C’était le 3 février, sur France 24, « Le Débat / The Debate », je résumais ma contribution à ce débat en anglais de la manière suivante :
Je dis qu’il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne.
Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)
On est un peu moins de trois mois plus tard.
Mon Feu en la demeure, daté du 25 février, commençait lui ainsi :
Messieurs, Dames, des instances européennes, je m’adresse à vous : il y a feu en la demeure !
Vous ne sauverez pas la Grèce en lui enjoignant de baisser le salaire de ses fonctionnaires. Vous ne sauverez pas la Grèce en l’encourageant à combattre la fraude fiscale. Vous ne la sauverez pas non plus en créant une… cagnotte (on tombe ici dans le dérisoire !). Il est beaucoup trop tard pour tout cela. Et de toute manière, le problème n’est pas là. […]
Votre cagnotte pour la Grèce, si péniblement rassemblée, sera emportée par la bourrasque en quelques heures, et il vous en faudra immédiatement quatre autres : une autre pour le Portugal, une pour l’Irlande, une pour Chypre et une beaucoup plus grosse que les quatre autres mises ensemble, pour l’Espagne…
Il a fallu attendre la réunion d’Ecofin du 15 mars pour avoir une première déclaration d’intentions des pays membres de la zone euro. Vous suivez ici en direct la manière brillante dont la crise a été gérée depuis.
Les dettes souveraines de la Grèce et du Portugal ont été décotées avant-hier mardi, celle de l’Espagne, hier mercredi. Merci à l’agence Bloomberg pour les graphiques suivants.
© Bloomberg
© Bloomberg
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Un grand bravo aux instances européennes pour leur sens de l’initiative, leur temps de réponse et leur savoir-faire en général !
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Réponse à une question :
La notation (la « cote ») de risque de crédit d’un pays mesure (en principe) le risque qu’il ne rembourse pas les emprunts qu’il émet (l’argent qu’il emprunte). Plus le risque est élevé, plus la prime de risque comprise dans le taux d’intérêt dont il doit s’acquitter sur sa dette (doit payer sur les emprunts qu’il fait) est élevé. Donc quand la notation (la « cote ») d’un pays est « dégradée » (« décotée »), les taux sur sa dette souveraine (dette de la nation) augmentent.
167 réponses à “Un grand bravo !”