Aussi grave que prévu

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

J’écrivais le 1er avril dans La situation économique continue de se dégrader aux États–Unis,

J’ai eu le sentiment samedi dernier sur BFM, dans USA Hebdo, qu’on m’encourageait fermement à rejoindre le chœur des optimistes. J’ai répondu que pour que la situation s’améliore aux États–Unis, il faudrait d’abord que le nombre de chômeurs supplémentaires cesse de dépasser le demi-million mensuel, comme il l’a fait ces trois derniers mois. Il faudra donc encore attendre au moins un mois avant de se réjouir puisqu’on annonce aujourd’hui que 742.000 emplois auront été perdus en mars dans le secteur privé.

On ne se réjouira pas encore ce mois-ci puisque 539.000 emplois furent perdus en avril, chiffre qui se serait monté à 605.000 si le gouvernement américain n’avait pas enrôlé durant le mois 66.000 contractuels en prévision du recensement de 2010. Le scénario catastrophe était que le taux de chômage atteigne les 9 % vers la fin de l’été, or les 9 % auront donc été atteints en avril.

Pendant ce temps-là le nombre des Américains toujours employés bien qu’ayant atteint l’âge de la retraite continue de croître, pour atteindre pour la première fois les 16,9 %. La raison en est simple : la retraite par répartition se monte à peu de choses aux États–Unis et les fonds de pension des entreprises ont progressivement été remplacés au cours des années 1990 par la retraite par capitalisation du type 401(k) ou IRA, formules largement laissées à l’initiative du cotisant. Constituées essentiellement d’actions des firmes qui emploient les futurs retraités, ces plans ont fondu comme neige au soleil avec la dégringolade de la bourse au cours des années récentes. Les petits malins qui avaient choisi de plutôt placer leurs économies dans la pierre, confiants dans la loi coulée dans l’airain que « le prix de l’immobilier ne baisse jamais », ne sont bien entendu pas mieux lotis aujourd’hui.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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38 réponses à “Aussi grave que prévu”

  1. Avatar de François78
    François78

    Pendant ce temps, Paul Krugman, à défaut de rejoindre complètement le camp des optimistes n’a plus rien à dire :

    http://krugman.blogs.nytimes.com/

    Il poste en général au mois une fois par jour, j’en viens à souhaiter qu’il ait pris quelques jours de congés …

  2. Avatar de captainsky
    captainsky

    Si grave que ça ne marche pas…

    Ici: http://research.stlouisfed.org/fred2/series/UNEMPLOY

  3. Avatar de charles
    charles

    On ne pourra pas échapper à la lecture de ceci:

    Sur Agora vox : « L’ultime forfaiture du Capital : les banques ont délibérément provoqué la crise ! »
    « L’élite qui dirige le monde nous a trahi et est partie avec la caisse. »

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-ultime-forfaiture-du-capital-les-55712

  4. Avatar de charles
    charles

    Pierre JC Allard ne m’en voudra pas d’avoir fait un simple copier collé sans commentaire ni déformation.

    11 La mort des systèmes
    Classé dans : Auteur – pierrejcallard @ 4:05

    Quand une société a établi un cadre légal à sa convenance et que s’y déroulent les activités d’enrichissement qui tirent le meilleur parti des circonstances au profit de sa majorité effective – qu’il s’agisse de cultiver les bords du Nil ou de piller les tribus environnantes – le système mis en place va favoriser le maintien du statu quo. À la lumière de ce qui précède, on voit que ce que nous avons appelé le “système” n’est rien d’autre que l’ensemble des normes et mécanismes mise en place pour maintenir la suprématie de l’alliance dominante, son contrôle de la société et le partage entre ses propres membres des profits et avantages que peut procurer la société.

    Le système ne demande qu’à être éternel, mais l’égoïsme naturel des sociétaires va veiller à ce que l’évolution continue. Une évolution qui va tôt ou tard la conduire à sa perte ou à une profonde métamorphose. L’alliance dominante qui gère la société, en effet, tend à optimiser les avantages pour ses membres: elle le fait en limitant ceux-ci au nombre minimum compatible avec l’atteinte de leurs objectifs communs. Dès que certains sociétaires ne sont plus indispensables pour assurer la supériorité effective de l’alliance sur ses opposants, ces sociétaires superflus sont donc évincés aussitôt que possible.

    Ce processus d’exclusion de la participation à l’alliance dominante est complété par un autre processus plus subtil, mais qui mène au même résultat. Si le nombre des participants requis pour atteindre l’objectif est élevé, il est normal que certains d’entre eux ne soient pas indispensables à la gestion interne de l’alliance ; il va donc se constitue aussitôt, au sein de celle-ci, un “parti” restreint, plus exclusif et discret, ne regroupant que ceux qui se savent nécessaires à cette gestion interne et donc au contrôle de l’alliance elle-même. Ceux-ci retireront normalement de leur appartenance à ce « parti » au sein de l’alliance de plus grands avantages que les participants ordinaires.

    A l’intérieur de ce parti, s’ils sont encore nombreux, la même tendance à l’exclusion va se manifester pour que s’y constitue un “groupe” encore plus restreint, encore plus puissant, dont les membres jouiront encore plus discrètement d’avantages encore plus importants. Au sein de ce groupe, des factions chercheront à se démarquer et à obtenir pour eux seuls encore plus de pouvoir… et ainsi de suite, palier par palier, jusqu’à un “saint des saints”, un petit club ou toutes les décisions se prennent.

    Un petit club de taille familiale, dont les membres ne sont ni nommés ni élus, mais se reconnaissent mutuellement comme ceux dont le pouvoir de chacun est suffisant pour que rien ne puisse être fait contre le gré d’un seul sans que tous en pâtissent. Lorsque ce point est atteint où tous les participants à ce “club” sélect sont – et se savent – indispensables, on a un système stable et le processus d’exclusion peut s’arrêter. L’alliance, toutefois, n’en devient pas statique pour autant

    Le système n’est pas au service d’un individu, ni des groupes et individus qui composent l’alliance dominante. Sa stabilité n’exige pas que tous ceux qui participent à l’alliance dominante y demeurent, ni que tous ceux qui n’y sont pas admis au départ en soient à jamais exclus… Pour qu’ils puissent tirer leur profit des normes et mécanismes en place, il suffit que le rapport des forces demeure en tout temps favorable à ceux qui constituent l’alliance, face à ceux qui n’en font pas partie. Or c’est le soutien à ces normes et mécanismes qui fait foi de l’appartenance à l’alliance et qui rend celle-ci dominante, quelle qu’en soit la composition.

    Au sein de l’alliance dominante et de chacun des sous-groupes inclus qui s’y développent, de plus forts peuvent donc sans cesse remplacer ceux dont le pouvoir s’étiole: les individus changent, l’alliance se transforme, mais le système perdure. L’alliance dominante – et tous ceux aux divers paliers d’inclusion dont la coalition de fait constitue l’alliance dominante – peuvent donc, sans raffiner leur contrôle de la société ni modifier les conditions d’échange, se complaire dans un élitisme croissant et optimiser le profit et les privilèges de leurs membres, simplement par exclusion, en réduisant leurs effectifs à chaque palier. Ils peuvent le faire tout en utilisant le système et sans le remettre en cause.

    Le système ne risque de s’effondrer que si l’alliance dominante commet l’erreur d’exclure un de ses éléments indispensable à sa dominance sur le reste de la société et que cette erreur n’est pas promptement corrigée. Cette erreur ne mène pas alors au simple remplacement d’un individu ou d’un groupe par un autre, selon des règles du jeu qui seraient loyalement respectées. Si un élément indispensable est exclus, il réagit en s’attaquant aux règles elles-mêmes qui on permis de l’exclure et, étant indispensable, il en obtient le changement.

    Ce changement crée un déséquilibre qui peut mener à d’autres exclusions injustifiées, à d’autres modifications des règles, mettant en péril un système d’autant plus fragile qu’il aura atteint un plus grand raffinement et fonctionnera donc avec un minimum de ressources au profit d’alliances réduites à leurs éléments indispensables.

    Si le déséquilibre est trop grand, les forces du changement pourront en profiter pour triompher de l’inertie inhérente à la structure en place et le système sera mis à jour. Mort ou métamorphose, mais ce qui suivra intégrera de nouveaux principes et de nouvelles technologies qu’on avait voulu occulter, permettant l’émergence de nouveaux acteurs dans des alliances nouvelles.

    La séquence que nous venons de décrire s’applique à toutes les sociétés naturelles. Chacune a “son” système, portant sa spécificité propre, laquelle dépend de l’histoire, de la géographie, du hasard… et surtout des technologies dont elle dispose.

    Pierre JC Allard

  5. Avatar de charles
    charles

    Démission de Friedmann

    08/05/2009 07:57

    La Banque de réserve fédérale de New York a annoncé jeudi la démission avec effet immédiat du président de son conseil d’administration, Stephen Friedman, ancien président de Goldman Sachs et récemment mis en cause pour ses liens avec cette banque.

    Stephen Friedman « a informé le président et le conseil des gouverneurs de la Fed de sa décision de démissionner avec effet immédiat », a indiqué la Fed de New York dans un communiqué.
    M. Friedman a été récemment épinglé par la presse qui a vu (qui commencerait à sortir d’une douloureuse cécité) un conflit d’intérêt dans le fait qu’il siégeait au conseil d’administration de Goldman Sachs en 2008 pendant qu’il concoctait le plan gouvernemental de sauvetage des banques.
    Goldman Sachs, qui comme chacun sait, a bénéficié de ces mesures à hauteur de 10 milliards de dollars. (GFR)

    Le monde bouge…. les conflits d’intérêt, c’est pas bien!

    PS :désolé de ces infos si matinales qui ne sont que le fait de décalage horaire.

  6. Avatar de TELQUEL
    TELQUEL

    @CHARLES Bonjour ,je ne partage pas cette vision de JC Allard »maintenir la suprematie de l’alliance dominante »excusez moi c’est une vision raccourci de ce qui est .Etudiez une societe primitive et vous verrez la sophistication des systemes,c’est beaucoup plus riche et subtil. Un systeme n’est jamais juste ou injuste il est , il est vivant , c’est un jeu sophistique d’interdependance .

  7. Avatar de charles
    charles

    @ telequel
    Je ne me risquerai pas à une polémique sur le sujet, et pour avoir dans ma jeunesse dévoré les écrits de Malinowski, j’ai cru entrevoir la complexité des interaction humaines dans les société primitives.
    Cependant ce texte suppose le cap franchi de la domination et le jeu de l’alliance pour entretenir cette domination. Ce qui, de mon point de vue, n’est pas très éloigné du jeu réducteur occidental.
    Et puis l’auteur risque une mécanique de l’effondrement de ce système, ce qui ne nous éloigne pas tant que ça non plus de l’actualité.

  8. Avatar de Jean-Luc
    Jean-Luc

    « …se fier au capitalisme qui se présente aujourd’hui comme le « meilleur ami de la Terre, comme vert »,… ce serait commettre la même erreur que la grenouille de la fable, qui accepta de transporter un scorpion sur son dos pour lui faire traverser une rivière. S’il la piquait, ne se noierait-ils pas tous les deux ? Il la piqua pourtant, en plein milieu de la rivière. En son dernier souffle, la grenouille murmura : »Pourquoi ? » A quoi le scorpion, juste avant de couler, répondit : « C’est dans ma nature, je n’ai pas pu faire autrement. » C’est dans la nature du capitalisme que d’exploiter les opportunités, il ne peut faire autrement. »

    extrait de « Au temps des catastrophes, résister à la barbarie qui vient » d’ Isabelle Stengers

  9. Avatar de oppossùm
    oppossùm

    @ Jean-Luc
    ET si on ouvrait son livre d’Histoire pour constater qu’une bonne partie de ce que l’on dénonce du capitalisme existait dans d’autres systèmes ? Et puis cette Isabelle est bien simplette de poser le problème en « Faut-il se ‘fier’ au capitalisme ? » Quelle mauvaise façon de poser la question , surtout lorsqu’on a pas de solution alternative autre qu’une barbarie supérieure.

    @ Charles
    Oui comme TELQUEL, je trouve bien mécaniste cette analyse classique du Pouvoir et de son éventuelle remise en cause.
    C’est vrai que parfois il ne faut pas chercher midi à 14 heures, mais cette limpidité m’a l’air bien réductrice.

  10. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Oppossum

    Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’alternative clé en main qu’il est inutile, voire nuisible, de faire une critique radicale du capitalisme.
    Comment pouvez-vous dire qu »Isabelle Stengers propose une barbarie supérieure ou même que sa critique radicale du capitalisme devrait aboutir nécessairement à « une barbarie supérieure » ?
    Le danger c’est surtout que la critique radicale — argumentée — du capitalisme reste cantonnée dans des cercles restreints, ce qui est encore la cas aujourd’hui.

    Le capitalisme est bien une forme de domination parmi d’autres, mais c’est bien celle qui nous est contemporaine..

  11. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Opposùm

    Merci pour cette marche tiomphale vers la barbarie que vous nous proposez. Je croyais être pessimiste, mais…

  12. Avatar de I.Lucas
    I.Lucas

    On peut tenter d’estimer le point bas de l’activité économique à partir des déséquilibres qui ont précédé cette crise.
    – l’endettement des ménages : le taux d’épargne était tombé à 0 ; un taux de 10 pour 100 semble une moyenne de long terme
    – le déficitt duu ccommerce extèrieur : il était de 6 pour 100 di PIB ; un taux de 2 à 3 pour 100 semble pérène si on tient compte des autres rentrées d/argent des USA

    Si l’inflation permet de gommer la charge de la dette (constituée en grande partie par des réserves de devises chinoises et japonaises), on assistera à une rapide convergence vers ce point .
    au minimum une baisse de PIB de 10 pour 100 suivi d’une croissance ralentie….

    Donc, on aurait fait la moitié du parcours, à condition que l’inflation efface la dette publique et surtout privée..
    Cette inflation on ne l’appercoit pas encore!

  13. Avatar de Christophe Perrin
    Christophe Perrin

    @ oppossum

    Isabelle Stengers un peu simplette ? La citation de son dernier bouquin proposée par jean Luc est trop courte pour émettre un avis aussi catégorique sur son travail. Belge, Epistémologiste, historienne et philosophe des sciences, elle est l’une des rares intellectuelles européennes qui tente d’élaborer de nouveaux outils pour analyser l’impasse dans laquelle nous nous trouvons.

    A ma connaissance, il n’y a pas dans l’histoire de l’humanité un autre système qui ait mis en danger la planète même. Cette évidence, aujourd’hui reconnu même par un Nicholas Stern, n’est pas simpliste, elle est simple.

  14. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @Serge,

    Je suis allée lire l’article que vous nous soumettez et pardonnez-moi mais je trouve qu’il opère un raccourci un peu rapide et surtout à mon avis porteur de contre-sens.

    Les banques américaines n’ont pas, à mon avis, délibérement provoqué la crise, mais par contre ont failli quant au coeur de leur métier qui est je le rapelle : de prêter du pognon pour en toucher les intérêts et surtout…d’évaluer les risques.

    Elles ont évalué les risques, étaient conscientes que leurs prêts relevaient du pur délire mais ce sont dit « après nous le déluge et d’façon on s’en fout les états épongeront ! »

    Il y’avait tellement de pognon à prendre dans le plan de la titrisation que franchement il leur était impossible de résister.

    Pas la peine de se prendre le chou avec la théorie du complot, il s’agit juste de cupidité et d’irresponsabilité crasse.

    Le constat étant fait, les vraies questions demeurent et ce blog tente de les poser et de les résoudre…Amen !

  15. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Opposum

    Je rejoins PYD dans son commentaire. Vous semblez partir du principe que le capitalisme tel qu’il existe aujourd’hui est apparu déjà complètement constitué. Il me semble au contraire qu’il a fallu pas mal de temps (plusieurs siècles, rien de moins) pour qu’il se mette en place tel qu’on le connait aujourd’hui.

    A ce titre, prétendre qu’il ne soit pas remplaçable au motif qu’il n’y ait pas de modèle alternatif « clé en main » n’est pas pertinent. Comme si vous demandiez à des physiciens de remplacer l’ensemble du modèle newtonien par son pendant quantique du jour au lendemain. C’est sans doute faisable à terme, de la à penser qu’un tel changement puisse être « instantané », il y a une marge considérable.

    Au demeurant, le changement (de référentiel) serait tellement brutal dans une telle hypothèse qu’il ne soit pas certain que les populations puissent y survivre, contrairement à ce que vous laissez entendre. Au contraire, l’absence de modèle « clé en main » et ce que ça implique d’actions « de proche en proche » est plutôt rassurante parce que progressive.

    Un point de critique sur l’article de Pierre JC Allard:

    « L’élite qui dirige le monde nous a trahi et est partie avec la caisse. »

    Cette phrase me paraît être un raccourci malvenu. Il me semble que la caisse s’est en fait évaporée et que les États ont pris sur eux de la remplacer au bénéfice de la Finance. Cette nuance ne change évidemment pas grand chose quant au résultat, néanmoins elle me paraît importante pour délimiter les causes.

  16. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ Pierre-Yves D.
    J’avoue être expéditif . Je ne connais pas cette Isabelle S. (Mais j’ignore beaucoup de chose)
    La formulation que Jean-Luc nous en reprend me ‘choque’ : le problème n’est pas de se fier ou pas , c’est là une attitude un peu infantile. Et de grands esprits qui posent mal les problème, il y en a.

    Lorsque je dis qu’il n’y a pas d’alternative, je veux dire qu’il n’y a pas un système alternatif vraiment crédible et cohérent qui fasse une sorte d’unanimité , ne serait-ce que d’un petit noyau dur. D’autre part si , comme vous et de nombreux autres, j’aime la critique radicale , ça ne m’empêche pas de la mettre également en doute (Quelles sont ses termes, cohérence pratique, faisabilité, dans quelle direction cela nous mène-t-il ?)
    Vous remarquerez d’ailleurs que la mode de la critique du système est devenu une posture très mode , en passe de détrôner la pensée unique … Bien entendu, il y a les vrais, les purs, les premiers chrétiens, mais même parmi ceux là, vous trouvez des néo-libéraux à la française disciples de Bastiat dont la critique est impitoyable, des extrêmes-centriste, des altenatifs, des souverainistes, des écologistes, des frontistes, des gauchistes etc …
    Bref mise à part la curée contre les banquiers que se dessine-t-il de bien clair ?

    @ François Leclerc
    Oui, je pousse un peu et j’anticipe là où cela n’a pas lieu d’être . Surtout sur ce blog dont les intervenants sont loin d’être sectaires. Mais il n’échappera à votre culture historique et votre finesse d’esprit que le Barbarie est pavée des meilleures intentions élaborée par de grands esprits. Et que tout ‘barbare’ que soit le système ‘capitaliste’ , la porte vers des barbaries supérieures est toujours ouverte. Bon ce sont là banalités qui ne font pas avancer le schmilblic , puisque je souligne certainement un angle (un peu névrotique chez moi c’est vrai) que vous n’ignorez pas.

    @ Serge Demoulin
    L’article d’ Allard me fait bien rire. Non pas qu’il soit faux . Aux lectures diverses que je fais il apparaît bien que le système bancaire américain , ‘savait’ que se préparait en son sein un seisme financier et que s’est mis en place probablement une serie de comportements à la fois suicidaires, aveugles, et de protection purement individuelle de ses intérêts à court terme.
    Ca me rapelle l’affaire , d’un écoeurement total, du sang contaminé, où de nombreuses personnes, médicale, politique, journalistiques, médiatiques -et pas mal de gauche!-, savaient ou suspectait que du sang contaminé soit en service : et bien personne n’a rien dit pendant de long mois : c’est trop gros, trop énorme , c’est de l’ordre de l’impensable !
    Comparaison n’est pas raison , mais il y a des similitudes : on ne veut pas croire, on ne peut pas croire à une mini fin du monde.

    Je ne dit pas cela pour dédouaner qui que que ce soit , d’autant plus que l’attitude de ces banquiers est à présent passé de l’égoïsme rapace et aveugle au cynisme et au chantage le plus total. Et même si l’on accepte de mettre une part de la catastrophe sur le système lui-même, il reste que l’absence totale de morale de ce monde là , les rend vraiment profondément détestables. Et en ce qui me concerne, des mesures de nationalisations, expropriations et spoliations ne me choqueraient nullement.

    Et finalement dans la formule d’Allard « ON A SCIEMMENT DÉTRUIT LE SYSTÈME FINANCIER MONDIAL. » , ce qui me gêne terriblement c’est ce « ON » , vague, commode, facile, qui cache tout et n’importe quoi , à la fois dans l’explication et dans les solutions.
    Vous verrez que lorsque les gagnants de cette crise apparaîtront, pour le cas où le ‘Système’ n’en crêverait pas, que de brillants esprits nous démontreront par une lampée de détails convergents, que c’est le système lui même et son élite globale manipulatrice maître du monde, qui depuis les années 80 a sciemment préparé une crise pour en tirer un profit maximum …
    Le complotisme systématique : une débauche d’énergie pour collationner une multitude de faits non hierarchisés au service d’une paresse de l’analyse, les faits ne ‘dévoilant’ qu’une vision binaire, pré-existante et confortable, puisqu’elle structure tout. Quelle regression !

    Cela dit il arrive que le complotisme dise « il fait beau » à raison … et donc qu’on puisse être d’accord avec. Comme on peut être d’accord avec Le Pen …

  17. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    Merci de votre point de vue Dissonance
    Mais au fond nous sommes à peu près d’accord .

    Et surtout dans notre critique du manque d’articulation dans la pensée Pierre JC Allard

  18. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Charles

    Je ne suis pas sûr que le conflit d’intérêts que vous évoquez ait été le moteur de la démission de ce Friedman, en poste à la Fed de NY depuis l’été 2008. Mais plutôt le fait qu’il ait accumulé sur son portefeuille personnel, en décembre et janvier, presque 100.000 actions de Goldman Sachs, sur lesquelles son bénéf actuel représente plus de 3 millions de dollars. Ce serait plutôt une question de délit d’initié…

  19. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Jean-Luc et ghostdog

    C’est « dans la nature de l’Homme » de chercher son avantage, de tirer le tapis à lui si vous préférez. La loi sert précisément (ou devrait servir) à contenir les dérapages. Je suis bien d’avis que les désordres des subprimes ne sont que la conséquence d’une goinfrerie non tempérée. Pas besoin de complot, en effet.

  20. Avatar de Visiteur de l'après-midi
    Visiteur de l’après-midi

    On est sauvés. On a trouvé la solution. la finance n’est qu’une affaire de libido :
    http://www.youtube.com/watch?v=brLOtL81L8c&eurl=http%3A%2F%2F

  21. Avatar de Visiteur de l'après-midi
    Visiteur de l’après-midi

    Attention !
    Pour l’animation ci-dessus il faut au préalable écarter les enfants.

  22. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    Vous qui êtes ,heureusement, »au parfum » de nombre de délits que les non-initiés ne connaîtront JAMAIS,comment se fait-il qu’aucun (à ma petite connaissance de fureteur surfer) n’ait commenté sur l’A.M.I. ? ….
    Lequel accord est source de bien des maux ,et que M. Jospin a quasiment été contraint de signer (déjà…!!!) ?

  23. Avatar de Phil
    Phil

    @ Paul

    Merci d’indiquer la source des 66000 contractuels

    Entretemps, le Washington Post, repris par http://www.talkingpointsmemo.com fait des calculs plus graves que prévus: 15,8%

    http://voices.washingtonpost.com/economy-watch/2009/05/actual_us_unemployment_158.html

    The 15.8 percent figure is the highest since the bureau began keeping these figures in 1994. Excluding the current recession, the highest previous rate came in January 1994, when it hit 11.8 percent.
    The number was 8.7 percent in December 2007, when the current recession began. That means the number of the unofficially unemployed has shot up 7.1 percentage points since then.
    By comparison, the official unemployment rate has risen 3.9 percentage points since December 2007. This suggests that a greater percentage of people are becoming disenfranchised from the workforce than are getting laid off.
    By the way, in February, the White House predicted unemployment would top out at 8.1 percent this year, a figure that was blown through the following month.

  24. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @ Jean-Louis Bars,

    Parlez-vous de l’accord multilatéral sur les investissement ? Si c’est le cas je me souviens très précisément de la campagne qu’avait orchestré le Diplo (ce devait être en 98), afin que ce texte soit présenté à l’assemblée et non signé par le président et le premier ministre d’alors (effectivement Jospin). Après en avoir pris connaissance, les députés ont voté majoritairement contre et la France n’a pas ratifié cet accord. Jospin s’est retiré des (pseudo) négociations.

    Je suis donc un peu étonnée par votre affirmation, à ma connaissance l’A.M.I ( qui n’est pas notre ami !) n’a pas été signer par la France et donc n’a aucune réalité juridique en France.

    Je rappelle que ce traité (véritable boulevard législatif en faveur des multinationales) préconisait, entre autre, de pouvoir attaquer un Etat si les lois de celui-ci (droit de grève, protection sociale) constituaient un frein aux investissements ou plutôt ici à la rentabilité c’est-à-dire aux profits…(le tout sous l’égide de…l’OMC).

  25. Avatar de madar michael

    Je crois bien que c’est l’AGCS, qui remplace, à l’OMC, feu l’AMI
    http://www.hors-agcs.org/agcs/article.php3?id_article=167
    Hélas.

  26. Avatar de Jean Louis Bars
    Jean Louis Bars

    @ ghostdog

    Dont acte et méa culpa pour l’apprenti que je suis.
    Effectivement la Commission Lalumière (Catherine) a affirmé l’opposition de la France ,laquelle en l’occurence a joué le rôle de locomotive pour une majorité de Pays.
    Alors,chut…..Parce que les initiateurs ne dorment que d’un oeil alors que nos concitoyens du monde paraissent littéralement anesthésiés.

    Merci.

  27. Avatar de archie
    archie

    @Phil
    sur les emplois US créés par le recensement de 2010, par exemple:

    David Greenlaw, Morgan Stanley

    The employment report is consistent with the notion that the pace of deterioration is slowing, but we are still a long way from the point of stability in both the labor market and the broader economy. The April headline payroll decline was very close to expectations, but February and March were revised down by a net 66,000. Also, an unexpected round of government hiring related to the decennial census added 63,000 to April payrolls. About 500,000 individuals eventually will be hired for a short period of time to conduct the 2010 Census. Most of these workers will show up in the payroll tally next spring and disappear by the late-summer or fall.

    However, because of controversy surrounding the accuracy of past census efforts, the government has implemented a special program to confirm residential addresses ahead of time. This resulted in 63,000 federal government hires in April and indications are that another 80,000 or so are likely to be hired for this task over the next few months. There is no indication of how long these workers will be needed. In any case, this is an important distortion that should be excluded from the payroll tally. Thus, the census-adjusted payroll result for April was -602,000.

    http://www.businessweek.com/investor/content/may2009/pi2009058_350121.htm

  28. Avatar de iGor milhit

    @ ghostdog et Jean Louis Bars
    l’A.M.I est mort vive l’A.G.C.S… à moins que je ne confonde tout.

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