Le grand percolateur

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Mes amis aux US m’envoient des e-mails incendiaires : ils relaient les éditorialistes, blogueurs, etc. que vous connaissez déjà, les Simon Johnson, Chris Hedges, Paul Krugman. etc. Tous mes correspondants, comme toutes leurs sources, ont désormais atteint le seuil critique de l’indignation, du sens de l’outrage, tous dénoncent la mise en coupe réglée du pays par l’« oligarchie », la mise au pas de l’administration Obama par Wall Street : JP Morgan, Goldman Sachs et les hedge funds dirigent désormais les Etats-Unis en la personne de Timothy Geithner, Larry Summers ou Rahm Emanuel. Aux abois il y a quelques mois, Wall Street a été remis sur pied à grands coups de dizaines de milliards de dollars généreusement offerts par le contribuable américain et ceux de leurs dirigeants qui ne sont plus aux manettes de ces banques, c’est tout simplement parce qu’ils sont, devinez où ? aux rênes du gouvernement, occupant souvent d’ailleurs des positions définies comme « représentant du public », comme ironise à ce sujet Chris Martenson.

J’y vois là la confirmation du théorème dont je vous ai déjà parlé, conçu il y a vingt ans : « En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ». Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures. La question que nous nous posons bien sûr vous et moi, c’est si cette visibilité accrue fait une différence.

L’histoire suggère que oui. C’est une chose de se douter de quelque chose et c’en est une autre d’avoir le nez écrasé dessus. « Se douter de quelque chose », c’est un peu comme la vision périphérique : c’est là mais on peut l’ignorer si on veut. Quand c’est au plein milieu de votre champ de vision, de celui des membres de votre famille et de vos amis, de celui de vos voisins de palier et des gens qui attendent le bus en votre compagnie, c’est une autre affaire. Parce que ça devient alors un sujet de conversation, et d’entendre que votre indignation n’est pas simplement une expérience intérieure, comme une rumination causée par une digestion difficile, cela donne à votre expérience, valeur d’universalité : ce n’est plus « moi » qui pense cela, c’est « tout le monde ». Et cela, cela vous donne à vous et à ceux à qui vous parlez, une détermination dont le degré n’est pas du même ordre de grandeur que celui de la rumination individuelle : de « courageux mais pas téméraire » vous basculez au (très périlleux d’ailleurs) sentiment de toute-puissance que vous confère la présence d’une foule tout autour de vous.

Vous me dites dans vos commentaires : « Il y a des initiatives du même genre que la vôtre, ici ! Il y a des gens qui pensent comme vous, là ! ». Et ceci évoque une notion de physique, celle de percolation. Un petit mot d’explication : la percolation c’est un phénomène critique, c’est la transition qui s’opère quand des cellules qui étaient jusque-là isolées communiquent soudain et se transforment en un réseau. Et ce que ce réseau permet c’est qu’il existe désormais une multitude de chemins qui permettent d’aller d’un bout à l’autre du système sans que le parcours ne s’interrompe nulle part et ceci, quel que soit le point d’entrée : c’est l’eau qui traverse le café moulu dans le percolateur, c’est l’éponge qui s’imbibe entièrement alors que seule sa base est en contact avec l’eau. La percolation couvre ce qui pourrait se passer, et ce à quoi vous m’encouragez d’ailleurs : parler d’une seule voix avec d’autres qui disent des choses très proches de ce que je dis moi-même, pour permettre la connexion des efforts de même nature où chacun est désormais en communication avec tous les autres et une transition s’est opérée qui a transformé une collection de « mois » isolés en un « tout le monde » collectif.

Quand la percolation a eu lieu, le système tout entier est prêt à basculer d’un état dans un autre, comme ces images, faites pour intriguer les enfants, où l’on voit un objet bien distinct si l’on fixe sa vision sur les surfaces en blanc et un tout autre – qui était pourtant déjà là – lorsque le regard se concentre maintenant sur les surfaces en noir.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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85 réponses à “Le grand percolateur”

  1. Avatar de Walter Bunker

    Vous oubliez Allison, nommé pour gérer le TARP… l’ex CEO de Fannie Mae est en effet rentré dan l’administration Obama
    La percolation est plus au moins rapide selon le milieu où elle a lieu non ?
    Le cerveau humain semble être un bon isolant, il ne faut pas être pressé…

  2. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    Krugman ? … celui dont contreinfo vient juste de publier un article où il lui semble apercevoir des lueurs d’espoir, malgré un maquillage probablement excessif des comptes des banques.

    Krugman rapelle que « l’emploi remontera, finalement – il le fait toujours. Mais cela ne se produira sans doute pas rapidement » : voilà tout de même une bonne nouvelle !
    La « solution » étant de « persévérer ! Et il rajoute , se voulant rassurant : « Les économistes de l’administration Obama comprennent cela. Ils disent ce qu’il convient en affirmant maintenir le cap »

    Ce serait embêtant pour la percolation que les choses s’améliorent trop vite tout de même et qu’on y croit trop tout de même , quoique Krugman nous incite à la plus grande prudence ….

    A moins qu’il ne s’agisse d’une ruse de sioux, de la part de notre Nobel », destinée à encourager l’équipe Obama dans l’erreur , afin que la percolation basée sur une indignation collective, débouche, plus rapidement encore sur un basculement !

    Il conviendrait toutefois que nos correspondants US nous éclairent sur la positions de Krugman qui , dans cet article de Contreinfo lâche ce curieux reniement pour un keynésien :  » nous avons empilé trop de dettes « 

  3. Avatar de Zgur

    « En temps de crise tout se passe comme en temps ordinaire, si ce n’est que les principes implicites apparaissent dorénavant en surface ».

    La crise finira donc par dessiller les consciences. ( http://www.cnrtl.fr/definition/dessiller )
    Et il semble que certaines choses finiront par mûrir.

    Mais le meilleur n’est jamais sûr.

    Pas plus que le pire.
    Alors favorisons la percolation (jolie métaphore).

    A rapprocher de ce que dit l’italien Luciano Canfora dans « L’imposture démocratique » :

    « Le fondement des révolutions est avant tout la tension morale »

    Arf !

    Zgur

  4. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    Hummm, néo-keynesien alors, pour ne pas dire conservateur. Si ma mémoire est bonne, Keynes n’a jamais préconisé la dette pour la dette particulièrement par brise bien établie. Les instruments que sont l’accélérateur et le multiplicateur par l’endettement n’êtant pas destinés à être utilisés de façon permanente comme depuis 30 ans pour pallier à l’insuffisance intrinsèque de la demande, l’appropriation excessive des profits par l’actionnariat, la concurrence fiscale menant à défiscaliser les hauts-revenus au détiment de la working class, etc etc. On connait tout ça.

    A mon sens, le véritable problème de la dette publique est moins la dette elle-même, que de savoir sur QUI doit peser la charge d’en payer les intérêts et éventuellement de la rembourser ! N’est-ce pas ?

  5. Avatar de Michel GIRAUDET
    Michel GIRAUDET

    Cet après-midi je suis allé voir le film LETS MAKE MONEY.
    Il y avait hélas trop peu de spectateurs, mais tous sont sortis consternés .
    Je n’ai pas envie de m’en remettre, car ce serait accepter, mais ce film, ce simple documentaire, cette image d’une réalité si barbare m’a profondément bouleversé.
    J’aimerais avoir un avis de ceux qui ont aussi déjà vu ce film … et bien sûr aussi de ceux qui vont bientôt aller le voir.
    Tout y est vrai et tout est sordide. Désormais, la barbarie ne se camouflera plus si facilement que ça!

  6. Avatar de maquis29
    maquis29

    Bonsoir.
    Votre illusion d’optique, de qui est-ce? Cela me fait penser à Escher.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurits_Cornelis_Escher
    Bon week-end.

  7. Avatar de A-J Holbecq

    @Ken Avo
    Est ce que j’enfonce une porte ouverte en disant que la dette publique devrait être financée par la Banque Centrale, ce qui équivaut à des intérêts nuls (puisque la Banque Centrale est propriété de l’État à 100%), et non pas par le secteur bancaire privé …
    Le remboursement devrait évidemment être issu des recettes fiscales et correspondre chaque année à l’amortissement des équipements (investissements) qui ont été permis par l’avance de la Banque Centrale au Trésor Public… mais l’équipement d’un pays n’est jamais terminé; le problème est qu’on nous dit « on ne peut pas le faire, on n’a pas d’argent » alors que la création monétaire ne devrait être qu’une décision politique (ou collective) : bien sur, il ne faut pas que ce soit des décisions « politiciennes », donc que cette création soit justifiée par l’augmentation de la richesse du pays (et de ses habitants), qu’elle induira (cette richesse pouvant évidemment être « écologique et durable »).

    http://www.public-debt.org/

  8. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    à M.Giraudet,

    En effet, il faut absolument aller voir « Let’s Make Money », avant qu’il ne disparaisse (il n’a évidemment pas eu la promo-béton d’un OSS117…).
    On y reçoit quelques (désespérantes?) vérités…Même si on prend alors conscience que la « percolation » a bien eu lieu…mais, que hélas, c’est chez les détenteurs du capital qu’elle s’est réalisée d’abord.
    Et elle porte le joli nom de « Mondialisation » (C.A.D: Dérégulations, privatisations, financiarisation, spoliations, paradis fiscaux, etc…)

  9. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Ken Avo
    Pour le peu que je sais, Keynes n’a pas préconisé la dette pour la dette et restait d’un certain point de vue ‘classique’ par brise établie. Mais le keynesianisme est-il , de nos jours, keynésien ? Ce qui était transgression d’un esprit libre est devenu une règle à l’origine de la crise , règle qui se travestit en sa propre pseudo-solution.
    Même s’il est effectivement difficile de rester les bras croisés.

    Le déséquilibre budgétaire est devenu un invariant culturel, et une façon de ne pas poser frontalement les problèmes : que ce soient les nécéssaires adaptations demandant des efforts ou celles de modalites de partage qui aient un sens.

    La dette n’est pas un problème lorsqu’elle étale des vrais investissements sur le long terme. Sinon ce n’est pas quelque chose de viable.

  10. Avatar de Michel GIRAUDET
    Michel GIRAUDET

    Je lis EVA JOLY avec la même attention que je lis Paul Jorion.

    Elle aborde le sujet dans son dernier livre, et, comme à son habitude, avec beaucoup de clairvoyance.

    http://www.lepost.fr/article/2009/04/09/1489659_eva-joly-contre-obama.html

  11. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    Un homme d’une stature exceptionnelle, vice-amiral de la marine américaine, héros de la guère du Pacifique,puis de la guerre de Corée, un homme qui a quitté l’armée après avoir exprimé son désaccord avec l’engagement au Vietnam de son pays, qui a milité pour la paix en Palestine, qui a été l’un des premiers à écrire à GW BUSH alors qu’on avançait vers la guerre en Irak, un militant « pour l’homme » « contre tous les asservissements, habite mon village six mois par an.

    Il m’a fait connaître entre autres Capra et Korten.

    Hier il m’a dit qu’il était heureux que Krugman, Stiglitz, Johnson, et le Jorion dont je lui parlais n’aient pas été appelés aux commandes.

    Il juge qu’il est souhaitable que les plans douteux réclamés par Wall Street soient menés par des gens du sérail.

    Il espère (ai-je compris) qu’OBAMA l’a souhaité, pour disposer des autres…. à la rescousse.

    On peut être angélique à 93 ans.

    J’espère qu’il est réaliste.

  12. Avatar de logique
    logique

    En tout cas KEN AVO, je trouve que te remarque sur la dette est interresante. C’est d’ailleurs une question que je me pose depuis quelques années.

    Mrs Jorion, je ne cotise pas, c’est un fait. Par contre je pense qu’il serait interessant de creuser cette notion de dette. Lorsque l’on parle de dette des état ont parle de déficité budgetaire, lorsque l’on parle de la dette des banques ont d’investissement plus ou moins bien gerer et plus ou moins bien solide.

    Je pense qu’il serait peut être temps d’analyser le role de la dette, de la quantité se cette dette et comment cette dette doit être répartie(immmo,investissement a l’étranger,guerre ect..) . De faire un beau tableau, cela nous permettra peut être de voir ou cette argent dette et passé.

    Pour se travail, je veux bien participer. A mon avis il suffit de définir a plusieur niveaux les principaux groupes de dettes.

    example:

    groupe 1 : dette public(éducation, recherche, entretient(bien sur il faut savoir qui bébeficie des contract d’entretient), santé). la dette public pourrait elle aussi se décomposer en plusieurs harmonique, sous plusieur autre sous enssemble.

    groupe 2 : dette défense

    Groupe 3 : dette des entreprises; les crédit fourni a telle ou telle secteur d’activité(la dette des entreprises peuvent comme la dette publis être décomposé en plusieur secteur d’activité)

    Groupe 4 : dette des aides( sociales pour les pays qui ont encore une petite idée de se qu’est un être humain, subventions ext …)

    Si ont arrivait a clarifier l’information de la dette, ont aurait peut être une chance de comprendre comment et a quoi a été utilisé l’argent public qui a renflouer les banques.

    C’est un gros travail, est surtout il faut beaucoup de sources d’informations. Personellement je veux bien mettre a votre disposition un outils qui devrait nous permettre de saisir en un clin d’oeil l’enssemble des relations.

    Se qu’il faut c’est deja definir les groupe et mettre en relation les infos pour chaque élément du groupe. Aprés ca ont peut vraiment et trés simplement tout organiser, et cela d’un facon logique(mette en avant les relations qui structure l’enssemble des éléments). cela peut se faire sous une forme d’arborescence évolutive en 3 dimensions (biens,pouvoir,force) ou pour le sujet qui nous intresse(argent,dette,politique).

    A nous de choisir comment nous désirons structurer le futur, chaque pour soi et dieux pour tous ou tous enssemble contre les charlatants.

    bonne soirée.

  13. Avatar de JJJ
    JJJ

    Les économistes se sont déjà intéressés (un chouïa) au phénomène de percolation, c’est-à-dire à la propagation déterministe d’une information à travers un milieu dont la structure est aléatoire. Les financiers aussi, du reste, qui utilisent cette approche (probabilité critique) dans l’évaluation statistique du risque (par le calcul intégral, selon la méthode dite de Monte-Carlo. Les actuaires de Lehman, eux, jouaient seulement à la roulette… ). A la base, c’est une théorie mathématique (Hammersley, années 50) ayant pour objet de calculer le seuil à partir duquel la structure se transforme (l’amas de percolation), soit par entropie (descente dans le désordre), soit par néguentropie (montée dans l’ordre).
    Vu que la pression de Wall Street est outrancière, il suffirait que la perméabilité des populations soit bonne (en gros, qu’elles ne soient pas bouchées à l’émeri) pour que se forme rapidement l’amas de percolation générateur d’une (probable) entropie sociale. On doit même pouvoir établir une estimation de la date plausible de survenance du phénomène : vous avez jusqu’à lundi pour rendre votre copie à Paul…

  14. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    La mise en danger volontaire d’autrui est une infraction dans la plupart des nations occidentales.
    L’escroquerie est également visée par diverses dispositions pénales.

    Si les gouvernements ne font pas très rapidement le nécessaire pour mettre en cause les plus dangereux des banquiers félons
    les peuples se passeront d’eux pour le faire et, comme toujours en semblables cas, cela aura le goût du sang.

  15. Avatar de johannes finckh

    Au mieux, continuer comme en temps ordinaires, déboucheraa peut-être sur de nouvelles bulles spéculatives avec un impact quasi nul sur « l’économie réelle »!
    Mais la profondeur de la crise emêchera peut-être même la formation de nouvelles bulles, car le meilleur placement pour les fortunés est, de plus en plus, la simple position d’attente!
    jf

  16. Avatar de Ken Avo
    Ken Avo

    @JJJ,
    S’il s »agit d’estimer l’âge du capitaine, je dirais dans les 10 cm à un chouia près. 🙂

  17. Avatar de logique
    logique

    @JJJ,

    J’aime bien le un chouai prés dans une structure déterministe et aléatoire. Ont envoie l’info déterministe a travers une structure aléatoire. A mon avis il y a peut de chance que l’on puisse controler quoi que se soit. M’enfin je suis sur quand réflechissant un peut ou devrait trouver de bon argument inconpréhensible a fournir. Un déterminisme aléatoire c’est comme une journée noire. M’enfin perso, je préfererait le compromis vaseux mais efficace.

  18. Avatar de logique
    logique

    Vaseux dans les discours mais efficace dans les faits. Plutot que efficace dans le discours propagandiste et conplètement vaseux dans les faits. C’est plus clair, de préciser c’est momment d’humour.

  19. Avatar de logique
    logique

    Mais pour en revenir a l’article, le percolateur dans cette histoire se sont les banques qui absorbe les fonds publics.
    Je pense qu’il serait préferable de virer les éponges. M’enfin, se soir je suis en forme et je lache du lest.

  20. Avatar de madar michael

    … »Certains affirmaient que JP Morgan et Goldman Sachs dirigeaient les États-Unis depuis un siècle environ et que seuls quelques initiés le savaient. Quoi qu’il en soit, la chose est vraie aujourd’hui, cela fait les gros titres des quotidiens et la une du journal de vingt heures « …

    L’improbable aura-til lieu ? L’irruption d’une forte colère populaire face au système précipité en une chute accélérée vers une posture de type D ? La visibilité de l’oligarchie financière mondiale telle qu’elle est rapportée de plus en plus finement et de plus en plus ouvertement ici ou là http://www.leap2020.eu/GEAB-N-34-est-disponible!-Ete-2009-La-rupture-du-systeme-monetaire-international-se-confirme_a3113.html
    conjuguée à un puissant mouvement social le laisse craindre. Hélas

  21. Avatar de anonymous coward
    anonymous coward

    Pour les éponges c’est plutôt le phénomène de capillarité qui est à l’oeuvre 🙂 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Capillarité)

  22. Avatar de dissy
    dissy

    Il n’y aura aucun mouvement social ..les gens sont anesthésiés par les allocations au pire ,le confort et la peur de perdre au mieux…il n’y a qu’une réelle et très forte hyperinflation (genre + de 50 ou 100 pct) qui peut déclencher cela à la rigueur (car la elle touche quasi tout le monde et les indexations ne suivront pas)mais je n’y crois pas ..ils feront aussi tous les trucages possibles et nécessaires pour que cela n’arrive pas…
    J’ai connu l’hyperinflation au Brésil et en Argentine(+ de 2000 pct)..la révolte fut très très limitée….nous vivons dans des pays qui sont des masses d’individualistes sans réelle valeur commune….sans idéologie..ils jouent sur du velours car ils savent tout cela….par contre je ne crois pas à une forte reprise même pas aux états unis….dix ans ou plus de croissance très molle pas suffisante pour recréer de l’emploi massivement de toute façon(c’était le but de cette crise faut pas l’oublier)…mais à présent comme le monde financier est totalement séparé du monde réel….ils sont capables de pousser le DJ à 16.000 points avec toujours 10 pct de chômeurs…au moins on sait qu’on ne peut plus croire en Obama qui est bien la marionnette de WS annonçée…sans doute encore pire que Bush car plus faible et sans expérience….

  23. Avatar de dissy
    dissy

    A propos de l’UE, l’équipe de LEAP/E2020 souhaite souligner l’inanité des « analyses » économico-politiques, essentiellement issues d’éminents économistes et experts proches du Parti démocrate américain, que relayent actuellement les principaux médias internationaux, et qui se limitent à reprocher aux Européens … de ne pas faire comme Washington. Paul Krugman en tête, ces « grands amis » de l’Europe, qui l’aiment tant qu’ils pensent savoir mieux que les Européens ce qu’elle doit faire (et aussi ce qu’elle doit être car les mêmes prônent généralement aussi son extension à la Turquie, voire à Israël et à l’Asie centrale), feraient mieux de s’occuper de conseiller efficacement leur propre parti et leur nouveau président pour éviter l’effondrement de leur pays, car c’est bien de cela qu’il s’agit désormais. Enfin, et nous n’y reviendrons plus, il est quand même étonnant qu’un ensemble d’experts qui depuis des années a tant vanté les mérites d’un système qui aujourd’hui s’effondre sous les yeux de tous, ose encore donner des leçons au reste du monde. La plus élémentaire décence lui imposerait, au niveau international, la seule voie respectable possible : le silence. En tout cas, en Europe, ce discours, qui a bien entendu toujours ses relais académiques et journalistiques, ne passe plus car il vient tout droit d’une époque révolue. Comme le fait d’ailleurs régulièrement remarquer LEAP/E2020, il est bien évidemment nécessaire et légitime de porter un regard très critique sur l’UE, ses dirigeants et ses politiques ; mais le faire avec comme seul critère la conformité ou non aux orientations de Washington (ou Londres) est désormais inacceptable. Visiblement, à l’image des financiers qui n’ont pas encore compris qu’une page était tournée en ce qui concerne leurs stock-options et leurs « parachutes dorés », nombre d’intellectuels et de politiques n’ont pas encore bien intégré que leurs références, leurs valeurs et leurs analyses appartenaient désormais au passé. Qu’ils pensent aux élites du bloc soviétique … et ils comprendront comment et à quelle vitesse un système de pensée peut devenir obsolète.
    LEAP

  24. Avatar de Eleaar
    Eleaar

    Bonjour,

    P Jorion avait lors, de la constitution du gouvernement d’Obama, publié un article ds lequel il exprimait ses réticences quant à la nomination de certains membres. Les événements lui donnent raison, que peut-on espérer d’un Président qui a bénéficié d’une manne de 350 M de $, pour sa campagne ? Wall-Street est là pour lui rappeler qui l’a fait roi.

  25. Avatar de dissy
    dissy

    La démocratie est très théorique aux USA…un seul parti (celui de l’argent)et deux marques si peu différentes (démocrates et républicains)..qui n’ont de républicains et de démocrates que le nom….cherchez du coté de la chute du WTC 7 …vous trouverez un début de réponse…

  26. Avatar de Champignac
    Champignac

    @ dissy

    Excellente synthèse, cet article de Global Research

    Et, tout comme vous, je ne vois aucune perspective de « mouvement social » de grande ampleur. Au moins dans le court terme.

    Oui, une minorité grandissante des gens prennent conscience de l’ampleur de la tromperie dont ils font l’objet. Mais il suffit de faire son petit sondage dans le « monde d’en bas » pour comprendre que l’immense majorité continue à ne rien comprendre réellement de ce qui se passe. Ils subissent. Ils ont peur. Le peu de révolte qui s’exprime parfois est uniquement verbale et strictement individuelle. Ceux qui coulent déjà le font dans le silence. Les autres s’enterrent la tête dans le sable en priant de n’être pas les prochains.

    La société est toujours dans son état atomisé d’avant la crise. Ce qui veut dire qu’elle est toujours en état d’impuissance collective. Plus encore, maintenant que le politique choisit de plus en plus clairement de défendre la conservation à tout prix du système antérieur.

    Pour qu’il y ait « mouvement social », il faudrait une prise de conscience bien plus profonde. Qui atteigne réellement l’ensemble de la population. Ce n’est toujours pas le cas. Surtout, il faudrait que cette « conscience collective » dispose d’un instrument public d’expression et de relais organisationnels.

    Or, il n’y a ni l’un ni l’autre. Les médias généralistes continuent à titrer sur le fait divers, le people, l’insignifiant. Les analyses globales que l’on peut trouver sur le net n’atteignent pas la grande masse. Le politique se tait, joue plus ou moins bruyamment au pompier social, ou, au plus au niveau, ne relaie que les intérêts et la vision de l’oligarchie. Ce qui rajoute encore au sentiment d’impuissance collective. Puisque ceux-là même qui devraient être les représentants de la population, la trahissent, jouant leur propre version du « too big to fail » (le message étant « on sait que vous n’approuvez pas ce que nous sommes en train de faire, mais c’est nous ou le chaos, vous n’avez pas de démocratie de rechange »). L’éternel TNA, quoi.

    Quand aux « organisateurs », ce devraient être les syndicats. Au moins dans les pays où ils disposent encore de moyens. Mais, les syndicats, eux aussi, sont littéralement aphones, depuis le début de cette crise. Ils n’ont toujours aucune analyse globale (faute d’avoir encore un socle idéologique réel). Ils ne relaient rien. N’organisent rien. Déjà, au niveau national, personne ne les entends. Mais que dire, alors, du niveau international? Où ils sont tout simplement inexistants (quelqu’un a-t-il entendu la moindre chose de la part, par exemple, de la CISL, ou d’autres du même genre, depuis le début de cette crise?).

    Bref, la percolation, c’est mieux que rien. Mais, à ce rythme, nous en avons pour des années, si pas des décennies, avant que la moindre tasse de café un peu fort ne sorte du percolateur.

  27. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Dissy
    La démocratie est très théorique tout court.
    Autant le réaliser tout de suite pour en défendre tout de même à la fois le fonctionnement réel -même insatisfaisant- , et l’idéal -même très hypothétique-

    WTC 7 ? oui un très gros problème … qui jette à lui seul le doute sur les autres explications WTC et même au delà.

  28. Avatar de coucou
    coucou

    Je suis d’accord avec la probabilité de l’accélération exponentielle des désordres sociaux.
    Pour quelle raison une masse d’individus vivant dans une même zone géographique, partageant les mêmes goûts (fussent-ils la Nouvelle Star, la console de jeux, ou la Rolex-à-50-ans), se révolte-t-elle ?
    Lorsque le taux de population qui n’a plus les moyens de « tenir le rang », bref, qui n’a plus rien à perdre, dépasse un certain seuil (lequel ? Il faudrait plonger dans l’histoire, et comparer. La situation actuelle n’est pas si exotiquement lointaine de 1788 en France).
    Passé ce point, les langues se délient, l’esprit individualiste devient volontiers fédérateur, en somme, le « peuple commence à (re)naître. Tocqueville en parle bien pour les Américains d’ailleurs. Je ne crois pas à la notion de « peuple » dans un pays où tout irait bien. Un peuple n’existe que dans la quête.
    Bien, imaginons notre seuil passé. Les élites paniquent. « Ils veulent du pain ? Il n’y en a plus ? Qu’on leur donne de la brioche ! » dirait Marie-Antoinette. Où trouver la brioche ? Hors des frontières : des capitaux frais, des investisseurs, des usuriers, bref, quelque chose pour relancer la Matrice.
    Hors, et contrairement à l’Argentine d’il y a 10 ans, il n’y a plus de brioche nulle part : la décroissance de l’un n’est plus compensable par la croissance de l’autre. Les multinationales le comprennent bien ces derniers mois. Les gouvernements aussi, mais ils sont has been, comme certains commentateurs du blog l’expliquent à propos des Soviétiques. Ils sont construits sur un autre modèle. Ils ne PEUVENT pas comprendre. Ce n’est même pas une question de volonté.
    La percolation aboutit-elle à une fusion d’atomes, production d’énergie, et création d’un ensemble de nature nouvelle ? Après la théorie, la pratique !

  29. Avatar de coucou
    coucou

    Désolé : ci-dessus, 7 lignes avant la fin, « hors » –> « or », bien entendu.

  30. Avatar de Sophie LEROY
    Sophie LEROY

    Communiqué commun des organisations syndicales du 30 mars 2009 :

    L’augmentation du nombre de chômeurs, la baisse significative de la consommation, l’incertitude grandissante sur l’activité des entreprises témoignent de la gravité de la crise qui frappe un nombre croissant de salariés sans que nul ne puisse aujourd’hui en prédire la durée.

    Les mobilisations viennent d’obliger le gouvernement à agir sur les stock-options et les rémunérations exceptionnelles des dirigeants d’entreprise lorsque ces dernières ont reçu des aides publiques directes. Sur la question de la redistribution des richesses produites, le décret annoncé bien qu’insuffisant est un début de remise en cause du système actuel. Elle laisse cependant de côté l’essentiel des revendications du 5 janvier 2009 portées par les mobilisations du 29 janvier et du 19 mars 2009.
    Gouvernement et patronat doivent rapidement mettre en œuvre les mesures déjà prises et engager les négociations et les concertations pour répondre à l’ensemble des revendications.

    C’est pourquoi, dans la suite des journées du 29 janvier et du 19 mars et dans ce contexte exceptionnel, les organisations syndicales s’entendent pour faire du 1er Mai un nouveau temps fort de mobilisation pour peser sur le gouvernement et le patronat.
    Elles appellent leurs organisations locales à rechercher les modalités appropriées pour réussir cette journée de revendication syndicale en tenant compte des situations locales.
    Pour préparer le 1er Mai, elles conviennent de faire du mois d’avril un mois de mobilisations ponctué d’initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités.

    En fonction des réponses du gouvernement et du patronat, les organisations syndicales débattront lors de leur prochaine rencontre des nouvelles initiatives (grève interprofessionnelle, manifestations, mobilisations un samedi ?).
    Une prochaine réunion est d’ores et déjà fixée au 27 avril.

    Paris, le 30 mars 2009

  31. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Pour le moment de la brisure, je crois que je vais rejoindre @coucou dans les spéculations personnelles, incrémentant l’échantillon statistique de ce que peuvent penser les gens prenant parfois leur clavier sur ce blog.

    Il y a une masse critique impossible à deviner à partir de données trop éparses qu’on ne peut rationnellement rassembler, qui fait que quand ça cède, ça cède, et ce, par région, mais une région communiquant à une autre région qui n’était pas tout-à fait mûre.

    Le chaos suivant n’est pas forcement total. Il y en a forcement, et suivant la cohésion structurelle et culturelle des endroits, le chaos n’atteint que certains niveaux à partir desquels on va devoir rebâtir.

  32. Avatar de fincaparaiso
    fincaparaiso

    bonjour,
    pourquoi s’étonner que les contribuables americains subissent sans broncher ce pogrom financier organisé par wall street, s’ils sont convaincus de recouvrer leur american way of life à moyen terme !

  33. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Percolateur : appareil pour faire le café.

    La Périchole : opéra bouffe.

    Il y a ici vraiment à boire et à manger.

  34. Avatar de JJJ
    JJJ

    @Ken Avo

    J’arrivais au même résultat, à 300 grammes près 🙂

  35. Avatar de Eleazar
    Eleazar

    Bonjour,

    Il faut être naïf, pour croire que le gouvernement français va remettre en cause les rémunérations des dirigeants du CAC 40 (lire, entre autre, les articles du Canard Enchaîné de ces 4 dernières semaines). Quant au syndicats, la plupart vont à la soupe. Il faut avoir vécu leur fonctionnement de l’intérieur d’une entreprise ( un grand groupe bancaire français), pour en comprendre le mécanisme (les syndicats répliquent en leur sein, le modèle de l’entreprise ds laquelle ils sont implantés) En échange de « la paix sociale », et d’abandon en abandon des acquis sociaux, ils obtiennent des « douceurs » à titres personnel. Le summum étant de se faire nommer permanent. Les quelques grèves que j’ai vécues, ces 5 dernières années, ne rassemblaient que 10 à 30 % du personnel.

    Enfin, l’on aurait pu penser que cette crise aurait permis aux dirigeants de cette planète de revoir le système ds lequel ns vivons et rechercher des solutions pour assurer l’avenir des générations futures, mais non, nos gouvernements s’enferrent. Quelle constance ds l’erreur!

  36. Avatar de antoine
    antoine

    Sur la perfusion dans « le monde d’en bas ».

    Il y a 3 endroits majeurs ou la percolation se fait:
    1/ les cafés
    2/ les salons de coiffure
    3/ les salles de sport
    4/ La sacro-sainte mahine à café

    Dans sa ville, ou son quartier:
    Etape 1: dresser une carte de ces différents lieux
    Etape 2: se partager le travail avec des gens aussi indignés
    Etape 3: Faire son taf d’informaion:
    Stratégie 1: celle de Paul… on explique
    Stratégie 2: celle de X … on se met dans la peau du banquier/initié et on explique aux gens comment on les baise avec un grand sourire tout en restant courtois (ex j bosse à la BNP on vou a pris 5 milliards etc etc « j penserais pas que ça ça passerait c’était tellement enorme », etc etc).

    Inutile de dire dire que la stratégie 2, plus perverse, est plus efficace. Et que la personne qui tient le barre va répéter ça n fois à tous ses clients. L actualité faisant le reste. Susciter le climat. Pendre l initiativ de l’agenda. Et regarde nos partis radicalisr leurs positions pour obtenir des voix.

    Sinon au niveau macro, pour « alimenter », bien que la crise devrait faire son effet à elle toute seule, quelques ONG devraient faire l’affaire.

    Pour les actions de rétorsions directes, y a toujours plein de possibilités. Mais ca c’est l’étape B.

    J’ai revu Fight Club hier. Un pur chef d’oeuvre. J avais oublié qu’in fine c’est le système bancaire/financier qu’il s’agit de frapper au coeur. J etais trop jeune pour réaliser ça à l époque. Ca m’avait échappé (mais un peu surpris).

  37. Avatar de Cécile
    Cécile

    la « percolation »,
    Les vieux, -« vieux »-, militants communistes français, expliquent qu’il faut aller sur le terrain, défricher , labourer, creuser des sillons, … sentir, écouter, regarder, sourcer autant que se ressourcer, …. évaluer, considérer …. avant, -sinon pour-, de semer des idées , … la métaphore est agricole … mais n’est-il point là question de « campagne », c’est le côté conviviale, éducation populaire , former, se former, « formation », instruire, s’instruire, « instruction » ….
    il y a quelque chose entre la percolation et ces images de labour, … c’est quelque chose , un sentiment, un préssentiment, une volonté, …. à « canalyser » ….

    « percolation » ?
    est-ce en rapport avec :
    source
    http://www.dedefensa.org/article-fin_de_parcours_16_04_2009.html
    extrait
    « La question de la vitesse de la dynamique
    Notre idée de départ à mettre au centre de tout concerne la vitesse, la rapidité des événements. Ce qui nous importe dans la prévision et qui rend la prévision impossible est bien le facteur de la vitesse de la dynamique enclenchée. Partout et toujours, on trouvera l’un ou l’autre pour vous dire: “J’avais prévu cela” (la catastrophe irakienne), “J’avais prévu cela ” (la crise financière et économique), “J’avais prévu cela” (le chaos mexicain), “J’avais prévu cela” (la désintégration de la puissance militaire US), “J’avais prévu cela” (la disparition des ressources naturelles), “J’avais prévu cela” (la crise climatique), etc. Tout cela était prévisible et prévu, il suffit de dire le pire et de l’annoncer, et on met dans le mille. Ce qui n’était pas prévu et ne pouvait être prévu, c’est qu’en 2009, on se trouverait avec tous ces “cela” en même temps; en 2010, nous écrirons la même chose, avec un pas supplémentaire, un certain nombre de crises supplémentaires, de “cela” en plus, etc.; et nous serons toujours distancés par les événements.

    Aujourd’hui, non seulement “le pire est toujours possible” mais c’est aussi la seule issue possible et, si nous avons notre mot à dire, la seule issue souhaitable parce que ce “pire” concerne un système qui est avéré comme prédateur, déstructurant et nihiliste, et dont la civilisation est entièrement la prisonnière. La dynamique a pris le pas sur les événements en ce sens qu’elle nous a ôté le contrôle des événements; c’est la dynamique qui désormais contrôle les événements, et elle ne le fait qu’en déclenchant un formidable ouragan d’événements dont le caractère central est qu’ils sont incontrôlés par nous. C’est ce que nous désignons comme l’entrée en scène de la Grande Histoire, le déchaînement de l’Histoire, l’entrée dans une phase maistrienne où l’homme ne contrôle plus “son” histoire, où il est le jouet de l’Histoire; ……

    (Notre rengaine, mais si élégamment écrite qu’il est excellent de la citera nouveau: «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse… […] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» [Joseph de Maistre, Considérations sur la France, 1796].)

    Cette dynamique et la vitesse qu’elle induit rendent toute prévision, non pas suspecte mais impossible. Cela est d’autant plus évident qu’il y a un double phénomène d’accélération qui induit une transformation: l’accélération exponentielle de cette dynamique qui se nourrit désormais d’elle-même puisque nous n’avons aucun contrôle sur les événements qu’elle déclenche; l’effet multiplicateur des événements incontrôlés qui surviennent, qui créent pour leur compte aussi bien que pour la ligne générale une situation nouvelle dont nous ne pouvions rien prévoir puisque nous n’avions pas prévu l’événement, cette situation nouvelle engendrant elle-même d’autres événements imprévisibles et incontrôlés.

    Nous avons pourtant une part dans ce jeu, nous avons mis notre grain de sel, nous avons quelque chose de plus qu’à l’époque maistrienne/révolutionnaire. Cela est moins pour sauver notre vanité de la déroute complète que d’achever le paradoxe en donnant un coup de main au processus qui nous met hors-jeu. La communication, car c’est de cela qu’il s’agit, la communication dont nous sommes si fiers est en réalité un accélérateur des facteurs qui rendent les événements incontrôlables, encore plus depuis que les pratiques de nos gouvernants (virtualisme) ont ôté tout crédit à l’information officielle, – devenue au contraire “la plus suspecte de toutes”, – et enlevé à nos jugements une référence objective. La communication est donc désormais un facteur alimentant le désordre de la “situation humaine” (celle que les hommes, ou plutôt leurs dirigeants, “les scélérats” selon Maistre, croient contrôler). ……
    …… « 

  38. Avatar de bruno
    bruno

    @à tous
    http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2009/mar/lovelock.html
    une idée que nous sommes tous des percolateurs pour les autres et bien sur pour nous-memes et nous sommes tous plus ou moins interdependants et interagissants
    le media minimum est là:internet
    le moment:à la rentrée
    pourquoi:quand le dollar s’éffondra,les gens s’aperceveront que ce n’est pas une récession,ni une dépression mais un effondrement et qu’en plus,ce n’est que le debut avec la crise énergétique (pic-oil passé pour moi) et le climat va se déchainer,pas dans 40 ou 90 ans,mais dans 10 ans!
    alors,le percolateur va percolater dur,tres dur,voir trop dur!comme le titanic a percuté dur,tres dur,trop dur pour lui.
    mais là,il s’agit de la mondialisation et de notre vaisseau:gaia.la terre,elle,s’en tirera avec son soleil.
    la biosphere et la noosphere,je ne parirai pas dessus un kopeck!?un kopeck:si mais pas beaucoup plus.
    allez,un jus,et bonne lecture

  39. Avatar de Wladimir
    Wladimir

    De l’irruption des masses sur la scène de l’histoire.
    Il y a une tendance intellectuelle tout à fait compréhensible à croire que les révolutions (c’est à dire les changements radicaux des sociétés présentes) doivent être organisées et dirigées selon notre compréhension éclairée des tensions en cours et qu’il y a une voie lumineuse, inéluctable vers la résolution de nos problèmes, actuellement l’effondrement de la société occidentale dans toutes ses dimensions politiques, économiques, culturelles et morales. Et, faute d’en pouvoir appeler aux dirigeants faillis de ce monde, nous nous tournons vers le peuple pour le supplier de nous suivre dans notre effort de rénovation radicale.
    Le problème, c’est que le peuple suit sa propre voie et personne ne peut l’obliger à aller là où il ne veut pas aller.
    J’ai eu la chance de participer à Mai 68 en tant que militant engagé. Je trainais dans un groupuscule gauchiste depuis 1966 ( une sorte de black block actuel, quoi, plus radical que moi, tu meurs!) et je construisais avec mes camarades, sorte de moines-soldats, les avenirs radieux qui ne manqueraient pas d’arriver. Un jour de mai, nous nous sommes aperçus que le peuple chéri construisait des barricades, brûlait des voitures, renversait les établis dans les ateliers et hissait des drapeaux rouges à la porte des usines, SANS NOUS DEMANDER NOTRE AVIS !
    Nous avons bien sûr couru après lui pour retrouver notre place NATURELLE, à l’avant-garde du peuple construisant un avenir radieux, forcement radieux, mais lorsque nous avons retrouvé notre place historique, ben, le peuple était rentré chez lui pour préparer ses vacances, peut-être jubilant secrètement du bon tour qu’il avait joué aux dirigeants du monde actuels et futurs.
    Oh, bien sur, nous avons sauvegardé de cette période du joli mois de mai, de cette charge violente contre le politiquement correct de la pensée dominante, contre l’insupportable bienveillance de cette société si policée, contre cette certitude de l’horizon indépassable de la société de consommation, quelques idées pour le futur, pour l’écologie, pour la plus juste répartition des richesses, pour le but ultime de l’homme organisé en société, nous avons fait illusion pendant quelques années, mais plus le temps passait, plus nous sentions que nos belles idées s’effilochaient, se réduisaient à quelques slogans « Il est interdit d’interdire »,  » Vivons sans temps morts, jouissons sans entraves » qui remplaçaient des slogans comme « L’humanité ne sera heureuse que lorsque le dernier capitaliste sera pendu avec les tripes du dernier bureaucrate ».
    Alors,maintenant,je suis plus prudent. Je teste mes solutions d’abord auprès de mon voisin de palier que je salue courtoisement tous les jours, auprès de mon épicier avec qui, entre deux salades achetées, je discute gravement du temps qu’il va faire, auprès de mon collègue de bureau, qui a peut-être une idée sur l’évolution du monde. Je ne propose plus rien d’impossible, même si je pense toujours tout bas que c’est l’impossible qui est vrai et raisonnable. Je suis revenu vers mon peuple et je marche à son pas. Si un jour je descend dans la rue, je m’assurerais que mon voisin, mon épicier, mon collègue marchent avec moi pour que tout cela ne soit pas inutile,même si cela se révèle vain…

  40. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine: « J’ai revu Fight Club hier. Un pur chef d’oeuvre. »

    Tout à fait. Un de mes films préférés.

  41. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Wladimir:

    Constat désespéré? En tout cas, constat que je partage en partie. Je suis bien trop jeune pour avoir « fait mai 68 », mais ce que vous décrivez, je l’observe d’autant plus aujourd’hui.

    « Le peuple », en tant que entité unique et cohérente, n’existe pas. Il n’y a que des individus, qui agissent chacun selon les intérêts qui leurs sont propres. Ce qui pourrait représenter la limite de l’analogie du percolateur: Il y est question d’un phénomène observable dans la structure aléatoire d’un milieu homogène. Cette homogénéité qu’on retrouve dans le concept de peuple, mais pas dans la réalité des individus.

    Mes notions en physique des matériaux étant assez sommaire, y-a-t-il percolation dans une structure aléatoire d’un milieu hétérogène? Par exemple, que se passe-t-il si on met du sucre dans la poudre de café?

  42. Avatar de Cécile
    Cécile

    Philippe Zarifian,
    (pour le situer, il explicite le concept de « mondialité », qui est très belle)
    lui aussi anticipe une montée en pression, …

    extrait
    http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page204.htm

    « Conclusion :

    Que penser des mesures actuellement mises en œuvre ou débattues par les gouvernements des principaux pays capitalistes ? Le plan Paulson est compréhensible, si l’on tient compte d’une analyse en termes politiques, et donc des intérêts de classe en jeu. Mais il s’agit d’une complète absurdité en termes économiques. Non seulement il est totalement immoral, bien entendu, que les spéculateurs soient sauvés et récompensés par un plan, sans précédent historique, de socialisation des pertes, mais n’importe qui peut comprendre qu’il en résultera deux conséquences négatives :

    – même mieux contrôlés, les spéculateurs pourront reprendre leur jeu. Ce n’est pas un problème d’individus qui « auraient mal géré », c’est un problème systémique. Les mêmes mécanismes reproduiront les mêmes effets,

    – et surtout : en écrasant les membres du salariat sous le poids supplémentaire de cette nouvelle dette publique et en fragilisant encore plus la situation financière propre des Etats, on accroit et aggrave tous les facteurs de la crise économique. C’est cela d’ailleurs que les spéculateurs « sentent », à défaut de bien le comprendre. Et c’est pourquoi la « confiance » ne revient pas.

    Pour aller à l’essentiel, nous sommes face à une crise inédite, non cyclique, qui se manifeste par un divorce, qui va s’aggraver, entre les possibilités de vivre de manière décente (de ne pas tomber dans la misère, ce qui est néanmoins le cas d’un nombre croissant de personnes, y compris dans les grands pays développés) de la population liée au salariat (salariés actifs, précaires, chômeurs, retraités, et jeunes encore pris dans les études) et la valorisation du capital, avec un capital de placement qui, même régulé, restera dominant pour la simple raison qu’aucun gouvernement n’envisage de l’asphyxier, et surtout de le faire disparaître. Un divorce entre capital et travail salarié, alors que le travail salarié est et reste la source, en dernière instance, de la formation du capital.

    Je ne vois aucune sortie de cette crise se dessiner. Je ne vois aucun gouvernement des grands états capitalistes prendre les mesures radicales qui s’imposeraient.
    …. »

    Peut-être que la démonstration par l’absurde ?

  43. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Dissonance – oui, je me réponds à moi-même 🙂

    L’étude de la percolation dans un mélange a été effectuée, notamment en mélangeant deux poudres: L’une conductrice (électriquement), l’autre isolante. La percolation du mélange est étudiée par la mesure de sa conductivité. Le mélange est conducteur lorsque la part de poudre conductrice est largement majoritaire, et inversement, il est isolant lorsque la part de poudre isolante est largement majoritaire.

    Voici donc précisément la limite de la percolation à l’échelle humaine: Elle prend les propriétés des individus portant les mêmes valeurs, et ce de manière majoritaire. Ce qui n’a de sens que dans un cadre purement démocratique et dans une perspective bipartisane clairement établie.

    La source de laquelle je tiens cette réponse ne précise pas ce qui se passe pour le mélange lorsque celui-ci présentes plus de deux propriétés antagonistes, ou lorsque les proportions de chacun des constituants sont très proches ou égales.

  44. Avatar de Cécile
    Cécile

    la rustine² cependant que l’usine à gaz²
    (c’est autant dire que de « reculer pour mieux sauter »…. )

    autre extrait de Philippe Zarifian
    http://pagesperso-orange.fr/philippe.zarifian/page70.htm
     » ….
    On sort alors du chapeau une solution miracle : un plan de relance ! Oui, mais relance de quoi ? Sur la base de quelle analyse on prouve qu’elle va apporter, ne serait-ce qu’un début de solution à la crise ? On ne fait que singer des recettes d’une autre époque, l’époque des relances de facture keynésienne. Il n’est même pas sûr d’ailleurs, tant le flou est grand, qu’il s’agisse d’une relance de ce que Keynes appelait la demande effective. Il est bien possible, ce qui serait le gag suprême, que l’on ne suive pas la politique préconisée par Keynes et que cette relance s’apparente à l’opération effectuée pour les grandes banques, ne soit pas autre chose qu’un secours de court terme apporté aux grandes firmes pour éviter leur mise en faillite ! Bref : une seconde rustine, mais tout aussi énormément couteuse.

    Et chacun d’entre nous peut se poser la question : suite à ces rustines mises sur le système bancaire et, bientôt, sur la situation de grandes firmes mondialisées, qui va payer l’ampleur démesurée des sommes engagées ? On parle par exemple d’un plan de relance concerté au sein de l’Union Européenne de 130 milliards d’euros. Une bagatelle ! Où les Etats vont-ils trouvé l’argent ?

    Car, si on additionne plan de sauvetage des banques, et maintenant plan de relance économique, on arrive à des sommes tellement fabuleuses que les Etats eux-mêmes, déjà endettés, vont être pris dans la tourmente de la crise. L’Etat américain est déjà surendetté, la France le devient, l’Etat allemand, qui a toujours fait figure de bonne élève, a encore des ressources, mais pour combien de temps ? Tout le monde sait ce que signifie le surendettement : une situation dans laquelle les rentrées d’argent sont largement mangées par le remboursement des dettes, à un point tel qu’il faut rechercher des nouveaux crédits… pour continuer à vivre, dans la pauvreté, en remboursant les dettes déjà contractées ! Les crédits anciens appellent des crédits nouveaux, créant un cercle vicieux infernal. ….
    …..  »

    mon inquiétude, c’est un peu que
    « Quand on a pas de recul… , (-c’est pas bon pour …..- , ) c’est bon pour les canons… »
    il a déjà fallu deux guerres, (on ne va tout de même pas recommencer!)

    mais bon
    source: pdf « Obama et la réforme de la guerre », article daté du 12/04/09, traduit de El Manifesto par Marie-Ange Patrizio

    « La « contre-insurrection » à « basse-intensité » et haute mortalité (pour les autres)

    Manlio Dinucci

    Robert Gates, le secrétaire à la défense qui est passé de l’administration Bush à celle d’Obama, a annoncé une « profonde réforme » de la dépense militaire étasunienne. Il ne s’agit pas d’épargne : le président a demandé, pour l’année fiscale 2009, 83 milliards de dollars de plus pour les guerres en Irak et Afghanistan et, en 2010, le budget du Pentagone dépassera les 670 milliards. Il s’agit de mieux utiliser ce colossal débours d’argent public qui, avec d’autres postes à caractère militaire, se monte à environ un quart du budget fédéral. La réforme, explique Gates, consiste à redimensionner les programmes des plus grands systèmes d’armement et accroître les fonds pour la guerre de « contre-insurrection ».
    ….. « 

  45. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Vive l’An 01.

    C’est vieux. C’est rigolo. C’est de Jacques Doillon.

  46. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    Ah! voilà l’analyse marxiste qui re-pointe le nez de tous ces poncifs ni vrais ni faux , avec Zarifian …

    Le réel est toujours ramené via d’ingénieux raisonnements sur des faits non hierarchisés à une dichotomie primitive qui expliquerait tout ! On ‘pompe’ de ci de là , les analyses faites par d’autres pour les ‘surajouter’ à la traditionnelle vision marxiste , déterminante en ‘dernière instance’

    Le monde est en train de basculer dans une guerre monétaire globale , dont une partie du monde non occidental va sortir considérablement renforcé , les USA vont probablement vers un effondrement colossal avec des perspectives de conflits sociaux, la partie a plus déhéritée de la planète risque de connaître famines et violences etc … etc

    Pour bien comprendre tout cela collez vous le nez avec Zarafian, sur la chute de la part relative affectée au revenu salarial dans la valeur ajoutée, par rapport à celle affectée au profit, depuis le milieu des années 80. Et encore , ceci essentiellement dans le monde capitaliste occidental, et plus particulièrement en France.

    Voilà vous avez le principe explicatif fondamental qui permet de saisir la marche des choses : ajoutez-y pêle-mêle tout ce qu’on peut reprocher au système et concluez logiquement avec lui qu’il faut :

    – « Supprimer le capital de placement »
    – « fermeture des bourses »
    – « fermeture de tous les départements « financiers » des grandes firmes et des banques »
    – « la vraie nationalisation des banques »
    – « Rétrécir la sphère de marchandisation »
    – « développer une économie servicielle, publique » (Il rajoute pudiquement : « associative, voire privée » )
    – « renationaliser » , mais rajoute-t-il : « avec un nouveau contenu … donnant aux usagers un pouvoir et une initiative démocratique »
    – « développer une économie de la gratuité »
    – « tirer toutes les conséquences qui s’imposent de la crise écologique »

    C’est un peu flou , certes mais c’est tellement beau et puis : « développer une économie de la gratuité », tout de même, il fallait y penser -tellement c’est évident et bête comme choux- !!!
    Faudra en parler au chinois, les futurs nouveaux maîtres du jeu planétaire …

    Elle ne sera pas bien plus belle que dans notre univers de merde, la vie, dans ce système si implacablement merveilleux qu’ on peine à lui donner un nom tellement il ne ressemble en rien à ce qui a déjà été expérimenté !!!

    Merci Cecile.

  47. Avatar de zebulon
    zebulon

    La prise de conscience est une base de départ, l’action politique et la prise du pouvoir est une autre histoire.
    Surtout que ceux qui l’ont n’ont pas spécialement envie de le lâcher.

    En Europe les élections européennes sont proches, si la prise de conscience est réelle les partis aux ordres devraient dérouiller un maximum. Mais peut être faudra-t-il alors annuler les élections comme on le fait avec les référendums, ou alors envoyer l’OTAN ramener le calme. Mais çà on a l’habitude, le peuple ne comprend jamais ce qui est bon pour lui.

    Mais ma conviction c’est que les petits doivent apprendre à vivre sans les banques. Comme en écologie, ce sont de petits gestes simples comme aller retirer toute sa paie le premier jour du mois, qui assècheront ce système qui engraisse une certaine catégorie de personnel au dépend de beaucoup trop de monde.

    La crise du crédit immobilier des maisons ouvrières est un alibi bien facile pour expliquer la déroute financière américaine. Peut être les USA ont ils tout simplement menées des guerres futiles au dessus de leurs moyens?
    La chute des empires tient souvent à une bataille de trop ou à un chèque sans provision.

    Ensuite il suffit d’organiser le spectacle pour continuer à se maintenir au pouvoir.
    Chassons ces criminels qui se cachent dans les paradis fiscaux comme B.. L.D.. dans sa grotte, et pour finir ce sera : connaissez vous vraiment votre voisin ?

    Comme dit la pub de la SG (banque française bien connue je crois ) « on est là pour vous aider ».

    Oui , et bien n’en faites rien, on va se « démerder » tout seul pour une fois.

  48. Avatar de JCL
    JCL

    Le roi est nu.

    Mais cette réalité est encore difficile à percevoir par le grand nombre. D’autant que la garde rapprochée tente de recouvrir cette réalité d’un voile pudique : une photo du G20 consensuelle, des normes comptables  »adaptées », des banques subitement bénéficiaires…

    Il y a bien ici et là une voix qui s’élève : regardez le roi est nu ! Mais la plupart ne le voient pas, pour eux un roi c’est forcément habillé, et bien qu’il soit nu, ils le voient encore en roi.
    Il faut que ça infuse.

    Mais le percolateur est en marche. Alors percolons !

  49. Avatar de Alexis
    Alexis

    Et pendant ce temps là… chaque litre de pétrole brûlé est définitivement perdu, chaque litre de pétrole brûlé émet sont lot de GES, quelques kilomètres carrés de forêts tropicales ou de terres arables disparaissent à chaque seconde, quelques clampins de plus viennent peupler la planète, quelques micro degrés de plus réchauffer les pingouins et les manchots…
    Mais à quoi bon le répéter, a fortiori ici, où personne n’est plus surpris par ces remarques… finalement inutiles.

  50. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @JCL et zebulon

    cf mes deux précédents commentaires:
    Il n’y aura sans doute jamais percolation (à cause de l’effet de seuil dans un milieu hétérogène que je décrivais dans les dits commentaires).

    Il ne pourrait y avoir percolation que si une large proportion d’individus (quasi consensus) se retrouvaient sur un ensemble de valeurs communes. La « percolation » se traduirait alors concrètement par un diagnostic et une proposition de solution quasi unanime. Avez-vous l’impression que ce soit ce vers quoi on se dirige? Moi clairement pas.

  51. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Oppossùm

    c’est pour toi, (peut-être cela peut-il te rassurer !! ?)

    « Dans son roman de 1854 Temps difficiles, Charles Dickens se fait l’écho de cette problématique en prêtant à son maître d’école, Mr. Gradgrind, les préceptes suivants : « C’était un des principes fondamentaux de la doctrine Gradgrind que toute chose devait être payée. Personne ne devait jamais, en aucun cas, rien donner à qui que ce fût sans compensation. La gratitude devait être abolie et les bienfaits qui en découlent n’avaient aucune raison d’être. Chaque pouce de l’existence des humains, depuis la naissance jusqu’à la mort, devait être un marché réglé comptant. Et s’il était impossible de gagner le ciel de cette façon, cela signifiait que le ciel n’était pas un lieu régi par l’économie politique et qu’on n’avait rien à y faire. »

    (NB : Dans Oliver Twist, Dickens fait dire au bedeau que « le principe même de l’aide à domicile, c’est de ne jamais donner aux pauvres, ce dont ils ont besoin, comme ça ils finissent par se lasser de venir demander » )

  52. Avatar de sylvie
    sylvie

    en mai 68, le peuple avait de bons chefs

    WALDECK ROCHET

    En Mai 68, il a 63 ans. Secrétaire général du Parti communiste français depuis 1964, il choisit de ne pas « aller à l’insurrection », qui est, à ses yeux, « la position aventuriste de certains groupes ultra-gauchistes ». Il préfère, dit-il, « agir en sorte que la grève permette de satisfaire les revendications essentielles des travailleurs et poursuivre, en même temps, sur le plan politique, l’action en vue de changements démocratiques nécessaires dans le cadre de la légalité. »

    GEORGES SEGUY

    En Mai 68, il a 41 ans. Il est secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) depuis un an et le restera jusqu’en 1982. Il est aussi membre du bureau politique du Parti communiste depuis 1960, qu’il quittera en 1970. A l’instar du Parti communiste, la CGT ne soutient pas pleinement le mouvement de Mai 68, dont le contrôle lui échappe et dont elle craint le gauchisme. Pour Georges Séguy, il s’agit d’un « mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n’a pas d’autre objectif que d’entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s’appuyant sur le mouvement des étudiants ».

  53. Avatar de thomas

    Pas de percolation pour moi non plus. C’est au contraire la plus grande confusion qui règne, quelque soit le domaine abordé, on assiste à une perte de repère généralisée.

    Economie, environnement, l’audience est donnée assez méthodiquement à ceux qui sont le plus capable d’entretenir et d’amplifier cette confusion.

    Qu’ en sortira-t-il ? Rien. On peut discuter de changement, quand on a le temps libre et le frigo plein, mais la précarité engendre des gens faibles physiquement, moralement et recentrés sur des necessités.

    Bref, comme dirait Obélix en donnant des baffes aux romains pour les faire parler : « Avant ils ne veulent pas, après ils ne peuvent plus « .

  54. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Cecile

    Disons que ce qui me gêne dans le « gratuit » c’est qu’il n’est pensé que comme un droit à .
    Ce refus de compter , de jauger, débouche sur une méconnaissance totale du prix des choses, c’est à dire , pour être concret, du travail et de la peine de hommes. Le gratuit peut tuer l’échange. Le gratuit est un leurre.

    Néanmoins et peut-être surtout, l’essentiel , une fois un certain nombre de besoins basiques satisfaits (Bien que pour une grosse partie du monde ce ne soit pas le cas et bien qu’on ait la tentation de considerer une foule de choses et d’objets comme indispensables alors qu’elles sont vides de sens) , est difficilement ‘comptable’.

    A l’idée de gratuit, je préfère celle du don , plus liante et reliante.

    Le gratuit c’est une sorte de hideux inverse de la marchandisation de tout. Le gratuit, ça détruit. A la limite, le vol est plus honnête ! Une grosse parte de la planète ne demande qu’un travail et un revenu pour avoir sa dignité.
    Et lorsqu’elle est mise en scène , cette gratuité, par des formes d’organisation à vocation totalisante et rationnellement fermées sur elles mêmes, on s’achemine gratuitement sur les chemins d’ Ubu.
    Mais c’est comme ce a quoi on assite : à un moment quelqu’un doit honorer les promesses à payer empilées … ou le gratuit dispersé.

    Se méfier du « méchant » envers des choses et du gris au fond du rose.
    C’est un joli surnom, Cécile.

  55. Avatar de Michel GIRAUDET
    Michel GIRAUDET

    Nos doutes sont donc devenus des certitudes.

    Le monde financier est au pouvoir et la solution ne viendra pas d’en haut de la pyramide.

    Alors, soyons très pragmatique. La solution ne peut venir que d’en bas.

    Cette base, celle des petites et des moyennes classes, voire aussi celle des classes moyennes/supérieures, ont maintenant sous le nez la preuve que leurs maigres économies sont gérées au gré du bon vouloir d’un système définitivement pervers.

    Quel processus permettrait de créer une structure financière nouvelle, je n’ose pas prononcer le gros mot de « banque », dont le fondement ne reposerait que sur des règles vertueuses et rigoureusement contrôlées , hors de toutes les sophistications incompréhensibles et perverses qui ont conduit le monde au désastre actuel.

    Placer ses économies dans une telle structure plutôt que dans le casino des banques telles que l’on commence non pas à les connaître, mais simplement à les entrevoir, serait peut-être une démarche capable de séduire une très large population, qui pour une période d’un ou deux ans serait peut-être même prête à renoncer à tout rendement pour participer à ce qui pourrait être une arme de destruction massive si la population des candidats « investisseurs bénévoles » s’avérait suffisamment conséquente?

    On ne peut rien faire en partant d’en haut car le pouvoir nous est confisqué dans un système pervers qui tient le politique au creux de sa main.
    Je pense que l’exaspération qui résulte de cette situation, et qui va grandissant, peut entraîner un esprit de révolte suffisamment puissant pour motiver une large population, suffisamment large pour, non pas assoiffer rapidement les grandes banques, mais initialiser un mouvement qui ne ferait que grossir jusqu’à redonner le pouvoir à la vertu qui fait tant défaut désormais.

    Excusez moi , car je suis encore sous le traumatisme laissé par le spectacle du film LET’S MAKE MONEY que j’ai vu avant hier!

  56. Avatar de A-J Holbecq

    La NEF http://www.lanef.com/ est peut être la structure adéquate … c’est la mienne, en tous cas 😉

  57. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Oppossùm

    c’est pour toi (si ça peut te rassurer !! ? pour la « gratuité » …)

    « Dans son roman de 1854 Temps difficiles, Charles Dickens se fait l’écho de cette problématique en prêtant à son maître d’école, Mr. Gradgrind, les préceptes suivants : « C’était un des principes fondamentaux de la doctrine Gradgrind que toute chose devait être payée. Personne ne devait jamais, en aucun cas, rien donner à qui que ce fût sans compensation. La gratitude devait être abolie et les bienfaits qui en découlent n’avaient aucune raison d’être. Chaque pouce de l’existence des humains, depuis la naissance jusqu’à la mort, devait être un marché réglé comptant. Et s’il était impossible de gagner le ciel de cette façon, cela signifiait que le ciel n’était pas un lieu régi par l’économie politique et qu’on n’avait rien à y faire. »

    (NB dans Oliver Twist, Dickens fait dire au bedeau que  » le principe même de l’aide à domicile, c’est de toujours donner aux pauvres ce dont ils n’ont pas besoin, …comme ça ils finissent par se lasser de venir demander)

  58. Avatar de Cécile
    Cécile

    à Dissonnance

    TRAITE pour le grand dérangement – avril 2009 page 7

    « C’est plutôt un processus à accompagner qu’un problème
    à résoudre. Plutôt une mutation à vivre dans son imprévisible
    qu’une difficulté à dépasser.
    – Il n’est de la légitimité de personne de donner la leçon, de
    fournir des solutions, mais il est du devoir de tous de ne pas
    déserter cette totale exigence : il faut participer. Participer,
    pour nous, c’est oser penser soi-même, oser s’interroger soimême,
    oser proposer et imposer soi-même. L’idée de mutation
    (ou de métamorphose) s’impose alors. Toute mutation suppose,
    par son ampleur, qu’une réflexion soit déclenchée au
    niveau de chacun, dans la conscience et dans l’esprit de chacun,
    et qu’elle chemine sans chaînes dans les imaginaires de
    tous. »

  59. Avatar de Karlusson
    Karlusson

    oui, pourtant rien n’est tout blanc ni tout noir ; la doctrine de Manès est trop simplificatrice, et c’est bien un danger que de « percoler » trop vite, il faut une transition acceptable.

  60. Avatar de logique
    logique

    M’enfin les deux seul percolation qui me semble a l’oeuvre et celle de l’argent des contribuable dans le systéme financier et celle des dirigeant financier dans la politique. En fait ont est un peut comme le café ont risque de ne plus avoir de gout une fois que la finance se sera servi.

  61. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Cécile

    Je suis résolument hermétique à la poétique et au discours syndicaliste.

    Plutôt que de porter aux nues le mouvement caribéen a priori, j’attends d’en connaître les effets sur le moyen, voir le long terme. Et ensuite, j’attends encore de savoir de quelle manière on transpose les évènements du confetti antillais dans un espace politique et économique de très loin plus vaste.

  62. Avatar de antoine
    antoine

    « Le problème, c’est que le peuple suit sa propre voie et personne ne peut l’obliger à aller là où il ne veut pas aller. »
    Je vous consille d’observer la repogrammation totale de l’Allemagne par les alliés après la deuxieme guerre mondiale. Opération de psyops « grandeur nature ».
    On pourrait multiplier les exemples récents (A quoi sert la psychologie sociale à votre avis? A quoi sert l’éthologie humaine?).

    Le drame c’est le décalage, de plus en plus comblé par des ONG aggressives cependant, entre les méthodes syndicales/classiques (la « révolte » des cherheurs m’inspire la plus grande pitié) et les méthodes utilisées par les professionnels. Si demain les chercheurs par exemple, au lieu de défiler stupidement dans les rues comme des lemmings (oui j’ose le mot), menaient une guerre informationnelle totale au gouvernement, je vous assure qu’ils auraient tout ce qu’ils veulent en 3 mois. Quand on pense au savoir dont ils disposent collectivement! Quand on pense à leur force de frappe potentielle! A leur capacité de nuisance! La vérité c’est que sur ce terrain ils sont médiocres. Ce ne sont pas des guerriers. La même chose vaut pour les syndicats: lents, inefficaces, utilisant des méthodes d’un autre age (distribuer des tracts… soupisr). Dès le départ ils n’ont aucune chance parce qu’ils ne savent pas capitaliser sur le « rapport du faible au fort ». A votre avis, quel genre de profil recherchent les hedge funds en ce moment? Le même que celui qui serait utile aux syndicats (dont le silence est ASSOURDISSANT). Mais pq aucun d’entre eux ne bronche?

  63. […] Article communiqué par Paul Jorion […]

  64. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ antoine-a-minuscule

    Bonjour,

    Je ne comprends pas votre argument sur « le rapport du faible au fort ». Est-ce que vous pourriez expliciter un peu SVP – pour les durs de la comprenette comme moi !

    Merci d’avance.

  65. Avatar de JCL
    JCL

    @ Dissonnance

    valeurs communes, seuil déclencheur de l’effet percolateur ?
    Je dirai : le rêve et la peur.

    Le rêve c’est le mythe du progrès général attaché au système capitaliste partagé peu ou prou par ceux qui en bénéficient comme par ceux qui le subissent. Le rêve qui traverse toutes les époques les triomphantes comme les raisins de la colère.
    Ce rêve commun a fait les peuples dociles, mieux encore que la peur, car le rêve n’a pas besoin de la contrainte pour s’imposer.

    Ce rêve est gravement atteint aujourd’hui ou dit autrement le roi est nu et ne fait plus rêver. Le système n’a plus que des rebonds temporaires, des illusions à offrir et beaucoup de cauchemars écologiques, sociaux en perspective.
    Le principe de réalité va prendre le dessus progressivement. La percolation s’effectuer.

    Pour savoir ce qui en sortira, c’est une autre paire de manches.

    @antoine
    Pourquoi parler des syndicats comme une entité abstraite ?
    Les syndicats ne sont pas un ensemble homogène, on y trouve différents courants de pensée et différents modes d’organisation.
    Leur silence assourdissant ?
    Mais il faudrait dissocier les porte paroles nationaux déconnectés de la base et les syndicalistes de terrain, les syndicats qui préconisent le syndicalisme d’accompagnement social ceux qui prônent le syndicalisme de lutte.
    La faillite des élites est vraie pour toutes les structures de représentation me semble t-il
    Ensuite s’agissant des modes d’action, ce débat traverse également les organisations syndicales, et la condescendance par rapport à certains types d’action n’est pas un argument convaincant

    Faut-il malgré toutes les bonnes critiques nécessaires jeter le bébé avec l’eau du bain ? Je ne le crois pas. Ni dans nos pays relativement favorisés, ni dans ceux où le syndicalisme et les syndicalistes sont traqués.

  66. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Michel Giraudet, (20/04; 8:55)

    Dac avec vous sur l’impossibilité d’agir par le haut: sables mouvants… sans parler des labels pourris, des associations de défense infiltrées pour pouvoir rémunérer leurs permanents etc.

    Sur le plan bancaire, il y a déjà les banques en ‘etic’ mais qui devront changer de stratégie pour changer de taille, ce qui suppose qu’elles affinent leurs critères pour pouvoir financer des start up parfois gourmandes en capitaux bien que vectrices de changements importants … par la base!

  67. Avatar de zoupic

    La percolation, à notre échelle, petits hommes du peuple, connaît différentes vitesses liées aux actions de chaque jour, au quotidien morne fourni de nouvelles toutes plus tristes les unes que les autres. Il y a presque un an j’écrivais un article sur mon blog que je relayais ici, de l’importance d’Internet : c’est le percolateur par excellence du 21ème siècle.

    Les grands, les politiques, les riches, ont les médias, et conquèrent avec le seigneur argent, la reine publicité et le Dieu communication les cerveaux de nos frères et soeurs. Il est plus facile de retourner dans sa vie d’avant et d’oublier que tout s’écroule autour de nous. La peur commence à ronger les âmes, la panique approche, le noir s’en empare.

    C’est Internet et ses frontières illimitées, c’est le buzz et sa propagation exponentielle qui telle une Susan Boyle nous permettent de toucher plus d’une personne à la fois. Pour battre les médias, le big brotherisme et l’abrutissement général dans lequel nous sommes, il faut utiliser nos coeurs. Il faut motiver chaque ami, parent, frère, à réaliser ce que chacun pense tout bas depuis longtemps, à prendre conscience que OUI, plein de choses sont pourries dans ce système, mais à prendre aussi conscience qu’il est possible de le changer, de l’améliorer, de le transformer.

    L’important aujourd’hui étant de bien faire comprendre qu’il n’est plus possible de le changer, il est devenu nécessaire.

    Un énorme mur nous attend, et c’est collectivement (en partant du bas) que nous pourrons redresser la barre.

    Aujourd’hui, chaque décision prise par le G20, la BCE, la FED et les autres institutions est systèmatiquement l’inverse de ce qu’il faudrait pour assainir le système, pour punir ceux qui ont joué, fauté et abusé. Ils ne peuvent pas se tirer une balle dans le pied, ils ne peuvent pas voir différemment de ce qu’ils connaissent et ont étudié toute leur vie.

    A nous de leur ouvrir les yeux, et de nous fédérer pour passer à l’action.

    Le temps presse.

  68. Avatar de antoine
    antoine

    Les guerres du quatrième type constituent pour ainsi dire l’exemple académique des rapports du faible au fort (ex: de guerre de ce style: les guerrillas urbaines au Mexique, la lutte contre le terrorisme…). Historiquement je crois sans en être sûr que la première defaite informationnelle liée à une victoire militaire est celle qui a entraîné le retrait des troupes US du Vietnam). Le concept a ensuite été porté au niveau de la guerre informationnelle pure (qui se distingue de la guerre positionnelle, sur le plan stratégique, en ceci qu’elle abolit le rapport de force, et que l’avantage ne va pas, toute chose égale par ailleurs, à la défense, mais au contraire à l’attaque…). En fait une fois que l’attaque est portée il devient très dur de répliquer, sauf à ouvrir ailleurs un contre-feu. Un bon exemple c’est justement le vrai faux « canard » radiophonique d’aujourd’hui. Même si la réaction des officiels ne s’est pas faite attendre le mal est fait.
    Donc pour faire simple, il s’agit de David et Goliath. David a toutes ses chances s’il joue bien sa partie (c’est à dire qu’il livre une guerre – appeons un chat un chat- assymétrique). Et qu’il est lui-aussi sans scrupule.

    Chaque leader syndical devrait un être formé à la négociation multilatérale (c’est pas juste une question d’ »homme », ca « s’apprend ». On ne joue pas la même partie en position défensive/offensive/forte/faible. La maîtrise du temps est essentielle et diffère dans chaque cas. On ne négocie pas pareil en fonction du profil psychologique de la personne qu’on a en face. Etc etc… ) Sans compter d’autres trucs dont je ne peux pas parler ici et j’en suis désolé. Mais il est évident qu’il ne faut pas jouer d’abord le droit en cas de plan social (le responsable syndical doit d’ailleurs accumuler les munitions longtemps à l’avance, et ne pas hésiter à attaquer ad nominem, sur plusieurs front enmême temps)…
    Les gwada ont très bien géré, par exemple (malgré quelques erreurs qui auraient pu leur couter cher en métropole).

    Je vais résumer en un point: de même que les concepts classiques de « guerre », de « victoire ou de défaite » sont périmés quand on s’en tient au plan militaire. De même les concepts de « lutte » ou « d’accompagnement » sont périmés en maière de lutte syndicale. On s’en fout de la question de la représentation. Si vous êts efficace, vous serez suivi, jusqu’à atteindre une « masse critique ». Si vous perdez vous serez abandonnés. Vous souhaitez obtenir un résultat. Peu importe la méthode: lutte/accompagnement. Allez le chercher. Frappez là ou ca fait mal. Faire peur suffit souvent.
    Mais les chercheurs… sont en essous de tout. Ils peuvent saper les intérêts du pays de mille et une manière différentes (on verra bien si les sciences humaines ne servent à rien ce jour là: la preuve par l exemple)!!! Et ils peuvent nuire à l’industrie de façon toute aussi brutale s’ils le souhaitent. Le seul truc potable qu’ils ont fait c’est la reprise de la conf donnée par le chef de l Etat en soulignant en commentaire sous-titré les inepties qu’il a pu sortir. Tout le reste est… nul

  69. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine : « Mais il est évident qu’il ne faut pas jouer d’abord le droit en cas de plan social »

    Oui, le droit est le résultat visible du rapport de force (le traité d’armistice en quelque sorte). Mais il n’est pas négligeable dans le rapport de forces, il est plus difficile de concentrer ses forces pour aller contre le droit que pour aller dans son sens (celui qui va contre le droit « positif » doit faire appel à un autre droit, dit « naturel »).

  70. Avatar de antoine
    antoine

    Oui il n’est pas negligeable… c’est pourquoi le fort captalise dessus. Je voulais dire (mais je pense que vous aviez compris): sortir de l’alternative force physique/droit. Entre les deux il y a de la place pour une autre sphère (ca ne dispense pas de jouer le droit et les manifestations en meme temps). Mais c’est celle-là qui est eficace. Tout ce qui ne se fait pas mais qui reste à l’intérieur ou à la limite de la sphère de la légalité.

    Je ne dirais pas que la totalité du droit positif est le produit d’un rapport de force (même si c’est ce que pensent- àtort à mon avis- les marxistes). C’est pour ça que dans une situation typique d’affrontement patronat/syndicat, le plus désavantagé demande une loi alors que le plus avantagé demande une négociation pure et simple entre « partenaires sociaux » (notez que les investisseurs n’apparaissent pas… et qu’il est donc beaucoup plus dur de les atteindre).

    Un syndicaliste doit connaître son entreprise. Mieux il la connait, plus il est fort. Evidemment je ne parle pas de multinationales ou de banques/assurances. C’est encore un autre problème. Mais globalement je dirais que les syndicalistes devraient s’appuyer davantage sur les ONGs, qui sont structurées de manière entièrement différentes, et qui sont bien plus efficaces (et dont la structure ne s’adosse à aucune théorie implicite de la représentation). Le syndicat doit se penser non comme une structure politique mais comme une structure militaire (dans l’armée on se moue de la représentation: seule compte l’efficacité). Ca me donnerait presque l ‘idee d’un livre tout ça…

  71. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine:

    « sortir de l’alternative force physique/droit »

    Je ne pense effectivement pas que le rapport de forces se réduise à ces deux composantes.

    « Je ne dirais pas que la totalité du droit positif est le produit d’un rapport de force (même si c’est ce que pensent- àtort à mon avis- les marxistes).  »

    Il n’y a pas que les marxistes qui disent cela. Je ne suis pas marxiste par exemple. Et je ne crois pas me tromper en disant que Machiavel déjà ne disait pas autre chose.
    Ensuite, si vous pensez qu’ils ont tort, c’est parce que vous pensez le terme « rapport de forces » comme un recours systématique à la force physique. Ce n’est pas le cas et donc je crois que vous dites la même chose qu’eux.

    « le plus désavantagé demande une loi »

    Bien sûr, qui demande l’armistice si ce n’est le perdant? La loi ou le traité de paix permet de figer le rapport de forces dans une situation certes défavorable mais qui sans cela risque d’encore plus se dégrader pour le plus faible. Le fort, s’il en a les moyens (ses propres capacités et une faible résistance en face), cherchera la poursuite informelle du rapport de forces. Arrivé au terme de ce que le fort croit pouvoir atteindre (entre Etats cela signifie une occupation du territoire ennemi et une capitulation totale), il cherchera lui aussi à figer la situation en l’institutionalisant.

  72. Avatar de antoine
    antoine

    Machiavel… c’est mon Judas de la philosophie à moi 😉 Je suppose qu’on a chacun le sien (mais pas pour son machiavelisme… juste parce qu’avec lui la philosophie cesse d’être aussi nécessairement en même temps un travail de pefectionnement moral… il est le premier intellectuel de l’hitoire… et donc le premier responsable de la décadence de la philosophie pratique qui devient un discours purement théorique sur les choses pratiques).
    Pour ce qui et du droit positif, Rancière a bien critiqué la critique marxiste des droits de l’homme bourgeois, et les spécialistes allemands parlent couramment de la « postivation du droit naturel » pour dire que ce dernier est passé dans le droit positif au XXe siècle.

    De toute façon, ceux qui ne sont pas content du contenu du droit à un moment t refuseront d’admettre qu’il est le produit du droit naturel quand bien même serait-ce le cas (admettons), ne serait-ce que parce qu’il les désavantage du point de vue personnel. Ils diront qu’il s’agit du produit d’un rapport de force en leur défaveur (Rawls fait carrément sauter la distinction entre les deux en développant une conception constructiviste, non métaphysique, du droit qui rend plus difficile ce genre de stratégie/mauvaise foi).

    Pour ce qui est du rapport de force entre partenaires sociaux: lorsque le plus faible exige l’arbitrage de l’Etat il ne demande pas un armistice du tout. Il demande que le droit « saute par dessus le rapport de force » pour rendre caduque l’avantage théorique du plus fort dans une négociation. Cest à dire qu’l demande le droit tout court. En gros le recours à l’Etat souverain (qui dispose du monopole de la violence physique légitime) rend nul l’avantage compétitif du plus fort. Imaginez un duel au pistolet. A est plus fort que B. A va demander un duel en bonne et du forme, alors que B va demander l’arbitrage de la roulette russe ou d’un juge souverain indépendant. Les deux résultats seront réputés définitifs. Mais ce n’est pas pour ca que les deux luttent (l’institutionnalisation du résultat). Ils luttent pour ce que sera le contenu du résultat et donc sur lamanière dont ce dernier sera fixé. Le faible, en demandant la roulette russe ou le procès, ne reclame nullement l’armistice mais vise bel et bien la victoire. Le faible à toujours intérêt à préférer un procès équitable à une négociation dans laquelle il part perdant.
    Ceci dit vous avez raison le plus souvent le recours à l’Etat équivaut à une demande d’armistice pour « limiter les dégats » (vaut mieux une loi qui garnatit un SMIC plutôt que rien du tout). Mais meme dans ce cas l’Etat pourrait trancher contre le fort et décider de tout accorder au faible.

    Bref on est loin de la percolation…

  73. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine: « En gros le recours à l’Etat souverain (qui dispose du monopole de la violence physique légitime) rend nul l’avantage compétitif du plus fort. »

    Pas du tout d’accord. L’Etat n’est pas un lieu neutre au-dessus de la mêlée, il est aussi le lieu de la mêlée. Autrement dit, l’Etat est déjà le reflet du rapport de forces (comme la loi). Lorsqu’un des duellistes en appelle à l’Etat, quand il le nécessite, c’est évidemment un allié qu’il appelle. L’aide de l’Etat peut alors prendre l’aspect d’une charge de gendarmerie sur des grévistes ou d’une loi instaurant les congés payés, selon que c’est l’un ou l’autre camp qui le contrôle (je vous laisse deviner quel camp le contrôle actuellement).

  74. Avatar de antoine
    antoine

    Oui c’est la thèse marxiste… je persiste à croire que c’est un contresens fondamental de ce qu’est la démocratie parlementaire.

    « Lorsqu’un des duellistes en appelle à l’Etat, quand il le nécessite, c’est évidemment un allié qu’il appelle. » Ce n’est pas exact… il en appelle à une situation ou ses chances sont meilleures quel que soit son « camp » (et même si le gouvernement est de droite non gaullienne, un syndicat a toujours intérêt à demander son arbitrage quand il est faible). Par ailleurs, je ne crois pas que l’Etat ait été du côté du MEDEF en Guadeloupe, l’Etat dont un représenant affirmait que les méthodes des grevistes étaient certes « particulières » mais qu’elles se comprennaient à la lumière des méthodes du MEDEF archaïques et quasi néo-coloniales. C’est du reste l’Etat qui fait pression sur le MEDEF en Gwada (peut-être sous la pression populaire mais qu’importe). Reste que l’Etat est seul légitime en la matière. Toutefois l’Etat parce qu’il a eu le soutien du peuple, reste toujours plus légitime que n importe quelle organisation syndicale ou patronale. En celà, il est bien « neutre » au sens ou il n’est pas partie prenante du conflit et démocratiquement élu (ls syndicats pétendent il ête plus légitimes que le peuple?). Même s’il peut se montrer plus sensible à l’argumentaire d’un camp ce n est en rien illégitime (mettons de côté les théories du complot et le cas des établissements bancaires/financiers). Mais précisément, toutes ces raisons militent pour une remise à niveau des techniques d’actions syndicales compètement inefficaces dans le monde d’aujourd hui. Je dirais prsque, trop tendres.

    Pour ce qui est de la charge de gendarmerie… ce n’est pas parce qu on est greviste qu’on a tous les droits. Le maintien des libertés publiques implique le maintien de l’ordre public. Quand bien même l’expérience ne serait-elle pas agréable. La charge n’est pas en tant que telle synonyme de soutien à l’autre camp. Avant d’être au service de tel ou tel groupe les CRS sont au service des citoyens qui ne sont pas partie prenante du conflit. Ceci revient à prétendre les agents mieux qu’ils ne se comprennent eux-même. Ce n’est pas là, à mon sens, une façon dont les citoyens devraient s’envisager les uns les autres. Ne pensez vous pas qu’ils sont aussi dégoutés que vous des milliards concédés aux etablissements bncaires et financiers, pour rien en plus? Les CRS ne sont pas imperméables à la souffrance sociale. Enfin je crois pas. Evidemment ce ne sont pas de saints non plus (et certains sont particulièrement idiots, meme si cette image est sciemment entretenue, d’ailleurs).

    Le CE a accès à la comptabilité… Mais c’est une arme terrifiante!!!! Qu’il apprenne à s’en servir correctement. Ca fera bien plus de mal qu’une « manifestation »… Contre ça aucune charge de CRS n’est efficace/légitime/utile. Encore une fois le recours à la manifestation physique, à la force, n est que moyennement utile (surtout si les caméras ne sont pas là pour l’exploiter). A même titre que la bombe H ne sert à rien dans une favellas qui explose.

  75. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Vous voir discuter de l’opposition syndicat/patronat est distrayante, cependant:

    Ces deux entités n’ont-elle pas, à terme, le même objectif, à savoir la pérennité de l’entreprise?

    L’arme comptable… C’est du même ordre que la bombe atomique. Uniquement dissuasif. Le syndicaliste qui patouillerait trop profondément dans la comptabilité de son entreprise risquerait au final rien moins que de l’exposer aux poursuites du fisc, avec à la clé des ennuis judiciaires potentiels, et par conséquent un risque de « saboter » la pérennité de l’activité. C’est une boîte de Pandore qu’aucun syndicaliste n’est naturellement disposé à ouvrir à moins d’y être acculé, c’est à dire dès l’instant ou le rapport de forces a déjà été cristallisé en sa défaveur. On ne dit pas à son interlocuteur « si je disparais, vous disparaissez avec moi », à moins de se savoir déjà condamné.

  76. Avatar de Moi
    Moi

    @antoine: des fois je me demande si je ne suis pas marxiste. 🙂

    « Avant d’être au service de tel ou tel groupe les CRS sont au service des citoyens qui ne sont pas partie prenante du conflit.  »

    Ce n’est pas une preuve de la neutralité de l’Etat. Il ne faut pas voir le rapport de forces comme un duel (avec deux seules parties en présence). L’ Etat est le confluent des différentes forces en présence, certaines en conflit, d’autres plus marginales ou impliquées dans d’autres conflits. Enfin, l’Etat n’est jamais complètement dans un camp ou l’autre car même très faible une force n’est pas nulle et garde une certaine influence sur l’Etat.
    Donc, oui, il faut nuancer mon propos lorsque je dis que l’Etat est l’allié de l’un ou l’autre camp. Mais il penche quand même toujours dans un sens ou l’autre (une position d’équilibre entre toutes les forces est très improbable et ferait d’ailleurs que l’Etat ne déciderait rien du tout).
    Je vois l’Etat comme un instrument qui est plus ou moins contrôlé par telle ou telle main, pas comme un agent indépendant.

    Prenons un cas concret, lors des problèmes en Guadeloupe, l’Etat était plutôt du côté du MEDEF et ce n’est que sous la pression de la rue qu’il a progressivement penché vers plus d’équilibre.

  77. Avatar de Moi
    Moi

    @Dissonance: « Ces deux entités n’ont-elle pas, à terme, le même objectif, à savoir la pérennité de l’entreprise? »

    Pas toujours. Un patron peut vouloir fermer l’entreprise pour aller investir ailleurs. Un syndicat peut vouloir la disparition de l’entreprise pour que l’emploi reste sur place sous une autre forme institutionnelle. L’un défend son capital, l’autre son emploi, et l’entreprise n’est qu’un instrument en vue de ces fins (comme l’Etat).

  78. Avatar de zoupic

    Quand je vois la réflexion que vous faites sur les CRS, c’est un des problèmes qui me trotte dans la tête depuis un moment. Je suis un partisan de la non violence, et donc je réfléchis à des moyens de convaincre par les mots.

    Imaginons une manif, une révolte, une confrontation entre le peuple et l’oligarchie. On dit que la guerre c’est le combat de gens qui ne se connaissent pas pour des gens qui se connaissent. Ici, l’adversaire de l’autre côté de la barrière n’est pas d’un autre pays, il souffre des mêmes maux que moi, cette personne nous ressemble, donc :

    Comment convaincre un flic, un CRS, un gendarme qui fait son métier, qu’il défend les mauvaises personnes, l’oligarchie, et qu’en tant que citoyen et homme du peuple, c’est de notre côté qu’il devrait être.

    Sachant que : 1) ce ne sont pas les plus malins 2) il n’a pas lu les 2 dernières années de blog de Paul Jorion 3) ça fait longtemps qu’il n’a pas donné de la matraque 4) son intérêt personnel à court terme est compromis aussi

    OU

    Faut-il encore attendre que ça percolate (c) plus que ça (et que l’économie se dégrade encore plus, et de façon plus évidente et visible) pour que le peuple soit facile à lever/convaincre?

    OU

    A quel moment la coupe est pleine pour suffisamment de monde?

  79. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ antoine

    Merci pour votre patience et votre pédagogie, c’est tout de suite limpide.

  80. Avatar de Zevengeur

    @Ken Avo
    @A-J Holbecq

    Le concept d’intérêts sur la dette est tellement entré dans les esprits comme étant « normal » que l’on a pas répondu à l’excellente remarque de A-J Holbecq : « …Est ce que j’enfonce une porte ouverte en disant que la dette publique devrait être financée par la Banque Centrale, ce qui équivaut à des intérêts nuls … »

    E Chouard avait réagit sur ce sujet à travers l’article 104 de Maastrich :
    http://french-revolution-2.blog.fr/2008/09/16/maastricht-article-4737481/

    Et puis il semble que je fasse partie de la percolation (!) :
    http://french-revolution-2.blog.fr/2009/04/14/g20-g-vain-5912877/

  81. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Moi

    « Un patron peut vouloir fermer l’entreprise pour aller investir ailleurs. »

    Si vous partez du principe que le patron et l’investisseur sont une seule et même personne, d’accord.

    « Un syndicat peut vouloir la disparition de l’entreprise pour que l’emploi reste sur place sous une autre forme institutionnelle. »

    Je ne comprends pas ce raisonnement.

  82. Avatar de Moi
    Moi

    @Dissonance: par exemple si le rachat de l’entreprise (ou une nationalisation, ou une fusion, ou un démantèlement, etc) par une autre permet de sauver l’emploi.
    Ex: Fortis passe chez BNP avec l’accord des syndicats (et le désaccord des actionnaires qui auraient sans doute préféré la permance de l’entreprise) car cela semble comporter plus de garanties pour la sauvegarde des emplois existants.

  83. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Nous sommes donc bien d’accord, l’intérêt du syndicat est toujours la pérennité de l’activité.

  84. Avatar de JCL
    JCL

    @antoine

    si je partage certaines de vos critiques par rapport à l’inefficacité d’un certain type d’actions syndicales, je ne vous suis pas du tout quand vous pronez la fin qui justifie les moyens, la professionnalisation nécessaire, l’inutilité de la représentativité.

    en quelque sorte vous nous ressortez l’avant-garde auto désignée, éclairée, professionnelle, militaire…

    D’autre part les syndicats ont une légitimité en tant que contre pouvoirs, de ce fait on ne peut les placer sur le même plan que l’Etat

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  1. Les élections de mi-mandat seront truquées : comme chez Poutine. Faut suivre Gaston! 😊

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