Aristote et nous

Nous mettons la dernière main, l’équipe de Gallimard et moi, à Comment la vérité et la réalité furent inventées et comme on m’a très justement fait remarquer que mon chapitre consacré à Aristote manquait d’une conclusion, j’en ai profité pour appuyer encore davantage mon hommage à celui qui fut aussi le maître d’Alexandre (ce qui débouche sur la question : se désaltérer à la source de la meilleure philosophie rend-il mégalomane ?)

Quand le nouvel esprit scientifique émergera à la Renaissance, le savoir neuf demeurera contraint de deux manières : par une exigence forte, celle de ne contredire en aucune façon l’enseignement de l’Église et par une seconde exigence, moins radicale sans doute et justifiée par le gant de velours du bon sens plutôt que par le gant de fer de la foi : bâtir sur les fondations posées autrefois par Aristote.

Quiconque n’a pas lu le chapitre qui s’achève pourrait légitimement se poser la question : « Pourquoi Aristote ? Comment l’œuvre d’un seul philosophe a-t-elle pu faire contrepoids, comme son pendant, à un savoir pourtant aussi infaillible par définition que celui du Dogme ? » La réponse, nous la connaissons maintenant : le Stagirite a construit, comme une œuvre solitaire, non pas la science sans doute – qui est nécessairement une tâche en constant développement sur son versant empirique – mais ce qui constituerait son cadre conceptuel tout entier au sein de la culture occidentale.

La méthode de la raison scientifique nous a été offerte par l’analytique aristotélicienne et celui de l’argumentation raisonnable dans la vie quotidienne, par sa dialectique. Il faudrait alors combler petit à petit par l’enquête l’espace réservé à la connaissance empirique en décrivant de manière exhaustive ce qui est. Avec les moyens du bord tels que le monde antique les déterminait dans son contexte historique, Aristote en avait posé les jalons lui-même et quand sa théorie physique du mouvement se trouva ébranlée au Moyen Âge par les coups de boutoir de Nicolas Oresme, elle fut remplacée sans à-coup – au chagrin sans doute de quelques-uns mais sans que l’édifice entier ait à en pâtir gravement – parce que son apport essentiel n’était pas de l’ordre du contenu singulier mais de celui de la forme : relatif seulement aux concepts qui doivent être convoqués et à la manière de prouver de manière irréfutable.

Bien sûr, ce cadre aurait pu être autre qu’il ne fut et les Chinois inventèrent la boussole, le gouvernail d’étambot et la poudre sans l’aide d’un Aristote mais notre civilisation technicienne est à ce point redevable au cadre épistémologique qu’il établit, engendrant à la volée la vérité et la réalité (objective) comme sa progéniture, que nous n’éprouverons pas le besoin, pour les siècles à venir, de sortir du cadre que le Stagirite définit. Ma modeste pierre à l’édifice constitue, on l’aura compris, un tribut de plus – si la chose était nécessaire – à l’œuvre d’un homme en adéquation parfaite avec le monde tel qu’il nous est offert.

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50 réponses à “Aristote et nous”

  1. Avatar de coucou
    coucou

    Il me semble que traditionnellement on associait Aristote plutôt au Moyen-Age, et Platon à la Renaissance.

    Dans tous les cas, je suis heureux de voir à quel point les penseurs Grecs sont et seront incontournables, fût-ce de façon cyclique.

    Ils sont effectivement les « codes-sources » sur lesquels on bâtit nos châteaux de cartes. Ces châteaux peuvent s’effondrer, il restera toujors les fondations, à la différence de l’un de ces malheureux rois de Sacré Graal, des Monthy Pythons, qui a dû construire 3 ou 4 châteaux l’un sur l’autre pour vaincre enfin les sables mouvants !

  2. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    Etonnant de porter aux nues un modele de pensée qui produit les désastres que nous connaissons actuellement, en particulier pour la finance, l’économie. L’écologie aussi. Et qu’on ne me dise pas que c’est l’usage fait du modèle qui est perverti. Un modèle qui se veut générique et qui est de facto pervertit à qui mieux mieux est simplement mauvais. Si ce modèle a pu rendre quelques services à l’humanité, il est pour le moins obsolète, le cadre social dans lequel il a été bati n’ayant aucun rapport avec ce que nous connaissons. Mais c’est une constante humaine de se tourner vers le passé quand les problèmes présent semblent insolubles. Et il est agréable à presque tous de surfer sur cette vague temporaire.

  3. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Scaringella,

    Fallait oser, tu l’as écrit. Et tu nous proposes quoi pour refonder?

  4. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    @Paul
    J’attends votre livre avec impatience et intérêt ! Il est évident que revenir aux origines est nécessaire quand un monde arrive à une crise liée à ses apories…(par ex. volonté de domination absolue de la Nature…)
    François Jullien développe depuis des années une approche passionnante qui met en perspective la pensée grecque et la pensée chinoise : la seule réelle altérité qui nous est offerte à ce cadre conceptuel ‘occidental’ que vous décrivez. Comme Joseph Needham l’avait montrés les apports empiriques chinois sont parois sous-estimés mais le point à souligner est qu’ils procèdent d’une façon complètement différente d’aborder la nature (immanent vs transcendant).
    Je ne suis pas philosphe mais je pense que l’oeuvre de François Jullien est fondamentale comme éclairage à partir de cet ‘ailleurs’ de la pensée grecque et judéo-chrétienne.
    Qu’en pensez-vous?

  5. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    Paul parle aussi de son livre ici : A paraître : Comment la vérité et la réalité furent inventées. Un billet qu’il conclue en par termes : « j’offre à la science contemporaine le moyen de sortir de son impasse actuelle, celle où elle postule un monde dont de nombreux objets ne sont rien d’autre que les artefacts qu’une modélisation négligente amène avec elle, ainsi que celui d’échapper aux apories dont elle est aujourd’hui prisonnière. »
    On pense aussitôt à la physique quantique, un modèle dont l’interprétation échappe à l’entendement, mais que les scientifiques n’en finissent pas de confirmer par l’expérience. Mais le paradoxe EPR, par exemple, ne résulte pas d’une « modélisation négligente », c’est un fait établi. A la fois tellement solide et tellement incompatible avec notre monde, qu’aucune analyse ne conduira jamais à sa compréhension. C’est plutôt la société qui est dans l’impasse, avec sa science qu’elle identifie à la connaissance.

  6. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    @ Scaringella :
    23 mai à 08:49

    La logique dite de l’identité et du tiers exclu d’Aristote, soit: il n’y a pas de milieu entre A et non-A , telle chose est ce qu’elle est e ne peut pas être autre chose ou son contraire en même temps est le principe qui règne sur notre logique occidentale, ses applications et ses modes d’investigations. Ceci a été non pas démenti, mais « doublé », ou mis en parallèle ça ma paraît mieux, par l’apparition de la mécanique quantique. Mais la logique de l’identité et du tiers exclu reste opérationnelle par exemple pour la macrophysique et aussi pour, disons ainsi pour faire rapide et simple: la morale, la conduite et l’apprentissage de la vie en général.
    Ceci étant dit, il existe bien une ou des dimensions où la projection de nos mesures (mais comment faire autrement, au moins dans un premier temps?) n’est plus opérationnelle. Les débats historiques entre E. Schrödinger, A. Einstein et N. Bohr, témoignent des difficultés d’interprétation de la mécanique quantique qui ne relève pas, ou pas comme cela, de la logique aristotélicienne.

    Je ne crois pas qu’il faille opposer, ou « conflictualiser » les modèles.

    Plusieur fois, j’ai souligné ici l’importance (à mes yeux exceptionnelle) d’un épistémoloque tel que Stéphane Lupasco (1900-1988) qui ne dément pas la logique aristotélicienne, mais en a pointé scrupuleusement ses limites et cela ne signifie pas qu’on en « aurait fini » avec cette logique aristolélicienne. La recherche de Lupasco porte bien davantage sur le fait d’avoir – trouvé – une logique existente dans l’univers, que sur le fait des limitations avérées de l’approche aristotélicienne d’une partie des phénomènes.

    Ce qui est fondamental à comprendre et à retenir à la base, base maintenant « banale » dans tout laboratoire de physique, mais aux implications infinies, ce sont les images de corpuscule et d’onde dont les représentations, donc corpusculaires et ondulatoires, sont très importantes, et même fondamentales parce qu’elles impliquent, respectivement, le discontinu et le continu – entraînant donc une contradiction lorsque chacune de ces représentations définissent la même donnée – et tout un monde, ici présent, dans les faits et dans les « lois » dont on est loin d’avoir fini l’ « inventaire » (s’il devait finir).

    Je pense ici personnellement que Lupasco, sans qu’il l’ait jamais dit ou annoncé que je sache, est – entre beaucoup d’autres éléments – celui qui sans l’avoir cherché à mis en relief et explicité la logique chinoise. C’est mon idée après m’être intéressé à la logique (on peut dire l’énergétique) chinoise (je ne sais pas si cela a été constaté et dit par ailleurs). Les investigations fructueuses de Lupasco, référencées sur des bases scientifiques constantes et irréprochables, essentiellement les dévelopements de la mécanique quantique, cette phase majeure de la connaissance apparue à partir du XXème siècle, et très loin d’être achevée si elle devait l’être. Il est celui qui aura trouvé et mis en relief une logique présente dans les phénomènes, cette logique doit devenir le pendant de la logique aristotélicienne, et non pas une « concurrente ». Le problème restant est que ce type de logique est souvent balayé idiotement par nous d’un revers de la main tellement nos réflexes portent sur l’ « être », l’ « identité » des êtres et des choses que nous ne percevons pas leur – actualisation – qui relève d’une dynamique constante engendrée par l’antagonisme constitutif, justement, des êtres et des choses. Pourtant, c’est ce qui ouvre quantités de portes. On entend dire parfois: la logique de Lupasco, c’est inexact, c’est la logique – trouvée – par Lupasco.

    En tapant son nom sur Goggle il y a des sites qui donnent pas mal d’informations

  7. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @Tolosolainen : « une façon complètement différente d’aborder la nature (immanent vs transcendant) »
    Pour moi, c’est Antigone contre Créon, un vieux conflit dont on considère encore de nos jours que Créon « doit » en sortir vainqueur. Ce conflit se retrouve presque trait pour trait dans celui qui oppose l’état aux Français mariés à un/e conjoint/e en situation illégale : les arrêtés de reconduite à la frontière, (légitimes en dépit du mariage), leur interdit d’exercer sur le sol français leur devoir de conjoint, comme Antigone le fut d’accomplir le sien à l’égard de son frère. Si l’on n’en fait qu’une question de droit, l’on aboutit forcément à trancher pour la primauté de l’état, mais c’est oublier que le devoir n’est pas seulement une question de morale : c’est aussi un besoin humain fondamental, bien plus fondamental que le respect de n’importe quelle transcendance.

  8. Avatar de Cécile
    Cécile

    Dans « L’économie en questions » (France culture,18/5)
    YAEL PIERRE DOCKES « ..a choisi de nous parler du philosophe anglais Thomas Hobbes (1588 – 1679), qui influença considérablement la philosophie politique moderne. »
    http://sites.radiofrance.fr/listen.php?file=/chaines/france-culture/emission/economie/bibliotheque_economique/dockes.rm
    Longueur 11:58mm

  9. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    Dans un petit mémoire établi en 1973 à l’occasion d’un séminaire à l’EHSS sur les « pèlerinages du Gange » dirigé par Pierre AMADO, j’avais noté « La conception indienne de la çakti se rapproche par bien des points de la conception moderne de l’énergie telle qu’elle se dégage par exemple des travaux de Stéphane Lupasco ». C’est peut-être d’un monde oriental plus étendu que celui de la seule chine que se rapproche la pensée de Lupasco.

  10. Avatar de VBS

    Vive les joueurs du Non-A 🙂

  11. Avatar de Cécile
    Cécile

    COLLOQUE sur crise
    Mardi, jeudi et samedi de 13h à 17h

    3ème partie
    perte de traçabilité, manque d’informations, assymétrie ….
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=35000008&diff_id=255000101

    programme
    De la crise financière à la crise économique : les relations étroites entre finance et économie (1/3)
    – Introduction
    avec David Mourey, organisateur et animateur
    – Ouverture
    avec Jean-Claude Billiet, IGEN Economie et Gestion et pilote national du BTS Banque et Philippe Louchet, IA-IPR Economie et Gestion
    – Le rôle de Banques dans le déclenchement et la propagation de la Crise Financière
    avec Jean-Paul Betbeze, Chef économiste de Crédit Agricole SA, Membre du Conseil d’Analyse Economique ; Mathilde Lemoine, Directrice des Études Économiques à HSBC France, Membre du Conseil d’Analyse Economique ; Olivier Pastré, Professeur à l’université Paris-VIII, Président d’IM Bank, Tunis et Erik Izraelewicz, Directeur de la Rédaction de La Tribune
    – Quelles régulations dans le futur ?
    avec Patrick Artus, Directeur de la Recherche et des Études à NATIXIS, Membre du Conseil d’Analyse Economique ; Eric vergnaud, Direction des Etudes Economiques BNP Paribas ; Jean-Marc Sylvestre, Journaliste et Gérard Rameix, Secrétaire général de l’AMF
    – Clôture
    Avec Pierre Jaillet, Banque de France, Directeur Général des Études et des Relations Internationales.

    De la crise financière à la crise économique : les relations étroites entre finance et économie 2/3
    – Ouverture
    avec Isabelle Knock, Déléguée Générale du CODICE
    – Comprendre les comportements des différents acteurs sur les marchés financiers : une approche microéconomique, rationalité, mimétisme, croyances
    avec Laurent Braquet, Professeur de Sciences Economiques et Sociales ; Olivier Godechot, Sociologue, chargé de recherche CNRS au Centre Maurice-Halbwachs et au Laboratoire de Sociologie ; Bertrand Jacquillat, Président directeur général d’Associés en Finance, Membre du Conseil d’Analyse Economique ; André Orlean, Directeur d’études à l’EHESS, Membre du Conseil Scientifique de l’Autorité des Marchés Financiers et David Thesmar, Professeur associé à HEC, Membre du Conseil d’Analyse Economique
    – Les déséquilibres financiers internationaux : une approche macroéconomique, mouvements de capitaux, de taux de change, de taux d’intérêt, réserves des BC
    avec David Mourey, Professeur de Sciences Economiques et Sociales ; Patrick Artus, Directeur de la Recherche et des Études à NATIXIS, Membre du Conseil d’Analyse Economique ; Agnès Benassy-Quere, Directrice du CEPII, Professeur agrégé à l’Université Paris-Nanterre, Ecole polytechnique ; Olivier Garnier ; Directeur général adjoint à la Société générale Asset Management, Conseil d’Analyse Economique ; Xavier Timbeau, Directeur du Département analyse et prévision à l’OFCE, Maître de conférence à l’ENA, Sciences-po
    – Allocution
    avec Bernard Simler, Inspecteur Général MEN et Vice-président IEFP.

    De la crise financière à la crise économique : les relations étroites entre finance et économie (3/3
    – Allocution
    avec Monique Delessard, maire de Pontault-Combault
    – Le rôle de banques (sous contrôle et hors contrôle) dans le déclenchement et la propagation de la crise financière
    avec Françoise Crouigneau, présidente de l’AJEF ; Michel Aglietta, professeur de sciences économiques à l’Université de Paris-X Nanterre, conseiller au CEPI ; Henri Bourguinat, professeur émérite à l’Université Montesquieu- Bordeaux IV, fondateur du LARE ; Grégoire Chertok, associé-gérant de Rothschild & Cie, membre du Conseil d’Analyse Economique et Jean-Paul Pollin, professeur à l’Université d’Orléans, membre du Cercle des Economistes
    – Quelles régulations dans le futur ?
    avec David Mourey, professeur de sciences économiques et sociales ; Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS, FNSP, membre du Conseil d’Analyse Economique ; Christian Chavagneux, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives Economiques et rédacteur en chef de L’Economie politique ; Antoine Merieux, délégué général de l’AEF, Association d’Economie financière et Jacques Mistral, directeur des études économiques de l’IFRI, membre du Conseil d’Analyse Economique
    – Clôture
    avec Agnès Belaisch, économiste, conseillère du Directeur au FMI.

  12. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    @ Crapaud Rouge
    Mon commentaire (d’un simple amateur) visait uniquement la ‘nature’ comme objet des sciences ‘naturelles’… et non celle d’un débat éthique (par ex. nature humaine). Je suis d’accord sur le point qu’aucune transcendance ne peut prétentendre à forcer nos choix moraux pas plus que n’importante quelle immanance ne peut justifier des actions humaines…

    Needham nous donne une clé amusante. L’Inquisition jugeait un coq qui aurait pondu un oeuf ; il était évidemment diabolique! Aucun Chinois n’aurait jamais pu imaginer ça ! Et le paradoxe (les ruses?) de la pensée c’est que c’est dans ce monde européen où l’on jugeait que la nature a des lois (avant même de les connaître plus avant) que la méthode scientifique au sens moderne est née, pas en Chine. Elle est née aussi car les Grecs ont pensé d’une certaine façon…(Nomos, Logos…). Aussi parce qu’une transcendance était supposé régler le Monde (Dieu créateur …cf. le célèbre ‘Dieu ne joue pas aux dés’ d’Einstein).
    Mais comme des commentaires l’on mieux dit ci-dessus il est bien possible qu’il soit venu le temps de dépasser certains de nos modes de pensées… et donc une ‘critique’ d’Aristote est fondamentale au sens propre !

    PS @VBS : oui vive Van Vogt ! Les Armuries d’Isher devrait être le livre de chevet de B. Obama…

  13. Avatar de Scaringella
    Scaringella

    Pour ceux qui voient dans l’orient la panacée autant religieuse que de pensée, je les enjoins à se tourner plutôt vers les plus modernes de notre culture occidentale où ils retrouveront sous une forme qui leur est accessible les thèses orientales. Ces pensées lointaines sont inaccessibles à notre entendement. Leur donner une quelconque valeur dans notre cadre de pensée est un non-sens. J’enjoins donc ceux qui voudraient appréhender les problématiques humaines avec une vue moins étroite que la philosophie, ou la logique, ou la mathématique, ou les sciences naturelles en général, disciplines connexes relevant de la même capacité humaine, de commencer par la systémique, puis d’y aller voir du côté des arts, de la pratique de terrain, enfin d’exprimer leur liberté intime. Car quand un gourou ou un quelconque des ces « sages » parait-il orientaux parle de liberté il ne peut pas parler de ce que celà signifie dans la culture occidentale, il en est incapable tout bonnement. Seuls ceux qui entendent ce qu’ils ont envie d’entendre peuvent croire celà. Quand à ceux qui diraient que tous les hommes sont semblables leur ignorance est navrante. Il semble d’ailleurs que nombreux ici abondent dans mon sens en dépassant Aristote par des références à des penseurs plus modernes. Ainsi la question reste entière. Que peut bien apporter un livre (de plus?) hypostasiant, divinisant Aristote?
    Que la valeur marchande de cet opuscule soit indéniable puisque ressortant quelques vieilleries afin de rassurer les communs apeurés, à l’image du curé et de sa bible, il devrait générer quelques émoluments bienvenus pour Paul (Dieu fasse qu’il s’en vende des nuées afin d’assurer une vie convenable à l’hôte de ces lieux). Quand à sa valeur épistémologique? J’ai le plus grand mal, là. Pour conclure sur Aristote, inventeur de la méthode scientifique, il est risible de voir que l’application de cette même méthode à ses écrits est impossible puisque reproduire les paramètres de leur création est impossible. Ainsi donc les lire et porter aux nues leur contenu théorique à pour ainsi dire la même valeur que de porter aux nues le contenu philosophique d’un conte. Ce qui n’arrive jamais car il est explicite que le conte est un conte. Ce que se garde bien de dire Aristote en introduction de sa pensée. Mais la capacité de transcendance étant générale aux hommes, et l’idolatrie son corollaire inexpugnable, de tels errements perdurent. Dieu fasse que notre hôte ne cherche qu’un de beurre pour accompagner ses épinards en en refaisant ainsi du vieux avec du vieux.
    Quand à ceux qui demandent? So what else ? Toi Scaringella, grand pourfendeur de pensée idolâtre et obsolète ? Je reponds simplement, rien. Ah, si, lisez Gagnepain. Lupasco c’est bien, Gagnepain c’est mieux, celq dit … sans idolatrie … Et puis, Ah oui, je vais biner mon potager avant l’averse.

  14. Avatar de Multi-carte
    Multi-carte

    @Paul
    Vous mettez a la poubelle la Sémantique générale ?

  15. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Scaringella,

    Merci de la précision que tu apportes à ceux qui n’avaient pas compris.

  16. Avatar de leduc
    leduc

    Je me demande comment réagiraient les anciens « maîtres » grecs, Aristote en tête, s’ils pouvaient voir notre monde moderne.
    Imaginons par un de ces délires propre à la science fiction, une espèce de trou, de vortex spatio temporel où Aristote au lieu de mourir serait transporté en 2009.
    Imaginons notre Aristote confronté à notre monde moderne. Serait-il réjouit de l’usage qu’on a fait de la raison ? Serait-il enthousiasmé ou au contraire horrifié par les développements de notre époque moderne ? Après une période d’adaptation à plus de 2000 ans d’évolution et de progrès, est-ce qu’il assumerait la paternité des bases de la raison, de la méthode rationnelle, ou au contraire est-ce qu’il se dépêcherait de se démarquer de tout cela en cherchant à démontrer où quand et comment il y a eu des erreurs et des égarements par rapport aux bases qu’il a donné ?

  17. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Rumbo,

    Ce que Gagnepain a decouvert en premier concerne la façon dont des « opérateurs logiques » en nous nous permettent d’émerger au langage, de tous les jours aussi bien que scientifique; mais dont les dysfonctionnements permettent de repérer PREDICTIVEMENT les fautes structurales que les aphasiques feront (peut importe qu’ils nous parlent concrètement de la pluie du beau temps ou de la crise). C’est le modèle explicatif du langage lui-même qui est devenu falsifiable-vérifiable, bref un petit saut supplémentaire jusque dans l’idée même de scientificité!

  18. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    @Scaringella
    il faudrait prendre la peine de lire avant de biner… Quelle étroitesse d’esprit de dire que « Ces pensées lointaines sont inaccessibles à notre entendement. »
    Pourquoi ??? il y aurait -il un gène oriental ? Dire ça c’est inepte.

    C’est bien pour ça que je cite Needham ou Jullien car il y a des « passeurs », pour moi parmi les meilleurs penseurs sont les passeurs qui comme des traducteurs nous ouvrent à l’autre. Par ex. les philosophes arabes ont rempli (et pas seulement ça ) cette grande mission avec la pensée grecque au Moyen-äge… De plus s’intéresser à l’orient n’interdit pas de s’intéesser aux autres développements !
    Je ne me sens pas transcendant! mais pas méprisant non plus. De toutes façons les gens qui parlent d »opuscules ‘avant même d’avoir lu son contenu – en supposant qu’il y aura hypostasie (quel terme mal choisi d’ailleurs) !!-ont une démarche de censure intellectuelle.
    Bien triste dans un blog de cette qualité…

  19. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ tolosolainen,

    Vous connaissez aussi je suppose aussi les difficultés de la traduction donc celles du transfert d’une problèmatique d’une culture contemporaine à l’autre, ni plus ni moins analogue qu’entre celles du passé et du présent.
    Personnellement à Jullien (François?) je préfère Anne Cheng véritablement à l’aise dans les deux cultures avant d’être univesitaire!

  20. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Tolosolainen,

    j’oubliais de vous dire que dans le passage d’une culture à l’autre, le progrès ne vient pas tant de la transmission positive, que de l’exploration des malentendus des fautes et des erreurs qui elles provoquent des remaniements parfois complets du savoir

  21. Avatar de Pi
    Pi

    question d’un inculte en la matière d’Aristote (il m’a fallu faire une recherche pour comprendre « Stagirite » c’est dire… 🙁 ) :
    par quels ouvrages commencer sans être couler pour mieux comprendre?
    merci par avance

  22. Avatar de antoine
    antoine

    Je ne vois pas en quoi Aristote serait « responsable » de la catastrophe actuelle… certes, il y a un lien évident entre la domination du monde par les occidentaux et l’invention d’un certain genre de discours, qui n’existe pas ailleurs, et qu’on appelle « philosophie ». Il est vrai aussi, si l’on suit Heidegger, que si la deuxième guerre mondiale a bien débuté au XXe siècle, elle a en vérité commencé il y a plus de 2500 ans.
    Certes, Leibniz ruine la distinction conceptuelle acte/puissance en découvrant le concept de « force ». Certes la physique de Newton met fin à la cosmologie d’Aristote, pourtant dotée d’une cohérence conceptuelle supérieure. Certes c’est au génie Pascal que l’on doit la découverte et la formalisation du « protocole expérimentale », dont est issue la quasi totalité du corpus scientifique actuel. Certes c’est avec Kant que le temps n’est plus une chose dérivée (par exemple la mesure du mouvement… et peut-être est-ce une erreur d’ailleurs) mais première (une condition a priori de toute expérience possible). Mais il reste que toute l’histoire de la pensée occidentale est écrite dans les marges de Platon-Socrate et d’Aristote. Que l’histoire du monde se réduise à l’histoire de la pensée occidentale est une autre question, ouverte de surcroit. Mais sans cette idée que la philosophie est un type de discours qu’on pourrait appelé « la connaissance rationnelle par concepts » et sans la découverte du principe de non-contradiction, nos vies ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui.
    Que les catégories des systèmes de croyance malgache/vaudou/hindou/asiatiques soient bien supérieures à la misère/niaiserie du discours psy occidental (ce qui est mon point de vue), ne change rien à la grandeur d’Aristote et à l’effort de géant qui fut le sien dans une matière où les autres sont de facto hors-jeu, et qui a déterminé le cours du monde. Certains diraient que c’est avant tout à la langue grecque elle-même qu’il faut rendre hommage: je dis qu’il ne faut pas abuser non plus…

  23. Avatar de antoine
    antoine

    @ Eugène

    « Vous connaissez aussi je suppose aussi les difficultés de la traduction donc celles du transfert d’une problèmatique d’une culture contemporaine à l’autre, ni plus ni moins analogue qu’entre celles du passé et du présent. »
    C’est séduisant sur le papier, mais ce n’est pas le cas.

  24. Avatar de antoine
    antoine

    « Ceci étant dit, il existe bien une ou des dimensions où la projection de nos mesures (mais comment faire autrement, au moins dans un premier temps?) n’est plus opérationnelle. Les débats historiques entre E. Schrödinger, A. Einstein et N. Bohr, témoignent des difficultés d’interprétation de la mécanique quantique qui ne relève pas, ou pas comme cela, de la logique aristotélicienne. »

    OK, mais rafraichissez moi la mémoire… quelles méthodes met-on en œuvre pour accéder aux faits qui commandent ces interprétations? N’est ce pas la méthode expérimentale qui permet d’accéder aux données? Fondamentalement on n’y accède pas en dehors du cadre défini par Aristote. J’ajoute que rien dans la physique quantique ne remet en question à mon sens le principe de non contradiction, contrairement à ce qui est affirmé à tort et à travers. Nous débattons toujours de ces questions en appliquant le principe de non contradiction entre nous. CQFD.

  25. Avatar de Paul Jorion

    @ Pi

    Octave Hamelin, Le système d’Aristote
    Sir David Ross, Aristote

  26. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @Multi-carte : j’ai trouvé une petite erreur gigantesque dans le texte de Wikipedia que vous avez mi en lien :
    « N’oublions pas que les théories scientifiques modernes se sont constituées précisément en prenant ‘conscience’ du caractère superflu d’un certain nombre de prémisses, comme le postulat des parallèles en géométrie. »

    Je pense que l’auteur voulait dire arbitraire

  27. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    @Eugène,
    Tout à fait d’accord avec vos remarques…

    Cela dit pourquoi opposer, préférer tel à tel ; bien sûr il y des polémiques et ça peut être source de progrès (au sens intellectuel) et au fond j’aime bien François Jullien ET Anne Cheng…
    Pour ce qui est des remaniements complets du savoir, il est inutile d’aller en Chine : Vernant, Veyne, Vidal-Naquet, Detienne ont apporté une vison totalement nouvelle des Grecs qui nous paraissaient si familiers à travers les lectures de la Renaissance et des siècles suivants… Pour moi cette avancée montre que l’effort d’une transmission même si il est extrêmement difficile et évidement source d’erreurs vaut la peine.
    Une nouvelle de Borges est emblématique de cette discussion sur la traduction, la transmission et les échanges entre cultures avec malentendus mais finalement si nécessaires, la Quête d’Averroës (L’Aleph). Une discussion sur la traduction de comoedia et tragedia quand Avérroës traduit Aristote et bute sur ces concepts. Mais je ne paraphraserai pas : lisez la si ce n’est fait ! Immense plaisir garanti!

    @Antoine : votre remarque me semble essentielle. Comme dit Paul, Oresme (que je ne connais pas) ne remet pas en cause le cadre aristotélicien ; je ne suis pas capable de vraiment juger sur la mécanique quantique mais je pense que l’on confond nos limites (logiques et autres) avec celle d’une théorie qui fait deviner la complexité réelle du monde.

  28. Avatar de JLM

    @ multicarte

    À mon avis, l’approche de Paul ne condamne pas la sémantique générale. J’ai été très surpris, Paul met en évidence l’inachèvement de la pensée d’Aristote à propos de « l’adhésion » au discours, et « l’adhésion » c’est en fait une forme de la « conciousness of abstracting » de Korsibsky, à mon avis, le traitement du paradoxe du menteur par Paul est parfaitement exemplaire de la « pensée non A ». Paul sera donc, après Aristote, le second Aristotélitien Non A.

    cf. « La linguistique d’Aristote » sur le site de Paul.

    PS. Par contre, je trouve que Paul remballe un peu vite la « proposition T » de Tarsky, je la trouve très bien cette proposition, car pour moi, elle marque très bien les niveaux d’abstraction et la cohérence nécessaire entre niveaux d’abstraction.

  29. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    c’est avant tout à la langue grecque elle-même qu’il faut rendre hommage

    J’ai toujours pensé celà!

    D’abord parce que les grecs font coïncider la raison et le langage (O logos) ;

    Ensuite à cause de la richesse syntaxique de cette langue, qui dispose pour conjuguer ses verbes de :

    – 3 voix (active, passive, et moyenne : les actions que l’on fait pour soi-même),
    – 6 modes (indicatif, impératif, subjonctif, infinitif, participe à tous les temps, optatif : conditionnel et/ou souhait )
    – 3 nombres (singulier, pluriel, et duel – quelque chose comme « toi-moi », ou « l’un l’autre »),
    – 7 temps (présent, imparfait, parfait, plus-que-parfait, futur, futur du parfait, aoriste : l’action sans la notion de durée, ou bien une sorte de passé simple)
    … sachant que la plupart des formes composées sont possibles : on peut former un infinitif aoriste moyen, ou un participe futur passif, etc…

    … sans parler de la morphologie des mots avec un système très souple de préfixes et suffixes, les bénéfices de l’article PLUS ceux de la déclinaison…

    Pouvoir dire toute la finesse d’une interminable phrase de Proust en quelques mots, dès l’âge de 4 ans, simplement en parlant sa langue, sûrement, ça aide! 😉

    Et quelle perte de ne plus enseigner le grec : certains pensent que c’est encore plus ringard que la Princesse de Clèves! 🙁

  30. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    A lire le « testament », de Henri Meschonnic : « Pour sortir du postmoderne ». Le propos de cet auteur, qui axe toute sa réflexion sur la poétique pourra sembler fort éloigné du propos de Paul Jorion sur Aristote. En réalité, il est à mes yeux tout à fait complémentaire, car cette réflexion, se revendique aussi du leg intellectuel d’Aristote et ce pour des « raisons » finalement très proches mêmes si leurs objets d’études respectifs ne sont pas les mêmes.

    Il y montre notamment comment tout un courant de pensée, dominant à vrai dire, dans le sillage de Heidegger, confond modernisation, maîtrise technicienne du monde et modernité ; ce qui ouvre un boulevard à l’anti-occidentalisme, alors que la modernité est un universel que Baudelaire n’a fait qu’expliciter à la faveur d’une situation historique singulière.
    En quelques mots, pour résumer Meschonnic, la modernité ce n’est pas le nouveau qui s’oppose à l’ancien, en art par exemple, mais ce qu’il appelle l’historicité radicale du langage que porte à son maximum le poème. Il n’y a donc pas d’abord la langue abstraite puis le langage (les énoncés effectifs datés historiquement et individuellement), mais seulement et toujours que du langage coextensif à toute réalité que nous puissions appréhender. Le langage ne fait pas que décrire le monde, il le constitue tout autant que le reste, il est donc à ce titre une puissance. Ainsi Meschonnic s’intéresse non pas au sens des mots — ce que fait l’herméneutique Heideggerienne — mais ce que font les mots, et j’ajouterais, pour s’attaquer aux « maux » du temps, celui que nous vivons. C’est ici que l’on voit toute l’originalité de la démarche de ce penseur, qui pense le sujet en l’inscrivant dans une dynamique physique.

    Heidegger, dit Meschonnic, qui prétendait liquider la métaphysique occidentale, n’aura « réussi » qu’à essentialiser l’être, avec le résultat que l’on sait : la double négation de l’éthique et du politique, deux aspects de l’humaine condition que Aristote intégrait justement dans sa vision du monde. Métaphysique, analytique, éthique, politique, ne sont pas chez Aristote des « sciences » autonomes, les titres de traités épars, mais des domaines qui participent tous les uns des autres et ne se comprennent que les uns par les autres. (Aubenque, dans « La question de l’être chez Aristote » l’avait déjà montré.)

    Le système Heidegger est rationnel mais il ne renvoie qu’à lui-même alors qu’Aristote nous ouvre toutes grandes les portes du monde, et mieux, des mondes, ceux des mondes possibles, toujours à construire où la subjectivité a toute sa place, non pas en tant qu’il y aurait du sujet philosophique ou psychologique, volontaire, mais en tant que qu’il y a du sujet de l’énonciation (le poétique ie tout le littéraire), philosophique, politique, du droit, d’un inconscient, scientifique, etc….
    L’acte et la puissance, le nécessaire et le contingent ne sont des concepts dépassés que si on les considère sous un angle scientiste, purement instrumental. Si par contre on s’applique à montrer les implications réciproques entre poétique, politique, éthique et science, il retrouvent toute leur actualité. C’est en somme un rationalisme qui embrasse la diverse et plurielle humaine condition humaine pour établir sa continuité là où d’autres ne cessent d’opérer la colonisation d’un domaine par l’autre. Et c’est ici que l’on retrouve la dimension dialectique, également très présente dans la réflexion de Paul Jorion.

    Concernant le transcendant versus l’immanent, je ne serais pas aussi catégorique que ceux qui disent que le philosophe et sinologue François Jullien oppose absolument l’immanence chinoise à la transcendance occidentale. Jullien précise – certes il n’y insiste pas souvent — qu’il y a bien une transcendance dans la pensée chinoise, mais que celle-ci, à la différence de l’ »occidentale » ne se situe pas sur un autre « plan » que celui du monde immanent qui caractérise la vision « chinoise » du monde.
    Autrement dit au sein de l’immanence du monde selon la pensée chinoise, il y a aussi de la place pour la conception d’un absolu, une éthique, des valeurs donc, qui ne se justifient que d’elles mêmes. La pensée chinoise n’est pas une pensée du relativisme absolu ni du juste milieu qui serait le choix du moindre mal, au contraire, le « juste milieu » implique parfois une action toute radicale.

    Mais la visée éthique ne procède pas d’une idéalisation ou modélisation du monde toujours renouvelés, car elle elle émane directement du monde changeant, régulé, d’une nature sans commencement ni fin(s), seule réalité concevable, encore que cette « réalité » physique ne soit pas une substance uniforme puisqu’elle peut s’appréhender en termes de concrétion plus ou moins affinée, sensible. Ce qui renvient à développer une dimensionnalité interne au monde immanent qui permet de faire entrer des considérations qualitatives. A l’inverse, Aristote introduit du dynamique, social, politique, poétique (pro-éthique !) dans un cosmos intangible et fini à l’aide de concepts métaphysiques dont il laisse à Platon le statut de réalité d’arrière-monde pour n’en garder que leur puissance heuristique et de transformation du monde.

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