L’actualité de la crise : LES MARCHÉS SONT RATIONNELS, par François Leclerc

Billet invité

L’évolution du marché obligataire est sans équivoque. Sans même faire une pause, les marchés ont anticipé ce lundi la poursuite de la crise, aboutissant à la précipiter. Mais si les tensions sur les taux espagnols et portugais étaient prévisibles, qu’elles touchent également les taux irlandais et italiens l’était moins. Sans parler de l’euro qui retombe à 1,30 dollar pour un euro, et des valeurs financières qui ont continué à baisser. Une journée détestable pour ceux qui ne s’y attendaient pas.

Dans le cas de l’Irlande, une incertitude un moment escamotée est réapparue, annihilant l’annonce du plan de sauvetage de dimanche. L’adoption du budget irlandais est un préalable à sa mise en œuvre, sans que rien n’assure – tout au contraire – qu’il en sera ainsi le 7 décembre prochain, date prévue pour le vote.

Car la situation irlandaise s’est singulièrement envenimée depuis la publication de deux modalités du plan. Passe encore que le taux de 5,8% des prêts européens, inférieur aux estimations qui circulaient avant son annonce, soit nettement plus élevé que celui dont les grecs ont bénéficié, soit 5,2%. Mais la décision d’utiliser les 15 milliards restants du fond irlandais de réserve des retraites afin de recapitaliser les banques irlandaises reste en travers de la gorge. Non seulement les créanciers détenteurs d’obligations senior des banques ne subiront aucune décote, mais qui plus est, ils seront intégralement remboursés avec ces fonds détournés de leur usage.

Les derniers rounds de discussion du week-end ont bien porté sur le taux et l’éventualité d’une telle décote, et rien n’était acquis à ce moment-là. Mais les négociateurs de l’Union européenne ont tranché non pas en fonction de la situation irlandaise elle-même, mais des répercussions de leurs décisions sur la suite présumée des opérations. Dans l’espoir « d’arrêter l’incendie », comme l’a depuis déclaré la ministre française Christine Lagarde, qui en avait nié l’existence auparavant. Afin d’éviter à tout prix de heurter les marchés en leur imposant une décote sur leurs créances, alors qu’il leur était parallèlement promis qu’une telle mesure ne pourrait intervenir qu’après 2013, en dernière instance et après étude au cas par cas.

Quant au taux, il aurait été finalement fixé en fonction des niveaux atteints sur le marché par les taux portugais et espagnol à maturité comparable, afin de ne pas prendre le risque qu’il soit inférieur à ceux-ci. Un jour on presse les Portugais de demander de l’aide, le lendemain on voudrait éviter qu’ils le fassent et les Espagnols avec eux…

En poursuivant trop de lièvres à la fois, les négociateurs de l’Union européenne et du FMI se sont emmêlés les pieds. Au vu des incertitudes régnant en Irlande, les marchés se sont de nouveau mis à craindre de ne pas être remboursés de leurs créances sur les banques irlandaises et ont agit en conséquence.

L’Italie en a fait les frais au passage, les marchés n’oubliant pas que si la dette publique italienne est contenue – tout du moins selon les données officielles – la dette privée est une des plus élevées au monde (soit 118% du PIB). L’Espagne a quant à elle prudemment annoncé qu’elle repoussait au début de l’année prochaine ses émissions prévues d’ici la fin de l’année, en espérant des jours meilleurs. Tout aussi significatif, enfin, a été la détente intervenue sur les taux grecs, suite à l’annonce de délais supplémentaires de remboursement qui seraient accordés à la Grèce, car ils éloignent la perspective d’un défaut.

Condamnés pour leur « irrationalité », les marchés font la loi sans nuances et les gouvernements européens la subissent en refusant de mettre les points sur les « i ». Conséquence logique de l’approche qui a été la leur depuis le début de la crise, et qui ne leur laisse aujourd’hui d’autre choix que de s’enferrer dans une stratégie sans issue. Rarement aura-t-on vu une telle obstination dans l’échec, ainsi qu’une telle inconsistance.

Combien de semaines et de mois auront été nécessaires pour que soit envisagée une « approche systémique » de la crise européenne, comme l’a dénommée hier dimanche Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques ? Combien en faudra-t-il encore pour que, à chaud et dans l’urgence, celle-ci débouche sur dieu seul sait quelle nouvelle échappatoire ?

L’enfermement idéologique des décideurs européens est tel qu’un secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, peut déclarer : « La crise a rendu l’Europe plus résistante et plus forte que jamais, la volonté de mettre en œuvre de véritables réformes fiscales est plus forte… et en cas de besoin il y a un filet de sécurité ». Le mot magique de réforme lancé, il précise qu’elles sont bien entendu « structurelles », avec pour objectif de naturellement « relancer la croissance ». Il a ensuite détaillé ce qu’il entend par là : « Les systèmes de santé et de retraite doivent être réformés, de nouveaux emplois créés, le marché du travail assoupli. Les économies ont besoin de plus d’innovation, d’une surveillance et d’une gestion d’entreprise meilleures », pour conclure « Cela va encore prendre du temps avant que les choses redeviennent comme avant ». Affligeant.

Ce lundi matin, sur les radios, des ministres démentaient pour la première fois que la France puisse être emportée à son tour dans la zone des tempêtes. Parmi les analyses de la crise européenne qui foisonnent, les scénarii se multiplient. Proposant des solutions tout en ajoutant qu’elles ne seront pas retenues, ils prévoient rarement une autre perspective que l’éclatement de la zone euro.

Quant à eux, les leaders européens sont-ils rationnels ?

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114 réponses à “L’actualité de la crise : LES MARCHÉS SONT RATIONNELS, par François Leclerc”

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      WikiLeaks : « A Washington, les mines sont graves »

      Pourvu qu’on en sache pas davantage sur la manière de pensée des élites bancaires américaines à l’égard du reste du monde, là c’est sur ça passera beaucoup plus mal.

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Là, ça devrait nous donner quelque chose de concret.
      Style JFK ou Lehman brothers.

      In fact, ils menacent d’attaquer quelque chose de plus gros qu’un état.

      Cela donnerait presque envie de faire une choucroute-pari-partie géante… Mais les paris sur le choux sont interdites sur le blog… Mince.
      Wikileaks risque sa peau encore plus qu’avec des révélations diplomatiques.

      L’enjeu est cette fois qu’ils se fassent détruire purement et simplement. Ou interdire d’accès dans certains pays. (G20, pourquoi pas 😉 )

    3. Avatar de Alain M-B
      Alain M-B

      Les services secrets américains ont déjà averti Assange (WiKi Leaks): nous sommes attaqués sans aucune loyauté par des moyens non conventionnels, nous réagirons de même.

      Si il meurt ces jours ci, quelle que soit l’origine naturelle de sa mort, nous saurons d’où vient le coup…

  1. Avatar de EOLE
    EOLE

    J’ai l’impression que tout se passe comme si le scénario du film était que certains opérateurs puissants (aux ordres ou non) intervenaient pour contraindre la BCE d’adopter la même politique que celle de la FED afin de masquer les manoeuvres nauséabondes de cette dernière qui tente le sauvetage de l’USD et la puissance des USA. Comme si décrédibiliser l’EURO au même titre que l’USD rendrait soluble l’irresponsabilité de « La Finance » dans l’océan de la mauvaise foi et de la bêtise humaine.
    En plus de toutes les erreurs de jugement et de raisonnement de la FED et des financiers sans évoquer celles des politiciens, il y a un moment où les intérêts biens compris de la puissance américaine et de la finance américaine vont puissament diverger… SOS.

  2. Avatar de babar72
    babar72

    Cela fait un certain temps, que je lis ce blog et la littérature existante sur le sujet et un certain nombre de questions me trottent dans la tête.

    Ne sachant pas où les posez, je me permets de les mettre dans une file de discussion associée à un billet de François Leclerc car il présente souvent des explications claires sur les aspects techniques de la crise.

    Le but de ces questions n’est absolument pas de polémiquer sur les « méchants » banquiers ou les politiciens « incompétents » ou « corrompus » mais de comprendre ce qui se passe.

    Si ces points ont déjà été expliqués en long et en large, merci de me rediriger vers les bons billets.

    Les banques zombies : bilan comptable

    De ce que j’en ai compris, au niveau de leur bilan, les banques ont accumulées des tonnes d’actifs totalement surévalués et ont a leur passif des dettes envers leur déposants et des obligations émises à divers échéances.
    Si leur actif était réellement évalué à la valeur du marché, leur actif serait nettement inférieur à leur passif et donc elle se retrouverait avec des fonds propres négatifs ce qui signifie la faillite.
    Que veut dès lors dire le renflouement du système bancaire ?
    Si l’état irlandais prête 100 Millions d’Euros à une banque, en quoi est-elle moins en faillite après : elle a une nouvelle dette de 100 miilions d’euros et 100 millions d’euros de plus en trésorerie mais en terme comptable, qu’est ce que cela a changé ? Si elle était en faillite avant, elle est en faillite après. Elle a peut-être de la trésorerie pour faire face à ses échéances immédiates mais elle reste en faillite d’un point de vue comptable. Une solution serait d’injecter des fonds propres et donc de diluer l’actionnariat mais à ma connaissance ce n’est pas de cela dont on parle.

    Mécanisme du transfert de la dette publique vers la dette privée.

    On parle d’un transfert de la dette privé (des banques) vers la dette publique. De quoi parle-t-on ? Si je prend le cas de la France, j’ai cru comprendre que les prêts faits aux différentes banques en 2008 pour résoudre les problèmes de liquidité, ont été remboursés.
    Qu’est ce qui explique un déficit de 30 % pour l’Irlande en 2010. La baisse des recettes fiscales liée au ralentissement de l’activité économique (TVA, IS, taxe divers et variées, … ).

    Les CDS.
    Le taux de la dette de tel pays augmente, diminue, … Mais qui les achètent et qui les vend ? Qui prend le risque aujourd’hui de devoir assumer un default sur la dette grecque ? JP Morgan, Goldman Sachs, la BNP, La Deutche Bank , HSBC , les Hedges Funds des îles caimans ???

    De ce que j’en ai compris, les CDS, c’est une sorte d’assurance et une assurance ne marche que tant que l’assuré a confiance dans le fait que son assureur couvrira effectivement en cas de sinistre. J’avais lu que les Interest Rate default swap couvrent des montants encore plus astronomiques.
    Qui est suffisamment naïf pour prendre ce risque de contre-parties ? A quoi bon s’assurer si c’est juste pour payer la prime ?
    Est-ce tout simplement, les banksters ayant encore les manettes de ces banques too big too fail prenant leur bonus de fin d’année en se foutant éperdument des risques réels pris par l’institution financière.
    Si c’est le cas, c’est un suicide collectif du système bancaire qui se prépare.
    Mais dès lors quel sens à le CDS pour l’acheteur ? Est-ce que les acheteurs eux aussi sont des gestionnaires de fond peu scrupuleux voulant juste faire leur bonus de fin d’année en se couvrant « légalement » pour avoir acheter des produits pourris mais rémunérateur sur le court terme ?

    Ou est-ce tout simplement utilisé comme le marché des futures ou la majorité des intervenants spéculent sur tout et n’importe quoi (le café, les devises, la neige à noël ) sans avoir aucun intérêt réel pour le support mais en pensant être plus malin que son voisin et donc être à même de gagner de l’argent dans un jeu à somme nul.

    Merci d’avance à tout ceux qui pourront m’éclairer.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Le fait que vous vous posiez des questions est un bon signe.
      Lisez le blog, ça sert.

    2. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      @ Babar 72
      Merci à ceux qui répondront. Certaines questions m’intéressent aussi. On doit être un paquet…
      Concernant la question 2 sur la France, un moyen de renflouement me semble le suivant : les banques empruntent à taux proche de 0% à la BCE et prêtent à l’Etat , tout en prevelant les intérêts.
      Et c’est les mêmes capitaux, placés dans l’activité financière et ailleurs, qui depuis des années sont exonérés d’impôt et largement responsables des défictis puublics, donc les emprunts.
      Autrement dit, nous sommes tous entrainés et sommés de RESISTER, par TOUS les moyens, en fonction du rapport de force, du moment, de leur place dans une stratégie de longue portée.

    3. Avatar de liervol

      Exactement tous ces CDS sont des AIG en puissance ceux qui les vendent n’ont pas les provisions pour y faire face en cas de plouf majeur comme on l’a vu avec AIG mais sans doute se couvrent ils auprès d’autres et ainsi de suite comme dans les poupées russes, donc comme là dit Waren Buffet il s’agit d’armes de destruction massives, le plus fun et triste à la fois c’est qu’il me semble qu’il y ait aucune régulation dessus à ce jour ni aucune solvabilité demandée.
      Ce qui les intéressent ramasser les commissions sur la vente et spéculer dessus sur un marché annexe que personne ne comprend plus tellement il est devenu complexe et tellement on ne sait plus qui possède ou couvre quoi. Mais c’est à la mode, les produits dérivés, cela a permis d’accroitre encore et encore la panoplie financière.

    4. Avatar de Babar72
      Babar72

      @Charles A.

      Merci pour votre réponse. Néanmoins cela ne répond pas à la question de l’endettement des états. Le fait que certaines banques aient le privilège incroyable de servir d’intermédiaires entre les états et la BCE ou la FED et d’empocher un différentiel d’intérêt me fait penser à la gabelle . Une espèce de gabelle privée.
      C’est un scandale et cela explique les bénéfices faramineux de certaines banques (zombie ou pas, alors ?) mais cela n’explique pas l’explosion de la dette des états.
      Qu’est ce qui a changé de façon aussi radicale en Irlande ? Le chômage n’est pas passé à 50 %. Les entreprises n’ont pas disparues. Google et Dell sont toujours la-bas et font toujours de l’argent à ma connaissance. Ils ne paient que très peu d’impôts. OK mais c’était déjà le cas en 2007.

    5. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Premières réponses en coup de vent !

      1/ L’Etat irlandais ne va pas prêter des fonds aux banques mais les recapitaliser, ce qui aboutit à leur nationalisation.

      2/ L’analyse de l’augmentation brutale de la dette publique montre qu’elle résulte des conséquences de la crise financière, tout confondu. Dans le cas de l’Irlande, l’Etat a commencé à renflouer l’énorme trou des banques.

    6. Avatar de Alain M-B
      Alain M-B

      Dans certains cas les États font semblant de croire que leurs banques ne sont victimes que d’une crise de liquidité : elles n’ont pas maintenant l’argent pour payer leurs obligations, mais elles l’auront prochainement, sans doute quand les actifs non négociables (ABS Subprimes) redeviendront négociables.

      Dans ce cas un prêt qui permet de franchir la mauvaise passe, la période durant laquelle de nombreux actifs sont temporairement bloqués, se justifie pleinement.

      Mais il faut une bonne dose de mauvaise foi pour croire qu’il n’y a qu’une crise de liquidité (l’argent est temporairement indisponible) alors qu’on est en pleine crise de solvabilité (l’argent a définitivement disparu). Nos dirigeant le croient car c’est leur intérêt à courte vue; le problème, reporté à plus tard et grossi entre temps, sera traité par leurs successeurs.

  3. Avatar de Pierre Gauthier
    Pierre Gauthier

    L’Oméga des lois.

    Le vent griffe la lumière, souffle la loi d’Airain
    Sur tes frissons fanés et sur tes nostalgies
    Et la loi, et la loi a mis à prix
    Ta beauté et tes yeux et tes reins

    Et ton cerveau aussi, et surtout ton cerveau,
    L’idéal refuge de sa réalité désincarnée
    Car la loi se propage de cerveau en cerveau
    Et impose ses crimes comme l’ultime destinée.

    Et la loi, et la loi a refondu la planète
    En tuant la conscience de ceux qui l’habitent
    De ministre en ministre et jusqu’à Pompei

    Il n’y a plus de peuple, il n’y a plus de pays
    Il n’y a plus partout que des fous qui s’agitent
    A qui il ne reste que la jouissance qui s’achète.

  4. Avatar de Paul TREHIN

    argeles39 dit : 30 novembre 2010 à 16:39
    @ Paul TREHIN
    Je partage votre analyse « frappée au coin du bon sens », mais une phrase m’interpelle:
    C’est pourquoi je propose une union de toutes les forces ayant des vues humaines de l’évolution de nos sociétés afin de construire un argumentaire précis et solide sur le plan des analyses ainsi que des propositions de réorganisation des sociétés et de leurs économies pour démontrer que c’est dans l’intérêt de tous que des politiques sociales pleine d’humanité soient développées, y compris l’intérêt des « nantis ».
    — Pouvez-vous identifier ces forces ?

    Celle que je connais le mieux, puis quelques autres aussi :
    Plate Forme Sociale Européenne
    http://www.socialplatform.org/

    Le FORUM PERMANENT DE LA SOCIÉTÉ CIVILE EUROPÉENNE
    http://www.forum-civil-society.org/

    Civil Society Contact Group
    http://www.citizensforeurope.eu/org-83_fr.html

    Act 4 Europe
    http://www.act4europe.org/code/en/default.asp

    Bureau Européen de l’environnement
    http://www.eeb.org/

    Confédération européenne des syndicats (CES)
    http://www.etuc.org/fr

    Et d’autres dont les noms ne me reviennent pas tout de suite…

    Ces groupes agissent directement pour transmettre leurs propositions et réclamations vis-à-vis de diverses instances Européennes : Le parlement Européen, La commission Européenne, le conseil des ministres de l’UE

    Ensembles nous avons pu obtenir des amendements à des directives européennes ou à des propositions de lois faites par la Commission européenne au parlement Européen.
    Rien que la Plate-forme Sociale Européenne, où je représente Autisme Europe, regroupe plus de 40 réseaux, eux même Européens, d’associations nationales du secteur social recouvrant les secteurs du handicap FEPH, de la santé, du logement de la lutte contre la pauvreté (ATD Quart Monde, et EAPN) de la lutte contre les discriminations : égalité homme femmes, luttes contre l’homophobie, luttes contre les racismes, défenses des activités associatives sans but lucratif à caractères social, défense des droits des enfants ainsi que ceux des personnes âgées, (vous trouverez la liste complète des membres sur le site web dont j’ai donné l’adresse plus haut.) Et aussi travaux de proposition pour les services publics et les services d’intérêt général à caractère sociaux pour lesquels nous essayons de démontrer à quel point la mise en concurrence serait au détriment de ces personnes souvent dans l’impossibilité d’exercer un véritable choix entre divers services, le message arrive à passer, mais ce sont de longues heures de batailles vis-à-vis surtout de la Direction générale Marché Intérieur et concurrence de la Commission Européenne? Avec la Direction générale emploi et affaires sociales, les discussions sont plus fructueuses car elle même a besoin de nos arguments pour contrer l’immobilisme de la première…

    Sur vos autres questions voici quelques commentaires :
    — Si oui, comment fédérer ces forces?
    Déjà en les contactant… J’ai déjà des contacts proches avec la Plate-forme Sociale
    Une autre manière représenterait un détour plus important : créer un réseau européen de groupes de pensées semblables à celui-ci et rejoindre une de ces organisations.

    — Un argumentaire précis et solide peut-il suffire à convaincre l’oligarchie?
    Rien n’est certain en cette matière mais un argumentaire sérieux aura toujours plus de chances d’être au moins entendu que des propositions surtout si elles restent idéologiques et sans véritables arguments chiffrés.

    — Si ce n’est pas suffisant quels seraient selon vous les autres moyens ?

    Se joindre aux futures manifs des syndicats européens, comme l’avaient fait par exemple les membres de la Plate-forme sociale en Octbre dernier pour protester contre les plans d’austérité imposés aux Grecks et dans d’autres pays européens…

    Essayer de publier des textes de fond dans des journaux importants. Mais ici revient le problème d’alerter les médias sur les activités de la société civile…

    Il me semble que l’idée de comparer la dette publique qu’on accuse les états de vouloir faire payer aux générations futures avec la dette sociale que vont laisser aux génération futures les plans de restriction pourrait allerter les politiques au moins mais sans doute pas les entreprises ni les financiers et ni les capitalistes…

    Paul

    1. Avatar de argeles39
      argeles39

      Merci pour vos réponses.
      Vous ne citez aucun parti politique, j’imagine que c’est pour observer une certaine « neutralité » vis à vis des lecteurs de ce blog?
      Bien cordialement.

  5. Avatar de Lulu
    Lulu

     » Mais la décision d’utiliser les 15 milliards restants du fond irlandais de réserve des retraites afin de recapitaliser les banques irlandaises reste en travers de la gorge.  »

    Ils sont forts ces capitalistes ; ils réusissent à nous endetter en nous prêtant notre propre argent….

  6. Avatar de bsna
    bsna

    Pourquoi la BCE ne prête elle pas l’argent aux Etats au même taux d’intérêt qu’aux banques ? Et pourquoi la BCE ne rachètent-elles pas les obligations des Etats ? Quel est le problème ? Les E-U ont bien racheté les Bons du Trésor sans que ça ne crée de réaction.

    1. Avatar de liervol

      Parce que c’est interdit d’après nos beaux traités et que cela dévaluerait l’euro donc il serait plus
      cher d’importer et beaucoup moins avantageux de s’implanter en zone non euro.
      La BCE était la banque des rentiers, donc elle ne devait en aucun cas faire de la monnaie gratuite pour les états qui en auraient abusés, elle pensait que les banques seraient mieux placés que les états pour ne pas abuser de la création monétaire donc seule les banques ont eu le droit de le faire et elles ne s’en sont pas privés, créant des bulles à tout va avec ce joli pouvoir, et d’un autre vendant la dette des états aux particuliers à travers tous les montages possibles histoire de se faire plus de pognon.

  7. Avatar de BA
    BA

    Mardi 30 novembre 2010 :

    L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a annoncé mardi qu’elle envisageait d’abaisser la note de la dette du Portugal, du fait des incertitudes pour ses créanciers sur le mécanisme d’aide financière de l’Union européenne à ses Etats membres.

    La note de l’Etat portugais (« A- » à long terme, « A-2 » à court terme) a été placée sous « surveillance négative », ce qui signifie que S&P se donne trois mois pour savoir si ce plan annoncé dimanche a des conséquences sur son appréciation de la solvabilité du pays.

    Cette annonce a fait passer le cours de l’euro sous les 1,30 dollar, alors qu’il était au-dessus juste auparavant.

    IL EST « POSSIBLE » QUE LE PORTUGAL DOIVE RECOURIR À UNE AIDE.

    L’agence a parlé dans un communiqué de « risques accrus » pour les prêteurs, à cause d’une « incertitude quant aux effets de la proposition de changer le traité de l’UE ».

    Standard and Poor’s estime « possible » que le Portugal doive recourir à l’aide de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international pour boucler son budget.

    « Ces risques proviennent de l’incertitude quant à l’éventuel recours du gouvernement à un financement public extérieur et aux conséquences que l’obtention de tels fonds pourraient avoir pour la position des créanciers privés vis-à-vis des créanciers publics après 2013 », a précisé l’agence.

    Les ministres des finances de la zone euro ont dévoilé dimanche un plan dans le cadre duquel, à partir de 2013, les pays ayant de graves difficultés budgétaires pourraient contraindre dans certains cas les créanciers privés à renoncer à une partie de leurs prétentions. Les créanciers publics seraient prioritaires.

    Le Monde

  8. Avatar de Alain M-B
    Alain M-B

    Nous allons vers des « restructurations » de dettes publiques des États de la zone euro. Si nos gouvernants le comprenaient clairement ils devraient s’imposer deux règles :
    – n’en parler jamais car il faudra prendre les marchés par surprise;
    – préparer une annonce dramatique et une seule au cours de laquelle TOUS les pays de l’Euro afficherait le niveau de leur défaut. Après une telle purge le calme reviendrait. N’oublions pas que les marchés réagissent très mal à l’incertitude. Ils sont agités aujourd’hui car ils craignent des défauts d’États. Lorsque ces défauts auront été annoncés l’incertitude devrait disparaitre et les marchés se calmer. La perspective d’une gifle énerve; la gifle qu’on a reçu calme.

    Angela Merkela fait preuve d’un amateurisme confondant en agitant comme un chiffon rouge la possibilité que dans deux ans les emprunts d’États en euro soient émis avec une clause de remboursement diminué en cas de crise. Idéal pour agiter les marché et faire baisser massivement la confiance sans aucune contrepartie pour les États concernés.

    Quand un dirigeant étale dans les journaux des projets qui devraient rester secrets on n’a plus besoin de wiki leaks…

  9. Avatar de BA
    BA

    Un jour, il faudra peut-être se poser la question :

    « pour se financer, l’Etat doit-il emprunter sur les marchés internationaux ? »

    Pour le moment, nos élites ne se posent même pas la question.

    Le naufrage va donc se poursuivre.

  10. Avatar de pablo75
    pablo75

    « L’Espagne fait pression sur la BCE pour qu’elle achète de la dette et mette un frein à la saignée ».

    http://www.cotizalia.com/en-exclusiva/espana-presiona-compre-deuda-frene-sangria-20101201-61814.html

    Un article en espagnol qui montre que si l’Espagne tombe, la Chine tomberait aussi.

    http://www.cotizalia.com/valor-anadido/cuidadin-espana-cae-siguiente-china-20101201-4491.html

    Un autre qui explique pourquoi l’Espagne ne peut pas faire faillite: entre autres choses, parce que si c’était le cas, les allemands n’auraient plus de retraites (les fonds de pensions allemands sont investis en grande partie en Espagne).

    http://www.cotizalia.com/el-observatorio-del-ie/espana-quebrar-20101201-4493.html

  11. Avatar de pablo75
    pablo75

    En Espagne, le socialiste Zapatero supprime la prime de 426 € des chômeurs en fin de droits et baisse les impôts des entreprises.

    http://www.elmundo.es/index.html?a=MUL9d69acca9dac281c8c73539258acdc3f&t=1274166442

  12. Avatar de BA
    BA

    Mercredi 17 novembre 2010, le Portugal avait lancé un emprunt à un an. Le Portugal avait dû payer un taux d’intérêt de 4,813 %.

    Deux semaines plus tard, mercredi 1er décembre, le Portugal a de nouveau lancé un emprunt à un an : il a dû payer un taux d’intérêt de … 5,281 %.

    (Par comparaison, pour un emprunt à un an, la France emprunte à environ 0,861 %, l’Allemagne emprunte à environ 0,701 %.)

    Plus les jours passent, plus le Portugal emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.

    Plus les jours passent, plus le Portugal se surendette.

    Plus les jours passent, plus le Portugal se rapproche du défaut de paiement.

  13. […] début janvier 2011 émissions obligataires de l’espagne […]

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