne veut dire qu’on devrait en arriver à ce qu’on a fait en 1789 en France par exemple, espérons le….. car voilà où peut en arriver le peuple lorsqu’il est désespéré.
Je compare aussi souvent les dirigeants de ce monde, politique et économique, ceux qui ont le pouvoir, a des personnes qui sont sur un arbre en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Ca en devient absurde, c’est le serpent qui se mord et avale la queue jusqu’à ce mordre le cou.
On blame souvent le comportement des individus, des consommateurs lambdas, en disant que tel ou tel comportement qui serait incorrect d’un point de vue individuel mais supportable ne pourrait l’être s’il était adopté par l’immense majorité des gens d’un point de vue collectif. Je pense qu’il en est pareil pour les dirigeants, ceux qui ont le pouvoir et l’argent. La délocalisation, l’évasion fiscale, et beaucoup d’autres choses sans doute sont supportable, sont comme des phénomènes marginaux lorsqu’ils sont adoptés par une minorité de personnes et entités capitalistes, mais cela devient tout simplement intolérable et destructeur lorsque ces comportement deviennent la norme au niveau collectif.
Un article de Slate.fr intitulé « rééduquons les banquiers », pour se détendre un peu.
http://www.slate.fr/story/3643/il-faut-r%C3%A9%C3%A9duquer-les-banquiers
rien n’est simple en effet, mais quelle clarté! y a au moins un grand effet thérapeutique dans ce que vous écrivez sur votre blog, merci!
on peut difficilement attendre de l’animal étrange que nous sommes qu’il abandonne de lui-même et sincèrement tout désir de « prendre le pouvoir et le garder » au prix de toutes les catastrophes. croire cela et vouloir le mettre en place pourrait bien être encore une forme de volonté de domination.
ce que vous décrivez avec les délocalisation et les paradis fiscaux (et au sujet de ces derniers, bravo pour votre touche d’humour!) ressemble à mon sens à ce qu’il se passe, de manière peut-être inversée, avec les migrations. et du coup, « on » met des barrières et des murs où « on » peut-veut.
et aussi: qui voudrait se mettre à « améliorer » les choses n’aurait guère le choix que de tenter (j’imagine que c’est comme perdu d’avance) d’enfermer son « monde » dans des murs bien élevés… et que tout ça a des relents d’autoritarisme peu ragoûtant, mais peut-être faut-il passer par-là…
ce serait chouette si un nombre toujours grandissant d’ados lisaient ce genre de blog afin de pourvoir enfin pratiquer avec quelques utilités les outils appris à l’école où malheureusement (mais c’est bien normal) on apprend aussi à ne pas souhaiter que les choses changes, pourquoi changeraient-elles? à propos, avez-vous pensé faire une version de ce texte en anglais, et trouvé des collaborateurs pouvant en produire des versions encore dans d’autres langues?
enfin, toujours ces rêves et désirs que l’on puisse sortir de ce vieux cercle vicieux… encore merci.
@ Beber le cancre et Tous
HISTOIRE DE LA GRENOUILLE
Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a écrit un petit conte d’une grande richesse d’enseignement. Il s’agit du principe de la grenouille chauffée :
Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.
Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
La température continue à grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant.
L’eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons.
Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l’intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s’effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.
Les noirs tableaux annoncés pour l’avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUES.
Le GAVAGE PERMANENT d’informations de la part des médias sature les cerveaux qui n’arrivent plus à faire la part des choses…
Lorsque j’ai annoncé ces choses pour la première fois, c’était pour demain. Là, C’EST POUR AUJOURD’HUI.
Alors si vous n’êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu’il ne soit trop tard.
SOMMES-NOUS DÉJÀ À MOITIÉ « CUITS » ?
à leduc
Les morts de la terreur sont 24 fois moins nombreux que ceux provoqués de la guerre lancée par les monarchies contre la République, bizarement ces morts-là contre drapeau de la tyranie, pour un peu on croirait qu’ils n’ont jamais existe…
@ Cécile
ben oui, c’est tjs comme ça non? les victimes de l’élite, c’est normal, et quand c’est normal, on en parle pas. par contre, les victimes de soumis qui se rebellent, là, c’est tout à fait hors norme, et quand c’est hors norme, ah ben skon en parle, et de manière horrifiée!
c’est comme ces histoires de patrons séquestrés… comme il a dit le président sharko, c’est quoi ça d’enfermer les gens? hein? c’est pas bien ça, pas gentil du tout… c’est les salariés qu’on séquestre d’habitude et là tout est normal… d’ailleurs l’Etat de droit va en rajouter encore en matière de législation pour mettre au trou plus de gens, non mais! les mineurs et les autres…
lorsque qqun en a marre de subir une forme d’oppression et le dit, s’en défend, en général c’est lui qui passe pour le méchant violent…
La démonstration de Paul Jorion est limpide et me suggère quelques remarques.
Tout repose en fait sur la propriété privée des moyens de production, mais aussi de distribution et de ce qui s’appelle encore aujourd’hui « information » ou « communication » (ce dont des ordres qui sont communiqués).
Par propriété privée il faut entendre propriété des actionnaires (auquels se sont joints les mercenaires qui dirigent les grandes entreprises) des états ou d ‘un parti unique dit « communiste ».
Le fait que les salariés (=prolétaires) n’aient aucun pouvoir de décision sur le fonctionnement de l’économie, c’est-à-dire sur la manière dont les marchandises sont produites mais aussi sur le choix des marchandises qui sont produites non en fonction de leur usage mais en fonction du bénéfice qu’elles peuvent apporter à ceux qui les font fabriquer et/ou les distribuent doit être la base de la critique non seulement de la crise actuelle mais surtout du terrain mortifère sur lequel cette « crise » a pu apparaître.
Le monde va se diviser en deux camps : ceux qui veulent encore de ce système, quitte à essayer de le réformer ou de le « moraliser » et ceux qui n’en veulent plus mais qui sont aujourd’hui désarmés, inorganisés et impuissant à proposer un système meilleurs qui ne pourrait apparaître que sur les ruines du système actuel.
Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
@ candide
Légumes et animaux sont en train de devenir des chimères génétiques , alors rien d’étonnant à ce que
» petit à petit , la grenouille fasse « cuit cuit « … »
😉
ps / « sommes nous cuits? »
Economiquement ? Ecologiquement? Spirituellement ?Politiquement ?
Si nous renouons avec l’humain: non, nous ne sommes pas cuits. Dans le cas contraire , oui, à feu doux .
Quoiqu’il en soit , la prise de conscience écoloqique va , tôt ou tard, remettre les pendules à l’heure .
@ TARTAR (10 avril 2009 à 09:24)
En fait, les troubles ont déjà commencé. A en croire la presse américaine et anglaise qui s’alarment d’une nette augmenation sur la période des crimes de sang, fusillades diverses dans les lieux publics, agressions à main armée, etc.
Ce qui ne manque pas de rappeler (même si je reste sceptique) un des derniers bulletins du LEAP qui « anticipait » de graves troubles sociaux à venir dans les pays anglo-saxons (et une vague d’immigration en provenance de ces pays, c’est là où je suis vraiment sceptique)
Il n’y a aucune solution globale a la crise.
J’ai souvent l’impression que les communistes sont des salariés qui rêvent
de devenir rentiers ou uniquement motivés par l’espoir de gagner plus
en réquisitionnant l’outil de production.
Le capitaliste est en quelque sorte un communiste qui a réussit. Leur motivation est la meme
La conscience du bien commun ne peut s’imposer de l’extérieur sans dérive totalitaire.
La solution a la crise est en chacun de nous, croire qu’elle doit venir d’un gouvernement
ou d’un plan de relance c’est mettre en péril l’avenir de tous.
@ Ken Avo
Rien n’est simple, mais la logique DETERMINISTE des analystes leur disait à coup sûr que l’entonnoir se rétrécissait en 2008.
Alors les financiers qui possèdent les politiques savaient à quoi s’en tenir.
Ho Paulo, tu pousses le bouchon.
Rien n’est simple c’est vrai. Rien n’est compliqué non plus lorsqu’on à envie de se simplifier la vie.
Tout peut être beau lorsqu’il fait soleil, aux côtés de ceux qu’on aime et qu’on à la panse bien remplie.
C’est toujours lorsque la situation est la plus dramatique qu’on est le plus près de la solution; encore faut-il la saisir.
C’est de même manière qu’au plus haut on est déjà en bas.
Une seule chose est certaine en ce monde, c’est le changement. Il est loin de toujours se diriger vers le pire.
Joyeuses Pâques à tous.
Pour trois jours pas de cloches (sauf à Rome). Profitons-en !
le coup de la grenouille, ça marche aussi avec les homards ? et les crocodiles ? et les caïmans ?
(vengeance posthume de la grenouille ?)
En cas de reprise économique les problèmes énergetiques seront rapidement au rendez-vous. Et la conversion à l’économie verte ne se fait pas en un claquement de doigts. L’AIE prévoit déjà qu’en cas de reprise vers 2013, une nouvelle, et plus sévère flambée pétrolière se produira, plutôt 200$ que 140$ le baril. Ensuite on repartira pour un tour de crise économique. Sans parler des problèmes climatiques.
@ Ken Avo
Mettons-nous à leur place : en cas de chaos (dans un pays anglo-saxon), où irions-nous ? Quel pays serait à même de nous accueillir et serait le plus proche de nous culturellement ?
Maintenant, n’oublions pas que LEAP prévoyait la chute du $ pour fin 2008, alors… Soit ils exagèrent purement et simplement, soit ils sont pessimistes dans leurs prévisions en ce qui concerne le timing.
N’oublions pas non plus que les bouleversements liés à la crise seront certainement progressifs, et ne se produiront que rarement du jour au lendemain.
@Paul :
«Quand les frontières se sont ouvertes, les emplois industriels et les usines où on les trouve se sont donc déplacés là où les salaires sont les plus faibles. »
Je me suis toujours demandé si Adam Smith revenait sur terre ce qu’il penserait d’un monde où la production industrielle s’est concentrée en suivant la loi du salaire minimum pour arriver à une géographie des productions industrielles pour le moins curieuse.
Pour délocaliser toutes les usines il fallait une énergie bon marché, le pétrole, et une monnaie associée à cette énergie, le dollar. Dès lors l’entente sur les prix entre l’investisseur et l’entrepreneur pour la production des biens à la consommation délocalisés tenait compte d’une économie d’échelle substantielle : Les capitalistes américains ne payaient plus le coût véritable du pétrole pour importer leurs marchandises, mais produisaient d’une main la monnaie-crédit qui servait à payer le pétrole qu’ils achetaient de l’autre main. Le pétrole ne titrant qu’en dollar, jamais plus les consommateurs américains en bout de chaine ne payèrent le coût réel de leur industrie textile ou sidérurgique délocalisée, tant le hold-up sur cette matière première était de taille. Une fois le pétrole payé en dollar et consommé, il restait des milliards de pétro-dollars, et autant de bulles spéculatives amusantes à inventer avec cette monnaie que n’auraient certainement pas reniée les célèbres « schadocks », eux aussi sur leur planète pompent jour et nuit : Et finalement, après vidage de toutes les nappes pétrolifères de la planète, les chaussettes de l’humanité sont produites dans une seule région de Chine, voilà la logique shadock à l’oeuvre…
Allfeel écrit » Le capitaliste est en quelque sorte un communiste qui a réussit. »
Je dirais aussi que le communisme est un capitalisme d’État
Relisons LABORIE Henri (« l éloge de la fuite ») ou l on comprendra que le besoins de gratification ,de bien etre de pouvoir est inscrit dans nos genes (corrolaire et conditions de notre survie) depuis l amibe , dicté par notre cerveau reptilien , mis en en oeuvre par notre cortex !!! Le grand malheur c est que nous en sommes totalement inconscients !! Et nous comprendrons mieux pourquoi les humains en sont là ! Il est quasiment inneluctable que le pouvoir soit détenu par de moins en moins de gens ,grace aux moyens actuels c est possible !!! Ce sont ceux qui ont le plus d appetit « reptilien »qui parviennent au sommet ! Meme petits avec des rolleix ! Les mines rejouies du g 20 en sont la preuve !! Gloire et reconnaissance planetaire pour ces quelques uns!!!
La question est : jusqu à quel point le reste du peuple planetaire pourra t il mettre une chappe de plomb sur ses propres besoins de reconnaissance !! D autant qu ils ont été magnifiés durant ces dernieres decennies par toutes les orientations de notre societe de consommation !!! Sans doute jusqu aux limites de sa propre survie!!!
Magistral!
Comment réduire le champ du productivisme dévorant planète et sociétés? Une étape pourrait être la création d’un domaine social avec monnaie fondante (donc non capitalisable par essence).
http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2005/04/29/le_contrat_de_travail_mixte_co.html
L’apparition de troubles sociaux est quelque chose de tout à fait probable, et j’imagine qu’elle pourrait être la conséquence d’un appauvrissement généralisé de toutes les couches sociales :
– hausse des impôts et baisse des aides sociales : quand la croissance fond comme neige au soleil les revenus des états fondent tout autant mais ils doivent bien payer les intérêts de leurs dettes contractées auprès des gros investisseurs internationaux. Et il ne faut pas rêver : à long terme la future crise énergétique empêchera toute poursuite de la croissance économique mondiale.
– stagnation ou baisse des salaires provoquée par le processus tel que décrit par Paul.
– forte hausse de toutes les matières premières : pour le pétrole cela parait assez évident ; les commodités – denrées de base – devraient également constituer un terrain fertile – si j’ose dire – pour la spéculation.
Bref il n’est pas farfelu de prévoir quelques secousses… Une juste distribution de la richesse produite me semble la seule solution afin d’éviter le pire. Pour l’environnement, j’imagine il dépendra de la façon dont cette richesse sera produite et utilisée… Quelqu’un veut un café ?
candide
leap prevoyait un tassement progressif du dollar pour 2008 ! Mais les chinois en accord avec les americains l ont empeché !! Aujourd hui leap prevoit l effondrement pour juillet aout 2009 !!! Patience donc!!!
Tout est très simple en réalité. D’une consternante simplicité en fait. La complexité majeure du problème est celle que l’on s’impose arbitrairement.
Deux réflexions à mettre en parallèle, l’une sur le principe démocratique, la seconde sur le « cerveau collectif »:
La démocratie est une dictature, celle de la majorité. Ce qui a permis à un grand homme (Churchill?) d’énoncer la phrase suivante: « La démocratie est le pire régime possible, à l’exception de tous les autres ». La dictature de la majorité ne garantit pas, de fait, que ses décisions soient pertinentes. Une majorité de personnes peut se tromper – ou être trompée, tant qu’elle ne s’en rend pas compte, le résultat est identique.
Ceci s’applique tout aussi bien aux « cerveaux collectifs ». S’ils choisissent de mauvais préalables à leur réflexion sur un problème donné, celle-ci ne pourra jamais déboucher sur une solution pertinente. C’est toute l’histoire en train de se jouer actuellement. Les cerveaux collectifs en place dans les sphères décisionnelles ne réfléchissent pas dans un référentiel pertinent, et proposent donc naturellement des solutions inadéquates.
Ce qui me semble être au mieux une facilité de réflexion, au pire une erreur majeure dans le choix des préalables, est celle-ci (plus ou moins explicite selon les discours des uns et des autres): « On ne peut pas revenir en arrière. »
J’aimerais qu’au moins une personne (pour qui la phrase énoncée relève de l’évidence, de préférence) fasse l’effort d’argumenter précisément ce point, qui me laisse personnellement sceptique et que je ne parviens pas à m’expliquer. Merci d’avance.
@ bairnique
C’est vrai. Cela dit, je me demande s’il sera aussi facile d’empêcher l’apparition de troubles sociaux, même en Chine.
@ Dissonance
Les « cerveaux collectifs en place dans les sphères décisionnelles » réfléchissent bel et bien dans un référentiel pertinent, qui est celui de leurs intérêts personnels. Le capitaliste cherche à amasser des capitaux, et le politicien à être reélu. Non ?
@Vince:
Si l’on prend en compte l’idée d’intérêt général, qui devrait être au moins dans le cas des politiques LA notion fondamentale, non, leur référentiel de réflexion n’est pas pertinent, dans de nombreux cas. Pour rappel, l’intérêt général n’est en aucun cas égal à la somme des intérêts particuliers.
@ dissonance
Je suis tout à fait d’accord avec toi, ma réponse se voulait quelque peu ironique…
Ah, toujours à propos des cerveaux décisionnels – et aussi pour se détendre : (lu sur contreinfo.info) :
« La situation sur le front du réchauffement de la planète est devenue tellement sombre que le conseiller scientifique en chef de Barack Obama a abordé avec le président la possibilité de mettre en oeuvre sur une échelle massive des technologiques de « géo-ingénierie » visant à modifier le climat. […] L’ensemble de ces solutions « méga-technologiques » vont de l’installation de miroirs dans l’espace, qui réfléchiraient la lumière du soleil, à la fertilisation des océans avec du fer afin de favoriser la croissance des algues qui peuvent capturer le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Une autre option est d’ensemencer les nuages qui renvoient les rayons du soleil vers l’espace afin de limiter le réchauffement de la surface du globe. »
(no comment)
Dans ma région(= wallonie, Belgique) , il y a 40 ans que les travailleurs sont hors banquet. Il restait encore l’industrie verrière qui s’était déjà restructurée à plusieurs reprises et l’industrie chimique (Solvay).
Le groupe verrier St Gobain vient de licencier 245 travailleurs. En parlant avec quelques-uns d’entre eux , ils disent que la crise sert de prétexte pour faire pression sur les salaires. Ils ont l’imprerssion qu’on liquide les plus êgés et qu’on réembauchera les plus jeunes plus tard à un plus bas salaire. Les salaires d’ouvriers à pause (environ 2000€) sont les mêmes que ceux des enseignants du secondaire, à quelques broutilles près. Il y a eu une tristounette manifestation locale , même pas unitaire
Autre exemple, Caterpillar vient de ne pas renouveler les contrats de jeunes gradués en électro-mécanique (2000€ également). Il y a normalement pénurie sur le marché. Ils se sont présentés à de nouveaux jobs, salaires proposés : 1200€. Ils ont refusé.
Vince,
Il est probable que nous ayons à faire de la géo ingéniérie, en science fiction ça s’appelle de la géo conformation. Mais finalement, avec la pollution produite c’est ce qui s’est fait sans le savoir et dans le mauvais sens.
Alors mieux vaut le faire en le sachant et dans le bon sens.
Que le gouvernement Obama étudie la question est plutôt bon signe, mais si certaines propositions ne sont pas crédibles d’autres peuvent l’être. Un new deal d’éco ingéniérie, qui sait…
Bonjour à tous,
Merci Paul !
Ce billet sonne fort en chacun de nous car nous sentons bien là qu’il se passe quelque chose de bien plus grave encore…
Je ne vais pas m’étendre sur ce que vous avez dit, ni sur les commentaires des lecteurs…
Je voudrais simplement vous dire à tous ceci :
« … en théorie du chaos, un système devenu compliqué passe toujours d’un extrême à l’autre, c’est à dire, qu’on le veuille ou non, d’un état compliqué à un état tout aussi compliqué mais radicalement différent. Un nouvel antipode. L’état complexe de ce système est finalement si fragile qu’il ne peut pas tenir dans la durée… »
Selon moi, un autre système bien plus inquiétant encore que notre système économique semble atteindre son extremum (bas ou haut) bien plus rapidement qu’il n’y paraît. Nous agissons sur lui tel des Madoffs (dixit Nouriel Roubini), lui promettant notre attention, lui prenant tout, ne lui rendant jamais rien…
J’ai lu récemment ça et là que les américains envisageaient l’usage de la géo-ingénierie… Utopie absurde !
En outre, et fort heureusement pour lui (malheureusement pour nous), un Madoff ne dure jamais longtemps… Il s’asphyxie très vite !
http://web.econ.unito.it/terna/tesine/ponzi_games.htm
Bonne simulation, et joyeuse pacque à tous malgré tout.
Le premier virage de changement de civilisation est déjà entamé. Stephane Laborde ( 2ème commentaire ) met dans le mille je crois. La sortie de courbe n’est absolument pas décidée et le dérapage est très mal contrôlé, vu la qualité des pilotes.
Le monde du futur apartient aux jeunes, or, il se trouve qu’ils sont de plus en plus, possédant de moins en moins, et de plus en plus désespérés s’il ne sont pas la suite deee … une dynastie au hasard ??? … Les Sarkozy sont-ils déjà une dynastie ? J’écoutais Papy Sarkozy donner ses commentaires existentiels récemment sur bakchich info.
Les jeunes déséspérés, surtout quand ils sont plein de testostérone, faut pas compter sur eux pour reviser les boulons des édifices qui n’ont pas tenu leur promesse de monter jusqu’au ciel. Car perceptiblement, au firmament, on n’y pas encore
Il faut lire David Harvey – Spaces of Capital – Géographie de la domination – sur ces questions
@ fnur
Mouais, je comprends surtout que le gouvernement Obama ne souhaite pas prendre trop de risques économiques – cela dit ailleurs c’est un peu la même chose. Des miroirs dans l’espace, non mais c’est une blague ? Il existe un procédé d’absortion du CO2 très efficace, ça s’appelle les « arbres » et ce n’est même pas la peine de les envoyer dans l’espace ! 🙂
@Vince et fnur:
C’est terre-ifiant.
« Mais finalement, avec la pollution produite c’est ce qui s’est fait sans le savoir et dans le mauvais sens. »
Faux. On sait au minimum depuis les travaux de Lavoisier (18ème siècle) que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Dalton introduit pour sa part la notion de stœchiométrie dès le début du 19ème siècle.
L’équation chimique de la combustion des alcanes (hydrocarbures) n’est en rien une nouveauté, de même que la production de dioxyde de carbone qui en résulte. Ce sont des savoirs « basiques » de la chimie moderne, qu’on enseigne dès le secondaire. On ne peut pas dire qu’on ne savait pas. On a choisi – délibérément ou par négligence, peu importe – de ne pas s’interroger sur l’un des produits de la réaction, ce n’est pas la même chose.
A ce titre, je suis tout à fait méfiant quant à ce nouvel eldorado que constituerait la géo ingénierie. Si la méthode décrite ci-dessus est à nouveau appliquée, ce qui ne serait finalement pas très surprenant, on peut s’attendre une nouvelle fois à un remède pire que le mal.
P.S. Cette petite digression ne doit pas faire disparaître la question essentielle que j’introduisais dans mon commentaire initial: « Pourquoi ne peut-on pas revenir en arrière? »
Cette question me paraît essentielle: Je me méfie des évidences si évidentes que leur remise en question n’offrirait prétendument pas le moindre intérêt. Parce que, justement, leur remise en question peut permettre de mettre en lumière des points tout à fait intéressants. Illustration: Il était absolument EVIDENT pour la bonne société chrétienne de la Renaissance que la Terre était au centre de l’univers…
Réflexions supplémentaires sur cette question: Je n’estime pas que la réponse à la question soit l’Histoire. Cette dernière n’empêche aucunement de revenir en arrière stricto sensu. Pour tout dire, il me semble qu’avant tout, il n’est pas question de « ne pas POUVOIR revenir en arrière », mais de « ne pas VOULOIR revenir en arrière ». D’où la première phrase de mon commentaire initial: La solution est très simple. Elle n’est qu’une question de volonté.
à dissonance
Sarkosy a la majorité des voix des suffrages exprimés (ce n’est pas celle de la majorité des français, mais en deçà, donc détrompe toi en démocratie la majorité…., il y a un peu de ça )
La minorité des élus, députés, sénateurs et autres politiques présidents , ministres -pas toujours élus, décident (je ne vois pas que ce soit la majorité qui gouverne , est-elle seulement représentée, …sur ce point, on peut dire qu’il y a un peu de ça )
Dictature, a changé de sens, en 1848, le dictature est un régime illégitime parce que non élu, ni de Dieu (monarchie), ni du peuple (démocratie), le dictateur (ex Lamatine), n’est pas forcément totalitaire, cela n’empêche pas qu’il peut l’être (tyran, despote, potentat ….), les cerveaux collectifs cooptatifs circulaires (think-tank qui pensent pour nous, droit dans le mur- comme des tank?-) ne sont pas élus, les gouvernances protocolaires élastiformes, ( les G : G8, G20…) ne sont pas élus non plus ( la gouvernance ne m’apparaît pas à priori démocratique, peut-être, pourrait-elle ou peut-elle l’être? )
@Vince
A propos des arbres, une solution est effectivement aussi simple que ça, mais elle est hors PIB, et ne ressemble pas à la croissance telle qu’un gouvernement la souhaite.
Absorber et stocker le CO2 de l’atmosphére autrement qu’avec les chloroplastes doit aussi être possible, mais moins spectaculaire que d’opacifier les nuages, surtout du côté de l’effet d’annonce. Opacifier, on sait faire, on s’est entrainé avec la finance, croit-on, en promotion de la technique.
Empêcher les rayons solaires ( qui sont l’énergie de base ) d’atteindre la terre, je ne vous dis pas la connerie, surtout au moment où il faudra penser à inverser le processus.
La monnaie fondante pour moi c’est l’inflation avec des taux d’interret faibles
Nous avons les biens de consommations fondants aussi la tendance au jetable
a cela s’ajoute le recyclage. Les solutions pour maintenir en place la société de consommation ont été mises en place depuis les années 70 désormais elles vont se radicaliser. Les voitures vont rendre l’ame a date fixe comme les biens d’équipement , bientot chaque objet devra etre 100 pourcent recyclable et avoir une date limite d’existance.La location va devenir la norme et l’achat l’exception.Encore un moyen détourné d’instaurer le protectionnisme: durcir les normes.
L’industrie automobile est a la pointe pour ce qui est de trouver des solutions dans une période de crise.
Mais pourquoi consommer autant si ce n’est pour combler le vide de l’existance, quelle est cette voie
dans laquelle nous sommes engagés, travailler pour consommer , consommer pour travailler et après
engranger sans fin des satisfactions artificielles au nom de quoi? Et tout ca est mesuré par un taux de croissance
et nous sommes satisfait quand ce taux augmente. Je pense qu’un pays peut s’apauvrir malgré un taux de croissance
élevé ou s’enrichir en période de récession , nous ne sommes pas uniquement des consommateurs de produits
manufacturés et de services. Les économistes et les financier et leurs larbins politiques en sont arrivés a nous
imposer leurs inquiétudes, or la crise est l’opportunité de s’enrichir de resserrer les liens sociaux,la solidarité
le partage, et la conscience collective sur l’environnement, la crise va peut etre nous sauver du naufrage des consciences.
Un peu de lecture concernant l’illusion de la croissance, en adéquation parfaite avec tout ce qui se dit sur ce blogue.
Nota : apparament le texte a quelques années
http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?file=385171255
à dissonance
le temps chronologique -linéaire- est fléché, du passé vers le futur, c’est le sens de la vie, impératif chronologique
le temps imaginaire -circulaire- (« image in air », de l’autre côté de la vie) de la religion, (transcendance) est permanent, éternel, immuable, (donc omniscience…)
le temps imaginaire (u-topie, un jour viendra, demain) de la politique (immanence ), réversible en fait (-circulaire-) , irréversible en droit (-linéaire-) , je dirais que c’est à nous de voir, ce qu’on veut-dire
tu veux dire quoi avec ta marche-arrière (déjà que l’arrière-garde n’a jamais suivi l’avant-garde) ?
PSlimite : un temps ou l’on pourrait voir dans le futur et n’agir que dans le présent est inhabitable pour le vivant
Si avec une monnaie fondante, on doit acheter périodiquement sa valeur nominale, sans doute faudrait-il acheter aussi la convertibilité des monnaies.
Si je peux me permettre, (je suis un peu obsessionnel avec l’énergie, chacun son truc)
Laborde Stéphane indique que « économie de la connaissance, internet et pouvoir de décision » ne consomme presque rien comme matière première.
Il va falloir expliquer alors pourquoi les pays les plus informatisés de la terre sont aussi les plus grands consommateurs de matière première et d’énergie.
Paul Jorion dit » La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. »
Là encore, j’ajouterai que l’augmentation de productivité engendre aussi systématiquement une augmentation de la consommation d’énergie.
Alors, tant que le prix réel de l’énergie baisse, ce qui est le cas depuis cent cinquante ans, tout va bien mais pas plus tard que bientot, nous allons commencer à payer cher tout ces « gains ».
Pour moi, c’est la fin de l’énergie bon marché qui fera retomber le soufflé, d’ailleurs c’est en cours….
@ Cécile
La guerre lancée par les monarchies contre la République …
Henri Guillemin, dans ses conférences, faisait très justement remarquer que historiquement, c’était la France, juste avant de devenir une République qui avait lancé une guerre de conquête contre ses voisins, dans l’espoir de renflouer ses caisses … et d’arrondir la fortune de ses dirigeants … Après, on peut épiloguer sur l’enchaînement des conflits qui ont suivi pendant près de 25 ans (cause de millions de morts au travers de toute l’Europe) et sur ce qui a alimenté leur continuation … Mais ceux qui ont mis le feu, c’était une partie des tenants de la révolution.
@ Paul
J’admire la limpidité du diagnostic. J’aimerais cependant savoir s’il peut s’appliquer tel quel à la Chine qui est un acteur majeur de cette crise (on parle à présent de G2). L’oligarchie qui la dirige est-elle à mettre dans le même sac que la grande majorité des dirigeants de la finance mondiale ? N’a-t-elle pas son propre agenda qui fait fi des valeurs démocratiques et vise à laver deux siècles d’humiliations imposées à cette nation par l’occident ? A mon avis ce facteur s’ajoute aux autres sources de complexité du problème.
depuis quand l’économie de la connaissance se fait-elle sans matière première ?
on nous a vendu le ciel (pour amortir les satellites : des péages , forfaits…. le ciel n’est pas une matière première ?)
les ordinateurs (je vois je suis avec un ordi de récup en windows 2000 et alors, et alors …) ne comporte aucune dégradation d’aucune matière première ? (le forfait de l’eau de Grenoble, pour le lavage des puces ? l’eau n’est pas une matière première ? et les ordis jetables ? la matière concrète qui les constitue n’est pas une matière première ? )
@François Leclerc,
Cours Camarade, le vieux monde est en train de te rattraper.
@Thomas, Cécile
Faire marcher un réseau internet a bien sûr un coût. Mais il est moindre par rapport à ce qu’il apporte en économie de l’autre côté. Pour ne plus avoir d’empreinte du tout, le mieux serait de disparaitre.
Que dire pour faire une fausse analogie : pour ceux qui paniquent lorsqu’ils entendent parler de pollution au CO2 ( les deux termes acollés, quelle désinformation ! ) le mieux est de s’arrêter de respirer pour ne plus avoir du tout de responsabilité… quoique le processus de dégradation des cadavres, ça gazaïeouille aussi en fermentation
à barbe-toute-bleue
pour moi, le problème c’est d’abord le trop , ( comme trop de profit, trop d’orgueil, … )
@Cécile
Oui mais trop de désir d’apprendre par le net, toujours pour combler une forme d’avidité, et le trop ne devient plus négatif, contrairement à si il s’exprime pour accumuler et gaspiller du matériel.
Maintenant on ne peut pas forcer chaque personne à se pousser du côté du régime cérébral élevé. Je crois, ou j’espère ( puisque je suis trop optimiste ) qu’il doit s’agir de l’évolution de l’humanité, bien qu’il m’arrive d’en douter lorsque je parle à certaines personnes dans la rue …
J’arrive un peu tard dans les commentaires de ce post…
Quelques remarques :
1/ Ce genre d’économie politique, je le comprends…
2/ Cela me rappelle, comme à d’autres, des analyses anciennes mais toujours valables…
3/ Le moteur de la baisse tendancielle des salaires est la baisse tendancielle du taux de profit : le capitaliste doit compenser cette baisse qui se produit quand il achète des machines pour produire davantage à moindre coût (c’est sa contradiction dramatique principale, thésauriser ou consommer ?).
Alors pour réduire les coûts de production, il a plusieurs solutions (qu’il ne se prive pas de faire jouer simultanément…) : en particulier réduire le coût de la force de travail et donc :
– allonger la journée de travail (faire travailler plus pour qu’il gagne plus) ;
– augmenter l’intensité du travail (suppression des pauses, pas de temps morts entre les opérations) ;
– remplacer « un Yankee par trois coolies chinois » (Le Capital, 1858, Marx)
– et enfin baisser les salaires directement, mais cela n’est vraiment possible qu’en profitant des crises cycliques de production et de l’augmentation de « l’armée de réserve » des privés de travail (chômeurs, dans la terminologie néolibérale, demandeurs d’emplois dans celle des managers).
4/ Avant de se demander ce que veulent les communistes, il serait peut-être bon de savoir quelle analyse ils font du capitalisme… Donc ce que Marx en a dit et d’autres après lui. Je suis à votre disposition, si vous souhaitez en savoir un peu plus !
@Cecile:
– Concernant votre « temps cyclique imaginaire », c’est de la poésie…
L’eau « vit » (existe au cours du temps) selon un cycle. Comme toute matière. Ça, ce n’est pas de la poésie, ce sont des faits. L’alternance des jours et des nuits en est un autre, tout aussi réel. Comme encore la succession des générations des êtres vivants. Le temps cyclique n’a rien d’imaginaire, il est une des composantes du réel. L’autre composante est linéaire, comme vous le rappelez. En géométrie, l’assemblage de ces deux composantes nous donnerait une hélice http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9lice_(g%C3%A9om%C3%A9trie). Comme la trajectoire d’un photon, dont la période d’oscillation permet de définir l’unité de temps… Ce n’est pas un hasard.
Comment interpréter philosophiquement ce résultat scientifique surprenant: La lumière des étoiles que nous pouvons observer nuit après nuit (dans le présent) fut émise loin, très loin, dans le passé… Je vous laisse le temps de vous faire quelques nœuds au cerveau avec ça… Discourir sur le temps est amusant, mais en fait perdre. 🙂
– La marche arrière, en quelques mots simples: Décroissance ou, au mieux, équilibre. Ceci n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres. De manière générale, toute remise en question des acquis peut potentiellement conduire à une marche arrière, si l’analyse des faits conduit à cette conclusion. Par exemple, l’analyse du modèle de « la croissance infinie dans un environnement fini » – fini au sens de limité/borné – (modèle assimilable à la doctrine capitaliste-néolibérale-machin-chose), conduit à conclure à l’absurdité du modèle. Les conséquences coulent de source. S’il ne peut y avoir de croissance infinie dans un environnement fini, soit la croissance doit être finie (double sens: bornée/stoppée), soit il faut rendre l’environnement infini – cette seconde alternative est celle que je décrivais dans un autre billet comme faisant encore partie à ce jour de la science-fiction, je ne la retiens donc pas. D’où décroissance, ou au mieux, équilibre.
Pour en revenir à mon commentaire initial, la problématique est donc simple (opposition volontairement provocatrice et outrancière envers la proposition de l’auteur 😉 ). C’est celle d’un choix (binaire) à faire. Manifestement, les financiers (et leur excroissance étatsunienne notamment) choisissent de nier le raisonnement au profit de l’espoir – l’illusion est sans doute un terme plus adéquat, quoi que les deux puissent s’assimiler au même schéma mental.
Dans le cas présent, l’espoir ne suffira sans doute pas. Pour faire très imagé, il y a tout lieu de penser qu’en perdurant dans un tel modèle de fonctionnement, la nature aura été suffisamment dévastée pour conduire à l’extinction humaine avant que l’espèce n’ait pu coloniser Mars (ou autre, selon les goûts de chacun en matière de tourisme extra-terrestre). Le choix est aussi trivial que cela.
Il est simple car ce n’en est pas un à proprement parlé. Cela s’assimilerait plus, si on le plaçait dans le cadre d’une relation humaine, à un chantage. « Faites ceci, ou disparaissez ». Je comprends la frustration des financiers, qui ont été habitués à poser ce genre d’ultimatum plutôt qu’à les subir, par exemple en disant aux salariés: « Travaillez plus pour moins cher, sinon nous délocalisons. » C’est du même ordre. Sauf qu’ici, il n’est pas question d’une relation humaine, par essence sujette à discussion, mais de la relation entre l’humain et son environnement naturel. Je ne sais pas sur les bases de quel raisonnement Malraux avait déclaré que « le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas ». En tout cas, on peut dire sans trop s’avancer que le 22ème sera écologique ou ne sera pas.
dissonance,
savoir que la combustion de pétrole, bois ou charbon génère du CO2 ne veut pas dire savoir que le CO2 produit de l’effet de serre. Tout juste on pouvait faire l’hypothèse, ce qu’on a fini par faire depuis peu quand les mesures montraient un réchauffement global.
De même l’agriculture est une forme de géo ingénierie pratiquée depuis des millénaires, le labour profond inventé il y a des siècles se révèle une pratique qui appauvrit les sols, on s’en rend compte maintenant bien après son invention.
L’idée de penser que tout ça a été fait par pure méchanceté est un peu légère.
Ca a même été fait au nom de la survie des populations, comme quoi la bonne volonté peut amener des problèmes. En résumé l’humain apprend, et le fait en se confrontant aux conséquences de ses actes. La pédagogie de la catastrophe, ça serait mieux de ne pas en passer par là, mais c’est comme ça souvent.
Il parait certain que c’est en comprenant mieux les cycles biologiques et ses boucles rétro actives qu’on aura une chance de changer le cours des choses. C’est bien ce qu’on appelle l’économie de la connaissance, il n’y a pas d’autre solution, pas de retour à une prétendue époque édénique où l’humanité aurait été sage et savait déjà tout, on voit bien que l’histoire nous dit et nous répète sans cesse tout le contraire de ce « summer night’s dream ». Donc pas de retour possible, ni même souhaitable, aux rivages riants du passé, seule une avancée dans les brumes diffuses du futur.
à fnur et dissonnance
puissance / maitrise (de surenchère en surenchère, stase, extase …. il faudrait en finir avec les prophètes de malheur et les prophètes de la délivrance, avec les deux visages prophétiques de la modernité, celui de la cité radieuse et celui de métropolis ? )
Cécile,
Je ne propose aucune extase ni aucune délivrance, simplement de voir comment continuer et les possibles approches le permettant. Mais vous avez tout à fait le droit de vous extasier de toutes sortes de choses et de mots.
Si vous me lisez, vous comprendrez probablement que je n’évoque pas de puissance mais plutôt des incertitudes, ce que n’apprécient généralement pas les fans de la puissance.
Vous voyez, comme dit P Jorion, rien n’est simple, surtout actuellement, et même les extasiés de l’argent commencent à s’en rendre compte.
Les extasiés du dénuement en tous genres seront éventuellement les derniers à rejoindre le club des incertains.
@fnur:
« On ne peut pas dire qu’on ne savait pas. On a choisi – délibérément ou par négligence, peu importe – de ne pas s’interroger sur l’un des produits de la réaction, ce n’est pas la même chose. »
« Tout juste on pouvait faire l’hypothèse ». Qu’on a pas fait préalablement. C’est précisément ce que je dis. Et comme vous pouvez le constater dans la citation ci-dessus, les raisons qui ont conduit à cela, méchanceté ou ignorance, m’importent peu.
Concernant l’agriculture, je pense fréquenter suffisamment ce milieu pour mettre un léger bémol à votre description. On ne s’est peut-être pas rendu compte de l’appauvrissement des sols généré par l’agriculture avant très récemment parce qu’il n’était que négligeable, avant qu’on ne passe à l’ère de l’agriculture intensive, avec son lot de tracteurs sillonnant plus profond qu’aucun soc ou qu’aucune bêche n’en serait capable, détruisant au passage les populations de vers, qui œuvrent pourtant activement dans la régénération des sols, avec son lot de remembrements fait sans la moindre réflexion, conduisant à l’érosion des sols (le bocage breton n’est pas apparu par hasard – en revanche il a été stupidement massacré pour permettre aux machines de travailler), avec son lot d’arrosages chimiques qui acidifient les sols – et qui le stérilisent donc – (épandage forcené + produits phytosanitaires).
Les méthodes d’ingénierie moderne ont cette tare manifeste de penser « pragmatique », autrement dit court terme. Les conséquences des actes peuvent être anticipées, au moins dans une certaine mesure, seulement il faut pour cela prendre le temps d’y réfléchir, luxe que lesdites méthodes n’offrent pas. Je vous renvoie au livre « la transmission des savoirs » de Paul Jorion et Genevièves Delbos, que je n’ai personnellement pas lu mais qui me semble traiter typiquement des mêmes questions. http://www.pauljorion.com/blog/?p=2486
Bien d’accord sur le fait que des savoirs anciens, ils existent incontestablement, ont été écrabouillés par la course au rendement court termiste. Le bocage breton et d’ailleurs en est l’illustration flagrante avec la destruction des haies et de son ingénierie écologique.
Dans le domaine industriel on fait des AMDECs, analyse des risques et des leurs conséquences, c’est parfois pas très bien fait et de façon bureaucratique, mais ça n’est pas inutile. Dans le domaine écologique, je ne sais pas si ça se fait, probablement pas vraiment.
Quoiqu’il en soit, nos ancêtres avaient ce type de démarche à un niveau pourtant local, et la transmission des savoirs fonctionnait même en l’absence d’internet.
L’époque actuelle est différente mais n’a rien à perdre à voir ce qui se pratiquait.
Sinon, de même que pour le labour profond, le réchauffement par émission de CO2 était négligeable aussi il y a 2 siècles. Donc de même on ne s’en est pas préoccupé.
Comme quoi la houle n’est pas court termiste mais sait s’imposer devant le court terme in fine.
On dira peut être un jour que le néolibéralisme était une crise d’hystérie collective de gens sans patience, voulant tout tout de suite pour cacher l’anéantissement qui les guette. Mai 68 était un peu le précurseur de ce mouvement, quand bien même il prônait tout et son contraire.
on en revient au temps
[ce court-terme, du tout pour moi, tout de suite, …
infantilisme, égocentrique, (moi, moi) exhibitioniste (regarde moi), protectionniste (maman, j’ai peur)… ]
à Dissonance
je ne cherche pas à te contredire, bien au contraire
Mai 68 était un mouvement de révolte populaire. On lit dans Wikipedia : une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, voire philosophique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l’impérialisme…
On se rappellera les débats sur ce mouvement aux dernières élections. Sarkozy voulant liquider « Mai 68 », liquider le relativisme intellectuel et moral. C’est plus probablement ces idées progressistes contre la société de consommation et contre le capitalisme que rejetais le candidat Sarkozy, car les idées de Mai 68 allaient contre sont projet si claire maintenant.
François Hollande avait déclaré dans un instant de lucidité: « Ce n’est pas la société de demain » que prépare Sarkozy, mais « la société d’hier ou d’avant hier ». Et Cohn-Bendit de dénoncer le « terme stalinien, bolchevique, de ‘liquidation’ »
Cette révolte spontanée, l’intuition d’un peuple au moment ou la température de l’eau commençait à peine à monter, était ces dernières années de plus en plus attaquée et critiquée. Une forme de consensus contre 68, comme il y avait un consensus se renforçant sur les avantages du modèle capitalisme, du libre échange, de la globalisation, contre la mauvaise graisse de l’état, contre les syndicats, etc.
Alors un retour aux fleures et drogues hallucinogènes ? Peut être pas. Mais le développement d’une conscience critique. L’existence et l’animation de ce blog en est la preuve.
Bravo Paul pour votre essai. Il rend vraiment plus nette certaines facettes du monde que l’on a abandonné aux banquiers et rentiers, leur laissant construire cette dictature capitaliste et pleine faillite.
Manifestement, un de mes coms a été bloqué, personne ne m’a expliqué pourquoi.
Paul met en liste noir certains nom. Par exemple Pierre H. auteur de La Décomposition des nations européennes. J’imagine qu’il y en a d’autre. Je pense que cette censure est regrettable et dommageable à une débat ouvert, cohérent apriori avec l’esprit du blog… Mais c’est le blog de Paul Jorion, c’est donc légitime que se soit lui qui fixe les règles. Peut être pourrions nous lui proposer un débat sur ce sujet ?…
dissonance!
Decroissance ,equilibre,ou fuite en avant choix binaire!! Faites ceci ou disparaissez ! Si les financiers au pouvoir actuellement preferent nous laisser l illusion de l espoir,j ai peur qu en ce qui les concerne,ils ne soient déjà passés à l etape suivante !!! En l occurence une troisieme voie ,qu il est humainement intolérable d évoquer,mais que le pragmatisme qui les characterise les pousse logiquement à envisager ! A savoir: disparaissez et nous pourrons continuer comme avant !!Voir à ce sujet la video de aaron Rousso si elle existe encore,ou « soleil vert »!!!
aprés la survie de l espece ;la survie de la caste!!!
@ Barbe toute bleue
Un ordinateur exige le chauffage l’hiver et la climatisation l’été dans bon nombres de grandes cités sur terre.
Cela entraine que les lieux de travail consomment 24 h sur 24 autant, voir plus que les habitations.
Maintenant, expliquez moi clairement que c’est un détail.
@ Jean Edouard le 10 avril à 20.09 (Je n’avais pas vu ça !)
Henri Guillemin a célébré autant le culte du paradoxe pour le paradoxe, soit son célèbre fond de commerce, que le respect de la vérité historique. Ses conclusions approximatives ont d’ailleurs été allègrement reprises au moment de la grande offensive révisionniste (menée entre autres par François Furet) qui a accompagné les « célébrations » du bicentenaire de 1989. La fable de la « guerre cupide » planifié par l’Assemblée Législative révolutionnaire faisait bien évidemment partie du te deum, car nous étions bien conviés à un enterrement.
Cette histoire (petite) ne tient pas tout d’abord devant la chronologie des faits. Les menées hostiles contre la révolution orchestrées par le prince Léopold d’Autriche après la fuite manquée du roi Louis XVI en juin, datent de l’été 1791. Elles aboutirent à la déclaration de Pillniz au mois d’août de la même année, qui était une mise en garde sévère des puissances aristocratiques contre les révolutionnaires constituants. En effet, l’assemblée française, qui n’était pas encore la Législative mais toujours la Constituante, n’en était alors qu’au stade des lénifiantes déclarations de paix universelle !
Les choses se sont envenimées à partir de l’automne 1791, et de manière évidente pour des motifs de politique intérieure. Une grande partie du personnel politique élu dans la nouvelle assemblée Législative, commençait à s’émouvoir de l’agitation des sociétés populaires qui réclamaient la déchéance du roi et la proclamation de la république. L’affaire s’était soldée par la Fusillade du Champ de Mars en juillet 1791 et la proclamation de la loi martiale par le maire de Paris Bailly. Cette fraction de l’assemblée –clairement ceux que l’on appela plus tard les « girondins » derrière le député Brissot, et qui entraînaient derrière eux la majorité des modérés du Club des Feuillants- voyait dans la fuite en avant de l’aventure militaire un moyen de stopper le processus révolutionnaire, lequel prenait une tournure inquiétante. Pour compléter malicieusement la pensée de Guillemin et Furet, je dirai qu’au début de l’année 1792, il était possible de considérer la révolution comme terminée… à condition de lui porter un coup d’arrêt par la guerre !
Je rappellerai aussi que le principal député à s’être opposé à la guerre qui venait, s’appelait… Robespierre, dans son célèbre discours du 18 décembre 1791. L’argumentaire de Robespierre tournait autour de trois idées fortes, dont vous apprécierez surtout la deuxième :
– La France n’était pas prête militairement à mener une telle guerre.
– Elle risquait d’être ruineuse pour le pays, et il valait mieux consacrer le budget de la nation à la consolidation des droits du peuple.
– En cas de victoire, elle risquait de perdre la révolution dans les ambitions d’un éventuel dictateur militaire (à noter que l’un des rares militaires justement à avoir approuvé le discours de Robespierre était un jeune officier méridional appelé Bonaparte !).
Nous savons tous à posteriori que les guerres révolutionnaires se sont achevées moins glorieusement dans les conquêtes impériales. Mais considérer qu’en 1791 l’appât du gain constitue la raison première de ces guerres, ne révèle rien d’autre que les fantasmes bizarres d’un historien de pacotille. Lisez plutôt Albert Mathiez ou Georges Lefebvre. Ils n’étaient pas au défilé carnavalesque de Jean Paul Goude…
@Fnur et Noviant
Vous n’êtes pas attentifs aux plaintes offusquées de vos prédécesseurs qui se sont heurtés à l’incompréhension de la machine électronique à découper les posts en rondelles.
Paul est parfois essoufflé à force de l’expliquer, chaque fois qu’un nouveau censuré s’insurge. Ceci empêche parfois les dialogues rapides si vous en aviez un, mais ce qui a été modéré automatiquement et injustement fini par ressortir … si vous avez une patience de plus de quelques demi-heures ( le temps de revenir d’une balade sur les rivages de Santa Monica )
@Thomas
Qui a dit détail ?
Les courbes de demande énergétique de l’humanité sont des exponentielles. Pour le moment, la plus large proportion de cette demande baigne dans le pétrole et sa combustion. Soyez sûr que le pétrole ne sera plus en quantité suffisante pour ce monde primitif dans lequel nous vivons, et cela très rapidement à l’échelle des temps géologiques.
La suite sera le tout électrique, et les centrales nucléaires de la Xème génération n’y suffiront pas non plus. Donc, les courbes de consommation d’énergie s’en vont aller suivre celles de inventions donnant des ruptures technologiques.
A propos de consommation électrique … par le matériel électronique, si pour ses ordinateurs, Google ( au hasard ), ceux-ci installent leurs nouveaux centres toujours à proximité d’un lieu de production électrique, il y a bien sûr une raison.
Par contre, pour la remarque, on consomme autant d’énergie pour loger confortablement les ordinateurs que les VIP , c’est lancé en l’air, youpi, et ça ne mange pas de pain. Je ne chauffe ni ne refroidis mes ordinateurs chez moi, mais il faut dire que je n’habite pas la Sibérie, ni n’héberge de centre de calcul sous la table de ma cuisine.
Si vous voulez faire le tour du monde en Jet, ou alors, en surfant avec votre navigateur, vous ne récupérerez certainement pas les mêmes sensations, mais d’un point de vu consommation, incluant aussi celles extérieures à chez vous pour alimenter le réseau, devinez ce qui disperse le plus ?
@ Barbe toute bleue
J’ai cru dans votre premier commentaire, que vous estimiez, comme beaucoup, que la société qui se dématérialise et s’informatise voit sa consommation d’énergie baisser, et je vois ici que nous sommes d’accord sur le contraire.
Par contre, pour le tour du monde, ce sera plutot à pieds et juste un petit bout.
@Thomas
Le tour du monde ? A priori, il devrait y avoir un retour sur le local, au hasard, en commençant par les fruits et légumes, en espérant que l’on commence enfin à prendre en considération le renouvellement naturel des sols, et que l’on travaille systématiquement pour cela.
Pour voyager, suivant l’état des routes, vous auriez toujours le vélo. La France en diagonale ça ne prend que 4 jours si vous évitez ce qui est trop raide ou tournoyant dans le massif central
Après quoi, on verra bien ce qu’on peut faire avec le carbone suivant toutes ses structures moléculaires, demandant certes de l’énergie pour être mis en forme, mais je me verrai bien rouler sur une route en diamant version anti-dérapant, dans un véhicule en nanotube de carbone. Enfin, peut-être pas nous … faut attendre les doses de haut flux électriques sorties d’usines adéquates, et si il faut aller ramener le tritium de Jupiter, faudra pas être trop pressé comme quand on commande un café en terrasse.
Je ne fais pas de commentaire sur les batteries, arrivera ce qui arrivera à un moment, mais si il y a du monde bien nourri qui peut penser là dessus, des solutions viendront.
En attendant, le flux instantané d’énergie dont nous disposons, c’est le soleil. Il y avait du stock de solaire dans les hydrocarbures ou jus de charbon, le radioactif, nous vient de notre dernière supernova, ou je ne sais que combien de générations se sont succédées pour nous livrer notre réserve en uranium essentiellement présente dans le noyau où on ne risque pas l’aller le chercher. Un peu ce qui en émane en creusant des petits trous partout, si ça ne coûte pas trop cher de creuser ces trous qui ne tarderont à se refroidir.
Comme disait récemment Mélenchon en France pour ménager un électorat écolo potentiel : « pour remplacer le nucléaire, c’est évident, il y a la géothermie » … mais je doute qu’il ait vraiment potassé la question …
Puisqu’aparemment nous sommes seuls, je poursuis :
Figurez vous que j’habite à plusieurs kilomètres d’un petit village, en pleine forêt. J’ai là un troupeau de brebis, un jardin, une petite scierie, un forage pour l’eau, pas de télévision etc etc…
Et bien ce soir, oui, ce soir, j’ai été content qu’il existe du pétrole, de l’internet, des routes, et tout un tas de ce genre de truc. Parce que, une fois vidé le deuxième extincteur, je n’avais plus rien pour éteindre ce feu qui ronflait dans la charpente, et j’ai donc appelé les pompiers.
« Revenir au local », c’est la fin de tout un tas de choses, dont certaines sont précieuses.
« revenir au local », façon de parler. Ceci veut dire revenir à son niveau pour toutes choses où il est plus efficace, et où la mondialisation permettait avant tout une confiscation aux profits de certains, en étant tout-à fait indifférent à la destruction de ce dont ils n’auraient pas pu bénéficier directement, au premier degré, dans l’immédiateté. Au hasard, le lien social humain avec ces voisins ( je n’ai pas précisé « voisine »). Le goût des produits cueillis frais pour les gastronomes …
Si la mondialisation se calme sur le modèle de développement actuel, cela ne veut pas dire que le reste du monde n’existe plus, qu’on ne peut plus voyager du tout, et que d’ici quelques années ( centaines et milliers ) une partie de ce qu’il reste de nous, ne va pas essayer de quitter la sphère terrestre pour aller de plus en plus loin, vu qu’on a que ça à faire et à penser, de toute manière, une fois les basiques un peu plus stabilisés ici ( bien que stabilité absolue n’existe pas, attendez un bon événement cosmique pour voir, du genre de ceux où les pompiers n’y peuvent rien )
L’avantage de la traine, sur ce blog, est, alors que Paul s’exaspérait presque des hors-sujets alourdissant les fils, et dont je suis volontiers coutumier, puisqu’ils offrent des bifurcations, et des échappatoires très aléatoires, générateur d’idées inattendues, cet avantage est qu’ils ne sont plus gênants lorsque le feu des lecteurs et intervenants est concentré sur les derniers billets, la flèche du focus.
Pour information technique et statistique. Pas encore d’accès ADSL je suppose ? Vous êtes dans quelle région ? Quels niveaux de pollution générale ? Appauvrissements des sols ? Informations entre voisins pour les techniques anciennes améliorées par les connaissances modernes comme biodiversité maximum des cultures simultanées ( exit le tracteur ) arrêt du labour pour renouvellement et entretien des sols par contrôle des espèces cultivées et complémentaires, végétales et animales, voire BRF, là où vous êtes …
Je ne vous demande pas de nouvelle de votre charpente, à priori, elle ne vous est pas encore tombée sur la tête bien qu’à la bonne santé de votre petit marteau frappeur pour la réparer. Au Japon où j’habite et où une majorité des structures petit bâtiment est encore en bois, les techniques d’artisans ( un peu sur le déclin le job ) pour rattraper les poutres de tout support, par des tailles de clé de bois plus ou moins complexes, est un art tout-à fait intéressant. Parfois incroyable.
C’est le mouvement du retour, qui pose problème. Redescendre quelques marches, dans le calme et une répartition à peu près stable, me parait le plus difficile. C’est ce qui me plait dans ce blog, le temps consacré à l’avenir.
Vu la violence de la dégringolade, je crains que disparaissent pêle-mêle des choses parfaitement futiles, et d’autres tout à fait précieuses.
Ici, les landes de gascogne, sol sableux de forêt de pins (dévastées par l’ouragan Klaus), petites vallée de ruisseaux au sol plus riche en matières organiques, boisées de chênes et d’aulnes, présence de tourbe, nombreuses sources, faune interressante (loutres, tortues, vison d’europe, chauves souris…), ADSL quand même, BRF bien sur, mais pas de tissus agricole originel : l’exploitation standard fait plus de 300 ha. Heureusement, pour l’instant, la forêt domine.
La charpente va bien, merci.
Ah ben tiens, vous avez une sorte de situation d’hyper-privilégier. Attendons que des pénuries se déclarent provoquant des famines par trop de stockage dans les villes. Uuuups, moi, au milieu de 15 millions d’habitants entassés, sans même avoir un faciès originel, ils vont me bouffer pour régler deux problèmes en un.
Ca n’est gagné pour personne.
Bonne traversée de tourmente à vous.
Trouvé dans http://www.energybulletin.net/primer au sujet de l’énergie, et surtout du lien entre énergie et crise économique, Je trouve cela éclairrant et comme les crises financières et économiques sont toutes deux traitées dans ce blog, il me semble intéressant d’en reproduire un extrait ici :
Financial collapse and oil peak
After several years of rapid growth, the global crude price began falling in lockstep with financial markets in 2008, a fact which may have both contributed to – and masked – a concurrent global oil production peak. The oil industry has been running on a treadmill since 2005 with production staying essentially flat. Capital for oil infrastructure investments, which might have seen new production continue to offset declines for a few more years yet, has withered.
Conversely, the financial collapse itself was triggered in part by the approach of peak oil: higher commuting costs due to soaring oil prices set off the ‘exurb’ house price collapse in the US and put stress on mortgage repayments, leading to the subsequent collapse of the mortgage backed securities bubble and further financial unraveling. But this was merely a trigger event. In the long run, peak oil poses far more fundamental challenges to our dominant economic systems which are predicated on perpetual growth.