L’actualité de la crise : Pour un monde meilleur, par François Leclerc

Billet invité.

POUR UN MONDE MEILLEUR

Rendons d’abord à Jean Baby la paternité de ce titre, donné à un livre écrit en 1973 aux édition Maspéro, et qui s’efforçait, avec générosité mais non sans une candeur certaine, à décrire le nouveau monde et la société généreuse et solidaire pour lequel il a lutté en vain.

De quel monde pouvons-nous tenter de parler, non sans à notre tour nous permettre un brin de naïveté et d’utiliser notre part de rêve, quelque trente six ans après ?

Nous vivons une période assez surprenante : la crise financière et économique dans laquelle nous sommes plongés a largement dévoilé les mécanismes d’un système qui a implosé de lui-même et cherche à repartir, sans que cela lui soit garanti. La question se trouve ainsi ouvertement posée de sa finalité, de ses moyens, de son objet même. Il n’est donc pas interdit d’essayer d’y apporter une réponse, de réfléchir à une alternative, profitant de ces circonstances.

Une des descriptions possible de ce système est d’en faire une sorte de machine à fabriquer de l’insolvabilité, donc du crédit son corollaire. Afin de justifier son rôle social et ses profits (qui le sont moins), en contrepartie d’un « coût du risque » qu’il est censé assumer, mais devant lequel il se défausse. Vis à vis des particuliers (dénommés consommateurs), des entreprises (chargées de la production des biens et des services) ainsi que des collectivités et des Etats (responsables de la gestion des précédents). Nous parlons là des agents de ce qu’il est désormais convenu de dénommer « l’économie réelle », le reste ne l’étant donc pas !

Le jeu auquel nous sommes depuis peu instamment conviés, après des décennies de triomphes qui ont depuis tourné court, est de remettre sur ces pieds ce système, vu son rôle toujours présenté comme irremplaçable. Un vrai paradoxe, celui-ci n’ayant pas d’évidence fait ses preuves.

Mais, puisque nous savons désormais démonter son mécanisme, pourquoi le pas tenter de le remonter à l’endroit, puisqu’il apparaît que le monde marche avec lui sur la tête ? En partant tout simplement de ce qu’il a besoin. Le monde, pas le système !

Le monde a besoin de consommateurs, soit. Pourquoi ne pas assurer à ceux-ci une part correspondant à leur contribution dans la distribution des revenus provenant de la production, les dispensant de faire appel au crédit pour satisfaire à leur besoins élémentaires socialement reconnus ?

Le monde a besoin d’entreprises, entendu. Pourquoi ne pas doter celles-ci des fonds propres nécessaires à leur fonctionnement, sans entacher ceux-ci d’exigences de rentabilité qu’elles ne peuvent satisfaire ?

Le monde a besoin d’expressions élues de la collectivité, pourquoi alors diminuer leurs moyens régaliens, impôts et création monétaire ?

Quel nom pourrait bien porter une société gérée selon ces principes encore très généraux ? Qu’importe, car il n’y a pas de fétichisme à avoir dans ce domaine. De quels moyens celle-ci disposerait-elle pour accomplir ses missions ?

D’une fiscalité, aujourd’hui de tous les instruments de l’Etat le plus opaque et le plus injuste, et qui devrait être remise sur ses pieds.

D’une défense du patrimoine et des revenus de la rente financière, qui n’a pas d’autre finalité que de reproduire et accroître les inégalités sociales, et pourrait être reconsidérée.

D’une répartition des gains de productivités (de la « plus-value ») privilégiant sans autre raison que le rapport de force social le capital au détriment du travail, et qui devrait être revue.

Et, enfin, de transferts sociaux qui actuellement s’arrêtent en chemin et dont les critères d’attribution devraient être élargis au fur et à mesure que le travail salarié cesse de jouer un rôle social prédominant.

Enfin, l’histoire de l’usure se perdant dans la nuit des temps, celle de son interdiction est mieux connue. Pourquoi, en s’en inspirant, ne pas plafonner la rentabilité du capital, assortissant l’affectation de son revenu d’une réglementation favorable au développement économique, culturel et social ?

Les philosophes s’interrogent sur ce à quoi sert la philosophie et répondent : à tout, à condition d’en sortir ! Les financiers pourraient s’en inspirer.

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89 réponses à “L’actualité de la crise : Pour un monde meilleur, par François Leclerc”

  1. Avatar de JIEL
    JIEL

    Pour un monde meilleur, il faut voir ce qui est et non ce que nous désirons :
    – la fin du pétrole est une certitude, que ce soit dans 10 ou 30 ans peu importe. Laissons de côté les transports, il y aura toujours des moyens de se déplacer, et regardons au niveau de l’agriculture intensive, sans engrais chimiques les terres actuelles sont des déserts, il faudra des années pour reconstituer la couche d’humus. Si nous ne nous y prenons pas à temps, il y aura des famines… Fin des pesticides également, développer des moyens de lutte naturels est une priorité et là aussi il faut du temps.
    Fin de la pétrochimie, entre autres les médicaments allopathiques, encore et toujours du temps pour les remplacer et étudier les médecines alternatives les plus efficaces.
    – revenir à un niveau de pollution qui permette à la planète de se régénérer.
    – remettre l’Humain au centre et non l’économie. S’il y a des riches, c’est que quelque part, il y a des pauvres.
    Liste non exhaustive, bien sûr.
    TIME IS NOT MONEY. TIME IS WHAT WE NEED TO CHANGE.

  2. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à Louise [09:07]

    Acceptez-vous de payer une prime d’assurance pour votre auto ?
    [Nota : Naturellement je fais l’hypothèse que le niveau de la prime est honnête, correspond au métier exercé : mutualiser les risques et les couvertures ]
    Oui ?
    Alors, où est le problème ?
    S’il y a moins d’autos ou moins de dommages (sécurité accrue) le volume des primes d’assurance DEVRAIT BAISSER
    ( les frais variables des compagnies étant supérieurs aux frais fixes; même si les dirigeants des cies prétendaient que ces frais fixes sont incompressibles)
    Au contraire
    Quand il y a davantage d’autos avec la même fréquence de dommages équivalents, le volume des primes augmente

    Les cies d’assurance sont des véhicules majeurs des montages juridico-financiers ayant démoli une première couche de l’économie réelle.
    Ce blog en parle beaucoup trop peu. Les cies d’assurance sont au coeur du système financier,
    pas uniquement du long et moyen terme (Assurance Vie, Assurance Dommages)
    aussi pour le court terme (produits fianciers bâtis avec des garanties d’assureurs, des raisonnements actuariels,…)

    Revenons à votre propos

    [1] Il est nullement question de « faire de l’argent avec de l’argent ».
    Il faudrait le prouver.

    [2] iGor milhit évoque l’outil de travail individuel. Vingt camionneurs ont acheté leur véhicule (70.000 €) à crédit pour un montant total emprunté de 1 million d’euros (50.000 € en moyenne)
    L’un deux fait défaut pour 80% de son emprunt (40.000 €). La banque ne pourrait pas exercer le métier qui lui est demandé s’il lui es interdit de mutualiser le risque, c’est-à-dire de prélever au moins 40.000 € sur 1 million €     ( c.a.d. 4%) s’il est démontré — au cours des 10 ou 20 ans qui précèdent — qu’il faut à coup sûr s’attendre à ce type de « sinistre » récurrent … ou alors le banquier va aller chercher d’autres garanties : la maison de l’épouse du camionneur, la maison des parents du camionneur … peut-être même que les deux ensemble ne suffiront pas. Alors là, oui d’accord … le risque avec les garanties en biens tangibles deviendrait nul et la loi devrait imposer que le taux d’intérêt soit proche de zéro. Il reste notamment à couvrir les frais de fonctionnement de la banque (ses personnels, leurs congés payés, leurs cotisations de retraite, les ordinateurs, etc.)

    [3] Il est faux que ce taux d’intérêt de 4% (dans l’exemple ci-dessus 40.000 €) soit

    40.000 € de moins pour quelqu’un quelque part sur la planète

    Non pour personne .. ou alors Qui ?
    Je ne vous oppose aucun économiste de la planète. Cela ne m’arrive jamais.
    Je n’en ai pas encore cité un seul dans un argumentaire (donc pas de procès avec ce protoargument)

    [4] Quant aux « masses monétaires » peut-être avez-vous lu ce que je pense des histoires de M1, M2, M3
    alors que les NordFaçades, dans le noir, font circuler des trillions à la vitesse de la lumière
    Le thème d’évaluation « La suppression de la BRI, du FedSystem et de la BCE » est à mon Ordre-du-Jour 365jours/365.
    Je vais plus loin, beaucoup plus loin : le taux-de-base bancaire (actuellement 6.6%) à 0.1%.
    Ne me demandez pas de porter l’évaluation au delà.

    [5] C’est nullement la faillite du système parce que dans 4% des situations il y a incapacité à rembourser
    [Nota: je n’ai pas écris 20%]

    [6] Quant à l’Etat [ Haberer-CreditLyonnais, Affaire Triangle, etc., etc.] on connait son « talent » pour le crédit, les taux d’intérêt libres, les trillions incontrôlables, les NordFaçades,
    sont talent pour les copinages, délits d’initiés, complots d’Enarchie, gabegies, pantouflages croisés, passes-droits, camouflages, diversions, propagandes honteuses, « Secret Défense », les auto-contrôles, rapports habilement rédigés ou enterrés, cocufiages du public, etc. J’en passe. Voudriez-vous un dossier ? depuis 1980 par exemple ?

  3. Avatar de yann
    yann

    Il faut quand même se rendre compte qu’il ne peut y avoir de travail pour tout le monde, sauf en cas de guerre (les hommes sur le front, les femmes dans les usines et les enfants aux abris).

    La paix retrouvée, les hommes sont revenus aux usines et les femmes sont allées dans les ministères et autres instances publiques ou elles sont en surnombre (mais il ne faut pas le dire, seuls comptent les secteurs ou elles sont [encore] minoritaires).

    L’inflation causée par deux salaires a tiré vers l’indigence la famille « traditionnelle » répudiée comme verrue malodorante dans un concept parfait de société asexuée. Le choix esclavagiste offert aux femmes a été simple: travaille (salaire) ou fait plein d’enfants (allocs).

    Au final, les esclaves modernes sont conduites à faire les deux, réduisant le couple à une permanence de la compétition et un conflit constant sur l’équité de toute action (qui fait quoi, mieux, qui paye, qui partage…).

    Quand on confronte au final la vénalité des unes avec l’égoïsme des autres, on obtient une file d’attente interminable pour des passages éclairs devant des juges en robe plutôt qu’en pantalon à sanctionner comme dans un mauvais film de science fiction.

  4. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Louise
    « Vous pourrez m’opposer tous les plus grands économistes de la planète, morts ou vivants, on ne peut sortir de là, pour payer des intérêts sans que quelqu’un ne soit lésé quelque part »

    Le déficit du budget de l’Etat.

  5. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    @ Nadine [12:25] et Louise
    .. et Le Trésor Négatif de l’Etat (1300 milliards €) dont les intérêts annulent le cumul de tous les impôts sur les revenus des personnes physiques (IRPP) … chaque année !.
    (Ah oui, je n’avais pas pensé à cet autre « succès »)

  6. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    eh oui les interrets ont toujourspayés par quelqu’un :l’emprunteur,la banque si elle a provisionné le risque, ou l’assureur en cas de défaut ou en complément des provisions des banques ou l’état en cas de défaut de l’assureur et de la banque, et le contribuable en cas de dette de l’état ce qui est souvent le cas un état qui lui meme emprunte avec interret et doit donc encore prélever le contribuable pour les interrets de sa dette pour payer les dettes et les interrets des dettes des defaits de payements.
    Ce sera le sujet de notre prochaine crise: l’incapacité des états a payer les interrets de leurs dettes;

  7. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Ici aussi, je passe comme un avion (c`est un peu vrai, j`y suis souvent en ce moment).
    Je le redis encore: tous ceux qui recherchent la Justice economique et sociale dans le traitement de la monnaie et qui en ont compris et saisi le remede, ont pour denomimateur commun (d`ailleurs, qu`ils le sachent ou pas) les experimentations du major Clifford Hugh Douglas (1879-1952), experimentations qui n`ont pu etre demontrees fausses et qui ont ete reprises et developpees par le pedagogue hors serie Louis Even (1885-1974). Les techniques et leurs lois, tout comme les sciences (surtout les techniques et les sciences appliquees) ne s`en laissent pas compter. C`est a nous d`observer et d`appliquer ces lois. La subjectivite qui regne maintenant presque partout, n`interviendrait sans doute qu`en deca du domaine de la mecanique quantique, ce qui n`a rien a voir, jusqu`a plus ample informe, avec le domaine economique et social.
    Ce LIEN ci-dessous (et TOUT LE SITE) non seulement montre qu`il faut prendre compte les realites economiques, et, s`agissant de la monnaie, seulement elles, mais aussi la reponse appropriee:

    http://www.yhad.fr/yhad_eco/comprendre/precurseurs/5-even2.htm

  8. Avatar de Serge
    Serge

    Mort du pétrole?

    Et pourquoi il y aurait la mort du petrole….
    La consommation du pétrole est liée (au final) par la fixation des prix.
    Imaginons a un horizon de 5 ans que le pétrole grimpe a 280 USD le baril.
    Ne croyez vous pas que moi (le premier) et tous ensemble nous allons réduire au début lentement mais rapidement la consommation de pétrole.(par le prix a la pompe mais aussi sur la hausse des produits finis).
    Et que dire de tous les projets d’économie et d’energie sans pétrole qui vont se developper.
    Il y aura donc un équilibre qui va se faire entre la consommation en baisse et un prix élevé.
    Et dans tous les cas il faudra une richesse mondiale suffisante pour encaisser le poids de l’energie chere du pétrole, ce qui parait pas concevable.(richesse en baisse de la classe moy ds ts les pays developpés).

    Pour moi donc il n’y aura jamais de pénurie de pétrole mais plutot dans l’avenir un » mix energétique composé » ou le pétrole ne dominera plus en maitre (tiens!!!, un peu comme le dollar).

    Bonne continuation
    Serge

  9. Avatar de vanham
    vanham

    Quels sont les vrais responsables de cette crise anthropologique ou, en d’autres termes, qui a mis en place les structures pour que le néolibéralisme puisse se développer à outrance ?
    Aux USA, c’était Reagan et en Grande-Bretagne, Madame Thatcher (amie de Reagan)…Mais en Europe ?
    Le néolibéralisme promeut la libre circulation des personnes (main-d’œuvre), des biens et capitaux au niveau mondial, une déréglementation des marchés et du système bancaire, et un pouvoir de l’état réduit au strict minimum.
    Toutes ces valeurs ont été introduites au niveau européen avec le Traité de Maastricht.
    Pourquoi les Européens ont-ils laissé tomber leurs idéologies historiques (socialisme, libéralisme social…) ? Pourquoi les Européens, et notamment les Français (le ‘oui’ l’a emporté de justesse), ont-ils accepté le traité de Maastricht ? A cause du bel « emballage » du « cadeau » !
    En effet, tout le marketing élaboré par les politiciens et autres personnalités en vue a été organisé autour de la monnaie unique (l’euro) et de l’ouverture des frontières (fin des nationalismes).Très peu de voix ont été entendues en ce qui concerne l’Europe « sociale » !
    Ceux qui disaient qu’ils voulaient une autre Europe étaient systématiquement écartés et souvent assimilés à l’extrême-droite ou l’extrême –gauche, à des protectionnistes égoïstes, ou encore à des ‘régressistes’. Leur attitude était considérée comme ‘politiquement incorrecte’…
    L’Union Européenne a ensuite promu la mondialisation sous des prétextes tels que : amener de la richesse aux pays en voie de développement (comprenez : mettre en concurrence les systèmes sociaux et exploiter la main-d’œuvre la moins chère tout en ne consentant que des réductions limitées aux consommateurs, et dont le but non avoué est d’enrichir grassement les intermédiaires), partager les valeurs démocratiques (comprenez : interventionnisme et guerres préventives)….
    Ainsi, au niveau mondial, une nouvelle maison (le néolibéralisme) a été construite et entièrement basée sur le capitalisme pur et dur. Toutes les richesses sont concentrées entre les mains d’une toute petite minorité. Cela concerne aussi bien l’épargne que les actions. Les ‘petits épargnants’ et ‘petits actionnaires’ (bien que très nombreux) ne représentent plus rien et n’ont plus aucune valeur. Leur pouvoir est symbolique et illusoire (voir affaire Fortis). Les capitalistes savent très bien qu’il est impossible pour le gouvernants ou le peuple de détruire cette maison et en construire une autre sans se trouver sans abri pour une longue période… En plus, si jamais un pays était tenté par un changement de système (avec ou sans révolte de gens), il serait abandonné du jour au lendemain par tout investisseur, et toutes les grandes entreprises étrangères s’installeraient ailleurs…
    C’est pour cela que la plupart des capitalistes sont certains que le système perdurera. Il suffit de regarder l’attitude des capitalistes en pleine période de crise, crise dont ils sont responsables (vidéo Londres et New York, Financial Times : la fin du capitalisme ?) !
    http://www.ft.com/cms/3cf2381c-c064-11dd-9559-000077b07658.html
    En effet, ils préconisent une réglementation du système bancaire par le biais d’une réduction de l’effet levier (avant la crise, l’effet levier ou création monétaire était de 1/30 à 1/50), la séparation de banques dites ‘commerciales’ et ‘d’investissement’, et une augmentation des pouvoirs de la banque centrale pour éviter une crise systémique. Le comble, c’est que la crise financière aux USA a pour cause la crise immobilière, trouvant elle-même son origine dans la volonté sociale de certains politiciens que chaque américain puisse posséder sa maison. Ces derniers ont poussé les banques à octroyer les crédits nécessaires, alimentant ainsi la bulle immobilière : en séparant les deux systèmes bancaires, ce ‘risque’ ne sera plus pris !
    D’un autre côté, ils savent très bien que, de toute façon, si la réglementation devenait trop restrictive, il y a toujours les paradis fiscaux !
    Mais aucun ne veut bien sûr changer « le modèle » : toutes les banques travaillent selon le même modèle (en s’appuyant sur le même type de programme informatique de ‘risk management’) et ils savent très bien qu’il mène vers une économie « cyclique » (période de grande crise et de prospérité).
    Le rôle de l’état consiste à intervenir pendant la période de crise, selon le fameux dicton : privatisation des profits et socialisation des pertes.
    Est-ce que tout ceci veut dire que nous sommes obligés de rester dans le système néolibéral éternellement ? NON !
    Les capitalistes semblent oublier que tout leur système est basé sur la consommation.
    Sans une consommation soutenue, le système s’effondre. Impossible de permettre à un seul consommateur très riche de consommer ce que consommeraient 100 autres consommateurs sans provoquer des révoltes sociales ! Bien que….
    Ils espèrent que le consommateur chinois va prendre le relais du consommateur américain, trop endetté. Mais ceci c’est du ‘wishfull thinking’ puisque non seulement la culture (au niveau de la consommation) chinoise est très différente de la culture occidentale, mais aussi que les Chinois vont essentiellement consommer des produits made in China…
    Certains capitalistes ont compris que les gouvernements seront obligés de taxer les très riches pour redistribuer de l’argent aux plus pauvres pour sauver la consommation, et par la même occasion le système – mais selon moi, il est déjà trop tard …
    Alors, comme je l’ai écrit dans d’autres ‘post’, ce seront finalement les capitalistes qui – à moyen terme – vont nous débarrasser du néolibéralisme, ce n’est donc qu’une question de temps…
    Alors, comment pouvons-nous contribuer à accélérer le changement ? En consommant moins et en changeant de style de vie. C’est ce qui se passe actuellement (alors que les capitalistes font tout pour promouvoir la société de consommation) : les gens se sont restreints par obligation mais ils commencent à en faire une idéologie nouvelle…

  10. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    L’utopie se situerait dans le post-économique (suite au post-industriel, post moderne, etc), et susciterait la même consternation que la scène suivante par exemple, de voir sortir les gens dans la rue en agitant des liasses de billets, poussant des brouettes de billets sans valeur, pour l’unique raison que tout le monde en a…. La fin de l’argent laisserait un grand vide, un vide moral cette-fois car une représentation structurante pour le monde, devrait être remplacée sur le champs par autre chose.

    La malédiction du système étant que la valeur, c’est posséder ce que l’autre n’a pas. Si l’autre l’a également ça n’est plus amusant.

    Si l’on ne peut plus espérer devenir le roi du monde, de n’importe quelle manière, c’est un problème car une utopie en supprimant le darwinisme serait plus égalitaire, et l’espoir de tous, limité, au profit d’un bonheur égal. On se demande si l’on ne préfère pas le malheur et l’espoir, que le bonheur sans espoir ?

    L

  11. Avatar de Bob
    Bob

    @ Vanham

    D’accord avec votre analyse.
    De toutes les façon , la socialisation des pertes ne sera plus possible vu les montants stratosphériques atteints, si il y a nouveau krak en septembre/ octobre comme certains le prédisent aucun gouvernements ou institutions finacières internationales ne pourra y remédier même en faisant tourner nuit et jour la planche à billets.

    Les capitalistes ont oublié le principe de base « Celui qui ne peut pas acheter, ruine celui qui ne peut pas vendre »
    Pas sûr tout de même que ceux qui ne peuvent plus acheter restent assis tranquillement en attendant des jours meilleurs…

  12. Avatar de Louise
    Louise

    A François Jéru

    La banque prélève 40 000 € pour se prémunir contre le risque de défaut de paiement, alors elle doit les rendre si le prêt est intégralement remboursé ?

    Actuellement il n’est pas rare pour obtenir un crédit de donner en garantie un bien tangible (maison, ou autre) ET EN PLUS de payer des intérêts à quoi servent-ils alors sinon à vouloir faire de l’argent avec l’argent ?????????,

    C’est le battement de l’aile d’un papillon qui provoque un tsunami à l’autre bout de la planète. Si vous réussissez à payer les intérêts de votre crédit alors vous avez amputé la masse monétaire de ce mont

  13. Avatar de Louise
    Louise

    A François Jéru

    Zut, dérapage…

    de ce montant et ainsi appauvri quelqu’un ou quelques uns quelque part.

  14. Avatar de Louise
    Louise

    A Vanham et Bob

    D’accord avec vous deux

  15. Avatar de Bob
    Bob

    @ Louise

    Je vois que vous seriez plutôt en accord avec la théorie de Paul Grignon sur l’argent dette.
    Je viens de parcourir une partie des fils de novembre 2008 concernant cette question sur les conseils de Paul Jorion et le moins que l’on puisse dire, c’est que la création de monnaie ex-nihilo par les banques semble encore faire débat.

    Pourtant d’un simple point de vue de béotien, lorsque je compare les montants colossaux de dettes accumulés aux montants de richesses produites, visiblement, il y a un truc qui ne colle pas quelque part ?!?

  16. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à Louise
    J’ai le regret de dire que vous trichez, surement sans le vouloir
    (emporté par votre … ? élan … ? croyance ? … ? feu intérieur … ? éventuel réflexe … ? survol trop rapide … )
    Je suis parti d’un cas très concret
    Fondé sur une hypothèse bien précise : la statistique démontrée sur 10 ou 20 ans
    qu’un camionneur sur vingt était en défaut.
    Si le camionneur que choisi dans l’exemple (par ex. le n°7) n’est pas en défaut,
    le banquier ne va pas lui rendre les 40.000 €. Cela signifie que c’est un autre (le n°13 ou n°15).
    qui un de ces quatre matins, avant la fin de période considérée qui sera en défaut.
    La logique est sans faille.
    Maintenant vous pouvez vouloir changer l’hypothèse qui est au départ du cas concret.
    Poser une nouvelle question ou une nouvelle hypothèse.
    Et s’il advenait au 31 décembre, qu’exceptionnellement tout se soit bien passé ?
    Bonne remarque.
    Je n’ai pas la réponse. Le risque est-il plus fort l’an prochain ?
    La prime de couverture du risque (le taux) est-elle trop forte ? faut-il la descendre à 3%, 2.5% ?
    De mon point de vue c’est notamment sur ce genre de questions que les professionnels de la Branche considérée pourraient davantage se faire entendre, être relayés par les medias non inféodés aux banques.

    Dans le cas concret initial [12:20] on peut dire que
    les 40.000 € sont payés (l’exemple est simplifié) par les 20 camionneurs
    4% de prime (taux) sur 50.000 € = 2.000 € — 20 fois >> 40.000 €.
    Chaque camionneur a « perdu » 2.000 €

    de la même manière que vous perdez la valeur de vos primes d’assurance auto pendant toutes les années où vous ne remplissez aucun contrat amiable d’accident, où vous n’êtes pas volée, où votre pare-brise reste entier.

    S’il est exact que les accidents auto sont moins nombreux et/ou causent moins de dommages, les primes d’assurance auto devraient baisser. Qui s’en soucie ?
    Maintenant, entièrement d’accord avec vous s’il n’y a plus aucun accident de la route (ni vol, ni gravillon dans le pare-brise) la prime d’assurance (ou « de couverture du risque ») devrait être nul.
    [[ Mettons de côté les frais de gestion, s’il en demeure]]

  17. Avatar de vanham
    vanham

    @Bob & Louise

    Je trouve que c’est notre devoir à tous de dénoncer les méfaits et dégâts du néolibéralisme et d’informer un maximum de gens afin qu’ils sachent et réagissent. Les gens sentent intuitivement qu’ils sont manipulés et volontairement lésés par le système. Ici, nous avons l’occasion d’expliquer le comment et le pourquoi (idéologie capitaliste), ce dont on parle très rarement dans les médias traditionnels. La grande question : comment faire évoluer les choses en sachant que chaque pays séparément ne peut rien faire, et que l’Union Européenne a inscrit ce système dans sa Constitution et n’a pas l’air de vouloir changer de cap… J’espère que quand les gens auront compris que le système économique dans lequel nous vivons n’a rien de naturel ni de définitif et que ce n’est pas une fatalité, ils réaliseront que les choses peuvent être différentes s’ils le réclament avec force !

  18. Avatar de Paul Jorion

    @ Bob

    La chose qui ne colle pas, c’est que tous ceux qui ont promis de rembourser leur dette ne le feront pas. C’est pas plus compliqué ! Est-ce que ce n’est pas ce qu’on constate ?

  19. Avatar de ar.blanc
    ar.blanc

    @ François Jéru

    Ne tenez-vous pas compte des garanties (assurances sur le crédit, hypothèque, nantissement, caution ..) : dans des cas normaux, ces garanties sont suffisantes pour que le taux de défaut de remboursement intérêt et capital soit très faible
    (les banques ont probablement déjà ponctionnés l’emprunteur des frais de dossier..)?

    Ne tenez-vous pas compte que les banques n’ont, pour 60% de la monnaie prêtée, que l’obligation de satisfaire à des « emprunts » de monnaie de base pour quelques pourcents des crédits qu’elles vont faire?

  20. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Pour un monde meilleur

    Comment arriver à faire une meilleure synthèse de tout cela nos commentaires sont parfois très longs et dire que nous nous épuisons parfois à les écrire à les faire partager à autrui, j’ai du mal à suivre tous les sujets je m’interroge, il y a déjà tant de blogs et de choses écrites un partout ailleurs cela suffira-t-il à changer les choses, je l’espère de tout coeur …

  21. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Pour un monde meilleur

  22. Avatar de Louise
    Louise

    A Bob

    Je ne pense pas être en accord avec cette histoire d’argent dette
    Pour moi l’argent existe mais il n’est pas au bon endroit
    En outre comme le crédit n’est pas une création monétaire, les taux d’intérêts siphonnent l’argent pour l’amener entre les mains des financiers, ce qui provoque ce sentiment d’appauvrissement général (qui est plus qu’un sentiment puisque si l’argent n’a pas disparu, il est « hors circuit » et donc indisponible pour rembourser les dettes et leurs intérêts)
    Actuellement la montagne de dettes + intérêts est tellement énorme qu’il est impossible de rembourser

  23. Avatar de Louise
    Louise

    A François Jéru

    Je triche si j’veux
    Il n’empèche que les banques demandent souvent une garantie en bien tangible et en plus des taux d’intérêts cela revient à assurer 2 fois le risque

  24. Avatar de Bob
    Bob

    @ Paul Jorion

    Ce qui ne colle pas, c’est qu’on a fabriqué de la « richesse » sur du vent.
    Ce que je constate surtout, c’est que ce sont les pays les plus riches qui sont les plus endettés.
    Je constate également qu’au sein des pays les plus riches c’est aujourd’hui le système financier qui est le plus endetté
    et qu’au final ce sont les particuliers qui devront payer la note plus leurs propres dettes .

  25. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à Louise [18:48]
    Bien vu pour l’éventuelle double prise de risque
    ( ou prime multipliée même par 3 voire 4 ou augmentée simplement de 50% ).
    Je n’ai jamais dit que les banques n’abusaient pas. Je suis sûr du contraire.

    Je disais simplement, au niveau du principe théorique de base, qu’un taux d’intérêt (une prime de couverture de risque) est justifiée quand il y a un risque réel
    – soit pour un secteur économique connu aux risques récurrents (exemple : financement de parcs de camions)
    – soit pour une affaire très spéciale de type mouton-à-5-pattes,
    – soit etc.
    A ce stade, serions-nous à peu près d’accord sur cette base ?
    la justification d’un taux quand il est honnête, fondé

  26. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    à Bob [18:51]
    Faisons deux hypothèses
    (1) des taux stables,
    (2) des risques qui n’augmenteraient pas avec les volumes
    Hors affaires spéciales (report des risques ailleurs,…)
    le gain est alors pour une très large part fonction
    du volume des flux entre le Passif Circulant (dettes-dépôts LT, MT, CT) et l’Actif Circulant (CT, MT, LT)

    En ce contexte (simplifié)
    le gain (le « return on equity ») est quasiment proportionnel
    Vous triplez les dettes (levier de 30 au lieu de 10), vous triplez les gains.

    Bon, vous le savez, en banque il y a bien d’autres moyens de gagner de l’argent avec de l’argent.

  27. Avatar de Crapaud Rouge

    @Paul qui répond à Bob: « La chose qui ne colle pas, c’est que tous ceux qui ont promis de rembourser leur dette ne le feront pas. C’est pas plus compliqué ! Est-ce que ce n’est pas ce qu’on constate ?Certes, mais je pense que son questionnement à propos des « montants colossaux de dettes accumulés » visait autre chose. Personne ne peut prêter l’argent qu’il n’a pas, donc pas de monnaie créée ex nihilo, on est bien d’accord, mais cela veut dire que ces « montants colossaux, avant d’être dettes, étaient de la « bonne monnaie ». Et pour que cette « bonne monnaie » soit disponible pour des prêts, il fallait qu’elle ne soit pas dans les poches de ceux qui en ont besoin.

  28. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Pour un monde meilleur ?

    Je préfère fonctionner plus longtemps de nouveau comme le plus grand nombre.

    J’en veux toujours plus, pour me sentir bien, en sécurité, être toujours bien vu ou mal vu en société pour mes seuls signes extérieurs de richesses ou de pauvreté.

    Ne vivre, ne jouir et ne travailler principalement que pour ces seules choses concrètes dans la vie, peu importe d’ailleurs du reste pourvu que cela rapporte toujours, que cela m’entretienne davantage dans le confort et le luxe.

    Autant je prends plaisir à cela, autant je prends plaisir à faire d’autres affaires dans le monde, c’est l’intérêt, le calcul, le cours de la bourse s’élève et c’est alors que tout va bien pour la ménagère de cinquante ans, c’est le positivisme toujours mais que le cours de la bourse se mette de nouveau à chuter et c’est alors que je pousse un grand hurlement de terreur comment vais-je pouvoir remplir mon ventre demain ? Comment vais-je pouvoir garder la face demain ?

    Je deviens alors forcément plus mécontente, méchante, colérique, brutale, moins séduisante et plaisante à suivre, alors les chiffres ne sont plus bons pour le moral ? on fait aussi déjà moins le malin à l’antenne n’est ce pas ?

    Le rouge à lèvre dépasse peut-être de trop encore ? Et bien tant pis continuons encore comme si ce n’était jamais assez de se vendre corps et Ames au fil du temps qui passe et des mesures de contrôles se mettant peu à peu en place à l’insu des peuples.

    Divertissez-vous ! Amusez-vous il en sera toujours ainsi à l’antenne partout ailleurs et oui c’est du direct live.

    Soyez gentils, nous voulons bien changer les choses en surface, sur la forme, mais pas trop quand même sur le fond nous avons encore beaucoup d’intérêts en jeu vous comprenez n’est ce pas ?

    Pour un monde meilleur ? Plaisir ! Plaisir du corps ! Et ils se disaient les uns les autres, mais qu’est-ce qui pourrait encore nous arrêter. Plaisir ! Plaisir ! C’est le progrès ! Croissance ! Croissance ! Paix et Sécurité maintenant sur la terre !

    Comme elle est toujours plaisante à voir notre GRANDE civilisation marchande, nous avons mis tellement d’argent
    et de temps à la bâtir en vitesse, c’est sur elle restera toujours debout pour l’éternité, faire la fière c’est bon pour l’homme.

    L’histoire commence au 19 siècle des lumières, avant il n’y avait bien sur pas d’autres ampoules plus responsables pour nous éclairer.

    La crise s’aggravera tant qu’ils continueront à fonctionner pareillement c’est toujours la même histoire.

    Toutes les vaines réalisations de l’histoire apparaissent comme des échecs.

    Pour un monde meilleur.

  29. Avatar de Louise
    Louise

    A François Jéru

    « au niveau du principe théorique de base »

    A la base si l’économie fonctionne correctement il n’y a pas de problème de remboursement sauf malveillance de l’emprunteur (c’est l’arroseur arrosé) qui partirait avec l’argent mais il y a des systèmes pour éviter cela (crédit débloqué sur factures, bon d’accord on peut en faire des fausses, mais là il s’agit de malversation et ce n’est pas aux autres emprunteurs de couvrir cela, à combien est évalué ce risque là ?) pour la maladie, les accidents, le décès l’emprunteur peut prendre des assurances spéciales.
    Les banques ont tendance à multiplier les demandes de garanties : bien tangible, assurance, caution d’un tiers et toujours des taux d’intérêts!!!!!!

    A la limite vous leur portez 1000 € et leur dites prêtez les moi ils le feront avec taux d’intérêt bien sûr!!!!

    Et au niveau du principe de base c’est « l’intérêt » du crédit qui me pose problème!!

  30. Avatar de iGor milhit

    veuillez m’excusez, mais je ne vois que maintenant que la citation de Proudhon vient non pas d’une « théorie de la LIBERTE » mais bien d’une « Théorie de la propriété »…

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