Le temps qu’il fait, le 31 juillet 2009

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Comme je l’explique dans la vidéo très courte qui se trouve ci-dessus, des difficultés techniques du côté de Seesmic m’ont empêché de télécharger la vidéo de 12 minutes que j’avais enregistrée. Je vais donc reconstituer par écrit ce que j’avais tenté de vous dire.

Dans ma chronique du mois de juin dans Le Monde, reproduite dans mon billet Le Monde – Économie, lundi 29 – mardi 30 juin : Etats-Unis : de bien curieux remboursements, j’essayais de comprendre pourquoi un certain nombre de banques américaines avaient voulu rembourser de manière anticipée les fonds qui leur avaient été donnés dans le cadre du TARP (le Troubled Asset Relief Program), le programme mis en place pour leur permettre de se recapitaliser et de procéder à nouveau à l’allocation de crédits. Je rappelle que le TARP avait été mis en place une fois qu’avait été écartée la formule envisagée en premier : celle d’une « bad bank », d’une banque de défaisance, où seraient mis en quarantaine les produits financiers dévalorisés : les Residential Mortgage-Backed Securities dévalués en raison des défauts des emprunteurs, en particulier dans le secteur « subprime », celui qui regroupe les ménages les moins nantis.

Je dressais un parallèle entre ce comportement des banques échappant au carcan du TARP et ce que j’avais pu personnellement observer à l’époque où j’étais cadre chez Countrywide, le principal établissement financier américain dans le domaine des crédits hypothécaires. À une série de rumeurs très favorables à la firme – et dont on affirmait parmi les cadres qu’elles émanaient probablement de la direction – succédait la vente par ses dirigeants de la quasi-totalité de leurs actions. Opération que l’on pouvait résumer de la manière suivante : vider la caisse avant de s’éclipser.

Alors que le remboursement des sommes avancées dans le cadre du TARP par, en particulier, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley, apparaissait aux yeux du public comme un signe de bonne santé de la finance, je me demandais s’il ne fallait pas y lire au contraire le signe d’une aggravation de la situation : le signe d’une désespérance de la part de leurs dirigeants, déterminés à tirer le maximum d’argent de leurs opérations avant que celles-ci ne doivent s’interrompre une fois pour toutes.

Un autre élément vient confirmer cette interprétation, un indice utilisé généralement comme baromètre d’une reprise économique éventuelle : l’achat d’actions de leur propre firme par les dirigeants d’entreprises. Or cet indice demeure en baisse : profitant d’un rebond boursier favorisé par le relâchement des règles comptables relatives à la valorisation des produits financiers, les patrons continuent de vendre les actions de leur compagnie et n’en rachètent toujours pas. Si l’on répète partout que les choses vont mieux, une chose est sûre en tout cas : les chefs d’entreprise n’en sont pas eux persuadés.

Autre indice, allant lui aussi dans le même sens, des chiffres disponibles depuis hier, révélés dans un rapport diffusé par Andrew Cuomo, l’Avocat Général de l’État de New York : sur les 175 milliards de dollars distribués dans le cadre du TARP, 36,2 milliards, soit 18,6 % de la somme furent immédiatement redistribués en bonus aux dirigeants de ces entreprises, mieux, si l’on concentre son attention sur les trois principales banques qui remboursèrent les fonds obtenus dans le cadre du TARP : JP Morgan Chase, Goldman Sachs et Morgan Stanley, la somme distribuée en bonus atteint 18 milliards de dollars, à comparer aux 45 milliards reçus, soit 40 % du total.

Bien sûr, ces trois banques ont remboursé les fonds obtenus, mais s’agissait-il d’une véritable prouesse quand les 60 % restants, les 27 milliards, ont pu être utilisés pour la spéculation dans un univers de concurrence décimé ? Ces firmes continuaient aussi de bénéficier de la garantie du gouvernement américain dans leurs opérations, et avaient toujours accès aux fonds procurés par la Federal Reserve à un taux extrêmement bas.

Pourquoi cette prodigalité choquante alors que les chiffres seraient nécessairement connus ? Les montants des bonus apparaissent en effet au bilan, la presse américaine et les blogueurs sont par ailleurs extrêmement curieux et, dans le monde du travail américain où les licenciements sont extrêmement aisés et ne requièrent aucune justification, les employés éprouvant du ressentiment envers leur firme présente ou passée sont extrêmement nombreux et toujours disposés à vendre la mèche.

Sans doute parce que la période où ce partage des restes demeure possible présente un créneau de très courte durée, obligeant du coup à agir dans la précipitation. Ces dirigeants envisageraient-ils même qu’ils puissent être arrêtés et punis, agir au plus vite leur permet de mettre les sommes soustraites à l’abri d’une confiscation éventuelle, tactique utilisée par des gangsters sachant déjà qu’ils seront pris mais prenant toutes les précautions nécessaires pour pouvoir récupérer le plus gros des sommes volées à leur sortie de prison.

Si donc ces dirigeants d’entreprise et moi pensons – au contraire du public – que la situation continue inexorablement de se dégrader, partagent-ils avec moi le sentiment que l’on observe ici les signes de la fin du capitalisme ? Probablement non : leur attitude révèle sans doute qu’ils considèrent la crise comme beaucoup plus sévère que celles qui furent observées dans les années récentes, mais le fait qu’ils tentent de constituer des réserves dans la précipitation et en se souciant peu que ce soit au vu de tous, suggère qu’ils envisagent un « come-back » futur dans un cadre identique à celui qui existait auparavant.

Si l’on parle en effet beaucoup d’inflation, voire même d’hyperinflation, à venir, en raison des sommes énormes injectées depuis deux ans par les autorités monétaires, le fait est que ces fonds sont en réalité indisponibles, une portion importante en étant placée par les établissements financiers auprès de leur banque centrale, ou bien étant, comme on vient de le voir, directement redistribuée entre dirigeants d’entreprises. Ces fonds sont donc, de fait, gelés sous la forme de réserves et, ne circulant pas, ne génèrent aucune pression inflationniste. Rien ne vient du coup contrer les tendances déflationnistes que constituent de leur côté la récession et les pertes d’emplois. Lorsque les prix seront tombés au plus bas, les sommes que l’on voit raflées en ce moment pourront sortir de leur cachette et racheter à bas prix les biens dévalorisés.

Les événements se dérouleront-ils selon ce scénario ? Je ne le pense pas personnellement, et ceci, pour deux raisons. La première est que les sommes perdues cette fois-ci sont beaucoup plus considérables que lors de crises précédentes : la taille des dettes accumulées est cette fois disproportionnée par rapport aux richesses créées entretemps, trait qui a empêché que le recours à la formule bien rodée de la « privatisation des profits, socialisation des pertes » ait pu constituer cette fois la réponse appropriée : la socialisation des pertes ne suffit plus à la tâche, le corps social étant incapable cette fois de l’absorber. On a vu Mr. Alan Grayson, parlementaire américain, ironiser sur le fait que le prêt de la Federal Reserve à la banque centrale néo-zélandaise représente 33.000 dollars par ménage de ce petit pays, soulignant la disproportion que j’évoque.

La deuxième raison, c’est l’horizon de la planète elle-même : le fait que l’orgie productive que lui ont permis au cours des deux derniers siècles les énergies fossiles arrive à sa fin et que le réchauffement de la planète – le fait que ce soient les hommes qui en soient responsables ou non étant indifférent – nous obligera désormais de vivre dans un monde beaucoup moins accueillant à l’espèce.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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63 réponses à “Le temps qu’il fait, le 31 juillet 2009”

  1. Avatar de fujisan

    @soleil

    Un peu court comme assertion. Vous seriez bien en peine de le prouvez scientifiquement.

    Le pic pétrolier est factuel, irréfutable. Ce n’est pas une question de croyance, propagande ou autre, c’est de la physique.

  2. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    @soleil
    ça fait vivre qui, et à quel train de vie outrancier, sérieusement?

    Ce qui est en tous cas clair pour moi, c’est que les industries du pétrole, du gaz et du charbon font vivre un peu trop bien beaucoup de monde.

  3. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    @soleil
    en me relisant, je me rends compte que je n’ai pas été très clair: je voulais dire que les industries du pétrole, du gaz et du charbon enrichissent elles pas mal de gens de manière outrancière, surtout au Moyen-Orient, en Russie et aux US. C’est certainement sans commune mesure avec les gens que la diminution des émissions de CO2 enrichit de manière outrancière.

  4. Avatar de fujisan

    @Mathieu

    A qui profite avant tout l’énergie quasi gratuite ? Combien d’esclaves énergétiques exploitons-nous, citoyens des pays dits « développés » ?

    http://manicore.com/documentation/esclaves.html

  5. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    @Fujisan

    j’ai aussi été un avide lecteur de Jancovici 😉 .
    Et d’accord avec toi, on en profite pas mal aussi. Mais quelques dizaines de milliers de personnes en Russie, moyen-orient & US en profite autrement plus que toi et moi.

    Tout ça ne fait qu’enfoncer le clou de l’argument que je voulais faire: il y a beaucoup plus de gens qui profite de la consommation des énergies fossiles que des gens qui profite(ront) de la diminution des émissions de CO2. Bref, la théorie de la conspiration ne pointe pas vraiment dans le sens que soleil croit.

  6. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Vanham 16h46 consommer moins

    De plus en plus de consommateurs en prennent conscience, consommons l’essentiel, abolissons le superflu
    et le gaspillage, pour le bien être de tous.

    Le gaspillage représente dans nos sociétés riches environ 30% des biens produits, en alimentaire 8% de
    produits non entamés se retouvent directement dans nos poubelles.

    Ne plus rien perdre et tous recycler devrait être notre démarche collective.

    Et si la proposition d’allocation universelle voir http://WWW.allocationuniverselle.com pouvait être la solution
    des mots actuels de l’individualité, pour redonner du collectif et du lien social.

    Il faudra bien vivre de moins pour partager avec tous, y compris avec dame nature si prodique, mais pour
    combien de temps encore.

    Gardons espoirs, nous n’allons quand même pas hater notre disparition, remarquer certain pourrait l’avoir
    mérité et comme ils veulent toujours être les premiers laissons les disparaitre en les surveillants attentivement.

  7. Avatar de BA
    BA

    Economie réelle, les chiffres du jour :

    Etats-Unis :

    – 320 000 emplois supprimés en juillet selon des économistes (Reuters)

    – Consommation en baisse de 1,2 % au deuxième trimestre 2009.

  8. Avatar de Quidam
    Quidam

    En ce moment même sur france culture:
    Crise financière : l’économie victime des mathématiques ?

    En novembre dernier, Michel Rocard accusait les mathématiciens de « crime contre l’humanité »… Quel est le rôle et la responsabilité des maths et des matheux dans le triomphe puis le tumulte actuel du capitalisme financier ?

    Invités:
    Joachim Lebovits. Agrégé de mathématiques, doctorant à l’école Centrale.
    Christian Walter. Directeur de programme à la Maison des sciences de l’homme et chercheur associé au CEFRA (Center for risk analysis, EMLyon), gérant associé de H&W Conseil.
    David Martin. Sociologue des marchés financiers.
    David Martin. Sociologue des marchés financiers.

  9. Avatar de ecodouble

    Merci Paul.
    Je desespérais de ne lire que trop peu de choses sur votre blog concernant le réchauffement climatique et la crise énergétique gigantesque qui s’installe. Pourtant ils sont le « duo » cause de nos problèmes.
    La crise est là surtout parce que nous avons passé le pic du pétrole ce qui implique que sa production va aller décroissante. Dès lors, il ne peut plus y avoir de croissance car elle nécessite, toujours, une consommation croissante de pétrole.
    Merci encore, donc, pour votre conclusion de ce « Le temps qu’il fait » du 31 juillet 2009 qui a d’autant plus de valeur qu’il est en format écrit et non en format vidéo. Les problèmes techniques tombent parfois à … pic.

    Comme vous, je pense que cela ne se passera pas comme le prévoient les « grands » qui épargnent comme des fous ; qu’ils sont réellement : Le monde bien réel va leur tomber sur la tête.
    Dans notre système économique qui se meurt, la crise est désormais définitive !
    Si nous ne voulons plus de crise, il faut donc changer d’économie.
    Dans l’économie du futur, qui sera écologique ou qui ne sera pas, l’argent n’aura pas du tout la puissance qu’il a actuellement.
    Les fous épargnent donc pour rien, ou alors, juste pour s’assurer une place en prison.

    @ soleil. Changez de pseudo ; vous n’êtes pas assez brillant, même si vous plaisantez.

  10. Avatar de fujisan

    @ecodouble
    « La crise est là surtout parce que nous avons passé le pic du pétrole ce qui implique que sa production va aller décroissante. Dès lors, il ne peut plus y avoir de croissance car elle nécessite, toujours, une consommation croissante de pétrole. »

    C’est aussi la thèse de Dmitry Orlov qu’il résume en: « Concentrez-vous sur ce qui est important: croissance économique -> hausse du prix du pétrole -> krach économique. Répétez autant de fois que nécessaire pour apprendre la leçon: la croissance n’est plus possible. »

    Si vous comprenez l’Anglais (teinté d’accent russe), voir la conférence « Definancialisation, Deglobalisation, Relocalisation » qu’il a faite à Dublin en Juin, ou lire la transcription.

  11. Avatar de vanham
    vanham

    @jeannot14

    En effet, il faudrait se débarrasser des excès de la société de consommation (produits de luxe, le « tout jetable »…) et se concentrer sur des valeurs plus culturelles et spirituelles. La doctrine de Emmanuel Mounier, le personnalisme, serait une bonne base pour fonder une nouvelle société…

  12. Avatar de Fab
    Fab

    Monsieur Jorion vous n’êtes pas un dissident,

  13. Avatar de Fab
    Fab

    (Zut il m’a échappé)

  14. Avatar de Bob
    Bob

    @Jeannimes

    Je viens de lire l’oracle Touati, il est impayable ce type, il doit vivre au pays des Bisounours avec son ami Fiorentino, ( le trader qui ne meurt jamais ) lui sur son blog c’était partez en vacances tranquille braves gens TOUT VA BIEN.

    Enfin sous peu nous les reverrons ces deux guignols à C’est dans l’air, nous expliquer que la rechute des cours était prévisible et d’ailleurs ils l’avaient prévu, devant un Yves Calvi tombant du ciel.

    Je ne sais plus qui sur un fil cette semaine parlais du blog de Pierre Jovanovic, je vous le conseille, sa revue de presse internationale, constituée de brèves économiques significatives de février 2008 à aujourd’hui est une mine d’or.
    Elle met aussi en évidence le décalage entre la situation réelle du monde et ce que les médias français en rapporte, c’est stupéfiant. En fait pour savoir ce qui ce passe réellement chez nous, il faut lire la presse étrangère!!! et pour savoir ce qui ce passe à l’étranger, il faut lire…la presse étrangère !!!

    Petit test : Qui sait ce qu’est l’UFWC ???

  15. Avatar de Fab
    Fab

    Donc, je disais :

    Vous savez ce qu’on dit : qui aime bien châtie bien. Alors non, monsieur Jorion, vous n’êtes pas un dissident. Définitivement non. Votre ami barbu vous a pourtant averti. Incité même. Il a une bonne tête de barbu votre ami.
    Avez-vous songé aux vacances scolaires ? Pensez-vous qu’elles influencent notre mode de vie ? Pensez-vous Pensez-vous que nous nous les soyons imposées ou pensez-vous que l’on nous l’a imposé afin de suivre Le rythme ? Je pourrais même vous demander comment vous définiriez ce on, ça ne ferait pas de moi pour autant un dissident. Un analyste oui. Un critique. Mais pas un dissident.
    La dissidence se situe ailleurs. Et je pense que vous pouvez nous le montrer cet ailleurs. Je vais me servir un peu de sang du Christ et je reviens. Inch’allah.

    http://www.youtube.com/watch?v=tUtOFtg-uI4&NR=1

  16. Avatar de Bob
    Bob

    J’ai oublié de mettre les liens pour Pierre Jovanovic

    http://www.jovanovic.com/blog.htm

    Sa revue de presse radio

    http://www.ustream.tv/recorded/1889645

    Jetez y un œil, le type a de l’humour en plus ce qui fait du bien

  17. Avatar de Fab
    Fab

    Et dire que je ne comprends pas suffisamment le serbo croate pour comprendre ce qu’ils disent. Je sais en tous cas que ce sont des supers clochards. Oui donc vous n’êtes pas un dissident. Bon j’avoue je m’emballe. Vous ne montrez pas votre dissidence. Est-ce à l’insu de votre plein gré… ? Ce qui n’enlève rien à la qualité de votre réflexion, si tant est qu’il faille le souligner. Mais votre intelligence et votre intérêt pour votre environnement, non seulement masquent votre dissidence mais, aussi, nous placent (je ne dois pas être le seul…) dans une position bien délicate : essayer de hausser notre réflexion au niveau de la votre. Essayez d’imaginer…Ca use ! Ca ne laisse entous cas pas le temps de voir venir. Voyez-vous ce que je veux dire ? Ca ne laisse pas le temps de . Ca ne laisse pas le temps.

    http://www.youtube.com/watch?v=pEBeqeLYsKQ (Petites barbes mais barbus quand même)

    Bonsoir

  18. Avatar de David Hume
    David Hume

    Vos difficultés techniques du côté de Seesmic sont bien regrettables. Je suis d’accord avec fujisan, qui vous conseille d’envisager un autre hébergement comme YouTube, dont je suis personnellement entièrement satisfait:

    http://www.youtube.com/watch?v=fvU3SrKfD9A

    ‘Lively’, n’est-ce pas?

    Vous avez lu sans doute Of Public Credit (Edimbourg, 1752):

    http://www.econlib.org/library/LFBooks/Hume/hmMPL32.html

    dont le dernier paragraphe concerne ceux qui prophétisent:

    « (…) though the ancients maintained, that in order to reach the gift of prophecy, a certain divine fury or madness was requisite, one may safely affirm, that, in order to deliver such prophecies as these, no more is necessary, than merely to be in one’s senses, free from the influence of popular madness and delusion. »

    Bon courage!

  19. Avatar de il
    il

    @soleil
    si , il y a un réchauffement climatique….
    par contre , il est possible collecter de plus en plus d’infos évoquant un phénomène indépendant (en partie ,à mon avis) de l’activité humaine……
    http://www.vancouversun.com/news/Global%2Bwarming%2Breligion%2BFirst%2BWorld%2Burban%2Belites/1835847/story.html

    essayons de garder une attitude critique , certains ayant vite fait de profiter de notre culpabilité « naturelle » pour saisir
    l’occasion de nous « traire » , tout comme Sophocle savait utiliser son talent pour payer ses acteurs…

    je plaisante , bien sùr et suis peut-ètre hors sujet ,désolé , je sors

  20. Avatar de Alexis
    Alexis

    Merci Fujisan pour le lien vers le Crash Course et sa traduction, nos efforts n’auront pas été vains !

    A propos de pic pétrolier, Paul m’a autorisé un billet invité il y a qq mois maintenant sur le sujet « Candide au pays de l’or noir » dans lequel je faisais référence au dernier rapport de l’AIE produit en novembre 2008 sur le sujet. L’un des schéma est particulièrement parlant : Fatih Birol, son auteur, nous montre un pic atteint en 2007 par le « light crude oil », ie le pétrole de qualité facile à exploiter des grands gisements classiques (Arabie Saoudite, Mexique, Brent…), celui qui coûte le moins cher. Or depuis cette date la production ne cesse de baisser, le différentiel qui nous permet une « production constante » est permis par les pétroles non conventionnels qui eux coûtent et coûteront de plus en plus cher.
    Un dernière remarque, le pic pétrolier ne signifie pas la fin du pétrole mais le moment où la production que l’on souhaite non seulement constante, mais par dessus tout croissante, n’est plus permise par la dure réalité qu’une ressource finie nous impose. Comme le fait remarquer Jancovici, encore lui, la production d’une ressource finie est une intégrale qui commence à zéro, fini à zéro et passe par un maximum. Ce maximum est le pic de production. That’s all folks
    Le seul problème, de taille est que les coûts de production ne sont plus du tout les même dans la deuxième phase (après le pic) que dans la première ! Dans la première, ils sont décroissant, dans la seconde, croissants. Or, non seulement les coûts financiers augmentent, mais le coût énergétique augmente aussi. Le ratio « énergie produite » sur « énergie dépensée pour produire l’énergie finale » tant vers 1 ! A ce stade, on arrête tout car dépenser un litre de pétrole pour obtenir un autre litre de pétrole devient alors absurde.
    Nous n’en sommes pas là, nous en sommes au pic. La crise actuelle a fait baisser la consommation de pétrole ou a du moins stoppé sa croissance, faisant par là même baisser son prix, nous donnant l’illusion d’un problème oublié. Mais toute velléité de relance par la croissance risque de voir sérieusement le prix du pétrole partir à la hausse…
    Les fameux 147$ le baril de juillet 2008 ne seraient-ils que le fruit de la spéculation ? On est en droit de se poser la question.

  21. Avatar de Dup
    Dup

    @ paul Jorion

    « Si l’on parle en effet beaucoup d’inflation, voire même d’hyperinflation, à venir, en raison des sommes énormes injectées depuis deux ans par les autorités monétaires, le fait est que ces fonds sont en réalité indisponibles, une portion importante en étant placée par les établissements financiers auprès de leur banque centrale, ou bien étant, comme on vient de le voir, directement redistribuée entre dirigeants d’entreprises. Ces fonds sont donc, de fait, gelés sous la forme de réserves et, ne circulant pas, ne génèrent aucune pression inflationniste. Rien ne vient du coup contrer les tendances déflationnistes que constituent de leur côté la récession et les pertes d’emplois. Lorsque les prix seront tombés au plus bas, les sommes que l’on voit raflées en ce moment pourront sortir de leur cachette et racheter à bas prix les biens dévalorisés. »

    Ma question est ; que font les dirigrants d’entreprise de leur argent? Sont ils condamnés a epargner pour eviter que leur épargne perde de la valeur (auquel cas c’est un comble) ou sont ils deja en train de racheter a bas prix par des biais ou ils ne paraissent pas (ce qui expliquerait le mouvement haussier actuel). Quoi qu’il en soit, cet argent vas bel et bien atteindre le circuit economique reel puisqu’il est le seul qui a ete mis reellement dans les mains de personnes physiques. Les primes des patrons est la seule realité du plan de relance c’est donc eux en personne qui vont injecter cet argent dans le circuit économique et ou bon leur semblera ( un yacht par ci et un hotel par la …). Helas comme tout ce petit monde n’agit pas selon une rationalité de groupe (puisqu’ici on est pas sensé croire au complot) l’injection reelle de capitaux pour relancer la machine (qui sera moindre que ce que l’on croit : 18.6 %) vas se faire (si elle se fait) de façon non coordonnee peu rationnelle et dans des secteurs pas forcement fondamentaux. Dommage.

  22. Avatar de abdel
    abdel

    Le lien direct vers la video en flv : http://v.seesmic.com/flv/40zLmq9eXt.flv

    Le lien direct vers la video en mp4 : http://v.seesmic.com/mp4/40zLmq9eXt.mp4

    @++

  23. Avatar de Paul Jorion

    @ Dup

    Ces fonds seront probablement thésaurisés ou placés chez un hedge fund qui l’utilisera pour une spéculation quelconque, à la baisse sur l’immobilier et à la hausse sur le pétrole et l’or, au sabotage de l’économie et à l’accroissement du risque systémique en tout cas.

  24. Avatar de Paul Jorion

    @ soleil

    L’adresse courriel que vous m’avez communiquée est incorrecte. Veuillez rectifier.

  25. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Je constate qu’aux USA, il y a quand même une certaine pression populaire de type grass roots pour obliger l’oligarchie financière à changer les règles du jeu. C’est évidemment une goutte d’eau dans la mer (de liquidités) mais ça commence à prendre de l’ampleur. Hier, par exemple, la Chambre des représentants a voté une proposition de loi pour limiter la paie des dirigeants des grandes banques (j’imagine qu’il s’agit uniquement des banques bénéficiant de l’aide de l’Etat). Il paraît que cette proposition de loi a peu de chances de passer au Sénat mais il y a du progrès. Le rapport remis au Congrès par Neil Barofsky, le superviseur du TARP a également fait du bruit. Il y a des tas de mesures dans le pipeline pour limiter les volumes traités sur les marchés à terme de matières premières, pour obliger les traders en dérivés de crédit à passer par des chambres de compensation, pour exiger des hedge funds à montrer leurs comptes, pour limiter voire interdire les naked shorts etc. On peut lire tous les jours des articles accusateurs à propos de toutes ces « innovations » qui visent à fausser le jeu de la sacro-sainte concurrence: dark pools, high-frequency trading. Oui, oui, ça commence à bouger là-bas… Ce n’est pas comme ici…. Et comme le chiffre du chômage va continuer de grimper alors que les banques se remettent à faire des bénéfices gargantuesques, la pression populaire ne va pas se calmer.

  26. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    @ Ton vieil copain michel
    « que les banques se remettent à faire des bénéfices gargantuesques, la pression populaire ne va pas se calmer. »

    Une fois j’ai lu dans un livre plus les gens s’enrichissent et plus cela profite à tous dans une société, ce propos concernait-il également le bénéfice des grandes banques ? Dois-je toujours penser comme dans les livres ?

  27. Avatar de fujisan

    @Jérémie

    Oui c’est ce que prétendent les économistes de l’école autrichienne. Morceaux choisis.

    Ludwig von Mises dans « Liberté économique et interventionnisme »

    L’inégalité de la richesse et des revenus
    Les gens doivent apprendre que l’accumulation des richesses par la gestion fructueuse des affaires est le corollaire de l’amélioration de leur propre niveau de vie. Ils doivent comprendre qu’une grande taille dans l’industrie n’est pas un mal mais à la fois la cause et d’effet du fait qu’ils jouissent eux-mêmes de toutes les commodités dont la possession est qualifiée de « mode de vie à l’américaine »

    En résumé, une société inégalitaire est un bienfait pour tous!?

    Ludwig von Mises dans « Politique économique »

    Dans une économie de marché, tout le monde sert ses contemporains en pourvoyant à ses propres besoins. C’est là ce que les écrivains du dix-huitième siècle avaient à l’esprit lorsqu’ils parlaient de l’harmonie des intérêts bien compris de toutes les parties et de tous les individus de la population. C’est précisément cette doctrine de l’harmonie des intérêts que les socialistes ont combattue. Ils parlèrent d’un « irréductible conflit des intérêts » entre les différents groupes.

    L’idée débile que les entreprises dérégulées, sans « entraves », visent toujours au bonheur de la population, dans leurs « intérêts bien compris ».

    Un ancien article d’un fumeux Corentin de Salle paru dans « La Libre Belgique », un quotidien grand public belge:
    http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=216795
    Comment qu’il peuvent publier de pareilles cochonneries?

  28. Avatar de Valéry Deniau
    Valéry Deniau

    Une chose que je ne m’explique pas : une fois parti avec la caisse, pourquoi projeter de revenir? Faire des affaires est-ce donc une telle addiction, comme le jeu? Pourquoi pas, une fois plein aux as, vivre retiré dans une île privée jusqu’à la fin de ses jours à cultiver son potager et pêcher des poissons et ne plus jamais entendre parler de créditcapitalhypothèqueopérationfinanceinflation. Et parfois, voguer sur les mers dans son yacht décoré de Picasso. Décidément, le bizness, je n’y comprends rien! Enfin, je continue de jeter un oeil à votre blog qui me semble honnête.
    Et puis une autre réflexion m’était venue qui s’est envolée… Ah, oui! Le réchauffement n’a-t-il pas de bons côtés pour l’espèce? On va pouvoir mettre en culture le Groenland. Sans rire!

  29. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Paul Krugman tire à boulets rouges sur le fonctionnement des marchés:
    http://www.nytimes.com/2009/08/03/opinion/03krugman.html?_r=1&ref=opinion

    « But speculation based on information not available to the public at large is a very different matter. As the U.C.L.A. economist Jack Hirshleifer showed back in 1971, such speculation often combines “private profitability” with “social uselessness.”

    It’s hard to imagine a better illustration than high-frequency trading. The stock market is supposed to allocate capital to its most productive uses, for example by helping companies with good ideas raise money. But it’s hard to see how traders who place their orders one-thirtieth of a second faster than anyone else do anything to improve that social function.

    What about Mr. Hall? The Times report suggests that he makes money mainly by outsmarting other investors, rather than by directing resources to where they’re needed. Again, it’s hard to see the social value of what he does. »

  30. Avatar de Quidam
    Quidam

    Faut-il brûler Goldman Sachs?
    Polémique lundi3 août 2009
    Alessandro Scipioni

    (…)
    Simplement les meilleurs?

    Les défenseurs de Goldman Sachs sont nombreux. Les professionnels de Wall Street ne tarissent pas d’éloge, à l’image de Philip Silitschanu, analyste chez Aite Group, qui affirmait récemment que la banque «a toujours été l’enfant prodige du marché». Le magazine Forbes titrait, pour sa part, dans son édition du 17 juillet, «En Goldman Sachs, nous croyons». Le journal souligne que l’établissement bancaire est doté d’une «culture particulière qui l’a aidé à répondre brillamment aux crises».

    Goldman Sachs peut aussi se vanter d’avoir la confiance du milliardaire Warren Buffet. Celui-ci a en effet réalisé, selon l’agence Bloomberg, une plus-value potentielle de plus de deux milliards de dollars en se portant au secours de la banque, en septembre dernier.

    (les articles de LeTemps.ch ne peuvent être lus en ligne que durant une semaine)
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c08f4df4-7fa4-11de-98cb-9d386dcf3f88

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  1. Magnifique interprétation ! Et magnifique texte qui nous rappelle combien l’idée de dieu est avant tout dans la tête des…

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