Billet invité.
POUR UN MONDE MEILLEUR
Rendons d’abord à Jean Baby la paternité de ce titre, donné à un livre écrit en 1973 aux édition Maspéro, et qui s’efforçait, avec générosité mais non sans une candeur certaine, à décrire le nouveau monde et la société généreuse et solidaire pour lequel il a lutté en vain.
De quel monde pouvons-nous tenter de parler, non sans à notre tour nous permettre un brin de naïveté et d’utiliser notre part de rêve, quelque trente six ans après ?
Nous vivons une période assez surprenante : la crise financière et économique dans laquelle nous sommes plongés a largement dévoilé les mécanismes d’un système qui a implosé de lui-même et cherche à repartir, sans que cela lui soit garanti. La question se trouve ainsi ouvertement posée de sa finalité, de ses moyens, de son objet même. Il n’est donc pas interdit d’essayer d’y apporter une réponse, de réfléchir à une alternative, profitant de ces circonstances.
Une des descriptions possible de ce système est d’en faire une sorte de machine à fabriquer de l’insolvabilité, donc du crédit son corollaire. Afin de justifier son rôle social et ses profits (qui le sont moins), en contrepartie d’un « coût du risque » qu’il est censé assumer, mais devant lequel il se défausse. Vis à vis des particuliers (dénommés consommateurs), des entreprises (chargées de la production des biens et des services) ainsi que des collectivités et des Etats (responsables de la gestion des précédents). Nous parlons là des agents de ce qu’il est désormais convenu de dénommer « l’économie réelle », le reste ne l’étant donc pas !
Le jeu auquel nous sommes depuis peu instamment conviés, après des décennies de triomphes qui ont depuis tourné court, est de remettre sur ces pieds ce système, vu son rôle toujours présenté comme irremplaçable. Un vrai paradoxe, celui-ci n’ayant pas d’évidence fait ses preuves.
Mais, puisque nous savons désormais démonter son mécanisme, pourquoi le pas tenter de le remonter à l’endroit, puisqu’il apparaît que le monde marche avec lui sur la tête ? En partant tout simplement de ce qu’il a besoin. Le monde, pas le système !
Le monde a besoin de consommateurs, soit. Pourquoi ne pas assurer à ceux-ci une part correspondant à leur contribution dans la distribution des revenus provenant de la production, les dispensant de faire appel au crédit pour satisfaire à leur besoins élémentaires socialement reconnus ?
Le monde a besoin d’entreprises, entendu. Pourquoi ne pas doter celles-ci des fonds propres nécessaires à leur fonctionnement, sans entacher ceux-ci d’exigences de rentabilité qu’elles ne peuvent satisfaire ?
Le monde a besoin d’expressions élues de la collectivité, pourquoi alors diminuer leurs moyens régaliens, impôts et création monétaire ?
Quel nom pourrait bien porter une société gérée selon ces principes encore très généraux ? Qu’importe, car il n’y a pas de fétichisme à avoir dans ce domaine. De quels moyens celle-ci disposerait-elle pour accomplir ses missions ?
D’une fiscalité, aujourd’hui de tous les instruments de l’Etat le plus opaque et le plus injuste, et qui devrait être remise sur ses pieds.
D’une défense du patrimoine et des revenus de la rente financière, qui n’a pas d’autre finalité que de reproduire et accroître les inégalités sociales, et pourrait être reconsidérée.
D’une répartition des gains de productivités (de la « plus-value ») privilégiant sans autre raison que le rapport de force social le capital au détriment du travail, et qui devrait être revue.
Et, enfin, de transferts sociaux qui actuellement s’arrêtent en chemin et dont les critères d’attribution devraient être élargis au fur et à mesure que le travail salarié cesse de jouer un rôle social prédominant.
Enfin, l’histoire de l’usure se perdant dans la nuit des temps, celle de son interdiction est mieux connue. Pourquoi, en s’en inspirant, ne pas plafonner la rentabilité du capital, assortissant l’affectation de son revenu d’une réglementation favorable au développement économique, culturel et social ?
Les philosophes s’interrogent sur ce à quoi sert la philosophie et répondent : à tout, à condition d’en sortir ! Les financiers pourraient s’en inspirer.
89 réponses à “L’actualité de la crise : Pour un monde meilleur, par François Leclerc”
Une dimension me semble manquer : la prise en compte de la raréfaction déjà engagée ou très prochaine de ressources-clés (énergie, eau douce, terres arables, certains métaux…) ; quel système « remonter à l’endroit » dans cette perspective, avec le bouleversement de conception du « progrès » qu’elle implique ?
» Les philosophes s’interrogent sur ce à quoi sert la philosophie et répondent : à tout, à condition d’en sortir ! Les financiers pourraient s’en inspirer.
La conclusion de votre article me laisse perplexe, de quels philosophes parlez-vous au juste ?
Quand aux financiers, j’imagine déjà le monde meilleur qu’ils bâtiraient si nous leurs laissions carte blanche!!!
Ce que démontre clairement cette crise, c’est la collusion entre le pouvoir politique (sensé défendre l’intérêt collectif) et pouvoir économique. Le politique avait une chance inespéré de reprendre la main, il ne l’a pas fait, dans aucun pays, les réunions G8, G20, G2 ne servent à rien !! Qui mène la danse ??
Plus que d’une réforme du système économique, c’est d’une réforme démocratique dont nous avons besoin avant tout.
Ce pose également le problème de l’échelle, Nationale, européenne, mondiale pour construire ce monde meilleur??
« Pourquoi ne pas assurer [aux consommateurs] une part correspondant à leur contribution dans la distribution des revenus provenant de la production, les dispensant de faire appel au crédit pour satisfaire à leur besoins élémentaires socialement reconnus ? »
Ce genre de questions semblent aller au dela de la tache pourtant o combien difficile de remettre le systeme financier dans sa fonction utile de diriger l’epargne efficacement vers des investissements qui profitent a l’economie dans son ensemble.
Ce genre de digression est le type meme de celles qui donnent du grain a moudre a des groupes d’interets pas tres bien intentionnes.
Malheureusement Je n’ai pas le temps d’aller au fond. Mais l’article « la science economique n’aura pas lieu » (que J’ai commente) me permet d’aller a l’essentiel : le monde ne se met pas (encore) en equation, que vous voulez le mettre en bouteille. Vous dites : laissons un moment de cote le systeme et enumerons les besoins, comme on fait sa liste de courses au supermarche. La citation d’G Orwell que J’ai donne + bas ne saurait mieux illustrer a quel point cette vision est a l’opposee de liberatrice.
« Le monde a besoin d’expressions élues de la collectivité, pourquoi alors diminuer leurs moyens régaliens, impôts et création monétaire ? » Mais que dites vous? Ce sont les libertariens qui reprochaient a la Fed d’avoir gonfle la bulle avec de la creation monetaire, avant meme sont eclatement, et les economistes sont aujourd’hui a peu pres d’accord. Quant aux impots, vous ne trouvez pas que les plombiers travaillent suffisament au marche noir comme cela?
Sur la forme: Ce qui ce concoit bien s’enonce clairement, ce qui n’est pas le cas de tous vos paragraphes, c’est fatiguant pour le lecteur et il/elle zappe. Par exemple, Je cherche desesperement le sujet, le verbe et l’objet:
« Afin de justifier son rôle social et ses profits (qui le sont moins), en contrepartie d’un « coût du risque » qu’il est censé assumer, mais devant lequel il se défausse »
De + vous introduisez une confusion entre le profit en general et ceux qui sont le produit d’une rente injuste. A quel fin? Rendre les lecteurs idiots? En disant rente injuste Je ne fais pas de pleonasme, et vous renvoie au Marchand de Venise, au cas ou ne me suivriez pas. Le plombier ne rend-il pas une contribution sociale, en echange d’un profit, en reparant votre baignoire cassee? Le simple plaisir de prendre une douche chaude 7/7 n’etait reserve qu’a l’apparachik sous l’union sovietique.
De grace, sous pretexte que cette crise souleve de serieuses insuffisances du systeme, ne jetons pas le bebe avec l’eau du bain.
Assez pour la douche froide, et bonne chance!
Consommateurs : pour quelle consommation ? à outrance ? non
Entreprises : pour quelle production ? à outrance ? renon, pollution, déchets…………, non
Expressions élues de la collectivité : oui mais au service de la collectivité et non carriéristes
Comme vous le dites il y a des choses à reconsidérer.
Mais on commence par quoi ?
Remettre les compteurs à zéro pour pouvoir repartir sur du neuf ?
Qu’est-ce qu’un besoin élémentaire socialement reconnu ?
un logement, de quoi s’habiller, se chauffer, s’éclairer, se nourrir, se soigner ?
un moyen de locomotion ? de communication ?
partir en vacances ?
Interdire le crédit avec intérêt tout à fait d’accord.
L’énumération semblent complète. Elle est une base de travail pour
donner une réponse substantielle au Comment.
La candeur, si sympathique, n’est que le reflet d’un rapport de force défavorable.
Réhabilitons la candeur, le générosité et même la naivité.
Leur puissance de mobilisation et d’action est méconnue…
Bilan:
Nous avons l’expression d’un but ( sommairement : ‘jamais plus’).
Nous avons quelques vues sur l’ oligarchie -nobles d’une impossible
nuit du 4 Août-, sur ses méthodes de ‘pensées’ et mode d’actions.
Vous venez de nous donner une feuille de route valable et du carburant…
Reste l’établissement d’un consensus.
Il va falloir prévoir le reclassement des personnels de l’oligarchie.
(Pour ma part, je pense que ‘quelque part’ ils sont aussi victimes
et toutes victimes à droit à notre compassion)
J’ai quelques idées à base d’AFPA…
(Je ne sais si cela a déja été signalé; si c’est un double, veuillez excuser.)
La crise , la vraie, et ses conséquences, appliquée à un seul pays mais largement extensible.
Voir Éva Joly: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14693
« L’Islande ou les faux semblants de la régulation post crise »
Le texte est incisif : tout y est -y compris des aspects stratégiques, trop souvent négligés-
Je note les mots ‘responsabilité morale’ pour fustiger des gouvernants britanniques
semblant règler des comptes quasi-ancestraux – « Guerres » et presque guerres des zones de pêche-,
voulant une Islande ravagée et traitée comme un pays terroriste.
Le mot « régulation » est employé, mais le contexte montre qu’il s’agit de réglementation d’Etat
avec implication judiciaire.
Et l’espoir n’est pas mort: » les outils, les leviers existent pour véritablement faire avancer les choses »;
au Parlement Européen bien sûr, c’est un début.
M.e Éva Joly est une grande Dame, courageuse et morale.
Clairvoyante ausi, quelque soit son étiquette politique.
On notera que les pays qui ont le mieux obéi aux impératifs idéologiques édictés par la haute finance
à partir des années 1980 sont ceux qui souffrent le plus- La situation de l’islande est dramatique
mais elle n’est pas isolée dans son malheur.
Les vieux pays n’ayant pas encore détruit leur base humaniste -ça viendra, par
simple inertie, si un sursaut politique ne s’y oppose- se comportent mieux.
Il y a quelques mois le financial times, remarquant le moins mauvais état économique
de la France jugeait ce pays mal placé pour profiter de la (prochaine) reprise. Une telle impudence
est confondante mais nous voilà prévenu.
à Bob
Oui sur l’ensemble.
Pour le dernier point
ça ne suffira pas, pas du tout … aucune chance de cette manière
à cityislander [00:22]
N’y allez-vous pas un peu fort ?
Est-ce parce que les parlementaires sont des causeurs, pauseurs, petits bûcheurs le nez sur le guidon et/ou des arrivistes qui, au lieu de désynchroniser et serrer les boulons, ont tout laissé aller à vau-l’eau qu’il faille supprimer toute forme d’avance de pouvoir d’achat (crédit) pour s’engager dans un projet qui dépasse sa propre épargne du moment (Exemple : achat d’une maison) ?
à François Leclerc
« besoins élémentaires socialement reconnus » … cela ne vous a pas fait penser à goulag en l’écrivant ?
La vie n’est-elle pas justement ce qui n’est pas contrôlable, anticipé, planifié, normé par une loi, un pouvoir, une pratique, une concention sociale ?
La vie n’est-elle pas dans les comportements atypiques ?
Louise ! à 00:42
Il est tard et vous êtes fâchée; vous êtes excusable
Oui : taux d’intérêt à zéro pour un engagement à risque nul
Oui : taux-de-base bancaire (6.6% actuellement) car le concept est infondé
Oui-et-non = principes, normes, publicité, contrôle externe, vigilance pour commissions et frais de gestion
Droit légitime à un taux d’intérêt, très variable d’une activité à une autre, pour un engagement avec un risque réel.
Il y a une certaine analogie avec la prime d’assurance, à la condition que X affaires saines compensent la perte parfois intégrale sur l’opération de financement qui carafe.
Droit légitime à une marge dite « bénéficiaire » si l’on veut que l’entité puisse aller de l’avant, avoir un peu d’audace, soit apte à investir, chercher, innover, développer des talents.
message précédent – Deuxième oui
lire, bien sûr TBB=0.1% comme écrit antérieurement
@ Daniel
J’ai beaucoup de respect pour Eva Joly, mais je dois avouer que cette indignation à géométrie variable me laisse pantois.
Combien de pays pauvres ont déjà eu à pâtir de la politique du FMI ???
Serais-ce plus grave lorsqu’il s’agit d’un pays riche ???
Qu’elle se rassure au train ou vont les choses, l’Angleterre elle-même risque bientôt de devoir faire appel au FMI, sauf que là, vu l’état de leurs services publiques, on se demande bien ce qu’il pourra exiger comme sacrifices supplémentaires aux anglais.
En lisant les commentaires du blog de Paul Jorion, qui consistent souvent à s’effrayer des conséquences qu’aurait, selon leurs auteurs, une remise en cause trop poussé du système dans lequel nous vivons, me vient cette image : nous sommes un peu comme des esclavagistes du sud des Etats-Unis il y a déjà longtemps. Parmi nous, certains sont de gentils maîtres, aimés de leurs esclaves, d’autres sont de vrais salopards, des bouchers. Nous vivons la fin d’un monde mais nous ne le savons pas encore. Et dans l’ensemble, nous sommes tous tranquillement en train de discuter de cette stupide idée d’abolition de l’esclavage comme d’un projet bien trop radical…
En reponse a François Jéru:
« à cityislander [00:22]
N’y allez-vous pas un peu fort ? »
Non, et dailleurs Je n’y prends aucun plaisir. Je crois au contraire que c’est l’auteur qui y est alle tres fort avec une liste de petites recettes utopiques qui ne font que discrediter ce qui jusqu’alors etait (en partie) a mes yeux une reflexion interessante sur la crise economique et financiere. Enfin, peut etre que l’audience evolue et c’est le jeu.
à Bob, … accessoirement, latéralement à mon commentaire 00:58
Eva Joly
C’est l’avant dernière phrase de sa déclaration du 1er aout 2009 dans Le Monde
article E. Joly
Je vous avais mal lu, je vous saurais gré de m’excuser. D’ailleurs, la nature de ma réponse montre une réaction au premier paragraphe de votre commentaire (en réalité François Leclerc) et nous pas à vous-même que je viens de relire [8:07 ce matin]
De toute façon la question F.L. des « conditions pour être dispensé de faire appel au crédit pour des besoins élémentaires S.R. » est très très mal posée … non contextualisée, sans préalables, avec un « une part correspondant à leur contribution dans la distribution des revenus provenant de la production » qui tombe du ciel hors de propos. Il m’apparaît impossible d’aborder la problématique que l’on croit deviner en seconde lecture, avec une question posée ainsi
Votre dernier paragraphe
Votre dernier paragraphe, je ne l’ai pas compris. S.V.P. Pourriez-vous l’expliciter d’une manière ou d’une autre ? Merci
@ Louise,
« Interdire le prêt à intérêt tout à fait d’accord ».
C’est ce que disait Silvio Gesell, particulièrement dans son livre « L’Ordre économique naturel ». En presque 400 pages, il décrit ce que doit être la monnaie. Particulièrement brillant mais à l’envers des courants connus jusqu’à ce jour.
La solution est simple et on y viendra tous:
1- payer mieux les hommes pour qu’ils puissent faire vivre une famille
2- ramener les femmes à la maison, celles qui le désirent, sans les contraindre à devoir travailler dans des emplois précaires et souvent merdiques, en abandonnant des enfants dans des crèches (couveuses sociales) pour payer une fiscalité égorgeante qui assure, par la fonction publique, l’emploi des femmes réclamé par les féministes et prébiscité par les industriels.
Tout le monde sait qu’un divorce est bon pour l’économie: 2 logements, 2 voitures, éléctroménager en double, électronique en double… C’est une industrie rentable. Normal donc que les féministes aient eu l’appui du patronat.
Tout le monde sait que la consommation passe par les femmes. Allez dans les centres commerciaux. Ce sont elles qui dépensent. Les allocations familiales et les pensions alimentaires sont devenues de l’argent de poche pour faire tourner l’économie.
C’est ce modèle qu’il faut revoir, parce qu’il n’a rien donné de bon.
Enfin, disons, des films glauques (de « American Beauty » à « Une semaine sur deux »), du Prozac pour les couples et la Ritaline pour les enfants.
Une idéologie consumériste et axée sur l’argent facile, tout comme le communisme.
Que dire ? !
Oui: des hommes mieux payés feront de plus gros cadeaux à leurs femmes et plus de « petits cadeaux » aux autres…. Le bonheur.
A François Jéru
Non un taux d’intérêt n’est pas légitime.
Lorsqu’une banque accorde un crédit de 1000 € elle n’injecte pas 1000 billets supplémentaires dans la masse monétaire, elle vous autorise simplement à dépenser maintenant les 1000 € que vous lui rendrez plus tard, un point c’est tout.
Mais vous lui rendrez 1000 € plus des intérêts, ce qui veut dire :
-pour lui rendre les 1000 € vous devrez amputer vos revenus de ces 1000 €, c’est à dire faire après coup les économies que vous auriez pu faire avant.
Ce qui ne change rien à la masse monétaire, si vous aviez économisé avant elle aurait diminué de 1000 € pendant un temps puis lorsque vous auriez effectué votre dépense les 1000 € seraient revenus dans le circuit.
En faisant un crédit vous les mettez d’abord dans le circuit puis vous les retirez (puisque vous ne pouvez les dépenser) en remboursant la banque.
-pour les intérêts ce n’est pas pareil, prenons un taux de 10 % pour faire simple, il faut donc trouver 100 €, où ?, dans la masse monétaire qui se retrouvera amputée de 100 €.
Ce qui veut dire 100 € de moins pour quelqu’un quelque part sur la planète.
Vous pourrez m’opposer tous les plus grands économistes de la planète, morts ou vivants, on ne peut sortir de là, pour payer des intérêts sans que quelqu’un ne soit lésé quelque part, il faut ajouter 100 à la masse monétaire, donc inflation donc la banque ne gagne rien.
Sinon, au bout de quelques années, la masse monétaire diminuant, de plus en plus d’emprunteurs ne peuvent faire face aux échéances et c’est la faillite du système, sauf à réinjecter « urgentement » et massivement des billets directement aux consommateurs/emprunteurs mais « gratuitement » càd : augmentation massive des salaires et des minima sociaux.
Donc inflation, donc……………;
Si l’on veut continuer avec un système basé sur la monnaie il faut définitivement admettre que l’on ne peut pas faire de l’argent avec de l’argent.
@ Louise
Vous dites ce qui me semble primordial.
La répartition des richesses demande à être revue et corrigée, c’est patent.
Mais les racines du système qui se développe comme biologiquement dans l’organisation d’une société se trouvent dans ses valeurs.
C’est du regard que nous portons sur le monde, sa finitude, ses équilibres,etc,etc, que provient la mue du « système »: le regard est la source.
Poser le « consommateur » à l’origine du monde, c’est Courber la réalité loin de la source de ce dont le monde à besoin.
« ramener les femmes à la maison »?, même avec le « sans les contraindre » ça me fait plus penser à « goulag » que « besoins élémentaires socialement reconnus ».
je conseille la lecture de l’excellent billet : Les avantages de la femme libérée sur le non moins excellent blog « Les entrailles de mademoiselle ».
je ne vois pas en quoi plus d’égalité (moins d’exploitation des unes par les uns) soit un problème, non
mais puisque le capitalisme est mort, pourquoi encore s’en tenir au salariat? ne peut-on pas inventer d’autres formes de rémunération de la créativité, de la productivité, de l’activité?
pour ce qui est du lien entre « besoins élémentaires socialement reconnus » et « goulag », pour ma part il me fait penser plutôt à la publicité, qui cherche tout de même à désinhiber certains d’agir compulsivement en courant après des faux-besoins sans trop se préoccupé que cela signifie pour d’autres ne pas pouvoir remplir correctement leurs « besoins élémentaires socialement reconnus ».
alors, moi aussi je veux bien reconnaître qu’un « socialement reconnus » imposé d’en haut ne sonne pas très « liberté » et ce n’est pas seulement le cas de la pression sociale induite par la pub… je n’ai pas de solution, seulement je me suis dit il y a déjà plus de 10ans, on dirait que notre société veut que tout le monde soit un Louis XIV, ça va pas être possible, et ça exige pas mal d’esclaves…
j’ai commencé la lecture de « La théorie de la propriété » de Proudhon. Je connaissais son « la propriété c’est le vol », mais pas son « la propriété c’est la liberté », comme deux projets opposés à la propriété. Au fond Proudhon voudrait réaliser la société idéale qui sert de base à la théorie d’Adam Smith: que chacun(e) soit propriétaire de son moyen de production, que les revenus tendent vers l’égalité parfaite. Il propose un truc intéressant, un impôt unique sur la rente (du propriétaire par rapport au locataire) afin de a) limiter la taille du budget Etatique, b) éviter que le propriétaire s’enrichisse sans rien faire. Il voulait aussi organiser le crédit afin que celui-ci aide à devenir propriétaire (mutualiser le crédit) et éviter que le crédit serve au propriétaire à gager ses actifs pour avoir du liquide et en faire n’importe quoi.
je suis assez d’accord pour limiter la force de nuisance de l’Etat, mais avant il faudra abolir la possibilité à une entreprise d’être une « personne morale », il n’y a que des personnes physiques. Une entreprise (multinationale) est un Etat privé, et un Etat privé est un peu plus dangereux qu’un Etat public, même si le privé a besoin du public.
hummm, il est le bon le café ce matin 🙂
comme « deux projets opposés DE la propriété ». mes excuses
Pour ceux qui désirent en savoir plus sur l’histoire tourmentée entre l’église et les usuriers je ne saurais trop conseiller l’excellent livre de Jacques Le Goff La Bourse et la Vie qui relate avec moultes citations à l’appui comment les usuriers ont vu leur destination post-mortem passer de l’enfer au purgatoire.
Sinon la solution , des pistes là dedans ?:
http://www.workecology.com/
Pour moi , dans l’immédiat :
– pour la seule France : développement des SCOP d’envergure y compris sur des projets industriels et de R & D ,facilitation des SEL ,multiplication des structures locales de micro-crédit, action promotionnelle tenace voire obsessionnelle des réseaux de proximité de toutes natures , création de banques citoyennes ( énormité ? utopie?), participation accrue à la vie des quartiers et de la cité , appropriation citoyenne du niveau régional par création de conseils citoyens régionaux …
– au delà confortement via les liaisons politiques , syndicales, associatives,religieuses , des stratégies et regroupements de même nature avec l’Allemagne d’abord , les pays européens , l’amérique latine et tous ceux qui auront envie de faire la peau à Goldman Sachs . Interpellation et remise en cause de l’OMC , du FMI ,du G20 , de l’ONU , des clubs de Bâle ou d’ailleurs ..par des manifestations de rue lors de toutes les réunions internationales .
– Réanimation de l’armée de conscription ,
– voter pour celles et ceux qui s’engageraient pour un tel » programme » ( PS : de ce point de vue ,lors des dernières élections européennes, seule la profession de foi de Lutte Ouvrière me paraissait à la hauteur du scandale moral et financier actuel !).
Petite citation de Proudhon, théorie de la liberté:
de cette lecture d’un texte du 19e s., j’en retire le souvenir que la gauche était anti-Etatique (et donc aussi anti Etat privé, à savoir les personnes « morales »), qu’il est possible de vouloir viser l’égalité en étant anti-communiste avant même l’avènement de celui-ci, mais également qu’on y voyait encore l’humain comme séparé de la « nature » et qu’on imaginait que les ressources naturelles étaient gratuites et infinies…
mais c’est rafraîchissant.
enfin, dans l’histoire (et peut-être le présent) de la ville de Genève, existe un « cercle Proudhon » franchement d’extrême droite, comme quoi les idées, on en fait ce qu’on veut…
cityislander dit :
9 août 2009 à 04:22
Quel définition avez-vous de l’utopie ?
La votre semble connotée de manière péjorative.
Celle-ci vous parait-elle ridicule: « L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé » (Théodore Monod) ?
– Quelle finalité pour la science ?
– Quelle finalité pour la finance ?
– Quelle finalité pour les croyances ?
A propos de rémunération, une allocation universelle? pour éviter de faire de la discrimination sexuée dans le renvoi à la maison des femmes qui le souhaiteraient comme dit Yann. Ce qui veulent gagner plus, travailleront (tout court). Voir le Manifeste Utopia http://www.mouvementutopia.org/blog/ et pour répondre à Quidam, il arrive souvent que l’adjectif utopique soit utilisé pour discréditer uniquement
iGor milhit a dit « puisque le capitalisme est mort, pourquoi encore s’en tenir au salariat? ne peut-on pas inventer d’autres formes de rémunération de la créativité, de la productivité, de l’activité? »
Pour répondre à cette question, il faut d’abord répondre à une autre question.
Autres formes de rémunération d’accord, mais pour quelle activité, pour quelle productivité, pour quelle créativité.
– activités durables encore valable dans mille ans
– productivité des ressources: faire mieux avec moins, le pic du pétole va nous mettre devant nos responsabilités
– vous comprendrez facilement une créativité au service des deux autres.
Dans un autre billet, j’ai dis que l’avenir se construira sur les déchets de notre sociétè, ce qui est écrit dans ce fil de discution ne fait que de conforter mon opinion.
Je suis assez d’accord avec tous vos commentaires avec un penchant pour ceux de Louise qui cerne les questions fondamentales.
Alors puisqu’on doit rêver (ce que j’attends depuis longtemps), rêvons.
Je voudrais développer une agriculture durable de proximité a partir du BRF et des coins de terre ainsi que de l’économie sociale, pour le recyclage et la collecte sélective.
Ce sera pour un autre billet, je n’ai plus le temps aujourd’hui de développer
L’utopie a 2 significations :
1. Concevoir une société idéale
2. Porter un projet irréalisable
Je préfère la 1ère signification et je remercie François Leclerc de se lancer dans une recherche de solutions et une certaine vision d’avenir car le fait de dénoncer et de critiquer un système ne nous fera pas avancer. Juste prendre conscience et il me semble que c’est le cas pour toutes les personnes qui interviennent sur ce blog !
Je rejoins Louise sur le prêt sans intérêt. J’ai beau cherché autre chose pour sortir du capitalisme et ses outrances, je ne trouve pas. Et ce serait le seul moyen de revaloriser le travail