Sur la notion comptable d’actif valorisable, par Valérie Bugault

Billet invité.

SUR LA NOTION COMPTABLE D’ACTIF VALORISABLE

Pour faire suite aux billets de :
1) Bruno Foligné intitulé « Les stocks au bilan », qui soulève un point pertinent des carences comptables, et
2) Hervé de Bressy intitulé « Une thérapie génique pour humaniser le capitalisme », il me semble utile d’insister sur les anomalies présidant à la valorisation comptable des entreprises, techniquement parlant, sur la notion « d’actifs valorisables ». L’énormité même de ces anomalies est attestée par le fait qu’elles passent inaperçues aux yeux du plus grand nombre.

 La valorisation économique de la « main d’œuvre »

Il me semble important de revenir sur la nécessaire valorisation comptable de la « main d’œuvre » à l’actif du bilan des entreprises. Par main d’œuvre, il faut comprendre en premier lieu le personnel salarié mais également les sous-traitants et autre personnel externe utilisé, « loué » (consultants), ou encore prêté (entre entreprises d’un même groupe) par et à une entreprise.

Alors que les différents systèmes comptables en vigueur rivalisent de subtilités et de complexité quant au calcul des actifs, des avoirs (stocks, créances etc.), des dettes, et de tout un tas d’autres choses liées au moment de la vie de l’entreprise (naissance, fusion, rachat, mort), il apparaît pour le moins étonnant que la main d’œuvre utilisée ne soit pas, d’une façon ou d’une autre, comptabilisée dans les actifs de l’entreprise.

En effet, d’un point de vue technique désincarné, la main d’œuvre est, au même titre que les machines outils, un moyen, humain et non matériel, utilisé par l’entreprise pour se développer et remplir son objet social (en témoigne le budget important de formation des grandes entreprises). Or, bizarrement cette main d’œuvre n’apparaît dans la comptabilité des entreprises que dans les comptes de résultats, au titre d’une charge (la masse salariale), elle n’est donc pas « capitalisée ».

Aucune grande ou moyenne entreprise ne peut prétendre exister et évoluer sans utiliser de la « main d’œuvre » ; peut-être l’entreprise peut-elle se passer, un temps, de moderniser son outil mécanique de production ou même se passer tout court d’outil mécanique de production (ça dépend du type d’objet social de l’entreprise en question), mais elle ne pourra jamais se passer de personnel. On conçoit aisément qu’une entreprise de haute technologie ou de l’information ne puisse pas se passer de matériel, mais elle ne peut pas plus non se passer du « matériel humain » : qui ferait marcher les machines, mettrait la technique en action ? Par ailleurs, les espoirs même d’évolution (notamment de la machine) ne résident que dans le capital humain : à preuve, la recherche, ultra-protégée par les brevets, tant au niveau des hautes technologies que de la médecine ou des sciences physiques ou du vivant.

Est-il logique, dans ce contexte, de ne pas valoriser de façon comptable le « moyen humain de production » qu’est la « main d’œuvre »?

D’un point de vue de philosophie politique, l’absence de valorisation de la main d’œuvre est probablement (certainement) le résultat du choix politique et idéologique initial, inhérent à l’avènement et au développement de la société industrielle, de tenir l’humain pour quantité négligeable face aux immenses possibilités et espoir de mieux être que réservaient la « machine ».

Mais à l’ère post-industrielle à laquelle nous sommes arrivés, ce choix est-il toujours viable, c’est-à-dire fait-il toujours l’objet d’un consensus tacite ? Ne doit-on pas plutôt considérer que l’absence de valorisation de la main d’œuvre à l’actif des entreprises agit de façon délétère tant sur le « climat social », au sein de l’entreprise, que sur le « climat Social » au sein de la Société Civile ?

En effet, il résulte de notre Société Civile (dite de l’information), dans laquelle les capacités technologiques sont, pour la plupart, arrivées à maturité et dans laquelle le travail se raréfie (en conséquence du développement des possibilités de la machine autant que de la surexploitation du capital humain aux quatre coins de la planète), que l’humain se retourne pour finalement se rendre compte qu’il est considéré par les sous-jacents idéologiques de l’entreprise et de la Société en général comme quantité négligeable.

Refuser de prendre économiquement en compte la valeur du travail de l’humain et sa participation au développement du bien commun me semble receler un grave danger : l’histoire est riche et friande de retournements sociaux et politiques brutaux (qui se préparent durant de longues années mais se réalisent très rapidement), violents (révolutions) et parfois définitifs (disparition de civilisations, retour à l’état de « nature » etc. : je vous suggère sur ce point, la lecture du livre de Jared Diamond « Effondrement »). On sait ce que l’on perd, mais jamais ce que l’on gagnera.

Contrairement à ce qu’Hervé de Bressy avait laissé entendre, intégrer à l’actif du bilan la notion de « main d’œuvre », n’aurait aucunement pour effet mécanique de modifier la substance ou la qualification juridique du contrat de travail. Il n’y a en effet pas de relation directe entre reconnaître une valeur (au sens d’argent : l’argent étant l’étalon de référence) au travail effectué par l’Homme et les modalités juridiques pratiques de ce travail. Du point de vue des modalités juridiques du travail, s’il existe déjà tout (ou presque), resterait à faire, dans la législation, un sérieux tri entre l’essentiel et l’accessoire. Pas plus que l’évaluation de la « main d’œuvre » ne rendrait le salarié, ou le sous-traitant, plus esclave qu’il ne l’est déjà.

Par ailleurs, il s’agirait, non pas d’une marchandisation (évidemment déplorable et déjà bien installée) de chaque individu, mais tout au contraire d’effectuer une reconnaissance sociale et politique de la valeur des services rendus par chaque catégorie d’acteurs de l’entreprise et de la Société Civile. Du côté de l’entreprise, le travail humain retrouverait ses lettres de noblesse face au monstre froid que sont les biens matériels et face au dragon (monstre chaud) que sont les apporteurs de capitaux. Du côté de la Société politique, le travail de l’individu serait élevé au même niveau que le capital (détention de biens matériels et financiers).

Par ailleurs, valoriser la main d’œuvre dans l’entreprise n’aurait pas non plus, à mon avis, pour effet mécanique de changer le Capitalisme en Humanisme, car il faudrait pour cela que les biens matériels (le capital en question) ne soient plus valorisés du tout (comme l’est l’actuelle main d’œuvre), ce qui créerait un nouveau déséquilibre. Une telle valorisation du « matériel humain » rééquilibrerait en revanche les forces en présence, sans pour autant modifier fondamentalement le type Libéral de la Société que nous connaissons. Pour rester dans un certain ordre des choses (la société Libérale ayant partiellement, cahin-caha comme tout système, fait la preuve de sa viabilité politique), le capital est tout autant nécessaire à la poursuite de l’Ordre social, que le travail : les deux éléments se nourrissent et s’appellent l’un, l’autre dans le maelström de l’activité humaine. Il en est de même dans l’entreprise : le capital humain (force de travail, force des idées etc.) a besoin de matériel, lui-même nécessitant un financement. L’organe dirigeant agit, dans un objectif déterminé (il est seul maître de la stratégie), comme chef d’orchestre de l’ensemble de ces éléments. Déséquilibrer l’un des éléments en présence a pour effet de rendre non viable l’ensemble du système et, il est à craindre, la Société Libérale dans son ensemble.

N’oublions pas que la Société au sens politique, Libérale ou non, est, jusqu’à nouvel ordre, faite d’Hommes, par les Hommes et pour les Hommes, son objectif ultime étant de réglementer l’organisation humaine de façon à rendre la vie en commun vivable et donc possible. Tout autre objectif de la Société au sens politique relève de la mise en œuvre d’une utopie ou d’une idéologie d’autant plus dogmatique qu’elle n’est pas exprimée. Mais peut-être que, pas plus tard qu’à moyen terme, cela aussi pourrait changer : pensons aux modifications climatiques en cours (aux conséquences incalculables sur la vie sur Terre), à la toxicité des humains eux-mêmes (en nombre toujours croissant et aux actions toujours plus efficacement nocives sur leur environnement) ainsi qu’à l’improbabilité de notre existence d’un point de vue astrophysique.

 La valorisation économique de la « compétence professionnelle »

J’aimerais également insister sur le problème résultant du fait que la « compétence professionnelle », à tous les niveaux hiérarchique de l’entreprise, est elle-même imparfaitement prise en considération par la comptabilité d’entreprise : lorsqu’elle l’est, il s’agit plutôt d’une charge (par ex. : assurance homme clef, ou encore bonus divers et variés) que d’un actif. La rémunération (parfois excessive) appliquée à des dirigeants ou à des cadres est certes une façon de reconnaître une certaine « compétence », mais cette reconnaissance n’élève pas pour autant la compétence professionnelle au niveau d’une valeur de l’entreprise. Encore faudrait-il s’entendre sur le sens du terme « compétence professionnelle ». J’entends par là la capacité d’une personne à remplir le rôle pour lequel « l’entreprise » l’utilise à un moment donné. Il faut alors se mettre d’accord sur des critères, les plus objectifs possibles, permettant de déterminer si une personne remplit ou non de façon excellente, satisfaisante, correcte, insuffisante ou très insuffisante le rôle qui lui est assigné ; ce qui, soulignons-le, ne préjuge jamais de la capacité de ladite personne à faire de façon excellente autre chose ou à remplir de façon excellente un autre poste dans la même entreprise, ou ailleurs.

A cet égard, permettez moi une digression que le contexte m’autorise : je tiens à souligner que le nom, la date et l’origine du diplôme obtenu par la personne en question ne me semble d’aucune aide dans l’appréciation de ses capacités, à un moment donné, à remplir le poste pour lequel l’entreprise l’emploie. Ceci d’autant moins que la qualité intrinsèque des formations initiales, publiques ou privées, gratuites ou payantes, est fortement sujet à caution (comme cela a été souligné dans le blog sur « Une thérapie génique pour humaniser le capitalisme ». La question de la valeur des diplômes, c’est-à-dire de l’adéquation de leur formation au contexte économique et social, est un autre vaste sujet qui mériterait très certainement d’être abordé, mais pas ici ni aujourd’hui. Il y a toutefois beaucoup à en dire.

Quoiqu’il en soit, et pour en revenir à nos moutons, il me semble, que le niveau de « la clientèle » est, hors périodes de crise économique (systémique ou non), qui réalise un effondrement de la demande, et d’emballement spéculatif de la même « demande » (les deux situations extrêmes en terme de marché), un indicateur fiable de la compétence professionnelle du/des dirigeants. Or il me semble que si les règles comptables officialisaient le lien entre « les dirigeants » et « les clients » de l’entreprise, en temps réel, c’est-à-dire en dehors des périodes de crises de l’entreprise que sont les rachat et fusion, cela éviterait que des organismes externes à l’entreprises, dont les intérêts ne sont pas toujours clairement établis, réalisent des valorisations plus ou moins fantaisistes et plus ou moins spéculatives. Des organismes externes sont, à mon sens, et quoiqu’il en soit, moins bien placés que les personnes internes à l’entreprise pour savoir si les modalités humaines et matérielles de fonctionnement de l’entreprise sont viables. En allant plus loin, il me semble que l’évaluation officielle et permanente de la « compétence professionnelle » agirait comme un frein à la spéculation boursière sur les entreprises.

J’ajoute que l’actuel « goodwill » (écart d’acquisition), qui n’apparaît officiellement qu’en cas de rachat d’une société, que d’aucun juge, non sans raison, un instrument de dictature professionnelle, ne permet pas une prise en compte fiable de cette « compétence professionnelle », il est à la fois imprécis, insuffisant et trop définitif. A cet égard, qu’il me soit permis d’insister sur la nécessité de prendre en compte de façon explicite la « compétence professionnelle » du personnel travaillant dans l’entreprise à tous les niveaux hiérarchiques, et non au seul échelon de la direction : tous les intervenants humains dans l’entreprise sont en effet dépendants les uns des autres, l’incompétence des uns rejaillissant nécessairement sur celle des autres. Quant à la « compétence » en elle-même, elle ne juge pas un Homme mais la seule adéquation de ce dernier à son environnement, à un moment donné. Gardons en effet en tête que personne n’est ni irremplaçable, ni indispensable, et chacun restera ainsi à sa juste place.

Il reste évidemment à définir un cadre plus accompli que les quelques points venant d’être soulevés permettant une évaluation sereine et honnête de la compétence professionnelle (à tous les échelons hiérarchiques d’une entreprise). La tribune reste ouverte sur ce point, je me permettrais une simple suggestion : l’évaluation pourrait être transverse : non seulement du haut vers le bas mais également du bas vers le haut. Certaines personnes, occupant des fonctions subalternes peuvent, à juste titre, être en désaccord profond avec les choix stratégiques de leur hiérarchie ou avec les méthodes de management de cette dernière ; il en résulte une démotivation des salariés, une mauvaise ambiance quotidienne, une mauvaise volonté du personnel à remplir les tâches qu’on lui demande et au final, le vrai perdant est ce que le droit désigne du terme « d’intérêt social », c’est-à-dire l’entreprise elle-même. L’identification de ce genre de problème serait un premier pas vers leur résolution et, à mon sens, vers une appréciation sereine de la qualité, et donc de la valeur, d’une entreprise. Il reste à établir des limites entre la stratégie pouvant être contestée de façon pertinente par le personnel de l’entreprise et celle qui, par essence lui échappe (en raison du fait qu’il n’est pas en position d’avoir les informations nécessaires : à chacun son métier !). Je crains qu’ici le débat n’achoppe sur la question, politique cette fois, des délocalisations.

En guise de conclusion, je tiens à préciser que si les règles peuvent tenter d’éviter les dérives humaines, les systèmes sont fait d’Hommes et ne sont donc viables que tant que les Hommes qui les animent sont valeureux et intègres ; aucune règle ne pourra jamais éviter que des gens mal intentionnés ne les détournent à leur propre profit, cherchons tout au plus à éviter des détournements à grande échelle en :
1) choisissant judicieusement les « élites », c’est-à-dire le personnel dirigeant (à tous les niveaux et pas seulement aux plus hauts échelons), de nos entreprises et de nos Sociétés Civiles ;
2) créant un équilibre « institutionnel » entre les forces en présence dans l’entreprise de façon à laisser la possibilité aux autres éléments de parer aux dérives de ceux qui s’égarent. C’est ce qu’a cherché Montesquieu (dans L’esprit des lois) ainsi que Tocqueville ; c’est, en un mot, l’objectif recherché par la fameuse « séparation des pouvoirs », qui nécessite au préalable, la reconnaissance officielle desdits pouvoirs.

J’ajoute que, à l’instar d’Hervé de Bressy, c’est, non sans trembler que je vous livre ces quelques remarques, fruits d’une réflexion aboutie sur certains points et moins sur d’autres. Pour faire l’avocat du diable, le doute m’assaille toujours : il y a 30 ou 40 ans, l’entreprise était affublée de beaucoup moins de règles comptables et financières en tout genre sans qu’à ma connaissance elle s’en porte plus mal… Est-il vraiment nécessaire de tout ériger en « règle comptable » ? Mais si l’on part du principe que oui, alors, vraiment il faut le faire pour tout, sans exception.

Parée aux levées de boucliers !

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56 réponses à “Sur la notion comptable d’actif valorisable, par Valérie Bugault”

  1. Avatar de VB
    VB

    Oui, vous avez raison : la vraie question est « le travail humain est-il comptablement évaluable » ? Et la réponse découle dès lors de la question : non. Mais alors comment faire pour tenir compte de cet élément essentiel (la main d’oeuvre) alors que tout « ce qui compte » doit passer par le prisme de la comptabilité ? Je ne vois qu’une seule solution, mais peut-être suis-je aveuglée : le recul « du tout comptable » en général. Avez-vous d’autres suggestions ?
    En tout cas, nous avons longtemps vécu avec des entreprises à la comptabilité relativement simple et je ne crois pas que la fraude y ait été plus développée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il me semble au contraire que cela permettait aux entrepreneurs de se concentrer sur l’essentiel, le développement de leur activité, sans être pollué par la gestion quotidienne (qui devient de la stratégie) de milliers de règles en tout sens. Pourquoi, dès lors, ne pas revenir à plus de raison ? Il suffirai simplement de faire le tri, dans les règles existantes, entre l’essentiel et l’accessoire ; de conserver les premières tout en envoyant les secondes aux tiroirs qui leur correspondent, quitte à les sortir de la naphtaline en cas d’extrême besoin.
    Oui, je pense aussi que c’est bien de mesure dont nous avons essentiellement besoin.
    Valérie Bugault

  2. Avatar de VB
    VB

    @ Boukovski :

    L’idée de comptabiliser à l’actif non pas la main d’oeuvre mais le travail est séduisante car, semble-t-il, d’une mise en oeuvre plus simple que l’évaluation du travail humain. Il s’agirait, si je comprends bien, de valoriser chaque contrat au regard de ce qu’il coûte à l’entreprise, avec des pondérations nécessaires : oui, cela semble jouable en théorie (la pratique sera de toutes façon difficile et nécessitera des arbitrages).
    Reste à savoir comment faire apparaître au bilan les sous-traitants, le personnel « loué » (consultants en tout genre) et prêté (prêt ou détachement de personnel entre entreprises d’un même groupe).
    En tout cas, il semble que l’on avance dans la mise en oeuvre effective de l’idée selon laquelle il importe, quel que soit l’angle sous lequel on aborde le problème, de tenir compte du personnel de l’entreprise.

    Cordialement,

    Valérie Bugault

  3. Avatar de fujisan

    Pour ceux qui comprennent l’Américain:

    Où un étudiant s’indigne que Ford fassé l’économie de bout de chandelle pour une protection permettant de sauver des vies humaines et où Milton Friedman répond que seul compte le rapport coût financier: N voitures x coût protection > % accidents x coût procès -> pas de protection. Logique finacière implacable!

    Milton Friedman on Self-Interest and the Profit Motive

    http://www.michaelcovel.com/2009/05/18/milton-friedman-on-self-interest-and-the-profit-motive/

  4. Avatar de il
    il

    @ VB

    j’ai une autre suggestion :
    sortir de l’approche classique du « réformisme » , qui consiste à penser que l’on va résoudre la crise actuelle par de nouvelles
    recettes construites avec les mêmes ingrédients (même s’ils sont d’excellente qualité)
    donc :
    1-définir qu’elle est cette impérieuse nécessité de comptabiliser (on veut ? , on a besoin ? on peut pas faire autrement ?
    de compter quoi ?)
    …………..y a du boulot…mais pour qui croyez-vous ?
    2-quand la partition entre le vouloir et le nécessaire semble s’éclairer un tant soit peu , se consacrer à ce que représente
    ce « vouloir » ….
    .on va y trouver des choses passionnantes qui n’ont rien à voir avec les mécanismes financiers , comptables,
    économiques , à mon avis….mais nous amènerons à explorer les mécanismes conscients et inconscients de la psychologie
    humaine dans son rapport aux autres , aux objets ………..bref l’organisation de la Cité.
    là , il y a du travail pour les anthropologues ,psychologues ,ethnologues,avec la collaboration active des professionnels
    de l’économie , de l’économétrie,de la finance,de la politique….
    mais le plus tragique , c’est que la solution au « nécessaire », elle , est devant notre nez (allusion au séminaire de J.Lacan ,
    sur la lettre volée, d’Edgar Poe) , mais on clive ,on refoule…..on est des hommes , quoi !!
    et c’est pour cela que j’insiste depuis plusieurs mois sur ce blog , sur la nécessité d’une révolution « copernicienne »,
    consistant , pour faire court ,à passer d’une position anthropocentrique à une position alterocentrique (si j’ose
    ce néologisme)
    je veux dire par là que l’on ne peut plus réfléchir les choses de son propre point de vue sans prendre en compte le point
    de vue de l’autre………
    ou , autrement dit , quand chacun pose un point de vue , il ménage avec un espace pour la parole de l’autre …
    de façon systématique…
    cà fait comme du gruyère….

    c’est mentalement très difficile , j’en conviens…..on est pas loin de la « coupure »……..
    ce qui explique que l’on avance lentement.
    mais cà se bosse…..
    il faudra vraisemblablement plusieurs siècles pour que tout cela perlabore.

    « ……..La perlaboration est précisément le processus qui permet à l’imagination de (quelqu’un) de s’ouvrir à de nouvelles possibilités. S’ouvrir à la possibilité de nouvelles possibilités : c’est précisément cela affronter l’avenir de façon créative…. »
    Jonathan LEAR
    bon, je ne sais si c’est cela que vous attendiez en parlant de « suggestions ».
    j’en reste là pour le moment , que l’imagination reprenne le pouvoir……………….

  5. Avatar de Boukovski
    Boukovski

    @ VB

    Ce sera à l’entreprise sous-traitante de comptabiliser elle-même à son actif les contrats de travail du personnel sous-traité. Idem pour le personnel détaché.

  6. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Le problème vient à mon sens de considérer l’entreprise comme appartenant aux actionnaires. Une fois cette hypothèse prise, se pose effectivement la question de « valoriser » les employés (ou leurs contrats de travail), au cas où par exemple l’entreprise serait « rachetée » par d’autres actionnaires.

    Si vous prenez l’hypothèse alternative que l’entreprise appartient aux employés, et que les actionnaires prêtent de l’argent à l’entreprise, cela n’a tout simplement plus de sens de se poser la question de la valorisation des employés. En effet, l’entreprise ne pouvant plus être vendue, il n’y a plus aucune raison de « valoriser » l’entreprise.
    Et notez qu’il n’y a pas non plus de question symétrique de « valoriser le capital » dans ce cas-ci, ou alors au sens tautologique de lui attribuer sa valeur nominale.
    (Quand l’entreprise appartient aux employés, les employés s’accaparent simplement le profit de l’entreprise. Les pertes devraient être extrêmement rares puisque les salaires peuvent atteindre zéro en cas de très mauvais résultats. On assisterait plutôt au départ progressifs des employés qui ne pourraient plus être rémunérés correctement).

    Malheureusement, ni le droit actuel, ni le rapport de force travail-capital, ne permettent cette solution bien simple à grande échelle.

  7. Avatar de VB
    VB

    @ Boukovski :

    De mon point de vue, les choses sont moins simples qu’elles y paraissent car, le sous-traitant n’a d’indépendance que le nom, et l’apparence juridique, il ne travaille en réalité que pour l’entreprise bénéficiaire ; je pense que juridiquement, comptablement, financièrement, et que sais-je encore, cet état de fait devrait apparaître. Ce qui en outre, permettrait de limiter l’actuel sentiment d’esclavagisme en cours dans les entreprises en général. Il en est de même pour les boîtes d’interim, les consultants et le personnel que l’on peut globalement désigner du terme de « détaché » : à qui bénéficie le travail accompli.

  8. Avatar de VB
    VB

    @ Mathieu :

    Ce n’est pas parceque vous décidez d’approprier un temps l’entreprise par son personnel que celui-ci n’aura pas envie, un jour de la vendre ou de la donner (il ne peut pas plus que n’importe quel détenteur du capital être obligé pour toujours de conserver ses actions : les contrats perpétuels sont d’ailleurs interdits). Quoiqu’il en soit, l’entreprise doit toujours conserver la possibilité d’être cédée.
    Dans un monde qui s’articule autour de l’échange, l’activité professionnelle existe indépendamment de son exploitant, elle transcende l’être physique et juridique qui l’anime durant un temps ; il ne peut en être autrement. Ceci est particulièrement vrai aujourd’hui où, en période de raréfaction de l’activité, personne n’a intérêt à voir s’éteindre une activité en cas de décès de son initiateur.
    D’où, à mon sens, la nécessité de valoriser tous les éléments composant l’entreprise.

  9. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Je pense qu’il y a mauvaise compréhension. Je ne parle pas d’une entité existante en droit à l’heure actuelle, mais d’une utopie: celle d’une entreprise proprement démocratique.

    Je parle d’une entreprise qui appartient à ses employés, quels qu’ils soient. Quand je dis « appartient » c’est à titre légal (responsabilité civile et pénale) et financier (les employés s’approprient les profits, après avoir justement rétribué le capital selon le contrat de prêt). Si un employé « part », il perd automatiquement son droit de propriété sur l’entreprise (au moins à moyen terme). Un nouvel employé devient de facto propriétaire de l’entreprise. Chaque employé est donc propriétaire de l’entreprise, et chaque « actionnaire » est un employé (ou a été employé dans un passé proche). De plus le salaire perçu par les employés est le profit généré par l’activité de l’entreprise.

    Je ne dis pas qu’une telle notion est évidente à mettre en place (qui des consultants, etc…). Mais si vous êtes suffisamment charitable pour envisager cette possibilité, je voulais attirer votre attention que votre question n’a plus réellement de sens pour une telle entreprise. Tout ceci pour « démontrer » qu’un des fondements de votre question est que l’entreprise est « détenue » par ses actionnaires. Ce qui n’est pas écrit dans les lois de la nature, et c’est quelque chose avec qui tout le monde n’est pas d’accord (cfr mon post ci-dessus à propos de David Ellerman dont je m’inspire ici).

  10. Avatar de felicitation
    felicitation

    vous devriez regarder l evolution des entreprises de godin et l ensemble de la litterature lié a ceci .
    il est tout a fait possible de faire ce que vous dites et ceci a ete experimenté a plusieurs reprises .

    il faudrait donc comparer votre idee avec la realité sociale et l imaginaire des travailleurs de nos jours .

    je nai a ce propos pas d idee precise , etant seulement tres etonné de l individualisme extreme de l imaginaire de nos generations

  11. Avatar de vanham
    vanham

    Comme nous avons pu le constater ce dernier temps, les banques se sont débarrassées de leurs « actifs toxiques » et ont su les transférer (vendre) sous l’une ou l’autre forme aux différents gouvernements (par ailleurs, ni les gouvernements ni les banques ne veulent révéler la nature exacte de ces actifs toxiques…).
    Les banques recommencent à investir en Bourse et elle augmente.
    Conséquence : les états sont endettés pour une longue période. La plupart des individus, sociétés et même pays ont placé leur argent en épargne (bonds et certificats).
    Comment les états vont-ils pouvoir se débarrasser de toutes ces dettes sans faire faillite ?
    Une seule solution : l’inflation (ainsi, la valeur de la dette diminue).
    Comment créer de l’inflation ?
    1/ En jouant sur les taux d’intérêt : ainsi, la masse monétaire augmente et par conséquent diminue la valeur de l’argent (dévaluation)
    2/Les Américains peuvent aussi demander à la Chine et à d’autres pays d’augmenter la valeur de leur monnaie par rapport au dollar, ce qui revient aussi en quelque sorte à dévaluer le dollar.
    Dans ces 2 cas, les Chinois, les plus grands «investisseurs» (bonds), ne sont d’accord (et on les comprend…).
    Par conséquent, la seule façon de créer de l’inflation, c’est diminuer l’offre de la plupart des produits par rapport à la demande….On diminue l’offre de pétrole, de voitures, de produits agricoles…et ainsi les prix vont augmenter. En même temps, on va essayer d’augmenter la confiance par une hausse de la Bourse (les banques et le Fed s’en chargent pour le moment) et les salaires, pour faire croître la consommation.
    En fin compte, la valeur de l’argent et par conséquent de l’épargne (individus, sociétés et pays) va diminuer : ce sont donc finalement les épargnants qui vont payer les « dettes » des banques…
    Inutile de dire qu’une telle solution sera mauvaise pour la population (chômage) et les épargnants, et augmentera encore un peu plus les inégalités. On peut également s’attendre à une diminution des allocations sociales pour accélérer le processus.
    On peut donc s’attendre à court terme à une augmentation de la Bourse et une forte inflation.
    Rien ne dit que la population américaine ou européenne acceptera donc une telle solution…..

  12. Avatar de Cécile
    Cécile

    il y a toujours cette idéalisation, béate et à priori, de toutes les entreprises sans exception , de toutes activités professionnelles rémunérées quelqu’elles soient, qui m’étonne, …
    mais bon, après tout, s’il n’y a rien à réfléchir sur ce quoi les hommes s’occupent, pourqui, pourquoi, ce qui me semblerait aussi pourtant important …
    c’est peut-être qu’il est point tant la peine de se casser la tête à s’insurger de ces notions de capital humain, ressource humaine … ?

  13. Avatar de vanham
    vanham

    Dans la société néolibérale actuelle, toutes les questions qui concernent le capital humain, ressources humaines, sociologie, culture de l’entreprise, psychologie….sont systématiquement écartés ; seule chose qui compte: l’individu (et pas la personne !) et le profit. Tant que le système néoliberal (la jungle où les singes sont libres… ) survivra, rien ne changera….

  14. Avatar de François
    François

    Valorisation comptable de la main d’oeuvre? Nous devrons déjà bientôt acheter l’eau potable en bouteilles, respirer l’air pur en bonbonne …. et comme ça tombe très bien: vous êtes une femme, et Paul vient d’avoir un bébé …, donc ceci devrait vous interpeller: on ne pourrait pas aussi valoriser, voire spéculer sur la chair fraîche ou le cerveau humain????

    Il n’y a pas à en sortir: la société (l’état ou une forme d’état) a à assurer l’éducation (former les cerveaux! pas les déformer en vue de servir 2 ans dans un poste en entreprise avant d’être licenciés parce que devenus obsolètes!); ce sont les entreprises qui doivent payer les formations spécialisées dont ils ont besoin (momentanément). Après tout, nous ne sommes rien d’autre qu’une forme spéciale d’électricité pour eux! Evidemment, par les temps qui courent, vu la pénurie d’emplois, il faut être bien pourvu pour trouver un job: fax, gsm, notebook, et cravates , voiture si c’est encore possible ! Impossible de refuser ces dépenses. C’est ça aussi qu’il faudrait valoriser sur le dos des chercheurs d’emplois?

    Je suis quand même rassuré qu’à force de vouloir sauver, ne serait-ce que les aspects les plus basic du capitalisme, on n’en arrive jamais qu’à rendre la société encore plus abrutissante.

    Bon, je vous souhaite quand même une bonne cote dans la valorisation que vous apporterez quand vous serez devenue une vieille bobonne. Moi, en tant que vieux chnok, vos idées ne me rassurent guère. Heureusement, j’espère avoir péri avant ça.

  15. Avatar de Cécile
    Cécile

    un système en crise (illustration) :
    « (jeudi 5 juin 2008) The Story of Stuff : La vie d’un truc !  »
    http://pourunmondedurable.blogspot.com/2008/06/la-vie-dun-truc.html

  16. Avatar de UZI
    UZI

    Valerie,

    Votre proposition bien qu’intéressant sur le plan philosophique me semble quelque peu fragile lorsqu’un on le passe a l’épreuve de la réalité. Dans un esprit de saine contradiction veuillez trouver ci-dessous les éléments fondamentaux qui a mon sens vont a l’encontre d’une inscription de la main d’œuvre a l’actif du bilan.
    1- Ce que le Bilan cherche à représenter
    D’après la définition du PCG
    211-1. – (Règlement n°2004-06 du CRC) – 1 – Un actif est un élément identifiable du patrimoine
    ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource
    que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques
    futurs.

    La valeur d’un actif défini d’un point de vu comptable implique les notions de valeur et de contrôle. Les salaries étant libres d’offrir leurs services a qui bon leur semble et quant bon leur semble dans le cadre de leur contrat de travail ils ne peuvent pas faire partie du patrimoine au sens comptable de l’entreprise.
    Ceci est d’ailleurs renforce en creux par la façon dont sont comptabilises:
    Les leasing: Bien qu’ils portent sur des éléments de production, n ‘appartenant pas a l’entreprise ils sont exclus du bilan.
    Les sportifs professionnel: du fait qu’ils soient liées a leurs clubs par des contrats pluriannuels monnayables. Cela permet de les inscrire à l’actif du bilan sous certainement conditions.

    De manière encore plus mécanique et a moins de remettre en cause le principe de comptabilité en partie double l’inscription de la main d’œuvre a l’actif du bilan doit simultanément engendrer la création d’un passif du même ordre. Comme il ne peut s’agir en toute logique ni d’une dette ni d’une provision la seule alternative serrait de créer un poste dans les capitaux propres. Ceux ci étant sensés répertorier les valeurs apportées par les actionnaires cela reviendrai a reconnaître que la contrepartie de la main d’œuvre est une dette de la société envers ses actionnaires….

    2- Différence entre la valeur d’une entreprise et bilan
    Le bilan ne prétend ne donner qu’une représentation de la valeur comptable d’une entreprise. La valorisation au sens large est le plus souvent réalisée sur la base d’une estimation des revenus futur et non de la valeur des actifs permettant de générer ces revenus.
    De plus toute valorisation doit être envisagée comme la valeur pour un tiers qu’il soit actionnaire, créancier ou acquéreur. Elle dépend de nombreux autres facteurs et généralement varie sensiblement pour chaque acteurs que se soit du fait de synergies, de la possibilité d’accéder un marche stratégique…
    De ce fait quelque soit les principes comptables retenus, les parties aillant un intérêt a valoriser la société font appelle a des analystes financiers qui retraitent les données brut contenu dans les bilans en pondérant les éléments en fonction de leur pertinence dans un contexte précis. En pratique rajouter un élément tel que la main d’œuvre au bilan ne devrai pas radicalement changer la valorisation des entreprises.

    Si d’un point de vu purement technique le Bilan ne semble pas être le format approprie afin de reconnaitre la valeur de la main d’œuvre pour une entreprise. D’autre supports sont possibles tel que le Bilan Social qui est déjà obligatoire pou toute entreprise de plus de 300 salaries. il pourrait être envisage par exemple de le généraliser et de rendre sa publication obligatoire.

    N’hésitez pas a me faire part de vos commentaires.

  17. Avatar de Cécile
    Cécile

    (dans les questionnaires du lycée, pour le loyer …. un « actif » est un travailleur rémunéré ….. , alors que l « inactif » est retraité, chomeur …. )

  18. Avatar de TP

    On peut aimer deux visions du capital humain :

    – celle du DRH de Daimler Chrysler : « Les collaborateurs de l’entreprise font partie de son capital… Leur motivation, leur savoir-faire, leur flexibilité, leur capacité d’innovation et leur souci des désirs de la clientèle constituent la matière première des services innovants… Leur travail n’est plus mesuré en heures mais sur la base des résultats réalisés et de leur qualité… Ils sont des entrepreneurs ».

    – celle d’André Gorz : ce que les entreprises considèrent comme « leur » capital humain est donc une ressource gratuite,une « externalité », qui s’est produite elle-même et continue de se produire, et dont les entreprises ne font que capter et canaliser la capacité de se produire.

    Ma préférence va à Gorz… et mérite d’interroger les limites de la valorisation dans l’actif des entreprises [que vous proposez] d’une « valeur » qui appartient à la société [puisque produite par elle] et donc gratuite ou à l’individu [en tant que personne non aliénable]. Il faudra donc disséquer les compétences qui ont été produites par l’entreprise [il y en a], des compétences qui appartiennent à la société ou à l’individu.

  19. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    En lisant TP, il m’est apparu la demi blague suivante

    – Couper la poire en deux en posant la première moitié à l’Actif et la seconde au Passif

    – Aucun problème pour l’expert-comptable, le Bilan reste équilibré : aucun souci

    – Le DRH de Daimler Chrysler jouit d’une preuve presque tangible justifiant son credo

    – Le directeur Taxation est sans doute furieux, car le fiscal va vouloir taxer l’homo-robot qui produit des résultats avec sa micromachine nomade et la matière première qui s’affiche en flux tendus sur son écran. La machine individuelle à embouteiller ces premières parts de talent individuel est transférable à un autre ensemblier de know-how comme une machine à empaqueter du saucisson

    – Le directeur des Achats, responsables des fournisseurs, se trouve confronté, au Passif, avec une liste nouvelle de « Comptes-à-payer », les « Prestataires de services avec le label %Talent NonAliéné » (valeurs exclues du contrat de travail classique, à ajouter au salaire comme s’il s’agissait d’un tiers extérieur rémunéré autrement, par exemple un artiste-auteur rémunéré en droits d’auteur ou un consultant en honoraires (la TVA diffère : 5.5% ou 19.6%)

    Alors que se passe t-il maintenant ?
    Cécile ? Uzi ? TP ? …

    1. Avatar de UZI
      UZI

      François,

      Si j’ai bien compris l’article de Valérie son objectif est de valoriser la main d’œuvre de sorte que toute variation en qualité ou en quantité impact les actionnaires.

      En divisant la valeur de la main d’œuvre entre actif et passif toute variation a l’actif entrainerai la même variation au passif et vice versa sans impact sur les capitaux propres donc pour l’actionnaire.

      A a mon humble avis ce genre de mécanisme reviendrai uniquement a créer un corps étranger au seins du bilan qui serra immédiatement retraite par les analystes.

  20. Avatar de econovice
    econovice

    « L’annonce de la mort du capitalisme est-elle prématurée ? »
    Sur cette page de mars 2009 du blog de Paul Jorion, je viens de lire énormément de messages intéressants, dont celui d’Hervé de Bressy.
    Qui m’amène à poser ici une question peut-être farfelue : ne peut-on imaginer un monde, même capitaliste, sans Bourse ?
    Parce que j’ai la sensation que la spéculation est la grande responsable des maux que nous vivons actuellement.

    Sinon, ne pourrait-on limiter les activités boursières à certains secteurs bien délimités, de manière, par exemple, à supprimer les fonds vautour, ou à ne plus permettre aux actionnaires de Fonds d’investissement de faire indirectement licencier dans des entreprises qui font des bénéfices ?
    Cela replacerait ainsi l’humain au coeur du système, en plus de le sauver.

    En supposant que cela soit possible politiquement, je me demande, par ailleurs, si l’économie mondiale ne serait pas en meilleure santé si les Etats revenaient à la situation d’avant 1973, pour ce qui concerne l’émission de leur propre monnaie, et de 1944, des accords de Bretton Woods, pour redonner son rôle légal à l’or.

  21. Avatar de sous traitance comptabilité
    sous traitance comptabilité

    Les charges du personnel : comptes 64 ne sont-elles pas le coût des mains d’oeuvre, de même pour les sous traitants (avec un contrat de sous traitance): comptes 604 ou 611. Ces comptes sont bien présentes dans la comptabilité. Ou me-suis trompé de sujet ?

  22. Avatar de quid34
    quid34

    Je cherche l’intérêt de cet article…

    L’objectif semble être de nous dire que les salariés représentent plus que la somme de la masse salariale? On parle de comptabilité ou de politique ? Est-ce une tentative de réflexion sur le partage des bénéfices ?

    Tout employé, du patron au stagiaire, peut être valorisé au moins de deux façons :

    1/ la plus commune et négative : par son coût de remplacement et les pertes associées transitoires.
    2/ la plus rare et positive : par sa valeur ajoutée dans la chaine de valeur

    Pour un groupe homogène donné, plus leur valeur ajoutée est forte potentiellement et leur nombre réduit car, plus ce groupe va faire pression et atteindre une valorisation salariale de type 2/, c’est le cas des traders, de certains commerciaux…etc

  23. Avatar de frédéric
    frédéric

    Bonsoir,

    Ce sujet soulève des questions multiples…la valorisation des actifs intéresse également beaucoup les actionnaires.

    Un vieil et excellent article du Monde Diplo qui offre une vue historique d’ensemble et pose quelques questions intéressantes sur le sujet :

    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/RICHARD/12911

    Amicalement

    frédéric

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