Billet invité
Dans « La révolte sans la solution », j’ai tenté de montrer qu’il n’y a pas de société sans idéologie et que, dans l’incapacité d’en trouver une – ouvrant des voies nouvelles – nos indignations, nos révoltes sont sans solution. D’où, dans un second papier : « décroissance de la démocratie », ce constat : un sentiment généralisé d’impuissance, jusqu’aux niveaux les plus élevés de décision, qui humilie l’institution démocratique. Aujourd’hui, je me propose d’inventorier la nature intellectuelle de cette impuissance. A mon sens, elle tient à une confusion sur le concept de réalité.
Faire preuve de réalisme, voilà une vertu chaudement recommandée depuis l’origine des temps. Ceux qui participent au pouvoir, à toutes les formes de pouvoir, n’ont que ce mot à la bouche. Ils estiment posséder l’argument irréfutable : c’est la réalité… vous ne pouvez que vous soumettre ! Or le terme est ambigu, car il recouvre deux domaines différents.
Il y a, d’une part, les faits de nature (tant physique que biologique). Notre rapport à ces phénomènes consiste à toujours mieux appréhender/approfondir leurs lois (science) pour nous en servir (technique). Là, un fait est un fait même si, parfois, il semble ne pas correspondre aux critères habituels de perception de la réalité (voir la physique quantique). D’autre part, il y a les artefacts humains : des silex taillés aux satellites, du totémisme aux grandes religions ou aux systèmes philosophiques, de la métrique poétique à la théorie des ensembles, du troc à la financiarisation de l’économie, des coutumes tribales aux constitutions démocratiques, etc. Ici, tout est activité, plus ou moins consciente, des humains en société. Ces artefacts sont mouvants, non permanents. Ils connaissent des hauts et des bas. L’explication de leur accélération ou de leur apparente immobilité, de leur avancée ou de leur déclin tient à l’idée que nous nus faisons de la nature de la réalité des artefacts qui nous entourent. Soit, tout se passe comme si notre acceptation de l’évidence naturelle déteignait sur l’idée que nous nous faisons des « réalités » tant sociétales qu’individuelles. Alors, nos actions nous apparaissent comme des gesticulations sans prise véritable sur le « réel ». Soit, nous avons la conviction que nous pouvons maîtriser le présent en fonction d’un avenir souhaité … même si nous peinons à définir les grandes lignes de cet avenir.
Que de portes ouvertes n’enfoncez-vous pas, dira-t-on. Certes ! Il n’en reste pas moins, par exemple, que pour beaucoup parler de la mondialisation, c’est parler d’un fait au même titre que s’il s’agissait de la succession du jour et de la nuit. Autrement dit, ce phénomène (ainsi que d’autres artefacts), est vu/pensé en surplomb de toutes nos velléités d’action. Accablés par l’idée de réalité et ses conséquences, nous ne croyons pas à notre capacité d’en changer. Au mieux, nous tâchons de nous en prémunir de la même façon qu’on se prémunit contre un tremblement de terre.
Le pouvoir, sous toutes ses formes, conserve une bonne part de son autorité parce qu’il fait accepter comme semblables aux réalités physiques/biologiques, les idéologies et les institutions qu’il produit … depuis la nuit des temps et qu’il a intérêt à conserver en état. De son côté, paralysé par une sorte de réalisme primaire, l’individu reste spectateur lors même qu’il manifeste son indignation, lors même qu’il tente de rectifier tel ou tel aspect de la société. Il a conscience que ce qu’il fait est tout de surface. Il soulage sa conscience sans pouvoir changer la société… d’où scepticisme et mal-être, d’où le succès des bonnes œuvres et le hargne envers les idéologies.
Il ne s’agit pas, pour autant, de nier l’évidence concrète de ces artefacts. Il faut l’étudier pour en comprendre le cheminement, pour en jauger ce qui nous paraît acceptable et ce qui ne l’est pas. Et comment et dans quel sens en changer puisqu’il ne possède pas l’immutabilité de la réalité physique. Soyons historiens, sociologues pour être des politiques, sinon c’est retourner l’effort intellectuel contre ses finalités propres.
Bref, tant que nous confondrons sous un même vocable la réalité naturelle et le moment actuel du devenir humain, nous seront impuissants… rationnellement.
Les grandes mutations ont toujours été précédées par un intense travail idéologique et non par une levée rageuse de « petits poings impuissants » comme le disait François Mauriac. Qu’il s’agisse de la sortie d’Egypte, de la naissance du confucianisme et de Bouddha, de l’apparition du christianisme à l’irruption de l’islam, de la Réforme à la révolution française et au marxisme, etc.
Les idéologies ne sont pas mortes, mais une – le capitalisme – est largement dominant. Il ne s’agit pas d’une réalité naturelle mais d’un artefact. Il faut en changer, si on pense qu’il n’est pas la solution. Il est déliquescent, mais tant qu’on n’a rien à mettre à la place de façon politiquement acceptable pour une masse significative de citoyens, on ne pourra pas le conduire au cimetière.
164 réponses à “LA RÉALITÉ : UN MOT POUR DEUX CHOSES DIFFÉRENTES, par Jérôme Grynpas”
Je propose l’Humaniarcat! 😀
Les J.P. Morgan, Rockfeller, Mellon, ainsi que leurs successeurs et affiliés ont développé leur sphère d’influence à l’abri des regards. C’est moins simple pour eux aujourd’hui …. grâce à internet et aux blogs dissidents comme celui-ci. Relisez Noam Chomsky !
Nos politiques, comme nos médias, sont impuissants car la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. comme le disait si bien Napoléon.
Le terme est ambigu mais également péremptoire. Par ailleurs, le philosophe Emile Chartier mieux connu sous le pseudonyme « Alain » propose trois remèdes contre la tyrannie. Ne pas craindre. Ne rien croire. Rester sobre.
Il y a aujourd’hui une très grande synthèse qui est à l’œuvre. Une synthèse générale, sur tout. Internet en est une cause et un outil, et c’est précisément ce qu’il convient d’appeler le Révolution Internet.
La «révolution» est ainsi en marche; car au bout de chaque synthèse se trouve une révolution (plus ou moins importante). Il s’agit ici d’une révolution par «changement important, radical et irréversible» de la marche du monde. Bientôt, nous allons changer d’ère, d’époque, et de civilisation.
Les États, politiques, multinationales, sont mis en face de leurs propres lois, idéologies, morales, (im)postures, justice, propagandes, etc… pour se retrouver au pied du mur. Il leur reste la tyrannie ou la capitulation. Ils capituleront par obligation (ce qui veut dire que le poison sera toujours présent).
Pressée par les temps «écologique» et énergétique, l’humanité ne peut que se demander si ce changement arrivera à temps.
Et si Internet n’était qu’un bruit de fond ?
C’est aussi sur Internet que se déchire le voile de la réalité. Lecture.
Entre le vice bruyant du bazar et la vertu musicale du désespoir [ surmonté ] ?
Et si une note, dans le bruit, n’était qu’un bruit de plus, sans le silence qui va autour ? Pour quoi, ou pour qui, faudrait-il absolument la jouer ? Il n’y aurait qu’à renoncer et laisser les bruyants s’assourdir ! Mais l’isolation semble plus difficile à surmonter que le désespoir.
Et si Internet était la fin de l’isolation ?… pour ceux à qui on ne demandait rien d’autre que de consommer et de produire sur ordre, par exemple ?
Ce n’est pas seulement en écoutant les notes qu’on apprend à en faire, c’est aussi en jouant…
Aujourd’hui j’adhère à ces principes: Ne pas se laisser instrumentaliser par la peur, en acceptant le risque comme tel, être en capacité de se forger une opinion qui privilégie le groupe au détriment de l’individu:( Bernard Stiegler évoque, la néguentropie de l’économie du soin contre l’entropie de l’économie capitaliste), l’application de la sobriété dans le cadre d’une décroissance qui passe par le stade de la transition pour aboutir à l’application de la permaculture globale. Mais, dans la pratique, il sera très difficile d’amener une masse critique significative de personnes à concevoir leur propre modèle de « développement durable », la tentation de se laisser diriger par un régime autoritaire ou à se laisser mener à l’abattoir (guerre de 14/18), serait bien trop grande. Ils fallait du pain et du jeu pour les romains d’hier, il faut du crédit facile et des programmes télévisés pour les occidentaux d’aujourd’hui, on peut supposer que les hommes de demain accepteront le soma (de Huxley)
http://www.dailymotion.com/video/x9hxkr_le-meilleur-des-mondes-1-5_
et le caroussel (l’age de cristal)
http://www.youtube.com/watch?v=kwBOBrF4ukg
comme une fatalité.
L’avenir (proche) nous le dira.
@ Pierre brunaud
En effet, Bernard Stiegler me semble une référence pertinente pour les techniques et leur rôle de « pharmakon » (poison/remède). Il n’est guère connu sur ce blog, et il faut dire que comme philosophe jargonnant, il lui arrive de se poser là.
Mais les perles sont là aussi chez Stiegler, ma préférée étant la définition de la « prolétarisation » comme privation de savoir-faire / savoir-vivre, et ensuite la contraposition « adoption »/ »adaptation », dans les « systèmes associés », la seconde étant le stade pénible, et la première le stade où l’on a rétabli de la réciprocité et « progressé ».
Avec Richard Sennett, Stiegler fait partie des gens que je recommande de lire aux courageux (entre deux Jorion, of course).
Bien sûr, rien n’empêche de lire aussi Jeremy Rifkin ou Naomi Klein pour voir de grandes fresques qui à leur façon évoquent l’homme prométhéen en action, ou en folie, mais la façon « symphonique » de R. Sennett ou plus « stridulente » de Stiegler d’englober cette question des techniques me parait sympathique …
Merci pour les vidéos. Ceci dit pour « Le meilleur des mondes », j’ai été déçue de voir de l’idéologie sur la dénonciation d’une idéologie: ce scénario propose apparemment un retour à la structure qui a amené ce « meilleur des mondes ».
Du coup, j’ai regardé une vidéo proposée autour, « La ferme des animaux », j’ai bien aimé. http://www.dailymotion.com/video/xcv56t_la-ferme-des-animaux-1-4-george-orw_news
« »
Du « greenwashing » durable
http://www.youtube.com/watch?v=nZJGz2OeSnA&feature=player_embedded
Critique et limites du Développement Durable.
Attention, il ne s’agit pas d’une critique de l’écologie ni des initiatives pour l’environnement. Il s’agit d’une critique du Développement Durable en tant que concept économique basé sur la croissance.
Je vous laisse deviner pourquoi il y a deux fois la même citation… » »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Posidonios
On a rien sans rien… C’est pas faux.
Le réel et son double. Clément Rosset.
Faut le dire en quelle langue?…
Merci pour Mauriac, il nous manquait…
» On peut concevoir une structure non métaphysique de la duplication, qui aboutit au contraire à enrichir le présent de toutes les potentialités, tant futures que passées. C’est le thème, à la fois stoïcien et nietzschéen, du retour éternel, qui vient paradoxalement combler le présent de tous les biens dont le prive la duplication métaphysique. « (Le réel et son double p.81)
…
« Ce que nous rencontrons tout d’abord, ce n’est pas le proche, mais toujours l’habituel. L’habituel possède en propre cet effrayant pouvoir de nous déshabituer d’habiter dans l’essentiel – et souvent de façon si décisive qu’il ne nous laisse plus jamais parvenir à y habiter”. (MH, Qu’appelle-t-on penser ? Quadrige-PUF, 1959).
« Notre relation à ce qui nous est proche est depuis toujours émoussée et sans vigueur. Car le chemin des choses proches, pour nous autres hommes, est de tout temps le plus long et pour cette raison, le plus difficile » (MH, Le principe de raison Gallimard-Tel, 1999).
Balthasar Gracian :
chapitre VI : livre Le Héros
« le héros est ce chevalier sans peur et sans reproche qui prête à l’apparence un crédit illimité »
«
».
Autre exemple : le passage du paléolithique au néolithique. Les thèses habituelles consistent à dire, soit que le réchauffement climatique, détruisant la faune et le gibier et entraînant une pénurie alimentaire, aurait poussé les hommes à adopter l’agriculture et à se sédentariser. Soit que l’expansion démographique aurait créé un déséquilibre biologique.
Or, suivant Jacques Cauvin (« Naissance des divinités, naissance de l’agriculture »), c’est l’inverse qui s’est produit : les hommes se sont d’abord sédentarisés et puis ont inventé l’agriculture. Que s’est-il passé ? Un « Révolution des symboles », une mutation des cadres de pensée que l’on peut suivre dans l’évolution des représentations « artistiques » : on passe, progressivement, des représentations d’animaux à des représentations de divinités, notamment de figurines de femmes accouchant d’un taureau (qui, à l’époque, n’est pas chassé comme gibier) symbolisant l’homme. Le fait d’être créés par les divinités autorise les hommes à être, à leur tour, créateurs, alors qu’auparavant, il n’étaient que spectateurs de la nature : « Cette béance nouvelle qui se crée entre le dieu et l’homme a dû modifier entièrement la représentation que l’esprit humain se faisait (de son milieu), et susciter des initiatives nouvelles en débloquant en quelque sorte l’énergie nécessaire pour les mener à bien, comme l’effet compensatoire d’un malaise existentiel jamais ressenti ».
Les hypothèses de Jacques Cauvin sont loin de faire l’unanimité. Pour ma part, j’ai plus confiance dans les travaux de J.P.Demoule:
http://www.scienceshumaines.com/entretien-avec-jean-paul-demoule-le-neolithique-est-un-phenomene-mondial-propos-recueillis-par-laurent-testot_fr_27640.html
Ha! je suis bien contente que la mondialisation apparaisse là aussi! Personnellement, je ne connais aucune « évolution » humaine qui ne soit pas mondiale.
Article en lien, payant (je suis allé trop vite).
Il y a mieux, le site officiel de JPD.
http://jeanpauldemoule.com/siteofficiel/accueil.html
Intéressant
Comment cela s’inscrit-il par rapport à Leroi-Gourhan (« Le geste et la parole ») ?
Autre possibilité que telle ou telle période dominée par telle ou telle idéologie :
Après que le capitalisme aura rejoint seul, le cimetière, un temps de confusion.
Très intéressant.
Mais la réalité physique elle même est une conception humaine dans l’ espace et dans le temps. Elle dépend de l’ observateur : celui ci observe avec ses sens les manifestations de « ce qui existe autour de lui » et qui sera à jamais inconnu. Il est généré une entité conceptuelle intelligible pour lui, car « située » dans l’ espace et dans le temps , puis s’ établit un consensus intersubjectif entre les observateurs qui « regardent » cette entité, de leur point de vue. Ce consensus est » le réel ».
http://www.editions-bayol.com/PMF/ch1s5_1.php
http://www.mugur-schachter.net/pdf/inframecanique.pdf
http://www.mugur-schachter.net/pdf/tissage.pdf
Si on observe a l oeil nu la côte de Bretagne d’ un avion, l’ approximation de sa longueur sera très différente de celle que l on pourrait faire en marchant a pied et en comptant ses pas.
Elle serait encore très différente a un échelle plus petite (le millimètre …).
Mais parler de « côte de Bretagne » n’ a plus de sens à cette échelle, la côte n’ étant plus définie.
« La côte de Bretagne » est une conception humaine, sous tendue par un certain But : atteindre la rive a partir d un navire.
Merci pour ce cartésianisme désuet, cent fois réfuté en raison…
Certes, et les faits sont ceux de leur « échelle »: le grain de pollen n’a pas la même « vie » que le fruit. Dans cette exposition des différentes échelles reste le « lien » qu’est la gravité, ce qui à mon sens, fait dire qu’il s’agit bien du même monde quelque soit l’échelle. Mme Mugur-Schater va très loin , cependant, je crains qu’il ne soit possible de « saisir » le vivant car, selon moi, alors il n’est plus vivant. Ainsi, il me semble que nous pouvons développer des technologies très proches du fonctionnement du vivant, mais qui restent des illusions de vivant, qui ne sauraient être vivantes
.
Tigue, vous dites :
« Mais la réalité physique elle même est une conception humaine dans l’ espace et dans le temps. »
Bien sur, cela nous renvoie à Jorion et à son livre sur le sujet, mais il faut des clés communes pour la partager, (cela nous renvoie au « mystere » de la chambre jaune, emprunté à wittgenstein sauf érreur) . Il faut donc au visiteur de la dite chambre pour décrypter ce qui s’y passe d’apparemment incompréhensible:
– En posséder une sémantique claire et une grammaire/ sous ces conditions on peut envisager de parler d’une réalité physique, laquelle sera à minima une intersubjectivité fondée en physique sur la mesure. L’obstination de la réponse du réel perçu a une méme question signifie t’il (au sens d’Hegel ou de Kant) qu’il puisse y avoir un » programme » a ce réel? Les réponses dépendent des auteurs, de choix philosophiques, soit un empirisme fondateur d’une incompréhensible mécanique quantique aux objections d’Einstein que l’on a traité un peu vite (à la légere) de réaliste.
Certes la cote Bretonne dépend du regard, n’existe que conditionnée par l’échelle du regard donc de l’outillage expérimental utilisé, comme le soutien l’école de Copenhague, alors qu’Einstein prétend que c’est la « theorie » qui dicte ce que nous devons regarder (cité in Heisenberg) . On peut alors, sur un térrain philosophique, percevoir comment Bohr s’exclurait de la « chambre jaune », renonçant par principe à pouvoir parler raisonnablement de la cote Bretonne, alors qu’Einstein y reste sous conditions platonniciennes que génere le modéle théorique, conditionnant le regard de ce qu’il faut regarder.
Conception humaine, P.Jorion s’engage, il parle d’invention
ref: W.Heisenberg « La partie et le tout »;
« tant qu’on n’a rien à mettre à la place de façon politiquement acceptable pour une masse significative de citoyens, on ne pourra pas le conduire au cimetière »
– d’abord il y a des « nous » plutôt que des « on », qui mettent en place avec leurs bras…
en anticipant collectivement ( politique) à leur échelle de transformation, sans attendre qu’une masse…., comme vous dites.
La masse, c’est physique, corporel et je proposerai que nous inventorions aussi,complémentairement, à la « nature intellectuelle de cette impuissance »,
la culture (l’a-culture) (biologique et biopolitique) corporelle de ces inhibitions .
« mais tant qu’on a rien…………………on ne pourra le conduire au cimetiere »
Si je vous suit c’est le descente longue , progressive et jusqu’a quand?
Changer de façon de penser c’est bien là tout le problème…Le formatage actuel de la pensée humaine est un désastre, exemple un homme ou une femme d’origine occidentale aura toujours à l’esprit « SON FORMAT » avant même d’intervenir dans son choix. Le libre arbitre se cultive par un esprit auto-induit et auto- déterminé vers un objectif. Reste à définir ensemble l’objectif.
Et puis plus le temps passe,plus l’extreme droite a le temps de faire sa com nauseabonde,j’ai cru comprendre que les soutients a la grece flechissent un peu dans l’opinion
Excellent cette petite mise au point linguistique et conceptuelle. Il fallait bien que tout ceci soit un jour écrit noir sur blanc.
bonjour
Il me semble que le travail se fait petit à petit . Les libéraux (dans le sens qu’on lui donne ici ) ont de plus en plus de mal à justifier leur système aujourd’hui , alors qu’il y a encore quelques années , leur idéologie écrasait le discours économique . La crise de 2008 a eu au moins l’avantage de commencer à nous déciller . Des gens comme P Jorion , F Lordon sont devenus audibles , Bernard Stiegler commence à être connu . Une petite flamme d’espoir apparaît à l’horizon , on ne sait pas si elle allumera le grand incendie , car l’histoire n’est pas écrite , mais il faut continuer de l’alimenter .
En effet, j’ai plaisir à voir que sur ce fil, des gens réagissent en citant Stiegler, on ne peut plus approprié.
Par ailleurs, dans mes lectures favorites du moment (entre deux Jorion), je conseille le sociologue américain Richard Sennett (« Ce que sait la main ») . Voir aussi le billet sur la désexcellence récemment paru sur ce blog (où l’on cite Sennette et M. B. Crawford « Éloge du carburateur, Ed. La Decouverte)…
La boucle est bouclée: Stiegler fait référence à Jorion dans une conférence sur La tâche de l’université au XXIè siècle
@ lou
Merci pour le lien. J’y vais m’y repaitre
Et erratum ci-dessus, Sennett c’est sans le troisième « e », of course…
Pour les amateurs, c’est à la minute 35:30 que Stiegler cite Jorion.
Il dit que l’économie est devenue irrationelle et que Greenspan lui-même est « prolétarisé », son savoir-faire ne lui permet pas de comprendre ce qui se passe
(je suppose qu’il s’agit de sa déposition à la commission sur le krach de 2008)
puis il dit que Jorion est en train d’expliquer en France
…
Yeah
Décidément ce Stiegler il me plait bien, lui et Paul Jorion sont bien de la même trempe, même si l’angle à partir duquel chacun analyse et fait la critique du système est quelque peu différent.
J’ai regardé cette excellente vidéo dans sa totalité, Stiegler commence sur un ton presque monotone, puis les minutes passant on voit son visage s’animer finissant son exposé par de grands gestes à la mesure d’une grande mise en perspective de l’histoire de la civilisation sous ses aspects conjointement politique, institutionnels et techniques, les supports mémoriels jouant un rôle fondamental dans les processus d’ajustement et de désajustement de l’individuel au collectif au travers de l’évolution des systèmes techniques.
Stiegler voit à l’oeuvre dans la société actuelle un mouvement accéléré de rationalisation conduit en amont par la logique financière. Cette rationalisation est bien entendu à ne pas confondre avec la rationalité qu’il estime, elle, plus nécessaire que jamais. La rationalisation, pour faire court, c’est l’intériorisation par les individus des logiques mises en oeuvre par et pour le système, si bien que les individus réduits à l’état simples rouages transmetteurs (c’est moi qui traduis) des logiques matérialisées du système, perdent toute distance critique par rapport à son fonctionnement. C’est ce que Bernard Stiegler appelle le court-circuit des processus longs d’apprentissage et de transmission.
L’abord de sa pensée demande une attention soutenue et surtout d’avoir assimilé les quelques concepts fondamentaux qu’il utilise. Mais je pense que cet effort est finalement récompensé, car son analyse, et c’est son point fort, permet véritablement de mieux comprendre ce qui nous arrive, individuellement et collectivement. Il n’y a pas tant de philosophes et de penseurs capables aujourd’hui de jeter ainsi sur les réalités que nous connaissons des filets qui non seulement nous permettent de mieux comprendre ce qui se passe mais aussi nous aident à prendre position, agir là où il y a de véritables enjeux. Bref, Stiegler et Jorion, même combat !
Bon, Pierre-Yves-D, dans les 48h que nous réserve chaque jour, vous en trouvez pour aller en plus noyauter Ars Industrialis en y parlant d’interdiction des paris sur les fluctuations etc ?
Timiotia,
C’est vrai, un contact a été établi entre les vaisseaux Stiegler et Jorion mais la jonction n’a pas encore eu lieu. Encore deux trois ou tours de la Terre en orbite et ça devrait marcher 😉
Dans l’ancien Pérou, quand le peuple s’inquiétait d’un tremblement de terre, d’une éruption volcanique ou d’une sécheresse, l’Inca ordonnait un sacrifice humain. Cela mettait fin ou non au problème, mais au moins le peuple était content car le chef avait pris en charge le problème.
Le progrès de la civilisation, c’est que maintenant nos gouvernants font une téléconférence ou une réunion à Wroclaw. Mais est-ce vraiment plus efficace et la fonction principale de leur agitation n’est-elle pas de mettre en scène un rite social masquant leur impuissance face aux marchés?
Une téléconférence ou un sommet de gouvernants peut avoir du poids sur « le marché » à condition qu’il s’y décide quelque chose. Hors il ne se passe rien. Pourquoi? Simplement parce que nos gouvernants ne sont d’accord que sur une chose: gagner du temps pour que ça ne pète pas pendant leur mandat. (comme le notait J. Attali sur iTélé).
Sauf coup de théâtre, l’agonie va être longue…
vouloir décrire complèrement la réalité voilà le mal dont souffre l’humanité .
une partie du tout ne peut prétendre percevoir le tout dans son entiereté .
toute idéologie s’effrondre à partir d’un certain temps car elle n’est pas suffisante/assez complète pour décrire tous les événements possibles y compris « les black swann » .
Un bon moyen de vivre en paix, c’est d’avoir un rapport sensationnel au monde.
Laisser ses sensations en l’état, regarder émerger des choix, un peu comme Adamsberg….
Cela permet d’éviter d’avoir des raisonnement rigides qui se heurtent aux mouvements permanents….
L’Adamsberg des romans de F.Vargas ?
Lui-même, oui.
Merci Jérôme Grynpas,
Il me semble effectivement que c’est le nœud. Nous sommes véritablement dans une nuit de la rationalité comme si l’humanité n’avait pas encore eu d’histoire ; comme si elle n’avait jamais été qu’une excroissance passagère de la réalité naturelle. Êtes-vous de ceux qui croient que l’impuissance est la nature de la rationalité humaine ? Ou bien que la rationalité est la puissance de la nature humaine hors des déterminations de la réalité naturelle ? Est-il raisonnable de ne rien imaginer derrière derrière le mur sur lequel nous nous précipitons ? Ou bien, y a-t-il des raisons de croire à quelque chose derrière le mur ? Si oui, qu’est-ce qui nous empêcherait d’évoquer ce que nous verrions derrière le mur ; d’évoquer ce que nous pourrions vouloir devenir qui ne soit pas seulement des rêveries utiles à masquer la réalité ?
Il y a des réalités non naturelles.
Le contraire de la réalité est l’irréalité.
Ce contre quoi bute toujours l’irréel, c’est le réel manifesté et matérialisé.
Et surtout, si nous assistons à l’émergence de quelque chose d’absolument nouveau, notre incompréhension peut nous amener aussi à en critiquer la réalité, puisque nous ne savons pas l’appréhender.
(Par exemple, si le système, à force d’être mondialisé, grossi de toujours plus d’acteurs, acteurs toujours plus autonomes, arrivait à une complexité telle qu’il ne peut plus être prévu, ni géré, et à peine administré, comme Internet ? voir un commentaire précédent sur l’intelligence distribuée pour ceux que ça intéresse. Le regret, qu’exprime souvent PSDJ de sa lisibilité et de son ordonnacement serait alors une nostalgie, un outil inadapté; et cette inadaptation ferait crier à l’irréel)
Faire preuve de réalisme, ce n’est pas forcément se soumettre à la réalité. C’est aussi agir sur la réalité telle quelle est, et non telle qu’on la fantasme.
Exemples de réalités fantasmées :
– celle des spéculateurs ;
– celle des G8/20 pensant sauver le monde avec les recettes d’avant ;
– celle des ministres de l’UE pensant sauver la Grèce avec des plans dont ils n’ont plus les moyens ;
– celle du ministre Baroin déclarant : « Nous ne sommes pas inquiets » (18/08/2011 sur Europe 1).
Baroin est impressionnant par son calme, son charisme et sa capacité à soutenir des contre-vérités avec aplomb.
C’est un animal politique efficace et donc dangereux
Quand on ne peut plus travestir la réalité il ne reste plus qu’à mentir comme un arracheur de dents. Il me fait penser au ministre de la communication irakien qui devant l’évidence niait toute avancée de la coalition alors que les troupes étaient déjà dans Bagdad.
… il ne lui manque que la parole
Plus un mensonge est gros, plus il a de chance d’être cru, comme le savait le chef de la propagande nazie.
Mouais, enfin, un ministre capable de clamer sa confiance indéfectible en les banques et en une solution de la dette grecque, alors que tout part manifestement à vau-l’eau, moi, je le prends surtout pour un benêt un peu crétin sur les bords 😉
Bon article . A rapprocher du » Qu’est ce qui nous meut ? » de B. de Jouvenel ds « DU POUVOIR » .
Le réalisme ou pragmatisme (ds son sens commun déviant) , c’est améliorer sa planche et ses technique de surf alors que la marée descend et qu’ on sera bientot a sec …La « réalité » mise en avant n’est qu’une des réalités , au mieux la réalité immédiate dans un endroit donné… S’y référer pour décider ou agir , c’est donc satisfaire l’interet immédiat de l’individu …..pourtant chacun de nos actes devrait satisfaire plusieurs interets , plusieurs maitres aux interets parfois divergeants et quelquefois contradictoires :
-L’interet du groupe
-Linteret du groupe dans le temps (civilisation)
-L’interet de l’espece
Et pour ces interets , la raison ne suffit pas , elle privilégie le premier client ! Il faut donc des outils plus puissants que la raison , plus subtils et plus sournois ..qui agissent a l’ in-su de notre plein gré .
(Belle démo réactionnaire hein !)
@Kercoz
Bertrand de Jouvenel, « Arcadie, essais sur le mieux-vivre » 1968…
Un peu coimme toi , il a dit beaucoup de choses , donc dans le tas , pas mal de bétises …Mais là , il a raison , ds le sens ou il ne pense pas « démocratie » en terme positif …Il a raison deux fois parce que la démocratie est endogamique . Si on prend ma petite liste ci dessus , la « démocratie » est un outil qui répond a l’interet de l’individu , voire du groupe « immédiat » ….elle va privilégier des désirs immédiats plutot sordides , et meme comme actuellement réclamer des satisfactions non « essentiels » en les présentant comme tels …au détriment du futur , de ses descendants immédiats , sans parler de l’espece dont elle se contrefout ..
J’ irai meme plus loin que luids la phrase que tu mets en lien : La démocratie ne sert pas l’individu ds ses désirs , fussent ils sordides , elle les provoque et en crée de nouveaux , ses interets ayant divergé des notres ( et dix verges c’est beaucoup !).
Le texte majeur de B.de J. c’est « POUVOIR » . Il faut le lire : il y démontre l’engrenage inéluctable , la dynamique de la croissance du pouvoir , qq soit l’idéologie , l’emprise du système (qui n’est as l’ état) aliéne un peu plus l’individu a chaque mouvement du système .
Je suis persuadé que cette dynamique est propre a toute civilisation (que l’on peut , en tant que tel , considérer comme une déviance perverse d’un système naturel) , mais que la notre , par la quasi gratuité de l’énergie a poussé a son extrémité et la fera imploser plus vite que les autres .
« l’économiste se contente d’indiquer comment il faut agir étant donné les désirs déjà exprimés. »
Comme si le chemin ne conditionnait pas le but… comme si la consommation ne nécessitait production…comme si le désir était l’alpha et l’oméga…
« se contente »…ben tiens… »désir » »valeur »…ben tiens…
Détail amusant et folklorique, c’était ce type de distinction qui était opérée en sage et philosophe (Un tyran se méfiant des prétendus sages demanda à Pythagore ce qu’il prétendait être. Ce à quoi ce dernier répondit : « philosophe » mais pas « sophe ».). L’un dans son autocratie larvée, l’autre dans la discussion ouverte et sociale.
Mais la roue tourne : un jour, ce seront les économistes qui seront vus comme délirants tyrans. à juste raison…
P.S. : çà par contre, çà relève du grand art : « Bertrand de Jouvenel, « Arcadie, essais sur le mieux-vivre » 1968… »
Ces outils sont dans l’armoire « Liens qui libèrent », non ?
@Timiota:
///// 19 septembre 2011 à 15:06
Ces outils sont dans l’armoire « Liens qui libèrent », non ?
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Je dirais « non ». Ne pouvant vivre seuls , nous ne pouvons que changer d’ aliénation . La « démocratie » est un outil qui sert surtout les interets du groupe dénaturé parcequ’ hypertrophié .
Et cette servitude ne peut se faire qu’ au détriment de l’individu , puisqu’elle remplace un mode de régulation (outil) naturel et complexe , par un outil simplifié linéarisé .
Toujours penser que la représentation que nous avons du monde et des liens entre les choses et entre les évènements n’est probablement pas la réalité « naturelle » – en admettant qu’il y en ait une pour un observateur extérieur dont l’existence resterait à démontrer par un raisonnement valide – lequel ne serait peut-être qu’une présomption, etc., etc. ….
Réel, réalité, imaginaire et symbolisme…
Impossible de ne pas évoquer Lacan :
http://www.psychanalyse-paris.com/Reel-imaginaire-et-symbolique.html
« Le réel c’est quand on se cogne » J. Lacan
« Les coups… oui ça fait mal » Johnny Hallyday
http://www.youtube.com/watch?v=LFyD6PhC9wI
http://www.youtube.com/watch?v=y5Lj_AAVSaQ
Entendu ce matin chez Pascale Clark.
Emmanuel Todd est invité vers 10 H sur Fr Inter !
Le problème est la passivité des intellectuels depuis la chute du communisme. Beaucoup ont évacué le marxisme avec l’eau du bain. Cependant, comme à chaque chose malheur est bon, la crise annonce un retour de l’humanisme. Le néolibéralisme anglo-saxon, porté par la puissance militaro-économique US en déclin semble avoir montré ses limites.
Il faut dire que les dérives du communisme et surtout le drame du nazisme dans le pays de Kant ont débousollé bon nombre d’intellectuels convaincus de la suprématie du rationalisme continental envers le pragmatisme anglo-saxon.
Mais le conflit entre les sens et la raison comme source du vrai n’est pas nouveau. Déjà Héraclite l’empiriste s’opposait à Parménide le rationaliste, puis Aristote et Platon, Locke et Descartes… Bien sûr, aujourd’hui, le métissage des idées a fait son oeuvre, mais les fondements culturels demeurent.
à Jérôme Grynpas.
Certes, le capitalisme est une idéologie, mais c’est une idéologie qui s’est matérialisée et a façonné la nature à son image, transformant celle-ci.
Les religions avaient déjà partiellement transformé le monde à leur image comme on peut le voir en comptant les lieux du culte catholique en France, toujours existants, alors qu’ils sont quelque peu désaffectés au profit des lieux du culte de la marchandise, plus modernes, et qui ont dessiné le territoire selon les ordres de la marchandise et tout particulièrement de la circulation pseudo-cyclique des automobiles.
L’idéologie matérialisée s’est intégrée à la réalité en la transformant : l’idéologie est devenue réalité et ne peut plus être critiquée en tant qu’idéologie, c’est à dire en tant que système d’idées et interprétation du monde.
Le moment historique où l’idéologie est devenu réalité, outre qu’il est le moment de la fin des idéologies, est le moment où il n’existe plus d’idéologie de remplacement.
La critique de l’idéologie devenue réalité n’est plus possible avec un levier idéologique.
La seule critique possible est la négation, non seulement de l’idéologie mais de la réalité qu’elle a façonnée.
Tout est donc à démolir et à reconstruire sur d’autres bases. C’est le moment historique où la théorie, l’intelligence des affrontements, doit prendre le pas sur l’idéologie.
Guy Debord. La Société du Spectacle. Thèse 214.
@Marlowe
« « despotisme du fragment qui s’impose comme pseudo-savoir d’un tout figé »… »
Ah, Debord… Quelle langue merveilleuse !
Mais lui aussi fait de l’idéoloqie… Malgré des aperçus pointus comme des lames, qui ne prennent pas une ride, il y a son adoration linguistique et sémantique du retournement, érigé en oracle, vérité et croyance ! Des prédictions dont tarde la réalisation.
In girum imus nocte et consumimur igni, édition critique (1990) montre un bilan mélancolique des années situationnistes. La dernière phrase du texte
fait écho aux remarques de Debord sur les deux sens
par lesquelles il terminait les commentaires sur la société du spectacle (1988)
« A reprendre depuis le début » est associé à une note de bas de page (55), la voici :
(55 ) « S’opposant aux traditionnelles marques de conclusion, “Fin” ou “A suivre”, la phrase doit être comprise à tous les sens du verbe “reprendre”. Elle veut dire d’abord que le film, dont le titre était un palindrome, eût gagné à être revu à l’instant, pour atteindre plus pleinement son effet désespérant : c’est quand on a connu la fin qu’on peut savoir comment il fallait comprendre le début. Elle veut dire aussi qu’il faudra recommencer, tant l’action évoquée que les commentaires à ce propos. Elle veut dire enfin qu’il faudra tout reconsidérer depuis le début, corriger, blâmer peut-être, pour arriver un jour à des résultats plus dignes d’admiration. »
Debord nous invitait à lui tordre de cou.
Des prédictions ?
Ne confondez vous pas Debord et madame Irma ?
à Jean-Luce Morlie,
C’est votre interprétation.
Je pense qu’il nous dit qu’il faudra poursuivre la lutte jusqu’à obtenir des résultats plus satisfaisants.
@Marlowe
J.K. Galbraith est aussi de notre côté.
Surtout lorsqu’on se prend des déculottées en orient (extrême ou moyen). Si vous voyez ce que je veux dire…
Sur quoi repose le principe de réalité? Illustration de l’artefact par Gainsbourg et BB.
J’écoutais hier l’invité de C’politique, Alain Minc, et il était bien calé dans sa Harley Davidson, basculé en arrière comme dans un fauteuil et les cheveux au vent.
Désolé, dysfonctionnement sur le lien, voici la chanson de Gainsbourg par BB et pour parler rapidement de la réalité de la route, cette signalisation qui a semble avoir échappée au conducteur et conseilleur des banques.
A la réalité correspond le réalisme, auquel il est beaucoup fait appel. Premier prix au championnat du conservatisme, puisqu’en son nom est rejeté tout ce qui n’est pas possible et hors de portée, non sans arrières-pensées. Bouchon destiné à contenir les aspirations et les désirs, dont certains peuvent contrevenir à une norme sociale et d’autres à contribuer à mettre en cause une organisation de la société.
Il lui est souvent opposée l’utopie, qui serait une réalité idéale, une société sans défaut et inatteignable. Les utopistes seraient au mieux de doux farfelus et au pire de dangereux agitateurs.
Est depuis venu se nicher, non sans provocation, l’idée d’une utopie réaliste, accolant deux mots qui à priori sont contradictoires. Correspondant à un double phénomène : ceux qui se prévalaient du réalisme ont perdu l’équilibre, tandis que d’autres expliquent qu’ils sont réalistes en préconisant de très grands changements.
Sur quoi ces derniers s’appuient-ils ? Sur la réalité de la crise en cours. C’est ce que l’on appelle un retournement de situation.
L’utopie réaliste existe depuis la Première Internationale.
La « crise en cours », même si je dois admettre qu’elle a des aspects modernes, n’est pas une nouveauté et ce n’est pas parce que l’idéologie dominante matérialisée (le Spectacle) nie cette utopie qui est non seulement réaliste, mais nécessaire, que celle-ci n’existait plus.
Elle était refoulée.
Marlowe, la lutte oui ! je vous répond ici plutôt que là. Debord considérait les théories comme de simples armes, à lancer « imparfaites, en l’état » dans les batailles. L’ennui actuel vient, non pas du manque d’utopies (voyez les « décroissants » qui font l’impasse sur l’analyse des rapports de forces entre groupes sociaux) mais du vide d’imagination sociologique au sens de Wright Mills. Pour la changer la société, nous devons partir de la société telle qu’elle est, et nous ne la comprenons guère, la droite casse ses jouets, l’ultragauche attends la prolétarisation des classes moyennes pour en revenir à son plan de bataille en forme d’opposition frontale bourgeoisie prolétariat , Mélanchon aboie, la gauche se régale de la corruption « des gros », masque son clientélisme local par lequel, pour moindre passe-droit et petit avantage, elle corrompt les plus petits, tandis qu’elle se tortille entre ‘cul et chemise’ avec la droite, pour renforcer sa propre nomenclature.
Ne regardons-nous regardons pas l’avenir des batailles avec des cartes pour un champ entièrement disparu? Pour imaginer concrètement l’avenir, il nous faudra nous regarder nos erreurs passées, et pour cela littéralement nous « tordre le cou ». Si l’avenir est la réalisation de ce qui a été pensé en 1848, il nous faudrait, par exemple, une analyse des rapports entre groupes sociaux en Grèce ce qui, je crois, n’est pas simple. Lorsque l’OCL titre « Pas de vacances pour la guerre de classe », je ne crois pas que l’OCL fasse le décompte entre le groupe des petits fonctionnaires qui ne paient plus le métro et le même groupe lorsqu’il arrondi ses fins de mois de « fakelakia » (petite enveloppe) et ainsi de suite pour toutes les situations particulières à chaque groupe, si vous avez une idée de la façon de nous emparer de l’appareil d’état, (« par la violence » …allez bon..s’il le faut ..) et de là, avoir quelque assurance construire quelque chose de moins atroce ensuite… dite le !
« Glasnost et Perestroïka » conduit à Poutine et faire la manche à coup de sacs Vuiton.
Comment va Godard ? Le fisc lui a-t-il saisi son instrument de travail, (sa maison de production)? aux dernières nouvelles, après Socialisme – aujourd’hui les salauds sont sincères –, il disait pouvoir tenir un peu plus d’un an …
plutôt une transition de phase, une bifurcation…
La poursuite d’un « chemin faisant » par certains pour qui la crise en cours ne date même pas d’hier.
Patience… »l’an 01″… »la gueule ouverte »… ont déblayé le terrain…
alors ? « un pas de côté » à la Gébé …ou Pierre Fournier…
Le plus consternant, c’est que ces trente dernières années, le « pragmatisme » a consisté en dérèglementation systématique et au recul de l’état.
A postériori, nul ne peut contester que ce « réalisme » était on ne peut plus doctrinaire.
J’attends le commentaire de Paul Jorion et de Jducac avant de me prononcer !
J’ai toujours été frappé par le fait que les phénomènes économiques (la mondialisation, la croissance, les décisions de Bruxelles…) sont vus et pensés comme des phénomènes météo contre lesquels on ne peut que craindre ou espérer.
D’un autre coté, notre sentiment d’impuissance face au politique et à l’économie n’est pas totalement dénué de fondement quand on voit ce que deviennent les décisions souveraines, ou ce qu’il en reste, comme par exemple le NON au projet de constitution de 2005.
Une autre difficulté, et pas des moindres, est que les alternatives au capitalisme restent en grande partie à construire, si l’on met de coté l’expérience socialiste soviétique qui sert d’anti-modèle absolu.
Avec en prime des difficultés supplémentaires; 7 milliards d’individus aujourd’hui (un doublement en 40 ans), une raréfaction déjà constatée des ressources, et une nécessité de produire et de vivre ensemble différemment. Bref, quelque chose qui ressemble à un saut dans l’inconnu, dans un contexte de guerre des riches contre les pauvres.
D’un autre coté, il est frappant de voir que de plus en plus de voix s’élèvent (dont la votre) pour constater que nous n’aurons pas d’autres voies que d’abandonner ce vieux système.
Les plus frileux (ou les prudents) tentent un ultime aménagement du capitalisme en tentant de museler sa composante délétère, à savoir, séparation (ou disparition) de la spéculation bancaire de l’activité de gestion de l’épargne et de l’investissement. C’est le programme du parti socialiste.
On peut voir aussi ce programme, s’il réussit, comme un sas, ou un pas en avant, ou un test, avant un plus saut plus grand. Ce n’est pas nécessairement négatif car il est peu probable qu’un n-ième programme « révolutionnaire » ne surgisse et n’emporte l’adhésion de peuples entiers, même en Grèce.
L’apprentissage de la marche se fait en marchant.
Comme le disait ce bon vieux Aristote: Les choses que l’on devrait avoir apprises pour les faire, c’est en les faisant que nous les apprenons.
Ceci pour tenter aussi de répondre à « idle » qui pense que nos pensées sont formatées (voie formolées) et qu’en changer n’est pas à la portée de nos esprits embrumées de consumérisme.
J’ai toujours pensé (peut-être à tord) que ceux qui espèrent qu’un changement politique ou économique, ne peut passer préalablement que par un changement des mentalités, se trompent.
Ce sont les conditions de nos vies qui changent qui nous changent. Le mimétisme ambiant fait qu’à un moment, une certaine masse critique oppose toute son inertie ou au contraire emporte tout sur son passage et fait basculer l’opinion.
Par exemple; que des riches commencent à dire; taxez-nous d’avantage ?!
Et si l’on disait chiche!
N’est-ce pas en tombant que l’on apprend à marcher ?…
De « c’est la réalité », on infère en effet souvent à tort « il faut vous soumettre ».
Mais je ne crois pas que ce paralogisme s’explique par la différence entre les faits naturels et les artefacts humains. Les faits naturels n’ont pas toujours la permanence qu’on leur prête (le climat, par exemple, et la terre elle-même d’ailleurs, a une histoire). Inversement, les artefacts ne dépendent pas totalement de nous : les centrales nucléaires sont construites par les hommes mais en cas d’accident, ils n’en ont malheureusement pas toujours le contrôle.
Il me semble que ce paralogisme (« c’est la réalité » donc « il faut vous soumettre ») résulte plutôt d’une confusion entre le réel et le possible. Tout ce qui est réel est, par définition, possible. Mais il ne s’ensuit ni que ce qui n’est pas réel est impossible ni, ce qui est d’ailleurs la même chose, que tout ce qui est possible est réel. Le possible n’est pas coextensif au réel.
@Jérôme Grynpas:
Je trouve que, malgré vos précautions et votre critique de la réalité telle qu’elle est, disons, imposée par les hauts-parleurs, votre appel de la raison contre l’émotion exprime les illusions de l’intellectuel ou la protection de sa caste. Implicitement, « se révolter sans avoir la solution » est connoté négativement sous votre clavier. Votre phrase « Les grandes mutations ont toujours été précédées par un intense travail idéologique et non par une levée rageuse de « petits poings impuissants » comme le disait François Mauriac » , outre qu’elle fait d’un catholique conservateur une espèce d’expert en la matière, ne me convainc pas, mais pas du tout.
À cela, je réponds en vrac:
Un intense travail de déligitimation idéologique est tout à fait nécessaire et il a lieu forcément avant toute grande mutation. « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » , disait La Boétie, et cela doit sûrement s’entendre au figuré autant qu’à la lettre. Je me réjouis donc de l’intense production éditoriale critique actuelle. Il y a cependant, tout aussi inévitablement, un renforcement réciproque de la révolte et du mouvement intellectuel, qui s’alimentent et se légitiment l’un l’autre.
Le mouvement historique n’a sans doute pas encore, loin s’en faut, trouvé sa théorie plus ou moins complète et indiscutable. Il me paraît cependant plus que probable qu’à côté du « développement des forces productives » de Marx, à quoi on ne peut réduire sa pensée, à côté de l’action idéologique où les intellectuels sont importants, mais pas les seuls, car une certaine vox populi aussi délégitimise les mots du pouvoir, il y a la fureur, le dégoût, le ras-le-bol, la combativité, toutes sortes de choses bien charnelles et bien émotionnelles, comme producteurs de mouvement historique, ou produits par le mouvement historique, allez savoir, car ici aussi la causalité ne paraît ni simple ni tranchée. Et il y a encore le rêve et même l’inconscience!
À n’en pas douter, tout discours humain est marqué d’inconscience, le mien, le vôtre, celui de Paul Jorion, tous! L’humanité et le progrès de la conscience ne sont pas pensables sans reconnaître cette part universelle d’inconscience.
Pour terminer provisoirement, les discours savants, humanistes, éclairés, militants, … qui critiquent la « révolte sans solution », celle des indignés par exemple, ou celle des villes britanniques, ou …, ou… , …je les ai dans le nez ! Elles me paraissent pharisiennes et manquer de fraternité et d’humilité, d’intelligence du coeur et d’intelligence de l’esprit.
Nous sommes sans doute, tous, ici, heureux de la révolution française et du tournant qu’elle a marqué dans l’histoire, qui a rendu nos vies plus dignes et plus riches. Et pourtant, quelle part d’inconscience dans cet événement, et quel nombre d’inconscients y ont jeté toutes leurs forces!
Revendiquons le droit de nous révolter, même sans solution. Revendiquons le droit d’agiter les questions auxquelles nous n’avons pas les réponses.
Ceux qui disent autre chose ont les réponses avant de poser les questions! Quel est le mot, encore, qui désigne cette (dangereuse) posture ?
Dans le glacis néo-libéral qui craque mais domine encore si largement les consciences, tout mouvement émotionnel d’indignation ou de révolte est un premier pas salutaire qu’il faut …saluer. Qu’en tout cas je salue.
Fraternellement!
@ Leboutte : « Ceux qui disent autre chose ont les réponses avant de poser les questions! Quel est le mot, encore, qui désigne cette (dangereuse) posture ? »
Faites excuses , j’trouve pas ………
Hi hi…
Une vieille histoire figure dans le Talmud (ou autre texte hébraïque, je cite de mémoire). Un jeune rabbin très doué parcourait les rues en criant: « Des questions! Posez-moi des questions! J’ai les réponses! » La légende dit qu’il devint rapidement fou.
Il y a trois réalités: la physique ou « naturelle » pour laquelle on fait confiance aux sciences « dures »: il y a débat scientifique avec des déviances idéologico-financières: Mediator, réchauffement climatique…
-la réalité socio-économique vécue par 95% de la population mondiale, ceux qui vivent de leur travail;
– la fable « réaliste » de l’oligarchie financière qui contrôle 95% des media et qui est bien décryptée sur ce blog.
Le massacre des utopies.
Jean Zin est un utopiste qui entend procéder au massacre des utopies. J’adhère à sa démarche que je m’applique à moi-même. Il s’agit d’aller aussi loin que possible par l’approche intellectuelle et expérimentale dans le (stress)-test de la cohérence entre une bonne intention et sa mise en pratique. Est-il besoin de se rappeler où nous a mené l’utopie communiste pour se convaincre du bien fondé de la démarche de Jean Zin? Si le ciel est garni des étoiles de nos aspirations les plus nobles, l’enfer est pavé de nos meilleures intentions.
Nos représentations font partie du réel et c’est en fonction de ces représentations que nous prenons nos décisions qui à leur tour interagirons avec le réel.
Dans les débats politiques se joue aussi la quête de la place, du pouvoir. Il y a donc un jeu de valorisation/dévalorisation de chacun des prétendants. Utopique ou utopiste fait partie du vocabulaire de dévalorisation usuel dans cette course au pouvoir pour discréditer l’autre.
Bonjour,
J’ai donc lu – ainsi que me le conseillait Charles A – « les fondements d’une statégie écosocialiste », de Daniel Tanuro.
Je ne peux qu’en conseiller la lecture à qui chercherait à savoir si la « perception de caractère productiviste » de la réalité par les socialistes peut évoluer.
Il aura donc fallu en arriver à cet effondrement écologique généralisé (jusqu’à la perturbation climatique !) pour que la vision productiviste socialiste ( aveuglement idéologique) esquisse, par ses marges, un virage à 180°.
Il me semble qu’il existe encore quelques scories idéologiques :
(citation) : » tout propriétaire de capitaux cherche en permanence à remplacer du travail vivant par du travail mort, autrement dit des travailleurs par des machines plus productives, car celles-ci lui procurent un surprofit en plus du profit moyen. »
L’auteur a-t-il entendu parler de « la variation tendancielle du taux de profit », qui explique pourquoi, finalement, le capitaliste (sauf marché de niche particulière type Coca cola), n’a d’autre choix que cette fuite en avant, puisque son profit baisse drastiquement, au fur et à mesure que les concurrents investissent la niche lucrative initiale (écrans plats par ex.).
Le capitaliste moyen se retrouve donc en situation du champignon macrophage, qui voit l’arbre dont il se nourrit, péricliter sous les appétits de ses concurrents champignons (« Un champignon, ça va. C’est quand ils sont beaucoup… »)
Citation : « La seule question digne d’intérêt consiste à se demander dans quelle mesure l’aveuglement écologique du mode de production marchand pourrait être compensé par des mesures politiques, exogènes à la sphère économique proprement dite. »
Comment se fait-il que cet aveuglement ait été également et soit encore le fait général du monde socialiste ? (cf Le parti communiste et la CGT qui sont encore pronucléares).
Votre réponse , » Les ancêtres socialistes ne l’avaient pas compris. », me semble bien courte.
Amicalement,
Delphin
http://www.imdb.com/character/ch0005249/quotes
Monica: David, this is your new toy.
Teddy: I am *not* a toy!
Monica: Cirrus, Socrates, particle, decibel, hurricane, dolphin, tulip.
@ Delphin
Evidemment, Tanuro, ingénieur, et militant révolutionnaire (LCR de belgique) connait parfaitement non pas la « variation » mais la » baisse tendancielle du taux de profit », liée à l’augmentation de la compositon organique du capital, dans les termes de Marx, disons aujourd’hui au caractère de plus en plus capitalistique de la production. Baisse tendancielle, car des contre tendances, à commencer par le taux d’exploitation, permettent de compenser cette baisse. Ce que l’on a observé sur les 25 dernières années dans les pays de l’OCDE.
Sur le deuxième point ,vous avez raison:
PC, PS, ou CGT et bien d’autres organisations de la gauche restent productivistes.
Et elles ont entrainé les écologistes caviar type EELV a avaler les pire couleuvres.
Mais ce n’est plus le cas dans toute la gauche réformiste
(voir PG, reste à voir quand ils auront un ministère dans un gouvernement productiviste).
Quand au NPA et plus généralement la gauche révolutionnaire,
à part LO et quelques dynosaures, elle partage les convictions éco-socialistes.
Elle est même beaucoup plus en avance que EELV.
Merci Charles A pour votre réponse.
Un petit dialogue en place d’un austère monologue n’est souvent pas déplaisant pour un lecteur en goguette ( lecteur troisième larron).
Citation : « Baisse tendancielle, car des contre tendances, à commencer par le taux d’exploitation, permettent de compenser cette baisse. Ce que l’on a observé sur les 25 dernières années dans les pays de l’OCDE. »
Est-ce que cette phrase signifie que le dirigeant confronté à l’effritement de son taux de profit réagit par une pression productiviste plus forte sur son personnel ?
Ce mécanisme est d’ailleurs célébré par les théoriciens du genre puisque, selon eux, il profiterait à toute la société par la baisse des prix, ce qui est là encore une théorie trompeuse (cf les poulets si peu chers, mais pas vraiment poulets)
Pour moi, si on quitte l’analyse économique, si complexe que chacun peut y trouver son veau, pour s’intéresser à la réalité, cette « baisse tendancielle du taux de profit » s’exprime tous les jours par le rachat des entreprises par plus grosses qu’elles.
C’est la démonstration de l’absurdité monstrueuse du système (qui n’en est pas un), puisque ça conduit à l’émergence d’une olligarchie forcément la plus inhumaine, puisque c’est le plus sans scrupule qui a pu a manger tous les autres.
Citation : « Et elles ont entrainé les écologistes caviar type EELV a avaler les pire couleuvres. »
Ce sont surtout les roués lobbies qui ont noyauté et « acheté » le monde écologiste médiatisé quand ils ont compris qu’ils ne pouvaient plus s’opposer à la lame de fond (Hulot, YABertrand, J. Bové, Noualat à Libération, le WWF, France Nature Environnement etc.)
Amicalement,
Delphin
Très rapidement, l’idée de baisse tendancielle du taux de profit n’est pas très utile, et elle est même nuisible parce qu’elle ajoute de la complexité là où on n’en a pas besoin. Elle cache l’équation de Say pour tout dire, elle fait parti de l’opium marxiste.
Elle est un piège didactique, pourquoi ?
– Elle éclipse le problème de la demande globale, bien plus important parce que si l’on prend les choses par là, l’impossibilité du capitalisme saute aux yeux.
– Elle éclipse la loi des débouchés de Say par la même occasion, bref, le problème évident et bien plus clair de l’insuffisance de la demande dans le capitalisme, comme l’a dit Keynes :
http://www.citations-ses.net/index.php/?q=keynes
« Dans l’Économie Ricardienne, qui est à la base de tout ce qui a été enseigné depuis plus d’un siècle, l’idée qu’on a le droit de négliger la fonction de la demande globale est fondamentale. A vrai dire, la thèse de Ricardo que la demande effective ne peut être insuffisante avait été vivement combattue par Malthus, mais sans succès. Car, faute d’expliquer (si ce n’est par les faits d’observation courante) comment et pourquoi la demande effective pouvait être insuffisante, Malthus n’est pas parvenu à fournir une thèse capable de remplacer celle qu’il attaquait ; et Ricardo conquit l’Angleterre aussi complètement que la Sainte Inquisition avait conquis l’Espagne. Non seulement sa théorie fut acceptée par la Cité, les hommes d’État et l’Université, mais toute controverse s’arrêta ; l’autre conception tomba dans l’oubli le plus complet et cessa même d’être discutée. La grande énigme de la demande effective, à laquelle Malthus s’était attaqué, disparut de la littérature économique. On ne la trouve même pas mentionnée une seule fois dans toute l’œuvre de Marshall, d’Edgeworth et du Professeur Pigou, qui ont donné à la théorie classique sa forme la plus accomplie. Elle n’a pu survivre qu’à la dérobée, sous le manteau et dans la pénombre de Karl Marx, de Silvio Gesell et du Major Douglas. »
=> La dernière phrase notamment, elle n’ a pu survivre que dans la pénombre de Marx. Voilà ce que je déplore chez Marx, d’avoir autant obscurci qu’éclairé.
La baisse tendancielle du taux de profit prédit la mort du capitalisme siné die, et elle est si difficile à comprendre qu’elle ne fait peur à personne, elle ne concerne véritablement personne. Tandis que la Loi des débouchés démontre mathématiquement et logiquement pourquoi ici et maintenant ça ne fonctionne pas ! Notamment qu’il n’y a jamais assez d’argent qui est mis sur le marché par comparaison avec la valeur produite. Probablement je déteste Marx.
La MCR de mioara c’est pas plug & play pour la majorité d’entre nous bien que ce soit sans aucun doute très très intéressant mais je tire la langue dessus au bout de cinq pages.
en attendant de digérer le kuglof je propose la pratique quotidienne de la « BRE »
Bienveillance, Respect, Entraide
même si c’est plus à notre portée ce n’est pas évident d’en faire une pratique évidente et ça me parle plus facilement, pour vivre ensemble, que Liberté, Égalité, Fraternité.
ça c’est un goulot d’étranglement dans la pensée Humaine: le Pouvoir et son Intérêt
l’intérêt du pouvoir. comment se servir de ces choses là (dans la perspective d’une civilisation où chacun aime vivre)
Ce n’ est pas Plug And Play, de même que la prose de PSDJ.
Mais compte tenu de la Balèzitude quasi surnaturelle des mecs d’ en face, il faut relever d urgence le niveau bovin moyen de nous autres, ne serai-ce que pour ne pas foncer tous ensemble en direction de leurs chiffons rouges et de leurs enclos conceptuels carrés, mais plutôt leur offrir un beau maquis fractal ingérable.
Si au moins on les ralentit, ils perdent.
je vais dire une bêtise, mais tant pis :
Je suis le pouvoir, et tu es l’intérêt .
c’est du plagiat du cep et des sarments. au moins cela nous ouvrirait la perspective de croitre selon le sujet ( qui retrouve son capital initial dans l’intérêt du tu )
mais moi aussi je penses que je suis « Je » et que tu es « Tu » 😉
et le « tu » est sans voix !
Galère tout ça …
L’auteur semble oublier que le christianisme a mis trois siècles à s’imposer. La réforme un siècle.
On peut voir une autre lecture: remise en cause de la légitimité d’un système, maturation, tentatives de remplacement et avènement d »un nouveau.
L’Empire Carolingien est rapidement remis en cause du fait des succession affaiblissantes(pas de primogéniture), l’Empire est remis en cause par les successeurs même qui se décrédibilisent dans des guerres pendant que les populations sont assaillies de toutes part(Hongrois, Viking, etc..). Résultat, la féodalité mettra moins d’un siècle à se mettre en place.
La Féodalité, basé sur l’incontournabilité du soldat noble, est gravement remise en cause pendant la guerre de cent ans. Elle finira par être dépassé par l’bsolutisme royal sous Lousi XI. Plus d’un siècle de tatonnement avec même une tentative d’Etienne Marcel.
L’absolutisme royal est décrédibilisé sous la régence et le règle calamiteux de Louis XV.
Le liberalisme capitaliste est remis en cause dés le milieu du XIXe siècle.
Il me semble que dés qu’un système n’est plus communément admis, il est déjà virtuellement mort.
Les systèmes sont rarement emmenés au cimetière. Ils sont plutôt laissé à agoniser puis pourrir les tripes à l’air sur le bord de l’Histoire.
Cela me rappelle un vieux slogan: « soyez réalistes: exigez l’impossible! ».
Question qualité du discours, je me permets de signaler celui, très puissant, superbe, de J.L. Mélenchon, à la Fête de l’Humanité. (Lui, au moins, parle sans ânonner le texte d’un autre auquel il ne comprendrait rien…)
Pour ceux qui ne connaissent pas (il y en a peut-être…?): http://www.dailymotion.com/video/xl60si_jean-luc-melenchon-une-immense-ambition-collective_news#from=embediframe
@pierrot123
+ 1
puissant et inspiré
Est ce encore une occasion de rappeler , comme le faisait notre hôte dans » Comment la vérité et la réalité …. », la différence qu’il y a entre les traditions philosophiques orientales et les nôtres , sur les concepts de « réalité » , d’ »être » , de « vérité » ? : Satya brahmanique ,Bouddhisme , bouddhisme chinois : c’est plus par la « réalisation » sincère et « de bonne foi » que par la « réalité » , que Confucius confond ce que nous continuons à appeler réalité et vérité .
Sur ce plan là , j’ai été interpellé par des réfexions » spontanées » de mes petits enfants , quand ils jouent ou se chamaillent :
» on joue pour de vrai ou pour de faux ? »
Après une bêtise dont elle prend elle même conscience : » …oui , mais papy , c’est pas grave , je l’ai pas fait exprès » .
Reste à savoir ce que c’est que » la bonne foi » .
c’est une fée .
qui fait qu’on dépose les armes . vaincu, le vieil homme peut envisager la vie autrement .
de façon tout à fait prosaïque, on ne pourra pas tenir ces siècles avec toutes ces armes et ces centrales nucléaires , qui correspondent à un vieux monde . pareil avec ces inégalités qui ne peuvent que croitre puis entrainer la ruine du monde .
de bonne foi et sans réfléchir plus avant je dirais que « de bonne foi », c’est par ignorance;
l’expression est souvent employée pour expliquer une erreur, sinon c’est de bon droit, pour cette fois défendre un privilège.
Le droit d’un côté , la foi de l’autre ?…
Qu’en pense PSDJ ?
Mais le capitalisme s’en fout . Il n’a ni foi, ni loi .
deux mots pour un même . je et tu .
mille mots pour désigner la neige ne la font pas fondre dans sa réalité propre .
« La différence entre réalité et fiction? La fiction, elle, doit être vraisemblable. » ( Tom Clancy à moins que ça ne soit Mark Twain )
Il est clair qu’aujourd’hui il y a deux priorités :
– Arrétez d’employer l’adjectif ou terme virtuel à toutes les sauces quand quoiqu’on en dise s’échanger des signes et messages sous forme électronique ne change fondamentalement rien, toujours le même monde des artefacts et du symbolique.
– Prendre vraiment conscience des limites des ressources naturelles et mettre la pression pour en limiter le gaspillage le plus possible, personnellement je ne vois pas d’autre solution qu’augmenter les taxes sur les matières premières (carburants fossiles en particulier), diminuer les taxes sur le travail, et en parallèle mise en place de vrais mesures de redistribution, y compris revenu minial de vie.
On pourrait ajouter limitation volontaire de la sur complexité dans plusieurs domaines, et produits financiers en particulier, la réforme du système financier doit avant tout être une simplification : arrêter d’empiler des couches de gestion de risques, ça ne les a jamais fait disparaitre ces risques, ramener la finance vers son rôle de moteur des investissements, qui sont toujours risqués.
Car pour en revenir aux ressources naturelles, le défi est d’être capable de transformer les produits (au sens large, ville, immeubles, et fermes y compris), vers une infrastructure offrant des « fonctionalités similaires » pour une consommation en carburant et matières premières en général bien inférieure. Même si clairement, ces « fonctionalités » vont de toute manière baisser.
Déjà rien que le terme « réalité » échappe à la réalité de chacun à la vitesse de la lumière.
La réalité humaine n’est pas la somme de tous les possibles et une idéologie en chasse souvent d’autres. De plus une idéologie à besoin d’hommes de main, d’évangélisateurs, de publicité pour vanter ses mérites, sinon personne ne la prend au sérieux, la jungle reprend ses droits. C’est le martelage de cette idéologie qui la rend dominante. Lutter contre une idéologie dérangeante implique un martelage pour la chasser. La crise semble être cet élément de martelage qui médiatisé à outrance annonce la vague du tsunami financier qui approche. La solution s’écrira d’elle même, car la réalité s’écrit au fur est à mesure que le temps passe. L’histoire ne s’invente pas… Sauf chez les romanciers, les poètes et les faiseurs de mondes.
Certes vous pourriez me parler de grands hommes et de grandes femmes providentiels…
Tout cela est très passionnant et en même temps la passion n’est pas au rendez -vous.Nous vivons un système qui donne des signes de fatigue ,voire d’usure ,sans jeu de mots.Tant qu’il n’est pas écroulé,on peut légitimement ou non,vouloir le réparer,on est dans la réforme pas dans le changement de paradigme.Première difficulté; qui suis je ,un adepte,un sympathisant,un réformateur ou un pourfendeur du système ?
Elie Cohen disait récemment à C dans l’air : » Si les gouvernements veulent recouvrer leur totale souveraineté et ne plus dépendre des marchés financiers, ils n’ont qu’à voter des budgets en équilibre ». Est-ce du réalisme ou est-ce un artefact ? Moi, je pense que c’est du réalisme basique.
Ces jours-ci, sur la chaîne13, Jacques Delors disait que la « règle d’or », c’est à dire à peu près la même chose, était absurde en invoquant la nécessaire croissance etc…
Ces débats sont fatigants car d’une simplicité enfantine : il faut certes une certaine souplesse dans la barre qui est d’ailleurs prévue dans la règle d’or, mais le cap sur deux ou trois ans doit être zéro déficit et même mieux si ont veut un jour rembourser la dette. Delors m’a bien déçu, il semble toujours partisan d’une fuite en avant. Mais qui peut garantir que telle dépense publique rapportera plus dans les dix ou vingt ans à venir que le coût de l’investissement. Si cette condition n’est pas remplie, on se retrouvera après ce laps de temps, avec une dette augmentée et on aura du mal à trouver, à imputer et encore plus à sanctionner la faute du démagogue qui aura engagé la dépense !
Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir des démocraties au regard des pouvoirs forts ou dictatoriaux qui eux ne s’embarrassent pas de promesses démagogiques. Oui, les démocraties sont en danger car elles sont mal armées avec leur impératif premier qu’elles imposent à leurs dirigeants d’être d’abord élus avant d’agir…Mon inquiétude est d’autant plus grande qu’on sait tous que le monde Occidental va inéluctablement vers le déclin non seulement en relatif par rapport aux « submergents » mais en absolu en raison de la pénurie à venir de l’énergie et des matières premières.
Comment revigorer nos démocraties en leur permettant de suppléer à cette infirmité systémique qu’est l’irresponsabilité des dirigeants ? Pour moi, c’est la grande question. Mais ce n’est pas nouveau, Louis XV ne disait-il pas : « Après moi le déluge » !
Votre réalisme basique est une idéologie néolibérale de part en part !
Les intérêts payés depuis 1973, date à laquelle l’Etat n’a plus pu emprunter au Trésor public les sommes nécessaires aux investissements, représentent environ 1200 G€ pour une dette publique actuelle de 1650 G€ ! Donc votre équilibre revient pour payer des intérêts sans cesse croissants à diminuer tous les services publics et tous les investissements nécessaires à l’avenir pour que les entreprises privées puissent gagner de l’argent ! Si chaque entreprise devait payer la formation initiale et professionnelle de ses salariés, leurs soins, les routes, et autres moyens de transports, l’énergie, au coût réel (sans prise en charge par l’Etat ou par la solidarité nationale), il ne resterait pas beaucoup de bénéfices.
Vous croyez que ce qui est bon pour l’entreprise, investir pour produire, ne l’est pas pour l’Etat ? La difficulté est que la formation d’un travailleur efficace prend plus de temps que l’évaluation trimestrielle des résultats des entreprises. Ce n’est qu’un exemple.
Votre équilibre c’est l’interdiction de tout investissement de long terme sous le prétexte qu’on ne peut savoir s’il rapportera ! C’est la société du risque que vous prônez là probablement. Comme Mme Parisot et son inénarrable aphorisme (l’amour est précaire, pourquoi pas le travail) vous voulez bien du risque à condition que ce soit les autres qui le prennent.
En exagérant tout, on ne peut pas raisonner ! Si le déficit de l’Etat passait de 5% en moyenne à 3% comme le commande les Traités (pourcentage qui, compte tenu de la croissance et de l’inflation, correspond à l’équilibre) ne dites pas qu’on ne pourrait pas faire d’investissements à long terme, voyons ! Les choix seraient juste un peu plus contraints.
Quand à la vieille question de la loi de 1973 interdisant à l’État d’emprunter au Trésor, vous savez très bien que tous les pays de l’OCDE et d’autres ont adopté ce mode de fonctionnement, parfaitement moral, qui ramène l’État au rang de tous les autres emprunteurs en lui enlevant le privilège exorbitant du faux-monnayeur à savoir fabriquer de l’argent autant qu’il en veut au risque mille fois vérifié d’une dérive inflationniste. De plus la justice de la concurrence, c’est à dire l’égalité des contraintes subies par les travailleurs d’une nation à l’autre ou du secteur privé au secteur public, implique justement que tout le monde emprunte à des taux équivalents.
Si on revenait sur cette loi, de Justice je le répète, l’UE aurait vite fait de qualifier les taux étatiques obtenus par les entreprises publiques, de subventions déguisées…
Non, résoudre la question de la dette, c’est d’adopter le comportement allemand en s’imposant le déficit zéro par des économies sur le budget de l’Etat. Et je vous l’affirme, c’est possible sans affamer le peuple. Je reconnais toutefois qu’en Grèce, vu l’état de leur administration, il vaudrait mieux étaler ça sur une bonne décennie.
Votre réponse n’arrange pas le problème… l’inflation au bout de la création monétaire ! Nous en avons la preuve tous les jours aux USA et en GB, n’est-ce pas ? Alors que la crainte est celle d’une déflation généralisée…
Et l’achat des dettes souveraines sur le second marché par la BCE, ce n’est pas de la création monétaire ? Sauf qu’elle est grevée dès l’origine par les taux d’intérêts que les banques fixent pour couvrir les risques que les Etats prennent à les renflouer… Ou alors j’ai manqué des épisodes.
Quant aux investissements, nous voyons bien, alors que le PBI a doublé en France en quelques décennies, qu’ils ne sont plus possibles à cause des dettes, si j’ai bien compris le discours du président et de ses alliés. Et ces dettes viennent des intérêts que l’on versent par dizaines de G€ chaque année aux banques et autres riches qui ne paient pas d’impôt…
Je ne vois pas où est le problème de « faux-monnayage » pour une création monétaire qui sert à développer les équipements et qui assure l’avenir sans intérêts supplémentaires. Si les banques peuvent créer de la monnaie qui est détruite sur trente ans (dans le cas d’un achat immobilier), un Etat peut bien le faire sur 50 ans !
Quant aux intérêts qui devraient être les mêmes pour le public et le privé… je suis bien d’accord et je voudrais bien que la BCE prête aux Etats au même taux qu’elle propose aux banques ! C’est bien le problème d’une concurrence non libre et faussée.
Vous voyez que sur toutes ces questions votre point de vue est strictement celui des néolibéraux, celui-là même qui nous conduit dans le mur.
C’est bizarre comme certains oublient la possibilité de se passer des marchés pour se financer et la nécessité par ailleurs de les tenir en laisse (car la bête a prouvée qu’elle était un peu trop nuisible en liberté). La souveraineté, elle est là (ce qui ne dédouane pas de monter des budgets équilibrés mais qui permet d’avoir le choix dans les politiques menées)…
Rassurez-moi, vous faites de l’humour là ?
Sinon vous faites comment pour faire un budget en équilibre quand vous êtes déjà écrasé par le poids du remboursement des intérêts des dettes contractées pour le plus grand bonheur des grandes fortunes ?
Il faut arrêter de tergiverser, à un moment il faut brandir un majeur à la face des créanciers. Cela s’appelle un défaut de paiement et ce n’est pas la fin du monde, loin de là, les créanciers voudront alors négocier pour ne pas tout perdre. La Russie l’a fait en 1998, l’Argentine en 2002 et bien d’autres avant eux; ils s’en sont très bien sortis.
Il faut les pousser dans leurs contradictions en proposant autre chose
http://www.pauljorion.com/blog/?p=28657#comment-228775
Défaut de payement et repartir sur d’autres bases que nous les ocidentaux avont le devoir d’établir.
Nous sommes à la fin du système capitaliste et industriel, mais certainement pas en face du déclin de l’occident, nous avons été les premiers industrialisés, les premiers déindustrialisés, mais nous sommes par la force des choses les premiers postindustrialisés.
Erreipg n’est pas connu ici pour son humour,
mais au contraire pour être le porte-voix des Harpagons.
Ce sont les serviteurs même de la classe des profiteurs et fainéants
qui ont du finir par le reconnaitre, après tous les économistes non appointés:
Rapport gouvernemental Champsaur-Cotis sur les finances publiques (2010):
http://www.20minutes.fr/article/784468/associations-inquietent-aide-alimentaire-europeenne
Bha, nos dirigeants risquent de redecouvrir la realité d’un peuple qui a faim… Autant, F.Lordon souligna que rien n’advenu lors des manifestations contre la modification des retraites, car les organisations n’ont pas usées de cette masse populaire, autant des marches de la faim, personnes ne les a jamasi controlées.
Si l’aide alimentaire se trouve éliminé, parsque quelques millions lancé aux pauvres c’est deja trop, les politiques n’ont plus de visions ( ça c’est entendu) mais plus non plus de mémoires.
Lordon a raison encore sur ce point:
les bureaucrates syndicaux et FdG; en dénonçant les préparatifs de grève générale,
et en déviant les énergies vers un soit disant référendum,
(en fait vers le caviar 2012) ont torpillé le tous ensemble
qui devait mettre en échec Sarko sur les retraites,
et donner le départ de la bataille dans toute l’Europe.
Mais la crise avance, l’indignation et la révolte aussi.
Ils finiront dans quelques années
au musée des derniers remparts du capitalisme eux aussi.
si ils ont de la mémoire : sarko veut 30 000 places de prison de plus …….
plus de milice d’état, plus de matons, plus de prisons PPP ( car il n’y a pas de petits profits, plus de prisonniers travaillant pour des clopinettes ( la chine en france ) , bref toujours plus pour ceux d’en haut
Le facteur temps…1930-2011
Combien de temps pour faire évoluer les moeurs…
Reste 10h pour voir;dommage!
http://videos.arte.tv/fr/videos/monsieur_l_abbe-4112782.html
Merci l’Abbé.
Merci Piotr de signaler ce beau film.
Comment résoudre autant d’équations avec tant d’inconnues alors qu’on a pourtant les ingrédients pour faire et adopter des solutions pour l’immense majorité de nos sociétés certes complexes, mais composées d’humains que nous sommes tous ?Tant de réponses que les gouvernants libéraux et ultra libéraux ne veulent pas appliquer car le capitalisme dérégulé c’est moins d’état comme le précise justement Kerjean.L’Etat, une machin inutile à déshabiller jusqu’à complète nudité ? Pourquoi donc alors au fil de l’histoire, les sociétés(terme global englobant des ensembles d’humains appelés à interagir entre eux, inévitablement !) se sont alors constituées autour d’une organisation permettant de créer les conditions d’un équilibre, garant du vivre ensemble ?
Equilibre des institutions, des pouvoirs, etc, etc, celà devrait bien raisonner aux oreilles des gouvernants, mais savent-ils encore ce que celà signifie vraiment ?
Nous vivons dans le déséquilibre permanent, l’incertitude accentuée et accélerée sans cesse avec ses cohortes de scandales et d’incohérences perpétuées depuis que les états sont destabilisés par la finance dérégulée et sans contrepouvoir véritable, car les politiques ont failli à leur mission qui est de maintenir un équilibre des pouvoirs et de proposer une vision, une « idéologie », ce n’est pas un gros mot.
Parce qu’on croit vraiment que c’est avec des principes basés uniquement sur la rationalité « économique » que l’on va faire évoluer nos sociétés ? Quelle erreur majeure, l’humain dans sa complexité et son irrationalité est parfois insaisissable, et c’est ce qui constitue la richesse inouÏe de sa composante individuelle, de son monde personnel, de son « échappée belle imaginaire », et c’est bien là que réside la vraie richesse de nos destins.
Alors, pour vivre ensemble, il faut bien sûr créer les conditions d’un équilibre entre les pouvoirs, entre les forces du « bien et du mal ».
Vous me trouverez probablement manichéen et simpliste, mais je crois véritablement qu’il faut remettre en perspective les notions de vertu, telles que nous les ont enseignés et transmis voilà déjà longtemps de nombreux penseurs, « idéologues », qui ont façonné les destins humains par ces constructions intellectuelles millénaires intangibles auxquelles ils ont consacré leurs vies entières, parfois au prix de leur vie.
Alors celà suffit de déconstruire sans fin des constructions pourtant élaborées, humaines et humanistes, fiertés du genre humain.Les financiers et leurs lobbies actuels dans leur ensemble ne se soucient que de leur intérêt financier personnel, ils sont aculturés, se sont coupés de ces principes millénaires qui ont façonné l’histoire des sociétés humaines en tentant de les arracher à ce qui constitue leur essence même.
Alors, oui, je l’affirme, si effectivement c’est en avançant que l’on construit, c’est aussi en tenant compte des « idéologies », des idées patiemment élaborées au fur et à mesure de l’évolution des groupes humains, dans leurs particularités culturelles, et qui aboutissent toutes à des possibilités et des désirs de vivre dans les lois de la connaissance et du savoir, à partir desquelles s’orientent les sociétés.
Oui, les dérégulateurs effrenés, financiers et politiques sont des criminels, oui ils doivent être éradiqués des organes de pouvoir équilibré(et imparfaits) dont ils n’ont que faire, la vision de la société qu’ils « sponsorisent » n’en est pas une, c’est une imposture totale. Ils avancent à l’aveugle, mais au lieu de nous faire découvrir du nectar qu’ils se réservent, et auquel chacun a droit, oui, chacun, ils nous font déguster une infâme piquette.
De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, la médiocrité crasse et le piteux spectacle que nous donnent « nos » représentants qui bafouent au quotidien les équilibres institutionnels par manque de culture, oui, de culture au sens de valeurs et de vertu(responsabilité, respect, modération, bienveillance(oui, rodj!)) doit disparaître, le plus vite sera le mieux.Cela dure depuis trop longtemps.Le moment est probalement le plus opportun, cette crise pouvant être la possibilité d’un nouveau départ, ou plutôt d’une remise sur des rails vertueux.
N’oublions pas que malgré ce qui me semble tout simplement du bon sens, certains, ceux lâ même que je villipende sont toujours prompts à justifier l’injustifiable pour défendre leur gamelle déjà débordante, et n’hésiteront pas à employer tous les moyens(oui, tous); alors il faut se battre pour défendre ses idées, le bon sens, la vertu, et retrouver un tant soit peu l’équilibre.Pour celà donc, il faut être ferme et déterminé à mettre en place des lois appliquées par des gens vertueux et fermes dans leur exécution.Malheureusement, ce n’est pas par un claquement de doigt et quelques incantations que les choses changent, en effet, en cette année electorale dans quelques pays majeurs, qui donc sera le fer de lance dans son programme(je devrais dire propagande de nos jours) de l’application de la vertu, et tiendra t’il ses promesses ?
La vertu ne se décrète pas, elle s’enseigne, se vit, et ce n’est pas avec un état qui se vide de son contenu et de ses prérogatives, se rétrécit à l’envie de ses fossoyeurs obsédés par l’appât du gain excessif, du court termisme, du transfert de responsabilités et de l’accaparement des richesses au profit d’un nombre restreint et aculturé car obsédé par l’entre soi générateur de pensée appauvrie et stérile, que l’éducation de la vertu pourra devenir une règle de vie, et non l’exception.
« Le barbare, c’est celui qui croit en la barbarie » C Levi Strauss, comme quoi c’est bien la culture et la vertu qui nous déterminent.A nous de choisir. L’aventure humaine mérite mieux que celà, elle a besoin de belles perspectives.
Les belles perspectives, c’est ce par quoi nous sublimons l’ensemble des choses techniques acquises, c’est aussi un carcan, si j’ai bien compris l’auteur du billet. Par exemple (suivant moi) dans la mesure où les objets « fixes » appellent par exemple la propriété privée, qui vient « grammatiser » le reste de la pensée/idéologie.
On doit inclure le « quotidien », vis savoirs-vivre et savoirs-faire, pour boucler la boucle, non ?
Pour me débrouiller dans ce genre de questions, je me sers de deux catégories philosophiques : support et base. Le support et la base sont dans des rapports complexes mais il est possible de travailler tantôt sur les effets du support sur la base ou inversement, sans oublier les autres dimensions de ce rapport. Une image permet de préciser assez simplement ce qu’il en est : si nous regardons un puzzle, l’image au recto est la base, collée sur le support (le carton découpé). Pour reconstruire le puzzle nous avons besoin de l’image (c’est difficile de le faire côté carton !), elle est donc bien la base du puzzle. Chaque pièce du puzzle est dans un double rapport d’une part à la base (l’image) et d’autre part au support (carton découpé) et sa position est déterminée par le morceau d’image mais et, c’est là que ça se complique, par la forme du support (d’où la difficulté pour les pièces qui ont une même couleur homogène et qui ne sont pas en position particulière, angle ou bord)…
Application à la réalité, le support matériel de notre vie (physique, chimique, biologique, etc.) est en rapport complexe avec notre base sociale (humanité). Le support permet et interdit certaines voies de la base, la base exploite certaines possibilités du support et éventuellement fait évoluer celui-ci en respectant, toutefois, les lois qui régissent le support. Ainsi on ne peut expliquer un processus par la seule compréhension du support, il faut en connaître la base. Et la base ne peut être « n’importe quoi » sans référence au support, sans entrer dans les possibles du support.
L’exemple des rapports entre géographie et histoire peut aussi être utile pour comprendre ce rapport support-base. Platon imaginait que l’histoire des peuples dépendait de la géographie… L’histoire des peuples dépend de l’histoire du développement de l’humanité dans le cadre des possibilités offertes par le support géographique, ce qui n’interdit pas aux humains de chercher un meilleur cadre plus propice à leur développement, ni de s’adapter et de tirer le meilleur parti du cadre dans lequel ils sont.
Pour compléter ma boîte à outils, je me sers des catégories d’Aristote sur le rapport virtuel-actuel. La réalité peut être actuelle ou virtuelle. De cette façon quelques contradictions peuvent être levées. Une réalité virtuelle existe, peut être modifiée mais ne change pas la réalité actuelle du même coup : si je peux modifier mon image dans le miroir je ne modifie pas la réalité actuelle de mon corps, inversement si je modifie mon corps, j’en modifie l’image dans le miroir du même coup. Le virtuel est « second » par rapport à l’actuel, il dépend de la réalité actuelle.
Ainsi je peux penser une utopie (virtuelle) sans la prendre pour une réalité actuelle mais sans non plus négliger que cette réalité virtuelle appartient à la base et donc peut avoir des effets actuels… C’est bien ce qui complique les choses dès que l’humain intervient : les conceptions idéologiques virtuelles jouent un rôle dans nos actions et donc modifient la base sociale. Mais celle-ci ne peut changer; évoluer, que pour autant que les lois du support sont respectées.
L’économie politique est tout entière dans la base sociale, elle n’est en rien déterminée par le support matériel de l’humanité, mais elle doit en respecter les lois (physiques, chimiques, biologiques…).
Peut-être cela peut-il aider…
L’histoire des peuples dépend de l’histoire du développement de l’humanité dans le cadre des possibilités offertes par le support géographique, ce qui n’interdit pas aux humains de chercher un meilleur cadre plus propice à leur développement, ni de s’adapter et de tirer le meilleur parti du cadre dans lequel ils sont.
Ouaip!
Ce qui correspond parfaitement à la prédation historique du « Germain » dont nous voyons la prééminence se déglinguer sous nos yeux.
A suivre…
Le « parti pirate » allemand est apparemment une version geek des tea party américaines, puisqu’ils sont résolument individualistes et par conséquent pour moins d’Etat et moins de solution collectives. Dommage !
« Le pouvoir, sous toutes ses formes, conserve une bonne part de son autorité parce qu’il fait accepter comme semblables aux réalités physiques/biologiques, les idéologies et les institutions qu’il produit ».
Toute autorité n’émane pas d’un pouvoir.
Vous prônez de nouvelles Lumières pour démystifier de nouvelles formes de pouvoir, soit. Mais lorsque vous identifiez tout sens institué, toute « institution de sens » à une forme naturalisée de pouvoir, il me semble que vous vous mouvez dans l’artificialisme, qui est l’autre face des Lumières. Le terme artéfact que vous employez est révélateur à cet égard. Prenez les coutumes, les croyances: elles ont d’emblée cette caractéristique de l’évidence naturelle car elles correspondent bel et bien à une réalité naturelle: la nature sociale de l’homme. Comme bien des philosophes, vous posez au départ un sujet a-social et vous procédez.
« Si nous regardons un puzzle, l’image au recto est la base, collée sur le support (le carton découpé). Pour reconstruire le puzzle nous avons besoin de l’image (c’est difficile de le faire côté carton !), elle est donc bien la base du puzzle. Chaque pièce du puzzle est dans un double rapport d’une part à la base (l’image) et d’autre part au support (carton découpé) et sa position est déterminée par le morceau d’image mais et, c’est là que ça se complique, par la forme du support (d’où la difficulté pour les pièces qui ont une même couleur homogène et qui ne sont pas en position particulière, angle ou bord)…
Vraiment bien cette « image »! Je ne suis pas du tout convaincu par ce que vous en faites, et dans l’immédiat je ne sais pas quoi en faire, mais je trouve cela très stimulant. Du genre « théorie mathématique dont on trouvera bien une application un jour » (ou pas…) Le simple fait que cela me « stimule » est également une enigme… stimulante.
» Si je peux modifier mon image dans le miroir je ne modifie pas la réalité actuelle de mon corps, inversement si je modifie mon corps, j’en modifie l’image dans le miroir du même coup. »
Pareil je ne suis pas très sur que c’est bien là ce qu’Aristote avait en tête, mais cet espèce de « configuration » ou « d’aperçu » est également intéressant
Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas! merci!
http://www.youtube.com/watch?v=oLtmjxeIrQs&feature=player_embedded
pour les précurseurs des idéologues libéraux qui ont pris le pouvoir depuis 30 ans, réunis dans la société du mont pelerin, Roosvelt était un bolchevik ………………………
Oui, J. Gorban, l’étiquette et ce qu’il y a dans le pot sont deux choses différentes.
Je compte parmi les défenseurs du capitalisme, mais pas du capitalisme rapacier que l’on vit aujourd’hui. Malheureusement, personne ne sait comment dompter cette bête sauvage enragée, personne a des solutions conrètes, applicables. Et ceux qui les ont ne sont pas écoutés.
Malheureusement, et l’histoire le prouve, il faut un grand crash, une catastrophe pour changer les mentalités. On le voit bien: les gouvernements de l’Europe agissent selon le principe: « causez toujous, pendant vous causez, nous sommes (légitimement) au pouvoir et nous faisons nos petites affaires ». Leurs soucis tourne autour du maintien et de la fortification du système actuel puisqu’ils en profitent.
Ce n’est pas par des causeries et lamentations ad infinitum que l’on change le monde.
@Germanicus,
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre capitalisme? Est-ce que cet article de PJ « Heurs et malheurs du capitalisme » vous aide à vous positionner?
Merci pour la jolie fleur 🙂
J’ai déjà mentionné à l’occasion d’un article redigé par Paul Jorion que je considère le capitalisme come un moyen pour faire des choses et non pas pour l’utiliser comme une arme (voir l’interview avec Paul Jorion par la station radio allemande « Deutschlandfunk »). L’accumulation démesurée de l’argent représente toujours une tentation de l’utiliser pour excercer un pouvoir expoitateur sur autrui. Cela est propre à l’homo sapiens.
Le capitalisme est comparable à un révolver chargé qui repose dans votre tiroir – il ne représente aucun danger. Tout dépend comment je vais l’utiliser. Avec le capitalisme c’est pareil. Je peux faire des choses positives avec mon capital, je peux, par exemple me rendre utile en tant que « business angel »actif, ou créer une association pour enfants en détresse, sponsoriser des artistes, ou créer une affaire qui permettra d’embaucher des gens……..
Nous assistons aujourd’hui à la perversion d’un capitalisme intrôlé, à une gangstérisation de l’économie – souvent avec la complicité de la classe politique.
En tant que médecin-psychiatre que je suis de formation (c’était mon premier métier), je me demande si nous ne traversons pas un ère psychopathique, une époque qui favorise l’ascencion de sociopathes de tout genre.
Je ne suis pas freudien, mais l’un de ses termes me convient quand je regarde le quotidien: le « principe du plaisir ». On veut un maximum de plaisir sans entrave. L’accumulation de l’argent, le gaspillage, l’augmentation des profits, la dissolution des moeurs….. tout cela en fait partie. Mais on sait que l’euphorie maniaque et la dépression sont voisins.
@ Germanicus, 20 septembre 2011 à 22:01
Le capitalisme est un système, très bien décrit par Karl Marx. Il lui faut toujours plus.
Vous utilisez ce mot dans le sens « argent », ou « J’ai de l’argent, j’ai un capital ».
L’argent est utile, pour toutes les raisons que vous avancez, bien entendu.
Il est important de s’entendre sur le sens des mots que nous utilisons, sinon dans le feu de l’action, les malentendus auront des conséquences graves.
Michel Martin
Si vous relisez « Kritik der Politischen Ökonomie » de Marx, vous allez retrouver mes pensées, alors que je ne suis pas marxiste. Il est toujours intéressant de consulter Karl Marx, mais ses oeuvres datent, c’est du 19e / début 20e siécle. On est face à d’autres phénomènes aujourd’hui, même si les thèses fondamentales de Marx restent toujours d’actualité.
@Germanicus,
pas moyen de lire Marx pour moi, à part son petit manifeste communiste. J’ai fait l’effort, j’avais l’impression de rester sur place, de tourner en rond.
Son « A chacun selon ses besoins » ne débouche sur rien de pratique. Son miroir (son outil dialectique infaillible) qu’il promène sur la réalité ne peut guère qu’être déformant. J’ai été assez heureux du décodage par PJ du concept de la valeur de Marx , PJ qui nous renvoie ainsi à nos responsabilités politiques, c’est à dire à nos choix collectifs, il ne faudra pas l’oublier quand l’écologie aura pris le pouvoir sur nos esprits!.
Le capitalisme dont parle Jorion, c’est une monnaie capitalisable et des relations particulières encadrées par la loi entre actionnaire, dirigeant d’entreprise et employé, ainsi qu’une acceptation datée de la notion de propriété. Le résultat, c’est ce que nous avons sous les yeux avec l’actionnaire qui a un pouvoir écrasant, d’autant qu’il a su mettre la direction dans sa poche avec les stock options. Le capitalisme ne se confond avec aucun des éléments qui le constituent. On peut par exemple, si tant est que ce soit viable, garder la monnaie capitalisable et n’autoriser que le capital autogéré (je n’ai volontairement pas parlé d’autogestion qui renvoie à une forme particulière de relations dans l’entreprise), on sera sorti du capitalisme.
Il y a eu une discussion à propos de Naouri sur ce sujet ici.
l’artefact hausse le ton en Grèce, quand bien même le prix risque d’excéder celui de l’humiliation, le plan doit s’appliquer, la réalité de l’artefact se casse la gueule sur un coin du réel, quelque chose en face ne répond pas, risque de tout faire péter. Le représentant permanent du FMI en Grèce Bob Traa vient de le dire au ministre grec des Finances, et le répétera aussi lors d’une téléconférence à la troïka + BCE + FMI:
« Les privatisations ont pris du retard par rapport au programme car les hommes politiques ne peuvent pas se mettre d’accord sur la façon de procéder »,
« Si vous attendez encore (…) le pays ira au défaut », Il a appelé la Grèce à « des mesures supplémentaires (…) pour réduire le déficit budgétaire », face au dérapage des comptes.
« Il nous faut prendre maintenant des décisions de caractère historique, sinon, nous serons obligés de les prendre prochainement dans des conditions incontrôlables et douloureuses ».
les bourses sautent, dévissent, il est temps, avant que l’état devienne un expert en violences, état-succursale faits de murs de nous-mêmes, à la fois prisonnier et gardien.
Bertolt Brecht à Los Angeles écrivait ; « Ce que je fais volontiers, c’est l’arrosage du jardin. Étrange comme la conscience politique influe sur toutes ces opérations quotidiennes. D’où vient autrement la crainte qu’un morceau de gazon puisse être oublié, que la petite plante là-bas puisse ne rien recevoir ou recevoir moins, que le vieil arbre là-bas puisse être négligé tant il a l’air robuste. Et mauvaise herbe ou pas, ce qui est verdure a besoin d’eau, et on découvre tant de verdure en terre à partir du moment où on se met à arroser ».
Une vue de côté.
Aujourd’hui, France Culture, vers 15h50, une sorte de revue de presse
la préposée a parlé de « Comment la vérité et la réalité furent inventées »
notre auteur préféré étant cité. Commentaires très fins, positifs, reliés au final à la mécanique quantique
– » l’auteur botte en touche » et qui donnent le désir de lire ce livre.
La réalité c’est l’autre.
Tout semble concorder vers un climax imminent. Le grand tournant! Nous y sommes dit Fred Vargas
Ah!ca sent le gaz,les chypriotes ne savent plus quoi faire pour payer leurs dettes.
http://www.boursorama.com/actualites/gaz-l-exploration-debute-a-chypre-ankara-va-riposter-f4b0ff6e5f6e76c0adf9200985c358e5
tempete sur la mediterannee
Ce système, « Il faut en changer, si on pense qu’il n’est pas la solution », nous dit Jérôme. Et quand bien même nous en trouverions un meilleur avec les moyens de l’appliquer, pourquoi vouloir absolument mener l’ancien au cimetière ?
Cessons de l’alimenter dans les rebondissements de son agonie et laissons-le mourir de sa belle mort pendant que tous, nous agissons.
« Il ne s’agit pas d’une réalité naturelle mais d’un artefact. »
Ainsi, c’est une réalité relative et donc, non durable.
Certes, à l’échelle de la réalité quotidienne d’une tranche de vie humaine, cette perspective là est insoutenable et parait insurmontable.
Et alors !
Est-ce une raison pour laisser tomber le feu sacré naturel qui nous anime tous, celui du dedans : la foi, la joie et l’espérance ?
Tandis que les ‘’Marchés’’ et nos politiques n’ont plus confiance en rien, les peuples qu’ils mènent et gouvernent perdent foi en eux-mêmes parce qu’ils leur ont abandonné leur pouvoir.
Dire stop quand tout est enclenché et en attendre un résultat immédiat est vain.
Le temps de réponse est à la mesure ‘du combien de temps’ dure toute cette histoire.
On peut passer en revue toutes les théories jusqu’à celle de la physique quantique quant à la réalité, qu’est-ce que la réalité.
La vérité sur ce qu’est la réalité est tout ce qui n’est pas durable dans le sens absolu du terme.
Ce système ne peut que s’effondrer.
Accepter ce qui est, le changement est possible.
Paul Jorion en donne des pistes quand, dans les cendres de la dévastation, il sera temps de les mettre à profit.
Ce qui nous fait réagir ici, c’est que nous nous rapprochons de sa vision.
Non l’idéologie n’est pas morte car toutes révolutions avant qu’elles n’éclatent, sourdent.
Et celle que nous vivons actuellement commence à se faire entendre bruyamment.
Nos politiques auront beau nous prendre à témoin de leurs artifices gesticulatoires dans leurs salons feutrés (sortes de chambres de compensation médiatique pour en étouffer l’existence), cela ne changera rien à l’affaire.
On ne peut aller impunément et indéfiniment contre les lois de l’ordre naturel.
À quoi bon résister à l’ancien alors que tout est à reconstruire ?
Quelles pertes de temps et d’énergie !
Réalité, un mot pour beaucoup plus que deux choses. Comment celui qui parle de « réalité » peut-il être à la fois dedans et hors de celle-ci ? Par ailleurs, « j’ai tenté de montrer qu’il n’y a pas de société sans idéologie et que, dans l’incapacité d’en trouver une – ouvrant des voies nouvelles – nos indignations, nos révoltes sont sans solution ». L’absence d’idéologie est également une idéologie, en creux si l’on veut. Indignations et révoltes sont pour elles-mêmes, elles n’appellent pas forcément de « solutions ». Elles sont déjà une partie de la solution.
« Comment celui qui parle de « réalité » peut-il être à la fois dedans et hors de celle-ci ? »
Il faudrait pauser cette question à un taliban ou au président du parti communiste chinois…:)
Merci pour ce billet très intéressant
Voilà ce que je propose à sa place, c’est plus une évolution qu’une destrucrion, passer de la rente financière à la rente énergétique.
Cette étape terminée, nous aviserons pour encore améliorer le parcours, mais cessons de tergiverser.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=28657#comment-228775
La libéralisation du commerce des grains sous l’Ancien Régime
Décrétée par un édit de Turgot en 1774, elle fut de courte durée, notamment en raison des «émeutes frumentaires» aussi connues comme la «guerre des farines», une série d’émeutes qui conduisirent Turgot à rétablir le contrôle des prix du grain, tandis que les classes populaires dénonçaient un pacte de famine passé entre le roi Louis XV et les spéculateurs (les accapareurs.)
En supprimant les prix fixes, en augmentant la concurrence et en supprimant les privilèges commerciaux, Turgot pensait faire baisser les prix du commerce des grains tout en encourageant leur circulation. Toutefois, cette tentative se heurta aux spéculateurs, aux mauvaises récoltes, aux attaques politiques et au mécontentement populaire. L’augmentation immédiate du prix du grain se répercute en effet sur celui du pain, principale source d’alimentation.
Les propriétaires des grains, désormais libre d’attendre les cours les plus hauts, spéculent en stockant les blés, voire en les achetant dans des régions de bonnes récoltes vers les régions où les profits pourront être plus importants.
GL,
Je me demande comment les tenants de la liberté anarchique et de la main invisible commentent cet épisode?
à MM :
Comment peux tu associer deux idéologies aussi antagonistes? tu bosses pour qui ?
La réponse a ta question est dans ton texte : tout en favorisant leur circulation » …
@Kercoz,
je bosse pour personne en particulier.
Ma définition des libéraux ne te vas pas (liberté anarchique sous-tendu par l’idéologie de la main invisible)?
T’as lu l’épisode de la guerre des farines? C’est bien un exemple de la loi du plus fort qui s’impose, non? La circulation, comment tu la « favorises » dans ce cas?
Je trouve que cet exemple est excellent, tout y est, la prise de pouvoir sur le marché libéralisé de certains acteurs (les plus forts), la manipulation des prix, le soulèvement de la population et enfin l’intervention des pouvoirs publics.
La conception du concepte « anarchique » ou naturaliste , ou du droit naturel , tel que je l’entend ne peut etre rapproché du thème » main invisible » qui est trop connoté..
Si la « main invisible » sous- entend un ordre naturel qui naitrait du désordre , ceux qui usent de ce terme usurpent les thèses de la complexité /Chaos . En effet , laisser un système en liberté , …APRES L’ AVOIR SIMPLIFIE (linéarisé , decomplexifié , en spécialisant productions et utilisations , c’est supprimer les possibilités au système de fonctionner de façon complexe ….
Les cellules minimum ou groupes humains minimum , pour beneficier des avantages de la complexité (a savoir la stabilité et l’auto-régulation), doivent rester conformées telles qu’elles ont été formatées . Un des arguments pour appuyer cette obligation c’est que la cellule-groupe minimum est liée par des intrants multiples dont le principal est l’affect
L’ancien régime n’est pas un etat naturel . Qd on lit Braudel , on voit bien que la struture sociétale est restée fortement archaique , parcellisée et meme fractale , …mais une structure parasite la squatte deja fortement : l’ économie des échanges qui progresse linéairement avec un but centralisateur .
Dans mon esprit (et de façon bien sur theorique) , il ne faut pas « favoriser » la circulation… il faut au contraire la freiner …par le cout réel de l’energie par ex .
La circulation est un « gain de productivité » . Le blé pousse bien mieux en beauce qu’en vallée d’Aspe …..Resultat! la beauce n’a plus de terre digne de ce nom , plus d’arbre en vue et en Vallée d’aspe , on ne trouve que des bidochons déguisés en Décathlon qui ne peuvent marcher sans batons de ski …plus de descentes des hameaux pour la moisson , plus de fete , de drague ….
L’alterité doit etre conservée ..meme si , bien sur on peut aider un peu la nature ..il n’ y a pas de mine de cuivre ds chaque village !
D’apres Braudel , les famines ont été réduites simplement par la mise en place de stocks locaux communaux … Mais c’est l’autarcie qu’il faut optimiser ; au niveau famillial , au niveau des groupes , au niveau des régions …etc … celà oblige a diversifier ses productions pour etre moins dépendant des contingences climatiques ou politiques .
@ Kercoz
Quand vous écrivez :
, pourquoi terminer par trois points de suspension et ne pas continuer en écrivant « au niveau des états, des continents, de la planète… ». A partir de quelle échelle territoriale définissez-vous un système comme étant autarcique.
@ Arkao:
//// A partir de quelle échelle territoriale définissez-vous un système comme étant autarcique. ////
Comme je le dis plus haut , ma démarche est théorique : Je préconise une dynamique parcellisatrice en opposition a la dynamique centralisatrice globalisante .
L’ échelle territoriale qui définit une possibilité d’autarcie est référée au groupe considéré :
Une famille peut en un certain lieu avoir un certain degré d’autarcie en fonction des productions possibles du lieu : la production minimum est en géneral une partie de sa nourriture (jardin) , chauffage (solaire passif) et peut s’étendre a certains travaux (vetements , toiture , meubles ;.. aussi bien en création qu’en entretien).
Il est évident que des materiels ou des materiaux doivent provenir de l’exterieur , ainsi que des service .
Le stade supérieur (groupe ou village) peut apporter une part des besoins .
le stade suivant …etc …
Il est évident que cette démarche sera viciée si une possibilité de « gain de productivité » locale n’est pas contrebalancée par des contraintes naturelles (distance , energie..) ou des barrieres artificieles (taxes …)
C’est la dynamique économique qu’il faut freiner ; ce n’est pas facile car elle exploite l’altérité ,et comme tel , est source de vie .
On peut juste remarquer dans les avantages des groupes restreints , c’est que l’ accumulation n’est pas un critère de valorisation du moi ou de la « FACE » , au contraire , et que qd on est reconnu , c’est qu’ on est connu …il ne sert a rien d’avoir un gros 4×4 qd tout le monde sait qu’on a une petite bite …..La taille réduite d’un groupe ne supprime pas la connerie humaine , mais la rend moins efficace .
Dans mon modèle , il ne doit pas etre possible qu’une population dépasse ses possibilités d’appro ….disons qu’elle peut les dépasser de qqs % ( puisqu’on n’ a pas de mine de cuivre et d’oranger ds ts les villages) ..mais pas doubler ou tripler une population qu’elle ne peut nourrir ..
Les modèles naturels régulent leur population en auto organisation , elles ne confient pas le bébé a un FMI ou autre cache misère .
@Kercoz,
En somme, c’est une sorte de principe de subsidiarité que tu préconises.
Pour ce qui est du rapport entre le nombre et la connerie, Brassens a une idée très précise là-dessus: pas plus de 4, parce que «
«
@Michel Martin :
Je ne connaissais pas le signifiant du mot SUBSIDIARITE: Merci de cette info .
//// Principe de subsidiarité:
Le principe de subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même. Il va de pair avec le principe de suppléance, qui veut que quand les problèmes excèdent les capacités d’une petite entité, l’échelon supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les limites du principe de subsidiarité.
C’est donc le souci de veiller à ne pas faire à un niveau plus élevé ce qui peut l’être avec plus d’efficacité à une échelle plus faible, c’est-à-dire la recherche du niveau pertinent d’action publique.
///////
C’est tres proche de mon point de vue et de ce que j’ entends ds le terme « Libertaire » .
Je défends l’ idée qu’ a l’origine , la plus petite entité est la famille , puis la famille élargie , puis le groupe de famille (tribu) …le territoire necessaire a ces entités dépassant qqs jours de marche , ce fut durant 99,99% de l’existence de notre espece , le monde réel en tant que milieu ouvert mais indépassable ….l’ autarcie de base , sans « dénaturer » le milieu devait se limiter a un groupe pouvant vivre sur un territoire de rayon d ‘env 5 jours de marche.
On peut noter l’aspect auto-régulé du système : les « frontieres » de par leur éloignement et le risque d’ y rencontrer des individus « non sécurisés » , ne devaient etre exploitées et visitées que lors de pénuries …cette faible exploitation font de ces zones des réserves pour une préservation du gibier et des especes végétales .
Il faut etre conscient que la « Subsidiarité » est contraire au gain de productivité ; Un vélo fabriqué ou monté par un atelier local coutera plus cher qu’une production de série …mais la production locale renforce les rapports locaux en affects et participe a réenchanter le système (personnailsation de l’objet , suivi , entretien ..participent a renforcer les liens interactifs basés sur l’ affect)
Si l’on prend conscience que c’est plus la satisfaction du besoin de valorisation de la « face » qui nous importe et non l’ accumulation d’ objets , la subsidiarité répond mieux a ce besoin .
On rejoint aussi l’opposition entre « le flic ds la tete » et le « car de CRS en bas de l’immeuble » qui peuvent symboliser deux aliénations …..au choix !
La fin de l’article me laisse incertain – juste, c-a-d opératoire ou à coté de la plaque ?-
Je ne suis pas capable d’ analyser, encore moins d’en tirer une conclusion.
L’ aspect philosophique appliqué au concret me semble abusif, hors de propos.
Alors je l’essaye sur un cas ‘documenté » l’ effondrement de l’URSS, avec son
long cheminement: » Eux » , la nomenklatura, les « organes » d’un côté et
de l’autre , le peuple et l’intelligentsia.
Et je trouve des analogies mais aussi des différences:
– la césure entre gouvernants et gouvernés était d’une profondeur incomparable et radicale.
la nôtre existe, s’amplifie chaque jour mais une forme subtile de complicité interne
( magnifiquement décodée par Vigneron/Zébu..) garantie de solides liens s’opposant à sa radicalité.
– Les gouvernants -le PC de l’URSS- avaient à lutter contre plusieurs fronts, intérieurs et extérieurs.
L’Occident -sa pression politique- Helsinki-, sa complicité avec le Peuple, son attractivité
consumériste – plutôt son clinquant obsessionnel-, ont été un puissant
facteur d’abattement et un créateur de mauvaise conscience. La légitimité s’ effilochait chez ceux chargés de sa défense. En définitive, le peuple n’était pas seul dans sa lutte de libération;
Gorbatchev l’a dit : le « système » ne valait pas l’effort de le sauver.
Pour une part, le Peuple a gagné au final par abandon.
Je vois pas le capitalisme se lancer dans une lucidité suicidaire.
Les petits poings rageurs ne manquent pas d’idées ou d’idéologie, ils manquent d’alliés
couvrant tout l’éventail de la société.
Le nombre reste le grand suppléant .
Il y a quand même une question qui me turlupine: qu’est-ce qu’un « fait de nature » ? ( un « fait qui est un fait », en fait ). Un exemple ?
« Cadavre »
Un fait de nature est d’emblée perçu, conceptualisé dans une forme qui est « par nature » déjà culturelle, … comme on dit « ça commence bien … »
Méchant y luge, lit mort, ….. sur cadavre il skie.
C’est bien ce que je suggérais.
« Il n’y a pas de faits, il n’y a que des interprétations » (Nietzsche)
Rien n’est plus grouillant de vie qu’un cadavre…
@ Pierre,
S’il t’y mord, mords l’y
Je prends seulement la lecture de ce billet.
Quelques points d’accords mais aussi beaucoup de désaccords…
Mais le véritable malaise en vous lisant c’est votre postulat de départ.
» Réalité » un mot pour deux » choses » différentes, plus loin « deux domaines » ?
On est ensuite confondu entre votre description de ces deux choses/deux domaines:
1 les Faits de nature; les faits de nature sont-ils seulement d’origine Physique et Biologique et rien d’autres? Sur lesquels on peut appréhender/approfondir leurs « lois » par la méthode scientifique? Quel est alors la nature de la « loi » ?
2 les « artefacts » là le terme me parait mal choisit même si c’est à mon avis le mot est utilisé dans le sens utilisé en science sociale, mot dérivé du mot anglais » artifact » –objet construit par l’homme– dont vous élargissez dans le sens à toutes « production » humaines.Pourquoi alors des » artefacts humains » Il y aurait-il d’autres artefacts non humains?
( pléonasme ou tautologie?) où Ici, tout est activité, plus ou moins consciente, des humains en société. . Donc en dehors des faits de nature il n’y aurait que des « artefacts ».
Pourquoi ne pas adopter une position « constructiste » La réalité n’existe pas, nous les êtres humains nous la « construisons ».
En fin, votre utilisation du mot « idéologie » mérite d’être précisée, sens ethymologique, sens des lumières, Marxiste , selon une approche psychologique, positiviste ou encore situationiste.
Je ne vous suis pas dans l’assertion les idéologies ne sont pas mortes mais « une » le « Capitalisme » est bien vivante. Attention à l’utilisation des mots je ne suis pas sur que le terme « Capitalisme » soit approprié dans le but que vous recherché.
Mme si l’oeuvre^économique de K. Marx s’intitule « Le Capital » vous savez très bien qu’on y trouve qu’une ou de fois le terme » de Capitalisme » pour parler de ce qu’il décrit ( l’économie de marché) Il parle de système capitaliste ou plus prècisemment de « kapitalistisches System » ou encore de mode de production capitaliste ( (Produktionsform kapitalistische) et qu’on trouve le terme utilisé pour la 1ère fois uniquement dans » le Manifeste du Parti Communiste » .
Les livres II et III utilisent par contre le terme de capitaliste, plusieurs milliers de fois, mais sous le contrôle et la correction de Engels qui les publiera après la mort de Marx!
Economie de marché et capitalisme sont pour Marx une même réalité
L’Economie de marché n’est elle pas l’objet de la Science économique ( qui elle est purement de l’idéologique)? Il me semble plus « productif » par rapport au but recherché ( une idélogie de remplacement) car aujourd’hui moins qu’hier nous n’avons rien à opposer au « Capitalisme » car pour donner du sens il faut de la différence, or depuis 1989 et la chute du mur de Berlin et du communisme ( autre concept très peu décrit par Marx) à la mode soviétique, et avec l’échec des social-démocraties aujourd’hui qu’avons nous a opposer à « Capitalisme » ?
« qu’avons nous a opposer à « Capitalisme » ? »
L’armée rouge, défilant sous le portrait de Marx et Engels pour l’anniversaire du parti communiste chinois il y a deux mois.
Carré.
Genre « scientifique » social. 🙁
🙂
Le non-capitalisme.
RIEN ou si peu
c’est la seule raison qui explique que la crise n’est pas solvable : il n’y a pas un mouvement social puissant qui obligerait les capitalistes à mettre en place un Roosvelt.
la crise ira s’approfondissant
« Poésie et réalité
pas de propositions poétiques hors de la poésie même. La vision du poète face à la poésie et à la réalité. La poésie comme histoire de la réalité. Relations significatives susceptibles d’éclairer le lien qui unit poésie et réalité. La poésie, le possible et l’impossible. La poésie est une autre logique .Poésie et folie. Poésie et envers. Poésie, vide, et abîme. Poésie et jeu. ¨Poésie et miroir. Poésie et parole. La parole est-elle un signe arbitraire ? Parole et charité. En poésie, la parole dé-nomme et, peut-être, trans-nomme. Poésie et amour. La recherche d’un au-delà de l’amour. Poésie et situations limites : la vieillesse, la maladie, la mort. Poésie, réalité et irréalité. Le sens ultime de la poésie » – (Roberto Juarroz dans Poésie et .création)
Et puis, en corollaire du texte de la pisseuse dans les champs, de la ramasseuse de crottin (Fred Vargas citée plus haut pour son texte « nous y sommes » et pour ceux qui ont l’outrecuidance de ne pas consulter mon blog, j’ai moi l’outrecuidance de vous proposer ce qui suit :
FUMIER
Ténèbres affleurant le sol, ,je ne les avais jamais pensées, de loin, qu’affaiblie puanteur.
Il aura fallu le hasard de l’accouplement d’un automne avec une maladie de jardinier pour que naissent mes cheminements derrière l’étable avec une brouette et une pelle. Les charges endolorissaient les muscles de mon dos, ma sueur engraissait l’engrais.
J’étayais mes efforts avec des rêves mirifiques de récoltes.
Les pelletées rendaient déjà des poireaux gros comme le poing fermé, l’odeur des rosiers colonisait l’espace, mon jardin s’amenuisait, je pensais conquérir des chemins.
Ce fut au treizième voyage peut-être (mon énergie se dissolvait comme une onde fripée – que mon imagination fut tarie.
Il se passait quelque chose d’autre, et de violent et d’important. Les ténèbres rampaient sur la pelle, elles atteignirent mes doigts.
Ce fut comme si je prenais connaissance de toute la putréfaction du monde.
Je fus abasourdie, mais peu à peu.
Et peu à peu je fus labourée, morcelée, comblée par le terreau animal que j’arrachais, qui arrachait mes carapaces.
Je fondis, je m’écoulai avec de la pluie, avec lui, je me mis à créer des poèmes friables que j’épandais sur les villes.
Je pris des mottes dans mes mains, je répugnais à les jeter sur la brouette anachronique du maçon tellement leur douceur avivait mes pores fascinés et béants.
Immobile, je subissais la métamorphose d’un dieu. Les ténèbres verdissaient parfois avec l’urine fraîche des génisses, je devenais jalouse de décompositions secrètes qu’il me faudrait pendant des siècles disséquer.
Immobile, je regardais.
J’eus des tentations d’amalgames, désespérées, le limon refusait mes blanchâtres matières.
Sorcière laissant bouillir mes ignorances je me remis au travail, avec l’imbécile regret de mon espèce redressée, je les aurais voulues ténèbres plus odoriférantes.
Amen!